I’m tired, can’t think of anything and want only to lay my face in your lap. | |
| Lun 6 Jan - 2:15 | | | | Lorsque le Dragon avait reprit conscience, cela faisait plus d’une journée déjà qu’il volait très haut dans le ciel à une altitude où peu de personne pouvait le remarquer. Bien évidemment il se souvenait de tout, c’est simplement que Zaïthan avait l’impression de sortir d’un rêve. Un songe dans lequel il c’était fait dominé par son pouvoir, il n’en était plus le maitre, mais l’esclave ! Hors c’était quelque chose que Fear ne pouvait concevoir, comment avait-il pu perdre autant le contrôle de la situation… ? Sa maitrise de la peur était un véritable art maintenant, il pouvait aller très loin dans les cœurs et maitriser la peur à un très haut niveau, mais peut être qu’il allait trop loin ? Peut être qu’il avait besoin de prendre ses distances et de comprendre son pouvoir, car il refusait que cela se reproduise !
Zaïthan commença à descendre tranquillement pour voir où il pouvait bien se trouver, en dessous de lui un énorme désert de sable lui indiqua qu’il était dans les terres de Feu. Où pouvait-il bien se rendre ? Il ne voulait pas rentrer à la capitale et prendre le risque de nouveau perdre le contrôle. Le Dragon devait s’isoler quelque part et faire le point, un endroit où il ne pourrait pas se faire assaillir par les peurs des autres… Il avait bien plusieurs endroits en tête qui pourrait convenir parfaitement, mais le cœur de Zaïthan le poussait à en choisir un peut être moins convenable. Il avait besoin de la voir, la simple présence de la Sargon l’apaiserait surement un peu malgré la présence des autres moines et de leurs peurs les plus profondes, mais d’un autre coté quoi de mieux qu’un temple pour faire le point sur soit même ? Sa décision fut prise presque immédiatement, le simple fait de la revoir était plus que suffisant.
Le Dragon changea donc de direction et fila dans les cieux vers le Temple de Saikhadys, une immense fatigue le frappa à mi chemin et il se détourna donc vers les montagnes pour se trouver une grotte où dormir en sécurité, juste avant il jeta son dévolu sur plusieurs cerfs et biches. Il dormît plus d’une journée complète et se reposa encore une journée de plus avant de reprendre sa route. Zaïthan se concentrait sur les choses autour de lui, les montagnes, les animaux, il imaginait même ses retrouvailles avec Sai’ encore et encore pour éviter de réfléchir… après plusieurs heures de voyage il aperçu le temple au loin et le Dragon se posa avant pour reprendre forme humaine. Il avait simplement son morceau de tissu magique attaché autour de la cheville, il tira dessus pour l’étirer suffisamment pour pouvoir se vêtir un minimum. Il continua donc nus pieds sur le chemin menant au temple, Zaïthan n’avait pas à avoir de son état même si il ressemblait à un mendiant, de toute façon les moines ne laisseraient surement pas un pauvre homme dans cette condition…
Un pauvre homme, surement pas, mais une personne qui transpirait la malfaisance et la mort, une personne recouvert de sang séché, une personne ressemblant à un vrai démon… la c’était autre chose. Les moines à l’entrée en le voyant arriver fermèrent les grandes portes.
- Je souhaiterais voir Saikhadys, dite lui que Zaïthan est ici.
Les deux moines se regardèrent un moment avant de lui répondre.
- Nous ne pouvons laisser le mal entrer ici… nous vous donnerons à manger et de l’eau, mais vous allez devoir continuer votre chemin.
Ils se fichaient de lui ? Ils n’allaient même pas aller chercher la religieuse ? Le Dragon commença à rependre son pouvoir avant de s’arrêter net ! Non… il ne pouvait utiliser la peur, pas ici, pas contre eux ! Et si il perdait le contrôle ? Sai’ ne lui pardonnerait jamais ça.
- Je… je…
Il ne pouvait rien faire, ni son pouvoir, ni sa forme Draconique… complètement désemparé, Zaïthan commença à s’éloigner, perdu, troublé, il était loin de l’image habituelle qu’il reflétait. Mais Fear se retourna vers la porte et les moines, il ne pouvait pas baisser les bras.
- Je ne vous veux aucun mal, s’il vous plait… dite simplement à Saikhadys, petite fille d’Okamiden, que Zaïthan a besoin d’elle.
Puis le Dragon s’assit devant la grande porte comme pour dire que de toute façon, il ne bougerait pas avant de l’avoir vu !
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| | Zaïthan
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| | Jeu 9 Jan - 7:26 | | | | La patience de Zaïthan fut mise à rude épreuve mais, éventuellement, alors qu’une heure complète venait de s’écouler et qu’ils pouvaient entendre le ventre du dragon râler son appétit de là où ils se tenaient, les moines échangèrent un regard partageant là un accord tacite silencieux. L’un d’eux tourna les talons et disparut dans le temple, laissant à l’autre le soin de garder un œil sur le dragon. S’ils eurent peur que celui-ci tente quoi que ce soit, comme d’entrer par effraction dans le monastère, il n’en fut rien : rassuré dans sa décision, il attendit patiemment d’entendre la démarche discrète de Sai résonner sur le plancher en bois derrière lui pour s’éclipser à son tour, inclinant le cou devant la jeune femme lorsqu’il la croisa. Bien sûr l’un comme l’autre ignoraient tout de Zaïthan, jusqu’à son patronyme : pour cette raison la sargon ne pouvait leur en vouloir de ne pas être venus l’informer plus tôt de cet invité inattendu. Saika n’avait jamais été expansive sur sa vie privée et si les autres moines firent le lien dans leur esprit entre sa disparition d’il y avait quelques mois, son caractère bien moins mélancolique depuis son retour et cet homme, elle n’en sut jamais rien. Passant la grande porte du monastère, Sai descendit les quelques marches pour rejoindre le dragon, s’asseyant silencieusement à ses côtés pour mieux poser ses mains sur ses propres genoux. Il ne lui avait pas fallu bien longtemps pour comprendre la raison de sa venue : elle n’avait pas terminé de traverser le couloir qui la menait dans l’entrée spacieuse du temple que, déjà, elle ressentait ce trouble si caractéristique de la proximité du dragon. Cette fois-ci, néanmoins, rien n’était habituel : les papillons dans son estomac tressautaient, comme si la sensation de crainte diffuse que Zaïthan savait instaurer chez qui bon lui semblait ne savait plus où donner de la tête et se débattait à la recherche d’une échappatoire, elle-même effrayée de se retrouver dans ces corps étrangers ; Zaïthan lui-même effrayé de pouvoir goûter cette impression atroce de peur que rien n’était dans l’ordre des choses.
« - Ferme les yeux. C’était une injonction gentille, presque délicate, considérée avec prudence mais néanmoins assez ferme pour ne pas trahir les pensées profondes de la jeune femme ; si le dragon eut l’intention de répondre ou ne put simplement pas s’empêcher de se laisser aller à un réflexe corporel, Sai le sentit entrouvrir la bouche et l’interrompit avant même qu’il ne songe à formuler un seul mot : Fais-moi confiance. Ferme les yeux. répéta-t-elle d’une voix plus douce encore, le visage rivé vers l’horizon qui s’étalait devant eux, vallonnant les montagnes encore brunes. »
Saikahdys laissa le silence s’installer et elle sut, quelque part, que le dragon l’avait écouté. Ce dernier n’était pas dans son état habituel : il fallait être un imbécile pour ne pas le remarquer et la sargon était encore la mieux placée pour en savourer toutes les subtilités. Comme un enfant égaré, il avait cherché la voie de la paix en se perdant dans Sola, au plus profond des entrailles des dames de roche qui jalonnaient ces terres : la sérénité la plus relative, la stabilité la plus inconstante, la proximité d’une femme qu’il aimait sûrement sincèrement mais qui, d’entre toute, était la moins à-même de lui offrir une quelconque chaleur. Peut-être n’était-ce pas ce qu’il recherchait, songea Sai en baissant légèrement la tête, impassible tandis qu’elle restait étonnamment calme, aussi bien visuellement qu’intérieurement. C’était cette même sérénité, peut-être, qui était la plus convenable : Saika n’était pas inquiète et avait encore moins peur. Il n’y avait rien à ressentir, rien à faire subir à l’empathie particulière du dragon ; juste le goût sucré du chocolat chaud préparé avec amour par une mère réconfortante, uniquement des photographies vieillies de ces paysages vides qui bordaient les rêves les plus reposants.
« - Tu as déjà fait attention à ta respiration, Zaïthan ? Tu retiens souvent ton souffle. Tu inspires par à-coup, brièvement, presque sauvagement ; tu emmagasines à petit feu pour mieux contenir, refusant de relâcher ce qui t’appartient alors. Ce n’est pas une chose, tu sais. Tu ne peux pas garder jalousement ce qui te fait du bien ou ce qui te retient en vie. Il faut que tu apprennes à te détendre, à relâcher, à dire au revoir : tout ça finira toujours par te revenir. Sai empruntait là une voix tendre, racontant une histoire sibylline alors que, dans un équilibre parfait, son propre souffle était impeccable de régularité, faisant office de berceuse à la manière de ce vent nocturne qui s’engouffre jusque dans nos chambres pour mieux attendrir nos pensées les plus sombres. Laisse-le aller à son rythme, Zaïthan. Prends le temps d’apprécier, tu auras tout le temps de craindre lorsque tu n’auras plus le choix. Écoute-le, suis-le ; laisse-le descendre dans ton corps, emplir tes veines, gonfler tes poumons. Tu vois ? Comme une caresse.. »
L’odeur était atroce, un mélange de fluides qui, elle le savait, n’appartenaient pas exclusivement à Zaïthan. Du sang coagulé, de ses effluves âcres, devait parsemer son corps et elle pouvait presque l’imaginer, le toucher de son esprit si particulier. Pas seulement, néanmoins ; pas seulement, hélas. De la sueur, évidemment mais si ce n’était que ça. Bien sûr Sai n’avait jamais prétendu à l’exclusivité mais les sentir, le sentir lui se mélanger à d’autres, avait un arrière-goût de cruauté insensée qu’elle ne méritait pas. Son calme tressauta mais la sargon resta imperturbable : sa respiration ne s’était pas modifiée d’un pouce et c’était là sa seule crainte. Elle ne voulait pas réellement savoir et ne saurait jamais ; c’était une résolution désespérée comme celle qui avait mené le dragon à de telles extrémités. La panique, parfois, nous faisait faire des choses misérables – et Saika le savait pertinemment, bien plus que qui que ce soit pouvait s’en douter, bien plus que ce que Zaïthan savait, lui qui était si prompt à deviner ses pulsions les plus viles à défaut de s’amuser à les éveiller. C’était une époque lointaine, maintenant. Sai n’aspirait à rien d’autre que de faire en sorte de ne plus jamais les revivre.
« - Il se développe à ton insu, grandis et se enfle – tu le sens ? C’est normal. C’est dans l’ordre des choses. Mais si tu ne le laisses pas prendre la place qu’il lui faut, alors il essaiera de se l’accaparer de force. C’est te faire du mal que d’essayer d’aller à son encontre, que de t’efforcer à avoir sur lui un contrôle inharmonieux. Il ne trouvera sa place que lorsque tu lui accorderas la possibilité de le faire de lui-même. Et c’est la même chose, Zaïthan. Saika fit une pause, laissant au dragon la possibilité d’assimiler la comparaison qu’elle était alors en train de faire ; un mince sourire encourageant transperça sa voix alors que ses lèvres gercées s’arquaient de lassitude. C’est en laissant les choses grandir à leur rythme, en l’acceptant, que tu réussiras à comprendre leur fonctionnement – et là, seulement là tu pourras prétendre à les manipuler. La sargon releva la tête, orienta son visage vers le soleil timide : les rayons de lumière filtrèrent à travers son bandeau et elle se détendit, relâchant son diaphragme pour en laisser s’échapper un soupir. Alors ? Raconte-moi. »
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| | Saikahdys
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| | Ven 10 Jan - 18:15 | | | | Yeux fermés, le Dragon écouta les consignes de la Sargon et si l’envie de prendre la parole pour parler à cette femme qu’il aimait réellement le prit, elle ne lui en laissa pas l’occasion. En l’écoutant, Zaïthan se rendit réellement compte du changement qui avait touché la Sargon, les mots du moine qui l’avait mené au temple il y a plusieurs mois étaient vrai, elle était bien la fierté du temple. En tout cas le Dragon s’abandonna totalement, Fear l’écouta en essayant de contrôler sa respiration à laquelle, il est vrai, il n’avait jamais fait attention. Il était loin de comprendre toutes les paroles de la Sargon, laisser la place à son pouvoir ? Ne pas essayer de le contrôler ? L’accepter ? Peut être était-il trop choqué pour que son esprit comprenne, mais c’était loin de sa conception actuelle de son pouvoir qu’il c’était toujours efforcé de contrôler au maximum. Devait-il arrêter de le contrôler et de le laisser libre… ? Laisser cette force se répandre et faire se que bon lui semble ? Non, cela pourrait être trop dangereux ! Il était le mieux placer pour savoir se qui pouvait se passer et il le refusait catégoriquement. Mais peu importe, après plusieurs minutes Saikahdys lui demanda se qu’il c’était passé.
Obliger de répondre alors qu’il n’avait pas forcement envie d’y repenser, Zaïthan prit néanmoins le temps de réfléchir à sa réponse. Devait-il lui dire la vérité ? Il avait récolté un grand nombre de vie pour la faucheuse, surement loin devant dans le classement des morts tout camp confondus. La religieuse savait qu’il était loin d’être un enfant de cœur, mais elle ne savait pas qu’il était un vrai monstre. Ho il n’avait pas vraiment de remord, mais l’opinion que Sai’ avait de lui était important et le Dragon ne voulait pas lui faire peur… néanmoins, à l’heure actuelle il n’avait pas la force de mentir. Comme elle lui avait dit au début, il devait lui faire confiance.
- Un massacre… une énorme bataille opposant l’Empire aux armées des Glaces et des Rebelles, j’ai perdu le contrôle Sai…
Rien ne se faisait ressentir dans le son de sa voix, il parlait d’une voix lointaine.
- Hanter le cœur des hommes était quelque chose de vraiment bon, je… je souhaiterais presque y retourner pour revivre ça !
Etait-ce le fait d’en parler ou était-ce à cause de la main de Sai qui venait d’attraper la sienne, en tout cas le Dragon se sentit étonnement faible. Pas question de colère ou de rage, non.
- Arriver à pénétrer au plus profonds des âmes pour sentir la peur qui nous terrifie le plus, c’est quelque chose que je sais faire… mais il y avait tellement de cible, tellement de peur autour de moi !!! Je me suis fait submerger… d’habitude je contrôle la situation, mais la… la je n’avais qu’une seule envie, faire peur ! et ressentir un homme perdre courage, ressentir la peur qui le ronge de l’intérieur… je ne sais pas pourquoi mais c’était jouissif… pire qu’une drogue.
Rabaissant la tête, il refusait de la regarder au risque de lui montrer quelque chose qu’elle n’avait jamais vu, que personne de vivant en se monde ne pouvait se vanter avoir vu…
- Toujours plus… c’était impossible de m’arrêter, je naviguais de cœur en cœur, peu importe la personne, peu importe le camp…
Walkyrie ! Pourquoi pensait-il à cette légende des Glaces ? Des sortes de divinités mineures qui arpentaient les batailles pour trouver des guerriers dignes de combattre pour les Dieux. Peu importe le camp, peu importe la race, peu importe l’âge ou le sexe, une Walkyrie touchait tout le monde si elle le pensait digne. Lui aussi avait touché tout le monde, mais il était loin de les emmener combattre pour les Dieux.
- Imagine des soldats à perte de vue, c’était l’une des plus grosses batailles que j’ai eu l’occasion de voir au cours de ma vie… et imagine moi maintenant au centre de la mêlée… j’ai tué plus que quiconque… et je n’ai aucun remord.
Levant de nouveau la tête pour regarder droit devant lui, Zaïthan fit une pause et serra la main de Sai comme pour se réconforter de la savoir toujours auprès de lui malgré ses paroles. Il avait toujours pensé que les Dragons étaient au dessus des autres races, il n’avait donc pas a regretté ses actes ! Mais si tel était son point de vue, celui de la Sargon devait surement être tout autre.
La décision de ne rien lui cacher lui faisait à la fois peur, mais prononcer ses doutes et sentiments à haute voix lui permettait d’extérioriser les choses, ça lui faisait du bien. Et comme il l’avait prédit, le simple fait de sentir Saikahdys auprès de lui l’apaisait encore plus, Zaïthan avait l’impression d’être à sa place…
Le Dragon osa même lui lancer un regard, et pour une fois il était heureux qu’elle porte un bandeau car croiser son regard aurait surement fait flancher les dernières défenses qui l’empêchaient de craquer dans les bras de la Sargon. Quand était la dernière fois que cela lui était arrivé ? De s’abandonner, de lâcher toutes les défenses et de laisser couler des larmes emplies de tous les sentiments qu’il refusait en temps normal de montrer. C’était lors de sa dernière visite sur la tombe de Lily… mais aujourd’hui, il ne comptait pas se laisser aller.
- Est-ce que tu m’en veux… ? de ne pas être… il chercha les mots un moment, de ne pas être quelqu’un de bon, d’être se que je suis…
Arriver à le comprendre et à jouer dans ses règles n’était pas quelque chose de forcement simple, mais Sai’ avait toujours réussi mieux que personne. Elle savait lui parler et elle savait même se jouer de lui voir même l’utiliser… oui, les sentiments aident forcement, mais la Sargon le comprenait ! Le Dragon en avait donc toujours déduit qu’elle corroborait dans les grandes lignes sa façon de vivre et sa vision du monde. Mais aujourd’hui, alors qu’il parlait de ses actes lors de la bataille et de ses émotions, il se posait la question de savoir si elle l’acceptait ou non. Peut être qu’elle souhaitait qu’il change ! En tout cas, même si la religieuse ne faisait que confirmer, l’entendre lui ferait du bien…
Depuis la séparation entre les deux amants, le Dragon n’avait pas arrêté de penser à elle et à leurs retrouvailles, il avait imaginé quelque chose de beaucoup plus romantique que ça… il s’en voulait un peu que ça se passe de cette façon. Pourquoi n’avait-il pas simplement, au moins, prit le temps de se laver ou de se changer… Son état psychologique avait être au plus bas, Zaïthan réussissait quand même à s’en vouloir. Zmeï se moquerait de lui et de sa faiblesse s’il le voyait à l’heure actuelle, et si pour l’instant le Drgon s’en fichait, plus tard la colère l’envahirait surement à cause de ça.
- Y aurait-il moyen de manger et prendre un bain… ?
Odeur de viande, son odorat légèrement plus développé sous forme humaine avait directement capté les effluves de la nourriture. Cela faisait plusieurs cycles qu’il n’avait pas mangé quelque chose et la dépense de son corps pour créer son feu se faisait de plus en plus ressentir. Donc malgré se qu’il ressentait et l’échange qu’il avait avec la Sargon, Zaïthan n’en oubliait ses besoins les plus primaires.
Une pression un peu moins forte sur sa main laissant croire qu’elle allait le lâcher suffit pour que le Dragon s’agrippe un peu plus fort à elle, tel un enfant qui ne veut pas lâcher sa mère… Il se rapprocha même un peu plus avant de se rendre compte de se qu’il faisait. Fear lâcha finalement sa main et se leva sans rien dire. Comment pouvait-il se comporter ainsi… ?
Hésitant, il commença à parler tout bas avant de parler normalement, presque honteux de se qu'il allait dire.
- Onirisme… dit-il pour lui-même, j’ai vraiment du mal à croire que c’est moi… désolé de t’infliger ça, vraiment. Je… ça ira mieux demain.
Mensonge, cela allait prendre forcément plus de temps que ça et Sai le savait, mais il ne pouvait accepter d’être aussi faible. Comment pouvait-il être aussi perturbé par se qu’il lui était arrivé ? Plus de 1600 ans que le Dragon vivait avec son pouvoir, il pensait le maitriser parfaitement, mais aujourd’hui sa réalité c’était écroulé. Et cette chose avec laquelle il vivait constamment, même presque naturellement, il avait l’impression qu’elle pouvait se retourner contre lui une nouvelle fois. Il comprenait son état, mais il s’en voulait de ne pas pouvoir s’en sortir seul ou de simplement faire semblant que ça allait bien… Zaïthan n’était pas du genre à montrer ses faiblesses, il avait honte de son comportement.
- Et merci… merci d’être la.
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| | Zaïthan
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| | Mer 26 Mar - 10:32 | | | | Il lui saisit la main et la Sargon laissa ses doigts glisser entre les siens, refermant une étreinte silencieusement réconfortante sur le Dragon qui psalmodiait son passé avec un détachement presque exemplaire. Le fond des propos était violent, presque inquiétant à qui ne saurait l’écouter, mais Saikahdys ne sourcilla pas et laissa les mots défiler comme tant de bulles emplies de désespoir et qu’elle s’efforça de recueillir une à une, délicatement, en caressant le dos de la main de Zaïthan comme pour mieux lui murmurer de continuer, que tout irait bien désormais, qu’elle était là et qu’elle ne comptait certainement pas partir. Rien de ce qu’il pouvait lui raconter ne la ferait fuir : s’il avait peur de tout lui avouer sans pudeur, Sai avait cette capacité exceptionnelle d’accepter sans juger, de comprendre sans compatir qui lui accordait un détachement total, une tolérance exacerbée. Certes, Zaïthan était proche d’elle, plus que qui que ce soit pouvait s’en vanter et si la jeune femme avait été tout à fait honnête avec elle-même, peut-être aurait-elle remarqué le pincement au cœur qui faisait de ce recueillement une exception ; ce n’était rien qui allait à l’encontre du dragon cependant. Elle partageait silencieusement sa douleur et sa souffrance provenait simplement du malaise qu’elle ressentait à force d’empathie. Sans dégoût, sans peur, sans à-priori. Sai sentit le regard de Zaïthan la darder d’une curiosité mais son expression resta sereine tandis qu’elle hochant légèrement la tête à sa question en signe de dénégation.
« - La bonté est relative, Zaïthan. Tu n’es qu’un être vivant, ne t’accable pas des zones d’ombre en toi tant que tu es incapable de réaliser qu’elles sont aussi nombreuses chez tout un chacun. rajouta-t-elle d’une voix paisible, toujours empreinte d’une douceur privilégiée ; le fantôme d’un sourire attendri assombrit les lèvres de la Sargon dans le même temps mais elle laissa le silence retomber, continuant à caresser la main du Dragon avec lenteur, s’accommodant du rythme de croisière que ce dernier imposait à leur entrevue. »
Une histoire de laisser le temps au temps, songea-t-elle avec sagesse. Il y eut un flottement, un silence d’introspection qu’elle mit à profit pour relâcher la pression : voir Zaïthan débarquer au monastère en si piteux état, elle pouvait le sentir, était à double tranchant ; s’il y avait le soulagement de croiser sa route et s’assurer qu’il soit en bonne santé, il y avait aussi cette peur latente, cette crainte que son retour soit annonciateur de mauvaise nouvelle – et, en l’occurrence, ce n’était pas un oiseau de très bonne augure. Mais elle était là, se rassura-t-elle à l’image de son vis-à-vis ; elle serait l’épaule qu’il nécessitait, ce soutien envers et contre tout que personne d’autre ne savait mieux lui offrir. Ce n’était pas de la présomption, non, elle en était certaine et la réciprocité était assez pertinente pour la rendre sûre d’elle. Tout comme elle avait parié sa propre existence quelques mois plus tôt pour lui, elle ne doutait pas une seconde que ce dernier ferait de même. Zaïthan reprit alors la parole et la jeune femme hocha la tête pour acquiescer, lui laissant le temps de se reprendre avant de se remettre souplement debout, l’invitait à faire de même en gardant sa main dans la sienne, toujours avec cette délicatesse d’une mère inquiète, ou d’une épouse torturée. Peut-être un peu des deux, au final : malgré les divergences subtiles, la Sargon savait sa race en voie d’extinction et se doutait de la situation compliquée des Dragons à l’heure d’aujourd’hui.
Elle souligna son remerciement d’un sourire, lui signifiant que ce n’était rien et qu’il n’était pas nécessaire de la remercier, avant de l’entraîner à l’intérieur du domaine. Des notes de guzheng résonnaient dans les couloirs silencieux du monastère et, curieusement, Sai se sentit mal à l’aise ; l’instrument donnait à leur marche un rapport d’ascension, de marchée à l’honneur d’elle ignorait encore quoi, mais si la musique avait pour objectif d’apaiser les esprits l’ambiance d’habitude si relaxante elle offrait désormais une dimension plus dérangeante, plus personnelle. Sans rien dire, Saikahdys conduisit Zaïthan jusqu’aux bains, vides à cette heure de la journée, et l’invita à se mettre à l’aise à demi-mots pour commencer à tourner les talons. Elle s’apprêtait simplement à aller chercher de quoi sustenter son hôte, ignorant encore si elle reviendrait ou l’attendrait patiemment, mais ce dernier ne semblait pas l’entendre de cette oreille et la retint en lui demandant silencieusement de rester. D’accord, murmura la jeune femme en suspendant son geste, laissant le temps à son amant de prendre place avant d’elle-même relever le bas de son kesa, révélant ses jambes, pour mieux s’asseoir au bord du bain en laissant tremper le bas de son corps. Le guzheng se faisant encore entendre, plus assourdi mais psalmodiant inlassablement sa litanie et Sai se concentra brièvement dessus avant de s’éclaircir la gorge, presque gênée d’interrompre ce récital.
« - Comment vont les enfants ? demanda-t-elle presque légèrement mais soucieuse de changer de sujet ; si l’état d’esprit de Zaïthan ne pouvait plus supporter le poids des souffrances qu’il avait enduré ces derniers jours, alors elle avait à cœur d’être celle qui saurait le soulager. Tu pourras leur écrire, si tu veux. Si tu comptes rester assez longtemps pour cela, bien évidemment. rajouta-t-elle en un petit sourire mutin ; elle avait des tas de questions à poser sur le récit précédent du dragon mais chaque chose en son temps. Ils sont toujours au manoir ? se permit-elle néanmoins de questionner, pouvant conclure selon la réponse du résultat de la bataille que Zaïthan avait évoqué. »
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| | Saikahdys
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