Voilà trois heures que j’étais perdu dans cette forêt, tout le monde me disait que je risquais pas de me perdre et que de toutes façon je croiserai bien un truc sur la route mais rien… rien depuis une bonne heure, et encore quand je croisais des choses c’était juste des créatures qui prenaient la fuite. Sans doutes à cause de mon odeur de brûlé… mais ça faisait une heure que je marchais sans rien croiser, et je commençais à regretter d’être venu ici, après tout ma place est dans le désert et non en forêt mais je tenais à visiter le pays, voir ce que je n’ai pu voir autrefois, à moins que je l’avais déjà vu ? Je ne sais plus, la seule chose que j’ai gardé de mon ancienne vie étant mon don pour la forge et l’ancienne langue, je serai bien incapable de dire si j’avais voyagé ou non…

La rage commençait à venir, j’étais sûr que je ne me serais jamais perdu autrefois, et toute cette verdure commençait à me rendre fou, tout se ressemblait et je vis un certain buisson :

« Mais je suis sûr d’être déjà passé au moins vingt fois devant ce satané buisson en forme de chat ! »

Criais-je en ancienne langue, c’en était trop, vif comme l’éclair je dégainais ma hache et fit une fente sur un arbre proche pour avoir un point de repère, puis je recommençais à marcher et je répétais la manœuvre encore et encore, puis je me retrouvais à nouveau devant le buisson en forme de chat mais cette fois je n’étais pas seul… je rangeais ma hache et vis qu’elle me fixait. J’ignorais totalement qui elle était, et pour être franc je n’en avais cure. Je soupirais avant de daigner me présenter :

« Bonjour, Je me nomme Wode… Wode Everhatt, et vous ? Qui êtes-vous ? »

Un léger accent s’entendait dans ma voix, je le savais, mais ce n’était pas important, et elle n’y fera sans doutes pas attention… du moins je l’espérais.

Ainsi la petite s’appelait Alys Calywiel, et au vu de son apparence je dirais qu’il s’agissait d’une elfe. Mais là où j’aurais dû voir une ravissante personne, je voyais une jeune imprudente qui combattait au lieu de porter de belles robes de soie… décidément, la guerre n’est toujours pas une bonne chose, voilà ce que je pensais. Et sa quasi-paranoïa me semblait inutile, elle décidément dû en voir de toutes les couleurs la pauvre… je finis par lui dire gentiment :

« Quoi que je sois, je suis totalement perdu, mais sache que je ne suis pas membre d’un camp comme de l’autre, et que pour moi la seule chose qui me parle c’est l’acier, autant celui que je manie que celui que je forge. Ainsi on peut dire que je ne suis que ce que tu veux que je sois. »

Je tournais autour du pot et j’étais sûr qu’elle comprendrait ce que je veux dire, puis son familier qui m’avait approché sans que je m’en rendre vraiment compte de sa présence semblait me surveiller… je soupirais à nouveau, je ne pensais pas que mon apparence levait autant de doutes, mais de toutes façons tout me fuyait en temps normal. Je réfléchissais à la manière de formuler ma demande quand un frisson me parcoura l’échine, je sentais que des regards étaient posés sur nous. Persuadé que ce n’était que mon imagination je finis par lui dire :

« D’ailleurs je vous serai reconnaissant de m’aider à sortir de cette forêt. Cela fait quatre heures que j’y suis et trois heures que je suis perdu. J’espère que ça ne vous dérange pas de m'aider. »

Puis un sourire amical éclairait mon visage et j’espérais qu’elle ne se méfierait plus de moi, j’aime pas vraiment que quelqu’un se méfie de moi… ça me donne le sentiment qu’une épée plane au dessus de ma tête.

Alys m’annonça qu’il me fallait attendre que le jour se lève. Aussi étrange que cela puisse paraître, je ne me souvenais pas que le soleil se soit couché mais vu que je ne regarde pas souvent le ciel, ça ne m’étonnait pas que je ne m’en sois pas rendu compte. Je restais pensif, était-ce une bonne idée que de la suivre ? Sans doute meilleure que de la laisser seule, et mieux vaut être à plusieurs quel que soit le lieu et le moment. Ainsi ma décision était prise :

« Je vous suis jeune fille. Et pour ce qui est de la nourriture, ne vous en faites pas, j’ai quelques rations dans mon sac. Ainsi votre familier n’aura a chasser que pour lui. Ensuite, j’espère que vous n’avez pas d’ennemis… parce que je n’ai aucune envie de me battre en ce moment. »

Je restais pensif en la suivant jusqu’à ce qui semblait être son campement, et je n’arrivais pas à me séparer de la sensation d’être observé, et en plus de ça, plus je regardais les arbres m’entourant et plus j’avais la sensation d’être déjà venu en ces lieux… mais pourquoi j’avais ces sensations ? Et surtout pourquoi j’avais l’impression que je devais impérativement essayer de me souvenir… mais je savais que je perdais mon temps, il me faudra trouver un mage guérisseur pour ça.

Une fois arrivés je constatais que le camp n’était pas bien grand… chose normale vu qu’elle était seule, puis je m’asseyais contre un arbre et pris ma hache, puis je me mis à l’aiguiser. Tout pendant que j’affinais le tranchant de mon arme je pris ma forme intermédiaire par précaution, après tous, on est jamais trop prudent, et en ce moment j’ai sans cesse la sensation que le mort me pourchasse. Puis je commençai à dire en ancienne langue :

« j’aime pas beaucoup dormir en pleine forêt… ça laisse trop d’abri aux coupe-jarrets désireux de s’enrichir… bien que souvent mon aura magique tiens éloignés les plus avisés… et surtout qu’ici on est dans une forêt elfique… mais plus aucun lieu n’est sûr avec l’ascension au trône de ce maudit démon… hum… peut-être qu’il faudra mettre en place des tours de garde… non il faudra sûrement en mettre en place. »

Puis je traduis pour la petite elfe mon idée :

« Je ne sais pas ce que vous en pensez mais, à mon avis il faudra organiser des tours de garde pour cette nuit. Si vous êtes d’accord je prends le premier tour. »

Ensuite je sortis un morceau de pain et un peu de viande séchée, et je me mis à manger, me rendant compte que je commençais à avoir un peu faim, mais le peu que j’avais me suffisait à être rassasié.

Alys ne mit pas longtemps à approuver mon idée, je sortis donc mon armure après avoir fini de manger et je m’équipais de mon plastron seulement, avant de ranger rapidement le reste. Mon plastron était fait d’un métal spécial qui lui donnait une couleur vermeille, et des motifs sont inscrit dessus et comme ils s’entremêlaient, ils donnaient l’illusion qu’un liquide ruisselait le long des plaques, et il protégeait correctement le torse et le dos. Mieux protégé à présent je me détendais un peu et me rassis contre l’arbre contre lequel j’étais assis quelques instants auparavant, mais cette fois j’étais vigilant.

Je maintenais le feu allumé avec ma magie tout en surveillant les alentour avant de me rendre compte qu’il n’y avait pas un bruit, aucun oiseaux nocturne ne poussait de hululement, aucun prédateur terrien ne criait. Rien, le calme le plus complet et oppressant. Je jetais un œil à la gamine et à son familier qui était lové contre elle mais qui était tout aussi attentif aux bruits ou plutôt à l’absence de bruit ambiant. Je finis par dire dans la langue ancienne :

« C’est calme… très calme… trop calme, et ce calme ne me dit rien qui vaille… ça ressemble au calme que l’on a avant une tempête et c’est pas un bon signe… je devrais la réveiller, car si on se fait attaquer elle pourrait me gêner… je la réveillerai quand je serai sûr qu’on est en danger. »

Et au moment où je dis ceci, je perçus un mouvement dans un arbre. Ce qui me conforta dans l’idée que cette petite et moi n’étions pas les seuls être capables de porter une arme. Mais toujours pas convaincu qu’on était en danger immédiat je ne dis rien, puis un peu plus tard les bruit reprirent, les oiseaux nocturne, les prédateurs terrestre, tout recommença à faire du bruit, et je me détendis. Puis les heures passèrent et lorsqu’on fut à la moitié de la nuit je réveillais la petite et lui dit :

« C’est à votre tour de monter la garde. La moitié de la nuit est passée et il n’y a rien à signaler, à part le fait que je pense qu’on est observés. »

Puis je me replaçais contre le fameux arbre qui me servait de dossier depuis le début de la nuit, et je fermais les yeux afin de dormir.

Le petit renard m’avait réveillé et je me levais après un soupire. Je baillais un coup de manière peu discrète, et dans une pulsion commandée par mon instinct je fis un pas de coté avant d’envoyer un coup de coude à l’endroit où j’étais, et où un loup se trouvait à présent, il se prit le coup entre la tête et le dos et mourut sur le coup.

Puis dans un souffle de magie j’entamais ma transformation, ma tête se décharna pour ne devenir qu’un crâne, mon torse changea de matière et devint de la roche de lave, les veines et artères de mes jambes éclatèrent pour laisser du magma sortir et changea chaque centimètre de mes jambes en lave en fusion, et mes bras partirent en fumée pour laisser place à des flammes qui prirent la forme de bras et de mains. Durant cette transformation j’avais gagné vingt centimètres, dont cinq causé par le fait que je n’étais plus posé au sol.

Toujours équipé de mon plastron qui semblait ignorer la température de mon corps, j’éclatais d’un rire sardonique avant de dire en ancienne langue :

« Ce feu qui brûle est telle la flamme de l’espoir, mais une fois entre mes mains elle devient le symbole de ma puissance. Je réunis ma haine, car c’est la force de mon âme… que je transmets à ma volonté… »

Je lève les yeux au ciel avant de soupirer et de créer des boules de feu sur deux autres loups qui s’approchaient trop près à mon goût. Et puis je repris mon incantation toujours en ancienne langue :

« Et tel le feu que je ferai exploser, je vaincrais mes ennemis, et ceux parce que j’en ai juste l’envie. Alors je le demande aux dieux qui nous observent en ce moment, donnez la moi, la force d’épargner ces pauvres ennemis qui n’ont pas compris à qui ils avaient affaire. »

Soudain le feu se fit plus imposant, et je sentis une puissance différente en moi, je savais où il fallait que je les touche pour ne pas les tuer, information que je donnais à Alys d’une voix caverneuse :

« Tu peux les paralyser pour un petit temps en effectuant une légère pression sur leur nuque, enfin quand je dis une légère pression, faut quand même que la pression soit suffisante, une fois paralysés ils vont paniquer et une fois libre de leurs mouvement ils vont fuir. »

Je pris ma hache et comme pour illustrer mes dires je frappa un loup qui m’avait bondit dessus au point indiqué et il s’effondra immobile mais toujours en vie. Je lui dis calmement et en ancienne langue :

« Enfuis-toi et ne te rapproche plus de moi afin de vivre, je suis trop dangereux pour que des loups puissent m’affronter, alors une fois libre fuis. »

Puis je regardais Alys qui avait l’air de s’en sortir, mais dans le doute je l’entourais d’un mur de flammes suffisant pour lui permettre d’être tranquille vis-à-vis des loups qui nous attaquaient, puis je lui décochais un sourire avant de lui dire :

« Désolé si ça t’as surpris, mais ce serai idiot qu’une petite et jeune elfe comme toi soit blessée. Et je n’ai pas envie que tu me reproches de n’avoir rien fait non plus. »

Puis je regardais autour de moi et constatais qu’il restait douze loups qui semblaient hésiter à nous charger, mais ils devaient vouloir venger les deux qui avaient périt ici… je ne suis pas un Lycan donc je ne sais pas trop ce qu’ils ont en tête mais à mon avis ce n’est pas que des câlins et des caresses qu’ils veulent.

Elle m’était reconnaissante du fait que je m’étais soucié de sa sécurité, mais sa reconnaissance m’importait peu. Puis un grand flux magique se fit sentir, et la gamine semblait en être à l’origine, le flux s’accumulat en un point précis, juste sous les loups, ce qui fit fuir la plupart mais les autres tombèrent dans une crevasse, petite et nouvellement créée, chose qui m’arrangeait un peu vu que brûler et cogner, ça me les brisais sévère. Puis je constatais l’état de manque de mana de la petite. Je soupirais avant de ranger ma hache et reprendre ma forme intermédiaire, et lentement mes jambes et bras reprirent consistance, et mon torse repris sa forme normale, puis je me reposais au sol, pendant que la chair recouvrait de nouveau mon crâne et que mes cheveux reprirent leur taille ainsi que ma barbe qui me mangeait une bonne partie des joues.

Je la regardais tranquillement avec une espèce de fierté dans le regard, même si je n’en avais aucune raison, je soupirais avant de lui dire calmement :

« Ne recommence pas ce genre de magie en début d’embuscade comme ça, le risque de te retrouver sans forces avec encore beaucoup d’adversaire face à toi. Là, ça va, vu que j’étais là et que je maîtrise le feu, les loups le craignent et donc j’aurais pu te protéger sans problèmes, mais si ça avait été des bandits tu aurais été en très grand danger… mais c’était très bien joué petite. »

Le 'petite' n’était dit méchamment, c’était purement amical, et surtout parce qu’elle me fit me rappeler qu’à mon âge, je devrais déjà avoir une descendance… ce qui n’était pas le cas, et ce n’étais pas non plus ma priorité, après tout, les enfants c’est du temps qu’il faut prendre pour les éduquer, et c’est du temps que je n’ai pas. Heureusement, la nuit arrivait à son terme, et vu l’action qu’il y a eu, je ne pourrais jamais me rendormir…

Puis je soupirais à nouveau, avant d’enlever mon armure et la ranger, j’étais plus détendu et je n’avais plus l’impression d’être chassé, et observé. Après tout le calme était de retour, et je n’en étais pas déçu, je soupirais encore avant de lui dire :

« Je sais pas ce que t’en pense, mais je pense qu’on peut se mettre en route, le soleil devrait pas tarder à se lever, enfin après on peut aussi rester auprès de ce feu et faire plus ample connaissance. Mais c’est à toi de voir. Je te laisse le choix, vu que c’est toi le guide. »

Puis j’y décroche un autre sourire, avant de fermer mon sac, et d’attendre sa réponse, gentiment et calmement. Le visage éclairé par un sourire amical.

Ainsi nous allions lever le camp et discuter sur la route, donc je récupérais mon sac, le mit sur mon dos et rejoignis la petite. Puis nous avons commencé à faire route, je la suivais calmement puis je finis par dire d’un soupir qui montrait que j’étais plus ou moins rassuré qu’elle récupère vite :

« Tu es assez puissante d’un point de vue magique… mais étrangement je ne suis pas étonné, comme si j’avais vu plus puissant… mais bref, tu as du avoir un très bon professeur pour apprendre ce type de magie. Et si tu as appris cela seule, et bien c’est clairement impressionnant. De mon coté, et bien tu te doutes que c’est instinctif. Mais bon, mon histoire est un poil complexe, et pour être franc, hormis deux trois événements réellement choquant de mon histoire, je ne me rappelle de peu de choses. Tout ce que je pourrais affirmer c’est que je ne suis pas né élémental. Je sais aussi que ma famille, qui aujourd’hui a certainement disparue, est entièrement constituée de forgeron apte à utiliser la pléthore d’arme qu’elle peut forger. Je le sais uniquement parce que mon instinct me l’affirme, et que je fais entièrement confiance à ce dernier. »

Je marquais une pause, le temps d’enjamber un arbre déraciné, puis en reprenant une bonne inspiration, et en ayant les yeux un peu brillant d’enfin expliquer mon histoire à une personne apte à m’écouter :

« J’ai dormis longtemps, et lorsque je me suis réveillé, il y a Treize ans, bientôt quatorze, je m’étais retrouvé à Volcania. J’ai vu bien des choses, j’en suis certains, j’ai appris deux langues, en deux époques différentes, mais je ne me souviens que de ce qui à suivit mon réveil, ou presque que ça. J’ai toujours rêvé d’aventure, depuis que ce Démon a commencé à conquérir le monde, j’ai rêvé d’arpenter le monde pour punir les bandits enorgueillit du manque de soldats pour protéger les villes. Mais, maintenant que je suis à l’extérieur des murs de Sen’tsura je le regrette presque… mais bon, j’ai mes objectifs, et je compte bien mener ma quête à bien. Cette quête qui me tient d’ailleurs à cœur, celle de trouver un vrai soigneur magique, afin de me débarrasser enfin de cette oppressante amnésie. Bref… »

Je me sentais un peu libéré de parler de mon problème à une personne qui m’a semblé de confiance, et comme mon instinct me disait de la mettre dans la confidence, je n’ai pu m’y opposer, enfin avouer à quelqu’un que je suis juste un être comme un autre, mais juste un peu… enfin beaucoup plus vieux. Puis je n’ai pas reparlé, je l’ai laissé me compter son histoire, ou du moins au moins une partie qu’elle désirait me confier.

HRP:

Elle m’avait un peu raconté son passé mais sans entrer dans les détails, mais ça me convenait après tout, je ne voulais avoir qu’un bref résumé, je n’espérais pas en entendre plus, bien que j’étais un peu curieux de connaître son passé. Elle a aussi semblé avoir un échange avec son familier, chose amusante que de voir un elfe communiquer avec un renard, mais je n’en avais pas vraiment d’intérêt, après tout on a tous une capacité personnelle, bien que je n’ai pas encore trouvé la mienne.

Je soupirais, une guilde liée, soudée serait intéressant à rejoindre, mais je ne suis pas quelqu’un de normal, je ne suis pas comme les autres, je ne suis pas né élémental… Tant de magie utilisée pour si peu de choses gagnées… j’ai juste pris en pouvoir magique et en capacité musculaire, mais à quel prix ? Huit milles ans de sommeil ? Mais ai-je vraiment dormis huit milles ans ? Je ne sais pas… je ne sais plus, et je veux savoir à tout prix ! Mais mes pensées s’égarent, et mes émotions sont étranges, lorsque je regarde cette petite elfe, je suis pris de pitié, mais pourquoi ? Lorsque je l’observe, j’ai envie de la protéger. Ainsi, si elle me demande de rejoindre une guilde, je ne pourrais pas refuser… mais va-t-elle le faire ? Tant de questions se poussaient ainsi dans ma tête, mais trop peu de réponses venaient à moi. C’était frustrant, mais je n’ai plus de temps, je soupirais à nouveau et la regardais calmement avant de dire :

« Une aventure qui va précisément comme on le désire est tout de même ennuyeuse, bien que les imprévus ne soient pas rassurant, il est parfois intéressant d’en avoir. La preuve, cette semaine je me suis perdu en forêt et je t’ai rencontré. C’est la raison pour laquelle j’ai toujours rêvé d’aventures, et c’est aussi ce pourquoi je ne rentre pas chez moi. C’est pourquoi j’aime les aventures, c’est pourquoi je les trouve belles, c’est pourquoi je ne peux pas me lasser de voyager armure dans le sac et hache non loin de la main. Et toi, quel est ton avis sur les aventures ? »

Un sourire éclairait mon visage, et mes yeux commençaient à briller sur la fin de ma réplique. Après tout, parler d’un rêve qui se réalise, ça a le même effet que de voir un paysage de plaines vertes, avec des collines légèrement embrumées au loin, et un couché de soleil en fond. On se sent fier de voir quelque chose d’aussi beau, et bien quand on parle d’un rêve qui se réalise, on a la même espèce de fierté. Je soupirais, un simple soupire démontrant ma joie, un soupire si court et voulant dire infiniment plus que tout les mots que je pouvais employer, puis je murmurais en aparté dans l’ancienne langue :

« On peut être tout, mais tout ne peut pas être nous… autant on peut porter le ‘masque’ que l’on veut, autant on ne peut pas remplacer celui que l’on imite… on dit souvent que notre nom correspond à notre identité, notre personnalité, mais qu’en est il d’un nom dont on n’est pas vraiment capable de se souvenir complètement ? »

Puis, remarquant qu’elle essayait de me parler de quelque chose d’urgent je me tus et me mis à la regarder, de manière à lui faire comprendre que je l’écoutais.

L’embuscade

Ils étaient une vingtaine, et ils étaient prêt à en découdre, une magie à fusée, et la petite disparue avec quatre des immondes créatures qui nous avaient attaqués. Cette action fut de trop et mon état d’esprit changea du tout au tout. Du calme Wode, ils allaient en regretter l’absence, car à présent ma hache vole dans le sang. Ma danse sanglante emporte tout mes opposants, et puissent la magie ne pas me manquer.

Le combat était bien avancé, et j’avais tué dix des leurs, mais les derniers ne me laissaient que peu de répit, le temps jouait contre moi et je devais sauver la petite, quitte à y perdre la vie. Ainsi je tentais ma transformation, tout pendant que je bougeais. J’ai échoué, ma concentration en mouvement étant trop faible, je n’ai pus qu’échouer. Et la frustration causée par ceci, me fit pousser un cri de guerre monstrueux, suivi de deux morts par décapitation, il n’en restait qu’un seul, et j’étais calmé, plus ou moins, donc j’ai évité son coup avant de l’attraper par le poignet et le désarmer proprement. Puis je l’attrapais à la gorge pour un interrogatoire musclé :

« -moi- Où l’ont-ils emmenée !?
-lui- Elle avoir été prise dans camp de nous.
-moi- Où est-il !?
-lui- Moi pas dire à toi.
-moi- Ta vie m’appartient déjà ! Alors parle et j’abrège ton déshonneur !
-lui- D’accord… camp de nous être vers soleil levant. »

Et je tins ma promesse en lui perçant le cœur avec l’épée que j’y avais pris peu avant. Je lui volais le fourreau de sa lame et partais dans la direction indiquée.

Près du camp Orc

J’étais caché dans un buisson, et je pouvais voir tout le camp. Je vis immédiatement où elle était retenue, et constatais que son familier rodait autour du camp. Je restais caché encore dix minutes histoire de récupérer de ma course jusqu’ici et de ma précédente bataille. Puis je vis l’Orc à coté de la prison frapper derrière lui, ce fut le geste de trop ! J’enfilais mon armure complète et pris ma forme d’élémental. Puis je dégainais la lame volée peu avant et poussais un cri de guerre qui déchira le silence, l’espace et le temps en paraissaient comme distendus, puis je me lançais dans un carnage méthodique. Tranchant un Orc à droite, brûlant une cahute à gauche, et l’inverse, et ce pendant vingt bonnes minutes. Puis j’arrivais devant le gardien avec sa lance. Le sang coulait le long de la lame que je tenais, et je m’en sortais sans blessures pour le moment. Sans autre raison que ma haine, je fis un rayon de flamme dépassant les 300°C qui lui traversa la tête et s’arrêtais trente centimètres derrière cette dernière. Ce qui le tua sur le coup puis je marchais sur son cadavre encore chaud pour aller libérer la petite. Je tranchais correctement ses liens, et lui retirais le bâillon qui entravait sa bouche. Puis je vis que son matériel était dans le fond du bâtiment et je lui indiquais. Lorsque je ressortis les autres Orcs avaient pris la fuite, ce qui me fit sourire. Enfin ce carnage, était terminé. Je jetais donc le fourreau et la lame que j'avais volé plus tôt.

« Désolé du retard, Alys. Mais ils sont fichtrement coriace et nombreux ces trucs. J’espère juste qu’ils n’ont rien fait de répréhensible. Donc je vais te poser juste une question : Tout va bien ? »

Elle n’avait pas été blessée, tant mieux. Enfin ce n’est pas tout à fait vrai, ils l’ont frappée… que faire ? Finir le travail, ou laisser tomber et repartir avec Alys ? Je l’admets, ce n’était pas un choix, il était hors de question de faire un massacre, donc je décidais d’observer plus attentivement la petite elfe. Ressemblant à une princesse de prime abord, après une légère étude on comprenait qu’elle savait se battre, et après l’avoir vu combattre je peux dire qu’elle a quelques compagnons, une petite guilde peut-être. Voilà qui m’intéressait au plus haut point, si je pouvais avoir des alliés, je recouvrerai peut-être plus rapidement la mémoire. Puis j’eus un flash, enfin rien de bien important, j’expliquerai ce que j’ai vu… plus tard. Je soupirais, encore une fois j’avais fait une étrange rencontre, je décidais de lui dire la chose suivante :

« Bon, je ne vais pas le nier, tu sais très bien te battre. Seulement, tu n’as l’air d’être que meilleure avec d’autres gens bien précis, ainsi j’ai l’impression qu’une ‘famille’ va te sauver quand tu finis en demoiselle en détresse. Laquelle, je l’ignore, il n’est cependant pas exclut qu’à l’avenir tu aies de nouveau besoin d’aide. Je ne peux par contre pas rejoindre un tel groupe pour l’instant, j’ai trop de choses personnelles à faire, ainsi je vous rejoindrai avec joie lorsque ce sera fait. Ce que j’ai à faire concrètement ne te regarde pas totalement, ainsi je vais me contenter de t’avouer que ça me permettra sûrement de recouvrer la mémoire. »

J’ai eu un léger regret l’espace d’une seconde, mais je sentais que c’était la meilleure chose que je puisse faire actuellement, ma puissance pourrait être plus grande encore après avoir récupérer la mémoire, peut-être pas d’un point de vue magique mais je serai sans l’ombre d’un doute plus efficient après. Il est maintenant temps de dire que à force de fixer Alys, j’ai vu en flash une jeune femme avec des traits plutôt démoniaque articuler un ‘père’ cependant, l’ambiance générale du lieu où j’étais me permettais de dire que ça remonte à moins de trois siècles, voire même moins de deux, mais dans tous les cas c’est plus ancien que l’arrivée des Démons de Zelphos.

presque fini: