Lorsqu'il ouvrit les yeux, Evrann avait froid, son corps reposait sur le sol rocailleux, au dessus de lui se trouvait un toit partiellement en ruine, l'odeur du sel marin titillait ses narines et le bruit des vagues résonnait dans ses oreilles. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait entendu pareil musique. Il se redressa avec peine et observa les lieux. Une petite bâtisse avec une large entrée, probablement un entrepôt vu le nombre de vieilles caisses qui traînaient à l'intérieur, dans l'autre coin une table dont le bois était partiellement rongé par les mites.
Bien que fatigué, il se traîna vers l'extérieur, en face de lui se trouvait la mer, mais ce qu'il remarqua avant tout, c'est le phare, enfin ce qu'il restait d'un phare, celui-ci ne devait pas être neuf, loin de là. L'endroit était haut percher sur le pan d'une falaise, seul la vue sur l'océan était dégagée car à l'arrière de la bâtisse se dressait une falaise, où qu'il soit ce n'est pas en se fiant à la vue qu'il le saura.
Faisant le tour des lieux, il trouva le chemin qui autrefois servait à rejoindre cet endroit, qui hélas, un éboulement avait obstrué, voir détruit tout accès de cet endroit par la terre, il s'interrogea alors sur le, comment à t'il rejoint ce lieu, question qui fut vite résolue lorsqu'une ombre passa au dessus de lui, le griffon de la prison se dressait là, en face de lui. Evrann paniqua rejoignant l'entrepôt, l'animal ne fit mine de ne pas s'y intéresser et rejoignit l'intérieur du phare.
C'est un cauchemar, je vais me réveiller, qu'est-ce que je fais ici, et surtout que me veut-il ? Se dit Evrann. Si le griffon ne m'a pas encore dévoré, c'est qu'il me garde pour plus tard, ou pour de sombre dessein. Regrettant de s'être réveillé ici, au lieu de mourir la conscience tranquille dans la prison. Il se dirigea vers l'entrée et observa la bête qui semblait dormir en haut du phare.
En ouvrant les caisses, celles-ci était remplies d'objet divers, de boisson alcoolisée, probablement de la contrebande, Evrann s'allongea sur un lit de fortune, il déboucha l'une des bouteilles pour ensuite boire par petite gorgée son contenu, pour une fois depuis des mois, Evrann se sentait bien malgré sa condition.
À son réveil, il faisait nuit, il était en sueur suite à un rêve mouvementé, il y voyait ses parents mourir sur un champ de bataille, tuer par le démon qui le défigura, mais celui-ci faisait la taille d'une montagne. D'un geste, il reprit la bouteille qui était tombée lorsqu'il s'endormit et la finit d'une traite avant d'être attirée vers un mouvement et un bruit de l'extérieur, il tituba vers l'entrée. Une masse sombre s'y trouvait, il s'agissait d'un animal, plus précisément des restes d'un daim, une flaque de sang noircie par les lueurs nocturne l'entourait. Evrann porta son regard vers le phare, mais à moment, il croisa son regard avec celui du griffon, ce dernier feignit de ne pas l'avoir vu. Affamer, il tira la carcasse vers l'intérieur de l'entrepôt, prépara les bases d'un feu, ainsi qu'un support pour la viande.
Grace à l'huile qui devait servir à activer le phare et une simple étincelle, le feu prit de suite, la chaleur des flammes avait manqué à Evrann, si bien qu'il se sentît bête de ne pas en avoir fait un plutôt. Le daim dégageait une odeur qui ravit son odorat, et chaque bouchée lui semblait être un morceau de bonheur intense. Certes, il manquait certains arômes et épice, mais ce n'était pas l'occasion de faire la fine bouche, il s'agissait de la première fois depuis un lustre qu'il mangeait à sa faim.
Le griffon, attiré par l'odeur de la viande cuite s'incrusta dans la pièce, bien que très grand, il tenait facilement à l'intérieur, il contourna soigneusement le feu dont la fumée s'échappait par les trous dans la toiture, puis pris un morceau de viande qui restait sur la table. Il renifla la viande puis regarda Evrann, ce dernier était resté immobile, bien que tremblant par instant depuis l'entrée de la bête. Ne sachant quoi faire, c'est l'alcool qui fit le reste, il parla au griffon, chose qui dans son état normal, il n'aurait jamais fait à moins d'y être contraint.
- Tu n'as rien à craindre de moi, je n'te ferais rien, au contraire, j'pense qu'tu m'as sauvé la vie, dit-il sur un ton qui se voulait rassurant, même si au fond, il était terrorisé. J'imagine que je dois aussi te remercier pour la nourriture. Ce n'est pas tous les jours que j'parle avec un griffon, tu sais. Si tu veux, tu peux venir te mettre au chaud ?
Sa seule réponse fut un silence gênant. Le griffon ne bougea pas durant plusieurs longues minutes, pour finalement, s'approcher à pas lent, tournant autour des flammes et se positionnant de façon à toujours avoir Evrann en vue, puis s'installa lourdement sur le sol.
Les premières bouchées du griffon étaient lentes, mais Evrann constata qu'il s'agissait de la première fois que l'animal mangeait une viande cuite, car les bouchées suivantes se firent plus rapide, une fois fini, il prit un autre morceau, et ce jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien. Pendant ce temps, Evrann n'avait plus bougé, admirant le griffon, chaque geste lui paraissait "beau".
- J'espère que ça t'a plu ? Dit Evrann. Le griffon, l'ignorant toujours. Si tu veux, je pourrai te cuire de la nourriture si tu en rapportes, comme ça, je pourrais t'aider et te remercier de cette manière.
Le griffon se releva sans détourner le regard et en produisant un son strident qui faillit, à la courte portée dont ils se trouvaient l'un, l'autre, faire perdre connaissance à Evrann, qui venait de se mettre à genou. Le griffon s'approcha, la colère se lisait de façon encore plus flagrante que s'il l'avait frappé ce qu'il fit d'ailleurs, un léger coup de tête faisant tomber le jeune homme sur sa paillasse. Evrann était tétanisée, il ignorait son erreur, il tremblotait lamentablement, mais le griffon s'arrêta aussi rapidement qu'il avait commencé, ayant pitié de l'humain se trouvant devant lui, mais surtout pour ce sentiment que l'animal n'avait encore jamais ressenti. Tournant, si on peut dire, les talons, il sortit et retourna dans son phare, laissant derrière lui un homme apeuré face aux premières lueurs de l'aube.
Evrann ne ce n'était pas relever depuis l'incident, il restait coucher à entretenir son maigre feu et rêvassant de son passé qu'il semblait n'avoir jamais eu ou connu, il se forçait à se sentir plus mal qu'il ne l'était vraiment, c'est ce qu'il était devenu, un homme sans valeur, voulant être plaint malgré l'absence d'une quelconque présence compatissante.
Evrann se leva et farfouilla ici et là, trouvant juste de quoi réparer un petit navire, ainsi que le matériel d'entretient du phare, quelque objet de contrebande, mais ce qu'il l'intéressa le plus c'est des vêtements, certes la plupart étaient trouées, mais certains semblaient facilement raccommodables, et il avait tout le matériel nécessaire pour ça. Les guenilles puantes qui lui servaient de tenue depuis plusieurs mois furent jetées à la mer, car désormais, il portait des vêtements dignes de ce nom, plus chaud et bien plus confortable.
Le temps passait, mais toujours aucune trace de la bête, tant bien qu'il sortît se dégourdir les jambes, puis s'asseyant sur le rebord de la falaise, regardant l'horizon et rêvassant d'une liberté inaccessible. Il jouait avec son sort d'invocation de papillons, ce sort, il l'utilisait fréquemment lors de son séjour en prison, chaque fois que tout le monde dormait, car c'est la seule chose qu'il lui restait de sa mère, et qu'il lui permettait de voir dans l'obscurité de sa geôle. Les papillons s'envolaient encore et encore, disparaissant quelque mètre plus loin, tout en chantonnant un air typique de Ciel, il se sentait bien, trop nostalgique a son goût, mais la réalité le fit redescendre sur terre. Derrière lui se tenait le griffon, il ne l'avait pas entendu, mais contre toute attente, il ne faisait que le regarder, le regarder avec un air qu'Evrann n'avait encore jamais vu de la part de cet animal, un regard neutre, sans fureur ni colère, pour la première fois Evrann n'avait pas peur de lui.
Cela faisait plusieurs jours que les choses s'étaient améliorés, même toujours captives, Evrann se sentait plus « libre ». Le griffon n'avait plus donné signe de vie depuis deux jours, bien qu'il reste quelque réserve, il doutait de ses chances de survie, il s'était donc donné comme objectif d'en profiter un maximum, l'alcool coulait à flot, chaque jour, il était ivre, et il en était heureux, du moins jusqu'à ce que le griffon revienne quelque temps plus tard.
Le soleil tendait sur l'horizon, lorsqu'il revint. Content de savoir qu'il ne mourrait pas de faim, Evrann déchanta quand il le vit revenir les mains, ou plutôt les pattes vides, mais c'est le vol de l'animal que l'inquiéta, certes, il ne s'y connaissait pas en vol, mais la vitesse à laquelle il descendait, lui semblait rapide. Hélas, il était déjà trop tard, que l'animal percuta violemment le sol dans crac sonore, étonnamment Evrann accourra vers le griffon, celui-ci était inerte, mais il respirait toujours au grand soulagement de l'humain.
Il ne se trouvait qu'à quelque mètre de la bête, mais n'osait pas s'en approcher davantage, un mauvais mouvement signifiait mourir et il venait tout juste de reprendre l'envie de vivre, il préféra donc agir prudemment, il rigola pourtant lorsqu'il se dit que "Agir prudemment" et "Evrann" n'allait pas dans la même phrase, mais l'heure n'était pas à ces simagrée. La bête inconsciente, respirait plus difficilement, alors Evrann tenta de le retourner délicatement, mais le griffon faisait bien son poids, alors il tenta de le retourner moins délicatement mais toujours sans effet, dix minutes plus tard bon nombre d'objet qui avait servi de levier était éparpiller autour et le griffon se retrouva enfin sur le dos.
La nuit tombait, Evrann entreprit de faire un feu non loin de l'animal blesser. Cherchant le lieu d'impact, il tomba sur une entaille qui ne pouvait avoir été accomplie que par une arme, vérifiant bien que le griffon fût inconscient, il se mit à lui parler.
- Ça va aller, ne t'en fait pas, on a de l'alcool pour nettoyer, du fil et une aiguille. D'accord, j'ai jamais fait ça avant, mais j'ai vu ma mère faire, tu sais. Tu l'ignores p't'être mais c'est une grande guérisseuse ma mère, je l'ai vu soigner un type qui avait la moitié du bras gauche découpé, et maintenant il va bien, enfin maintenant, je ne sais pas mais il allait bien quand elle l'a soigné. Ce souvenir lointain, lui fit mal, encore plus mal que son enfermement, car cela remontait à il y a plus de 16 ans quand les démons n'étaient pas encore là. Il venait de finir d'appliquer l'alcool sur la plaie et s'appliqua en prenant l'aiguille et un fil. Vois-tu, jamais je n'aurais pensé que ce qu'y m'est arrivé, m'arriva. C'est vrai non, un jour, tu joues avec des amis dans la rue et le lendemain Boum, tu te retrouves défiguré, tu dois t'enfuir de chez toi, et tu ne revois plus personne, ni n'a d'ami du reste de ta vie, c'est le genre de chose qui tue moralement un homme. Dans ces gestes, on pouvait ressentir la colère lorsqu'il parlait, mais celui qui le ressenti le plus c'est le griffon, qui s'agita à plusieurs reprises quand Evrann enfonçait et ressortait l'aiguille. Désolé, je ne voulais pas te faire mal, encore heureux que t'es quasi inconscient sinon, je n'aurais plus de têtes à l'heure qu'il est. Il riait de cette situation étrange, lui ne soignant pas un homme, mais un griffon. Il termina les dernières retouches et fini la bouteille de rhum par la même occasion, pour ensuite s'allonger au coin du feu.
La lune était pleine et le ciel dégager, comme pour se rendre encore plus mal de sa vie passée, il rechanta l'une des chansons typiques de Ciel, pas n'importe laquelle, car celle-ci parlait du premier homme chevauchant un griffon. Faisant une pause dans sa chanson, il tourna la tête vers l'animal blessé. Tu sais que d'après les histoires contées à son sujet, son griffon était d'une incroyable gentillesse, on disait qu'a eux deux, ils avaient repoussé une horde de morts-vivants, avec du recul, je me doute que ce soit vrai, tu sais quoi, je vais te nommer Aidan comme lui, tu me demanderas pourquoi pas le nom que portait son griffon ? Et je te répondrais, parce que je n'ai jamais su le prononcer. De toute façon que ça te plaise ou non, tu ne sais surement pas ce que je radote depuis tout à l'heure. À peine Evrann eut il fini sa phrase qu'il reçut un coup d'aile, au visage, celui-ci n'était pas douloureux mais la surprise le fit sursauté.
Le griffon avait les yeux ouverts, et se redressa lentement, il observa sa plaie recousue puis Evrann, il tourna alors les talons sans faire quoique ce soit, Evrann prit cela comme un geste plus ou moins amical, car il ne reflétait dans son regard aucune méchanceté, mais plutôt de la honte, il traduisit grossièrement cela par le fait que ce soit une espèce que le griffon considère comme inférieur qui le soigna. Evrann restait là, a observé les étoiles, le griffon ayant rejoint son nid.
Le lendemain, il devait déjà être midi quand Evrann se réveilla, le ciel était propice à la pluie, et la température relativement basse. Non loin se trouvait une nouvelle carcasse de gibier, suivi d'une autre, sans doute se voulait, il reconnaissant, mais Evrann ne savait quoi faire de toute cette viande, si bien qu'il les cuisît toute deux en attendant le retour d'Aidan.
Ce n'est que quelques heures plus tard qu'il revint, bien que volant avec peine son état s'était déjà bien amélioré, il se posa délicatement voyant les viandes cuites, il s'installa au côté d'Evrann, ce dernier était aux anges, si bien qu'Aidan le vît de suite, lui donnant une légère claque à l'arrière du crâne, calmant les ardeurs du jeune humain. La fin du repas se fit dans le silence du moins jusqu'à ce qu'Aidan se décide brusquement de se relever et d'entrainé Evrann au bord du ravin, laissant pour seule vue au jeune homme que la mer houleuse et le fracas de vague contre la roche.
Sur le fait Evrann était terrorisé, mais Aidan le reposa et se coucha. Affalé sur le sol, Evrann regardait le griffon d'un air niais comme s'il ne comprenait pas où il voulait en venir. De son air le plus stupide il lui demanda ce qu'il attendît de lui, et sur ce Aidan ne lui montra qu'un léger coup de tête vers son dos.
- T'es sûr de ce que tu veux ? Tu vas pas me tuer au moins ? En plus, tu es blessé, tu penses que tu y arriveras ? Toutes ces questions inutiles ne servaient à Evrann que d'un prétexte pour faire durer le plaisir, car chevaucher à son tour un griffon était pour lui un rêve inimaginable, au point même qu'il n'y avait jamais songé de toute sa courte vie.
Sans hésiter, il grimpa sur le dos de la bête, trop hâtivement, car Aidan grimaça de douleur, pour ensuite fouetter le dos d'Evrann de sa queue, douleur que le jeune homme sentit jusqu'au plus profond de son être, lui rappelant les tortures qu'on lui infligea du temps de sa captivité. Note à moi-même, évité de le contrarier lorsque nous voleront, pensa-t-il.
Aidan se pencha dangereusement du bord, Evrann, lui, semblait excité comme une puce, bien qu'il ne trouvât pas de position plus confortable, il ne regardait pas aux alentours, ce qui était une erreur car dés lors qu'Aidan fléchit les pattes l'humain regrettait cette excitation.
- Attend je viens de réfléchir, je pense qu'il faudrait que je fasse quelque exercice pour m'y habituer, ensuite on pourrait peut-être envisager de sau... AaaaaaAAAH
La chute lui semblait être une éternité, son cri diablement efféminé lui paraissait aussi long, cela faisait un court moment qu'il ne piquait plus mais Evrann n'ouvrit pas les yeux pour autant, son cœur allait lâcher, il n'avait même plus assez de salive pour hurler, ni même de courage.
Le vol se prolongeait, le vent fouettait le visage d'Evrann ressentait comme une difficulté pour respirer, la panique en était pour beaucoup, quand une morsure lui cinglait le dos, sous le coup le jeune homme ouvrit les yeux, mais au lieu de voir ce don, il redoutait, c'est un paysage d'une grande beauté, qu'il perçut.
Longeant la mer d'un côté et les plaines de l'autre, la vue était simplement sublime, peu à peu, il récupérait son souffle, le vent ne le fouettait plus, mais lui caressait le visage, la seule inquiétude qui lui restait était le vide. Il n'avait pas le vertige, bien qu'il n'ait jamais atteint de telles hauteurs, mais une légère peur l'assaillait, peur qui disparut au fil du vol. Evrann ne se lassait pas de voler, cela faisait plusieurs heures que d'ailleurs qu'ils volaient, plusieurs heures que le paysage défilait avec splendeur, puis le sol se rapprocha, à l'horizon se trouvait une citée, il ne la connaissait pas, ni ne savait où il était.
Aidan se posa loin de la ville, et fit descendre Evrann. Le contact avec l'herbe le rappela certaine chose, sa vie passer, l'épreuve qu'il venait de subir et de s'en sortir, lui donnant ainsi une seconde chance, une chance de s'épanouir ou bien de gâcher sa vie, il se retourna pour parler à Aidan, mais ce dernier volait déjà au loin, Evrann cria en courant après, l'injuriant tout d'abord les poings tendus, pour finir par ralentir, le remerciant à voix basse.
Il lui fallut longtemps pour rejoindre la ville, il avait marché toute la nuit et l'aube se levait, les gardes à l'entrer ne le questionna même pas, il passa en même temps que d'autre voyageur. La ville semblait petite, les habitants heureux, et les marchands prospère, si bien qu'Evrann chipa un pain comme quand il était jeune, s'installa dans une rue déserte et mangea à sa faim, ça lui changeai de la viande, à ne pas lui en déplaire, il repensa aux événements de sa vie, d'abord à Sylfiria puis à Misora, son voyage de Sen'tsura vers Glace, suivi de Glace à Sen'tsura puis en prison dans un lieu inconnu, et pour finir dans un phare avec un griffon, c'est sur cela, le sourire aux lèvres qu'il s'endormit dans une ruelle crasseuse.
Il était tard quand il se réveilla par des cris de paniques, sortant de sa ruelle, une vieille femme hurlait, au monstre, une ombre passant au dessus des têtes, une ombre que le jeune homme reconnu derechef. Courant dans sa direction, l'animal s'était posé en dehors de l'enceinte, des gardes pas très adroits encerclaient le griffon, Evrann se surprit à rire à mi-voix, s'approchant des gardes qu'il hurlait comme pour effrayer la bête, il tenta un approche dite "bourrine" en fonçant à travers les gardes. L'un d'eux l'agrippa, mais Evrann s'extirpa d'une simplicité, l'homme avait peur et ça se voyait et si Evrann le voyait alors Aidan l'avait remarqué lui aussi et devait sans doute jouer de cet effet qu'il leur procurait.
- Holà ! Gamin n'avance pas plus ! N'essaye pas de jouer au héros, il est dangereux.
- Ça, je ne le se sais que trop bien mon bon monsieur. Evrann s'approcha la main tendue vers Aidan, comme pour donner la preuve qu'il le connaissait et qu'il l'empêcherait de faire du mal, mais Aidan ne l'entendit pas de cette oreille, et lui pinça les doigts, le bouscula le faisant tomber comme une masse sur le sol.
Aidan regarda Evrann de son air supérieure puis lui asséna un coup d'aile le refaisant tombé de plus belle.
- Nan mais oh, ça va pas la tête, et moi qui pensait que tu pouvais pas te passer de moi. *Clac* un nouveau coup. J'te jure, je l'soigne, je lui chauffe son plat et lui, il me frappe, mais tu prends pour qui, la volaille. Ses mots ne montrait aucune animosité, si Aidan avait voulu lui faire mal ça ferait longtemps qu'Evrann ne parlerait plus voire même mort.
Les gardes, eux, se demandaient ce qu'il se passait, une foule venait d'ailleurs de s'amasser autours.
- Ce type est fou, disait les gens autours.
Evrann riait à en pleurer, le manque de souffle n'y était pas étranger, il se releva de nouveau, s'inclina devant Aidan, il lui fit hommage en prenant une voix pompeuse.
- Mes hommages seigneurs des cieux, votre présence me comble de bonheur, puis-je m'approcher ?
Jouant le jeu le griffon fin un pas en arrière, en baissa la tête. Les personnes autours n'en croyait pas leurs yeux.
- Voyez, il n'est pas dangereux, enfin si, mais pas tant que ça quand on le connait. Il voulait rassurer les gens, mais au contraire, la peur ne s'exprimait plus seulement quand il fixait Aidan, mais aussi envers Evrann, un garde s'approcha dangereusement Aidan glatit violemment laissant le temps à Evrann de monter sur son dos, ce dernier, s'inclina en caricaturant un noble et dit de sa voix pompeuse.
- M'sieur, dame se fut un honneur.
Le garde reprenant l'esprit visa le jeune homme de sa hallebarde. Il l'esquiva à son grand étonnement, s'agrippa à l'arme quand Aidan s'envola, le garde tomba sur le fessier, Evrann ayant l'arme toujours en main. Alors il s'envola vers la côte, les gardes ne cherchèrent même pas à les poursuivre.
Evrann s'appuya contre Aidan, ferma les yeux, et lui murmura :
- Finalement je ne suis pas fais pour retourner à la civilisation, mais de toute façon, je savais que tu ne pourrais pas te passer de moaaaaaAAAH. *Clac*. C'est ainsi que dans les cieux un jeune homme et un griffon s'envolèrent pour on ne sait quelle destination.