Ils s'en vont vers la montagne à pied. | |
| Sam 18 Jan - 11:15 | | | | A croire que nous passons nos vies dans les tavernes, depuis notre départ de Sen'Tsura, nous avons surtout croisé des tavernes... Et encore des tavernes... Et des champs aussi. La caractéritique principale de ces plaines restent qu'on a beau marche, on dirai qu'on en vient jamais à bout. Les villages se multiplient ainsi que les paysans qui cultivent les vastes étendues de terre meubles. Empruntant en priorité les Jachères, pour éviter de trop traîner dans les zones ou, par le passé, on m'aura surement vu égorger quelques brigands un peu trop ambitieux, je continue mon périple, accompagné de Connavar, mon barbare de compagnon, mon bourrin de garde, mon ami l'elfe qui voit tout.
On aura beau dire ce qu'on veut, la compagnie a du bon. L'ambiance depuis quelques jours de marche s'est nettement détendue, et c'est avec une certaine forme de vulgarité, il faut l'avouer, que nous nous échangeons nos histoires d’empilades de corps de gobelins, de retournage de bandits comme des gants, de défonçage de portes de taverne à grand coup de pieds, et de bottes non cirées. Quelques gredins ont bien voulu nous arrêter pour nous proposer un dilemme incluant dans les choix cruciaux bourse et vie, mais c'est sans interrompre, que nous les avons remis dans le seul droit chemin qu'est celui des bandits : la tombe.
Fatiguée de chasser, et de marcher à cette cadence, j'aspirerai volontiers au confort d'un caravane, ce qui ne me ressemble pas. Sortant un livre en pleine marche, alors que la discussion venait de tarir, je tente d'en lire un passage, mais rien à faire. Pourtant, je devine aux images, que c'est un livre au vocable enfantin, basique, et qu'il me fallait en effet commencer par là, mais rien n'y fait.
-Tu sais lire, camarade?
En fait, je tiens ce livre comme une chose étrange qui trahit bien vite mon ignorance. Un peu plus et je le tiendrai à l'envers, mais enfin non. Il ne faut pas abuser.
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| | Mer 22 Jan - 23:31 | | | | "Le vrai voyageur ne sait pas où il va."
Tel était l'un des proverbes d'une tribut rencontrés au beau milieu désert que l'elfe s'efforçait de toujours suivre. Et c'est d'ailleurs ce qu'il fessait en compagnie d'Héna, ne se soucient de rien, marchant et profitant des riches paysage des plaines. Si certain n'y voyait que champs en jachère et autres villages l'elfe y voyait la vie, le travail des hommes... et les bandits arriver de loin. Les quelques canailles rencontré le long des chemins ne faisais pas long feu face à deux combattants de cette trempes. Même à dix contre un, les bandits de grands chemins ne pouvaient tenir face à des armes si bien manié.
Quoi qu'il en soit la mâtinée avait bien commencé, l'air était chaud et le vent rafraîchissant les deux compagnons de voyages. Alors que l'elfe savourais sa cinquième pomme de la journée Héna sortie un livre de sa besace et commença à tourner maladroitement les pages d'un livre de compte pour enfants. L'elfe qui avait consacré les trois-quart de sa vie à la lecture saisie immédiatement l'histoire ainsi que la morale sous-jacente, car il y a toujours une morale dans les comptes pour enfants. En suivant le regard de sa compagne l'elfe vie qu'elle ne regardait aucunement le texte mais uniquement les dessins. L'elfe commença à ce poser des questions sur sa capacité à lire quand elle se tourna vers lui:
-Tu sais lire, camarade?
Si je sais lire ? Et pourquoi ne pas me demander s'il y a du sable dans le désert, enfin bon, elle n'a pas dû me voir à la bibliothèque de Sent'sura. Tout en marchant l'elfe regarda dans les yeux de son amie pour y déceler quelconque moquerie ou autre farce mais rien. C'est alors d'une voix posée que l'elfe répondit :
- Bien sûr, j'ai passé mon enfance dans les bibliothèques.
L'elfe savait ce qu'elle allait demander, la question, sa façon de tenir le livre ainsi que le regard ne trompaient pas, elle ne savait pas lire.
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| | Connavar
Partie IRLCrédit avatar : EniliosDouble compte : Vitesse de réponse : De une heure à une semaine
| | Jeu 23 Jan - 17:06 | | | | Voilà donc un érudit... Et me voilà bien ignorante en contraste. Bon, il faudra s'y habituer. Le soleil éclaire parfaitement les pages du livre, et aucun arbre ne viendra perturber ce moment de lecture pendant longtemps... Sur le livre, Cape, épée, princesse et chevalier, et un étrange dragon qui ressemble à un monstre redoutable... redoutable version enfantin. Je devinais quelques bribes, mais rien à faire...
Aurais-tu la patience de m'apprendre les quelques rudiments de ce genre de... discipline?
Je faisais tout ce que je pouvais pour planquer ma honte, mais mes joues d'un blanc d'habitude si parfait se troublaient d'une légère teinte rougissante, presque invisible mais présente néanmoins. De plus, je le savais, s'il ne voyais pas ma joue virer pivoine, il savait grâce à son pouvoir qu'une part de gêne était là. Au fond, je m'en moque... Je lui fais confiance, et ce qu'il apprendra sur moi de cette manière ne e dérange pas, nous sommes déjà des "partenaires".
Dans ma besace, je garde encore de nombreux livres, tous plus difficile que le premier. Une fois que je maîtriserai la lecture, je pourrais m'attaquer à tout le reste avec plus d'efficacité. Ceci dit, s'il accepte, il risque de devoir me faire la lecture des bouquins qui m'intéressent sur les démons pour gagner du temps. Apprendre à lire n'a pas l'air chose facile, mais qui sait... Peut-être est-ce plus évident que je ne le soupçonne?
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| | Lun 27 Jan - 1:21 | | | | Tous en parlant, les joues d'Héna se tintaient d'une légère couleur rosé, visiblement embarrassé de la situation. Le jeune elfe s'en voulu et tenta de la remettre en confiance:
-J'accepte à une seule condition, ça risque de te paraître étrange mais je suis un piètre archet...
L'elfe laissa passer un moment pour permettre de digéré l'information car, après tout, un elfe ne sachant pas tirer à l'arc est la chose la plus incongru qu'il soit. Puis, dans un soupir résigné, l'elfe continua:
- Et des cours seraient les bienvenus...
Connavar prit ensuite tranquillement le livre des mains d'Héna, pour le lire une première fois avant de faire la leçon à sa partenaire. L'histoire parlait d'une princesse rebelle, partie chasser un dragon pour prouver qu'elle surpassait les hommes. Connavar sourie en faisant un parallèle avec le caractère bien trempé de l'humaine. Quelques pas encore et l'elfe sorti sa dix-septième pomme de la journée et croqua à pleine bouche. Un peu de jus coula sur le livre mais l'elfe fit comme si de rien n'était et tourna la page pour finir l'histoire. Une fois sa lecture finie Connavar se retourna en rendant le livre à sa propriétaire, seul une centaine de mètres de marche le séparait du début du texte.
Tout en continuant le chemin et sans attendre la réponse d'Héna l'elfe commença à faire la leçon, lui qui n'avait jamais été professeur trouva le rôle très agréable et le temps sembla passer seul. Tout en enseignant les rudiments de la lecture l'elfe observait les réactions de son élève à l'aide de son "œil", juste au cas où.
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| | Connavar
Partie IRLCrédit avatar : EniliosDouble compte : Vitesse de réponse : De une heure à une semaine
| | Mar 28 Jan - 19:25 | | | | Des cours de tir à l'arc? Pourquoi pas... Au fond, je n'ai jamais eu de maître dans ce domaine, et l'arc m'était apparu comme une évidence. Ceci dit, la plupart des gens pensent que vu que je suis archère, je suis piètre combattante... Ils n'ont pas souvent le temps de regretter cette méprise, et de constater que je suis bien meilleure au corps à corps armée d'un couteau ou d'une dague.
Mon hochement de tête vient seul poser une réponse à sa question, bien sûr que j'accepte. Puis il prend le livre, et le lit d'une façon qui semble plus efficace que la mienne... de gauche à droite. Alors que mon impatience me fais cogiter depuis un bon moment sur ce dont je me souviens du bouquin, il le termine et commence à m'expliquer.
Symboles, sons, enchaînements, mots, règles orthographiques et déroulement logique... Ma maîtrise de l'oral fait que mon plus gros soucis de compréhension reste d'associer chaque lettre à un son, et chaque enchaînement de lettre, à un mot, qui, pour moi, à l'oral à un sens, mais à l'écrit n'en a pas beaucoup encore... Lire "princesse", ce n'est pas encore ça... Lire "Et", c'est encore plus compliqué. Pourquoi diable, E et T avec leurs sons respectifs, peuvent ensembles former une sonorité si différente : Et... Je comprend lentement les subtilités de la langue, et alors que je donnais l'impression grossière de ne rien comprendre, car j'étais en pleine phase de recherche, je pose mon doigt sur un mot. "Chevalier". Puis sur un autre. "Dragon". Puis sur une ligne "Il alla... allait... sur les chemins de llll...llll...l'aventure..."
Logique... Tout me semble logique, mes mon cerveau n'est tellement pas habitué que cet effort m'a complètement ruiné. Cela doit faire une heure presque, que nous galérons pour que je puisse apprendre quelques notions, et j'en comprend enfin la logique subtile. Une seule chose manque : la pratique. Je me saisis du livre, le range dans ma sacoche, avec pour intention de le réutiliser très prochainement, il faut que je m’entraîne très régulièrement.
Merci, je finirai ça seule... Il faut que... Je cherche le reste par moi même... Je ferai appel à toi quand je me sentirai prête à lire un chapitre entier!
Le comique de la situation me donne envie de rire, et un sourire franc apparaît sur mon visage, ce qui n'est pas courant. Je me décontracte à vue d’œil! Me saisissant de mon arc et tout en marchand, je réfléchis à la manière de procéder... Quelle forme de pédagogie pourrait fonctionner? Je ne sais pas...
Vois-tu, j'ai ma manière de manier l'arc car je n'ai jamais eu de maître... Mais selon moi, on ne peut pas manier un arc qu'on a pas façonné soi-même. Il est donc plus important de savoir fabriquer un arc, que de savoir l'utiliser. Une fois que tu auras ton propre arc, tu apprendras les caprices de son bois, la force et la résistance de sa corde, et le poids de tes flèches. J'ai apporté mon petit correctif aux miennes, mais chacun sa façon de procéder.
En disant ça, je montre les plumes d'étoiles, accrochées au bout de mes flèches.
Mais je ne suis pas sûr qu'on ai le temps pour ça, alors je vais te faire un arc sur le chemin dès qu'on croisera arbres et animaux nécessaires pour pouvoir le confectionner. Pour la corde, tu as deux écoles, les crins, et les tendons... Les deux se valent. Le tendon va moins loin mais est plus précis, c'est pour les tirs de précision, quand tu vise à courte portée. A longue portée, il n'y a que le crin. Moi j'ai trouvé chez certains animaux des tendons très fins qui allient un peu les deux qualités, mais on en croise pas par ici... Alors on fera avec la première bestiole qui passe, tu peaufineras par la suite. Si tu sais te servir d'un arc, fait vite fait, tu seras le meilleur archer avec celui de ta fabrication. Un arc n'est pas qu'un outil, s'il est bien fait, il devient ton ami, et son esprit se lit dans le ciel étoilé. Les astres n'ont pas offert de meilleur cadeau que le vivant, et c'est du vivant, végétal et animal, qu'est fait l'arc. Rien de métallique, rien d'artificiel. Que du véritable. Après rien ne t'empèche d'y ajouter quelques... Améliorations, surtout sur les flèches. Mes pointes sont en métal depuis que je combat autre chose que des rats, et que les écailles de certaines créatures ne laissent pas passer le bois, même bien taillé.
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| | Sam 1 Fév - 1:50 | | | | Alors comme ça seul un arc de ma propre facture pourras me permettre d'atteindre le meilleur des niveaux? Qu'il en soit ainsi. Demain, au lever du soleil, j'aurai mon arme faite de mes mains et plus mortel que la plus mortel des dagues. Il me suffit de me rappelle ce que j'ai pu lire à ce sujet. Alors que Connavar cherchait comment faire, un village se découvrit devant les deux compagnons alors qu'ils passaient une butte. C'est là que le jeune elfe eut le déclique, il se retourna alors vivement vers Héna et c'est avec un grand sourire qu'il lui annonça:
- Je te rejoins au village demain matin, la seule chose qu'il me manquera sera une corde, j'ai beau chercher je ne me souviens pas avoir lu quoi que ce soit à ce propos.
C'est alors d'un seul bon que l'elfe disparu dans les fourrés bordant la route, laissant sa partenaire sur la route sans qu'elle n'eut le temps de répondre quoi que ce soit. J'espère qu'elle ne le prendra pas mal, à force elle doit savoir que je suis un peu impulsif... j'espère. C'est alors au pas de cours que l'elfe se mit à la recherche d'un arbre abattu, en effet les arbres au bois vert font de bon arc dans un premier temps mais en séchant ils perdent leurs souplesse et craquellent jusqu'à casser. C'est au bout d'une heure de course que l'elfe tomba sur un petit éboulement ayant emporté dans sa chute plusieurs arbres dont deux qui intéressait particulièrement l'elfe, un if et un noisetier. Le premier servira à donner la solidité à l'arc tendis que le deuxième lui apportera la souplesse. Minutieusement, l'elfe sélectionna une branche de chaque arbre et se servit de sa hache pour les séparer du reste de l'arbre. Désormais en possession des premiers matériaux l'elfe ce mis en chasse du dernier, celui-ci ne se trouvait que dans les cours d'eau. Il ne fallu pas longtemps à l'elfe pour en repérer un, d'où sautaient de nombreux poissons tentent de remonter le courant. L'elfe enleva ses bas et mis se posta dans l'eau, penché pour plonger ses mains dans l'eau. Désormais immobile l'elfe attendit qu'un poisson passe dans le piège vivant. Quand enfin une proie se plaça au bon endroit, l'elfe n'eut qu'à saisir sa prise et à la jeter sur la berge avant de se remettre en position. Au bout d'une demi-heure l'elfe avait en sa possession une dizaine de poissons. Sortant de l'eau et se rhabillant Connavar prit ensuite les poissons pour les écorcher et ne garda que les écailles et un grand nombre d’arêtes. Le reste fut jeté au loin pour servir de repas au premier charognard qui passerai. Désormais en possession de tout ce qu'il lui fallait l'elfe prépara une colle extrêmement forte selon une recette de son village. Il commença par broyer les arêtes entre deux pierres puis mélangea la poudre obtenue avec les écailles de poisson encore gluantes. Il laissa ensuite la mixture sécher au soleil le temps de tailler le bois. C'est alors patiemment que l'elfe transforma les deux branches en deux fines lames destiner à former son arc à l'aide de sa dague. Suffisamment fines pour former un arc de taille moyenne mais assez épaisse pour que l'arc puisse durer. Quand l'elfe releva la tête une fois son travail de coupe terminé la nuit était tombée depuis longtemps, sa tâche s'étant achevé sous la pleine lune. C'est tendu que l'elfe tenta assembler, d'abord sans colle, les deux essences de bois et c'est avec ravissement que l'elfe constata que sa minutie avait porté ses fruits. C'est alors que la pâte d'écaille et d'arête de poison servi à coller le tout en une seul et unique arme. Tendant l'arc à bout de bras l'elfe contempla son oeuvre. Wouaw, je ne m'attendais pas à un tel résultat. Bon un coups de polissage et un peu de verni ne lui ferait pas de mal sinon je ne pense pas pouvoir faire mieux. L'arme était de la même taille que cette d'Héna mais les points de prolongeait pour former une courbe couverte de l'écorce naturelle des deux bois. La poignet quand à elle était uniquement en if, le bois blanc étant taillé pour la main de l'elfe. Ravis de son travail l'elfe retourna au village en espérant qu'Héna l'y avait attendu, dans le cas contraire il serait obligé de la pister, et voilà bien une chose que l'elfe ne savait pas faire.
Quand enfin il arriva à destination l'aube se levait, projetant les premiers rayons de soleil sur le monde connu. L'elfe marchait alors tranquillement en direction de la taverne, son oeuvre dans une main, une pomme dans l'autre.
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| | Connavar
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| | Sam 1 Fév - 11:48 | | | | Connavar c'était enfui comme un voleur et je devinai son but en me donnant rendez-vous le lendemain. S'il est aussi érudit que je le suppose, il saura fabriquer un arc de bonne facture, mais saura t'il lui donner vie? Un arc sans âme n'est qu'un bout de bois agité par un prétentieux. En revanche, si les constellations offrent la vie à l'objet, si l'âme de l'arbre réside dans le bois, si la force de ta confiance en ton nouvel allié de marque, est suffisamment vraie, alors ton arme ne se brisera pas avec le temps. Sa corde s'affinera, et ses flèches toucheront plus encore que leur but. Elles seront ta volonté même.
Me posant sur un toit, je profite de l'absence de Connavar pour sortir ce livre de princesses et de dragons. Mes yeux parcourent les pages avec une voracité impressionnante, et quelques villageois ont fini par m'apercevoir, mais je leur ai fait comprendre que s'ils voulaient que je descende, il faudrait venir me chercher, car plongée dans ce livre, seule un vraie menace aurait pu me perturber. Les humains des plaines du sud n'ont jamais été une vraie menace.
Princesses et chevaliers s'alternent la présence, et les pages tournent en donjons et dragons de toutes sortes, en magies surnaturelles, mais pas tant que ça au fond. Le papier file de plus en plus vite et mes doigts goûtent avec plaisir l'encre sèche et craquelée d'un livre qui a trop vécu. Parcourant les dunes littéraires des écrits fantastiques, les courbes infinies de la calligraphie de Sen'Tsura, je ferme mon premier livre, et j'en sors un second. Chaque mot se fige en mon esprit et je ne suis pas sure de tout comprendre, comme en lisant une langue étrangère peu maîtrisée, je saisi toutes les idées mais je ne veux pas m’arrêter pour bloquer sur quelques mots, ou quelques orthographes, je continue ma lecture et je devine entre mes mains un tout autre ouvrage que celui que je tiens. Les pages cornées qui ne le sont pas, le papier beige qui pourtant est ici blanc. Cette reliure en fil de soie, et ces dorures alternées d'améthystes serties. C'est le livre de ma grand mère, la bible des constellations, la carte des étoiles. Cette grande ourse terrestre qui a guidé tous les constellationnistes voyants de ma famille. J'ai mis un terme à tout ça. D'un coup royal au centre du problème, j'ai évincé cette force, pour la faire mienne. Et qu'est-ce que je deviens...? Toujours une sorte de laquais des forces supérieures. Je sais bien qu'il faut rester humble et que nos créateurs sont absolus, plus nobles que nos pensées, nos actes, et nos aspirations... Mais tout ce qui arrive, ce malheur, cette folie... Il faut y mettre un terme. Peut-être qu'il est temps pour le vivant de s'affranchir, de devenir libre. Si quelques constellations me soutiennent, alors qu'elles me guident sur cette voie. Vu ce que vous faites, j'imagine que vous n'êtes pas tous d'accord entre vous là haut...
Je lance le mauvais livre de philosophie en l'air, et une flèche le traverse, puis s'envole vers une torche de la ville qui se renverse, jonche à présent le sol, et embrase le livre. Quelques villageois craignent l'incendie, mais rien ne se propage. juste un livre qui brûle au milieu d'une rue. Je disparais plus loin dans la ville. Le soleil est bas, j'aurais juré que Connavar serait déjà de retour. Cela suggère qu'il a mis beaucoup en moyen technique pour produire son arc, je ne le pense pas lent au point de mettre autant de temps pour faire un mauvais ouvrage. Mais cette obsession du bien fait, de la finition, fait partie du processus en réalité. L'arc est conscient du soin qui a été apporté à sa confection.
Je ne me replonge pas dans la lecture. Je fais vite fait un tour dans la forêt. Un sanglier et deux perdrix. Fabuleux pour la broche. En attendant Connavar dans le pâle matin, et sans avoir dormi, je suppose qu'il n'a pas dû se coucher, ni se reposer. je prépare le repas qui devrait le requinquer. Je ne suis pas douée en cuisine, mais la broche n'a rien de sorcier. arroser un peu la viande suffit déjà, ajoutez quelques herbes et le tour est joué.
Sur le chemin de la taverne, à l'autre bout du village, je vois Connavar avancé face au soleil. Il doit supposer que je m'y trouve. J'ai heureusement préparé quelques pommes pour me faire pardonner le coup qui vient.
Une flèche traverse sans la déplacer, la pomme qui tenait Connavar, et va se planter dans le mur en bois de la maison opposée. C'est mon bonjour du matin, un bonjour qui a percé sa pomme, encore dans sa main, d'un trou bien net, et non sans esthétique. Ceci-dit, les pointes de mes flèches ne sont pas touches très saines... dieu sait dans quoi elles ont trempées. Espérons qu'il n'aura pas le mauvais goût de croquer dans la pomme.
D'un sourire, et d'un geste amical, je lui souhaite la bienvenue et l'invite à me rejoindre autour du feu. Il n'a pas l'air de souffrir de la fatigue, mais son corps ne ment pas. Il n'a pas dormi.J'arrache un cuissot de la broche, et je déguste la viande en regardant Connavar approcher. Les villageois furieux ferment leurs fenêtres, tolérant mal que je fasse un feu de broche si prêt de leur village, à peine à l'entrée. En même temps, j'en ai renvoyé un dans les couches de sa mère tellement violemment tout à l'heure, que je crois que je peux faire ce que je veux ici pendant les deux prochains jours. Après, traîner serait un peu plus ennuyeux... Ça pourrait attirer des justiciers de petit patelin.
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| | Lun 10 Fév - 8:25 | | | | L'elfe avait hâte de pouvoir s'asseoir et boire une pinte de cidre grandement mérité. Contemplant le levé du soleil et dessus des montagnes l'elfe ne put s'empêcher de penser à son pays laissé derrière lui depuis bien longtemps. Mais ses rêveries ne durèrent guère quelques secondes car, alors que l'elfe apprêtait à croquer dans sa pomme un choc dans le fruit se fit sentir. Dans un premier temps, l'esprit embrumé de Connavar ne put lui permettre de comprendre ce qui se passait mais en regardant le fruit troué l'elfe comprit. Il se mit alors à la recherche d'Hena et de son maudit arc, elle ne s'en tirerait pas à si bon compte, car sans ses heures de sommeil l'elfe avait tendant à être bien plus susceptible. Quand enfin son regard se posa sur l'humaine celle-ci lui fit un sourire plein de malice que l'elfe ne lui avait jamais vu. Cette simple vision suffit à apaiser un peu l'elfe qui avançait désormais vers l'humain sous le claquement des volets du village. C'est vrai que si on ne se connaissait pas ça aurait pu mal finir, sûrement craignent-ils de se prendre une flèche perdue. Quand enfin l'elfe arriva au niveau d'Héna il montra son œuvre et d'un sourire empreint de fatigue dit simplement :
- Regarde ce que j'ai trouvé en me promenant dans les bois.
L'elfe fatigué s'assit ensuite, posant l'arc décordé entre lui et Héna avant de se saisir d'un morceau de viande qu'il dévora avec l'avidité d'un homme dont le dernier repas remonte à plusieurs jours. Finissant par une pomme (non troué), l'elfe resta assis, les muscles engourdis par la fatigue de cette longue course nocturne pour ne pas faire attendre Héna.
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| | Connavar
Partie IRLCrédit avatar : EniliosDouble compte : Vitesse de réponse : De une heure à une semaine
| | Ven 21 Fév - 13:41 | | | | Connavar s'assoit à coté de moi, visiblement fatigué, et se met à manger avec une rapidité qui ne lui ressemble pas. je devine au combien il a dû se consacrer totalement à la fabrication de l'arc. Attrapant l'objet, je le retourne dans tous les sens, le palpe, teste la corde. Quelques bonnes idées, mais surtout une sacrée personnalité. Une de mes flèches ne pourrait pas fouler ce genre de corde, elle finirait par l'abîmer. Il faudra que Connavar fasse lui même ses propres flèches. J'attrape tout le même une flèche de ma propre conception, et entoure le bout de bois qui frotte la corde de la plume d'ange qui tendait à voler au grès du vent. Protégeant ainsi la corde de l'influence singulière de mes flèches si "particulières", Je tend la corde en direction d'un arbre à distance raisonnable. Testons précision et vitesse. En tendant la corde à son maximum je devine vite les limites de l’élasticité de celle-ci. Cet arc pourrait devenir redoutable si son porteur acquiert l'expérience nécessaire. Il est prometteur, et suffisamment neutre pour permettre son amélioration. Il est un peu léger pour ma manière de l'utiliser, mais chacun ses habitudes...
Je tire la flèche qui mettra presque deux secondes à atteindre sa cible lointaine. Je saisis alors mon arc et dans un laps de temps court, tire une nouvelle flèche qui tend à rattraper la précédente. Les flèches se poursuivent, mais la première atteint son point d'impact en même temps que la seconde, prouvant deux choses. Que je ne suis pas très habituée ni en phase avec ce nouvel arc, mais surtout, qu'il est incroyablement performant pour un arc de "débutant". D'habitude, ma flèche arrive, malgré qu'elle ait été tirée après, toujours avant la première. Cet arc est vraiment très prometteur. Mais si Connavar a l'air d'avoir des dons pour fabriquer les arcs, qu'en sera t'il de sa manière de tirer? La conception de la flèche a aussi une importance cruciale. Mais Connavar a surement besoin de repos, et je décide de ne pas lui farcir l'esprit de nouveaux conseils. Chaque chose en son temps.
Je fais l'allez-retour pour aller chercher les deux flèches. Une fois en face de l'arbre, je reste bouche-bée. La flèche tirée par l'arc de Connavar s'est brisée à la pointe. Il ne reste que la plume intacte. L'esprit que Connavar a insufflé a son arc serait si puissant? Il aurait tant de personnalité? Incroyable... L'arc m'a littéralement provoquée. Il m'a rejeté, avec cette subtilité, avec cette intelligence... Veut-il dire... Que j'ai fait l'erreur de le voir comme un outil, et pas assez comme un compagnon...? Connavar aurait donné la vie à tant de personnalité, de singularité. Son arc est si digne... Attrapant l'arc, je ne peux que poser le genoux au sol et m'incliner devant l'intégrité de cet être, et me soumettre à son jugement, comme je l'ai fait pour tous les arcs à caractère que j'ai croisé dans mon existence. Cela me semble essentiel si nous voulons travailler ensemble. Si cet arc ne sait pas m'accepter, il finira par me tuer au combat, je ne peux prendre ce risque, le problème doit se régler maintenant.
Je brandis l'arc au dessus de ma tête, et tire une flèche à la verticale parfaite. La flèche met le temps à redescendre, semble réfléchir au sort à me réserver. Je baisse la tête, ferme les yeux, et attend la réponse. Esprit stellaire habitant la matière, soyons amis.
Yeux fermés, tout sens déployés, j'attrape au vol la flèche qui retombait juste devant moi. Nous sommes donc d'accord... J'arrache la flèche que mon arc avait tiré, puis je retourne vers Connavar avec son arc au bout de ma main droite. Le posant au sol à coté de lui, je prend un morceau de viande et accompagne Connavar dans le festin.
Bon boulot, partenaire. Te voilà avec un nouvel ami fidèle et entier, et... Pour le moins caractériel. Vous vous entendrez bien.
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| | Mer 5 Mar - 17:36 | | | | Alors que Connavar mordillait dans son fruit sa partenaire se saisit de l'arc, commençant par le regarder sous toutes ses coutures elle le testa ensuite. Quand les deux flèches touchèrent leur cible en même temps le jeune elfe manqua d'avaler sa pomme de travers. Comment a-elle fait ça, mon arc est-il de si piètre qualité? Si même dans ses mains l'arme ne peut donner mieux alors je n'ose même pas imaginer ce que ça donnera lorsque ce sera à moi de la magner. Héna apparemment déconcerté tendit de nouveaux l'arc et décocha un trais vers les nuages. Mais elle cherche à se tuer où quoi? L'elfe bondi alors toute en utilisent son œil qui vit un esprit troublé, ce qui ne rassura pas davantage Connavar sur les motivations de l'archère. L'elfe n'étant pas au meilleur de sa forme ne put arriver à Héna qu'au moment où la flèche ne retombe devant elle. Alors qu'elle s'en saisie l'elfe la retourna face à lui avec un brin trop de violence:
- Mais tu cherches le trépas ou quoi? Tu sais qu'il y a des façons de mourir bien moins hasardeuse? La prochaine fois préviens moi avant une telle folie!
Même si le geste de l'humaine n'avait pour but sa propre mort l'elfe ne voulait pas la laisser finir comme ça, tué par son propre arc. Malgré tout, Connavar s'en voulu d'avoir haussé le ton et hésita à s'excuser, sa fierté et sa morale lutant pour savoir si oui ou non il devait le faire. C'est finalement sa fierté qui gagna même si on put aisément lire le message de la morale dans son œil visible.
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| | Connavar
Partie IRLCrédit avatar : EniliosDouble compte : Vitesse de réponse : De une heure à une semaine
| | Lun 10 Mar - 0:03 | | | | Je suis amplement capable d'éviter une flèche de ce type, même sans la voir je la sens. Ma confiance était totale, et que Connavar ne comprenne pas était à prévoir. Je suis surement un peu trop mystique dans le sens le plus obscur du terme pour qu'on saisisse ma relation au bois. Ceci dit, son attention est touchante.
-Il n'y aura pas prochaine fois. Cet arc est parfait pour quelqu'un comme toi, et il ne me blessera pas. Enfin... Sauf si tu viens à le désirer.
Je lui souris du coin de la bouche de manière complice et m'assied à coté du feu, l'invitant à me rejoindre.
-Détends toi. Je sais ce que je fais, partenaire.
Je sors de mon sac un vieux bout de tissus que je pose par terre, comme coussin, contre un arbre pour pouvoir me tenir allongée mais redressée, et en face du feu.
-Alors dis-moi... Tu... En fin de compte on a beaucoup bavardé de choses inutiles, mais je ne sais toujours pas grand chose sur toi... Tu aimes te battre, tu n'aimes les démons, et tu possèdes un étrange pouvoir. Tu es fier, et d'une race que je ne connaissais pas. Dis... Tu viens d'où au final? Qu'est-ce qui t'as poussé sur les routes?
Qui l'aurai crû... J'ai presque déjà une forme d'amitié pour ce drôle de type. Frôler la mort ensemble a dû nous rapprocher. Je pense que le fait de ne jamais parler à personne, puis d'entamer un périple à deux doit provoquer quelques bouleversements qui me poussent à me sociabiliser et surtout à chercher chez l'autre ce qui pourrait devenir de l'"amitié".
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| | Mer 19 Mar - 21:25 | | | | Soit, c'est vrai qu'elle ne risque pas grand-chose quand il s'agit d'archerie, je me suis peut-être un peu trop emporté. L'elfe rejoint l'archère et ce cala au côté de l'humaine. Bon, peut-être un peu trop près... Alors qu'Héna lui posait une foule de question les souvenirs douloureux lui revint en mémoire, relique d'un passé fuit depuis bien trop longtemps. L'elfe écouta malgré tout, le regard fixé sur le feu, espérant que l'humaine ne le fixe son visage accablé par le chagrin. C'est alors d'une voix plus triste qu'il l'aurait voulu que l'elfe répondit:
- Si tu ne connais pas les elfe tu ne dois pas contraire beaucoup de races, je serais curieux par la suite d'apprendre au moins des brides de ton histoire. Mais puisque c'est toi qui a commencé les questions c'est à moi de répondre. Et bien je suis un elfe des toundras, les elfe aime habituellement les bois et les endroits luxuriant mais mon peuple et moi sommes amoureux de cette terre froide et désolée qu'est la toundras. A ma connaissance je suis le seul à avoir quitté le village.
Connavar fit une pause, meublé par un long soupir. L'elfe arracha un brin d'herbe et commença à entortiller, il reprit toujours en fixant le feu:
- A vrai dire je ne suis pas un elfe comme les autres car la majorité ne jure que par l'archerie, je ne serais même pas étonné d'en trouver des meilleurs que toi dans mon peuple... sans vouloir t'offenser. Après, tu m'as demandé d'où je viens, et bien de la toundra, mais pas que, car ma maison est désormais ce ciel, ne craignant pas l'âge je me dis qu'il serait idiot de passer une éternité cloîtré entre quatre murs.
Malgré son refus d'y penser l'elfe se dit qu'elle avait le droit de savoir pourquoi il parcourait le monde. Et c'est le visage mort de ses parents en tête que l'elfe continua, la voix plus grave et plus lente:
- Et si je suis partie de mon village c'est pour une raison des plus égoïste. Alors que je gravissais la plus haute montagne des toundra à mains nues, avec pour seule nourriture un simple sac de pommes, mon village ce faisait attaquer par un dragon, tuant les habitants et brûlant les maisons. A mon retour je découvris le massacre, le dragon avait épargné ma maison, mes pas mes parents. Mon bute est la vengeance, tuer les dragons, c'est à la fois la raison de mon voyage et de mon choix d'arme, capable de traverser le cuir épais de ces destructeurs.
Sur ces mots l'elfe jeta le brin d'herbe au feu et , après un haussement d’épaule, ce retourna vers Héna en tentant un sourire:
- J'ai dû t'ennuyer avec mon histoire, j'en suis désolé. Si tu veux partager la tienne j'en serais ravis mais je ne voudrais pas t'embêter.
Même si l'elfe ne voulait pas le dire il brûlait d'envie d'en savoir plus sur sa partenaire; d'où vient-elle? Comment a-t-elle atteint un tel degré de maîtrise avec un arc? Et surtout, d'où lui vient ses croyances étranges?
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| | Connavar
Partie IRLCrédit avatar : EniliosDouble compte : Vitesse de réponse : De une heure à une semaine
| | Dim 23 Mar - 17:37 | | | | L'histoire que j'entends... Les elfes, des êtres éternels? Quelle fantaisie. Comment les astres ont ils pu concevoir de telles merveilles. La première chose qui me vient, est que leur pouvoir provient d'une origine blasphématoire. Ils ont dû l'arracher aux divinités bien avant notre ère. En ce sens, le dragon serait un châtiment. Un dragon... Un elfe... Quel compte de fée. Je commence mieux à comprendre les cartes et les histoires de mon enfance. Si tout cela était fondé, cela explique de nombreuses choses... Je me sens assez à la masse, de ne jamais avoir su tout ça. Enfin... J'évolue et cela m'emplit d'une sorte de joie étrange,une excitation.
Connavar a beau être un bavard, jamais il n'avait parlé aussi... librement. D'est à dire, aussi franchement de lui même. Il est assez discret dans son intimité, et je veux voir dans ce récit une preuve de confiance accordée. Je vois néanmoins qu'il n'a pas répondu pour son étrange pouvoir. Serait-ce la partie la plus sombre de son histoire? Il n'y a nullement fait référence... Alors il faudra que j'insiste, mais plus tard.
Partager la mienne? immédiatement, en faisant le tour de ma vie en avance rapide, je me dis "Tu n'as pas tant de choses à raconter que cela...". Et puis, ce qui m'étonne c'est que j'ai presque envie de me confier. En ayant cette réflexion, je me prouve à moi même une ouverture étonnante, une liberté qu'il vient de naître. Alors pourquoi pas raconter quelques choses à Conavar, pour que notre entente n'en soit que meilleure? Un lien se tisse. Tissons le.
Je viens d'une famille de voyants nomades. Je n'ai jamais eu de foyer, contrairement à toi. Je ne sais donc pas ce que c'est que de le perdre.
Mon récit n'a pas l'intensité dramatique de celui de Connavar. Il est plat, rationnel, logique. Je raconte tout ça avec une distance et un recul étonnant. Je veux dire... Qui m'étonne même moi.
J'ai très vite compris ce que les astres me réservaient. Ma famille était malhonnête. Des gens sans vertu, qui prennent aux pauvres crédules leur argent contre de la poudre aux yeux. J'ai mis fin à leur... Petit voyage de bandits. Ensuite, je me suis élevée seule dans les bois, et j'ai vendu mes services, mais de façon honorable.
L'image de moi même; à 13ans, poignardant ma mère, ne m'avait jamais quitté. Mais ce n'était pas un traumatisme. C'était un rappel de ce que je devais faire, de ma mission, de ce vers quoi la justice tendait. La douleur, et la souffrance sont le prix à payer pour sortir le monde de sa torpeur, et le guérir de son mal, et de sa perversion. Tuer ma mère, était un symbole. Ce symbole m'a donné la force, toutes ces années, de surmonter nombres d'épreuves.
Alors j'ai vécu de charité et de chasse. Puis j'ai été repéré par des marchands d'esclave. J'ai découvert la fange du monde, et j'ai tué tout ces enfants de putains. Puis j'ai décidé de tuer tout ces nuisibles, et j'ai commencé à me faire payer pour assassiner des parasites. Je n'acceptais que les assassinats justes, et dans l'ordre des choses. Je tuais aussi gratuitement de mon côté. Mais rien de bien grande envergure... Enfin, j'ai appris par une femme, résistante, ce qui se passait avec les démons. J'avais été tellement isolée en campagne, que je n'en savais rien, et que je n'avais jamais côtoyé que des humains... J'imagine que j'ai dû croisé des elfes étant jeune, mais... Je ne m'en souviens plus. Alors je me suis donné pour objectif logique de tuer toutes ces créatures sombres, et d’empaler la tête d'Aile Ténébreuse sur une pique. Bref... Un destin plutôt commun.
Les flammes devant mes yeux se tordaient de douleur. La majesté de l'élément sulfureux n'a jamais su empêcher cette agonie, ce supplice qu'est le sien. Il brûle tout ce qu'il trouve sur son chemin, puis meurt. En fin de compte, je me doute que ma vie prendra fin à l'instant même où je traverserais la tête de ce démon avec une plume d'étoile.
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| | Sam 12 Avr - 16:31 | | | | Un destin plutôt commun?! Tel sont ses mots mais en aucun cas ils peuvent avoir un sens ici. En quoi tuer ses parents à treize ans puis partir dans le monde pour une grande quête de purification est un destin plutôt commun? Je savais qu'il y avait un truc, une raison de détester démon et autres impures mais ça mission relève davantage de la folie qu'autre chose.
Connavar leva les yeux des flamme vers cette femme au voile de mystère partiellement révélé oubliant au passage ses problème. Voilà pourquoi l'elfe avait entreprit son voyage, voilà pourquoi il avait abandonné son foyer en ruine, de tel rencontres ne seront jamais oublié et leurs acteurs vivront dans l'esprit de l'elfe jusqu'à son dernier souffle.
Mais l'elfe ne voulait d'une telle quête, contraint de chasser démons et chimères dans un but qu'il savait hors de porter. La seule vie que l'elfe rêvait était faite de pomme, de sieste et de combat sans réel danger. Quoi que, je ne me suis pas sentie aussi vivant depuis la mort de mes parents que le jour où nous avons tenu tête au démon. Sa chasse de quoi m'échauffer le coeur et le corps mais suivre mon ami tel un chien ne me siée gère.
Ainsi, sans qu'elle le sache les prochains mots de l'humaine détermineront si oui ou non leurs chemins se sépareraient, l'elfe la provoqua alors volontairement:
- Si j'ai bien compris tout ce qu'il t'importe c'est de nettoyer le monde des horreurs tout ce que... l'honneur (?) t'inspire d'éliminer. Mais comment arrives-tu a discerner ce qui est juste et ce qui ne l'es pas.? Comment arrive-tu à te faire juge suprême de la vie et de la mort? Moi-même, alors que l'éternité me tend les bras, je ne pense pas un jour arriver à une tel tâche, et ce malgré mon oeil. Alors comment une humaine avec seulement 80 années de vie devant elle pourrait-elle le faire?
L'elfe s’arrêta alors, jaugeant les réactions d'Héna, plongent son unique œil visible dans le regard de l'humaine. Il se prépara à tout type de réactions du rire à la tentative de meurtre en passant par l’absence de réaction. Voyons ce qu'elle me réserve.
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| | Connavar
Partie IRLCrédit avatar : EniliosDouble compte : Vitesse de réponse : De une heure à une semaine
| | Dim 13 Avr - 0:27 | | | | Connavar est dans l'attente de ma réponse, il semble me jauger. Je crois que cette mise à nu a plus d'intérêt encore qu'il n'y parait. L'objectif et la vie de chacun... Ce sont des choses qui nous permettent de savoir dans quelle mesure nous sommes en accord avec les idéaux de l'autre. Peut-on cohabiter? Pour moi la question ne se posait pas au départ. Je m'en fichais pas mal, et j'ai appris de nombreuses choses déjà au contact de Connavar. Notamment que l'être vivant qui se tenait en face de moi avait plus de valeur que je ne pensais, et qu'il n'était pas là uniquement dans le but de servir mes intérêts. Qu'on oeuvre tous plus ou moins pour la même cause, et que nous sommes partenaires, et non suiveurs et guide.
L'honneur ne m'importe pas. La dignité, tout au plus. Je veux nettoyer ce monde de ces horreurs, mais tu sais... Tu as dis quelque chose de très vrai quand nous nous sommes rencontrés. Les hommes ne cesseront jamais de se déchirer, de ce battre, et les démons ne sont qu'un problème de plus qui a remplacé les précédents. En ce sens, ce n'est pas tellement inédit. J'ai appris que quand on oeuvre contre quelque chose, on ne survit pas à son objectif. Ceux qui veulent renverser un roi n'ont aucun projet pour la cité, et ne créerons rien de concret, et une redistribution des cartes aura lieu. Le même problème renaîtra de ses cendres quelques années plus tard. Hors si on veut changer la vie, en quelque chose de libre, et que renverser la royauté est nécessaire dans cet objectif, alors on arrivera peut-être à quelque chose, car on lutte pour quelque chose de meilleur, et non pas contre quelque chose de terrible.
Les mots filent et je n'arrive pas à les retenir. Au fil de ma réflexion, sort tout ce que je pense, de façon sincère et immédiate. Presque sur le ton de la confidence, je vomis toute ma réflexion sur le sujet de ces derniers jours, derniers mois, dernières années...
Je ne prétends pas savoir tout ce qui est bien ou mal. Mais j'ai la valeur de la vie, et de la liberté. En me libérant de certains liens qu'étaient les miens, j'ai appris que ceux qui nuisent aux autres sont des ordures, et qu'attenter à la liberté est comme attenter à la vie. Je ne veux pas les tuer. Je veux vivre libre, et pour ça, j'ai besoin que les gens vivent libre. Ceux qui attentent à leur liberté, sont contre mon objectif, et sont des gens mauvais, et nuisibles. Je crois en un principe d'équilibre. On doit récolter tout ce qu'on sème. D'ailleurs, le poids des morts que je porte avec moi... Je le paierai un jour...
Ma réflexion va plus loin, et je retiens mes mots. Je ne veux pas parler de sacrifice, ou de sauvetage héroïque. Je ne me fais pas d'illusion, seulement je sais que je ne peux pas faire autrement, et que ce n'est pas par orgueil ou par vanité que j'accomplis cette mission. Je fais ça par besoin. Je ne peux plus vivre en ignorant, je ne peux pas regarder le monde tel qu'il est et vivre ermite. L'ouverture à l'autre m'aurait-elle rendue soucieuse du sort du monde à ce point?
Le monde va mal. Il ne faut pas être devin pour s'en rendre compte. Je n'essaie pas d'empêcher ça, je vais l'empêcher. J'ai ôté de nombreuses vies, comme toi probablement. Utiliser ma vie pour améliorer celle des autres... Cela a un sens. Je ne sais vraiment pas si j'ai raison. Ce que je sais, c'est que quelque chose doit-être fait, et que tuer dois toujours êtres un dernier recours, et que la vie doit être préservée, que les morts doivent être honorés.
Et pourtant cette vieille habitude me vient des même astres que j'ai renié. Ma philosophie de vie ne s'est pas enfuie, elle ne s'est pas non plus retournée contre moi. Elle n'est pas incompatible avec l’athéisme. Je n'ai plus de revanche à prendre avec quelque divinité que ce soit. Je forge maintenant mon propre avenir, seule ou accompagnée. La solitude, je le sais, est depuis peu une ennemie.
J'aimerai pouvoir vivre d'eau fraîche et de pain blanc. Me lancer dans une vie plus calme et colorée. Seulement quelque chose ronge mon intérieur et m'empêche de me poser. Alors, peut-être que je vais aussi chercher le remède à mes maux dans le cœur d'Aile Ténébreuse, qui sait...?
La mort de ce démon devrait soulager le cœur du monde... Mais tant de choses seront à rebâtir après. Je sais que je suis le genre de folle capable de tuer ce démon et d'en assumer la folle ambition. Connavar aurait surement la force de reconstruire et de réorganiser le monde ensuite. Il est plus "vivant" que moi. Mais la part de noirceur de son esprit le rapproche de moi. Nous n'avons pas d'histoire en commun, mais son sentiment vis-à-vis du passé n'est pas si loin du mien. Je ne crois pas aller bien loin seule. Je crois que je n'ai d'ailleurs jamais rien accompli qui vaille la peine qu'on s'en souvienne... Car j'étais seule.
Et... Je ne saurais jamais si je fais le bon choix ou non en tuant quelqu'un. Mais à deux, ou qui sait, si nous rencontrons d'autres personnes qui nous suivrons... A plusieurs, peut-être saurons-nous d'avantage faire les bons choix. Ce que j'ai le plus appris de toi, c'est qu'une vie de solitaire, est une vie de déroute...
Mes yeux parcourent le sol, et je ne sais plus quoi dire. Mes idées se sont progressivement emmêlées et de fil en aiguille, je me suis laissé allé à divaguer et à me surprendre moi même parfois. Je vois au combien j'ai changé depuis ce jour là... Je suis libre maintenant... Libre, et prête à me battre.
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