Une voleuse au "Hibou Farceur" | |
| Sam 25 Jan - 14:10 | | | | Le ciel venait soudainement de s’assombrir et déjà quelques gouttes s’échouaient sur les pavés. Jehan hâta le pas pour rejoindre ses amis au « hibou farceur », une modeste taverne située aux abords du quartier commerçant. Il y traitait souvent d’affaires « sensibles », mais la plupart du temps, il s’y rendait pour boire et jouer aux dés.
Il aperçu l’enseigne grinçante de la taverne où trônait un hibou à moitié effacé par les intempéries. Le bâtiment était composé de vielles pierres inégales et de nombreux endroits fragilisés étaient colmatés par un mauvais ciment.
Il entra dans la gargote et salua le tavernier qui lui répondit par un hochement de tête et un sourire à moitié dissimulé derrière sa grosse moustache. Le tavernier était un homme plutôt petit avec un fort embonpoint et sa figure franche et ronde attirait les sympathies. Toujours souriant, chaleureux et avenant, il faisait régner dans ce lieu une ambiance joyeuse et enjouée.
La grande pièce était lambrissée de panneaux de bois sombre, qui permettait de conserver la chaleur émise par la grosse cheminée centrale. La propreté du lieu ne semblait pas être la priorité du tavernier, les tables en bois de mauvaise qualité étaient pour la plupart collantes et jonchées de miettes (dans le meilleur des cas).
L'établissement était déjà bondé. Jehan salua les quelques habitués et alla rejoindre ses amis à une table au fond de la salle. En s’adressant au tavernier : - Maître Hibou, un cruchon de cidre et ton potage du jour ! - Je t’apporte ça tout de suite Jehan (on reconnait l’habitué)
Trois hommes étaient installés à la table. Le premier que tout le monde surnommait « le pirate », était un homme d’environ vingt-cinq ans avec le teint mat et les cheveux noirs. Il aurait pu être bel homme s’il n’avait pas perdu son œil : une grosse cicatrice déchirait son visage du côté gauche. Il avait vraiment été pirate il y a plusieurs années, et avait perdu son œil lors de la prise d’un riche bateau marchand. Pourtant, ce qui le fit quitter la profession ne fut pas son accident mais son terrible mal de mer.
Le deuxième homme était une montagne de muscles et de cheveux hérissés. Certainement plus proche de l’homme de Cro-Magnon que de l’homme moderne, ne lui manquait plus que le gourdin et la peau de bête. C’est un homme qui brillait plutôt par ses muscles que par son intelligence (très limitée). On aurait pu le surnommer « Le buffle », « Le Mammouth » mais c’est « Poussin » qui fut choisi. Personne ne sait d’où vient ce surnom si peu adapté, mais il a certainement résulté d’une soirée de beuverie.
Le troisième homme était un ancien soldat du nom de Mieszko, reconverti dans le difficile métier de tueur à gages. Il a les cheveux taillés courts et les traits tirés par la fatigue. Il n’est pas très grand et possède une agilité hors du commun. C’est aussi un grand bavard qui adore vanter ses exploits réels ou fantasmés.
Avant de s’assoir, Jehan s’enquit d’une question d’importance capitale : - Alors, qui gagne ? - Bah c’est encore Poussin, il a une chance de cocu ! répondit Le Pirate avec un ton légèrement irrité. - Encore faudrait-il qu’il se trouve une nana ! ajouta Mieszko. - Z’êtes tous jaloux si c’est moi qui comprend mieux le jeu de dés ! réplica le principal intéressé.
Le tavernier s’approcha des quatre hommes et déposa sur la table le cruchon de cidre et l’assiette de potage. Il leur tendit également une bouteille couleur ocre jaune. - Vous allez me dire ce que vous en pensez, c’est un alcool du Feu. Ca se boit cul sec… Accrochez vous à vos chaises, il est très fort ! Il servit les 4 hommes qui s’exécutèrent et attendit leur réaction.
Mieszko eut une quinte de toux irrépressible et la vive impression que ses boyaux brulaient, le Pirate devenu rouge se retenait de ne pas régurgiter cette étrange mixture sur la table, Jehan avait lui aussi les joues rouges et des larmes aux yeux. Il ajouta avec difficulté : - C’est délicieux, c’est acidulé… Encore une boisson pour fillettes… Seul Poussin semblait insensible à cette boisson et tendit son verre pour être resservi.
*ploc* *ploc*
- Tiens, j’crois qu’il pleut dans ma soupe aux champignons… - C’est pas des champignons. - Ah… Bah c’est quoi ? ajouta Jehan, perplexe, tout en essuyant les larmes continuaient à perler sur ses joues. - De la caille. C’est bon tu verras… - …
*ploc*
- Ouais, ça fait souvent ça quand il pleut beaucoup. Faut que je revoie la toiture… - On a encore choisi la bonne place ! Ca risque pas de s’effondrer au moins ?
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| | Jehan Enguerrand
Partie IRLCrédit avatar : SpartacusDouble compte : Vitesse de réponse :
| | Dim 26 Jan - 18:37 | | | | « Non, mais, attendez hein... Nous sommes entre gens civilisés n'est-ce pas ? Nous pourrions... Nous pourrions envisager d'en discuter ? » Luz esquiva de peu le coutelas qui vint se ficher dans le mur à quelques millimètres de son visage, traçant sur sa peau une longue estafilade brûlante.« Bien sûr ma cocotte, on va en discuter à ma manière. Et tu vas d'abord poser ton arme et sortir de derrière cette table... » L'honnêteté incarnée, songea la dragonne avec un brin d'ironie. Réfugiée de son mieux derrière une table renversée, brandissant une chaise qui avait de toute évidence connue des jours meilleurs, Luz n'en menait pas large. Non mais quelle imbécile ! Jouer au poker avec les pires malfrats du coin, tout cela parce que sa chance ne l'avait jamais abandonnée ! … Sauf aujourd'hui. A ce moment fatidique où ils avaient abattus leurs cartes et où l'écailleuse, sûre de sa victoire, avait constaté d'un air atterré que quelque part dans le monde un dieu l'avait abandonnée. Et devait bien rire sous cape ! Bon cela allait de soit, elle n'avait rien sur elle. Rien à leur offrir en guise de compensation, de prix suffisamment intéressant pour sauver sa peau. Maudit orgueil ! La grande, la merveilleuse Luz aux doigts d'or, perdre au poker... ! Oh oui, Léandre allait la charrier pour des jours et des jours... Si elle se sortait de ce traquenard.« C'est que, recevoir un couteau chaque fois que je tente un élan pacifique ne m'encourage pas en ce sens ! » Le dos plaqué contre son dernier rempart, elle visualisait sans mal la tête que devait faire son créancier. Un commerçant patibulaire qu'une panse protubérante rendait humoristique malgré lui lorsque, de son regard de tueur, il parcourait les allées marchandes de son pas ronflant, chaloupé comme un canard. A croire que les boursouflures de son corps menaçaient ce dernier d'imploser, et se contentaient de fait de déborder tel un vase trop plein... Comble du dramatique, pas un homme dans cette salle ne connaissait sa véritable identité. Ni la petite boule de nerfs ni ses (nombreux) hommes de main. Et Luz savait d'ores et déjà qu'annoncer de but en blanc qu'elle était en réalité la plus grande mafieuse de son temps -et donc leur patron par conséquent- ne contribuerait qu'à empirer son cas. Qui croirait une jeune demoiselle en situation difficile, tentant de vous faire comprendre qu'elle n'est autre que Nayris, Aile Ténébreuse ou tout autre personnalité suspecte et invraisemblable à la fois ? Elle devait sortir de cette salle. C'était du moins ce que lui hurlait la fenêtre en face d'elle depuis dix bonnes minutes... Elle rabattit sa capuche sur ses longs cheveux flamboyants, et s'enroula dans la large cape qu'elle prenait toujours pour sortir anonymement.« … Et c'est pourquoi, ma jolie, tu vas gentiment... » Elle laissa là sa très chère chaise, s'accroupit... Et s'élança. Dans son dos, elle put distinctement entendre le couinement de stupeur du commerçant, sans doute outré que l'on puisse l'interrompre ainsi lors d'un si splendide discours. Elle bondit d'une détente, traversa la fenêtre. Le verre explosa en une kyrielle de fragments, lacérant sa cape de millions de silex... Elle heurta le sol un peu plus durement qu'elle ne l'avait de prime abord prévu, dû rouler pour amortir sa chute sous une pluie de verre. Elle sut qu'ils étaient à ses trousses sans même prendre la peine de se retourner. Le genre humain était ampli de rancœur, pourquoi laisser passer une proie si facile, voleuse de cet opium qu'était l'or pour eux ? Luz jura entre ses dents serrées, passa rageusement sa main sur sa joue blessée afin d'en effacer le sang. Nulle âme dans les rues, la pluie avait lavé la ville de toute présence, noyant les murs et les pavés d'une eau grise et sinueuse... Où aller, où aller à présent ? Elle manqua déraper sur les larges dalles boueuses au détour d'une ruelle, parvint à se rattraper à un mur de brique qui lui écorcha les mains. Haletante, le souffle difficile, elle fouilla les environs des yeux à la recherche d'un échappatoire salvateur...« Yehadiel, si tu existes, c'est le moment de me le prouver ! » C'est alors qu'elle perçut la lueur tamisée d'une auberge. Cela filtrait sous les portes et les fenêtres, rayons de lumières qui se perdaient sous la pluie en de longs fils hésitants... Le bruit des convives, plus sourds, bourdonnait dans l'air et tranchait sur la monotonie du bruissement de l'eau. C'était visiblement animé. Ô merveilleux, merveilleux dieu ! Elle réajusta sa capuche d'un rapide mouvement habile, prenant soin de cacher sa chevelure qui n'était pour le moins guère passe-partout. Elle voila de même sa tunique de cuir et ses bottes montantes, rabattant les pans de sa cape sur sa souple silhouette dans l'espoir vain de passer pour une simple jeune fille en perdition... Au loin, elle percevait déjà les pas précipités de ses poursuivants et leurs cris colériques sous la pluie. Il lui faudrait faire vite, se fondre dans la masse !« On a encore choisi la bonne place ! Ça risque pas de s’effondrer au moins ? » Dans un certain sens, c'était rassurant. L'eau et l'alcool accaparaient l'attention des clients et personne ne s’intéresserait à elle de trop près. Elle se coula comme un chat dans la vaste pièce, prenant soin de refermer la porte derrière elle. Ses longues mèches flammes gouttaient sur sa nuque et sa cape ruisselait sur le plancher -pas plus qu'un félin elle n'aimait être trempée de la tête aux pieds. Luz s'ébroua et réprima une grimace lorsque sa cheville irradia d'une douleur un peu trop malvenue...« Qu'est-ce que je peux vous servir Mam'zelle ? » Du repos et du réconfort ?« Ce que vous avez de plus brut, ça ira très bien, merci. » La serveuse haussa un fin sourcil et n'ajouta rien face à l'aspect pour le moins étrange de la nouvelle venue. Les clients étaient les clients ! L'écailleuse s'aperçut vite qu'en revanche, le tavernier, lui, la fixait depuis maintenant quelques bonnes poignées de secondes. Et avec lui, c'était le silence qui risquait de s'installer auprès de ses quatre compagnons de table ! … Il n'avait jamais vu des yeux vairons ou elle était vraiment un extraterrestre débarqué sur cette planète ? Luz baissa brièvement les yeux, soustrayant son regard si particulier à l'examen méticuleux du propriétaire. Heureusement les gens des environs n'avaient pas tendance à demander le pourquoi du comment lorsque quelqu'un se retrouvait blessé... Bien souvent cela finissait en rixes et secrets sombres que nul ne voulait connaître sous peine de mettre sa vie en danger !« … Peut-être entrée là... » Luz sentit un mauvais frisson se couler dans le creux de son dos. La voix étouffée provenait de l'extérieur, et il était à parier qu'elle appartenait à quelqu'un qu'elle n'avait réellement pas envie de voir... Aussi improvisa-t-elle. Sans la moindre logique, elle jeta son dévolu sur le groupe présent aux côtés du tavernier. Et s'avança vers eux d'un pas sûr et décidé, de cette démarche de celui qui sait précisément où il se rend.« Ah vous étiez là ! Une demi-heure que je vous cherche par cet exécrable mauvais temps ! » Sous les yeux médusés de l'assemblée elle s'assit sur le banc sans demander la permission, tout contre l'un d'entre eux. Ses prunelles eurent un éclat amusé, alors qu'elle effleurait de ses lèvres la joue du grand châtain aux yeux bleus...« Bonsoir toi. Vous avez commencé la partie sans moi ? » ajouta-t-elle sans se départir de son sourire désarmant. Et c'est à cet instant précis que la porte s'ouvrit dans un grincement de gonds sur les silhouettes de quatre hommes visiblement mécontents. Luz pria intérieurement pour que son coup d'audace porte ses fruits... Qui se préoccuperait d'une bande d'amis jouant aux dés, accompagnés de la compagne de l'un d'entre eux au sein d'une salle bondée de clients... ?
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| | Luz Weiss
Partie IRLCrédit avatar : Cadeau de Léandre !Double compte : AucunVitesse de réponse : Variable (Quelques heures à une semaine)
| | Mar 28 Jan - 20:14 | | | | - On a encore choisi la bonne place ! Ça risque pas de s’effondrer au moins ? - Non, pas de soucis, la structure est bonne… C’est du solide ! - Au moins autant que ta soupe. commenta Jehan avec un sourire en coin, tout en remuant sa cuillère dans le potage incriminé. Le tavernier haussa les épaules. - Ne sois pas médisant, tu ne l’as même pas goutée !
Il se tourna vers une silhouette, vraisemblablement féminine, presque entièrement dissimulée sous une longue cape foncée. Ses mouvements étaient rapides, presque inquiets. Il interrogea du regard la nouvelle venue avant de focaliser sur ses yeux. Quels yeux ! Il n’en avait jamais vus de pareils. L’un était foncé, vert ou bleu, il n’aurait su le dire à cette distance, l’autre était doré. Sans pouvoir l’expliquer, il en eu un frisson dans le dos… Ce n’était tout de même pas courant cette couleur !!!
Il observait la jeune fille depuis de longues secondes déjà. Peut-être que cette insistance la mit mal à l’aise puisqu’elle baissa les yeux avant de jeter un rapide coup d’œil vers la porte. Il allait perdre une cliente. Lui d’habitude si avenant, pourquoi hésitait-il à aller à l’encontre de cette jeune femme ? Et puis cette blessure à la joue, ça sentait les ennuis…
Contre toute attente, elle s’avança vers lui. Il avala sa salive bruyamment et fit quelques pas en arrière. Elle passa devant le tavernier sans même lui prêter attention et s’installa à la table des quatre amis qui avaient allégrement repris leur partie de dés. - Ah vous étiez là ! Une demi-heure que je vous cherche par cet exécrable mauvais temps !
Jehan n’avait pas remarqué la jeune fille avant qu’elle ne s’assoie à côté de lui, le forçant même à se pousser un peu pour lui laisser de la place. Qui était-elle ? En tout cas, elle ne manquait certainement pas de culot ! Tous les regards s’étaient tournés vers elle, cherchant désespérément une explication à sa venue. Elle embrassa Jehan sur la joue avant d’ajouter d’une voix douce et sensuelle : - Bonsoir toi. Vous avez commencé la partie sans moi ?
Jehan sentit la chaleur lui monter à la tête. Ses joues avaient rougi et il affichait un sourire qui laissaient voir toutes ses dents, et qui lui donnaient par la même occasion un air idiot. Il observa attentivement la jeune fille. Il la connaissait, forcément. Mais d’où ? Ah oui ! La semaine dernière, le jour où il avait (encore) un peu abusé de l’alcool après avoir signé une affaire juteuse. (oui, chaque beuverie a son excuse). Une jeune fille énamourée s’était littéralement jetée sur lui… Il réfléchit à cette possibilité un peu plus attentivement avant de se rétracter : Non, ça ne doit pas être ça, elle était moche… Et puis comment oublier un visage aussi ravissant ? Ce n’est pas possible… Les idées se mélangeaient dans son esprit mais rien de concret ne semblait en découler.
Il aperçut du coin de l’œil quatre hommes entrer dans la taverne, visiblement en colère et à la recherche de quelqu’un. C’est à ce moment qu’il comprit. Elle avait besoin de son aide ! Et son physique d’athlète l’avait certainement attirée vers lui ! Evidemment ! Il effleura l’une de ses dagues en imaginant déjà ses exploits futurs.
- Regardez comme c’est mignon, il est tout rouge ! se moqua le pirate. - C’est l’alcool de t’à’l’heure qui fait ça !!! répliqua immédiatement Jehan, comme pour se défendre. Il avait par la même occasion cessé son sourire hébété, pour se donner de la contenance. Mais il est vrai que cette jeune personne ne le laissait pas insensible.
Mieszko tendit les dés à la jeune femme : - On reprends justement une partie, à toi l’honneur ! . Il ajouta aussitôt à l’attention de Jehan : - Et tu comptes nous la présenter quand ? Jehan passa son bras autour des épaules de l’inconnue, encore dissimulée sous sa capuche. - Elle s’appelle Aemiliana, mais préfère qu’on l’appelle Millie. . Conscient que sa réponse ne suffisait pas, il ajouta : - Elle adore jouer aux dés. . A bien y repenser, il n’aurait rien du ajouter du tout. « Elle adore jouer aux dés », quelle magnifique improvisation, n’était-il pas capable de trouver meilleure explication à sa venue ?! Y’a des fois, il troquerait bien quelques pièces d’or contre des neurones tout neufs.
- Elle adore jouer aux dés ?!
Depuis que « Millie » s’était jointe au groupe, Poussin ne cessait de la fixer. Il se décida finalement à parler, avec sa grosse voix, sans jamais la quitter des yeux : - Si j’étais toi… j’me méfierais d’elle…
Pendant ce temps, l’un des quatre hommes partis à la recherche de la voleuse questionna la serveuse, lui demandant si elle n’avait pas vu entrer une jeune fille à la chevelure flamboyante.
Une femme, un homme ?, non, une femme d’âge incertain, assez carrée, extrêmement maquillée, arborant une large tignasse rousse s’avança immédiatement vers eux et leur lança d’une voix qui se voulait sensuelle : - C’est moi que vous cherchez mes tous beaux ? Ne voyant pas de désir s’inscrire sur leur visage, elle compléta sa proposition par un « j’peux vous faire un petit prix vous savez ? »
La serveuse la coupa pour répondre : - Y’a bien une fille qui est arrivée il y a quelques minutes, mais je n’ai pas vu ses cheveux. Elle est là-bas, à la table au fond de la salle. Du doigt, elle désigna la table où s’était « invitée » l’inconnue.
Les quatre furieux se dirigèrent d’un pas rapide, sans hésiter à bousculer quiconque leur barrerait le passage, vers la table que leur avait désigné la serveuse…
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| | Jehan Enguerrand
Partie IRLCrédit avatar : SpartacusDouble compte : Vitesse de réponse :
| | Sam 1 Fév - 23:15 | | | | Luz fouilla du regard les traits incertains du jeune homme qu'elle s'était débusqué par un magistrale coup de chance. Une vague inquiétude passa dans ses prunelles lorsqu'elle entendit les pas se faire plus vifs dans l'allée centrale de l'auberge et les voix s'animer d'une menace sous-jacente... Un bref instant, elle eut l'envie dévorante de le secouer. Alleeez ! Décide-toi !« Elle s’appelle Aemiliana, mais préfère qu’on l’appelle Millie. Elle adore jouer aux dés. » L'écailleuse manqua s'étouffer, rata la table de son coude et dissimula sa stupeur sous un trèès habile mouvement d'épaule séducteur. Argh. Elle se serait damnée ici même si elle ne tenait pas tant à la vie ! Les dés ? Vraiment ? Parmi toutes les idées qu'il avait eu, c'était celle-ci qu'il avait choisi d'exhiber ?! Elle retint de justesse le soupir d'agonie qui menaçait de poindre sur ses lèvres, et s'empara d'un sourire préfabriqué ab-so-lu-ment parfait.« Oui, voilà, exactement. Appelez-moi tous Millie ! » Diable, elle se sentait d'une humeur incroyablement fleurs bleues ce soir. Elle enserra la taille de... de celui-dont-on-ne-connait pas le nom d'un bras et se blottit contre lui, cambrant le dos en une délicieuse courbe. Elle n'eut pas grande difficulté à s'armer d'un air amouraché, ne manquant pas l'occasion de jeter son petit regard en coin de dragon revêche au grand bonhomme qui semblait tant douter d'elle...« On reprends justement une partie, à toi l’honneur ! » Luz perdit tout à coup toute trace d'amoureuse transie. Un immense sourire carnassier vint étirer ses lèvres, dévoilant ses dents blanches et aiguisées. Elle... ? Jouer aux dés... ? Savaient-ils seulement quel monstre ils s'apprêtaient à libérer... ?« Avec grand plaisir. » Susurra-t-elle avec un tantinet trop de malveillance sardonique pour que sa couverture de compagne ne commence pas à flancher. « Y’a bien une fille qui est arrivée il y a quelques minutes, mais je n’ai pas vu ses cheveux. Elle est là-bas, à la table au fond de la salle. » Heureusement pour le petit groupe de ses sauveurs, l'infortunée serveuse eut le don de détourner immédiatement son attention. Les dés s'effacèrent de son esprit, et elle n'eut plus bientôt que l'envie farouche d'aller mettre son poing dans la tête de cette empaffée d'employée... Mais c'était sans compter les quatre revanchards qui s'avançaient dans l'allée avec un pas digne d'une ire divine, nourrissant de toute évidence autant de colère ramassée que Luz en portait à l'égare de cette maudite serveuse.« Hé, toi là ! » Et mince. Encore une journée particulièrement non productive. Elle laissa filer un profond soupir et se redressa à demi vers son nouveau mari -adopté de force du moins. Un léger sourire effleura ses lèvres tandis qu'elle se penchait à son oreille, son souffle retraçant un « Merci » à peine audible... Elle n'était rien d'autre qu'une sombre inconnue pour lui et il avait pris la peine de jouer le jeu. Bon, certes, au vu du nombre de verres présents sur la table, il se pouvait bien que l'alcool ait eu son mot à dire dans cette histoire... Mais Luz aimait la possibilité qu'un bipède n'ait pour une fois pas été aussi indifférent qu'ils l'étaient habituellement ! Elle se releva dans un grincement de banc, les mains sur la table et un air franchement ennuyé sur le visage. Elle fit la moue et ôta sa capuche d'un gracieux mouvement. Ses mèches de cheveux se libérèrent en une fine pluie de gouttelettes, le rouge vif tranchant sur son regard bicolore si étrange...« Pour la millième fois, recouvrez la raison s'il-vous-plaît. Je n'ai vraiment, vraiment pas envie de porter la main sur mes propres associés ! Ce serait un terrible gâchis pour le commerce ! Un crime contre l'humanité ! » Elle souligna ses propos d'une grimace très expressive. Autant parler à des vaches mortes après un lavage de cerveau...« Sale... N'essaye même pas de nous entuber ! » Et voilà, c'était reparti pour un tour. Luz en aurait levé les mains au ciel si elle n'était pas si occupée à détailler les mouvements de ses adversaires. Personne ne bougeait. Dans la taverne, un silence pesant s'était installé et semblait faire vibrer l'air d'une tension palpable... Alors la dragonne attrapa le verre de celui-dont-on-ne-connait-pas-le-nom, quitte à lui ôter des mains avec une infinie douceur... Et le but cul sec sans une once de féminité. Avant de jurer en un total de cinquante-six langues différentes tout en battant l'air d'une main affolée.« Quelle... Horreur... ! Mais il y avait quoi là-dedans ?! » « Un alcool de feu », voulut préciser fort savamment le tavernier. Au lieu de quoi il fut brusquement interrompu par le cri barbare de l'un des truands qui se préparait à charger, sans doute mû par quelques gênes antiques de bovin...
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| | Luz Weiss
Partie IRLCrédit avatar : Cadeau de Léandre !Double compte : AucunVitesse de réponse : Variable (Quelques heures à une semaine)
| | Lun 3 Fév - 20:55 | | | | - Elle adore jouer aux dés. Jehan devait bien admettre qu’il n’avait pas un talent de comédien. Mais la jeune fille à ses côtés lui brouillait les sens, il avait bien du mal à réfléchir tout en gardant son air impassible. Mais déjà, son corps trahissait les diverses émotions qui bouillonnaient dans son corps : le rouge qui teintait ses joues, l’envie irrépressible de sourire niaisement, les mains qui devenaient moites. Heureusement que le talent de cette jeune fille surclassait largement le sien! Elle donnait presque des allures de véracité à son affirmation idiote. Sa manière de prendre les dés rappelait celle qu’on les drogués de se saisir de leur dose. Elle en aurait presque fait peur ! Il eut envie d’applaudir la prestation et ne pu s’empêcher sourire en la regardant effectuer son premier lancé.
Avec tout cela, il en avait presque oublié les quatre hommes qui étaient entrés dans la taverne. Il se sentait tellement bien à ses côtés... Quand il les chercha à nouveau du regard, ils se tenaient déjà devant la table. - Hé, toi là !
Il observa rapidement l’homme qui avait lancé sèchement cette phrase. Tout en muscles, avec de grandes dents. Ca devait certainement être un croisement entre un humain et un orc, ou un sanglier. Le mélange n’était pas vraiment réussi en tout cas. Son teint légèrement verdâtre lui donnait un air encore plus menaçant. La jeune femme lui susurra un « merci » à l’oreille, qui avait presque une allure d’ « adieu ». La proximité de ses lèvres lui donna des frissons dans le dos. Il voulu la retenir mais elle avait déjà quitté le banc. Quel courage de se dresser seule face à quatre mastodontes en colère ! Elle baissa sa capuche et dévoila de magnifiques cheveux rouges qui sublimaient son doux visage.
- Pour la millième fois, recouvrez la raison s'il-vous-plaît. Je n'ai vraiment, vraiment pas envie de porter la main sur mes propres associés ! Ce serait un terrible gâchis pour le commerce ! Un crime contre l'humanité ! - Sale... N'essaye même pas de nous entuber !
Les choses commençaient à se gâter. Il sortit discrètement ses deux dagues de leur fourreau. Il émanait des deux lames une étrange lumière bleutée, encore pâle. Il se souvint du moment où il les avait volées à un magicien lors de la bataille de l’eau. Ils avaient du se mettre à plusieurs pour venir à bout du vieil homme, pas très fair-play il est vrai, mais le butin en valait la peine ! Il ne comprit jamais l’enchantement qui avait été lancé sur ces lames, les couleurs variaient parfois, mais une chose et certaine : elles décuplaient ses forces. Il aimait tenir ces deux dagues, elles lui conféraient un sentiment de puissance inégalé.
Il quitta ses pensées quand il entendit la jeune femme jurer tout en s’éventant : - Quelle... Horreur... ! Mais il y avait quoi là-dedans ?! Elle avait visiblement prit son verre encore plein d’alcool de feu. Pas bonne idée. Il se souvint de la gorgée qu’il avait bue quelques instants auparavant et des sensations de brûlure qu’il avait ressenti au fond de la gorge et de l’estomac. Elle avait pourtant l’air de bien résister à cette agression liquide, bien que l’alcool doive déjà lui monter à la tête.
Le mi-homme, mi-sanglier poussa un cri féroce et sembla foncer, dans un élan de colère, vers la jeune femme, encore sous l’emprise de cet affreux alcool. Il fut stoppé net par la lame d’une des dagues de Jehan, pointée à quelques centimètres de sa gorge. - Encore un pas et c’en est fini de toi. Je te préviens tout de suite, je ne vous laisserai pas toucher à un seul de ses cheveux ! Déguerpissez au plus vite ! Il se retourna brièvement vers ses amis : - Et vous, vous attendez quoi pour lever vos grosses fesses molles de ce banc ?! Il regarda à nouveau l’homme qui se tenait au bout de sa dague, qui s’était reculé de quelques pas. Les autres restaient figés. Jehan, Mieszko, Poussin et le Pirate se tenaient maintenant aux côtés de « Millie », leur nouvelle petite protégée, et faisaient front devant les quatre intrus. Chaque camp semblait s’observer, se jauger, se dévisager.
- Quatre de chaque côté, on va bien s’amuser… constata Jehan avec un sourire en coin. Sinon, y’a une autre option, on pourrait discuter calmement…Vous allez commencer par me dire ce que vous lui voulez.
Jehan ne vit pas immédiatement le couteau qui avait été lancé en sa direction et l’évita de justesse, y laissant toutefois quelques lambeaux de chair. Son bras gauche s’était mis à saigner et le sang perlait déjà le long du membre meurtri. La bête venait de se réveiller, le regard de Jehan changea immédiatement, plus froid, plus terrifiant, il semblait n’avoir plus soif que de vengeance et de sang. Il bondit sur son adversaire et le renversa sur une table qui s’effondra dans un bruit de tonnerre, lui asséna de nombreux coups violents au visage avec le manche de ses dagues.
- Non non non, si vous voulez vous battre, c’est dehors !!!
La recommandation du tavernier n’eut aucun effet, chacun entra dans la bagarre dans une effusion de cris, de coups et de sang. Des clients quittèrent l’établissement en courant, certains par peur, d’autres profitant de l’animation pour ne pas payer leurs consommations. Quelques curieux restèrent autour des combattants, tout en gardant une distance de sécurité qu’ils jugeaient suffisante afin de satisfaire leur curiosité sans prendre trop de risques.
Un homme avec une carrure plutôt imposante se glissa derrière « Millie », l’attrapa par les épaules avant de glisser une lame sous sa gorge. Il s’écria : - Ne bougez plus, j’ai la fille !
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| | Jehan Enguerrand
Partie IRLCrédit avatar : SpartacusDouble compte : Vitesse de réponse :
| | Mer 5 Fév - 23:01 | | | | « Ne bougez plus, j’ai la fille ! »
« ... » Luz sentit qu'elle arrivait à son point de rupture. Et que l'impudent qu'elle allait se faire un plaisir de réduire en charpie de choses informes aurait la décence de ne pas se briser trop vite. Avec une lenteur morbide elle se tourna à demi vers lui, une lueur froide et métallique brûlant au fond des prunelles en un avertissement qui n'augurait rien de bon... Elle les avait laissé épancher leur violence dans la joie et la bonne humeur. Elle ne s'était pas interposée lorsque ses propres commerçants gâchaient leur potentiel à pourchasser des filles -innocentes soit dit en passant. Et maintenant voilà qu'ils gisaient dans une décadence sans fond, allant même jusqu'à se faire sacrément amochés par ses sauveteurs de dernier instant. Bon sang, mais n'étaient-ils donc pas capables de servir au moins à cela ? Même se battre dignement, cela ne rentrait pas dans leurs cordes ?! Elle nota méticuleusement dans un coin de son esprit qu'il faudrait repasser au peigne fin chaque membre du personnel... Elle ne tarderait pas à s'étouffer dans sa honte si les membres de la Confrérie des Brumes s'acharnaient à vouloir paraître aussi pathétiques !« Tu as quoi très exactement ? » fit-elle d'un ton velouté, presque un ronronnement. Un pli de colère apparut là, au coin d'un sourcil. Alors, emplie d'amour et de tendresse, Luz se laissa aller contre son si prodigieux agresseur... Et ouvrit les vannes de son pouvoir au trois quart de sa puissance. Il y eut un claquement sec dans l'air. Et tout son corps se couvrit d'électricité pure, éclairs vrombissants et désordonnés qui chargèrent l’atmosphère d'une touffeur chauffée à blanc. La silhouette du mercenaire décrivit un arc tout à fait étonnant, et tout redevint instantanément normal. Si ce n'était l'homme qui jonchait à présent le sol, un vague râle pour unique fond sonore. Tuer un prodige de la nature doté d'une pareille carrure aurait été fort dommage pour les profits de la guilde. Toute transaction nécessitait son armoire à glace qui veillait sur le bon déroulement des événements avec le regard morne et vide du surveillant désintéressé... Et l'écailleuse comptait bien remettre tout ce petit monde dans le droit chemin, dès qu'ils daigneraient entendre raison !
Elle claqua ses mains l'une contre l'autre, remit de l'ordre dans sa tenue dépenaillée sans s'occuper le moins du monde des regards posés sur elle. Qu'ils aillent tous se faire dévorer par la femme, l'homme ? Roux et cubique de cette taverne ! Elle rendait son tablier, son agacement atteignait de prodigieux sommets de n'être jamais écoutée dès qu'elle n'y mettait pas du sien ! Sauf le grand châtain aux yeux bleus. Lui, il avait su attirer son attention. Attention qui s'était décuplée en un tonnerre de curiosité dès qu'il s'était saisi de ces étranges lames luminescentes... Alors, d'un bond, il avait grimpé les échelons de son estime d'une seule et même traite. Elle le voulait, attablé là, à livrer tous ces secrets, et surtout, surtout celui de ces armes qui dispensaient un vague halo de puissance !
Une main sur la hanche, elle l'observa comme l'on évalue un objet de valeurs, un long regard de côté qui ne s'embarrassait d'aucune gêne. Il se battait avec la fougue d'un démon, ou tout du moins avec cette habileté écrasante de celui capable de se diriger en pleine bataille les yeux fermés s'il le fallait... Il avait le pied sûr, la main fébrile. Une danse brutale sans fausse note, et cette énergie contenue qu'elle sentait vibrer en lui émanait de ces deux lames... Luz avait un flair sans égal pour les artefacts rares. Et son instinct hurlait déjà depuis plusieurs minutes qu'elle se trouvait précisément face à l'une de ces œuvres d'art !
En moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, la taverne se retrouva débarrassée de son indésirable vermine. Luz s'avança vers ce qu'il restait du chef de la petite troupe, s'accroupit à hauteur de son visage d'ores et déjà tuméfié. Elle n'eut pas l'once d'un élan de pitié, son regard dur planté dans celui trouble du malfrat.« A présent, vous allez vous arrêter là. Nous avons assez joué. Et si ton supérieur désire toujours ses gains, qu'il vienne me voir en personne au quartier Général de la Confrérie des Brumes. Je me ferai un plaisir de le recevoir avec la même hospitalité... » Elle plissa les yeux et l'espace d'un instant ses prunelles vairons luisirent d'un éclat doré, un brin reptilien...« Mais vous... Vous êtes... » Son sourire prit un air avenant, et d'un doigt, elle fit mourir sa découverte sur ses lèvres.« Olà, c'est bien trop tard pour dire cela maintenant. Ayez au moins la décence d'accepter votre défaite en silence. » La dragonne se releva souplement, s'adressant à présent à celui-dont-on-ne-connait-pas-le-nom et son groupe d'amis. Elle s'inclina gracieusement face à eux, ses longues mèches flammes glissant d'une épaule en de légères boucles humides de pluie.« Je vous remercie de l'aide que vous m'avez apportée fort spontanément. Vous avez du talent et... Un équipement de bonne qualité. Aurai-je l'honneur de connaître l'identité des héros du jour ? » Et son regard braqué sur l'homme aux lames ne laissait aucun doute sur celui dont elle attendait le plus les réponses...« Je me nomme Luz. Luz Weiss. Navrée de vous avoir fait jouer cette comédie. »
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| | Luz Weiss
Partie IRLCrédit avatar : Cadeau de Léandre !Double compte : AucunVitesse de réponse : Variable (Quelques heures à une semaine)
| | Dim 9 Fév - 18:01 | | | | - Ne bougez plus, j’ai la fille !
Cette phrase semblait venue d’ailleurs tant elle semblait lointaine. Jehan était absorbé par l’odeur du sang et cette sensation de toute puissance annihilait ses autres sens. Il aimait dominer son adversaire, lire la peur dans ses yeux ou la douleur dans la crispation et les grimaces du visage. Ces quelques mots parvinrent tout de même jusqu’à son esprit enivré de violence. Il se figea et observa pendant quelques fractions de secondes l’homme qui était étendu devant lui : méconnaissable, rouge et boursoufflé. Il avait du frapper plus fort que ce qu’il ne pensait. La bête en lui avait encore prit le dessus. Il se retourna vers la voix et aperçu un homme qui tenait une lame sous la gorge de sa petite protégée. Il n’était pas habitué à protéger d’autres personnes que lui-même, et avait lamentablement échoué cette fois ci. Comment avait-il pu la laisser sans protection ? Pourquoi s’était-il lancé dans la bataille sans réfléchir ? Il regarda autour de lui et se rendit compte que tout le monde s’était figé, comme si le temps s’était arrêté. Tous attendaient les directives de l’homme qui menaçait de sa lame la gorge de la délicieuse créature qui s’était immiscée dans leurs vie quelques minutes plus tôt et qui avait déjà prit tant d’importance à leurs yeux.
Tout ce qui suivit n’avait plus aucun sens. L’homme s’envola comme une poupée de chiffon avant de retomber lourdement sur le sol avec de sévères convulsions. Une intervention divine ? Le danger avait soudainement disparu, comme par enchantement, dans une aveuglante lumière blanche électrique. Jehan eut envie d’aller la prendre dans ses bras pour s’assurer qu’elle allait bien, la rassurer et lui prouver qu’il la protégerait désormais, qu’elle n’avait plus rien à craindre maintenant. Il fit un pas en sa direction mais se ravisa. Non, Yehadiel n’avait rien avoir avec tout cela, toute cette puissance émanait d’elle, et elle seule. Il n’avait pas fait attention à ses vêtements de cuir, elle ressemblait davantage à une guerrière qu’à une jeune fille sans défense. De plus, sa soudaine froideur attestait d’une certaine habitude à affronter ce genre de situation. Elle ne prit même pas la peine de jeter un regard à l’homme qui gisait maintenant par terre.
Poussin l’observa longuement, avec un mélange d’admiration et de crainte. - Comment est-ce qu’elle a fait ça ???
De son côté, le pirate se tenait la mâchoire d’où coulait un filet de sang. - Ch’suis sûr que cette enflure m’a cassé un dent ! - Mais non, elles sont encore toutes là ! - Qu’est-ce t’en sais, t’as même pas regardé. Et puis la prochaine fois que vous comptez vous battre, je vous remercierais de me prévenir avant, histoire d’amener quelques armes avec moi, parce que là, j’ai du me battre avec une cuillère en bois !!!
Depuis quelques secondes et de manière très insistante, la jeune fille observait Jehan du coin de l’œil. Gêné, il détourna le regard. Mais quel idiot ! Pourquoi était-il impressionné par cette femme ? Pour les éclairs de tout à l’heure ? Il y avait peut-être un peu de cela, mais pas seulement, il y avait autre chose, plus fort, qu’il n’aurait su expliquer.
- Je vous remercie de l'aide que vous m'avez apportée fort spontanément. Vous avez du talent et... Un équipement de bonne qualité. Aurai-je l'honneur de connaître l'identité des héros du jour ? Je me nomme Luz. Luz Weiss. Navrée de vous avoir fait jouer cette comédie. Le pirate chuchota à l’attention de Mieszko : - Je suppose que quand elle parle d’équipement de bonne qualité, elle ne parle pas de ma cuillère en bois…
Il s’avança vers elle et annonça dans une révérence : - Antonio Féros, pour vous servir Madame. (Grrr) Il lui lança un sourire charmeur, qui n’eut certainement pas l’effet escompté à cause de sa bouche gonflée et tuméfiée. - Moi c’est Mieszko, mercenaire indépendant, enchanté. - Euh, bah moi c’est Grimoald. Mais les gens y m’appellent « Poussin », parce que ma mère m’appelait toujours « mon petit poussin ». Hihihi. Ca me va pas comme surnom hein ? - C’est ça l’origine de ton surnom ? J’savais pas, j’imaginais un truc plus marrant… - Ca vient pas de là ?
Jehan continuait à regarder dans le vague, sans dire un mot, mais il sentait le regard insistant de la jeune femme, qui attendait une réponse de sa part. - Moi c’est Jehan… finit-il par articuler. Il leva un regard froid vers elle, l’observa un court instant, voulu ajouter quelque chose mais se retint. Il se contenta d’appliquer un tissu un peu trop rêche sur sa blessure au bras pour empêcher le sang de continuer à couler.
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| | Jehan Enguerrand
Partie IRLCrédit avatar : SpartacusDouble compte : Vitesse de réponse :
| | Dim 16 Fév - 2:18 | | | | « Euh... Enchanté ? » Elle ne savait trop quoi ajouter face à ce petit groupe hétéroclite aux allures de crapules vétérans. Mis à part celui qui l'intéressait le plus, ils n'avaient en effet pas grand chose de l'apparence humaine... De nombreuses luttes les avaient sculptés d'une main experte, taillant la chair et les os comme de l'argile : c'était ainsi que se construisaient les hommes depuis la nuit des temps. Et Luz, dragonne, se demandait parfois comment leur race pouvait avoir survécu par-delà les âges avec autant de prestance invaincue. Ils étaient increvables ! Et c'était précisément cette force sous-jacente, cette puissance de tigre tapi qu'elle sentait en Jehan, un félin à l'affût derrière une apparence charnelle fort attirante. Il avait un on ne sait quoi d'enfantin, quelqu'un qui n'avait pas perdu ses rêves tout en ne sachant que trop combien le monde était cruel, brutal. Et cela semblait lui convenir au vu de la manière dont il n'hésitait pas à se battre, démolissant visages et membres comme l'on essuie la poussière d'un revers de main... Oui, il avait vraiment tout pour plaire à notre dragonne ! « Auriez-vous le temps pour une petite discussion ? Je vous ai dérangé en pleine partie de dés, reprenez-la donc. Je paye une tournée ! » Avoir les hommes par l'alcool était l'un de ses nombreux stratagèmes afin de s'assurer un public à l'écoute. Ce mot faisait un effet magique sur l'attention des autres... Surtout lorsqu'ils n'avaient pas à payer, grande messie qu'elle devenait. Luz tourna les talons en un souple effacement des hanches, et revint faire face à leur grande table de bois. Elle en tapota la surface d'un air entendu, son regard suggestif posé sur Jehan avec un air de chat indolent... Regard qui glissa avec lenteur et intérêt sur la blessure qui ceignait son bras. Ses prunelles s'étrécirent d'un léger éclat brun doré... « Ôtez-moi ce tissu, et venez me montrer votre bras, Jehan. » Et dans sa bouche ce prénom eut des accents modulés, un brin musical qui trahissait ses racines raciales étrangères... Face à sa soudaine timidité, Luz arbora un paisible sourire : « Je suis médecin, ne vous en faites pas. Je sais comment gérer ça. Surtout quand je vois comment vous traitez vos blessures, on a pas idée de régler ceci juste en étalant un tissu douteux dessus... C'est un coup à infecter la plaie ! Et croyez-moi, vous ne voulez pas que je vienne vous chercher par la peau du cou pour vous obliger à subir des soins... » Et l'écailleuse eut une grimace tout ce qu'il y avait de plus explicite. C'était un crime à son art que de laisser un bras dans un tel état ! Elle s'assit sans plus attendre, et fit signe à la serveuse affolée qui courrait en tout sens depuis quelques minutes... « Apportez-moi une bassine d'eau et de quoi nettoyer. Tout de suite. » Digne tavernier qu'il était, le gérant su s'adapter aussitôt au récent débordement d'amour et de joie qui avait littéralement explosé dans son cher établissement. Mais comme se tâter du poing et s'arracher les dents pour saluer l'autre étaient choses communes parmi les ivrognes réguliers, cela ne le changeait guère du quotidien... Un peu plus de théâtralité cette fois-ci, certes. Avec un peu trop de morceaux de dents par terre, d'accord, ce qui allait lui demander deux bonnes heures de nettoyage... Toujours est-il que la bonne dame payait une tournée, et que cela avait le don de le requinquer après une bonne dose d'adrénaline ! « Et sinon, je fais quoi des cadavres Mademoiselle ? » Luz eut un haussement de sourcil dubitatif, avant d'éloigner la question d'un geste négligeant de la main comme si cela ne pesait guère plus qu'une apparition divine d'Aile Ténébreuse au milieu d'un french cancan : « Ils se nettoieront tout seuls dès qu'ils auront repris conscience. Au pire, une bonne douche sous la pluie ne devrait pas leur faire de mal si vous avez la bonté de les porter dehors... » La pluie... Elle pouvait entendre le doux clapotement de l'eau sur les tuiles colorées, et cela lui procurait un bien fou de se sentir là, à l'intérieur, même si le toit fuyait. Du bout des doigts, elle ramassa ses mèches mouillées sur une épaule et les essora d'un mouvement gracile, enroulant ses cheveux flammes entre ses mains habiles. Sa joue rougie avait cessé de saigner, ce qui n'était pas pour lui déplaire ! « Je ne serai pas contre un nouveau verre de cet alcool de Feu les amis, toute cette agitation m'a éreintée. » Elle sortit son attirail de médecin tandis que le tavernier leur apportait de nouvelles consommations. Et tout en s'affairant d'un air faussement discret, elle s'enquit avec une innocence très mitigée : « Vos lames sont surprenantes, Jehan. Je n'en ai jamais vu de semblables... » Luz était ainsi. Elle ne passait jamais par quatre chemins quand il s'agissait de poster des questions... « Me laisserez-vous vous soigner ? » Ajouta-t-elle alors dans un semi-sourire. [Hrp : Toutes mes excuses pour ce retard impardonnable ! T.T]
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| | Luz Weiss
Partie IRLCrédit avatar : Cadeau de Léandre !Double compte : AucunVitesse de réponse : Variable (Quelques heures à une semaine)
| | Jeu 20 Fév - 19:01 | | | | - Je paye une tournée ! Ces mots sonnaient comme un carillon de fête aux oreilles des quatre joueurs de dés. Ils se délectaient déjà de la récompense comme des chiens à qui l’on tend un os. Sans plus attendre, ils s’étaient déjà tous attablés et attendaient impatiemment les délicieux breuvages, les yeux scintillants d’étoiles et de rêves. Seul Jehan restait un peu en retrait. Une question lui taraudait l’esprit : n’était-ce pas parce qu’elle devait de l’argent à ses créanciers que toute cette histoire avait commencé ? Tout bien réfléchi, c’était un plan plutôt ingénieux pour boire à l’œil… Elle offre plusieurs tournées, se fait passer pour une généreuse bienfaitrice, se rassasie à volonté et, au moment de payer, s’enfuit à toute jambes pour se réfugier dans un endroit soudainement moins hostile. Bon plan, mais dangereux quand même. Avec un joli minois comme le sien, il était certainement simple de trouver un groupe d’idiots pour la défendre… Si toutefois elle a besoin d’être défendue. Il fronça les sourcils. Les prenait-elle pour des lapins de six semaines ? Ce plan machiavélique était évident !!! Jehan se félicita pour son esprit vif et sa capacité hors normes à résoudre les énigmes… Il se ressaisit un instant : peut-être avait-il encore tout comprit de travers, ce ne serait pas la première fois… - Ôtez-moi ce tissu, et venez me montrer votre bras, Jehan.
Cette phrase le fit sortir de sa rêverie. Il leva les yeux sur elle avec l’air hébété de ceux qui viennent de se réveiller. Heureusement, la jeune femme interpréta cette mimique non pas comme de la stupidité mais plutôt comme une crainte ou un doute concernant ses propres compétences. Elle se sentit obligée d’ajouter : - Je suis médecin, ne vous en faites pas. Je sais comment gérer ça. Surtout quand je vois comment vous traitez vos blessures, on a pas idée de régler ceci juste en étalant un tissu douteux dessus... C'est un coup à infecter la plaie ! Et croyez-moi, vous ne voulez pas que je vienne vous chercher par la peau du cou pour vous obliger à subir des soins...
Il observa son bras et le bout de tissu hybride qu’il frottait dessus depuis quelques minutes. C’est vrai qu’il n’avait pas l’air de première fraîcheur… Déjà la couleur : un beige virant au marron par endroits. Il aurait pu faire illusion, en supposant que la couleur était originelle, mais les nombreuses taches qui le parsemaient démontaient immédiatement cette option.
Il regarda autour de lui et se contenta de répondre : - Je pense que d’autres en ont encore plus besoin que moi… Elle ne prêta même pas attention à cette remarque, fit signe à la serveuse et lui demanda d’apporter une bassine d’eau et le nécessaire pour nettoyer la plaie. Jehan regarda l’homme encore à terre, le visage tuméfié, qui poussait un râle à travers les orifices que lui laissaient ses dents manquantes… C’est vrai qu’il n’est pas aisé de recoller des dents… Il eut un léger sourire lorsqu’il imagina les prouesses de cette femme médecin : et si elle décidait de lui recoller les dents de travers ? Bon là, il divague… et puis il faudrait une vraiment bonne colle.
En tout cas, cette femme était vraiment surprenante. Elle ne témoigna aucune marque de compassion, de sympathie ou d’inquiétude pour les quatre hommes vaincus. Elle aurait pu s’en débarrasser comme d’une assiette cassée ou un bout de jambon périmé. A ce moment précis, rien ne semblait plus pouvoir la toucher ou l’atteindre. Toute cette violence devait faire partie de son quotidien… Il l’observa un instant et eut envie de pouvoir percer chacun de ses secrets d’un simple regard.
- Je ne serai pas contre un nouveau verre de cet alcool de Feu les amis, toute cette agitation m'a éreintée. Chaque visage se tourna vers elle, les yeux écarquillés, la mine dépitée. Là, c’est certain, elle était vraiment différente de toutes celles qu’il avait rencontré. Qui pouvait désirer, de son plein gré, sans aucune contrainte, sans même avoir lancé un défi, reprendre de cet alcool de feu ?
Profitant que Luz soit occupée à sortir son matériel de médecin, Jehan lança des signaux au tavernier qui s’avançait en leur direction avec sa jolie bouteille aux teintes rouges. Les « non » exécutés avec le doigt et la tête, les gestes de la main qui peuvent aisément se traduire par « retourne dans ta cuisine », n’eurent pas raison du joyeux commerçant. Il déposa l’alcool sur la table et leur servit à chacun un verre.
- Vos lames sont surprenantes, Jehan. Je n'en ai jamais vu de semblables... Jehan pensa avoir enfin résolu toute l’énigme… Elle ne cherchait pas à se remplir le gosier d’alcool gratuitement, elle voulait simplement s’enfuir avec les deux dagues - qui devraient bien se revendre au marché noir. Par contre, quelle franchise ! C’est une joueuse apparemment… Et bien on va jouer ma petite… - Me laisserez-vous vous soigner ? - Euh… oui bien sûr… Il s’assit aux côtés de la jeune femme et lui présenta son bras qui s’était remis à saigner, gardant un œil sur ses armes. Elle commença à désinfecter la plaie. Le picotement de la préparation le fit sursauter légèrement : lui qui voulait passer pour un homme dur qui ne connaissait pas la douleur, c'est raté ! Il décida de couper court à toute moquerie éventuelle : - J’ai obtenu ces armes il y a quelques années dans le royaume de feu… Et si elles émettent ce halo lumineux, c’est parce qu’un puissant magicien les a enchantées… - Tu veux dire qu’un sorcier les a envoutées plutôt. Non mais c’est vrai ! Vous avez déjà essayé de prendre ces machins en mains ? A leur contact, on a tout le corps qui se tord… et puis il faut se souvenir que le gars ne te les a pas offertes de gaité de cœur, tu ne sais même pas quels sorts il a jeté dessus !!! - C’est vrai qu’y’a un truc bizarre avec ces dagues, j’pourrais pas dire quoi. - Elles sont fantastiques au contraire, vous ne pourrez pas comprendre tant que vous ne vous serez pas battus contre un ennemi puissant... C’est seulement dans cette situation qu’elles se révèlent. - Bah tu me les donnerais, j’en voudrais même pas. - Ca tombe bien, je ne te les donne pas !
Jehan posa un regard attendri sur Luz qui commençait à confectionner un bandage. Il n’avait pas l’habitude que quelqu’un s’occupe de lui et cette situation le déstabilisait quelque peu. Il redevenait le petit garçon fragile qui s’était égratigné le genou en rentrant de l’école et qu’une voisine soignait avec une douceur maternelle. Mais était-ce vraiment cette situation qui le déstabilisait ? Ou bien elle ? Elle avait un charme fou, et il se sentait irrémédiablement attiré par elle. Il plongea le regard dans le sien : - Elles vous intéressent ? Vous seriez prête à y mettre quel prix ? - Rien du tout. - C’est pas à toi que je parle !
Poussin se resservit un verre d’alcool après avoir englouti le précédent. - Vous buvez pas les gars ? C’est offert de bon cœur pourtant, et puis ça se fait pas de refuser des cadeaux… s’adressant à Luz : Au départ je vous aimais pas beaucoup, mais en fait, vous être une chouette dame ! (tout bas) - "chouette dame" ... j’espère qu’il est pas en train de draguer là… - Au fait, vous nous avez pas dit, comment vous avez fait pour projeter l’autre gars dans les airs tout à l’heure ??? C'était trop fort!
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| | Jehan Enguerrand
Partie IRLCrédit avatar : SpartacusDouble compte : Vitesse de réponse :
| | Lun 24 Fév - 0:53 | | | | « Elles vous intéressent ? Vous seriez prête à y mettre quel prix ? » Luz eut un sourire discret de prédateur aux aguets. Elle profita de la visible inattention de son patient pour le piquer rapidement d'une aiguille, s'attelant à la tâche complexe que représentaient plusieurs points de suture... Désinfecter la plaie, s'assurer qu'elle ne se rouvrirait pas et la protéger d'un bandage propre, étaient choses quotidiennes pour elle. Elle songea brièvement à l'idée de se faire rémunérer pour ses services un de ces jours, tant il lui semblait passer les trois quarts de son temps à sauver divers héros partout où elle mettait les pieds... Était-ce une manie de se blesser en sa présence... ? Un excellent moyen de faire fortune avec une fulgurance plus que douteuse, quoi qu'il en soit ! « Non, vous n'y êtes pas. » Et elle eut un infime mouvement de tête, une négation du visage toujours armé de son sourire indétrônable, tout en dents blanches et en charme féminin... « Pas « elles », « vous ». Vous êtes celui qui m'intéresse Jehan. Sans vous, ces lames ne sont guère plus que des cures dents intransportables... Où se situerait alors leur potentiel ? » Elle se pencha doucement, coupa le fil restant du bout des dents. Elle passa la pulpe de son pouce sur le résultat afin d'en vérifier la tenue, avec ce on-ne-savait-quoi de délicat, doigts fins de chirurgien... « La réponse est rapide à deviner. Leur potentiel se situe dans les mains qui les manient, ce bras armé que « vous » détenez, Jehan. Et aux dires de vos amis, ce n'est pas chose commune que de maîtriser ces pouvoirs renfermés... » Elle déroula le doux tissu du bandage entre ses mains, appliqua la bande sur la peau blessée de son interlocuteur. Pas un seul instant elle n'avait relevé les yeux vers lui, toute entière concentrée sur sa tâche, ce travail qu'elle effectuait machinalement et néanmoins paradoxalement en toute conscience. « Au départ je vous aimais pas beaucoup, mais en fait, vous être une chouette dame ! » … Et certes pas coupée du monde, puisque Luz eut un rire tout à fait spontané à cette remarque, acceptant de bon cœur ce semblant de compliment ! L'écailleuse jeta donc un rapide regard à Poussin, une étincelle amusée dans les prunelles : « C'est réciproque. La prochaine fois qu'une demoiselle accourt et semble soudain faire un drôle de manège, essayez de ne pas ressembler à un lycan affamé en face d'un poulet rôti ! Sait-on jamais qu'elle ait besoin d'aide... » « Au fait, vous nous avez pas dit, comment vous avez fait pour projeter l’autre gars dans les airs tout à l’heure ??? C'était trop fort ! » Luz acheva là son difficile travail de soin, plaçant la touche finale à son bandage d'un joli nœud fait à l'aide d'un bout du tissu déchiré. Elle eut un claquement de langue satisfait et rangea ses affaires -onguent, aiguille et fils précieux... Alors répondit-elle seulement, prenant garde à lever lentement ses mains à hauteur de ses yeux, bien en vue et au su de tous. Elle ne savait que trop combien ils étaient capables de réagir vite à une sourde menace, et elle n'avait pas la moindre envie de finir empalée sur l'une des lames de Jehan dans un excès de sang chaud... Une douce lueur blanche grésilla entre ses doigts, traçant une toile chaotique et changeante sur ses mains, éclairs vrombissants qui courraient sur sa peau sans la mordre en une multitude de tons allant du rouge au bleu chauffé à blanc... « Je maîtrise l'électricité sous toutes ses formes. La foudre, plus couramment appelée. Cela réagit très bien au contact d'un corps vivants, du métal ou d'un liquide réceptif. » Elle lia ses doigts les uns aux autres, forma un creux de ses mains comme si d'une caresse, elle modelait cette énergie impétueuse selon son bon vouloir. Elle tressa une sphère électrique, la montra à l'assemblée dans l'écrin de sa paume. « J'essaye d'en faire quelque chose d'utile, notamment lorsque je me fais sauvagement attaquer par une bande de sagouins... » Luz ne remarqua qu'alors le regard intéressé de Poussin. Retenant un rire, elle brisa la sphère entre ses doigts, et attrapa le verre laissé sur la table par l'aubergiste à son intention. « Je peux heureusement en maîtriser à peu près parfaitement l'afflux, ce qui fait que je ne fais pas systématiquement sauter tout ce que je touche... Mais en temps d'orage, c'est plus délicat. » Elle clôt ici la démonstration de son don, espérant simplement que cela suffise à leur faire comprendre qu'elle n'était pas une ennemie... Le partage d'un secret n'était-il pas les prémices de la confiance accordée ? Luz retourna son attention sur Jehan, braquant cette fois-ci sur lui tous les feux de son regard. D'une voix lente, presque hésitante, elle aborda enfin le sujet qui lui tenait tant à cœur : « Dîtes-moi... Connaissez-vous une organisation du nom de Confrérie des Brumes ? Que savez-vous d'elle ? »
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| | Luz Weiss
Partie IRLCrédit avatar : Cadeau de Léandre !Double compte : AucunVitesse de réponse : Variable (Quelques heures à une semaine)
| | Lun 10 Mar - 21:37 | | | | La jeune femme commença à faire démonstration de ses pouvoirs. Elle modelait l’électricité comme un boulanger pétrit sa pâte, cela paraissait simple et extraordinaire à la fois. Les quatre hommes restèrent estomaqués devant de telles prouesses, tout comme les autres clients de la taverne qui gardaient les yeux rivés sur le globe lumineux.
Poussin restait ébahi et attendait avec impatience qu’elle fabrique une autre forme, pourquoi pas un bateau, un petit chien rigolo ou un haricot géant ?
Plus sceptique, le pirate cherchait le truc caché derrière cette performance, parce qu’il y avait forcément un truc, ce genre de pouvoir n’existe pas ! Il tentait de visualiser des objets dissimulés dans ses manches ou des fils invisibles… Mais apparemment, il avait affaire avec une professionnelle !
Mieszko s’étonnait qu’une aussi jeune femme soit capable de maîtriser un élément aussi immatériel que l’électricité. Il avait déjà vu faire dans une arrière-boutique, mais l’homme n’avait pas de telles facilités, la tâche lui demandait beaucoup de concentration et le résultat n’était pas toujours probant. Il maîtrisait l’élément de manière très aléatoire, comme l’attestaient ses mains et ses avant-bras marqués par de multiples cicatrices et brûlures.
Jehan observait attentivement la jeune femme et admirait sa faculté à créer des arcs électriques à partir de molécules d’air. Si elle était capable d’une telle prouesse avec l’air, peut-être en était-elle également capable avec l’eau. Cette perspective lui faisait froid dans le dos : n’importe quel individu pourrait devenir un pantin entre ses mains. Il se rassura en se disant que cette incroyable force venait peut-être simplement de son corps, sans faire appel à d’autres éléments. Mais il en était certain, cette démonstration ne montrait qu’un infime partie de ses pouvoirs, elle cachait quelque chose de beaucoup plus grand, de beaucoup plus puissant… Ce petit jeu semblait trop simple pour elle.
Ses yeux… il en avait déjà vu de semblables, il y a quelques années. Des yeux de dragon… Jehan n’en avait croisé qu’un seul au cours de sa vie. Il se souvint de sa gigantesque envergure et surtout de son incroyable puissance ; il s’étonna même que Terra eut pu enfanter de si terrifiantes créatures. Mais, aussi incroyable que cela puisse paraître, au début, le dragon avait une apparence humaine… Se pourrait-il qu’elle en soit un ?
- Je peux heureusement en maîtriser à peu près parfaitement l'afflux, ce qui fait que je ne fais pas systématiquement sauter tout ce que je touche... Mais en temps d'orage, c'est plus délicat.
Cette phrase fit sortir Jehan de sa rêvasserie. Poussin, quant-à-lui, applaudissait bruyamment la prestation.
- Bravoooooooo ! Vous pouvez recommencer ? J’aime bien ! Y’s’passe quoi quand y’a d’l’orage ? Ca explose ?
Luz s’était retournée vers Jehan en lui demandant s’il connaissait la confrérie des brumes. Quelle étrange coïncidence, savait-elle qu’il en faisait partie depuis presque un an ? Il s’était promis de ne pas faire vent de cette information… et de ne rien dévoiler sur cette organisation secrète… Mais il se rendit compte que lui-même en ignorait beaucoup de choses. Il s’était contenté de quelques rencontres avec son contact, dans le cadre du financement d’une campagne archéologique à Foam. Rien de plus.
- Pourquoi cette question ? Vous êtes recruteuse ?
Il plongea son regard dans celui de la jeune femme avant d’ajouter : - De toute façon, que feriez-vous d’un tueur de dragons dans une organisation comme celle-ci?
Il souhaitait observer sa réaction, comprendre s’il avait vu juste, s’il avait su percer son secret ou s’il s’était encore fait des idées…
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| | Jehan Enguerrand
Partie IRLCrédit avatar : SpartacusDouble compte : Vitesse de réponse :
| | Dim 16 Mar - 1:02 | | | | La remarque de Poussin parvint à lui arracher un énième sourire. Elle était surprise de constater que pareille carrure pouvait accueillir esprit si candide, si enfantin et apte à s'enchanter de tout – des bagarres entre hommes comme des petits tours de passe-passe électrique ! Ce groupe était bien disparate pour une vieille bande d'amis. Comment diable faisaient-ils tous pour s'entendre et ne pas diverger constamment d'opinion aussi bien que sur les récompenses à se répartir lors de leurs conquêtes... ? Il y avait deux solutions pour ce faire. Soit la magie du Saint Yehadiel fonctionnait, une prouesse d'entente humaine, et c'est dire si l'être humain n'était pas connu pour être ouvert d'esprit et enclin à l'ordre... Soit ils étaient sous la direction d'un chef. L'un d'entre eux dont le charisme et l'autorité s'imposaient naturellement sur le caractère des autres, et parvenaient à les assagir lorsqu'il le fallait... Et Luz n'avait pas grand mal à deviner qui devait tenir ce rôle. A sa connaissance, il n'y en avait qu'un seul qui recelait réellement de potentiel caché, un dont la force ne cessait de la surprendre. Elle eut un claquement de langue appréciateur à cette pensée, car cela prouvait décidément à quel point son instinct était infaillible lorsqu'il s'agissait de déceler les pièces rares de ce monde ! « Ah ah non, pas d'inquiétude ! Il n'y aura pas d'explosion aujourd'hui, même si ce sacré temps empire et se transforme en orage de fin du monde... » fit-elle, tout en désignant d'un geste amusé les vitres ruisselantes de l'auberge. « En revanche, ma maîtrise perd quasiment toute prise sur mon pouvoir dès que l'air est chargé d'électricité statique. Cela attire naturellement mon énergie, et cela provoque des réactions non négligeables... » Face à la mimique d'incompréhension qui flottait sur le visage de Poussin, Luz crut bon de préciser davantage : « Pour faire plus clair, imagine-toi devoir tenir de l'eau dans le creux de tes mains. Si tu ne serres pas assez, cela ruisselle tout de même entre tes doigts malgré tes efforts. » C'était un peu l'image qu'elle en avait du moins. Et ce, sans parler non plus du fait qu'elle perdait également tout contrôle lorsque ses émotions passaient certains caps... Mais ceci, ils n'avaient pas encore besoin de le savoir. Outre le fait qu'elle ne désirait pas griller toutes ses cartes dès la première rencontre, elle ne savait trop où placer Jehan à l'heure actuelle sur son échelle de confiance : il avait toutes les apparences d'un homme bon vivant, avec quelques degrés d'alcool dans le sang. Néanmoins, Luz le soupçonnait fortement de cacher sa véritable intelligence et sa vivacité d'esprit sous des faux airs de rustre... Preuve en était la manière dont il s'était extrêmement vite adapté au combat, déjà armé en moins d'une fraction de seconde lorsque les sbires de la Confrérie des Brumes s'en étaient pris à elle. Un homme ne possédait pas des réflexes pareils sans être alerte et parfaitement bien entraîné. « Pourquoi cette question ? Vous êtes recruteuse ? » Luz s'aperçut alors seulement qu'elle dévisageait Jehan depuis bien quelques poignées de seconde. Oh bien sûr, elle avait entendu sa question ! Et c'était précisément le type de phrases qu'il prononçait et qui contribuait à la faire tant douter de ce qu'il pensait réellement... Mais, trop absorbée par ses pensées et l'étude des émotions qui se lisaient sur son visage, elle n'avait guère encore songé à une alternative à lui répondre. « De toute façon, que feriez-vous d’un tueur de dragons dans une organisation comme celle-ci? » Son regard vairon dérapa sensiblement des lames de Jehan jusqu'à son visage. A peine un sursaut, un infime frisson qui s'était déjà évanoui dans les airs comme s'il n'avait jamais existé, si tôt apparu, si tôt disparu. Et dans ses yeux, plus rien ne laissait soupçonner cette micro fraction de seconde où son corps s'était tendu, soigneusement allumé d'une étincelle sceptique tout ce qu'il y avait de plus banale... Elle posa son coude sur la table, et vint négligemment appuyer son menton dans le creux de sa main. « Un tueur de dragons, voyez-vous ça ! J'espère que ce ne sont pas des vantardises, ces lézards sont de sacrés bestiaux qui se revendent à prix d'or sur le marché... Vous auriez une preuve à me fournir ? » Un imperturbable sourire vint étirer ses lèvres, impossible à traduire. « Si je disais être en effet une recruteuse, que me répondriez-vous ? Rendez-vous compte, ce n'est pas tous les jours que l'on a l'occasion d'embaucher un chasseur de dragons ! » Et Luz prononça les derniers mots d'une intonation parfaitement goguenarde, les guillemets taquins quasiment palpable dans sa voix. Disait-il vrai ? Était-ce une ruse pour la débusquer ? Une coïncidence ? S'il était réellement tueur de dragons cela risquait fort de poser problème. Si tant est qu'il comprenait qui elle était et tentait malgré tout d'attaquer... Sous la table, la dragonne décroisa subtilement les jambes, prête à se mettre en mouvement à la moindre esquisse de geste brusque de la part de Jehan...
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| | Luz Weiss
Partie IRLCrédit avatar : Cadeau de Léandre !Double compte : AucunVitesse de réponse : Variable (Quelques heures à une semaine)
| | Lun 17 Mar - 20:57 | | | | Quand il se prétendit chasseur de dragons, Jehan ne décela aucun sentiment de crainte ou d’angoisse dans le regard de la jeune femme, juste un peu de scepticisme peut-être. Rien d’anormal en fin de compte. Le verdict était sans appel : il s’était encore trompé dans son analyse. Mais cet iris doré était si particulier…
A bien y réfléchir, même s’il avait vraiment affaire à une dragonne, aurait-elle peur de lui ? Il serait prétentieux d’affirmer que oui. Que pourrait-il faire, pauvre humain, face à cette créature gigantesque ? Rien que si elle se transformait en dragon, là, maintenant, on s’amuserait encore une semaine après à gratter les restes du petit Jehan sur les murs défoncés de la taverne !
Pourtant, les dragons n’étaient pas invincibles, pour preuve, ils en avaient abattu un quand il était encore dans l’armée d’Aile Ténébreuse. Mais son équipe de l’époque était autrement plus puissante que l’actuelle : un avatar des ténèbres, un béhémot, deux elfes noirs, un élémental de feu et une dizaine de mercenaires surentraînés. Finalement, lui n’avait que très peu contribué à cette victoire finale, il s’était contenté de lancer des flèches empoisonnées dans le ventre de l’animal… Mais vu la taille de la bestiole, au mieux, ça lui aurait collé une bonne diarrhée. (Mieux valait ne pas trop rester en dessous d’ailleurs)
- Un tueur de dragons, voyez-vous ça ! J'espère que ce ne sont pas des vantardises, ces lézards sont de sacrés bestiaux qui se revendent à prix d'or sur le marché... Vous auriez une preuve à me fournir ?
Elle n’avait pas l’air de croire une seule de ses paroles… Et elle ne faisait pas tout-à-fait fausse route. Mais il suffisait de modeler la vérité à son avantage pour la rendre plus admirable… - Tu veux des preuves? (Oui, maintenant qu’ils échangeaient depuis un bon quart d’heure, il avait décidé de la tutoyer) Il me reste deux dents et quelques écailles à la maison, j’ai vendu le reste. Par contre, j’avoue ne pas les transporter tous les jours avec moi… Mais je peux t’inviter chez moi pour voir ces trésors si tu veux… lui lança-t-il avec un sourire charmeur un peu trop préfabriqué.
- Si je disais être en effet une recruteuse, que me répondriez-vous ? Rendez-vous compte, ce n'est pas tous les jours que l'on a l'occasion d'embaucher un chasseur de dragons ! Il se sentit flatté de l’intérêt qu’elle lui portrait avant de comprendre que ses paroles étaient ironiques. Elle ne croyait vraisemblablement pas un traitre mot de ce qu’il avançait. Il décida de continuer le jeu encore un petit instant avant d’être totalement à court d’arguments.
Il la dévisagea du regard, et, sans la quitter des yeux, ajouta : - Le dernier dragon que j’ai rencontré avait le même regard que toi… Assez caractéristique non ?
Jehan se resservi un verre et l’avala d’une traite. - Pour moi, le dragon symbolise la force ultime, c’est l’adversaire le plus puissant que Terra ait créé. C’est ça qui est excitant… La tension que l’on a quand on sait que sa vie ne tient plus qu’à un fil… Dommage que certains aient des pensées trop humanistes, comme l’amour, ça les rend terriblement faibles. Il en faisait un peu trop, mais il mettrait tout ça sur le compte de l’alcool.
Pressé de changer de sujet, il ajouta : - Et toi, pourquoi as-tu rejoint la confrérie ?
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| | Jehan Enguerrand
Partie IRLCrédit avatar : SpartacusDouble compte : Vitesse de réponse :
| | Lun 24 Mar - 19:26 | | | | « Le dernier dragon que j’ai rencontré avait le même regard que toi… Assez caractéristique non ? » Luz eut un infime plissement des yeux. Ses prunelles s'étrécirent et son sourire découvrit ses dents en une indicible mimique... Ah, qu'aurait-elle donné pour posséder des iris semblables, communes à toutes les autres ! Ce décalage de couleur était un sérieux handicap à son anonymat, et toujours les badauds la dévisageaient d'un regard singulier, un brin de travers... Si ses souvenirs étaient bons, cela n'avait pas manqué sur le tavernier de cette auberge. Luz s'y était pourtant habituée, mais ce n'était pas pour autant qu'elle n'avait guère conscience de cette profonde faiblesse de fabrication sur son masque... Le menton toujours dans sa main, ses doigts vinrent tapoter ses lèvres et elle fit mine de lui répondre avec une évidente nuance d'amusement : « Figure-toi qu'un jour j'ai déjà croisé un néphilim qui avait également les yeux vairons... Et lui n'était pas un dragon, je puis te l'assurer. » Plumes et écailles n'avaient aucune espèce d'affinité. Néanmoins, si Jehan était aussi intelligent qu'elle le supposait, sans doute repérerait-il la formulation de sa phrase... Son « Et lui » avait tous les tons du « Moi en revanche, je suis bien un dragon » ! … Et c'est ici que Luz réalisa que le tu lui était venu aussi aisément qu'à lui. Oui, après tout hein, quand on s'est fait passer pour la petite amie amourachée du chef, cela renforce les liens... ! « … Dommage que certains aient des pensées trop humanistes, comme l’amour, ça les rend terriblement faibles. » La dragonne ne put retenir le rire que provoqua sa remarque. Avant même qu'elle ne s'en soit rendue compte son corps s'était décontracté, avait oublié toute mesure de prudence. Ce Jehan lui était décidément bien trop sympathique ! Ils avaient les mêmes pensées philosophiques après quatre verres d'alcool bien pesés... Elle se laissa aller contre le dossier de sa chaise, essuya une larme de rire au coin de ses yeux. « Bon sang, si tu savais que le dragon en face ne pense qu'à aller se recoucher fissa, le combat que tu t'imagines te paraîtrait tout de suite moins glorieux ! » Et c'est dire si ces boîtes de conserve humaines étaient énervantes, à toujours vous tourner autour avec leurs bruyants attirails ! Les dragons aussi avaient leurs occupations, et ne passaient pas leur vie à attendre le preux chevalier qui viendrait dérober leur précieux trésor... « Ah l'amour... Tu aimes quelqu'un ? Parce que tes propos sentent le vécu ! Cela a au moins le mérite de créer les grandes causes : regarde, j'aime le savoir. Et me voilà donc dans la Confrérie des Brumes. » Bon d'accord, sa logique déjà inexistante commençait à lui faire cruellement défaut après deux verres d'alcool de Feu à vous réveiller un mort... Un troisième et elle ne répondait plus de rien ! « Et toi, pourquoi as-tu rejoint la confrérie ? » Luz ouvrit de grands yeux ronds surpris. Alors, tout à fait spontanément dans cette espèce d'honnêteté qui la prenait parfois, elle lui répondit du tac au tac : « Je ne l'ai pas rejointe, puisque j'en suis la fondatrice ! » Un moment d'égarement passa. Et la dragonne crut bon d'ajouter dans une tentative dérisoire de détourner leur attention : « … Et toi ? »
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| | Luz Weiss
Partie IRLCrédit avatar : Cadeau de Léandre !Double compte : AucunVitesse de réponse : Variable (Quelques heures à une semaine)
| | Ven 4 Avr - 20:23 | | | | Si c’était une dragonne, elle cachait décidemment bien son jeu. Une tournure de phrase de la jeune femme aurait pu relancer le débat, mais il décida de ne pas y prêter trop attention, surtout qu’il ne savait plus trop pourquoi il la testait ainsi. Il aimait sa présence et son sourire égayait cette table, au moins autant que cet alcool de feu.
- Ah l'amour... Tu aimes quelqu'un ? Parce que tes propos sentent le vécu !
Les nombreux verres aidant, Jehan éclata de rire.
- Je parlais surtout du dragon… parce que, oui, ces grosses bestioles sont capables de sentiments ! Mais effectivement, moi aussi je fais partie des personnes sur qui c’est tombé ! Et qu’est-ce qu’on peut être bête quand on est amoureux ! J’m’étais mis à écrire des chansons avec des rimes alambiquées… Et puisque je suis un bien piètre chanteur et que certaines rimes étaient un peu trop évocatrices, mon magnifique récital n’a pas eu tout à fait l’effet escompté ! Heureusement qu’elle n’avait pas de fruits et légumes à portée de main, elle m’aurait transformé en pot-au-feu!
Elle leur confia avoir rejoint la confrérie des brumes par amour du savoir… Il ne s’agissait pas vraiment du même type d’amour mais ils acceptèrent cette réponse sans ronchonner. De toute manière, aucun n’avait l’esprit suffisamment clair pour contester et demander quelques détails un peu plus croustillants sur une éventuelle vie amoureuse. Une aussi jolie femme devait compter de très nombreux prétendants, certains avaient certainement touché son cœur…
Jehan avait lui aussi rejoint cette organisation il y avait un an. Par amour du savoir ? Pas vraiment… Bien évidemment, découvrir les mystères de ce monde, comprendre l’environnement dans lequel il évoluait lui serait bénéfique, plaisant tout du moins. En plus du réseau que la confrérie des brumes lui apportait, c’était surtout une échappatoire, l’occasion de se donner bonne conscience tout en continuant à faire ce pourquoi il était fait : l’économie souterraine, en restant caché dans le noir et les profondeurs de son âme. Si le savoir pouvait l’éclairer, ne serait-ce qu’un peu, pourrait-on considérer cette avancée comme une petite victoire ?
Il la questionna sur les motivations de la jeune femme à rejoindre cette organisation et la réponse fut étonnante. Elle déclarait en être la fondatrice ! - Ton nom me disait quelque chose, je comprends mieux maintenant... Ca m’étonne simplement qu’une femme aussi jeune ait pu créer une telle structure…Et ça ne te dérange pas de côtoyer les plus viles créatures, de tolérer, voire d’encourager leurs plus sombres travers, tout ça pour de l’argent et de la connaissance ?
Il l’observa un instant, pour voir si sa question la déstabilisait. Il ajouta :
- En tout cas, c’est pour moi un très grand honneur de te rencontrer. Que la fondatrice de cette grande organisation cherche elle-même à me faire rejoindre ses rangs me touche beaucoup, mais ne te donne pas toute cette peine : j’ai intégré la confrérie des brumes il y a presque un an maintenant. - Et nous aussi indirectement vu qu’on travaille avec Jehan ! C’est bien hein ? On fait partie de la même famille alors ! - Tu pourras effectivement compter sur nous quatre si besoin. J’ai juste une petite question, peut-être indiscrète : depuis la création de cette organisation, as-tu réussi à trouver des réponses à tes interrogations?
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| | Jehan Enguerrand
Partie IRLCrédit avatar : SpartacusDouble compte : Vitesse de réponse :
| | Sam 5 Avr - 18:46 | | | | « Je parlais surtout du dragon… Parce que, oui, ces grosses bestioles sont capables de sentiments ! » Une rougeur qui n'avait rien à envier à ses émotions était apparue sur ses joues, conséquence directe de l'alcool. Elle se sentit prise d'une chaleur intérieure qu'elle ne savait contrer, d'autant plus engourdie par les propos que venait de prononcer Jehan, bien plus concernée qu'elle ne l'aurait jamais avoué... Des sentiments hein. Quelles foutaises sorties de contes pour enfant ! Les dragons étaient forts, vifs, inébranlables ! Et pourtant... Pourtant elle ne pouvait s'empêcher de ressasser l'image d'une personne en particulier chaque fois que son maudit cerveau s'obstinait à se rappeler les paroles de Jehan. Sentiments... Il allait en entendre parler de ses sentiments ! « Tavernier, servez-moi un autre verre ! » Elle s'empara du verre qu'on lui tendait, le but d'une traite, les sourcils froncés sur une indicible frustration. Elle reposa le contenant avec un tantinet trop de force pour le pauvre bois de la table, et une nouvelle rougeur regagna son visage. Quel étrange bande de joyeux lurons ils faisaient. Parfois, le hasard contribuait à faire bien les choses... Même si c'était rare. « Ça m’étonne simplement qu’une femme aussi jeune ait pu créer une telle structure…Et ça ne te dérange pas de côtoyer les plus viles créatures, de tolérer, voire d’encourager leurs plus sombres travers, tout ça pour de l’argent et de la connaissance ? » L'ivresse aidant, ainsi que la perspective de lui arracher l'un de ses couplets fleuris et évocateurs plus tard dans la soirée, Luz ne se fit pas prier pour changer de tactique et miser sur une nouvelle sorte d'honnêteté. Peu lui importait qu'il soit réellement un chasseur de dragons. Peu lui importait que cette taverne se retrouve prise entre quatre feux, un combat titanesque qui l'opposerait elle à ce groupe d'amis... De toute manière ils étaient tous assez éméchés pour que cela n'ait guère plus de dommages collatéraux qu'une risque de rue entre ivrognes ! Elle se redressa subitement, manquant d'envoyer valser sa chaise en arrière. Elle posa alors assez brutalement ses mains sur la surface de la table, sensiblement penchée en un air un brin provoquant, visiblement piquée au vif : « Femme aussi jeune, femme aussi jeune... Sais-tu au moins quel âge j'ai, Monsieur le chasseur de dragons ? J'ai plus de cinq cent ans et toujours toutes mes dents, donc un peu de respect pour tes ancêtres écailleux je te prie ! » Il y avait très peu de remarques capables de la vexer aussi vite que celles sur son âge ou son appartenance au sexe féminin... Ah dieu, qu'elle avait entendu toutes ces paroles acerbes et moqueuses sur le fait qu'une femme ne pouvait décemment diriger une organisation pareille, qu'elle paraissait bien trop jeune pour réussir l'once d'une transaction ? Que n'avait-elle pas dû faire pour se battre dans ce milieu exclusivement masculin, dérouillant tour à tour quiconque doutait de ses facultés et de sa dureté en affaire... ! Si à présent son règne était clarifié et accepté par la grande majorité, les nouveaux venus faisaient régulièrement l'erreur impardonnable de la sous-estimer. Et comme Luz avait un caractère de cochon couplé à celui d'un vieux nain rabougri, elle n'avait que trop tendance à plonger jusqu'au cou dans la provocation, jouant sans vergogne le jeu de son détracteur. Elle ôta ses mains de la table, vint taper son poing dans la paume de sa main à plusieurs reprises pour asseoir son propos, un air mi-sérieux mi-ivre sur le visage : « Je suis un dragon pardi ! J'abandonne, d'accord, mais là c'est assez. Bientôt tu vas me dire que je ressemble trop à une innocente jeune fille pour évoluer dans un monde de goujats violents ? Tu veux que je te fasse tâter de ma propre violence peut-être ? J'ai grandi dans ce milieu moi Monsieur, je n'ai aucun, aucuun scrupule ! » Elle leva un doigt vers le plafond, se saisit d'une mimique docte et fort intellectuelle : « La connaissance n'a pas de prix. Pour tout le reste il y a la Confrérie des Brumes. Si pour savoir je dois déblayer la place, alors grand bien m'en fasse ! » Luz croisa les bras sous sa poitrine, le menton un brin relevé en signe de défiance. Maintenant qu'ils connaissaient sa véritable identité, allaient-ils se décider à la transformer en rillettes de dragon ? Ou n'était-ce là que fanfaronnades de leur part lorsqu'ils se disaient chasseurs, voire un événement du passé qui n'avait plus d'incidence sur le présent... ? Des écailles coururent sur sa peau, marbrant de ci de là son corps de reflets rouges passagers, ses prunelles s'ombrageant d'un doré plus sombre et uni. Elle ne leur voulait aucun mal. Si la quiétude et l'ambiance amicale de cette soirée pouvaient être préservées, alors ferait-elle tout son possible dans cette optique... Mais elle ne pouvait répondre de la réaction qu'aurait Jehan, car elle n'avait que trop constaté combien ses réflexes étaient vifs et sa hargne au combat sans pitié ! « Allez-vous m'arrêter, à présent, Monsieur le chasseur de dragons... ? » Et ses lèvres se fendirent d'un sourire insondable, prête à mordre s'il le fallait.
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| | Luz Weiss
Partie IRLCrédit avatar : Cadeau de Léandre !Double compte : AucunVitesse de réponse : Variable (Quelques heures à une semaine)
| | Lun 21 Avr - 16:13 | | | | La remarque sur son jeune âge ne sembla pas plaire à la jeune femme. Il ne comprit pas immédiatement sa réaction, la jeunesse étant d’habitude perçue comme un compliment. Décidément, il ne comprendrait jamais rien aux femmes, c’était tout de même mieux que « vieille bique », non ?! Elle le prit au mot et se mit à prétendre que c’était une dragonne de plus de cinq cents ans. C’était trop tard, plus personne ne la croyait maintenant ! Question de timing certainement ; elle aurait tenu ces propos quelques minutes auparavant, et peut-être aurait-il été prit au jeu. Les mots qu’elle choisissait ainsi que les attitudes et les mimiques qu’elle prenait témoignaient toutefois d’un grand talent d’actrice. Etait-ce l’alcool de feu qui la faisait exagérer ainsi ses mouvements, comme dans un théâtre ?
- Allez-vous m'arrêter, à présent, Monsieur le chasseur de dragons... ?
Son sourire fut soudain coupé par ce qu’il venait de voir… Elle semblait belle et bien se transformer en dragon. Pas ici quand même ? Pas maintenant ! Il avala sa salive et une certaine frayeur put se lire dans son regard pendant quelques secondes. Il se reprit et commença à réfléchir, il devait trouver une solution rapidement, trèèèès rapidement. Quelle idée saugrenue avait-il eu en la testant de cette manière, il faisait moins le malin maintenant. Il chercha à ne rien laisser transparaître et afficha un visage résolu et concentré… tout du moins tenta-t-il de le faire…
Poussin semblait paniqué, il chercha le tavernier du regard et le héla.
- Vite vite! De l’eau, j’crois qu’elle fait une allergie. Y’a des trucs bizarres sur ses bras. Ca doit être l’alcool de feu ça !!! Vite !
Quand il aperçut l’étrange sourire de la dragonne, qui lui donnait un côté assez effrayant, il cessa de s’agiter.
- Ah non, c’est peut-être pas ça en fait…
Jehan savait qu’il fallait agir vite, c’était à cet instant que la créature était la plus fragile. Il ne fallait certainement pas attendre qu’elle devienne énorme ! Surtout qu’il n’y aurait pas la place ici… et l’édifice semblait trop fragile pour la contenir, encore moins l’étouffer… Il sortit ses dagues qui dégageaient un halo bleu et la fixa du regard :
- T’as gagné, t’es un beau gros dragon de 500 ans… et j’ai pas eu le temps de compter tes dents. Mais si t’insistes, on peut régler ça dehors, d’accord patronne ?
Gagner du temps, il fallait absolument gagner du temps. Si elle voulait lui répondre, elle devrait reprendre sa forme humaine… Ou garder cette forme intermédiaire où le sourire élastique semblait trop grand pour son visage. Il ne lui laisserait pas plus de deux secondes avant d’attaquer, sinon, ils étaient tous perdus. Une goutte de sueur perla sur son front.
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| | Jehan Enguerrand
Partie IRLCrédit avatar : SpartacusDouble compte : Vitesse de réponse :
| | Mer 30 Avr - 16:00 | | | | Luz leva subitement les mains à hauteur de son visage, paumes découvertes dans l'espoir futile de montrer qu'elle n'était pas armée. Oh oui. Non armée, si l'on ne comptait ni son électricité si son aptitude à quadrupler de volume. Il n'empêche que le geste était là. « Oulà, une minute je te prie, Jehan ! » Et l'alcool de Feu parut lui passer aussi rapidement que si l'on venait de la plonger dans un grand bassin d'eau froide. Pourquoi ne pensait-elle jamais à réfléchir avant de parler ? Était-ce une forme de malédiction qui exigeait que tout lui vint si naturellement, sans aucune bride ni savoir-faire en société ? Pour une première sortie en ville depuis des lustres, c'était réussi... Il ne tenait qu'à un file que sa nuit s'achève sur une querelle qui n'avait pour fondement qu'une incartade de sa part. Il y avait beaucoup à redire au sujet de sa capacité à préserver son anonymat... Et beaucoup à redire sur la lueur bleutée de mauvaise augure qui émanait des deux lames de Jehan. Luz ne put empêcher ses prunelles d'y glisser avec un intérêt non dissimulé, mi figue mi raisin. Mourir transpercée par un artefact de première qualité avait quelque chose d'attrayant, si ce n'était toute la partie Nayris, limbes, et tout le cortège funèbre fort désagréable qu'entraînait une mort prompte et douloureuse. Était-ce trop exiger que la paix des ménages sur Terra... ? « De un, je n'insiste pas, je me désole de devoir abîmer un lieu de commerce aussi fréquenté ! » En s'abaissant à cette besogne, elle ne valait guère mieux que les gros bras qui l'avaient chassée un peu plus tôt dans la journée. Eux ne s’embarrassaient pas de scrupules lorsqu'il s'agissait de traquer une innocente demoiselle, et les dégâts qu'ils avaient administré à la Taverne étaient pour la plupart irréversibles... Certes, le Tavernier n'était plus à cela près. Mais c'était déjà un sacré coup au moral pour une dragonne qui avait à cœur les affaires de ses comparses commerçants ! « De deux, pourquoi les hommes ont-ils toujours besoin de rouler des mécaniques pour imposer leur loi sur ce qu'ils ne connaissent pas ? » Luz abaissa lentement les mains, un air consterné sur le visage. Elle n'aurait su dire qui avait commencé ce petit jeu d'identités, mais ce dernier avait très mal tourné. Elle espérait tout du moins ne pas avoir à se battre contre Poussin qu'elle appréciait davantage de seconde en seconde... Lui au moins avait eu l'innocence de croire en elle, préférant la version « Madame meurt d'une allergie » plutôt que de s'avouer sa double nature. « Je suis un « beau gros dragon de 500 ans », et alors ? Cela ne veut pas dire pour autant que tout à coup, j'ai une envie sanglante de tout dévaster et de te faire tâter de mes crocs ! Crois bien que si ce cas s'était avéré vrai je l'aurais fait bien avant, sans même vous avertir de ce que je suis réellement... souligna la dragonne d'un haussement d'épaules. Est-il donc impossible dans cette foutue ville de savourer tranquillement son alcool dès que l'on n'appartient plus à l'espèce humaine ? Tu sais, les dragons sont comme tout un chacun... » Une certaine injustice existait ici. Il y avait moins d'une minute, ils étaient tous à rire avec cette candeur des grands buveurs, et il n'avait suffit que d'un moment d'inattention pour que tout dérape. Était-ce si différent qu'elle soit une humaine de chair et de sang, au lieu d'un dragon tout en écailles et en ailes ? Devaient-ils pour autant la traiter avec autant de différence alors même qu'ils l'avaient acceptée si aisément lorsqu'elle était encore femme à part entière ? « Si néanmoins, tu as toujours envie d'en découdre... Range d'abord tes lames et allons dehors. Tu vas effrayer les clients et faire mauvaise presse à la taverne. » Et Luz croisa les bras, les sourcils froncés sur cette réprimande comme si elle n'avait été autre qu'une mère rabrouant son fils pour l'une de ses erreurs.
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| | Luz Weiss
Partie IRLCrédit avatar : Cadeau de Léandre !Double compte : AucunVitesse de réponse : Variable (Quelques heures à une semaine)
| | Jeu 22 Mai - 21:30 | | | | - Oulà, une minute je te prie, Jehan ! De un, je n'insiste pas, je me désole de devoir abîmer un lieu de commerce aussi fréquenté ! De deux, pourquoi les hommes ont-ils toujours besoin de rouler des mécaniques pour imposer leur loi sur ce qu'ils ne connaissent pas ? Jehan poussa un soupir de soulagement : elle semblait vouloir calmer le jeu. L’endroit ne serait pas transformé en un brasier géant et eux ne termineraient pas en viande pour barbecue. Avait-il vraiment cherché à imposer sa loi comme elle le prétendait, il n’en était pas tout à fait sûr. Toutefois, l’alcool ne favorisant pas la présence d’esprit, il avait certainement dérapé à un moment ou à un autre. Elle leur expliqua ensuite qu’elle aurait pu les tuer bien avant si elle l’avait souhaité, avant même qu’ils le temps de lever le petit doigt. Pourtant, elle n’en avait rien fait. - Tu sais, les dragons sont comme tout un chacun... Jehan baissa sa garde et leva un sourcil d’étonnement… Il n’était pas vraiment d’accord avec cette dernière phrase. Bien sûr que les dragons étaient différents ! La force, la longévité, la taille… rien ne pouvait être comparable, pourtant elle semblait regretter ce fossé entre les deux races. - Surtout, ne le prend pas mal, mais l’instinct humain nous a toujours dicté de nous méfier des ours ou des requins… Alors imagine ce qu’il en est pour les dragons ! … Et encore pire, un dragon qui a un peu abusé d’alcool de feu ! Dans l’imaginaire collectif, ce sont des créatures terrifiantes, gigantesques, presque démoniaques. Les nombreuses histoires qui en parlent le prouvent. Je pense que tu sais déjà tout ça, mais cela m’étonne que tu t’en offense encore… Le pirate était devenu blanc comme un linge. Personne n’aurait su dire si c’était parce qu’il relâchait la pression après s’être dit qu’il aurait pu perdre la vie en quelques secondes ou si c’était l’abus d’alcool qui lui montait à la tête. - J’crois qu’vais vomir… Sur ces quelques mots poétiques, il décida de s’enfuir à toutes jambes en direction de la sortie. Elle le regarda s’éloigner avant d’ajouter, en fixant Jehan du regard : - Si néanmoins, tu as toujours envie d'en découdre... Range d'abord tes lames et allons dehors. Tu vas effrayer les clients et faire mauvaise presse à la taverne. » Le ton et la manière qu’elle utilisa ressemblait à une réprimande, comme s’il était à nouveau un petit garçon qui se faisait gronder… Un peu honteux, il constata qu’il avait toujours ses armes à la main et les rangea dans leurs fourreaux d’un air gêné puis reprit sa place assise bien sagement. - Non non, c’est bon, ça ira pour cette fois ! Poussin semblait concentré à organiser les mots dans sa tête et finit par dire : -Bah moi j’aime bien les dragons. En fait, j’aime bien toutes les créatures qui volent et je pense que ce sont les dieux qui leur ont donné ce pouvoir magique. J’aurais bien aimé être un dragon… ou un pigeon, parce que c’est rigolo… - T’as rien entre les deux? -Et pis moi, j’me changerais jamais en humain et je ferais le tour du monde en volant. - Je pense qu’elle a déjà eu le temps de faire le tour du monde plusieurs fois… Alors parfois, elle peut avoir envie de se reposer de temps en temps à la taverne non ? Et en dragon, tu avoueras que c’est pas discret ! -… Le pirate refit surface et s’approcha de la table d’un air penaud. - J’ai pas eu le temps d’atteindre la sortie… Jehan attrapa la bouteille d’alcool et remplit à nouveau le verre de la dragonne. - Allez, un p’tit verre pour notre réconciliation… Et tu as raison, nous autres êtres humains sommes complètement idiots. Acceptes-tu quand même de rester partager ce petit moment avec nous? NB : Désolé pour ce retard INADMISSIBLE
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| | Jehan Enguerrand
Partie IRLCrédit avatar : SpartacusDouble compte : Vitesse de réponse :
| | Sam 31 Mai - 22:43 | | | | « En fait... Je tiens très mal l'alcool, leur confia Luz dans un murmure gêné. Alors tu vois, ton dragon, là, il n'est pas bien vaillant... » Elle se désigna d'un geste houleux du poignet, hésitant entre s'échouer sur la chaise la plus proche ou tout simplement vérifier si le parquet semblait aussi confortable qu'il en avait l'air. A présent que l'adrénaline retombait, la liqueur reprenait ses pleins droits sur son esprit, et son regard traduisait combien ce dilemme infernal lui coûtait ! Au final, la réponse s'imposa d'elle-même puisque Jehan prit l'initiative de lui offrir un nouveau verre... Tout sauf prudent. Et Luz adorait ça. « Bon, d'accord, mais un dernier, sinon je risque de redescendre au stade « pigeon » comme le dit si bien Poussin. Même si cela lui plairait, ajouta-t-elle après un court instant de réflexion, jetant un regard oblique au concerné. » La dragonne se laissa aller contre le dossier de sa chaise, et vint négligemment poser ses talons en bordure de la table. Non pas en une attitude ostentatoire et autoritaire, mais davantage comme quelqu'un de soudainement harassé d'un poids indescriptible, fatiguée tout à coup, des derniers événements. Elle pencha la tête en arrière, et ses longues mèches flammes glissèrent de ses épaules, les prunelles perdues sur les décorations du plafonnier. « J'ai vraiment l'air d'un requin ? Gémit-elle entre deux égarements métaphysiques, couvrant son visage de ses mains. » Une Luz ivre se perdait davantage encore dans les méandres obscures des sautes d'humeur. Et telle une super nova, elle s'égarait dans les signaux contraires que lui envoyait son esprit embrumé, malade d'alcool, tentant parfois la carte du rire et parfois celle du drame. Son équilibre déjà précaire se brisa quand, d'un grand geste brusque, elle arracha ses pieds à la table et se pencha en avant. Elle se saisit de son verre comme l'on se serait raccroché à une bouée, indécrottable téméraire que rien n'effrayait, pas même les saveurs mentholées du nord ! « Oh, vous devez avoir voyagé vous aussi ! En définitive, je ne sais pratiquement rien sur vous... -Sauf que Monsieur est chasseur de dragons, bien sûr, souligna-t-elle avec un léger clin d’œil à Jehan. M'est avis que lorsque l'on a votre dégaine il n'est pas rare d'aller jusqu'à Feu, Glace, et même Adhès ! J'y suis d'ailleurs déjà allée, en Adhès... » Et elle se replongea dans la contemplation assidue de son verre, telle une vraie taciturne. Outre l'aspect scientifique tout à fait légitime du voyage, ils avaient tout de même perdu plus de 50% de leurs effectifs sur ces maudites terres... Et ce à cause d'une foutue mante religieuse géante. Quel souvenir pardi ! Luz tiqua soudain, un souvenir en entraînant un autre. « Oulà, je ne pourrai pas rester très longtemps, j'ai fort à faire du côté des quartiers marchands ! » Et oui, dans son état, cela risquait de devenir rapidement épique. Mais après sa désertion rapide de sa précédente partie de cartes, il était à parier qu'on devait vraisemblablement la chercher partout. Et aller qu'on allait encore lui reprocher de disparaître pour un oui ou un non, selon ses caprices du moment... Était-ce de sa faute si elle ne tenait guère en place ? Sautant d'une idée à l'autre, comme à son habitude, elle désigna d'ailleurs les lames que Jehan avaient rangées : « Puis-je les essayer, avant de partir ? » Et ses prunelles s'animèrent d'une ferveur divine, mourant de curiosité envers cet artefact si rare, malgré tous les avertissements du petit groupe d'amis. Peut-être même à cause d'eux, car ils avaient le don d'exciter son envie de briser l'interdit... [Hrp : Je m'excuse également du retard, je suis un peu débordée en ce moment ! Avec ma réponse, nous pourrons voir à conclure ce RP en deux ou trois posts si tu es d'accord ! =D]
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| | Luz Weiss
Partie IRLCrédit avatar : Cadeau de Léandre !Double compte : AucunVitesse de réponse : Variable (Quelques heures à une semaine)
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