Syllas d'Erenold [MORT]

En Syllas, deux êtres cohabitent : l'Erenold et le lycan. L'un est un homme sans sentiments, une statue de glace ou de marbre, lisse et caparaçonnée d'une indifférence aussi froide que le gel et aussi solide que le meilleur des aciers ; l'autre, bête affiliée à la nuit et aux brumes, n'est qu'un monstre sanguinaire et sans pitié, tout en instinct, rage et haine. Ces deux personnalités, pourtant si différentes, si opposées, ne sont pas dissociées : elles forment une personne unique dont l'esprit est un champ de bataille perpétuel où se heurtent et s'annihilent les principes de la raison et les incohérences du sentiment.

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Issu d'une baronnie, de par sa haute naissance, Syllas est un homme hautain, peu sociable et ayant une très haute opinion de lui-même. Issu du peuple de la Terre, il est également très critique envers les peuples extérieurs au royaume qu'ils considère le plus souvent comme des sauvages, à moins qu'ils n'aient développé une société élégante, telle celles des elfes ou de Sylfiria, auquel cas il peut faire preuve de respect. Car, élevé dans une famille noble, Syllas croit au sang-bleu et également un peu à un ordre universel qui voudrait que certains soient faits pour diriger et d'autres pour obéir. Néanmoins, son tempérament réfléchi et son éducation diversifiée l'ont détaché, au moins un peu, de tels préjugés et Syllas fait preuve de plus de réflexion et de discernement que bien des membres de la noblesse, sans compter son dégoût pour les simagrées, la frivolité et même toute sorte d'amusements et de passe-temps qui le détache de la Cour royale où les familles de haut lignage se rassemblent quotidiennement, détachées de la réalité extérieure et de ses désastres par une vie entière passée dans l'oisiveté et la fausseté des éclats de rires et des joyaux. Ainsi libéré des chaînes que sont l'apparence et l'usage, Syllas n'hésite pas à se mélanger avec le peuple - tout en gardant certaines distances - au lieu de se cantonner à la compagnie de ses si mal aimés congénères, ce qui lui a ouvert bien des portes et lui a permit, outre de développer sa connaissance du monde et de ses peuples, d'augmenter considérablement ses relations et ses moyens d'action.

En effet, dernier descendant de la lignée Erenold dont chaque membre, sans exception, ne fait rien par hasard, Syllas n'a qu'une finalité, un but unique et vers lequel tendent tous ses efforts : "La voie d'Eren", ainsi que la nomment les Erenold, comprend un ensemble de commandements, d'interdits et de volontés qui ont été édictés par Eren, le premier homme de cette ancienne famille. Y figure également ce qui, dit-on, est à l'origine même des Erenold, leur raison d'être, la seule chose qu'ils recherchent vraiment et dont ils connaissent seuls l'existence.

Fidèle à ses ancêtres, Syllas a hérité de tous leurs traits de caractère communs : une insensibilité profonde atténuant toute perception émotionnelle et une volonté de fer que côtoie une nature discrète. Néanmoins, et ceci est également commun à tous ceux qui l'ont précédé, Syllas est aussi quelqu'un d'extrêmement prudent et peu empressé, ce qui contraste et détonne avec le fait que, plus une situation s'envenime, plus son comportement devient suicidaire.
Par ailleurs, littéralement endoctriné par son géniteur, Syllas est un homme de principes qui, malgré son art de la manipulation et du mensonge - son héritage de la cour royale - considère que tout commandement justement édicté doit être justement suivi, se créant pour lui-même un code de conduite strict.

Mais il possède également une facette plus sombre, liée en partie à l'affliction lupine qui l'a frappé, car, brisant alors le masque immobile et neutre de son visage, il est en de rares occasion le sujet de violentes colères quand la situation vient à lui échapper. C'est sa part de bestialité - un critère jusque là inconnu de ses ancêtres - qu'il refoule au plus profond de son être depuis qu'elle s'est révélée. Car la conscience de Syllas est tourmentée, déchirée par un instinct de prédation qui voudrait qu'il oublie toutes ses obligations pour n'être plus qu'une chose : un chasseur.
Fort heureusement, le combat entre l'homme et le loup est inégal et ce dernier n'est qu'un fragment de l'esprit de Syllas, réduit à une petite influence et ne se révélant que lorsque la faiblesse atteint ce dernier.

Il est à noter deux points très particuliers : Promis à un mariage arrangé afin d'établir un meilleur contrôle de l'île de Sen'rin et d'augmenter l'influence de la famille dans le royaume, Syllas, d'abord indifférent même à ce détail qui le concernait, ressent une certaine inclination envers Ayael, mais vu son expressivité... Froid d'apparence, avec un langage et une gestuelle sans sentiments, la passion n'est pas la bienvenue chez lui.

Le teint pâle, car, à Sen'rin, le soleil n'est jamais qu'un rêve et ses rayons des ersatz, les yeux aux reflets jaunes et les cheveux courts et noirs, Syllas est un homme d'une taille légèrement supérieure à la moyenne et assez fine, quoique pas frêle.

La seule partie de lui qui soit découverte est son visage, assez fin lui aussi, tandis que ses vêtements, assortis à des gants et une paire de bottes, masquent le reste de sa personne et constituent sa personne.
En temps de paix, Syllas porte généralement des habits resserrés mélangeant noir et blanc, le tout brodé par quelques fils d'argents qui dessinent quelques formes complexes. A sa ceinture, son épée a toujours sa place tandis que la bague d'Eren, symbole de sa lignée, orne son index droit.
Mais lorsque vient le temps de la guerre, il porte alors une lourde armure de maille et un heaume qui le recouvrent totalement; une grande cape noire couvre alors son dos et ses épaules et une longue claymore lui sert d'arme.
Si la tâche est plus personnelle, Syllas s'en tient à quelques protections de cuirs et son épée habituelle.

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Si jamais Syllas décide de se transformer en lycan, ce qu'il ne fait que très rarement, ou est contraint d'apparaître sous cette forme, il subit alors une violente mutation qui est aussi rapide que douloureuse, devenant une créature humanoïde mais qui possède tous les attributs du loup, dont une gueule avancée ornée de crocs acérés et des mains, ou des pattes, terminées par des griffes effilées. D'un hauteur dépassant alors les deux mètres, il est beaucoup plus volumineux, puissant et solide, ce qui n'est en rien engageant puisqu'il est de surcroît, à ce moment là, dans une colère noire.

Syllas n'est guère marqué car, sur lui, les blessures disparaissent sans laisser de traces. Seul l'éclat de ses yeux renseigne sur son état de lycanthrope.

La deuxième particularité ne se voit pas et n'est d'ailleurs connu qu'à Sen'rin : les Erenold ne font ni rêve ni cauchemar durant leur sommeil, rien n'est alors présent à leur esprit.

Enfin, seul détail qui sera remarqué, Syllas se passe de tout ornement, hormis une chevalière qu'il porte au doigt et qui arbore le blason de sa lignée, un phénix vide dont ne sont visibles que les contours. Cette bague lui a été remise par Ménéas, son père, et vient d'Eren.

Pour connaître l'histoire de Syllas, il faut connaître celle de sa lignée.

A l'origine, aucun Erenold ne foulait le sol de Terra. Eren, alors, était un jeune noble sans envergure établi à la cour à Sen'tsura où, avec ses congénères, lors d'immenses assemblées, il conseillait la famille royale dans ses décisions pour le royaume. Originaire des contrées avoisinantes, il possédait, dans les alentours de la capitale, un fief minuscule englobant quelques villages et fournissant le royaume en pierres extraites des profondes carrières qui s'y trouvaient. Eren n'avait en tête que sa place à la cour et y passait la plupart de son temps, manipulateur rusé qu'aidait sa physionomie doucereuse, mettant autant d'ardeur dans ses discussions entre nobles que dans ses décisions pour son fief. Aussi ne possédait-il encore aucune des qualités qui furent à l'origine de sa renommée à cette époque. Son indépendance était inexistante tant il s'attachait aux puissants pour obtenir des titres grappillés à la force des compliments ; son esprit, quoique développé, ne connaissait que les finesses de la manipulation et se désintéressait des autres affaires ; son courage n'était encore qu'une hardiesse naissante qui lui faisait tenir des discours vivaces et applaudis à la cour mais où perçait déjà les grands principes qui bâtiraient plus tard sa lignée et dont il voulait imprégner le royaume ; enfin, sa détermination n'avait pas vu le jour, faute de véritable épreuve dans sa jeune vie.
Mais une nouvelle grande guerre, parmi celles qui avaient déchirée Terra, avait surgi, inattendue et dévastatrice, rompant la trêve si fragile, et Eren, alors nobliau sans envergure ni prestige, avait compris que c'était là une occasion unique et avait radicalement changé.

"Je n'étais que servant, puis j'ai rejoint les maîtres".

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Eren n'avait jamais combattu contre qui que ce soit, hormis ses maîtres d'armes, ni porté les armes en dehors des parades et des cérémonies car, en plus de la faiblesse que lui avaient inoculée les intrigues de cour, il était semblable à ses peu nombreux sujets et peu porté sur le combat, n'ayant même jamais eu à lutter contre des bandits. Pourtant, lorsque la guerre fut effective et que les cors vinrent sonner dans le royaume au milieu des récits de batailles, il décida de s'affranchir des étapes et proposa directement ses sujets au roi et à la reine, jurant publiquement de mettre toutes ses forces dans le conflit et demandant le soutien de la cour. Manœuvrant habilement, il retourna ses obligation envers ses "maîtres" seigneuriaux et, à force de discours, de décisions fortes et de nouvelles intrigues, parvint à ressembler plusieurs de ses créditeurs jusqu'à former une union comprenant nombre de ces congénères ayant accepté de risquer leur pouvoir et leur position pour aider le royaume. Par son initiative, de nouvelles armées furent levées tandis que les coffres commencèrent à se remplir grâce à des impôts extraordinaires et le couple royal, reconnaissant, mandata certaines des personnes les plus influentes de la cour pour mener la guerre aux frontières aux côtés des armées régulières. Eren, pour récompenser ses efforts, fut de ceux-là et se retrouva ainsi sur le chemin de la guerre, menant lui-même une armée qui dépassait le nombre total de ses sujets en temps de paix.

"N'est seigneur de guerre que celui qui fait de la guerre sa vie.
Moi qui n'avais jamais combattu, j'ai désormais vécu par l'acier".


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La guerre dura, elle s'étendit plus longuement que les précédentes, engloutissant les années comme elle dévorait les armées. Eren développa un sens tactique qui était resté latent chez lui et s'illustra sur plusieurs fronts, menant des armées de plus en plus importantes et acquérant pour la première fois une renommée par ses seuls faits d'armes. Il combattit donc, frappa l'adversaire, défendant le royaume, connaissant la fureur du combat et l'ivresse de la victoire. En conséquence, alors qu'il s'était fait un nom et une réputation solide, il s'enhardit et commença à lancer des assauts de plus en plus violents et rapprochés sur les peuples ennemis, quittant le territoire de la Sen'tsura pour gagner celui de Sylfiria. Ce fut là son unique véritable défaite et elle se solda par la débâcle de son armée, réduite à quelques centaines de survivants sur les milliers initiaux, et sa mort.

Si elle laissa indifférent un monde où la mort frappait chaque peuple de chaque contrée avec la même cruauté et la même indifférence, la disparition d'Eren fut ressentie comme une grave perte à Sen'tsura mais la guerre ne laissait aucun répit et il fallut continuer à lutter. Eren s'effaça de l'horizon de Sen'tsura, désormais simple souvenir glorifié, d'autant plus que son corps avait disparu durant sa dernière bataille, ne côtoyant plus ceux de ses soldats défaits. Cinq années s'écoulèrent et la guerre ne faiblit pas, empoisonnant toujours ce monde, mais, au terme de ces années, alors qu'une armée du Royaume passait sur le lieu de la défaite d'Eren, ce dernier reparut.

Toujours équipé de son armure mais hagard et tremblant, il fut recueilli par la troupe. Quoique ses protections fussent déchirées, aucune blessure ne le marquait et seul son esprit semblait choqué. Constatant cela, il fut ramené à Sen'tsura où il reparut autant en héros qu'en un être obscur. Il paraissait incroyable qu'il ait réussi à échapper à Charnéon, le royaume des morts et sanctuaire de l'étrange Nayris.
Il fallut plusieurs jours pour le soigner de l'étrange mal qui semblait ronger son esprit, période durant laquelle il contempla ses environs avec un mélange de curiosité et de crainte et marmonna d'innombrables paroles incohérentes. Enfin, il se calma et fut invité à paraître devant le trône afin d'expliquer son périple mais, quand il s'agenouilla pour saluer, il prétendit avoir perdu ses souvenirs durant sa convalescence. Puis il se releva et, debout face au roi et à la reine, réclama alors une légitime récompense pour toute l'aide qu'il avait apporté au royaume. Cela fit grand bruit et agita toute la cour mais, reconnaissant ses mérites passés et craintifs de celui qu'il était désormais, sa requête fut satisfaite et il obtînt, sur sa demande, une province sur l'île brumeuse de Sen'rin avec le titre de baron. Aucun ne sut pourquoi il avait choisi ce lieu hanté mais il s'y rendit tout de suite après.

Là-bas, Eren décida de ce qui serait son futur fief. Faisant venir ses anciens sujets, il rassembla autour de lui tous ceux qui accepteraient de partager leur vie avec cette terra humide, perdue et abandonnée du soleil. Eren traça les plans de son domaine et en refaçonna la surface, ce qui prit des années mais la guerre continuait et il n'y participa pas. Pire, une fois installé, ayant bâti un véritable castel, il déclara ouvertement que, s'il restait le serviteur du royaume, il ne se mêlerait plus ni de ses affaires courantes ni de cette guerre où il avait perdu la vie avant de la retrouver. Cela fit scandale et la cour, un moment, failli le traiter en haute trahison mais la situation et l'influence que possédait encore Eren firent échouer le procès.
Les années passèrent, le nouveau fief se bâtissant tandis que le monde se détruisait, et Eren commença à être oublié des mémoires, ne quittant plus Sen'rin. Quand son souvenir ne fut plus qu'un nom glorieux mais douloureux pour le reste du pays, il abandonna alors ses origines et fonda une nouvelle lignée, celle des Erenold. Ce fut là sa dernière action publique, puis il prit femme, eut un unique descendant et mourut quelques années plus tard.

Mais il avait légué un grand héritage à ses descendants. Ses paroles et ses décrets avaient été consignés avec le récit de sa vie dans de grands ouvrages de loi, tenus secrets, il avait fondé les bases d'une nouvelle idée, de nouveaux principes. Et les Erenold vécurent selon sa volonté.
Ce fut son fils, Yvilas, qui renoua avec Sen'tsura en jurant son allégeance à la couronne. Ainsi, les années puis les décennies passant, tous les descendants Erenold, un seul à la fois, furent les maîtres de leur terre et rejoignirent Sen'tsura. Kurtrad, Illiya, Banazan, Anastasia, bien d'autres, puis Ménéas, le père de Syllas.

Lorsque ce dernier naquit, Sen'rin n'avait pas changée : sombre, entravée par les roches et la brume, et peuplée par des créatures si noires que les Erenold, discrets et sans ambitions connues, s'y fondaient avec une parfaite aisance.
Sans doute est-ce pour cela que Syllas fut frappée par la malédiction. Encore jeune, mais déjà responsable et prêt à endurer les épreuves de ce monde, plongé dans l'étude des textes d'Eren, il changea. Ses dents laissèrent place à des crocs et ses ongles saillirent en griffes tandis qu'un épais pelage recouvrait sa peau. En quelques instant, Syllas n'était plus qu'un mélange entre l'homme et le loup, grondant dans les salles du château familial. Il massacra indistinctement serviteurs et mobiliers le temps que Ménéas n'intervienne et le calme, le réduisant à l'impuissance. Suite à quoi, il lui servit de tuteur une deuxième fois et lui appris à se contrôler, remettant ses enseignements au dessus de l'esprit de la bête.
Syllas, ayant vingt ans et maîtrisant désormais ses émotions, fut donc envoyé à Sen'tsura pour y rejoindre la cour, Ménéas se retirant définitivement sur les terres ancestrales. Dans la capitale, Syllas eut tôt fait de s'adapter à l'univers des masques de la noblesse, à sa bassesse et à ses complots. D'eux, il n'adopta que le visage trompeur et inexpressif et rejeta le reste. Les Erenold avaient toujours été une famille mineure du royaume et Syllas ne fit rien pour changer cette règle.

Désormais âgé de vingt-cinq ans, il est promis à Ayael, jeune femme d'une grande famille elle aussi issue de Sen'rin, ce qui concorde avec le début de sa quête, celle qui fut ordonnée par Eren.

Touché par la cruelle affliction de la lycanthropie, Syllas peut, lors de brusques colères, révéler sa nature et devenir un mélange d'homme et de loup. Curieusement, cela n'a pas affecté son caractère même s'il bénéficie de toutes les aptitudes de cette "race" : agilité, force et, surtout, la régénération qui les rend si difficiles à tuer.

Beaucoup moins visible mais présent, Syllas a hérité de la même caractéristique que tous ses ancêtres : Toujours, depuis Eren, la lignée des Erenold n'a été dirigé que par des hommes et des femmes au caractère fort et qui semblent capables d'influencer très légèrement l'esprit des personnes proches. Plus la personne est faible, plus ce contrôle passif se manifeste, mais les effets ont toujours été minimes et il est à craindre que, se trouvant face à plus fort que soi, l'effet inverse ne se fasse sentir.

Pouvoir particulier : Syllas a passé son enfance et son adolescence à être endoctriné par son père, comme tous ses ancêtres avant lui. Pour entretenir son esprit et le rendre indépendant, Ménéas l'a formé également aux maniement des armes, faisant de Syllas un épéiste accompli.
Et, au pire, il y a les griffes et les crocs.

(A trouver dans règlement et fonctionnement)

Ok by Ayael
*Rajout : Sadique, va !* Oui je sais !


Epreuve de confirmation :

Citation :

Raconte la fin de ta transformation en lycanthrope, la fin de folie meurtrière et comment tu as réussis à redevenir maitre de toi-même.