[Finalement, ce sera court ! xD]

Une brume épaisse recouvrait le royaume paisible d'Him'néa, à l'heure où le peuple était encore assoupit dans ses chaumières et où l'odeur du pain chaud se propageait dans les ruelles de la cité. Pas un chat ne rodait dans la ville, pas un bruit ne brisait le silence légendaire des nuits Glaciales de Silena... Mysora - à qui s'offrait une vue imprenable de la Capitale du haut d'un balcon de sa forteresse - s'amusait, toute reine qu'elle ait été, à compter à travers le brouillard les quelques courageux affrontant le froid matinal. Se réveiller si tôt ne la dérangeait pas : elle avait passé plus de 500 années à errer telle une vagabonde, et une année de souveraineté n'était pas suffisante pour l'accoutumer à la paresse et au confort des lits royaux.

- Espérons que cette audience soit intéressante, murmurait-elle au vent glacial qui venait caresser son visage.

Alors que la Reine s'imaginait un passionnant programme journalier, son conseiller - accompagné de deux gardes - entra dans la pièce. Tous s'inclinèrent simultanément, tandis que Mysora se retournait pour leur faire face et les autoriser à relever la tête d'un mouvement de la main. Sans même un échange de mots, la dame des Glaces prit les devant et passa devant le petit groupe qui la suivit sans broncher. La troupe arriva rapidement dans la salle du trône, sur lequel la Dragonne s'installa confortablement. Elle aurait, fut un temps, été peinée de voir ses Soldats conserver leur position debout, tandis qu'elle reposait assise sur un siège moelleux... Mais avec "l'expérience", elle avait apprit qu'il n'était pas bon de se soucier de ces moindres détails.

- Bien. Dîtes lui de se présenter dés qu'il le voudra. La Reine l'attends.

- La reine vous attend monsieur le duc, déclara solennellement l'un des servants venus à sa rencontre.

- D'accord, merci de m'avoir prévenu, répondit Charon poliment et sans attendre, il se dirigea d'un pas vif vers la salle du trône, cachant sa fébrilité derrière un masque froid ne laissant afficher aucune émotion et ralentissant son rythme pour arriver à pas lent devant sa souveraineté Mysora Weiss, une roturière qui suite à ses exploits avait réussit à parvenir au poste prestigieux de souverain de Silena,

- Votre majesté, déclara-t-il avant de mettre un genou, à terre, la tête inclinée attendant l'autorisation de la reine de Silena pour se relever.

- Je suis profondément désolé de vous déranger, mais j'aimerais vous parler d'un sujet de la plus haute importance, annonça-t-il respectueux, il se trouve que j'aimerais vous faire part d'un sujet qui me tient vraiment à cœur.

- Vous savez que la toundra est une zone de non-droit sur lequel personne n'a la moindre autorité, et bien, j'aimerais pouvoir pacifier cette contrée, annonça-t-il à la grande surprise des personnes présentes, les gardes montrèrent même leur surprise un court instant, avant de se reprendre et d'afficher un visage fermé.

Le plus dur était à venir il allait devoir convaincre sa majesté de l'assister dans sa tache, il avait réfléchit des jours sur la manière de présenter ses arguments, et il avait finalement décidé de ne pas les exposer tout de suite, pensant qu'il serait mieux de laisser la reine de Silena poser des questions et ses réserves pour pouvoir y répondre et lui montrer le bien fondé de son idée.

Charon se présenta à elle à l'heure convenue. A peine fut-il arrivé devant le trône qu'il posa genou à terre, regard fixe vers le sol. Ses premiers mots traduisaient l'importance que Mysora devait accorder à sa demande, mais ce n'était pas la seule raison qui la pousserait à considérer la chose comme « importante ». En effet, une demande d'audience de la part de son Maître de Guerre n'était généralement pas annonciateur de bonnes nouvelles... Et la Reine n'aimait pas les mauvaises nouvelles !

Lorsque l'humain annonça son envie de prendre le contrôle de la Toundra, l'intégralité de la populace présente dans la pièce trahit le calme et l'indifférence dont elle essayait de faire preuve. Ainsi, quelques gardes tournèrent mutuellement la tête, et les rangs de la Noblesse se mirent à chuchoter bruyamment. Seule Mysora resta de marbre, malgré ses premières impressions qui qualifiaient cette idée d'« incongrûment stupide ». Elle prit la parole à son tour.

- Croyez bien que je vous apprécie, Maître Katharsis. Mais qui donc a pu vous faire penser un seul instant que je serais prête à sacrifier une nouvelle fois mes Soldats au nom d'une cause perdue ? Votre idéal n'est pas le mien. Vos paroles seront sans doutes sages et persuasives, mais je crains ne pas pouvoir répondre favorablement à votre demande.

La souveraine de Silena se leva alors et descendit les quelques marches qui la séparait de l'homme. Elle l'autorisa à se relever d'un geste de la main puis fit quelques pas de coté, observant avec attention les finitions de la pièce dans laquelle ils se trouvaient.

- Néanmoins, je ne serais pas Reine si je refusais une proposition sans même l'avoir écouté. Allons, essayez donc de me convaincre. Lui dit-elle, malice dans les yeux.