Il avait retrouvé son ancienne apparence, Er 'tan le décent, Er 'tan le discret. Cette tâche pourpre flanquée d'un capuchon et d'un étrange masque blanc, qui surgissait ça et là, lorsqu'on ne l'attendait jamais. Un corps jeune dans une tunique simple.
Lorsqu'il prenait sa forme humaine, Er 'tan était un citoyen lambda de Terra, visiblement originaire du Feu. Ses yeux verts flanqués sur une peau très légèrement mâte et son visage quelque peu osseux reflétaient l'ethnie de certaines tribus du Nord de Dahalia. Équipé comme il l'était, il passait alors pour un soldat de fortune, un mercenaire de grand chemin et c'est exactement ce qu'il était présentement.
Au nord du Marais de la Désolation, la zone recensait une forte concentration de forêt qui s'étendait vers jusqu'en contrebas des montagnes de l'Est. Cette « province » si l'on pouvait alors l'appeler comme ça, présentait une très faible densité de population, quelques rares villages étaient implantés ça et là. Le territoire forestier était en revanche parcourut par de nombreux sentiers qui provenaient des terres limitrophes, ils étaient notamment empruntés par des courageux marchands ambulants, des caravanes téméraires, et quelque fois par des patrouilles impériales.
Forte d'une sombre réputation, cette zone appelée « Le sanctuaire des bandits » était la raison pour laquelle le territoire demeurait aussi reculée de la civilisation.
Implantés ça et là à travers la forêts, on distinguaient de nombreux avants-postes et camps autrement plus renforcés, regroupés sous la même et unique bannière, celle de l'illégalité et de l'anarchie.
Pillards, vagabonds, brigands de grand chemin, profanateurs, assassins étaient les profils les plus répandus à travers cette zone en marge de la société. Les étrangers qui s'y aventuraient étaient très souvent pourvus d'escortes, la situation de la province n'était un secret pour personne. La forêt était réellement ce qui permettait aux bandits de survivre, dissimulés à travers la végétation. De plus, ces derniers ne représentaient pas une menace réelle, si ce n'étaient pour ceux qui s'aventuraient à travers les bois malgré les mises en gardes, et c'est en partie pourquoi l'Archidémon ne s'en été jamais occupé. Il y avait des problèmes autrement plus important.
Mais ce qu'ignorait probablement ce dernier, était de savoir que l'intégralité des Adorateurs n'avaient pas quitté la surface du continent pour l'Adhès, lorsqu'ils avaient abandonnés les Terres Infectées. Une infime partie du Culte avait pris refuge chez les bandits. Parmi cette retraite pour le moins discrète, figurait Er 'tan, l’Élu du Bras Armé.
Progressivement, lui et ses complices s'étaient intégrés parmi les mercenaires et les brigands, usant de subterfuges et de tours de magies pour se forger une réputation. Lorsqu'Er 'tan avait abattu Urlec Pied-bot en duel, le chef des bandits, il avait pris sa place et avait su se faire respecter des vagabonds. Il leur avait promis la fortune s'ils l'écoutaient et le suivaient, et c'est ce qu'il fit.
Il commença par offrir à ses « hommes » les trésors qu'il avait capturé lors de la prise d'Afredal, son ancienne province actuellement hors de contrôle, de la pacotille en partie ; avant d'apporter gratuitement à l'aide de ses acolytes, des fortifications supplémentaires au camp et d'aménager les cavernes qu'Urlec avait fait taillé dans la roche, pour y faire un Temple de Nayris. Ce dernier demeure toujours dissimulé derrière un grand chapiteau pourpre qui masque son entrée, accessible seulement par Er 'tan et ses hommes de confiances. Toutefois, si le repaire de l'Elu reste un cercle très fermé, une rumeur court au sein du camp, que les anciennes cavernes d'Ulrec ne seraient aujourd'hui pas peuplé que d'humanoïdes.
Jusqu'à présent, les brigands tolèrent leur « nouveau chef », ignorant toutefois ce qu'il est réellement.
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