(Terminé) Au pied toutou ! (PV Er 'tan & Magrant. 16 Faldèn)

De la même manière qu'il étaient venus autrefois dans cette province reculée de la société, Er 'tan et le belliqueux Magrant empruntaient les sentiers rocheux de Volcania, à travers les regs qu'imposait le relief montagneux du territoire. Pour cette action pour le moins clandestine les deux bons amis qu'ils étaient avaient décidé de voyager de nuit, usant de leur vision nocturne pour tromper la vigilance des autochtones et opérer plus discrètement que de jour. Cependant, cela ne les avaient guère empêché d'user d'un chariot à cocher pour voyager, prenant comme fiacre un acolyte aux traits particulièrement osseux !
Ils n'étaient ici que pour une seule chose, trouver un chien de lave, le neutraliser et ficher le camp. Depuis leur dernier passage pour le moins bruyant, il n'était pas question de s'attarder dans les « Pics de Feu ».


Lui et son ami nécromancien, avaient passé l'essentiel du trajet à discuter de leurs visions post-apocalyptiques autrement plus mégalomanes, mais aussi de plusieurs interrogations. L'une d'entre elles particulièrement intrigante, était de savoir si Aile Ténébreuse avait pour habitude de créer des incendies à chaque fois qu'il lui venait des gaz. La tâche ne devait effectivement pas être facile pour les domestiques, si leur maître était victime de problèmes gastriques.

« Et bien frère, que suggérez vous pour cette fois ? Allons-y franchement ou discrètement ? »

Le Nécromancien allait, une fois de plus, traquer un Chien de Lave en compagnie de son camarade, le Baron Er’Tan. Etant les deux personnes ayant réussis à capturer le brulant canidé, ils avaient de nouveau le devoir de s’approprier le cœur de l’animal. Ainsi ils reprirent la même route qu’autrefois, sur un chariot nullement suspect.
Assis sur une planche du chariot, sa tête cachée par un capuchon, il restait immobile dans sa longue méditation, à peine secoué par les balancements du chariot sur la route rocheuse. Parfois, il levait son visage humain vide d’émotions et répondait avec lenteur et minutie aux propos de son compagnon. Bien qu’il ne ressentait presque aucune émotion, il lui arrivait de percevoir l’excitation du créateur devant une nouvelle perspective de création. Il allait de nouveau créer le Maléfice, en laissant Er’Tan lui appliquer la formule adéquate.

Magrant était à présent en train d’imaginer quels types de morts-vivants il allait utiliser pour traquer le Chien de Lave. Le mieux serait un être peu sensible aux flammes qui anime chaque parcelle du corps du chien. La lave pouvait atteindre jusqu’à mille degrés, et pouvait donc facilement faire fondre des os. Aussi les squelettes, pantins favoris de Magrant contre l’élément feu, n’allaient pas être d’une grande utilité. Le mieux serait d’utiliser des morts capable de lancer des projectiles liquides sur l’ennemi. La Lave, en se refroidissant, deviendra dure, et le chien sera quasi-immobilisé.

Il exposa rapidement son idée d’attaque en précisant tout les détails et chaque éventualité que son puissant esprit de Liche pouvait concevoir. Et puis, si les choses tournaient mal, il pouvait compter sur le Chevalier Revenant et son sort de flétrissement. Il leva un doigt pour attirer l’attention de son ami et répondre à sa question d’un air de stratège.

« _ Le mieux serait d’éviter tout contact civile ou autochtone. Utilisons des créatures au puissant odorat pour renifler l’odeur de soufre qui émane de ces animaux. Une fois trouvés, nous isoleront l’un d’eux au reste de la meute s’ils sont nombreux. Puis, nous appliquerons la stratégie que je vous ais proposé. »

Et lorsqu’il finit sa phrase, le chariot s’arrêta. Ils étaient arrivés à destination …

Le Chevalier Revenant approuva sa stratégie, et proposa d'utiliser un escadron de Noctariels pour raser les terres d'un champ de vision élargis. Magrant hocha la tête, mais insista sur la discrétion. Quelques aventuriers ou pillards pouvaient roder dans ces lieux désolés ... Aussi il lui proposa plutôt d'utiliser des oiseaux morts : Les réanimer serait très facile et ne nécessiterait qu'une infime source d'énergie. Personne ne soupçonnerait que des vols d'oiseaux soient l'espion de deux chasseurs aux pouvoirs redoutables.

Magrant descendit lentement du chariot et se posa par terre, levant un petit nuage de poussière quand ses pieds entrent en contact avec le sol poussiéreux. Il secoua ses mains pour chasser le sable qui s'était accroché à ses habits puis balaya le paysage de son regard attentif, laissons son compagnon organiser les préparatifs.

Le Nécromancien utilisa ses sombres pouvoirs pour faire appel aux forces des Limbes, et du sol il ramena à la vie une dizaine d'oiseaux. Les volatiles prirent quelques secondes pour s'habituer à leur nouvelle "vie" , puis prirent leur envol autour de leur maître. Ce dernier écarta les deux bras de chaque coté, et les oiseaux se dispersèrent aussitôt, chacun d'un coté.

" _ L'un d'eux trouvera notre cible, tandis que les autres nous avertirons d'éventuels dangers. Nous n'auront plus qu'à suivre notre guide. Ensuite on s'occupera du Chien de Lave.

Et ils patientèrent pendant plusieurs minutes, jusqu'à ce que l'un des oiseaux apparaisse au loin , rapportant la bonne nouvelle aux deux Adorateurs.

Le Nécromancien répondit à l'envie de meurtre de son camarade par un haussement d'épaules. Son ami était fait pour les combats sanglants au corps-à-corps, lui laissait le soin à ses esclaves de faire cette besogne. Er'Tan était un puissant guerrier, portant une lourde armure et armé de deux terribles glaives. Magrant lui, avait la magie de son coté, ainsi que de longues connaissances. Ils formaient un duo terrifiant qui allait sous peu faire ses preuves dans la chasse d'un puissant animal.

L'oiseau éclaireur se posa sur le bras tendu de la Liche et le fixa de ses petits yeux noirs sans vie. Magrant compris aussitôt le message silencieux de son engeance : Il semblerait que quelques Chiens de Lave se soient séparés près d'un pic rocheux en forme de crochet, un peu plus à l'Est. Malnoir se tourna vers le Baron et lui indiqua la direction à prendre.

Alors les deux hommes prirent la route qui menait vers leur objectif, suivant l'oiseau qui volait lentement et à basse altitude. Le paysage se défilait sous leurs pas sans aucun changement. Partout on ne voyait qu'un désert de poussière et des pics rocheux aux formes torturés par les intempéries. A' mesure qu'ils marchaient dans ce plateau désertique, d'autres éclaireurs arrivaient et venaient se poser sur les épaules de leur maître, lui rapportant leurs nouvelles. D'après eux, aucun danger ne semblait venir compromettre leur plan. Parfais, ils allaient tranquillement récolter le cœur de Lave.

Après une marche longue qui aurait harassé un simple mortel, les deux Lieutenants de Nayris atteignirent le Pic Crochu, dévoré par l'érosion. A' ses pieds, un imposant animal à la peau bouillonnante rodait comme pour marquer son territoire, laissant un nuage de soufre surgir des orifices de son corps.

Le Chien de Lave ...

Quatre cœurs ... la tâche n'en sera que plus difficile. Il porta sa main sur son menton à mesure qu'il méditait sur la façon la plus rapide pour récolter les cœurs. Mais son ardent camarade semblait être pris d'une frénésie guerrière impitoyable. De sa puissante voix, il attira l'intention du canidé qui, répondant à l'appel de guerre du Revenant, poussa un colossal aboiement et se précipita à la rencontre des deux Adorateurs.

Magrant devait prendre un certains temps avant de pouvoir invoque de puissantes créatures, aussi ne put-il pas arrêter la course effrénée du premier Chien, qui entra en collision avec le Chevalier dans un grand éclat d'étincelles et de poussière. Alors qu'il s'apprêtait à prêter main forte à son compagnon, trois autres canidés des Laves surgirent de derrière les pics et prirent d'assaut la hauteur sur laquelle se tenait les deux chasseurs.

Le Nécromant jugea préférable de se débarrasser de la nouvelle menace, aussi laissa t'il le Baron se débarrasser du premier canidé, qui, à juger de sa taille et de la férocité dont il faisait preuve, semblait être le dominant.

Une fois son sortilège prêt, La Liche lança des éclairs qui s’enfoncèrent dans le sol. La terre se craquela et s'éventra en de nombreuses failles d'ou' jaillirent plusieurs étranges zombies : Des créatures au corps frêle et tordu comme des branches d'arbres. Leur cou était gonflé par une immonde boursouflure verdâtre, et de leur bouche coulait un liquide verdâtre à l'odeur âcre.

"_ Esclaves ! Faîtes feu sur les Chiens de Lave ! "

A' l'unisson , les zombies-cracheurs projetèrent de leurs bouches ouvertes des jets de bile gluante sur les prédateurs de feu. Le liquide collant entra en contact de leurs peaux brûlantes dans un grésillement. Aussitôt leurs mouvements devinrent plus lents, plus pénibles. A' mesure qu'ils peinaient à s'approcher, Magrant récitait une nouvelle incantation pour créer un monstre plus centrée au combat.

En espérant que, de son coté, Er'Tan tenait tête à l'Alpha de la meute volcanique.

Le Nécromancien remarqua que le Lord se débrouillait assez bien contre son terrible adversaire. Tant mieux. Il continua à prononcer la langue des Limbes avec plus d'ardeur, tandis que les cracheurs tentaient tant bien que mal de ralentir la course des prédateurs. Hélas, la bile qui immobilisait pendant un court instant les chiens fondait sous la terrible chaleur qui animait leur corps. En quelques instants, ils atteignirent le petit groupe de zombies, et le massacre débuta.

Ils taillèrent les pantins à coup de crocs enflammés et de griffes brûlantes, les réduisant rapidement en un tas informe de chaire calcinée. Les monstres poussèrent un long hurlement victorieux, puis tournèrent leurs yeux ardents sur le nécromant qui continuait son rituel. Pendant ce temps le Lord repoussait l'Alpha à grand coups de glaives. Er'Tan faisait une fois de plus preuve d'une grande maîtrise de l'art du combat rapproché, dansant avec ses lames mortelles et parant les morsures du monstre.

Pour distraire les chiens pour quelques secondes, Magrant envoya les oiseaux qu'il avait gardé l'attaque. Les petits animaux volants foncèrent tels des kamikazes sur l'ennemi, brouillant leurs champs de vision. Ils ne firent pas long feu, et finirent dans les gueules des chiens, mais ils permirent à Magrant d'invoquer un nouvel allié de taille.

De derrière un imposant nuage de fumée et de serpents électriques , un monstrueux mort-vivant fît son apparition. C'était une abomination : Un corps énorme de la taille d'un troll, avec des muscles imposants, la peau couverte de cloques, de cicatrices et de pustules. Une grossière tête boursouflée reposait sur de massifs épaules, et entre ses mains aux doigts brisés se trouvait une grande masse d'arme cloutée, arme redoutable entre les mains d'un adversaire de sa force.

Traînant son lourd corps corrompus grâce à ses pieds plats comme ceux d'un éléphant, il vint faire face aux prédateurs des enfers. Balançant son arme, il attaqua en premier. Le chien n'eut pas le temps de faire un bond que l'imposante massue s'écrasa sur son crâne, le réduisant en un tas informe. Les deux autres chiens reprirent leur esprit et attaquèrent. Les blessures qu'ils provoquèrent à l'abomination étaient terribles : à chaque coup , le monstre perdait de sa puissance. Une morsure particulièrement redoutable lui arracha un bras, qui tomba lourdement sur le sol. Alors le monstre leva son bras restant et frappa. Sa main pénétra dans la bouche grande ouverte d'un autre attaquant, et d'un furieux balancement, il extirpa ses organes internes et les jeta par terre, tuant sur le coup la bête, mais perdant par la même occasion son second bras.

L'abomination commença alors à se défendre à coups de morsures, mais il semblait qu'elle n'avait plus assez de moyens pour vaincre le dernier monstre. Er'Tan allait devoir se servir du mort-vivant comme bouclier pour faire mordre la poussière au dernier chien.

Le duo de choc que formait le redoutable Baron et l'abomination vint à bout de la résistance du molosse. Après un tir meurtrier de la part du Chevalier, L'abomination , d'un revers de sa masse d'arme, arracha la mâchoire inférieur de l'animal et l'envoya rouler sur le sol de sable. La victoire était la leur !

Magrant rompît alors son invocation , étant désormais inutile sur ce champ de gravats. La créature s'écroula sur le sol, fondît dans un amas de chaire en décomposition, tomba en poussière et disparût dans le sol asséché de Volcania. Pas de restes pour les charognards ! Magrant vint rejoindre le Lord et l'aider à reprendre de ses forces en autant les pièces d'armures calcinées. Il allait vite se rétablir grâce à la puissance de l'astre lunaire, mais pour l'instant il devait garder sa force.

Magrant ouvrît ensuite l'une des mâles et en extirpa un faucille , un scalpel et des boîtes. Il enleva ses gants pour porter des gants résistants au feu. Ensuite il s’approcha des cadavres fumants de leurs ennemis et commença la tâche macabre d'extirper leurs cœurs. La tâche était difficile, car les monstres étaient terriblement brûlants, et le feu était l'ennemi des morts.

Après une demi-heure, il retourna vers son ami, quatre boîtes de fer à la main, un sourire sur ses lèvres. La tâche était accomplie.

"_ C'est bon, Lord. Nous avons rassemblé les quatre cœurs, la déesse peut être fière de nous. C'est une nouvelle preuve de notre foi envers elle. Nous sommes des conquérants, rien ne nous arrête ! Rentrons à présent ...