- Citation :
- "Avec le passage des caravanes, Dana pouvait avoir des nouvelles de Cardrak où elle retourna au moins trois fois par an quelques jours pour retrouver un peu sa famille. "
Raconte une des fois ou tu as revu le Prince durant ces quelques jours où tu es retournée dans ta famille. Les circonstances de cette rencontre officielle ou non sont à ta discrétion.
Une pluie battante glacée s’abattait sur Cardrak mais les rues ne se désemplirent pas pour autant. Le peuple était habitué aux intempéries pour ne pas se barricader pour si peu chez eux. Dana ne faisait pas exception, et elle n’allait pas laisser la météo gâchait les quelques jours où elle pouvait profiter des siens et se retrouver enfin comme chez elle. Le temps avait beau passer, la ville changeait peu, mais ses habitants si, et elle allait très vite l’apprendre. Cela faisait deux jours qu’elle était rentrée et elle avait décidé d’aller chercher le poisson dont allait avoir besoin sa mère qui avait décidé de faire un dîner familial. C’est qu’il y a une semaine, la jeune Jansson avait eu 14 ans, déjà qu’ils n’avaient pu fêter son précédent anniversaire ensemble. Elle eut alors le plaisir d’être rejointe par sa meilleure amie Urëla qui la reconnut sans peine malgré son manteau à capuche fait d’une peau de dolyak blanche, offert par Kiergsen et les membres de la tribu. Les deux adolescentes se lancèrent dans une discussion joyeuse, racontant toutes leurs petites aventures alors qu’elles se rendirent chez un pêcheur de Cardrak qui vendait le poisson à prix abordable.
- Oh si tu savais comme j’en ai marre de mon petit frère, Dana, il a encore réussi à déchirer une de mes robes en jouant en cachette avec l’épée de père ! Je suis sûre que même les enfants de ta tribu sont mieux éduqués !- Ça ne veut rien dire, tu sais, parfois, tu auras beau tenter d’éduquer quelqu’un qui, de base, a un sale caractère, c’est peine perdue.Alors que les deux jeunes filles tournaient au coin d’une ruelle pour arriver au port, Dana remarqua de suite un groupe descendant d’un bateau et son cœur manqua un battement. Là, cette silhouette au milieu de guerriers, toute en assurance et fierté (en tout cas, c’est ainsi qu’elle le voit), et quel homme ! Alrik Wallah en personne ! Oh l’albinos remercia Yehadiel de ce merveilleux présent, lui permettre de pouvoir apercevoir le prince. Elle ne s’y attendait pas et l’espérait pourtant avec ardeur. Oubliée Urëla qui continuait de se plaindre de son petit frère et d’avancer, oubliés les poissons, tandis que Dana, elle, s’était arrêtée, ses yeux ne quittant pas Alrik qui lui regardait droit devant lui tout en avançant. L’adolescente s’appuya d’une main contre le mur, comme si elle voulait disparaitre dans ce dernier par soucis de discrétion mais aussi par la sensation d’avoir besoin d’un appui car elle se sentait fondre sur place, toute en émoi. C’est que le prince avait quand même changé en deux ans et en bien ! Il était devenu encore plus beau et son allure ! Ah, au diable la discrétion, elle aimerait tant lui parler mais en aurait-elle le courage ? Voilà que maintenant son cœur battait à tout rompre, le voyant s’éloigner pour ensuite tourner à l’angle de rue vers une des rues principales montant jusqu’au château. Que faire ? Que faire ? Il n’était pas seul….
- Dis, tu m’écoutes ? Dana ! Tu n’as vraiment pas changé.- Désolée, Urëla ! Attends là, je reviens !Ni une ni deux, Dana laissa là en plan sa meilleure amie, qui lâcha derrière elle un soupir exaspéré tout en levant les yeux au ciel. La Jansson démarra ainsi sa filature, aux aguets de toute occasion d’approcher du prince ou de lui venir en aide, et en même temps, elle pouvait profiter un peu plus longtemps de sa présence. Très indirectement, cela dit. Mais à son âge et avec sa lubie, ça lui paraissait beaucoup ! Elle zigzagua entre les différents habitants, en bousculant un ou deux mais n’oublia pas de s’excuser poliment et rattrapa son retard sur le groupe au pas de course tout en longeant les murs des maisons, gardant sa capuche bien rabattue sur sa tête. Mais l’albinos n’était pas une experte, loin de là, et un des guerriers à l’arrière du groupe qui tenait un foulard gris se retourna une première fois, sans poser de suite son regard sur Dana qui, elle, se cacha pourtant rapidement derrière un trio d’hommes qui discutaient bruyamment. Elle récolta deux regards mécontents et un regard curieux, et là, elle prit encore le temps de s’excuser avec un petit sourire et ses joues d’un rouge vif. Ayant pris du retard, elle se remit à courir pour arriver au bas du début de la côte permettant d’accéder au château et elle aperçut Alrik, maintenant en tête de son groupe de guerriers, affrontant fièrement la pluie battante et ne ralentissant nullement son allure dans son ascension. C’est qu’il avait grandit aussi évidemment, nul doute qu’il était sûrement devenu un excellent combattant…
- Hé toi là ! Qu’est-ce que tu crois que tu fais ? Ton nom !Toute son attention étant dédiée à la silhouette du prince, Dana n’avait pas fait attention qu’il manquait le guerrier tenant le foulard gris qui était resté en arrière et qui maintenant se tenait devant elle, les bras croisés. Elle eut un mouvement de recul, sa capuche tombant en arrière et à la place de l’excitation, inquiétude et déception prirent le relai. Elle comptait répondre mais le guerrier fut le premier à reprendre la parole, tapotant sa tête affectueusement, la surprenant au plus haut point.
- Ah mais c’est la petite Dana Jansson ! Longtemps qu’on t’avait pas vu dans le coin. Tu as peut-être oublié mais mon vieux habite juste à côté de chez tes parents. Qu’est-ce qui te prend de nous suivre comme ça ? Alors là, elle qui s’attendait à se faire engueuler…D’où venait ce ton amical ? Quel soulagement finalement et elle ne manqua pas de répondre avec honnêteté, assumant totalement son geste maintenant qu’elle se sentait bien en confiance.
- Je suivais le prince, je ne l’avais pas aperçu depuis longtemps. Il va bien ? Vous revenez d’où ? D’un combat ? Quelque chose dans son expression et son ton quelque peu admiratif arracha un sourire amusé au guerrier qui, à nouveau, lui tapota la tête avant de lui tendre le foulard gris qu’il tenait.
- Ne t’inquiètes pas, petite. Mais je n’ai pas le temps de rester. Tiens, prends le, il est au Prince. Il est trempé, pour ça qu’il me l’a donné, je suis sûr qu’il ne lui manquera pas. Mais évites donc de le suivre comme ça, ça pourrait vraiment t’apporter des ennuis, tu sais, à l’avenir. Et c’est sur ce conseil que le guerrier emprunta le chemin de ses congénères, adressant un signe de la main à une Dana tout d’abord effarée de ce présent royal à ses yeux, et qui, une fois qu’elle retrouva l’usage de la voix, hurla un « Merci » à moitié étouffé par le bruit de la pluie. Le foulard du Prince, elle avait dans ses mains le foulard du Prince ! Elle le serra dans ses mains qu’elle colla contre son cœur, plus que ravie, restant là, sous la pluie, ses cheveux trempés. Le foulard qu’Alrik avait porté… Vraiment, pour elle, c’était indéniablement le meilleur des cadeaux qu’elle avait obtenu jusque là. Et même si le foulard était trempé, elle finit par le nouer autour de son cou, pour alors finir par rentrer chez elle, sans poisson, et pensant avant tout à mettre à sécher le foulard prés du feu. Foulard qu’elle garde toujours précieusement dans ses affaires encore, le portant à certaines occasions.