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 Cernunnos Quatre-Cornes

 
Cernunnos Quatre-Cornes Sand-g10Sam 4 Jan - 20:09
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Cernunnos Quatre-Cornes

Irrévérencieux, Acerbe, Opportuniste, Intelligent, Manipulateur, Lubrique, Charismatique, Drôle, Vif, Courageux, Imprévisible, Bestial, Ambitieux, Eloquent, Prétentieux, Moqueur


Informations

Surnom : Le Meneur de Bêtes,
Age : 33 ans
Nationalité : Terre
Profession : Chef de la Harde, chaman
Camp : Indépendant
Croyance : la nature et le Cornu (dieu des animaux et de la chasse qui est censé avoir créé la majorité des races d'hommes-bêtes constituant la Harde)
Titre de noblesse : Chef de Clan
Race
Satyre

Caractère


Cernunnos est quelqu'un de particulièrement imprévisible, autant pour ses alliés que pour ses ennemis. Certains vous diront que c'est dû au simple fait qu'il est un satyre, et que tous les satyres font preuve de la même folie latente, de cette légère cruauté qui les rends aussi dangereux que bons compagnons d'armes. Mais c'est cette imprévisibilité qui fait que personne n'ose s'en prendre à lui au sein de la Harde. Car ils ne savent jamais comment il va réagir, et s'il n'a pas déjà élaboré un plan minutieux anticipant chacun des mouvements de ses rivaux. Car si Cernunnos règne sans conteste, ce n'est pas dû à sa seule force physique, mais aussi à son intelligence acerbe. C'est le seul à avoir su amener une touche de stratégie et de réflexion dans les rangs des hommes-bêtes, les rendant plus redoutables qu'autrefois. Ses pouvoirs chamaniques en font une sorte de mener spirituel, et il adore faire réfléchir les brutes à son service par des devinettes totalement dénuées de sens.

Avant tout, Cernunnos est un joueur, qui aime se repaître des plaisirs de la vie, se moquer des gens et plus particulièrement des peuples qui se disent civiliser. Les rapines et le mercenariat potentiel ne sont que des occasions pour mettre la main sur les denrées nécessaires à l'organisation de banquets, ainsi que sur des jeunes filles qui iront contenter la libido dévastatrice du satyre ainsi que de celle de ses subordonnés. Tant qu'il contentera la Harde, tant qu'il y aura de la nourriture, du vin et des femmes, ses frères le suivront sans hésiter, aussi le satyre chaman prends bien soin de remplir ses obligations, surtout s'il peut lui-même en profiter.

Tous pourtant s'accordent à dire qu'il y a plus derrière le regard vicieux de l'homme-bête. Quelque chose de plus grand sommeille dans son esprit, des désirs ardents de grandeur qu'il a contractés lors de ses voyages parmi les différentes communautés humaines. Rêve-t-il d'une princesse ? D'un château ? D'un empire ? Le satyre n'est pas du genre à se confier, à personne. Se confier c'est risquer de révéler ses pièges et manipulations, c'est risqué que les gens en dehors de la Harde le prennent pour autre chose qu'un guignol cornu menant une troupe de bestioles vagissantes. Ce qu'il aime, c'est être sous-estimé, être pris pour un animal justement, et qu'il puisse se redresser au dernier moment, faisant un étalage de son intelligence et de son ingéniosité, alors que ses Hardes se déversent sur un petit village isolé, récupérant tout ce qui pourrait bien leur remplir les poches, l'estomac et leur vider les bourses. Cernunnos est un être arrogant et prétentieux, mais assez malins pour se contenter de révéler ces caractéristiques qu'une fois la victoire assurée.







Physique

Comme tous ceux de sa race, Cernunnos a une apparence à mi-chemin entre l'homme et la bête, ce dont il tire généralement une fierté amer. Ses cheveux forment une épaisse toison châtain qu'il attache dans son dos, et d'où émergent pas moins de quatre cornes. Posséder une double paire de ces appendices est rare, et généralement vu comme un signe de grandeur, sans quoi jamais ses parents ne lui auraient donné un nom aussi pompeux que Cernunnos, la majorité des satyres préférant des noms plus courts, voir même faisant des jeux de mots. Son visage est plutôt fin, mangé par une barbe quelque peu hirsute, mais qu'il soigne autant qu'il peut. Son regard a quant à lui quelque chose de malsain. En effet, ses yeux d'un jaune bestial semblent plonger au plus profond de l'esprit ceux qu'ils fixent, permettant à Cernunnos de se délecter de leurs pensées et de leurs bas-instincts. Mais ce n'est qu'une impression, son regard a juste tendance à rendre les gens mal à l'aise, et il aime ça.

Son torse est puissant, souvent recouvert de marques faites avec le sang de ses victimes, ou bien par du vin qui a coulé trop abondamment de sa coupe. Ses bras sont eux-aussi assez velus, et se terminent par des mains aux griffes pour le moins redoutables. Même si les satyres selon de nombreuses personnes ressemblent avant tout à des hommes chèvres, ces derniers se considèrent comme des prédateurs, possédant des griffes et des crocs qui feraient pâlir un omnivore classique. Ses jambes puissantes sont par contre effectivement semblables à celles d'un bouc, velues au possible, courbées, se terminant par des sabots, elles sont toutes la source de l'agilité légendaire des satyres. Elles permettent généralement à leurs propriétaires de faire des bons prodigieux et de courir avec beaucoup plus vélocité qu'un humain. Il n'est pas rare d'ailleurs qu'un satyre utilise ce genre d'acrobaties pour se mettre hors de portée de ceux qu'il vient d'importuner.

Mesurant presque un mètre quatre-vingt dix, Cernunnos est effectivement une force de la nature. Le rythme de vie de la Harde n'offre point de place à la paresse et à l'embonpoint, permettant ainsi à l'homme-bête d'arborer une musculature farouche mais puissante. Il se déplace avec les allures d'un taureau, d'un mâle dominant, affichant toujours un éternel sourire railleur sur ses lèvres. L'air a aussi tendance à se remplir des effluves assez fortes des membres de son espèce. Les satyres produisent naturellement des phéromones censées rendre les femelles présentes plus conciliantes.

Bien entendu, étant un menteur et un acteur révéré, l'imposant Cernunnos peut aussi jouer la comédie de manière à donner l'impression qu'il n'est qu'un avorton, un satyre perdu et laid qui se perd dans un village. Les habitants le reçoivent souvent avec des pierres, ou bien l'enferment pour le vendre à un cirque. Mais un satyre comme Cernunnos à l'intérieur des murs n'aura de cesse que de trouver un moyen d'ouvrir les portes pour sa Harde, et il y a toujours un moyen. Bien entendu, au fur et à mesure que la Harde pourrait gagner en reconnaissance, son chef aux quatre cornes aurait bien du mal à jouer les innocents. Le prix de la grandeur sûrement.
Capacités

Arme :
Cernunnos utilise généralement un bâton pour se battre. Beaucoup croient que ce dernier est magique et qu'il est dépositaire des pouvoirs de Cernunnos. Mais c'est un mythe que le satyre encourage. Ses sortilèges viennent uniquement de lui et non de son étrange sceptre. Il apprécie lors des combats de se battre avec ses cornes et ses griffes, ou sa magie. Sa maîtrise du bâton, ainsi que sa forme physique impeccable en fond un adversaire teigneux et redoutable même pour plus gros que lui. Sa cornemuse peut-être considérée aussi comme une arme, vu qu'elle est nécessaire à la magie satyre qu'il utilise. C'est l'un de ses biens les plus précieux, il lui accorde une forte valeur sentimentale, sa vie de maraudeur et de nomade l'empêchant de s'encombrer de beaucoup de possessions.

Pouvoirs :
Cernunnos est un chaman de la bête, et bien qu'il n'ait pas connu la formation dès son plus jeune âge, il possède un talent et une vivacité d'esprit qui font de lui un chaman respecté. Du fait de leur lien avec les forces de la nature et plus particulièrement ce qu'ils appellent le dieu Cornu, les satyres sont prédisposés à utiliser la magie naturelle, et Cernunnos ne fait pas exception.
Son pouvoir le plus classique est la possibilité de révéler la bête intérieure chez d'autres personnes ainsi que chez lui-même. Il peut ainsi manipuler des humains pour les amener à se conduire en bête sauvage sous son emprise. Les humains et autres touchés par ce sortilège sont souvent dès lors habités par des instincts primaux, se traduisant par une certaine violence ou débauche, ils ne s'embarrassent plus le moins du monde des principes de la civilisation. Plusieurs de ses suivants profitent de ce pouvoir pour devenir des guerriers enragés lors des batailles de la Harde. Il n'est pas rare aussi que Cernunnos utilise ce pouvoir pour apprendre aux humains que comme tout être ils ont une bête au fond d'eux, qui n'attends qu'un peu d'aide pour se manifester.
Le chef satyre s'y connait aussi assez bien pour ce qui est de l'utilisation des plantes pour soigner les plaies, pimenter ses plats ou augmenter la libido. Bien entendu il ne s'agit pas vraiment d'un pouvoir, mais les recettes ancestrales font parties de savoirs chamaniques peut partagés par les différentes tribus d'hommes-bêtes. Il s'est aussi révélé capable de comprendre de manière empathique les animaux. Il ne peut pas vraiment parler avec elles, mais ressentir leurs émotions, et avec suffisamment de concentration il peut les apaiser, ou au contraire les faire enrager. Mais en aucun cas il ne peut dominer un animal pour en faire un serviteur, ce serait contre sa philosophie de vie et les principes de sa magie.
En tant que satyre, Cernunnos a été initié au rituel qui fait la célébrité de sa race, un chant qui permet d'hypnotiser en quelque sorte les individus proches, les forçant à danser au rythme effréné de la musique de l'homme-bête. Bien entendu le sortilège s'arrête une fois que la musique est stoppée, et le souffle de l'homme-bête est généralement sa limite, ainsi que les capacités auditives de son auditoire, impossible de charmer un sourd. La majorité des satyres pratiquant cet art utilisent des instruments de petites tailles, telles des flutes, mais Cernunnos a toujours eu un faible pour les choses un peu plus criardes. Aussi utilise-t-il une cornemuse lors des moments où il en vient à l'utilisation de cette magie.

Précisions supplémentaires:

Familier :
Sans compter les autres membres de la Harde, Cernunnos a un unique familier qui lui sert de montures pour les grands trajets. Il s'agit d'un grand sanglier, assez robuste pour pouvoir supporter le poids du satyre. La créature possède une sorte de lien empathique avec le satyre, élaboré par magie, ce qui lui assure une certaine fidélité, mais le sanglier, nommé Zhur Taa, n'est fidèle qu'à lui-même, et ne sacrifierait pas forcément sa vie pour celui qui le chevauche. Il n'est pas dans l'esprit des membres de la Harde d'aller à l'encontre de la liberté d'un animal pour en faire un compagnon. De manière générale toutefois, Cernunnos préfère se déplacer à pieds, surtout quand il cherche à se glisser dans des villages de races dites civilisées pour en apprendre plus sur ses voisins.

Artefact magique : Ecrire ici

Autre : Ecrire ici


Histoire



Ce ne fut qu'à l'âge de deux ans, alors que ses cornes commençaient juste à former des bosses sur le sommet de son crâne que Cernunnos reçut son prénom. La vie des satyres n'est pas aussi aisée que certains pourraient le penser, et généralement les petits ne reçoivent leurs noms qu'assez tard, quand ils sont certains que le petit va s'en sortir et pouvoir affronter les dangers et les plaisirs de sa vie. La communauté où il était né était une bande de satyre à l'ancienne. Ces derniers vivaient de la chasse, de la cueillette et de vol dans les villages voisins. De temps à autre, ils s'en allaient dans les bois et les champs, charmer les bergers, bergères et voyageurs avec leurs instruments de musique pour les leurrer jusque dans les profondeurs des bois, où ils tenaient leurs festins.

Un satyre n'aime rien de mieux que festoyer, et chaque occasion peut se révéler être une occasion de faire la fête. Mais si ce genre de célébration est fantastique pour les hommes-bêtes, il n'en est rien pour les humains. Les pauvres qui se font leurrer jusque dans leurs festivals se trouvent dans des situations parfois bien cruelles. Les satyres n'hésitent pas à jouer des jeux cruels avec ces humains, à les forcer à les servir, les faire danser jusqu'à l'épuisement, sans parler des tristes sorts qui sont réservés aux membres de la gente féminine. Ce peuple d'homme-bête ne cache pas son nom et n'a rien à envier à l'ardeur des boucs. Un pauvre hère peut se retrouver pendant des jours voir des semaines à la merci des festivités. Parfois, les villageois retrouvent les individus à la lisière de la forêt, complètement épuisés, certains mêmes morts. Mais c'est un enseignement que le peuple des bois aime apporter à ces derniers. Après tout, il se doivent de savoir que la nature recèle de bien des mystères et des dangers, et que tout ce qui a le don de parole peut mentir, y compris ces êtres aux faciès de bêtes.

Pourtant, une fois, une bergère revint à l'un de leur festival. Les satyres étaient un peuple joueur, voir cruel, mais peu méfiant. Cernunnos avait alors huit ans, trop jeune pour boire du vingt à cette époque, quoiqu'il ne lui restait plus beaucoup d'années à attendre, il passait le plus clair de son temps à jouer des tours aux plus vieux satyres ainsi qu'aux humains du coin. Personne ne se rendit compte de ce qu'il s'était passé avant qu’il ne soit trop tard. Le retour de la jeune femme n'était pas un hasard, mais une sinistre vengeance. La majorité de ceux qui avaient connu leurs festivités se gardaient bien de se rapprocher des bois, mais celle-ci était venue presque de son plein grès. Les membres de la tribu commencèrent à subir des convulsions et à s'écrouler. Le vingt, la garce avait empoisonné le vingt, causant ainsi la mort de tous ceux qui s'étaient enivrés, soit à peu près tous. Les plus jeunes restaient. Cernunnos posa son regard sur l'humaine, et un voile rouge vint emplir son champ de vision. Ses parents, ses amis, et toute sa famille étaient en train d'agoniser à cause de cette femme. Bien entendu, certains auraient pensé qu'ils le méritaient, lors de son premier festival cette dernière avait dû subir des humiliations et violences multiples. Pourtant, Cernunnos ne trouva que de la rage. Il se saisit d'un épais bâton, et bondit vers la bergère.

Le morceau de bois s'écrasa contre son crâne. Elle poussa un hurlement de douleur et de rage, s'écroulant au sol, mais ce n'était pas suffisant. Le jeune satyre leva de nouveau le bras, et abattit une fois de plus son gourdin de fortune. Il y eut des cris, et elle tenta de se débattre, mais son adversaire était comme enragé. Bien qu'il soit jeune, il avait dans son sang l'impulsivité de ceux de sa race, et la force des bêtes. Elle n'avait aucune chance, et rapidement il ne resta plus d'elle qu'un tas de bouillie ensanglantée, le jeune homme-bête était lui-même couvert de sang. Il tenta de s'essuyer le visage, mais ne réussi qu'à étaler un peu plus le liquide rouge, créant une peinture morbide sur ses joues. Cernunnos se retourna pour observer alors les autres jeunes de la tribu qui le regardaient tous, effrayés. Ils étaient trop jeunes pour survivre ici, surtout si les humains commençaient à vouloir les empoisonner. Ils n'étaient pas d'assez bons chasseurs, mais ils étaient d'habiles voleurs.
Ils allèrent de village en village, troquant leur vie paisible dans les bois pour celle de voleurs. Bien entendu, s'ils étaient agiles et sveltes, ils n'en étaient pas moins sauvages et peu appréciés par de nombreuses personnes qu'ils croisaient. Certains finissaient par se lasser et tenter leur chance à nouveau dans la campagne, d'autres se faisaient prendre par les autorités, étaient tués. Les plus faibles mourir de faim... Finalement, tous furent séparés de Cernunnos, qui continuait toutefois à jouer les voleurs, avec pour seul objectif la survie. Il en apprenait plus par la même occasion sur toutes les peuplades civilisées. Son peuple ne connaissait que peu la politique et ce qui se passait dans le reste du monde. Cernunnos lui en apprit le plus possible, car il lui apparaissait clairement que jamais les hommes-bêtes ne pourraient survivre si ce monde leur restait étranger. Au fil des années et de ses voyages, le satyre bien que difficilement supportable réussit à se créer un réseau d'amis et de relations. Il distrayait les gens avec ses pitreries et sa musique, tout en leur volant ce dont il avait besoin. Rien n'était plus rapide sur un terrain accidenté qu'un satyre bondissant, et cela lui servit plus d'une fois à se débarrasser des forces de l'autorité.
Jusqu'à ce qu'il rencontre la Harde. Peu de gens avaient entendu parler de cette troupe, car elle savait rester distraite, se cachant dans les bois et les montagnes, se tenant loin des villages, jusqu'à ce que vienne le moment de frapper. Il se trouvait dans l'un des villages qu'ils attaquèrent, ce groupe d'homme-bête composé de satyres, de centaures et de minotaures, ainsi que de créatures que Cernunnos n'avait jamais vu. De part sa nature il fut épargné, et bien entendu, il comprit rapidement le principe de cette troupe. Ils n'étaient que quelques dizaines, peut-être une centaine d'individus venus de races différentes, mais ils avaient tous un point commun. Ils n'étaient pas civilisés. C'était aux yeux du jeune satyre une force de la nature, qui se créait à cause de temps difficiles, c'était une alternative à la civilisation qu'il appréciait grandement.

Là, il put découvrir ses véritables pouvoirs et s'épanouir. Les chamans des différentes peuplades constituant la Harde décelèrent son potentiel rapidement, l'initiant aux secrets de la nature ainsi qu'à ceux du Cornu, le seigneur de la chasse et des bêtes, qui avait créé toutes les créatures bestiales de ce monde pour qu'elles puissent aller chasser avec lui dans l'au-delà. Il apprit quelles plantes pouvaient soigner, lesquelles pouvaient tuer. Il apprit aussi le coût de la survie, en voyant tous les braves qu'ils devaient parfois enterrer, suite aux privations ou bien à une attaque qui avait mal tourné. Il comprit comment fonctionnaient les bêtes, et comment tous fonctionnaient dans la Harde. Peut-être étaient-ils rustres et sauvages, peut-être étaient ils des brutes sans foi ni loi, mais au moins, ils n'avaient pas entre eux à se soucier de qui les frapperait dans le dos. C'était au plus sage, au plus intelligent et au plus fort que revenait le droit de commander les autres. Nombreux étaient les tribus qui rejoignaient la Harde, plus encore étaient ceux qui périssaient lors de leurs périples. Toutefois, Cernunnos ne fut pas de ceux là. S'il avait survécu pendant toutes ces années au milieu des hommes, de rapine et de combats, il n'allait pas laisser la mort le prendre si facilement, pas alors qu'il se trouvait avec les siens. Il avait comprit au fil de son existence que sa vie n'avait pas de but, que la vie des hommes-bêtes, n'avait pas de but. Les civilisés croyaient que leur vie se devait d'atteindre un certain but avant qu'ils meurent : subvenir aux besoins de leurs enfants, atteindre la gloire... Ils vivaient dans le futur et le passé, les bêtes elles, dans le présent. C'était la force de la Harde, mais aussi sa faiblesse, une faiblesse que Cernunnos ne partageait pas.

D'années en années, il prouva sa valeur, en tant que chaman, que guerrier et que meneur. Son intelligence vive et sa connaissance des civilisés permettait à la Harde des attaques rapides et efficaces, diminuant ainsi les risques. Ses pouvoirs se développaient, et il arrivait à éveiller encore plus de sauvagerie dans le cœur de ses camarades, voir même à changer leurs adversaires en animaux apeurés. Les chamans se rangèrent rapidement derrière lui, respectant ses pouvoirs ainsi que sa vision du monde. Son ambition lui attira les foudres de certains, mais il s'arrangea toujours pour sortir victorieux des quelques duels qu'on lui imposa.
Un minotaure du nom de Groth tenta un jour de le ridiculiser en combat singulier, pour prouver qu’il n’était pas digne de diriger des troupes, et surtout pour freiner sa progression au sein de la Harde. Un cercle de spectateurs s’était créé entre les deux belligérants. Cernunnos n’avait que son bâton, et mesurait une voir deux têtes de moins que son adversaire. Ce dernier était une véritable montagne de muscles, de cornes et de crocs. Il possédait une plus grande allonge que Cernunnos, mais il était moins vif, et surtout, il n’avait aucune idée de qui était son adversaire. Lorsqu’il chargea pour la première fois, le satyre n’eut aucun mal à esquiver, en profitant pour asséner un coup de bâton sur le postérieur de son adversaire, arrachant à la foule de nombreux rires gutturaux. Ce cinéma dura un certain temps, Cernunnos fuyant le contact, mais les deux belligérants s’épuiser, aussi dut-il se résoudre à passer à l’attaque. Il fonça vers son adversaire avec son bâton, pour le planter au dernier moment dans le sol et sauter au-dessus de la tête du minotaure. Atterrissant avec souplesse derrière ce dernier, il ne lui fallut que deux coups de griffes pour lui sectionner les jarrets. Le minotaure s’écroula et mis plusieurs mois à guérir, mais depuis cet affrontement, il n’a plus une fois menacé le satyre.

Les membres de la Harde qui avaient combattu avec lui lui étaient fidèles, toujours il leur avait donné des victoires ainsi que de vastes butins. Un parfait mélange d'audace et de précautions finirent par lui offrir la plus haute place, il devint le meneur de bêtes.

Les différentes poches qui se trouvaient dans la Harde voyaient en lui un chef audacieux et farouche. Pas forcément le plus fort physiquement, mais clairement le plus rusé, le plus intelligent, et celui qui leur offrirait le plus de chances de prospérer. Car la Harde, comme les tribus dont elle avait été issue, ne connaissait que les raids et la chasse, ils ignoraient tout de la politique et du monde extérieur. Ils étaient une force brute qui n'attendait finalement que d'être façonnée. C'était à Cernunnos de les façonner désormais, de leur prouver qu'il était le chef qui leur fallait, de donner aux fidèles du Cornu leur place dans ce monde, la place qu'ils méritent. Bientôt, ils seraient craints et respectés des civilisés, et la grandeur ne faisait qu'attendre Cernunnos.





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