Byron Selig est assez difficile à décrire caractériellement parlant. Lunatique pourrait être employé s’il ne s’agissait pas d’un euphémisme. Byron est en effet pourvu de deux personnalités diamétralement opposées. Il est d’autant plus dur d’en parler qu’elles ne sont qu’un seul et même être, ainsi, rien, dans leur physionomie ou leur nom, ne les différencie l’une de l’autre. Elles vont donc être décrites l’une après l’autre, sans ordre de préférence qui ne dévoile l’hypothétique domination de l’une sur l’autre.

Byron est un être calme et introverti. Malgré une excellente éloquence due à sa bonne éducation, il maitrise parfaitement l’art de l’économie des mots. Il ne parle que rarement et toujours de manière percutante et incisive. Une certaine aura de froideur hautaine l’entour constamment. Il est un peu pédant sur les bords, conscient des facilités intellectuelles qui sont les siennes. En effet, non content d’être particulièrement doué dans les jeux de stratégie et de logique, il possède une impressionnante capacité d’assimilation et de restitution des connaissances rapidement remarquée par ses professeurs, qui lui permit d’intégrer très tôt les grandes études. Ainsi, à peine âgé de 21 ans, il est déjà le précepteur des derniers nés d’une petite famille bourgeoise. En ce qui concerne le combat, il a une connaissance basique et académique des armes les plus rependues –arc, lance, épée, sabre…- mais sa prédilection va à la Miséricorde qu’il a dû apprendre seul, étant donné que cette arme n’est pas considérée comme noble donc n’est pas enseignée dans les académies. Il affiche constamment une mine désinvolte, un peu ennuyée, comme s’il était totalement hermétique à tout ce qui pourrait bien arriver. Très mauvais équipé, il a tendance à s’adonner à la rétention d’informations, pour essayer de garder une longueur d’avance, même sur les membres de son propre groupe, faisant de lui un marginal dans toutes les communautés. Son assurance n’est pas sans lui valoir quelques problèmes. Il est vrai que, si peu nombreuses soient les personnes qui le surpasse, elles existent néanmoins, engendrant d’inévitables et cuisantes défaites, chacune plus difficile a digérer pour lui que la précédente. Son orgueil aveuglant l’empêche souvent de se rendre compte du réel potentiel de certaines personnes. Nonobstant son narcissisme et son égocentrisme, Byron sait se conduire en société –pour peu qu’elle ne soit pas trop soudée- de telle sorte qu’il n’affiche pas clairement sa supériorité. Sa compagnie est d’ailleurs très appréciée parmi les hommes et les femmes qui ne le connaissent pas trop. Plus attiré par les hommes, il reste très pudique et fermé dans sa vie sentimentale et sexuelle, ayant peu de réelles relations amoureuses, encore moins d’amants.

Byron est également passionné. Plein de contradiction, il est assez difficile à cerné. Bien qu’il soit peu soucieux du détail et particulièrement spontané et impulsif, il se perd facilement en digression et en réflexion, parmi les moins pertinentes, souvent au bord de l’illogisme. Versatile serait juste. Il passe facilement de la rage la plus terrible à une hilarité incompréhensible. Puéril dans ses actes, ses paroles et ses pensées, il a tendance à ne jamais prendre conscience des conséquences ou à se projeter sur le long terme. Il vit dans l’instant, en quête perpétuelle d’une nouvelle occupation qui le fasse vibrer. D’une exubérance sans pareil, il a très peu de tenu et préfère de loin les tavernes enfumées et bruyantes aux diners mondains. Il ne travaille pas, n’est pas attiré par attiré par l’argent, les titres ou le pouvoir mais cherche constamment toujours plus de liberté même s’il s’en montre rarement digne. Peu attiré par les efforts intellectuels, il est plutôt intuitif et dynamique, passant ses journées à courir, jouer et se battre - à mains nues, le plus souvent. Il a ainsi développé une force brute conséquente. Ceci, mêlé à sa capacité à ignorer la douleur fait de lui un redoutable combattant que seule une blessure handicapante physiquement peut arrêter. Malgré tout, son manque flagrant de concentration, de cohésion et de tactique dessert cette capacité. Il n’apprécie pas la routine et la stabilité, ainsi, il n’entretient pas de relation suivis, que ce soit avec des amis ou avec des maitresses, qu’il préfère prostituées et, si possible, nouvelles chaque soir.

Né, le douze Mellinià de l’an 92, sur les berges du Grand Lac, d’un père marchant et d’une mère héritière unique d’une vieille et riche lignée, Byron Gorrdon a toujours vécu dans une certaine opulence, le tenant éloigné des problèmes pécuniaires, entourés de nombreux professeurs et nourrices. Unique fils, il fut davantage choyé que sa grande sœur, Augusta Maria, qui n’eut d’autre instruction que celle qui lui aurait permis de trouver un bon parti en la personne de son futur mari.

En 98, se rendant compte de la particularité psychique de leur enfant et de la retombé éventuelle qu’elle pourrait avoir sur leur réputation, Johon et Cath’rin Gorrdon congédièrent gouvernantes et précepteurs, confiant Byron, alors âgé de six ans, à son oncle Newstid, qui lui enseigna les rudiments de chaque domaine, allant du maniement des armes à l’Histoire, passant par la pratique du luth et par l’équitation. Il se révèle extrêmes doué et précoce dans ces deux dernières disciplines. Toujours avide de savoir et de liberté, mais comprenant que sa singularité se dressait entre lui et ses buts, il s’appliqua à masquer ses changements d’humeurs, jusqu’à se qu’ils ne deviennent plus qu’anecdotique dans l’esprit des membres de la maisonnée.

C’est à l’âge de huit ans qu’il fut initié aux jeux de stratégie dans lesquels il excella rapidement. Il fit de nombreux voyages, parcourant le monde pour rencontrer d’autres joueurs et se fit un modeste nom dans le domaine. Néanmoins, cette activité lui permis de s’ouvrir au monde, lui donnant l’opportunité de rencontrer nombres d’intellectuels qui ne firent qu’enrichir son savoir.

Deux ans plus tard, une blessure de chasse eut raison de Newstid, qui après plusieurs jours d’agonie, succomba, laissant Byron sans professeur. Quelques mois plus tard, sous les suppliques incessantes du fils, Johon et Cath’rin acceptèrent d’envoyer leur progéniture à un prestigieux pensionnat de Sen’tsura, où il poursuivit son apprentissage. Cependant, malgré ses excellents résultats et son désir de s’enrichir toujours plus, sa scolarité fut chaotique. En effet, il fut souvent expulsé des académies qu’il côtoyait du fait de ses nombreuses frasques comportementales. Il passa ainsi d’établissement en établissement, ne comptant que sur l’argent de ses parents pour faire accepter son intégration par les administrations. Néanmoins, ses débordements furent très vite trop retentissants pour s’effacer sous les ailes de bronzes et il fut envoyé dans une école disciplinaire non loin de Luütra où il resta interne pendant près de trois ans.


C’est en l’an 106 que le dernier Gorrdon, tout juste de retour chez lui, fit la connaissance de Norost. Lors d’une excursion à Flore, il aperçu la poro, alors, a peine né, près du ventre encore ensanglanté de sa mère. Il le recueillit, même une fois qu’il eut rejoint sa maison, l’hébergea, à l’insu de tous, dans sa chambre. L’animal, voyant en cet humain sa génitrice, créa avec lui un lien particulier, ne se séparant de lui que sous la contrainte. Encore aujourd’hui, il demeure son fidèle familier, ne quittant que rarement ses épaules.

Ce n’est que peu après que le jeune homme condamna sa lignée lorsque, sous l’influence de son impulsivité et de la personnalité assez forte et dominatrice de sa sœur, débuta une relation incestueuse avec cette dernière, alors âgée de 16 ans. Un an plus tard, Augusta Maria est retrouvée pendue dans sa chambre, Byron ne saura jamais qu’à moitié ce qu’il était arrivé cette nuit là. Quelques jours plus tard, il fuit la demeure familiale pour rejoindre Sen’tsura, où il retrouva l’un de ses anciens professeurs qui l’intégra dans une académie cotée de la capitale.

Cette fois-ci, conscient des enjeux, il sut canaliser sa spontanéité, et il sortit de l’établissement, quatre ans plus tard, diplômé et avec une distinction spécial du corps enseignant. Il n‘eut donc pas à chercher longtemps le moyen de gagner sa pitance, puisque, le lendemain de sa remise, il fut engagé par la famille Selig, dont il prit nom et couleurs, en temps que précepteur de leurs plus jeunes fils, deux jumeaux, aujourd’hui âgé de douze ans, prénommé Fenrir et Jör.

La pointe du Dragon : [pv : Anodrac] EN COURS 4 Telniss de l'an 114 :
Byron est envoyé par sa maison au cœur des Terres Infectées. Là-bas, il se fait agresser et se réveille enfermé dans une cellule étrange, sans savoir où il est ni pourquoi. L’intervention d’un étranger, ennemis ou allier, fera évoluer la situation.