Ilélyne était plutôt contente. Elle venait de commencer sa procédure pour rejoindre les Lames d'Argent. Sa lui ferait un peu de boulot, les affaires ne marchant pas très bien en ce moment. Elle se promenait dans la belle cité qu'était Sen'Tsura et décida s'aller du côté du marché. Les bonnes affaires y étaient toujours présente, et elle avait de se détendre.

Elle arriva sur la place qui surplombait le marché. Elle scruta rapidement la foule mais ne remarqua rien d'anormal. Faelys, la suivant de près sauta sur le mur pour sauter dans le sac que portait sa maîtresse. Il ne voulait surtout pas se perdre en plein milieu de cette foule, au beau milieu de l'après-midi.

Ilélyne descendit les marches et se dirigea vers la première étale. Celui présentait diverses poteries à des prix raisonnable. Mais voyageant souvent, l'Elfe n'en vit pas l'utilité d'en acheter et se contenta de saluer le marchand.

Elle continua ainsi pendant plusieurs heures à travers la population avant de remarquer une elfe qui débattait avec une commerçante. La conversation se présentait de façon relativement envenimée. Ilélyne décida de se rapprocher pour en voir quel était la cause.

Maudit démon... Rien à faire... je l'ai bel et bien perdu, et me voilà, stupide et perdue... Il me faut quitter Sen'Tsura, mais le problème reste, comment me rendre vers mon objectif? Je n'ai ni carte, ni boussole... Je n'aurais qu'à demander mon chemin sur la route, je n'en ai pas vraiment besoin.

Sur la route pour quitter Sen'Tsura, ou du moins pour essayer, me perdant dans le dédale de rues, de finit pas atterrir sur une place marchande, sans doute LA place marchande de Sen'Tsura. Je la traverse sans y faire attention, je n'ai rien à faire ici. Un gros bonhomme au veston rouge et à la barbe atrocement négligée, se pose devant moi de toute sa graisse, et commence à me faire une présentation des objets qu'il a en vente.

Je me moque pas mal de tout ces objets, je suis pressée de sortir, et je ne lui répond même pas. Il n'est pas le seul. Je ne sais pas la raison de ce cirque, mais nombreux sont les marchands de camelotes du genre bijoux et broderies fines, qui m'arrêtent pour me proposer leurs marchandises. Non, non, et non, je refuse. Je me retourne pour m'en aller, quand un N'ième marchand, tout aussi ridicule que les autres, et tout aussi agaçant, me met une bague au doigt en me ventant la qualité de l'or en question, puis se hâte de retourner derrière son étalage pour me préparer la facture.

*Hey, il se prend pour qui???*

*Du calme partenaire! Il fait son métier comme il peut, je vais essayer de le raisonner.*

Si, madame, le jouuuli diamant que voilà, avec beaucoup d'or, beaucoup beaucoup de valeur, graaaaande beauté comme vous doit porter jouuuuuli bijoux comme celui ci voici! J'ai vous juuure!

Son accent à casser des briques avec la tête me donne la nausée, et son odeur ne l'aide pas beaucoup, sans parler de la dent noire qui balafre son sourrire.

Monsieur, je vous assure que je ne... Monsieur, je n'ai jamais manifesté le désir de... Non! Je ne le prendrai pas, je n'en veux pas, je ne suis pas intéressée... Mais... Non plus, non, je vous assure, c'est très aimable, mais non, je ne puis... Je vous assure que...

VENDU! Merci Madame, et bravo pour cette acquisition fabuleuse!

Hey! Je n'ai rien acheté du tout, d'ailleurs je n'ai pas d'argent pour vous payer!

Quoi? Pas d'argent? Petite voleuuuuse?!

Rien à faire, il se monte la tête tout seul, discute avec lui même, et s'invente mes réponses à sa guise. Puis il s'empourpre, et commence à taper sur la table en réclamant que je paie le bijoux que j'ai pourtant reposé sur l'établi et qu'il me tend comme pour m'obliger à le reprendre. Quel genre de rustre ferait une chose pareille? Ce n'est pas une méthode de vente ça!

*Laisse moi le contrôle deux secondes... Juste le temps de lui faire avaler son anneau par le nez, et je te rend ton corps!*

Si, madame, le jouuuli diamant que voilà, avec beaucoup d'or, beaucoup beaucoup de valeur, graaaaande beauté comme vous doit porter jouuuuuli bijoux comme celui ci voici! J'ai vous juuure!

Le marchand en question n'était qu'un escroc. Son accent n'y aidais pas. L'Elfe était en mauvaise posture.

Monsieur, je vous assure que je ne... Monsieur, je n'ai jamais manifesté le désir de... Non! Je ne le prendrai pas, je n'en veux pas, je ne suis pas intéressée... Mais... Non plus, non, je vous assure, c'est très aimable, mais non, je ne puis... Je vous assure que...

Avant même qu'elle eut finit sa phrase, le vendeur lui hurlait dans les oreilles:

VENDU! Merci Madame, et bravo pour cette acquisition fabuleuse!

Elle lui répondit spontanément:

Hey! Je n'ai rien acheté du tout, d'ailleurs je n'ai pas d'argent pour vous payer!

A ceci le marchand se contenta de lui répondre en l'insultant de voleuse. Ilélyne en avait vu assez. Elle s'approcha du stand et s'adressa au marchand:

Elle en veut pas ton anneau.
Attendez votre tour. J'en finis avec elle et je suis à vous.

Sur ce, il se retourna vers l'Elfe en lui remettant l'anneau sous le nez:

Alooors, petite, tu as retrouvé ton argeeeeent?

Ilélyne lui pris l'anneau des mains des et le claqua sur la table. De ce fait, le diamant explosa:

Je crois que t'a pas compris. Elle en veut pas de ton morceaux de fer blanc monté d'un bout de verre!Cela étant dit, deux autres demoiselles qui admirait une paire de boucle d'oreilles s'en allèrent vers un autre stand. Le marchand lui beugla:

VOUS AVEZ CASSE VOUS PAYEZ! en lui tendant sa main comme pour demander une somme d'argent.

Des curieux commençait à s'approcher de l'étale. Il était de mettre fin à ce manège. Elle sortit sa dague de ceinture et la planta sur la table, à l'intérieur de l'anneau:

Ecoute je viens juste de te faire perdre deux clients potentiels et ta misérable réputation d'escroc vient de chuter en flèche. Alors soit tu t’excuse auprès et tu file maintenant, ou on attend tous ensemble patiemment que les gardes soit attiré par la foule pour en discuter avec eux.

Elle attendait la réponse. Du coin de l’œil, elle vit l'Elfe la regarder d'un air curieux.

une elfe se mêla brusquement à la discution, sans même que je puisse placer ne serait-ce qu'un seul mot, la voilà partie dans un face à face avec pour but de me défendre et de dénoncer l'escroquerie proposée par la marchand. La bague en toc se brise sur la table, et je me dis tout de suite "mon dieu, qu'est-ce que j'ai encore provoqué". J'imagine déjà les gardes furieux me jetant en prison, les créanciers augmentant ma dette pourtant partie d'un infime petit bout de fer blanc, et la culpabilité d'avoir brisé le commerce d'un marchand qui devait juste nourrir ces pauvres enfants malades et sa femme atteinte de diarrhées chroniques.

Giiiii! Je vous en prie, ne vous énervez pas, c'est ma faute, je vais rembourser votre anneau, nous allons partir et vous laisser tranquillement à vos activités!

Au fond, l'elfe n'avait pas tord, c'était bien un escroc, mais j'ai du mal à voir l'attention portée sur moi, ou sur l'endroit ou je me trouve, et puis, j'ai toujours peur de faire quelque chose de mal, même si je suis au courant qu'en réalité, je ne suis pas si calamiteuse que ça...

*Hé, dis-donc, elle a du cran l'elfette! Un elfe reste un elfe, mais tout de même... Elle a pas peur de se mouiller!*

Je m'agitais bêtement, et avec un sourire coupable et un peu victimaire, j'essayais de ramasser les morceaux éparpillés du verres teinté, et de la main restante, je fouillais dans mon sac voir si je n'y trouvais pas quelques pièces tout de même, pour contenter l'escroc. Rien à faire, mais poches sont aussi vides que si elles étaient trouées...

Ils se fixèrent un bon moment. Ilélyne se demandait ce que pouvait bien chercher l'Elfe, à farfouiller dans ses poches de cette manière. Le marchand n'avait pas l'air de céder. Oh, elle, elle s'en fichait, elle avait tout son temps. La population continuait de se masser autour d'eux, et deux casques en acier firent leur apparition un peu plus loin. En voyant ces derniers, le marchand s'avoua vaincu. Il maugréa quelque chose à l'Elfe avant de commencer à plier ses bagages:
Sage décision, fit-elle à l'adresse de l'escroc.

Ilélyne traversa la foule, planta la l'Elfe, pour se diriger vers une taverne. Elle ne serait pas étonnée que l'autre, brûlant sûrement d'en savoir plus sur sa réaction.

Faëlys, lui, n'avait rien manqué de tout sa. Il le savait, lui, qu'il fallait pas énerver sa maîtresse. Il avait même trouvé le marchand assez amusant, à s'empourprer comme il l'avait fait. Il couina en direction de l'Elfe avant de sortir de son sac et de s'installer sur l'épaule de d'Ilé. Décidément, depuis cette épaule, quelle vue imprenable il avait sur la population. Il se sentirait presque le roi du monde entier...

Le marchand prend la poudre d'escampette tandis que l'elfe, satisfaite, repart en direction d'une taverne proche. Je me retrouve plantée, au milieu de la place du marché, avec les soldats qui approchent. Ils s’arrêtent, posent quelques questions aux premiers qui passent et très vite en viennent à moi. Tout un tas de questions sur ce qui vient de se produire. Ils en arrivent vite à la conclusion que le marchand est l'individu qu'ils cherchent à coincer depuis quelques jours pour les violences commises ainsi que ces techniques de ventes peu... conventionnelles.

Soldat 1 : J'espère que vous n'avez rien à faire avec cet homme, mademoiselle!
Soldat 2 : Hey, ma jolie, si tu savais quelque chose, tu nous le dirai pas vrai?

L'air pervers qu'ils arborent me renseigne assez sur l'état de corruption des forces de l'ordre dans Sen'tsura. J'esquisse vite fait un sourire gêné, quelques excuses superflues et je me défend de ses insinuations.

*Je te préviens, ils nous touchent, je leur arrache la tête avec tes jolies petites menottes qu'ils semblent tant aimer*

*Du calme, laisse moi gérer ça... Il ne faut pas attirer trop l'attention au milieu de cette ville. C'est déjà trop.*

Soldat 1 : Allez, c'est suspect tout ça, je vais vous amener au poste pour inter...

Malheur au pauvre soldat qui pose sa main sur mon épaule avec une forme de nonchalance, et qui tentais de me traîner avec lui. Mon bras, immédiatement et comme possédé, se déploie, et gifle les deux soldats d'un seul coup. Leur casque se brise et s'enfonce dans leur crâne, et ils partent rejoindre un stand à quelques mètres, après un voyage au dessus du sol de courte durée. Par réflexe, je me baisse, et disparaît dans la cohue. Personne ne soupçonnera une fille d'avoir provoqué un tel carnage.

*Tu les as tué! Je t'avais dis...*

*Mais non, calme toi. Au pire ils auront une cicatrice, leur crâne est intact. Ils doivent avoir au pire une côte cassée par la chute, et quelques morceaux de casques dans le visage. S'ils perdent un œil, se sera pas de chance...*

*Tout de même, tu prends trop d'initiatives!*

*C'est comme ça que tu me remercies? Je fais ça pour notre sécurité tu sais? Enfin... Pose toi plutôt la question, comme s'enfuir avant qu'ils ne reprennent connaissance... S'ils reprennent connaissance...*

*Oui mais je voulais d'abord remercier la femme de tout à l'heure?*

*Quoi? Tiens... ça m'aurait étonné...*

J'ouvre la porte de la taverne et entre dans une atmosphère très étrangère à la mienne mais que je connais bien malgré tout, l'ambiance pocharde des tavernes en journée... Je cherche du regard celle qui a tenté de m'aider, sans me douter que s'il faut, elle l'a plus fait contre le marchand que pour moi... Mais qu'importe, remercier est la base. Je ne peux pas partir comme ça.

Entendant un énorme fracas, Ilélyne jeta un œil par la fenêtre pour voir deux soldats voler et finir leur voyage dans une étale. Hé bien sa se gâte dehors... Sûrement un idiot dans un excès de rage...

Se faisant servir, elle remercie le barman et commença à siroter son thé lorsque l'étrangère de toute à l'heure entra à son tout dans la taverne. Balayant du regard l'intérieur, elle ne tarda pas à la remarquer et à s'approcher.

Ilélyne l'invita à s'asseoir:

"Inutile de me remercier."

Faëlys, sauta sur les genoux de sa maîtresse et posa sa tête sur la table pour voir l'Etrangère d'un peu plus près. Des cheveux verts, pas commun. Cela dit, la nouvelle copine à sa maîtresse avait bien les cheveux bleu, alors...

Ilélyne caressa son petit canidé d'une main avant de siroter son thé à nouveau. Elle se contenta d'analyser l'Elfe, voir un peu à qui elle avait affaire. A peu près son âge, un peut plus petite toutefois, elle ne possédait aucune arme apparente, d'où un possible danger en combat rapproché.

Elle avait l'air joyeuse et heureuse de la vie qu'elle menait, quoique un peu seule. Pas de compagnons de route, Ilélyne commence à se demander si elle ne rechercherait pas une guilde ou quelque chose du genre. Elle pourrait faire une recrue intéressante.

Je trouve bien vite la jeune femme assise à une table de la taverne. Je me dirige directement vers elle un peu gênée, et j'imagine qu'elle devine mon intention car elle dis qu'il est inutile de la remercier. Tout de même, elle m'a défendu... Je m'assied en face d'elle avec l'air un peu déçue, un peu triste.

Ce marchand était une brute mais ces soldats... S'ils avaient un peu plus d'écoute, on aurait pu s'entendre, c'est dommage qu'ils aient cette envie, toujours, de montrer qu'ils sont les maîtres à bord...

Sans ironie, et affichant un visage particulièrement désolée :

Je voulais aller m'excuser mais vu l'état de leur casque, je ne suis pas sure qu'ils auraient entendu mes excuses... Peut-être je devrais envoyer une lettre d'excuse au quartier des gardes...

*C'est ça, et leur donner ton adresse aussi? Imbécile...*

Sortant tout à coup de mon humeur dépressive, je retrouve le sourire.

Je ne me suis pas présentée, excusez mon impolitesse! Je m’appelle Llanila

*Allez, comme ça, elle va tout dire aux gardes, et on viendra te chercher. Est-ce que tu te sers de ton cerveau quelque fois? Tu veux pas aussi me présenter? Histoire qu'elle connaisse toute la famille!*

J'essayai de quitter la ville, mis je me suis... Comment dire... Un peu faite happée par le quartier marchand... Je ne suis pas une grande habituée de la foule, vous voyez...

J'ai soudain l'impression de parler trop, et du coup, machinalement, je regarde mes pieds en les tortillant bêtement.

*Et ne bois rien. Chaque fois qu'on t'offre un verre l'alcool j'ai une horrible sensation de malaise, alors pas plus que du lait de chèvre, compris? Et encore... Faut avouer que c'est particulièrement dégouttant... Alors qu'un bon cadavre tout frais...*

*Oh, ça suffit!*

*Roooh, si on peut plus rigoler...*

"Tu es entrée juste à temps. Regarde."

D'autres gardes étaient arrivés. Une vieille dame se faisait questionner près de la fenêtre derrière laquelle étaient assises les deux Elfes, assez près pour qu'on l'entende:

"Elle était de taille moyenne, assez fine, avec de long cheveux verts. L'autre était plus grande et blonde, Mais la deuxième n'a pas frappé les gardes. Et a juste envoyé paître un escroc. "
- Je vous remercie madame". Il se tourna vers ses troupes: "VOUS AVEZ ENTENDU LES GARS? BOUCLEZ-MOI LE SECTEUR ET ARRÊTEZ TOUTES LES FILLES ARBORANT DES CHEVEUX BLONDS OU VERTS!!"

Ilélyne se tourna vers l'Elfe.

"Ne t'inquiète pas, je ne vais pas te dénoncer comme une vulgaire criminelle."

Elle sortit sa capuche en rentra ses cheveux à l'intérieur:"Tu devrai en faire de même".

Faëlys avait tout entendu. Il descendit de la table et sauta dans le sac de sa maïtresse.
Si il devait y avoir du grabuge, au moins, il serait en sécurité, là-dedans.