Haestrom venait à peine de récupérer ses terres légitimes que l'envers du décors de la noblesse, faisait son apparition. L'ancien baron s'était enrichi considérablement en passant un accord avec des bandits, brigands et autres criminels sans noms dans les alentours. Au point même que ces derniers avaient élu domicile dans un camp non loin de Riverbear, pas plus de dix minutes à cheval. Du moins c'est ce que lui avait indiqué un des éclaireurs de la petite cavalerie de la baronnie. Moins d'une trentaine de bandits rien que pour un camp. Un mini-village improvisé, il pourrait presque faire du chef bandit un vassal de sa baronnie.

Après en avoir discuter avec ses conseillers, il conclut qu'il allait rendre ce camp inhabitable et condamner les criminels recensés auparavant. Il leva une garde d'une petite quinzaine de cavalier, les meilleurs à disposition selon le maréchal. Il ne pouvait pas non plus en prendre trop, la baronnie reste un endroit à défendre, l'armée n'y est déjà pas imposante s'il partait avec ne serait-ce qu'une unité entière, elle serait sans défense et en proie à l'anarchie.

Il s'équipa, et fit une inspection des soldats qui l'accompagneront jusqu'au camp. Très clairement, c'était moitié-moitié entre les archers montées et les cavaliers légers. Ils se mirent en route rapidement pour vite retourner au chaud dans les baraquements de la forteresse de la baronnie.

Haestrom prit la tête des hommes, suivis par les épéistes montés qui seraient couvert par les archers montés eux même suivis par Whiteghost le loup de Haestrom qui suivait le convoi. Il aboyait après la troupe, certains hommes lui disaient de partir, mais c'était en vain pour eux, Haestrom lui même avait parfois dû mal à imposer des règles à son loup. Il avait réussi plus jeune à lui interdire de chasser sur les terres des fermiers pour épargner leur bétails, mais il avait beaucoup lutté.

Après dix minutes de trot, jusqu'à ce que le camp soit visible, il put observer la performance de l'éclaireur, il comptait vingt six hommes armés, de hache de première main, ou encore d'arc pas très régulier. Il se dit que ce sera une formalité pour ses hommes. Il comptabilisa quand même au maximum 3 pertes dans ses rangs si jamais il y avait des imprévues.
La disposition de l'endroit restait la même, le camp disposait d'une quinzaine de tente qui permettait de se faufiler entre, même à cheval, ou à pied si les cavaliers avaient été désarçonné, les épéistes mettraient tout simplement la tête dedans, en divisant le groupe en 3, qui chargeraient chacun dans des directions différentes, accompagné de la moitié des archers qui les couvriraient à courtes distances, tandis que l'autre moitié resteraient en périphérie du camp, pour couvrir à plus longue distance.

Une fois en place, le signal aurait dû être lancé par une flèche enflammé en direction du camp, les charges s'en suivraient, néanmoins l'imprévu vint du camp du jeune noble... Son loup fonça vers le camp en aboyant puis en mordant un bandit! Haestrom dû lancer l'assaut alors que les archers du dernier groupe n'était pas prêt. Heureusement pour eux, le loup s'en prit à un archer, ce qui retira un danger potentiel les quelques secondes qu'il fallait mettre pour atteindre le premier bandit.
Haestrom avait dégainé sa lame, et arrivé sur le premier homme, il lui assaina un coup au niveau de l'épaule qui se décrocha du reste du corps. Avant de croiser un soldat du deuxième groupe qui planta son épée dans la tête d'un bandit à telle point qu'elle resta coincé dedans. Alors que Haestrom était en passe de sceller le sort d'un criminel, une flèche arriva au niveau de la poitrine de ce dernier qui le fit tituber tandis qu'une autre qui frôla le crâne de Haestrom lui arriva dans le lobe oculaire.

Tandis qu'il faisait demi-tour avec son groupe pour lancer une deuxième charge rapidement, il vit son loup repartir vers les archers du fond avec une botte qui contenait encore la jambe de son propriétaire. Le baron relança l'assaut, et sauva un de ses hommes qui avait été mis à terre, en empalant un homme sur son épée tandis que les autres se chargeaient des derniers présents dans le camp et les tentes. Alors que Haestrom se tenait en plein coeur de la bataille qui allait être gagné, il fonça vers les archers en retrait, deux bandits armées d'épées, qui sortaient du petit bois juste à côté, allaient s'en prendre à un des archers en retrait qui était suffisamment loin pour ne pas se soucier que le danger pourrait bel et bien venir de derrière!

« Cinq cent pièces d'or ! Cinq fourrures ! Dix épées, Dix arcs et au moins deux cent flèches ! Et là je ne parle que d'une seule attaque ! Combien de fois nous ont-il volés ? Ils terrorisent les chemins et pillent les honnêtes marchands sans arrêt ! Ils méritent de mourir si vous voulez mon avis. »

            Le marchant continuait d'énumérer interminablement ses pertes. Jo'shua qui n'aimait pas l'entendre gindre l'interrompit :
« Je suis ici pour une fille de six ans assassinée. »
« Ah oui, quelle tristesse ! Comment un père peut survivre à la mort de sa fille ? C'est un tourment insurmontable ! »

            Il feignait très mal la peine. Sa vraie peine, c'était pour ses économies, c'est évident.


            En temps normal, Jo'shua aurait laissé ce vol impuni, il n'était pas justicier. Cependant, le meurtre de cette fille, ça, ça justifiait son intervention. Même si le père était un imbécile sans cœur, il ne méritait pas de perdre sa fille ... Et puis ... Un marchand influent à qui on rend un service peut toujours devenir utile, tôt ou tard ...

            Ainsi Jo'shua récupéra toutes les informations à propos de l'assaut de la caravane, durant lequel son enfant a perdu la vie. Il s'agissait de bandits, et leur base n'était pas très loin du lieu de l'attaque. Les trouver ne fut pas difficile, le camp n'était même pas caché. Ils s'imaginaient sans doutes que leur nombre ou leur talent d'épéiste les protégeraient de toute menace.

            Durant deux semaines, Jo'shua les observa. Ensuite, il réussi à intégrer le camp grâce à une ruse adaptée au niveau intellectuel de ces bagarreurs. C'est difficile d’apparaître comme ça, soudainement comme nouvelle recrue. Se faire passer pour l'un des leurs sans attirer l'attention et se conduire en bon petit soldat. Surtout que Jo'shua n'avait plus vingt ans. Cependant, face à des bandits, et avec une bouteille de rhum à la main, rien n'est impossible.

            L'intégration s'était fait sans heurts, Jo'shua avait eut des résultats convenable en tant qu'archer et c'est ainsi qu'il avait fait son acceptation parmi eux. Ça faisait maintenant quatre jours qu'il pouvait circuler librement dans le camp, le seul endroit encore inaccessible était la grande tente du chef, et il allait le rencontrer aujourd'hui.

            En effet, son objectif, c'était la tête du chef du camp. Pas les petites frappes. Jo'shua eut même l'occasion de discuter avec le bandit qui avait reçu l'ordre de tuer la petite qui tentait de s'enfuir. Celui-ci était particulièrement déprimé et regrettait de l'avoir tué.

            "Qu'aurais-je pu faire d'autre ?" Pleurnichait-il. Qu'aurait-il pu faire d'autre ? Il aurait pu manquer son attaque ! Il aurait pu feindre une chute. Il aurait pu aussi décider de mener une autre vie ou encore de loger une lame dans le pharynx de son chef. Se conduire avec honneur ! Voilà ce qu'il aurait pu faire ! Jo'shua réprima son envie de s'exprimer; n'était pas là pour donner des leçons, il avait une tête à prendre, et pas d'énergie à perdre.

« Ah je comprends, c'est pas facile comme situation. »
            L'avait-il réconforté.

          Cette conversation fût interrompue par les hurlements d'un membre du camp. Jo'shua et son partenaire virent plusieurs cavaliers entrain de dévaler à toute vitesse dans le camp, distribuant la mort à tous ceux à porté d'épée. D'autre encore, à l'arc, parvenait à abattre les cibles éloignés.

« Le traître de baron ! Il nous attaque ! Il ne respecte pas le pacte ! Je vais prévenir le chef ! »
            Jo'shua lui prit l'épaule afin de l’empêcher de partir et lui dit.
« Fuis cet endroit. Si tu survis, retrouve-moi à Sent'sura à la taverne du champ de l'elfe.
- Mais ?!
- Dépêche-toi, tes amis sont déjà tous morts. Sauve ta vie ! »

        Le courage de cet homme, encore une fois, n'était pas transcendant, il accepta vivement de fuir et celui-ci parvint à atteindre la foret, dans laquelle il serait à l’abri des regards.

            Pendant ce temps, Jo'shua qui portait toujours une tenue de bandit fit au mieux pour ne pas attirer l'attention. Il savait qu'il serait considéré comme une cible par les chevaliers et il allait devoir se montrer rusé.

            Il évolua accroupi, à travers les tentes qui faisaient office de dortoir. Il progressait dans la direction de l'origine de l'assaut. Si un chef était quelque part, c'était très certainement derrière. Il approcha d'un archer isolé ... Quand soudain, il repéra deux de ses "compagnons" ils avaient réussi à tromper la vigilance de l'archer attaquant !

            Jo'shua bondit à toute vitesse pour s'interposer, et l'archer le repéra. Il encocha une flèche et tira.
Le moine dut reconsidérer la situation, il n'avait pas deux, mais potentiellement trois adversaires ... L'archer, et les deux bandits. Il devait à tout prix geler la situation et désarmer les trois, autrement il allait y avoir d'autres morts. Et peut-être lui même.

            D'un revers de la main, il dévia la trajectoire du trait en frappant sa hampe, puis aussitôt, le moine vint saisir le col de son adversaire qui tentait de reculer et de le repousser tout en appelant à l'aide.

            Usant le déséquilibre vers l'arrière de son adversaire, il plaça son pied derrière lui tout en le poussant. Il chuta, se retrouvant totalement à la merci des deux épéistes. Le moine saisit son bâton et frappa la lame d'un des deux attaquant. Elle se brisa et des morceaux tranchants s'éparpillèrent sur plusieurs mètres.

            Interloqués, les deux épéistes se regardèrent et saisir que Jo'shua n'était finalement pas leur ami. Ils hochèrent la tête et chargèrent ensemble vers lui.

            Le premier des deux, qui avait été désarmé tenta de récupérer une dague dissimulée à l'arrière de sa ceinture. Mais au moment où il allait la brandir devant lui, il fut une nouvelle fois frappé par le redoutable bâton qui filait à toute vitesse. Son radius se brisa, et la dague tomba au sol se plantant dans l'herbe. Celui-ci était hors course pour au moins six semaines, considéra le moine.

            L'autre, qui profita du moment pour s'approcher dangereusement effectua une attaque plongeante. Et il ravagea les vêtements du moine, mais pas une goutte de sang. Alors qu'il recherchait son adversaire du regard, ses deux pieds furent balancés sur le côté, il lâcha son arme dans sa surprise et fit au mieux pour d'amortir sa chute.

            Son épée courte tournoyait dans l'air et approchait du sommet de sa courbe. Une seconde plus tard, elle allait lui retomber dessus ... Mais un bruit sourd retentit. Et l'arme fut envoyée cinq mètres plus loin.

            L'archer se relevait. Le premier épéiste se tordait de douleur avec son bras droit hors d'usage, et le deuxième bandit était au sol avec le bâton de Jo'shua sous le nez.

« A moins que tu ne sois pressé de mourir, je te suggère de te débarrasser de la dague que tu as, toi aussi, à ta ceinture ... »

            Il obéit ... Rageant contre le moine avec qui il avait partagé sa nourriture durant ces derniers jours ...
Pendant ce temps, plusieurs épéistes montés arrivèrent auprès des quatre combattants suite aux appels à l'aide de leur compagnon archer.

Tandis que Haestrom fonçait vers l'archer. Celui-ci se fit désharçonner par un homme au crâne rasé qui s'en prit ensuite à ses deux compagnons. Il talonna son cheval pour arriver plus vite, suivi par trois cavaliers qui l'avaient rejoint. Il arriva au niveau de l'archer qui s'était relevé et de l'homme qui tenait au bout de son arme, un baton. Tandis que le deuxième bandit gémissait et tentait de prendre la fuite, l'archer à terre se chargea de le mettre hors d'état de nuire.

Haestrom se rapprocha de l'homme qui avait désharçonné son archer et tenait la vie d'un prisonnier. Il se fit rejoindre par un autre épéiste qui prit la parole:

-Le camp est sous-contrôle, il n'y a pas de survivants hormis celui qui se prétend le chef Messire.
-Apportez le moi... Quant au camp, détruisez le, brûlez-le, il ne doit plus être habitable, par qui que ce soit. Récupérez les armes, nous les fonderons et l'argent sera restitué à ceux qui ont signalés des vols de leurs butins dans la baronnie.

Haestrom se retourna à nouveau vers l'homme, encerclé par une petite troupe qui avait pris ses distances. Il regarda aussi l'homme à terre qui ne put s'empêcher de blasphémer tout ce qu'il avait sur le coeur:

-On avait un accord 'vec votre nobl'! Am'nez moi d'vant lui, il vous expliquera! Vous faîtes une grossière erreur!
Les cavaliers de la baronnie rigolèrent grassement avant que Haestrom les interrompit.
-Je suis devant vous. Et je n'ai pas d'accord avec les criminels dans votre genre!

Il descendit de son cheval, deux épéistes le suivèrent dans son élan et attrapèrent le bandit dont le bras avait été bien amoché par un coup puissant et l'agenouillèrent.

-Le vol et le banditisme sont punis par la loi, vous perdrez l'utilisation de vos bras.

Haestrom se saisit de sa dague et découpa les deux bras du bandits. Le voyou hurla de douleur. Mais les épéistes le gardèrent bien en main, car ils savaient que leur seigneur était un homme juste et que chaque crime serait payé.

-Mais le meurtre entraîne l'ultime sentence.

Il rangea sa dague et se saisit de l'épée d'un épéiste qui avait été aiguise à point. Avant de décapiter le bandit devant son camarade encore sous le bâton du noble qui ne dit point un mot depuis que le noble est arrivé.
Il redonna l'arme au soldat avant de parler à l'homme au crâne rasé, et armé d'un baton, ce n'est pas une arme commune pour un bandit. Pire encore, il n'a pas un poil sur son visage. Lors de son enfance, on lui avait parlé des hommes des monastères qui avaient cette coutume d'être semblable à des imberbes. Peut-être l'était-il tout simplement. Il tenta alors sa chance pour voir ce que dissimulait l'homme plus petit que lui de quelques centimètres:

-Que fait un moine au milieu d'une bataille? Justice? ou vous êtes peut-être en reconversion? Le bandit que vous mettez en joue doit être éxécuté... Mais il est votre prisonnier pour le moment... Faîtes le vous même ou relachez le et nous nous en chargerons.

Tandis que les vautours se rapprochaient du camp pour becter les cadavres jonchés sur le sol du camp, tandis que d'autres attendaient la viande fraîche du bandit et du chef bandit, en attente de jugement, leurs soient offerts en festin!

            Alors que l'un des deux vilains tentait de s'enfuir, l'archer encochait une flèche et tira dans son dos. Le projectile allait l'atteindre en plein entre les omoplates. Mais Jo'shua s'y opposa. En effet dévier des projectiles au vol était quelque chose qu'il avait apprit. Déjà rien qu'à mains nues, c'était habituel, alors avec son bâton, il pouvait être hors de danger, même face à plusieurs archers. Ce fut donc un jeu d'enfant que de briser la flèche en plein vol même si celle-ci ne venait pas vers lui.

            Face à ça, l'archer encocha une nouvelle flèche mais Jo'shua lui signifia d'un regard noir qu'il ferait mieux de ne pas retenter sa chance. Celui-ci, hésitant, regarda vers Haestrom, comme pour attendre une instruction.


            Mais son chef avait son attention portée dans une autre direction. L'un de ses hommes qui revenait du front l'informa que le camp était sous contrôle. Que tout les bandits étaient morts hormis leur chef. A l'évocation du mot "Chef" Jo'shua serra son bâton, hargneux ... Ce chef, il le tenait presque, et ces imbéciles étaient venu tout gâcher ! Plusieurs semaines de patience pour atteindre un but qui allait peut-être lui échapper à cause de leur bain de sang !

« Que fait un moine au milieu d'une bataille? Justice? ou vous êtes peut-être en reconversion? Le bandit que vous mettez en joue doit être exécuté... Mais il est votre prisonnier pour le moment... Faîtes le vous même ou relâchez le et nous nous en chargerons.
- Le seul homme qui mérite la mort ici c'est le chef des bandits. Les autres auraient mérité une sanction moins définitive, ou au moins avoir le temps de s'expliquer sur leur présence ici ! Toi qui commande à cette troupe de cavaliers, quel est ton nom ? Qui es-tu pour te positionner à la fois en juge et bourreau ? Distribuant la mort dans ce camp aussi aussi gratuitement ? »

            Alors qu'il allait continuer d'exprimer sa désapprobation sur les méthodes du cavalier, le chef des bandit fut amené, pieds et poings liés avant d'être jeté au sol. Son visage vient plonger dans une mare de boue mélangée au sang de la bataille.

Voilà, c'est bien lui. C'est l'homme que je recherche. J'espère que pour lui, tu n'as pas l'intention de faire de la sensiblerie et de lui proposer un procès juste et équitable ? C'est un meurtrier, par ses ordres, une fille de moins de dix ans a été assassinée. Vous voulez savoir ce qu'un moine fait ici ? Je m'appelle Jo'shua Hai-Duong. J'essaye de vivre par les préceptes du monastère du Soleil. Je prie pour que ma lumière révèle la vérité dans les ténèbres, qu'elle apporte le soutien à ceux dans le besoin et qu'elle obéisse à une autorité forte et juste. Je sanctionne ceux qui se permettent d'ôter la vie gratuitement. C'est pour lui que je suis là.

            Tout en terminant sa phrase, le moine pointa son bâton dans la direction du chef bandit.

Le moine était vraiment énervé, voire agressif à l'égard du baron et de ses troupes. Il voulait voir le chef bandit exécuté, selon ses dires, une jeune fille aurait été assassiné par un bandit du camp, meurtre qui aurait été commandité par le chef bandit. Haestrom reprit calmement pour apaiser le moine.

-Seul le chef doit mourir? Si vous dîtes qu'il a commandité un meurtre, et que ses hommes l'ont réalisé, vous pensez que l'homme qui doit avoir un "jugement moins définitif" peut-être libéré? S'ils peuvent écouter des hommes comme ça, ils peuvent recommencer.

Il marqua une pause, puis fit signe à ses soldats qui se saisirent du prisonnier à côté du moine, et le ramenèrent vers le chef bandit. Haestrom s'essuya le visage, il restait de l'hémoglobine qui coulait le long de sa joue. Le chef bandit commençait à pester férocement aussi tandis que le deuxième tremblait devant le jugement qui allait arriver.
Whiteghost se rapprocha de son maître et déposa la botte au pied des prisonniers tout en les regardant avec sa langue pendante et sa queue remuant avant de repartir tranquillement.

Il reprit la parole:
-Je suis Haestrom Winterbear, baron de Riverbear... et je ne tue pas pour le plaisir. Je suis le protecteur de ses terres, si je ne protège pas les habitants sans défense face à des bandits armés et organisés de la sorte, qui pensent faire la loi à notre place. Si vous n'en n'êtes pas persuadé, je vous avouerais que j'essaie de faire de mon maximum pour régler les conflits, et ces hommes là ne méritent plus de vivre. Autant le chef que l'autre... A moins que vous ayez une idée pour punir le toutou du chef... Lui couper les bras pour qu'il ne puisse plus s'armer? Les jambes? La langue? Je ne suis pas un monstre. Mettez vous à ma place le temps d'un jugement et choisissez, nous verrons si le choix est aussi facile que vous le dîtes Jo'Shua.

« Seul le chef doit mourir? Si vous dîtes qu'il a commandité un meurtre, et que ses hommes l'ont réalisé, vous pensez que l'homme qui doit avoir un "jugement moins définitif" peut-être libéré? S'ils peuvent écouter des hommes comme ça, ils peuvent recommencer.
- Certes ils peuvent recommencer. Mais ils recommenceront toujours si vous considérez qu'ils sont incapable de changer d'avis. Un voleur aura tendance à se comporter en homme digne si vous le considérez comme quelqu'un d’honnête. Figurez-vous que j'étais moi même voleur avant d'avoir été béni d'une rencontre bienheureuse avec les Moines du Soleil.
- Je suis Haestrom Winterbear, baron de Riverbear... et je ne tue pas pour le plaisir. Je suis le protecteur de ses terres, si je ne protège pas les habitants sans défense face à des bandits armés et organisés de la sorte, qui pensent faire la loi à notre place. Si vous n'en n'êtes pas persuadé, je vous avouerais que j'essaie de faire de mon maximum pour régler les conflits, et ces hommes là ne méritent plus de vivre. Autant le chef que l'autre... A moins que vous ayez une idée pour punir le toutou du chef... Lui couper les bras pour qu'il ne puisse plus s'armer? Les jambes? La langue? Je ne suis pas un monstre. Mettez vous à ma place le temps d'un jugement et choisissez, nous verrons si le choix est aussi facile que vous le dîtes Jo'Shua. »

            Un baron ? Il aurait plutôt cru à un chef de mercenaires en quête d'argent. Mais son discourt avait du sens, et plus il parlait, plus il surprenait Jo'shua. L'étonnement fut à son comble quand il lui laissa choisir la sanction la plus appropriée pour le chef et son dernier laquais. Il n'était finalement pas un barbare sans aucune conscience, mais plutôt quelqu'un qui cherchait à faire les choses bien et qui se voyait contraint d'être aussi violent que ces bandits pour faire face. Le moine estima finalement qu'il pouvait bien s'agir d'un baron digne de ce nom, contrairement à la première impression qu'il a eu.

« Très bien, Haestrom Winterbear, Baron de Riverbear. Merci de cette confiance, je vais vous montrer ce qu'est la Justice ! La population attends que la justice soit ferme, qu'elle protège les enfants des pauvres et punissent les malfaiteurs, mais ils ne voudront pas voir un enfant exécuté pour le vol d'une pomme ... Vous en conviendrez ... Il nous faut donc nous adapter. Cependant, eux, ce ne sont pas des enfants. Soldats, attachez-leur mains et tenez les debout je vous prie. »

            Alors que les soldats s’exécutèrent, le moine réalisa que, sans même s'en être rendu compte, il s'était mit à vouvoyer le baron. Et ce n'était pas une marque de respect quant à son rang, mais bel et bien vis à vis de sa personne. Une fois les deux hommes attachés, le moine s'approcha d'un des hommes de main du Baron et lui emprunta son glaive.

« Je t'emprunte ceci ... Je le rends dans un instant. »

            Il se plaça ensuite devant le chef. Celui-ci pleurnichait et tremblait comme une adolescente.

« Je vous en supplie moine, vous n'êtes pas un meurtrier ... Ayez pitié !
Pas ce soir ... Monsieur ... »

            Jo'shua fit un tour sur lui même pour prendre de l'élan et lui trancha la gorge ainsi que la moitié du cou. Sa tête bascula en arrière sans se séparer du tronc. Les deux artères carotidiennes produisaient des geysers de sang. Horrifié, le soldat expédia le corps au sol pour l'éloigner de lui alors que d'autres autour détournaient le regard de ce spectacle. Un soldat couvert de sang s'approcha du dernier laquais et le souleva par les cheveux afin de le garder le plus loin possible de lui, craignant que la prochaine exécution soit salissante.

« Par ta faute de nombreux voyageurs ont été agressés, blessés ou tués ... Pour avoir mené une existence d'égoïste et de voleur, je te condamne ! Prépare-toi à rejoindre ton maître.
- Oh non pitié, je n'ai fait que suivre les ordres ! Je n'ai jamais tué personne ! Vous étiez opposé au meurtre tout à l'heure alors ... Ne me tuez pas !
- J'ai changé d'avis ...
- Je vous le promet ! Je vais me racheter ! Plus jamais je ne volerai qui que ce soit ... Je vous en supplie ! »

            En guise de réponse, Jo'shua prit exactement la même position et effectua le même demi tour pour s'élancer. Il frappa avec le glaive alors que le bandit savourait son dernier souffle.

« NOOoooon !! »

            Seulement une mèche de cheveux fut tranchée. Le vilain tomba au sol en pleurnichant alors que le soldat en sueur comptait ses doigts. Il s'était uriné dessus tellement il avait été terrorisé. Incrédule il interrogea le moine d'un regard, sans même réussir à prononcer quoi que ce soit correctement. Jo'shua pointa le glaive vers lui.

« Vas retrouver les bandits dans ton genre qui auraient pu survivre à ce carnage. Préviens-les que leur vie est en danger tant qu'ils sont sur les terres du Baron. Je te conseille d'être convaincant car si d'aventure, d'autres villageois viennent se plaindre de nouveaux actes de banditisme c'est toi le premier qui en payera le prix, et on sera beaucoup moins courtois si tu vois ce que je veux dire.
- Oh oui je vais leur dire ! Merci, merci moine! Merci baron ! Je vais faire ça tout de suite et devenir marin comme je l'était mon père !
- La belle histoire ... »

            Jo'shua se tourna vers le baron pour voir comment il avait apprécié ses méthodes.

Le moine demanda à laisser faire, le baron lui avait laissé carte blanche vis-à-vis des deux bandits, il n'attendait plus qu'il soit condamné pour leurs crimes. Jo'Shua se chargea d'emprunter une épée, déjà bien rougeoyante du sang des ennemies, à un soldat. Il exécuta sans surprise le bandit, puis s'attarda sur le second homme qu'il jura mort de sa propre main. Mais ce n'en fut rien, le bandit eut une mèche de cheveux coupée... Le bandit pleurait les larmes de son corps et avait même réussi à s'uriner dessus. Puis laissa le bandit libre, l'humiliation comme punition, Haestrom était d'accord avec cette méthode mais elle ne correspondait pas à l'endroit. Mais en réfléchissant bien, il se demandait où elle aurait pu convenir... Sur une place public le peuple voudrait la mort du bandit, dans la nature ça n'a aucun intérêt. Non le seul vrai point fort était la peur qu'avait transmis Jo'Shua à sa victime.

Le bandit tremblotait en partant, puis il jeta un regard de soumission à ses malfaiteurs, si on pouvait appeler le baron, ses hommes et le moine ainsi. Haestrom était frustré de le voir partir librement, il ne le quitta pas des yeux un instant se permettant même de faire grincer son épée dans son fourreau en la sortant partiellement à l'approche du bandit, qui sursauta alors. Lorsqu'il était suffisamment loin, il ordonna à un de ses hommes de ne prendre que la tête du bandit et de l'exposer sur l'un des pilori de la baronnie pour montrer en exemple ce qui arrive aux criminels.

Puis il regarda Jo'Shua avec les lèvres pincées, avant de reprendre:

-Je n'aime pas avoir des regrets sur mes décisions...

Il marqua une pause, se retourna pour voir le bandit au loin, le pointer de la main avec hésitation avant de le rebaisser, la faire remonter, et ce pendant trois ou quatres fois... Puis regarda à nouveau Jo'Shua pour poursuivre en pointant cette fois la main fermement vers l'ex criminel en liberté:

-Mais ça, je sens que c'est une belle connerie... Regardez le, il se promène tranquillement sur le sentier, alors qu'il y a une demi-heure, il était fier d'arpenter ce tas de ruine enflammé qui lui servait d'abri...

Puis Haestrom se calma, après tout peut-être était-ce le moins courageux de la bande, et qu'il retiendrait la leçon, ou alors il recommencera avec d'autres hommes, cette fois positionné en vétéran du crime, et placé à la tête du camp.
Haestrom ne voulait même plus y penser. Cependant Whiteghost avait disparu... Il devait être parti en chasse pensait Haestrom, et alors que les hommes retournaient vers leurs chevaux, des aboiements se firent entendre, le loup s'était mis en chasse du bandit qui s'était mis alors à courir le plus rapidement possible, les soldats rirent du spectacle qu'offrait la bête, effectivement le quadrupède avait réussi à accrocher de ses crocs le tissu qui servait de pantalon au bandit, et lui arracha courant autour du bandit avec pour le narguer comme s'il voulait jouer avec lui. Puis il revint vers la troupe avec son trophée, tandis que le bandit devra faire la route en sous-vêtements jusqu'au prochaine terre non affilié au baron.

Haestrom monta sur sa monture et regarda Jo'Shua, il ordonna alors à un archer monté de monter avec un épéiste, et de laisser la monture pour le moine:

-Il commence à faire nuit, prenez donc cette monture pour rejoindre la baronnie et y dormir tranquillement, je vous aurai bien dit que les routes sont sûres mais je crains qu'il y ait encore un bandit sans pantalon et désarmé sur les routes, très dangereux pour faire une promenade la nuit seul.

Il sourit en prononçant ses mots et incroyable pouvoir qu'est la noblesse, ces hommes eurent un rire sarcastique pour accompagner ses paroles. Il tendit alors les rênes de la bête à Jo'Shua, peut-être était-ce la première fois qu'il monterait à cheval, mais il faut un début à tout, il poursuivit:

-Nous pourrons parler de votre passé sur le chemin, vous avez parlez de voleur... Pourquoi cette rédemption Jo'Shua?

« Mais ça, je sens que c'est une belle connerie... Regardez le, il se promène tranquillement sur le sentier, alors qu'il y a une demi-heure, il était fier d'arpenter ce tas de ruine enflammé qui lui servait d'abri...
- Exactement, c’était il y a une demi-heure. Mais maintenant les choses ont changés grâce au fait que vous ayez décidé de l'épargner. Je sais que vous avez raison, il est possible qu’il recommence, qu’il devienne un grand bandit qui continuera de terroriser les habitants et même avec plus d'expérience. Mais il est aussi possible qu’il corrige son comportement et qu’il cesse de bourlinguer. Il est tout aussi possible qu’il vous sauve la vie, un jour où vous serez à la merci d’autres bandits qui voudront votre mort, vous ou une personne qui donne du sens à votre vie. Haestrom Winterbear, je vous conjure de considérer ma manière de voir les choses.
Les actes de bienveillance ne sont jamais vains. »
Un instant plus tard, Jo’shua avait accepté l’invitation et il chevauchait aux côtés du Baron qui s’intéressait à sa vie passée.

Vous avez parlé de voleur... Pourquoi cette rédemption Jo'Shua ?


« Merci de poser la question.
Le jour où j’ai effectué cette rédemption, comme vous dites, me semble tellement loin ; j’étais encore un enfant. Penser à cette époque me ravive les souvenirs des précieuses choses que j’ai perdues.
Ma mère a donné sa vie pour me mettre au monde. Sans son aide, mon père a du lutter pour m’élever et me nourrir. La vie à Arkham est difficile pour ceux qui ne naissent pas dans l’abondance et les privilèges.
Mon père travaillait dur et j’étais souvent seul. C’est dans les rues des bas quartiers que j’ai connu l’amitié. Un garçon mendiant nommé Hai-Duong était devenu un véritable frère. Il était bienveillant et toujours compréhensif. Il avait su me réconforter quand le chagrin pour ma mère emplissait mon cœur. Il donnait souvent de la nourriture pour mon père et moi quand nous étions trop pauvres pour nous nourrir. Néanmoins, nous riions beaucoup à l’époque, nous rêvions pour ne pas pleurer face à la triste réalité. Il m’avait même fait la promesse que tôt ou tard, une vie meilleure allait arriver. C’était courageux de sa part d’oser promettre quelque chose d’aussi invraisemblable. Il était lui-même orphelin et avait vu bien des amis mourir par la soif ou la faim, mais jamais il n’avait baissé les bras.
Quand il ne pu plus payer ses dettes, mon père fut envoyé à des travaux forcés à la mine où il y perdit la santé, puis la vit. J’ai été expulsé du foyer, et au même moment, Hai-Duong avait disparu des rues. Je mendiais souvent pour survivre. Je servais quand je pouvais, et oui … Parfois, je volais. Cette époque où je me suis retrouvé vraiment seul n’a finalement duré que quelques mois, mais dans mon souvenir elle représente une éternité.
Un jour, Hai-Duong réapparut en ville et me proposa de l’accompagner dans le Monastère du Soleil. En fait, il avait été prit à voler un moine qui l’avait éduqué plutôt que de le gronder. Il n'avait pas oublié sa promesse. Il était revenu me trouver. Je suis allé avec lui et ses enseignants, j’ai été lavé, nourri et habillé comme un initié.
A partir de ce jour, j’ai apprit les mystères de la lumière spirituelle et j’ai entrainé mon esprit, mon corps et mon âme afin de faire la rejaillir sur les autres. Comme Hai-Duong l’a fait pour moi. Même si mon enfance peut sembler triste, elle a finalement été bénie par cette heureuse rencontre, et à partir de ce jour ma vie s’est améliorée. »

Comme pour ponctuer la fin de son récit, son cheval s’arrêta. Le moine leva la tête … Étaient-ils arrivés à destination ?

Les hommes faisaient route vers la baronnie de Riverbear à allure trottée, le trajet fut d'une longueur parfaite car Jo'Shua avait eu le temps nécessaire pour répondre au jeune baron sur son passé, et expliqué ainsi son expérience. Voilà donc pourquoi il en était venu à adhérer au mode de vie moine.
Les chevaux s'arrêtèrent à une centaine de mètre des portes de la baronnie qui commençait à s'illuminer à la tombée de la nuit, et les quelques pécheurs, éleveur de bétail et agriculteur rentraient par cette même porte surveillé par une poignée d'homme.

Haestrom descendit de son cheval, et donna les rênes à un autre cavalier tendit que deux autres hommes firent de même pour rester à proximité du baron pendant sa marche jusqu'à sa petite forteresse. Il aimait bien rester au contact du peuple, pour voir ce qu'il se passait, les problèmes à régler et pour prendre des nouvelles des marchands locaux. Il fit rompre les hommes sous son commandement pour qu'il puisse aller disposer dans les baraquements. Puis s'adressa à Jo'Shua:

-Si vous désirez passer la nuit ici pour reprendre votre route, vous pouvez nous suivre jusqu'au baraquement, il y a des chambres non occupées, vous pourrez dormir tranquillement sans vous soucier de trouver une auberge à prix convenable.

Il s'essuya rapidement le visage pour retirer les traces de sang restante de la bataille et astiqua rapidement son armure pour qu'elle brille plutôt que pour faire peur. Il était fin prêt pour la petite parade qu'il allait faire dans la ville avant de rejoindre tranquillement sa salle à manger pour déguster un festin de retour de héros du moins il espérerait que ce soit le cas.

            Le Baron de ne l'interrogea pas d'avantage sur son passé, ainsi Jo'shua ne donna pas plus de détails. Haestrom s'éloigna pour discuter avec les marchands et les riverains, il se montrait proche du peuple. Jo'shua était sceptique. Était-ce l'image qu'il cherchait à donner ? Ou bien était-il véritablement animé d'un profond sentiment d'amour pour les autres ?
Ce qui était sûr, c'est qu'il était là, quelques heures plus tôt, au beau milieu du camp de bandit qui s'était transformé en champ de bataille. Il chargeait, brandissant son arme et distribuant la mort tel un gladiateur assoiffé de sang dans une arène. Soit il était sincère avec lui comme avec le peuple, et dans ce cas là, comment ces deux personnalités si opposées peuvent co-exister dans une même personne ?
Soit il n'était pas sincère.

Avant de trouver une réponse définitive, le baron revint vers lui et il lui proposa de passer la nuit dans ses murs.

« Si vous désirez passer la nuit ici pour reprendre votre route, vous pouvez nous suivre jusqu'au baraquement, il y a des chambres non occupées, vous pourrez dormir tranquillement sans vous soucier de trouver une auberge à prix convenable.
- Merci pour votre générosité, malheureusement je dois décliner votre invitation. je dois repartir dés ce soir. Cependant, l'hospitalité d'un bon feu et d'une belle pièce de viande seraient vivement appréciés avant de reprendre la route.

Je ne pense pas à mal en disant ça, mais autour d'un repas, vous allez peut-être pouvoir à votre tour m'expliquer ce qui vous a conduit jusque dans ce royaume ? Et de quelle manière vous avez pu atteindre le rang de baron aussi vite ? »

Le moine avait gentiment refusé l'invitation du noble pour demander une autre faveur à la place, un bon souper et un feu réchauffant pour le temps de manger. Haestom regarda Jo'Shua, et accepta sa proposition tout en continuant sa route vers la forteresse accompagné des deux soldats qui resterait alors avec le baron plus de temps que prévu puisqu'ils étaient aussi convié à ce festin improvisé!

Arrivé dans la forteresse, il déposa ses armes et allégea son armure, et lança:

-Mettez vous à votre aise, si vous le souhaitez!

Puis il se demanda où étaient les domestiques, quand l'une d'entre-elle arriva avec un plat. Whiteghost aboya sauvagement sur la domestique qui surprise fit tomber le plat au grand bonheur du loup. Elle assura le baron qu'un autre plat serait alors préparer, et en plus grande quantité pour le coup. Le baron lui répondit alors:

-Tu pourras quitter le service ensuite... Je débarrasserai moi même avant de prendre le bain.

Puis il se tourna vers Jo' avant de reprendre:

-Je ne suis pas sûr que la façon dont j'ai obtenu le titre de baron soit très intéressante. J'ai... J'avais deux frères aînés et une grande soeur lorsque mon père était baron. Je vous laisse compter mes chances d'arriver sur un "trône" et encore plus celui-ci. Mon père le savait bien, il avait enseigné aux grands les qualités pour être un bon baron et à moi celles qui devraient servir au mieux la famille... Le martial, l'intrigue et la diplomatie. J'étais bien content d'éviter l'intendance et manier ses nombres que je ne comprends pas. Je devais servir en tant que maréchal de la baronnie lorsque j'aurais atteint l'âge adulte. C'était l'année de la conquête de Terre par AT... Mon père mourra laissant ses fonctions à mon grand frère. Ils furent tous assassinés le soir même, un complot avait visé le titre de baron, et j'étais le seul survivant de ma famille.

Le plat arriva finalement plus vite que prévu et Haestrom put boire un bon verre d'eau, et croquer dans une bonne tranche de viande avant de raconter la suite.

-Je vous laisse maintenant deviner quelle était l'héritier légitime de la baronnie. J'ai attendu quatre longue année avant de revenir ici, et de reprendre mon droit des mains du meurtrier avec l'aide des quelques fidèles soldats et connaissances qui étaient restés fidèle à ma famille. J'ai exécuté le baron et fait bannir le reste de sa famille. Et comme dirait certaines personnes: "Le reste appartient à l'histoire."

Haestrom avait une assiette presque pleine de nourriture, il avait à peine manger et rappela rapidement la domestique avant de lui tendre l'assiette:

-Prenez, pour donner à tes enfants un bon repas... Je n'ai plus très faim.

L'émotion lui reprenait, il avait le terrible fardeau d'être le dernier homme de la famille vivant, et ne pouvait plus espérer obtenir du réconfort de sa grande soeur, du soutien de son grand frère et la protection du plus grand des trois.