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 Come Little Children

 
Come Little Children Sand-g10Mer 5 Mar - 20:31
Douce chaleur matinale à peine suffocante, et le calme de la savane environnante, certains aimeraient certainement débuter ainsi une journée mais Fayrouz trouvait ça trop calme, et elle ne s’attarda pas à l’extérieur, quittant ses appartements pour se rendre au Temple. Là, la fraicheur de la nuit y était encore bien présente, faisant naitre une légère chaire de poule sur ses épaules tandis qu’elle s’avançait dans la pièce principale d’un pas sûr résonnant en un rythme à la régularité impeccable et même implacable, reflétant toute son assurance à son apogée en son domaine. Oui, elle était chez elle et elle en était la maîtresse, s’en délectant chaque jour. Parmi les grandes statues de sphinx, elle ne se sentait nullement petite, et les nombreuses torches offrant une lumière tamisée au lieu agrandissaient son ombre, la mélangeant à celles des créatures en pierre. Très souvent, elle laissait le soin aux plus jeunes de se lever en première pour surveiller l’arrivée potentiel de croyants en quête de prière et elle ne se montrait que lorsque le soleil était à son zénith, s’étant avant tout occupée d’elle-même et de ses projets. S’absentant assez souvent aussi pour se rendre à l’Académie, il était normal qu’elle délègue mais il ne fallait surtout pas se fier aux apparences, elle gardait une poigne de fer sur son petit monde, largement crainte pour obtenir une totale obéissance. Aujourd’hui, elle était bien plus matinale donc qu’à son habitude, et elle s’attendait à trouver l’endroit vide, mais elle aperçut alors une fine silhouette à l’ombre tremblante sous l’effet d’un courant d’air. C’est tout naturellement qu’elle dévia sa trajectoire, tenant à savoir de qui il s’agissait. Il lui suffit juste de quelques pas pour reconnaitre Rehame, épouse du chef de la tribu du village de Ras-el Khatt, juste la porte à côté…

Fayrouz savait que ses pas avaient été perçus mais elle s’arrêta à un bon mètre, restant tout d’abord silencieuse, respectant la prière de la femme qu’elle connaissait bien. Avant elle, les prêtresses avaient soutenu l’idée de ces nomades de créer un lieu où ils pourraient se retrouver, un lieu à eux pour ceux désirant quitter leurs voyages incessants. Elle avait repris le flambeau de ses aînées et même veiller à renforcer davantage leurs liens dernièrement. Bien sûr, derrière sa générosité, il y avait un certain intérêt potentiel en terme de stratégie à long terme. Elle se rappelait si bien de la fois où les armées d’AT étaient venues se perdre dans la savane, en l’espoir ridicule de les soumettre à la volonté de l’archidémon. Les moins aptes à se défendre de la tribu avaient pu trouver refuge au Temple tandis que les plus forts, et notamment les Sphinx, s’occupaient de faire mordre la poussière à l’envahisseur. Leur offrir leur protection était toujours une chose des plus logiques et essentielles aux yeux de Fayrouz, surtout que la tribu comptait un certain nombre de croyants dans leurs rangs et il y avait bien eu quelques Elus parmi eux. Oui, la géographie jouait en faveur d’un lien particulier entre eux, conscients qu’ils étaient que ce qui affectaient leurs voisins auraient forcément des conséquences chez eux. C’était là ce qu’elle avait eu l’honneur d’entendre lors de sa première longue discussion en compagnie de Yassir, leur chef. Juste après les combats, une façon de vouloir remercier les prêtresses d’avoir convaincu les divinités mi-femme mi-lion ailées d’intervenir. Un homme qui avait su montrer assez de valeur pour que Fayrouz ne le méprise point et cherche à jouer de « jeux politiques » chez les nomades pour les faire changer de dirigeant. Et il y avait Rehame, discrète mais faisant preuve d’une droiture qui lui avait toujours plu, elle qui en manquait pourtant, se permettant bien souvent des entorses aux règles l’air de rien… mais qui ne le supportait quand c’était les autres qui y faisaient défaut.

Enfin, la femme du chef de Ras-el Khatt se tourna vers elle, et elles se saluèrent toutes deux avec un sourire, celui de la prêtresse emprunt de bien moins de sérieux et de mélancolie. Il suffisait pour Fayrouz de remarquer devant quel sphinx se tenait sa vis-à-vis pour deviner ce qui hantait les pensées et les prières de cette dernière. Le Sphinx de la vie… La mélancolie d’une mère qui avait perdu ses enfants, une chose que la brune ne pouvait comprendre, n’ayant pas le même instinct maternelle. Oh, attention, par perdu, elle sous-entendait disparus, les deux jumeaux, garçon et fille, qui avaient pris la poudre d’escampette. Rehame lui avait beaucoup parlé d’eux suite à cet évènement, lors de ces moments de recueillement ici. Cependant, à son regard, Fayrouz perçut une détermination, quelque chose de bien différent de leurs précédentes rencontres.

- Fayrouz.
- Rehame.
- Je suis ravie de vous croiser aujourd’hui, pourrais-je faire appel à vous ?

Fayrouz ne répondit pas de suite, soutenant le regard de sa vis-à-vis, puis elle les releva un bref instant vers la statue du Sphinx de la vie, avant de recréer le lien entre leurs regards. Etait-elle en train de peser le pour et le contre ? Evidemment, elle savait d’avance que sa demande aurait un lien avec ses enfants, rester à savoir les détails de cette dernière, elle ne se prononcerait pas de suite, à promettre sans savoir. Pourtant, elle n’avait aucun problème à ne pas tenir ses promesses mais, tenant à sa bonne relation avec Rehame et par conséquent Yassir et leur tribu, elle ne se le permettrait pas. Elle lâcha un léger soupir, fermant les yeux, passant une main dans ses cheveux, faisant tinter au passage ses lourds bracelets et colliers.

- Dîtes moi donc ce que vous avez en tête exactement, je verrai ce que je pourrai faire pour que les Sphinx aient la bonté d’y répondre.

- Ce n’est rien d’extravagant… S’Ils pouvaient me permettre de les revoir, s’Ils me les ramenaient tous les deux…. Ô combien je leur serai redevable. Je sais qu’ils ont fait beaucoup en protégeant les nôtres lors des combats mais….

- Rehame… Chère amie… souffla Fayrouz en affichant un masque de compassion des plus convaincants tandis que, mentalement, elle entrait en ébullition. Il était vrai que l’héritage de la place du Chef de la tribu deviendrait un problème à l’avenir. Bien sûr, elle ne doutait pas qu’elle pourrait manipuler et aider un des prétendants mais il était toujours possible que le fils ingrat réapparaisse. La prêtresse n’avait jamais eu l’occasion de parler au fameux Jihad, elle l’avait pourtant aperçu plusieurs fois, lui et sa sœur jumelle. Alors, elle ne savait pas à quoi elle devrait s’attendre si celui-ci revenait et était amené à prendre la place de son père. S’il devait revenir, alors, valait mieux prendre le temps de le connaître et de savoir ainsi à qui elle aura affaire et sur quel pied danser en sa compagnie.

- S’ils sont en vie, je pense que les Sphinx feront tout pour vous rendre votre Jihad et votre Lenore. Comment ne pourraient-ils pas écouter une telle requête d’une mère ? Il serait bien cruel de vous laisser aussi dans l’ignorance de leur sort… dit-elle, apportant un certain espoir chez Rehame, bien qu’elle devina une lueur de détresse dans le regard de celle-ci à l’idée qu’ils puissent être morts. Elle lui tendit alors la main, ayant pris sa décision de son côté. Donnez moi votre encens, nous le brûlerons ensemble devant chaque Sphinx, pour qu’ils vous entendent… ordonna-t-elle sans trop de brutalité, consciente que, même s’il s’agissait d’une certaine perte de temps, c’était un rituel essentiel à maintenir pour les apparences du culte et pour Rehame elle-même. Oui, vraiment, elle commençait à manquer un peu de temps parfois, et elle ne pourrait pas s’amuser à remuer ciel et terre pour retrouver les deux fuyards mais elle y consacrerait néanmoins une recherche sérieuse, rajoutant en un murmure, tandis que leurs deux ombres se mélanger face aux divinités aux oreilles grandes ouvertes dorénavant.

- Mais patience, chère amie, patience, Ras-el Khatt ne s’est pas fait en un jour…

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