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- Étant pro-AT, raconte la réaction de Vraël en apprenant le meurtre de sa tante feu la Reine et la prise de pouvoir d'une de ces filles clamant ouvertement son allégeance à l'archidémon, faisant ainsi tomber Drayame sous le joug et la politique de ce dernier.
Une bonne journée. Des résultats significatifs aux tests, pas trop de morts, personne n'est venu me déranger. Mais 7 jours sans sortir de chez moi, ça fait long, les vapeurs s'accumulent. Il faut aérer quelques heures. C'est toujours comme ça, dès qu'on est bien, il faut changer d'endroit.Vraël ouvrit grand les fenêtres. De toute façon les voleurs ne prenaient jamais le risque de rentrer dans cette sinistre maison...
Il dépoussiéra son manteau de cuir taché, arrangea un peu ses poches et leur contenu, prit sa canne, vérifia machinalement son équipement. L'elfe ne sortait jamais sans ses couteaux, ses seringues et sa canne sarbacane, bien qu'il ne s'en serve que rarement. Le monde était peuplé de débiles agressifs, et Vraël ne parlait pas assez souvent avec les imbéciles inférieurs pour se tenir au courant des nouvelles. Peut-être allait-il sortir et tomber sur un raid de barbare.
Allons, soyons optimiste, pour changer... Ça ferait des cobayes et des clients.Un sourire effleura ses lèvres violacé par la drogue et il poussa la porte d'entrée qu'il laissa ouverte pour davantage de courant d'air. L'air pur le fit tousser un peu, et il sortit une petite boite de bois noir emplie d'une poussière bleue-nuit. Il porta une pincé à ses narine, prenant une grande inspiration. Vraël trembla légèrement quelques secondes puis la minuscule pupille de ses yeux aveugles se stabilisa.
La rue, peuplée, bruyante. Les petites gens, ces humains des villes peu développées, avaient une certaine candeur dans leur bêtise. Cela les rendait presque attachant. Et puis ils mettaient de la bonne volonté à se blesser régulièrement pour venir se faire soigner et dépenser leur argent, il fallait bien leur accorder ça. Depuis que Vraël s'était implanter dans cette bourgade, le taux de mortalité avait chuté, parait-il. Malheureusement, cela baissait considérablement le nombre de cadavres cobayes dont il disposait. Sans parler que depuis sont arrangement avec la prison au sujet des condamnés à mort, la criminalité aussi régressait. Ah, vraiment, ces humains, mignons mais vraiment pas pratique.
Mais la bonne humeur du chirurgien aveugle restait constante. Les enfants passaient, ils le saluaient. D'un hochement de tête, il leur rendit leur cavalier salut. Mignons aussi, les enfants. Mais on n’expérimente pas dessus, ça ne se fait pas. Et puis, ça attire l'attention et on vous chasse à coup de fourche quand on essai pas de vous pendre.
Vraël entendait tout ce qui se passait dans la rue, les chats qui passaient discrètement, les discussions sans intérêts... Ah, la taverne. Aller, une petite rasade d'alcool, cela faisait longtemps. Et puis leur piquette était mauvaise, mais c'était mieux que rien. L'elfe rentra donc, claudicant et faisant claquer sa canne sur le planché crasseux. S'il voyait quelque chose, le médecin était sûr qu'il aurait put décrire l'endroit comme sombre et à la décoration douteuse.
Il fut accueillit bruyamment par l'assemblée. D'aucun eu dit chaleureusement :
- M'sieur Doc' ! Ça fait des lustres qu'on vous a point vu. Qu'est ce que je vous sert ? - Le picrate habituel, ce n'est pas comme tu avais autre chose...Le tavernier s'appelait Roger, tellement classique que cela en aurait fait pleurer tous les auteurs. Il avait une moustache, vu le bruissement pileux à chaque syllabe. Et une masse adipeuse certaine, vu le timbre. Terriblement cliché, ce pauvre homme.
- Vous êtes dur, Doc'. Nous aut' on travail dur pour faire ce bon vin ou l'faire venir jusqu'ici. D'ailleurs, vous savez pas ce qu'on nous a dit, y'a qu'que jours ? Dit-il, mi plainte, mi plaisanterie.
Sans doute encore une simple nouvelle d'un village rasé, d'un convois attaqué ou quelques autres bêtises sans intérêts. Pensa Vraël en prenant le verre propre qu'on lui servait. Cet homme avait la décence de lui servir un récipient convenablement lavé, car il savait que l'elfe avait horreur de toucher la saleté. Et il le sentait quand on lui servait de la saleté, la graisse sous les doigts, c'est parfaitement répugnant. Il attendit en silence que l'autre daigne mettre fin à ce "suspense".
- M'sieur Doc', La reine des elfes, il parait qu'elle a soutenu une fois de trop les rebelles, et elle s'est faite assassinée, si. Et même, sa fille a reprit le trône, et elle est carrément pour le démon. Z'êtes un elfe, non ? Vous connaissez ? Finit-il dans un murmure.
Vraël faillit s'étouffer avec le jus de chaussette qu'on lui avait servit.
Comment, quoi ? La tante morte, la cousine psychopathe et endoctrinée à la tête du pays ? C'est la fin de la civilisation des elfes, Cette femme imbécile incarne la dégénérescence du peuple, le déclin de la civilisation à elle seule. L'aveugle reprit contenance rapidement et resta impassible, n'affichant même pas son sourire mielleux habituel. Il avait peu connu sa tante dont il gardait un souvenir flou : Elle était très occupée par ses responsabilité, pauvre femme. Mais intelligente et très clairvoyante, une des rares personne que Vraël considérait comme pas trop stupide. Elle était parvenu à gagner des batailles sont AT et préserva efficacement le peuple contre une menace trop grande pour être contenue et affronté ouvertement ; elle fit manifestement une erreur de trop cependant, ne serait-ce qu'en laissant sa fille se faire manipuler et endoctriner. Hum, de bien mauvais jours vont arriver. Même si les elfes lambda sont d'un genre qui déplaisait grandement à Vraël, trop passifs et frivoles, ils restaient son peuple à lui. Ses parents d'ailleurs seront sans doute assez malins pour ne pas faire de vagues. Mais lui devait prendre les devants : Il fallait les protéger, faire quelque chose...
Sortant de ses pensées, il répondit finalement à la silhouette noire ventrue qui lui faisait face :
Non, je ne les connais pas, non... Je n'ais pas la chance d'avoir des relations royales. Mais j'ai dans l'idée que ça va pas mal changer chez les elfes. L'homme face à lui semblait perturbé : Son rythme cardiaque accélérait. Peut-être avait-il peur des espions d'AT, des rapporteurs qui pourrait vouloir le dénoncer comme un rebelle... Et le problème se posait aussi pour Vraël.
Il me faut une position prestigieuse et proche d'AT. Je vais m’immiscer chez lui et saper ses plans... Avec un peu de chance je pourrait m'arranger pour faire changer la reine par quelqu'un de plus... Convenable. La voix d'un des poivrots de la taverne émergea de la masse de son capté par Vraël :
Eh, y parait qu'AT, il cherche un nouveau Grand Herboriste ou j'sais pas quoi après avoir tuer le précédant. Faut être complètement givré pour bosser pour lui... Les fines lèvres de l'elfe s'étirèrent en un sourire sinistre.