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 N'est-ce pas merveilleux de se sentir piégé ?

 
N'est-ce pas merveilleux de se sentir piégé ? Sand-g10Mer 16 Avr - 0:58
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Spoiler:


Ennuyée, Rhys se passa une main sur la nuque, résorbant ses ailes salvatrices tandis que le ravin lui rendait son regard courroucé, presque frustré de ne pas l’avoir avalé comme une vulgaire poupée ; la jeune femme devinait un torrent déchaîné et un frisson, influencé par l’air frais de la nuit, lui parcourut l’échine tandis qu’elle s’imaginait en bas, désarticulée au détour d’une quelconque roche meurtrière. C’était un endroit dangereux – mais on l’avait bien assez prévenu pour qu’elle se risque à l’inconscience, marmonna-t-elle dans la barbe qu’elle n’avait pas, glissant son pied auprès d’un caillou qu’elle poussa du bout de sa botte, l’écoutant dévaler dans cet abyme de noirceur insondable.

Il faisait nuit noire ; une nuit d’encre sans lune, de celles qui la désarmaient tout à fait, la privant sans vergogne du peu de pouvoirs qu’elle recélait. Évidemment, elle aurait pu programmer cette expédition en fonction du calendrier lunaire, mais Nathaniel aurait été trop suspicieux, et plus elle s’évertuait à aller lui dire d’aller se faire voir, plus le gosse insistait pour lui tenir compagnie, auréolé de sa connerie de lumière divine. Si Rhys ne regrettait pas de l’avoir ramassé au détour d’un chemin sinueux, parfois elle se demandait honnêtement qui était censé veiller sur l’autre ; n’était-elle pas l’aînée, puissante créature de Zelphos, gérante du Cercle et tout ce qui allait avec ? Non, bien sûr, il était trop ‘pur’ pour la laisser errer d’elle-même.. Surtout depuis que la mangkr avait fait l’erreur de lui parler de son passé ; depuis ce jour, le garçon, armé de ses déroutants sourires, semblait se faire un malin plaisir à redoubler d’inquisition lorsque leurs chemins s’approchaient des Montagnes. Comme en ce moment, songea Rhys en relevant le nez pour tenter de percer les ténèbres alentours, à peine éclairées par les étoiles et quelques insectes lumineux. Mais c’était une nuit sans lune ; Nathaniel ne la pensait pas idiote au point de partir en chasse lors du seul moment du mois où ils étaient, en conséquence, de repos forcé. Rhys ne regrettait rien et ne se sentait encore moins coupable : il y avait bien longtemps que le désir avait surpassé la peur lorsqu’il s’agissait de ces lieux, et bien plus encore qu’elle entendait parler de ces Dreths.

Attirée par les dragons comme un chaton par son jouet la mangkr planifiait son exploration depuis un moment déjà ; le fait qu’Alcide soit possiblement l’un d’entre eux l’avait décidé à enquêter seule, mais elle n’était pas stupide : elle n’ignorait pas les risques qu’elle prenait si elle se compromettait un peu trop. C’était un simple état de lieux, discret, tranquille, sans élan d’inconscience – quoique cela ne l’avait pas empêché de s’armer contre toutes éventualités. Sa dernière escapade en ces lieux lui avait appris que la fréquentation n’était pas aussi pure que l’air ambiant. Son seul regret, peut-être, restait le tourment qui l’empêchait de mettre en place une réelle intrusion au sein même de ce cercle sectaire de dragons pour mieux les détruire de l’intérieur ; mais peut-être n’était-ce pas une mauvaise chose, compte tenu son caractère un peu trop explosif, qui l’aurait vendu en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire et qui l’aurait probablement fourré dans un sacré pétrin. L’idée était presque plaisante pour Rhys, qui s’imaginait démanteler cette hérésie de l’intérieur, mais l’heure n’était pas à la pérégrination imaginative et bien vite son attention prudente reprit le dessus alors qu’elle se remettait à suivre le bruit entêtant des cascades qu’elle devinait à la faveur de la nuit.

Les ombres se dessinaient timidement sur son passage au hasard de la nature verdoyante mais, même en l’absence d’astre lunaire, la nuit était son domaine ; Rhys était calme, respirant les odeurs boisées et trouvant son chemin presque naturellement, enjambant les aspérités du terrain pour mieux se guider du bout des doigts, frôlant des troncs, des pierres, des statues.. beaucoup de statues, au nombre exponentiel au fur et à mesure de sa progression, recouverte de lianes et de mousse, assez pour qu’elle ne puisse dans l’obscurité en distinguer les traits. Mais curieusement, ces œuvres immobiles étaient synonymes de réminiscences que Rhys n’arrivait pas tout à fait à définir ; elle avait déjà vu le peu qu’elle réussissait à deviner, elle en était certaine. Elle n’était pas friande d’art, aussi les possibilités se réduisaient à peu de choses, mais déjà le bruit assourdissant de l’eau vrombissante s’accentuait et, franchissant la frontière du sous-bois dans laquelle elle déambulait, elle l’aperçut.

C’était une cascade comme elle en avait rarement vu, d’une beauté relative, elle qui n’attachait pas grande importance au charme de son environnement, mais d’une puissance telle que Rhys se sentit impressionnée ; une envie presque irrépressible de s’avancer la prit aux tripes, cernée par les regards inanimés des nombreuses visages sculptés à même la roche, d’aller se pencher par-dessus les remous, d’en distinguer les détails. Il y avait un côté religieux, dans cet endroit, quelque chose qui ne concernait ni Yehadiel et encore moins Nayris ; une ode à un être supérieur dont elle n’avait jamais entendu parler mais dont l’histoire lui plairait probablement. Un héros des temps anciens ici à jamais immortalisé et la mangkr inclina légèrement la tête, curieuse, alors qu’elle esquissait un premier pas en sa direction. Et puis, elle l’aperçut ; posé sur un socle abimé par le temps quelque part sur sa gauche, bordant le simili-chemin dissimulé sous le tapis floral, la statue avait des airs de nostalgie, l’expression figé qui l’avait accueilli à son réveil douloureux il y avait bien, bien des années maintenant. Rhys ne croyait pas au Destin, mais le hasard était bien ironique de la ramener ici en toute impunité. Amorçant son mouvement la jeune femme songea à partir sur-le-champ, presque mal à l’aise, avant de se raidir, réalisant que la statue n’était pas la cause de cette sensation.

Combien étaient-ils ? C’était leur territoire, après tout, grogna-t-elle intérieurement en dessinant un geste de la main pour frôler ses carreaux, reculant précautionneusement pour se réfugier à la faveur des arbres, remettant ses cheveux en place par instinct, presque effrayée qu’ils puissent s’envoler trahir sa présence à la faveur de la brise nocturne. Son dos s’appuya contre l’écorce tandis qu’elle retenait son souffle, tendant l’oreille, cherchant à définir d’où lui provenait le tourment encore subtil ; avec un peu de chance, c’était simplement un dragon de passage, assez loin pour ne pas la croiser mais trop proche pour ne pas ressentir sa présence, même diffuse. S’il comblait l’espace les séparant, néanmoins.. eh bien, elle avait l’avantage sur lui : elle le sentirait quand il en serait encore à se demander d’où lui venait son trouble et, à la faveur de la chute d’eau, elle pouvait faire disparaître son corps sans que qui que ce soit n’ait à deviner sa culpabilité – ou même son existence, pour ce que ces imbéciles pouvaient conclure de la disparition de l’un des leurs. C’était bien sa veine, de tomber sur un noctambule lorsqu’elle voulait éviter à tout prix les rencontres.. quoique, il était encore à définir qui était le plus malchanceux des deux, mais là n’était pas sa préoccupation.

Rhys

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N'est-ce pas merveilleux de se sentir piégé ? Sand-g10Mer 23 Avr - 12:56
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Sous les regards vifs des sentinelles scrutant les sentiers montagneux, cette nuit ils n'étaient pourtant pas plus de six à patrouiller à découvert le long des Chutes des Larmes ; tous Dreths du clans As'Drubaal, fiers guerriers aux nombreux faits d'armes, napper de leur sombres armures massives, de leur fourrure en cape ou de leurs heaumes à cornes. En cette nuit noir, ils se mêleraient parfaitement à l'obscurité si certains d'entre eux ne retenaient dans leur main une torche crépitante d'une flamme éclairant leur chemin, ou ne tintaient à chaque pas de leur sombre acier, écrasant de leur semelle les gravas de rocaille roulant timidement tout du long de leur pente.

Mais que risquaient-ils vraiment ? L’œil du Roi-Dragon était ici partout. Voila des siècles que les montagnes dorées étaient présage de mort, ou augures d'inquiétantes disparitions, au point que tout propriétaire de convois devait ruser de bien des stratagèmes pour espérer voir ses marchandises arriver indemnes à destination, pire arriver lui-même sain et sauf ; à s'en corroder les doigts de salive tant il en rongeait les peaux, tout qu'il était écrasé par l'angoisse, la fatigue et le stress. Car qui pouvait deviner ce, ou ceux, qui les observaient derrière chaque arbres, chaque pierre, ou les surprendraient au détour d'un virage ?

En ces terres n'entraient plus que les âmes vaillantes, les chasseurs de gloire, de primes et de têtes qui avaient si tôt fait de cette région une terre interdite de part leurs ragots, leurs mythes et leurs légendes. Et le sombre gardien qui y régnait veillait au grain pour qu'il en demeure à jamais comme tel. C'était son territoire, ses règles, et non qu'il fut libre mais qu'il en fit son devoir : malheur aux Ducs, aux Représentants et aux Rois qui revendiqueraient son domaine. Celui des fils et des filles de l'Enclave.

Parmi ces hommes se dressaient un plus grand cornu tout aussi habillé par des plaques d'obsidienne, drapé de sa sombre cape en peau de smilodon. Malgré son casque complet plâtrant son visage d'un masque patibulaire, on pouvait deviner par son calme qu'il était ici nostalgique d'évènements à jamais oubliés ; là à contempler le chagrin des chutes. Une vaste cascade bruyante emplie d'histoire, qui dans ses souvenirs prenait forme de morts, de tristesse, mais aussi de félicité et de liberté quand il y a fort longtemps, avec ses frères, il repoussait l'envahisseur démoniaque de leur territoire ; ces terres à jamais marquées par cette flore tortueuse et si chaotique dévorant ces visages sculptés à même la roche. A croire que la nature elle-même avait cherché à graver dans les mémoires ces jours si sombres ou tout fini par renaître, plus beau, plus grand, renforcé comme toute chose émergeant des ténèbres ; car ce qui ne le tuait pas, le rendait plus fort.

Comme Rhys ? Un étrange ressentiment lui parvint alors, un haut-le-cœur désagréable mêlé d'une impression de... déjà vu. L'homme en armure se crispa, serrant les poings tandis que son regard quittait les chutes pour pivoter subitement en direction de ce qui devait être la source de ce mal être.

« Seigneur ? » l'interrogea l'un des Dreths.

« QUELQU'UN APPROCHE. »

~ répondit-il d'une voix amorphe et sépulcrale. Depuis combien de temps n'avait-il plus ressentit pareil tourment ? Dix ou douze ans ? Une éternité sans doute, et pourtant, il pouvait encore la sentir, à mesure que les secondes défilaient c'était comme s'il pouvait à nouveau en discerner les parfums, le timbre de sa voix, palpant de son âme le moindre de ses traits pour en reconstituer le visage à ses pensées. Une mangkr ou une autre, l'effet devait probablement être le même, rendant impossible toute identification. Mais il ne connaissait qu'elle, ça ne pouvait donc être qu'elle. Il n'y avait plus qu'une directive à son esprit : la saisir prudemment comme on tenterait d'attraper une mouche avant qu'elle ne se défile. Le Roi-Dragon voulait en avoir le cœur net.

« FAITES UNE BATTUE, NE VOUS QUITTEZ PAS DES YEUX ET TROUVEZ-LE. »

Trouvez-le ; ou sous-entendre qu'il ne savait rien, Alcide anticipait la suite, réengageant ses pions sur le damier. Car qu'importait ses motivations, ou qu'importait qui se cachait derrière ce trouble : il voulait la revoir, espérant sans vraiment y songer qu'il s'agissait bien d'elle, comme s'il ne s'animait plus que des souvenirs qu'il avait de la mangkr, du goût qu'avait prit leur étrange nuit, ou escomptant peut-être à ce qu'elle se calque sur celle-ci ; difficile pour lui de le déterminer.

Ainsi les guerriers marchèrent en direction des arbres, torches enflammées portée devant eux, apportant une lumière orangée aux ténèbres des sentiers avalés par la végétation luxuriante tandis qu'il descendant leur pente. Accompagné de leur ténébreux seigneur, ils passaient leur lame à travers les hautes herbes, méthodique, formant ensemble un filet se rabattant lentement en direction de l'intruse où l'un d'eux pourfendait soudain un buisson comme s'il s'attendait à surprendre celui qui s'y serait caché. Mais rien, personne ; la tension était à son comble et les Dreths approchaient inlassablement de la mangkr. Bientôt elle serait découverte, bientôt la griffe du dragon se poserait à nouveau sur elle.

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Alcide

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N'est-ce pas merveilleux de se sentir piégé ? Sand-g10Mer 23 Avr - 19:27
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Un dragon, hein.. ? Quelle blague, pesta Rhys en sentant ses épaules s’affaisser sous le poids de la lassitude, à moins que ce ne fut à cause de la vague d’inquiétude qui la traversa de part en part ; rien de très appuyé, une multitude de piqûres effleurant sa peau, mais assez pour lui faire réaliser son trouble, diluant le tourment dans une bonne dose d’incertitude. Elle était formelle, il n’y en avait qu’un seul dragon ; mais il y avait plusieurs voix, et une seule armure ne suffisait pas à créer un tel capharnaüm. Quatre, peut-être cinq ? Fronçant les sourcils sous l’affront, Rhys songea une seconde à sa solitude, aux alliés qu’elle avait stupidement abandonné au profit de sa vengeance personnelle mais, hé, chassez le naturel, il revient au galop ; reportant son attention sur ses alternatives, son regard se fit plus dur tandis qu’elle se berçait de la seule certitude qu’elle avait jamais eu. Dans le pire des cas, elle les boufferait tous.

Se redressant légèrement de son tronc, la mangkr amorça quelques pas silencieux, discrets, calquant les éventuels bruits qu’elle pouvait produire sur ceux, bien plus volumineux, du groupe qui s’était mis en tête de la traquer. Évidemment, elle aurait pu courir ; quel intérêt, cependant, à part engager une course-poursuite nocturne contre des insulaires qui connaissaient le terrain bien mieux qu’elle. La voie des airs était risquée également : rien ne l’informait quant à leur armement, et il y avait parmi eux un chasseur céleste prétendument redoutable qui ne la laisserait probablement pas s’échapper. Non, courir, c’était avouer qu’elle avait quelque chose à se reprocher et il n’y avait rien de pire pour inciter ses poursuivants à lui emboîter le pas pour lui faire Yehadiel seul savait quoi. Sans compter qu’elle était Rhys ; Rhys ne fuyait pas devant un imprévu. Rhys l’enjambait, lui marchait dessus, l’écrasait de son talon pour mieux savourer sa suprématie quand bien même n’était-elle pas numérique. Mais en attendant de trouver une solution, les laissant consciencieusement gagner du terrain sur elle, la mangkr infirmait le tourment en s’éloignant de ses pas légers, presque insolents, jouant avec les ombres des arbres pour ne pas trahir sa présence à la faveur de la lumière louvoyant dans son dos ; pas encore, tout du moins, et son regard chercha à analyser les aspérités du terrain tandis que l’étau se resserrait sournoisement sur elle. Saleté de dragon, l’emmerdant jusque dans son ignorance, l’empêchant de se percher dans un arbre tel le une fauve en l’attente de sa proie ; le tourment s’accentuerait et il saurait alors qu’elle ne serait plus très loin, et où d’autre que dans les airs lorsqu’elle était invisible à ses yeux terrestres ?

Rhys ignorait ce qui l’avait vendu, sinon la vague sensation de malaise que le dragon avait dû ressentir également. Un monstre des Montagnes déjà au fait de sa malédiction inhérente.. ? Impossible que ce soit Alcide, la voix était différente – à cette pensée une légère brûlure éteinte sembla quitter ses cuisses dénudées mais la jeune femme passa outre, méprisante envers ses propres souvenirs falsifiés, persuadée que le traumatisme n’était plus et qu’il n’avait jamais d’ailleurs existé. Alors, quoi ? Avait-elle fait l’erreur de se laisser apercevoir ? Un éclair roux dans les ténèbres, une branche s’égarant maladroitement sous sa semelle.. ou un système de protection hantant ces sous-bois, mouchards cachés au sein des innombrables statues. Amère, Rhys jeta un regard haineux à l’une d’entre elles, avant de s’immobiliser tout à fait. Lentement, sa main alla décrocher l’arbalète de son harnache, glissant ses doigts le long de sa hanche comme avec regret, savourant une dernière fois le contact rassurant de l’arme de jet avant d’y enclencher un carreau.

Pourquoi avait-il fallu qu’ils soient innocents, regretta la jeune femme, jetant un coup d’œil par-dessus son épaule avant de laisser ses doigts relâcher la pression, abandonnant son bien à la faveur d’un buisson, y glissant également sa réserve de munitions avant de reprendre sa lente marche funèbre. Six, sept pas ; là, elle fit volte-face, s’épaule à un arbre, croisa les bras et attendit, le visage fermé, le regard dur. Oui ; quelle triste ironie qu’ils l’obligent à ruser pour ne pas avoir à les blesser également. Rhys chassait les dragons froidement, mais lorsque d’autres races entraient en ligne de compte.. alors les remords commençaient à la bouffer et, brutalement, elle pouvait douter, se mettre en danger, chercher des parades pour atteindre son but sans bavure. Si la mangkr se défendait avec ardeur, elle n’engageait jamais les premières hostilités contre ceux qui n’avaient rien à voir avec ses affaires. Et elle mentirait si elle disait que cela ne l’emmerdait pas – en fait, cela l’emmerdait même bien plus que de s’être paumé au fin fond des Montagnes – mais elle avait une morale, aussi sélective était-elle.

Les torches vacillaient et Rhys esquissa un rictus mi-figue mi-raisin, partagé entre l’amusement de les voir galérer à la trouver et l’agacement qu’ils y mettent autant de temps. Elle avait un goût particulier pour la mise en scène, faisant probablement écho à son attachement stupide à la couture des Terres Mystiques, et ses entrées étaient toujours travaillées, même lorsqu’elle se devait d’improviser, qu’importait le temps qu’elle pouvait y perdre ; bien sûr, elle aurait pu les interpeller, leur donner un indice quant à sa présence mais patienter un peu, se persuadait-elle, valait bien le coup de voir l’éclair d’étonnement dans les yeux de ces péquenauds lorsqu’il la verrait, là, nonchalante, prête à être cueillie lorsqu’elle était celle qui avait tout calculé depuis le début. Quoique seul là était l’effet escompté ; Rhys n’était certaine de rien, sinon que le tourment s’accentuait tranquillement et qu’elle en restait placide, tristement habituée. Était-elle bêtement en train de perpétrer sa propre fin ? Peut-être, mais foncer tête baissée était encore la meilleure chose qu’elle savait faire et alors aurait-elle un avantage ; elle était dans son propre domaine. Et tandis que l’eau continuait de vrombir elle accueillit l’ombre des flammes sur son visage d’un sourire en coin arrogant.

« - Quelle perspicacité ; je n’en attendais pas moins de vous, compte tenu de votre réputation. psalmodia-t-elle en pliant une jambe pour mieux appuyer son pied contre l’écorce sur laquelle elle se reposait jusque là, effectuant une légère pression pour se redresser dans son élan, décroissant les bras pour mieux se recoiffer d’un mouvement de poignet ; probablement provocatrice sinon provocante, ne pas omettre le côté théâtral – après tout, elle pouvait être n’importe qui, ennemie, alliée, et jouer sur l’ambigüité était son meilleur ticket de sortie. Alors, racontez-moi.. Lequel d’entre vous ne se sent pas à son aise ? la voix se fit plus enjouée quoique son sourire s’atténuait quelque peu tandis que ses yeux passaient d’un homme à un autre, presque légère malgré que ses pupilles détaillaient au mieux leurs atouts ; rien qui ne puisse lui porter préjudice à distance, à première vue. Je ne m’adresserais qu’à lui. enfin, Rhys devenait plus grave, l’expression fermée, assez pour confondre son mépris avec du sérieux. »

Bien sûr, il était là, au milieu, parée de son armure sombre, faisant écho à sa propre tenue jusque dans les détails parsemés de pourpre ; le fait qu’il ait bon goût ne l’empêcherait pas de lui couper la gorge mais Rhys, dans un éclair d’absurdité, songea qu’il serait dommage de le quitter sans l’en avoir dépouillé. Quoique rien ne l’assurait qu’il soit effectivement le coupable au milieu de ces inconnus, quelque chose dans sa position, sa stature, son port altier, peut-être, trahissait son poste hiérarchique indéniablement supérieur à celui des autres. Et qui de mieux placer pour gouverner qu’une créature qui se persuadait de tous les droits ? La mangkr était bien placée pour le savoir car d’aussi loin qu’elle s’en rappelait elle s’était elle-même sentie supérieure, saoule du pouvoir de sa forme originelle ; mais toute la différence était là, n’est-ce pas ? Elle s’était adaptée, avait ravalé sa bestialité, s’était liée d’amitié avec les plus faibles – elle avait connu l’Enfer quand ils se baignaient dans le confort de l’aisance qu’on leur accordait. Avant même qu’elle ne le réalise, son regard s’était braqué sur cette silhouette, brillant d’une ardeur puissante, dévorant les plates de sa flamme inextinguible comme si Rhys était capable de dévisager ce qui se trouvait en-dessous et de le juger avec toute la force de sa présomption. Vois comme je te hais déjà – comme je te hais toujours, bien plus qu’au premier jour.

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N'est-ce pas merveilleux de se sentir piégé ? Sand-g10Jeu 24 Avr - 10:19
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A ces paroles poudrées d'arrogance, il y eut tout d'abord pour réponse les échos du chuintement des armes Dreths ; de celles qui étaient encore rengainées dans leur fourreau si elles ne se trouvaient pas déjà dans leur mains, si massives dans leur tranchant barbare et morbide, transpirant la mort en chacune des ridules balafrant le sombre éclat de leurs lames acérées. Les torches se tournèrent aussitôt, à l'unisson en direction de l'intruse, éclairant les traits de son visage désormais à portée du rayon de clarté. C'était une femme qui s'était exprimé à eux, nonchalante et provocante ; et quelle femme, si sûrs qu'ils étaient de tirer un bon prix de ses formes là dès leur retour auprès des quelques esclavagistes de l'Enclave. Contractant leurs muscles, déjà prêt à se projeter d'un élan sur...

« ENCERCLEZ-LA, CETTE FEMME M'APPARTIENT ! »

~ Déclara Alcide pour les ressaisir avant qu'ils ne chargent sur elle comme des mendiants affamés sur le buffet gracieusement offert. Le dragon ne saurait dire si c'était pour lui sauver la mise qu'il les secoua de sa voix, de la préserver ou de la revendiquer pour lui seul, agissant plutôt d'instinct tant les Dreths pouvaient parfois se montrer plus impulsifs et conquérants qu'il ne l'était ; et Kayun Mir savait à quel point il peut être ardu de retenir dans leur lancée les hommes du clan As'Drubaal. Mais ses guerriers se rassemblèrent donc dans la foulée et se mirent au pas, s'avançant avec méthode dans sa direction tandis qu'ils formaient le cadrant d'un arc de cercle à seulement quelques pas sur ses flancs et devant elle. Devant Rhys...

Elle leur avait posé une question pour le moins étrange, à savoir lequel d’entre eux ne se sentait pas à l'aise. Alors qu'ils se positionnaient, Alcide les observa du regard à tour de rôle, prenant conscience d'un détail qu'il lui avait jusque là échappé. C'était pourtant élémentaire : aucun de ses guerriers ne semblaient souffrir du mal qui le rongeait, soit ils parvenaient à le cacher tout comme s'en efforçait la mangkr et le dragon, soit ils n'y percevaient rien et ne pouvait s'en soucier...

Mais alors, pourquoi lui seul le sentait ? L'unique chose qui le différenciait de ses guerriers, était qu'il était dragon ; ce qui ne répondait toujours pas à la question du pourquoi, ni du comment... Cherchait-elle à le reconnaitre ? C'était lui qu'elle était venue chercher ? Alcide la toisa d'un regard sombre, autoritaire depuis la façade de son heaume, soutenant son homologue tant haineux qu'ardent tandis que ses hommes en armes s'étaient immobilisés à ses contours, le corps possédé par des bouffées de chaleur aussi désagréables qu'il pensait endurer les prémices d'une fièvre en devenir ; une sensation qu'il reconnait sans peine, mais qu'il savait surmontable tant qu'il n'entrait pas à son contact. Et ses Dreths l'aidaient certainement à ce qu'elle se tienne éloignée par cette distance que toute son âme ne désirait pourtant pas. Car pour l'heure, le Roi-Dragon, parmi toutes ses questions, était partagé entre le bonheur et la colère ; le plaisir et l'irritation de la retrouver là saine et sauve, de retour, si prétentieuse, chez lui, à l'affligé une fois encore de son aura dolente.

« COMPTE TENU DE « NOTRE RÉPUTATION, » TU NE T'ADRESSERAS QU'AU RÉGENT DES LIEUX. A MOI SEUL. »

Il émit alors un souffle, une énigme car en vérité il souriait malicieusement à ses paroles. Il la savait à jamais fière et téméraire au point de s'écrouler d'épuisement plutôt que d'exhiber ses faiblesses, presque suicidaire dans son emportement, privilégiant la confrontation à la soumission plutôt que de perdre la face. Il l'avait aimé pour ça ; ce comportement déraisonné, fou, mais qu'il partageait tout autant. Alcide observait Rhys comme s'il s'agissait de la toute première fois pourtant, ce qu'il voulait, maintenant, était de comprendre, d'en savoir plus à son sujet avant d'énoncer la sentence et lui octroyer la correction qu'elle méritait :

« RACONTE-MOI... RACONTE-MOI QUI TU ES, ET CE QUE TU ES VENUE CHERCHER SUR CES TERRES... PLUTÔT INHOSPITALIÈRES POUR UNE DEMOISELLE SANS ESCORTE A CE QUE L'ON EN DIT... »

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N'est-ce pas merveilleux de se sentir piégé ? Sand-g10Jeu 24 Avr - 12:25
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« - Oh non – me serais-je mal fait comprendre ? elle semblait s’étonner, armée de ces manières qu’ont les femmes d’hautes extractions, haussant légèrement un sourcil exagérément contrit ; elle se foutait allégrement de lui, le laissant bouger ses pions pour mieux envoyer valser le damier d’un coup de pied capricieux et le tout sans se démettre de ce sourire vicieux, comme s’il était là son ticket d’immunité. Je ne m’adresserais qu’à vous, et à vous seul, votre Majesté. Rhys aurait pu pousser le vice jusqu’à esquisser une courbette mais exposer sa nuque, même dans un souci de provocation, semblait être la pire des idées à l’heure actuelle ; mais elle le raillait, impunément, sagement, employant le terme comme s’il s’agissait d’une insulte sans qu’on ne pouvait réellement la blâmer de manquer de respect – n’était-ce pas merveilleux de pouvoir se rire de lui sans crainte de représailles ? Sauf si, évidemment, quelque chose t’empêche de renvoyer tes roquets.. mais qu’as-tu à craindre d’une jeune fille désarmée ? elle ponctua son mensonge éhonté d’un sourire en coin, décroisant les bras pour mieux lui présenter ses paumes, levant assez les mains pour lui permettre de s’assurer qu’elle ne cachait rien ; c’était également une manière pour elle d’avoir les mains libres et de réagir rapidement si, pour une raison ou une autre, les choses venaient à dégénérer – après tout, elle se fichait d’un monarque qui se la jouait un peu trop pour ne pas être imbu de lui-même. »

Rhys semblait joueuse malgré la gravité de la situation, bien qu’il fut difficile pour des étrangers de réellement le déceler sous son visage aux traits abrupts, bien plus souvent modelé par des ressentiments plus virulents ; le dragon lui offrait une alternative qu’elle saisissait sans vergogne, assurée d’être intouchable tout en ayant à cœur de prouver le contraire de ce qu’il affirmait : elle était à lui, hein ? Rhys n’était à personne et si elle le laissait encore pour un temps songer qu’elle était d’accord, elle attendait simplement que ces innocents s’éloignent, aillent se mettre à l’abri, pour mieux le poignarder dans le dos. Du coin de l’œil elle vérifia la cachette improvisée recélant sa solution de secours, bougea légèrement le pied comme on écrasait une motte de terre pour s’assurer de la présence du stylet dissimulée dans sa botte, tout contre sa cuisse. Assurer ses arrières pour mieux se compromettre ; sûre d’elle, probablement à tort, mais se riant du danger avec toute l’inconscience dont elle pouvait faire preuve. Ils l’encerclaient quoiqu’en lui laissant la possibilité de continuer à reculer et cela lui suffisait ; loin d’être effrayée, la mangkr restait tout à fait immobile, ayant à peine esquissé un mouvement de recul lorsque le dragon s’approcha en insufflant une nouvelle impulsion au tourment.

Mais il avait raison : tant qu’il ne la touchait pas, c’était supportable. La sensation allait devenir de plus en plus gênante, de plus en plus brûlante, mais Rhys l’avait dompté, assez pour y être plus résistante qu’un quelconque dragon qui en souffrirait pour la première fois. Le Roi ne trahissait rien de son trouble sinon ce bref souffle sibyllin qu’elle n’avait su traduire correctement ; elle avait confondu son sourire avec l’agacement, la lassitude de l’affront qu’elle lui faisait en pénétrant ainsi sur ses terres, comme si, au final, elle avait toujours été destiné à venir ici, à venir à lui. Elle l’ignorait encore mais ils recommençaient déjà à se tourner autour et elle répondait à sa présence de la façon dont elle l’avait toujours fait ; pas encore lascive mais indéniablement charmeuse, ses lèvres n’avaient pas traduit les mots mais elle semblait lui crier, comme au premier jour, la même tirade qu’il y avait bien des années déjà, ne vois-tu donc pas ? tu ne peux rien contre moi. Rhys ne savait pas encore qui il était, sous ce masque d’obsidienne, sous cette voix caverneuse et irréelle, mais la tension étrange qui régnait entre eux l’avait pris de vitesse et la manipulait à son insu ; sa présence troublait ses calculs, altérait le tourment pour mieux le diluer dans quelque chose de plus troublant, de plus personnel. Ils ne partageaient rien de concret, au fond, sinon le souvenir brûlant d’une rencontre étrange – mais c’était suffisant, et une fois encore il la prenait au dépourvu alors même qu’elle refusait de lui accorder ce privilège.

Rhys

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N'est-ce pas merveilleux de se sentir piégé ? Sand-g10Mer 30 Avr - 7:01
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Alcide resta silencieux un moment, suivant ses pas, ou jetant un bref regard aux mains désarmées qu'elle lui exposait, sans toute fois oublier de prendre mesure du cimeterre qu'elle retenait à sa ceinture... La craindre ? Il n'en était rien. Il s'agissait plutôt de prudence, peut-être, car entre eux rien ne tenait vraiment debout, jusqu'ici cependant où il ne croyait plus en la théorie d'une rencontre hasardeuse. Si elle était revenue sur ses terres sous cette apparence se voulant pacifique, cherchant à discuter, là si proche de l'Enclave, c'est qu'il y avait bien une raison. Ou alors cherchait-elle simplement à gagner du temps pour se trouver une issue, que les Dreths ne lui refusaient pourtant pas puisqu'elle pouvait toujours fuir, et que tout cela n'était encore que pure coïncidence... Mais, non, Alcide se refusait de la croire si stupide, d'ailleurs elle ne les fuyait pas ; imaginant déjà un guet-apens qu'elle aurait mis douze ans à leur préparer, ne pouvant pas s'être engagée sur cette voie périlleuse sans même une escorte après ce qu'il lui était arrivé. Comme quoi, surprenante découverte ou non, Rhys restait encore et toujours une énigme. Il ne connaissait d'elle que cet état de fait après tout ; cette « dracène » était mystère... Ôh, et certes, Alcide aimait les casses-têtes.

« JE VOIS... MESSIEURS, IL SEMBLERAIT QUE CETTE GENTE DAMOISELLE QUÉMANDE UNE AUDIENCE PRIVÉE, ET, MA FOI, IL N'EST PAS DANS MES HABITUDES DE REFUSER LA COMPAGNIE DE SI... JEUNE ET CHARMANTE CRÉATURE AUX RÉVÉLATIONS ET CONFIDENCES FORTES INTÉRESSANTES, JE N'EN DOUTE PAS UN INSTANT. »

Il se moquait d'elle sous sa voix inhumainement grave et difforme, comme si les paroles de la mangkr n'avait aucune valeur à ses tympans. Chose qui n'était pas tout à fait fausse, il se jouait bel et bien de sa posture provocante, de son charme ou de ses exigences. Alcide n'en avait que faire : ce qu'il voulait c'était des réponses, non content de pouvoir jouer avec ses nerfs, quitter à payer le prix de leurs retrouvailles ; de faire durer le tourment, avec plaisir.

« CEPENDANT... JE ME SENS D'HUMEUR... MH... PARTAGÉE CETTE NUIT. COMME SI NOS OREILLES LUI ÉTAIENT ACQUISES, MA DAME EXIGE, MA DAME PROVOQUE. SI ARROGANTE, SI PRÉTENTIEUSE, ELLE N'A PAS ENCORE COMPRIS QU'ICI NOUS SOMMES ROIS, ET QU'IL CONVIENT DE RESPECTER CEUX QUI SONT MAÎTRES DANS LA DEMEURE QU'ELLE SOUILLE DE SES PIEDS. »

Alcide dégaina lentement sa lourde lame qui jusqu'ici était confortablement logée dans son fourreau dorsal. La pointe de l'arme se heurta lourdement au sol, épée devant lui comme s'il s'agissait d'une canne, ses deux mains se posant soigneusement sur sa garde tandis qu'il poursuivait sa tirade :

« VOUS RÊVEZ DE LA LUI BOUCLER DÉFINITIVEMENT, N'EST-CE PAS ? »

A sa question, les cinq Dreths l'encerclant se mirent à rire discrètement. Leurs heaumes fermés ne révélaient en rien leur expression, mais sans doute se léchaient-ils déjà les babines tandis qu'ils partageait l'humeur taquine de leur Roi ; comme sur une même longueur d'onde, quoiqu'à la différence d'Alcide, leurs ressentiments vis-à-vis d'elle devaient se trouver quelques échelons plus bas, n'éprouvant pas un même... respect, ou une même colère, ou même joie. Rien n'était aussi compliqué, au contraire, pour eux, c'était plutôt d'une plus morbide simplicité.

« UN TÊTE A TÊTE, C'EST CE QUE TU SOUHAITES, MH ? ... »

~ Il émit une souffle nasale, ironique.

« ... RENVOIE DONC « MES ROQUETS » TOI-MÊME DANS LES LIMBES. »

~ Pour alors s'adresser à nouveau à ses guerriers et leur ordonner :

« TUEZ-LA... »

Insensible au sort de Rhys ? Pas si sûr, son ordre ne fut pas donné sans une certaine retenue, impassible certes, mais plus attentif que jamais sur les évènements à venir tel un Prince toisant l'arène depuis sa loge avec un intérêt certain pour le combattant, celui, ou celle, sur laquelle il avait misé. Alcide veillait bien qu'il savait de quoi elle pouvait être capable, en ayant déjà goûté un sanglant aperçu... C'est alors qu'à tour de rôle les cinq hommes, si massifs et lourdement équipés, se mirent à rôder autour d'elle comme des loups, la fixant de sombre regard sur le ton de la marche tandis qu'ils l'approchaient, funestes et meurtriers avant qu'à tour de rôle ils ne se ruent sur elle ! Une charge agrémentée par un souffle bestial et la volée d'une lourde épée siffla sur sa droite, suivie de prêt par une autre, un revers accompagné d'un rugissement guerrier, une hache si lente mais si puissante fendant l'air sur sa gauche !

Alcide

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N'est-ce pas merveilleux de se sentir piégé ? Sand-g10Mer 30 Avr - 22:30
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Rhys fit claquer sa langue contre son palais, agacée, tandis que le dragon se laissait aller à son petit discours, méprisant les mots qu’il abattait inlassablement. Viens-en au fait s’impatientait-elle, perdant tout à fait son sourire alors que ses mains entamaient une lente descente et qu’elle laissait reposer ses bras à leurs places initiales, les doigts frôlant la garde en croissant de lune de son cimeterre. Si elle semblait avoir deviné le fond de sa pensée ce contact ne la rassura pourtant qu’à demi-teinte ; au contraire, cela ne fit que lui rappeler l’absence d’astre lunaire en cette nuit noire. L’obscurité vacillait à peine sous les torches du quintet qui lui faisait face et si elle refusait de s’avouer vaincue d’avance au moins avait-elle conscience de ne pas être à son aise. S’ils lui tombaient tous dessus en même temps.. oh, bien sûr, elle aurait pu continuer à noyer le poisson mais le temps n’était plus aux palabres et bien vite la sentence tomba, froidement ; tuez-la. Si Rhys fusilla le Roi du regard elle n’en resta pas moins immobile, laissant les hommes l’encercler, ses yeux se baladant de droite à gauche pour suivre leur lente procession funeste.

« - Tu parles trop. lui asséna-t-elle, les mots résonnant d’un écho bien lointain – et elle aurait presque pu paraître légère si elle ne s’était pas mise à montrer les crocs, un discret grognement vibrant sa gorge comme une provocation insensée tandis qu’elle semblait leur intimer d’approcher, venez, tous autant que vous êtes. »

Deux ; seulement deux, la prenant en tenaille en évacuant leur adrénaline de souffles serviles et Rhys dégaina à son tour, interceptant le mouvement de l’épée du creux de sa propre arme ; si elle savait être désavantagée en terme de force brute elle ne chercha en conséquence pas à contrer la charge, laissant la puissance du coup l’agenouiller en déviant la trajectoire de l’épée à l’aide de sa lame. La hache siffla juste au-dessus de sa tête, fauchant l’air dans lequel elle se tenait une seconde plus tôt, mais Rhys ne prit pas le temps de se congratuler ; si elle faisait preuve de laxisme envers les innocents, ces deux là avaient tentés de la tuer – et c’était de la légitime défense que de les prendre de vitesse, n’est-ce pas ?

Ses pupilles se rétractèrent, laissant apparaître deux fentes reptiliennes tandis que la mangkr profitait de ce regain de vivacité pour se redresser dans le même temps que le Dreth qui, déjà, levait à nouveau son épée ; Rhys ne comptait pas attendre que le porteur de la hache revienne à la charge pour se débarrasser de celui-là et sa main droite plongea dans sa botte pour en ressortir son stylet, soutenant son cimeterre contre la lame de son vis-à-vis pour entraver ses éventuels mouvements latéraux. Ce dernier eut le réflexe de lever davantage les bras pour échapper à son embrassade et lui offrit une fenêtre dont elle se saisit sans scrupules : son poignard se fraya un chemin jusqu’au point mort de sa cubitière, lacérant l’intérieur de son coude droit, handicapant son bras dextre tandis que, soudainement incapable de soutenir le poids de son espadon, il en perdait l’équilibre, entraîné du côté opposé par le désespoir absurde qu’il engagea à tenter de retenir son arme de sa seule main encore capable. Récupérant son cimeterre Rhys en profita pour se glisser derrière lui comme un serpent vicieux, le laissant alors se prendre l’impact de son camarade qui ne put arrêter sa charge puissante tant, au final, l’action de la mangkr fut rapide.

Elle réapparut de l’autre côté du malheureux qui s’effondra, la hache plantée au travers de l’abdomen, pour mieux faire face au second désarmé, un peu déboussolé par l’identité de sa victime. Elle aurait pu l’intimider, lui dire de dégager, qu’elle ne lui voulait rien, mais elle savait que l’instant de flottement passé il n’hésiterait pas à lui sauter dessus, pour venger son camarade, pour obéir à son Roi ; sans prendre le temps de lui glisser un murmure d’excuse – ou de reproche, pour ce que cela valait ; après tout, il se soumettait de son propre chef – elle esquiva tout éventuel coup de sa part pour lui bondir à la gorge, cherchant en trois temps sa jugulaire du même stylet qui lui avait permis d’effectuer sa parade précédente. Un gargarisme dégueulasse lui fit comprendre qu’elle avait visé juste et si, quelque part entre le premier coup et le second mouvement, il avait commencé à lui saisir les cheveux, Rhys n’attendit pas que sa poigne se desserre – ou tout au contraire ne se tétanise – pour se couper les mèches prisonnières d’un revers de poignet, se retirant rapidement pour mieux faire face aux restants. Elle ne pouvait se permettre un quelconque temps mort ; une hésitation, une seconde d’entrave, et elle était morte – ou tout du moins le songeait-elle très sincèrement, considérant les deux humains avant de reporter son attention sur le dragon.

« - Mais c’est typique des monarques, ça, n’est-ce pas ? Beaucoup de discours pour pas grand-chose. reprit-elle comme s’il ne s’était rien passé depuis sa dernière prise de parole, quoique son souffle s’était légèrement accéléré sous l’effort et l’adrénaline ; bien qu’elle s’adressait au dragon elle n’en restait pas moins sur les gardes, prêtes à réceptionner les suivants.. non sans tenter de les épargner une dernière fois. Pourquoi ne viendrais-tu pas exécuter ta sentence toi-même, connard ? »

Rhys

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N'est-ce pas merveilleux de se sentir piégé ? Sand-g10Ven 2 Mai - 7:05
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Monarques, monarques... pensait Alcide, comme s'il faisait partie de "la haute" ou qu'il avait le sang bleu ; insulté bien plus par cette étiquette qui dans la bouche de la mangkr sonnait tel une atteinte à sa personne, bien plus que par son insulte, d'avoir été ainsi mit dans un même panier. Il était Seigneur sur ses terres, certes, mais quémandait le respect qu'il lui était dû par ses actes, et non par son rang, ou par un sang de lignée prétendument divine ou que savait-il d'autre encore de la pseudo démocratie naine qui n'avait jamais prise en compte l'opinion Dreth. Le dragon noir lui répondit donc du tac au tac, sortant de cette façade inflexible qu'il s'était jusque là donné pour répliquer, déjà prêt à répondre à la provocation :

« MONARQUES... MONARQUES... MONARCHIE AUTOPROCLAMÉE, DE DROIT TOUT COURT. SANS AUCUN DOUTE. TOUT JUSTE BONNE A IRRITER LES PRINCIPAUX INTÉRESSÉS QUI LORGNENT SUR CES TERRES ; NOS TERRES ! SI TU SAVAIS A QUEL POINT JE DÉTESTE TOUT AUTANT CES PRÉTENDUS SOUVERAINS ET LEURS ARISTOCRATIES BON MARCHÉ TU TE LA BOUCLERAIS... OU SI TU SAVAIS SEULEMENT CE QUE NOUS SOMMES PRÊT A PAYER, CHACUN D'ENTRE NOUS, POUR SAUVEGARDER SES MONTAGNES DES ENVAHISSEURS, CORNUS, NAINS, ET DE TON ESPÈCE ; AUSSI IDIOTE ET PRÉSOMPTUEUSE QU'UNE COURTISANE DE LUXE POURTANT PENDUE COMME UNE VULGAIRE CATIN AUX SI PETITES COUILLES DES PRINCES DES NOBLES COURS, SI TANT EST QU'ILS EN AIENT DEUX. »

Alcide fit alors un pas, embarquant avec lui son épée d'une main, d'une lame qu'il laissa choir lourdement sur son flanc tandis qu'il marchait ; percutant de l'épaule l'un de ses guerriers, repoussant d'un bras le deuxième afin de se placer devant ses hommes qui désormais n'étaient plus que trois ; comprenant fort bien que ce combat n'étaient plus le leur, ou tout du moins qu'ils n'y étaient pour l'heure plus invités.

« ARRÊTEZ LES FRAIS, DÉGAGEZ DE LÀ ET RÉÉQUILIBRONS LE DÉBAT. »

Le dragon noir ne se tint plus alors qu'à quelques pas devant elle, les accablant tout deux du tourment qui ne cessait plus de jouer de son orchestre si grinçant dans son crescendo absurde, si bien qu'il poussait l'agacement qu'éprouvait Alcide encore un peu plus loin jusqu'à friser la démesure, si on ne l'envisageait pas légitime.

« J'AURAI DÛ T'ACHEVER, TE LAISSER AUX RATS. »

Trahit par sa colère froide, mais soit, il approchait maintenant à sa hauteur, lui imposant tant sa grande taille, ou tant sa carrure rendue si large par l'épaisseur des plates de son armure qui aux reflets des torches luisait d'éclats d'obsidienne, il la repoussa d'un bras, inclinant de la tête, serrant les dents sous son masque de sombre acier pour encaisser la fournaise qui s'était emparé de sa paume.

« TU JOUES LES DURS, RHYS ? A QUI TU CROIS AVOIR AFFAIRE ? »

Il la percuta à nouveau d'une main, brutal, afin de la repousser toujours un peu plus loin, comme au premier jour il l'avait affligée de sempiternels coups de pattes ou de museaux afin de la balader au plus loin de son antre. Et si elle apportait la réplique d'un mouvement du cimeterre, il avait si tôt fait de l'écarter d'un revers du brassard crépitant de petites étincelles contrastant avec l'obscurité de cette nuit sans étoiles.

« QUEL GENRE DE DRAGONNELLE ES-TU POUR ENQUIQUINER L'UN DES TIENS DE LA SORTE, MH ? ... CE N'EST PAS COMPLIQUE, C'EST POURTANT A TA PORTÉE. ALORS RÉPONDS, OU TON MALÉFICE - CE TOURMENT - AURA COMME UN GOÛT DE PARADIS A CÔTÉ DE L'ENFER QUE JE TE RÉSERVE. »

Alcide

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N'est-ce pas merveilleux de se sentir piégé ? Sand-g10Ven 2 Mai - 16:49
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Il la repoussait, encore, encore, tandis qu’elle semblait incapable de répliquer, un sourcil haussé par l’étonnement, les lèvres déformées en un rictus douloureux qu’elle ne réalisait pas encore. Le contact n’était pas aussi lancinant que s’ils se touchaient à peau dénudée, mais la brûlure restait insupportable et ses doigts se crispèrent sur la garde de son cimeterre, l’épaule parcourue de mille insectes en fusion. Rhys avait compris, évidemment, et la surprise seule la laissait pantoise ; elle dévisageait le heaume, les pupilles reptiliennes devinant ses semblables sous le masque sombre, devinant ce regard qui hantait encore ses souvenirs les plus agités. Elle trébucha sur une racine, rattrapa son équilibre, roula un grondement agacé au fond de sa gorge ; Alcide avança sa main une nouvelle fois et elle l’esquiva d’un mouvement de buste, esquissant une vague qu’elle mit à profit pour le contourner dans son impulsion, repassant dans son dos pour mieux le repousser à son tour d’un coup de talon. Le grognement s’accentua tandis qu’elle montait les crocs et elle aurait pu lui sauter dessus, sauvage, meurtrière, profiter de cette position de force – mais c’était Alcide, et elle avait tant de choses à lui faire miroiter avant cela.

« - Ta gueule ! la sommation résonna dans la nuit alors que son souffle, accéléré par le tourment, l’adrénaline, l’excitation, haussait son ton avec sauvagerie, comme si s’exprimer bruyamment lui assurait une quelconque légitimé – je crie plus fort que toi, alors j’ai forcément raison. Tu as la mémoire courte, enfoiré ; tu peux garder tes conneries pour ces crétins serviles. Me fais pas rire, putain – sauvegarder ‘tes’ Montagnes contre les envahisseurs de mon espèce ? Tu as délibérément sacrifié deux innocents en toute ignorance de cause, juste parce que tu t’es persuadé que j’étais là par vengeance ! Merde, Alcide, j’ignorais que c’était toi, alors arrête cinq secondes de te prendre pour le centre du Monde. »

Ce disant, tandis que le concerné avait eu le temps de faire volte-face pour l’affronter à nouveau, Rhys s’éloigna à reculons, lentement, retraçant le chemin inverse ; elle n’était pas une grande oratrice et laissait les mots à d’autres, plus doué, plus patient qu’elle. Mais elle avait des choses à dire, il y avait tant à dire entre eux ; dix ans, déjà, peut-être plus, et elle s’était imaginé ces retrouvailles trop de fois déjà, quoique rien n’aurait pu la préparer à cette rencontre hasardeuse. Son cœur battait un rythme erratique mais la mangkr voulait rester calme, maître d’elle-même, juste assez longtemps pour remuer le couteau dans la plaie, lui donner la satisfaction de savoir ce qu’il faisait, à qui il avait affaire pour mieux le lui retirer sans concession – et pour cela, pour assouvir ce désir improbable qui lui rongeait les entrailles, elle devait se soustraire au tourment autant que possible, réfréner ses instincts pour mieux les déchaîner sur lui avec la violence qui la caractérisait si bien. Le malaise était unique, entre eux, et Rhys s’en voulait presque de ne pas avoir deviner son identité plus tôt : qui d’autre que lui pour la mettre dans un tel état, pour lui faire goûter un arc-en-ciel de ressentiments inverses au milieu des flammes ?

« - Tu me les brises, Alcide. siffla-t-elle d’une voix sourde, insultée par la théorique du dragon, je ne suis pas de cette espèce ! hurla son corps tout entier mais ses lèvres restèrent scellées par le secret quand bien même le fiel brûlait sa langue d’habitude prolifique. Tu veux une réponse, hein ? Alors viens la chercher proprement ; peut-être aurais-je pitié de ton agonie, assez pour me sentir d’humeur bavarde. la provocation s’accompagna d’un sourire en coin arrogant et elle le devinait là, dans l’ombre qui s’étalait à ses pieds, prêt à répondre à sa bravade avec toute la force sauvage qui découlait du moindre de ses gestes. »

Il avait raison sur un point, et elle le lui accordait : il aurait dû l’achever, ce jour-là. Pour tous les autres qui avaient suivi, pour ces œufs qu’elle avait écrasés sans concessions, pour tous les fidèles qui s’étaient mis à la suivre, animés d’une volonté féroce et inébranlable. Rhys était seule, cette nuit, mais peu importe la manière dont ils l’envisageaient : il était à elle, il était sa proie personnelle, celui pour qui elle risquait sa vie plus stupidement encore que pour tous les autres réunis et si elle devait mourir de sa main alors au moins se devait-elle de l’emmener avec elle, car personne, personne ne lui enlèverait la satisfaction de le bouffer – et la lutte continuerait, avec ou sans elle, et si ses propres motivations étaient égoïstes, quelque part ce constat la rassurait. Levant sa main droite, elle lui fit signe d’approcher, presque amusée, essayant de passer outre la tension et le tourment qui se mélangeaient dans un cocktail détonnant d’impatience animale.

« Prouve-moi que je t’appartiens, chéri ; je n’attend que ça. »

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