Dur réveil.

Citation :

Raconte la première invocation de son avatar pour Hou et décris-nous ses émotions, ce qu'elle en pense, ce qu'elle compte faire de cette nouvelle vie et de son nouveau don.

      Il fait froid, bien trop froid... mais quelle est cette sensation, que fais-je ici. Et surtout qui suis-je? La chouette au sol tenta de bouger mais rien ne se produisit, ses muscles refusaient de lui obéir tendis que la créature souffrait du froid de la roche sur laquelle elle était posée. Elle passa un moment à se poser des questions pour les oublier quelques secondes après, sombrant entre conscience et bestialité. Quand enfin elle réussit à réfléchir calmement la chouette fit un tour d'horizon de son savoir, pour se rendre compte qu'il était... inexistant.

      Malgré tout elle garda son calme, décidant que ça lui reviendrai. Étrange que je ne sache pas qui je suis, mon passé, mon expérience, je ne sais même pas comment je m'appelle ni à quoi je ressemble, une seule chose est sûr, je suis une femme, c'est déjà ça de pris. Mais que vais-je faire? Que vais-je devenir? Et où suis-je? C'est vrai ça, je ne sais même pas où je suis. Maudit soit ces yeux qui refusent de s'ouvrir ! Ah, enfin !

      L'animal réussit à ouvrir un œil sur le ciel étoilé, elle profita de cet instant et se dit qu'elle n'avait jamais rien vu d'aussi beau que ces millions de petites lumières, brillant sur le velours noir de la nuit. Cette vision fût néanmoins troublé par la présence d'une ombre, n'ayant pas bougé durant tout le temps de la contemplation. La chouette, curieuse, décida de se tourner vers cette gêneuse pour voir ce qu'elle était et si elle représentait un danger.

      Ce n'est qu'après de nombreuses tentatives infructueuses et des efforts colossaux que la chouette parvint à faire entré la source de l'ombre dans son champ de vision. Elle fut surpris de contempler en face d'elle une femme. Assez petite elle avait le visage caché sous une large capuche, seul quelques mèches de cheveux bleu-noir dépassaient, donnant à la femme l'apparence d'un spectre. L'humaine ne bougea pas. Mais aide moi, tu vois bien que j'ai besoin de soins! L'humaine ne bougea toujours pas.

      Fatigué par l'effort la jeune chouette se sentit soudainement nauséeuse puis elle eut l'impression de tomber dans un trou noir avant de sombrer de nouveau dans le sommeil.

      A son réveil la chouette se sentit mieux, réussissant à bouger que légèrement mais avec plus d'aisance. Son esprit semblait également plus vif, aussi réussi-t-elle à mettre de l'ordre dans ses idées. Elle ouvrit les yeux pour faire le point sur son environnement. Ce fut de nouveau un choc pour la chouette de voir la femme. Elle n'avait toujours pas bougé d'un pouce, aussi se contentait elle de fixer le vide. Elle aurait pu être une statue mais ses cheveux et ses vêtements démontraient le contraire. MAIS NE RESTE PAS PLANTÉE LA A ME FIXER ! Hurla mentalement la chouette.

      Elle mit du temps à reprendre son calme devant l'inaction de l'inconnu. Mais bouge, fait quelque chose. Si seulement j'étais toi j'aiderais une blessée!

      Les couleurs dansèrent soudainement devant les yeux de la chouette, puis la vu lui revint. Ce n'était pas la femme qu'elle avait en face d'elle mais un animal déformé par de nombreuse cicatrices. L'animal agonisent au sol était un volatile de grande taille, surement une chouette mais ses plumes manquante par poignet et ses cicatrices en faisaient plus un tas de chaire qu'une bête à proprement dit.

      Mais c'est moi! Et je suis la femme... ou la chouette? J'ai toujours froid au dos, ça veut surement vouloir dire que je suis la chouette mais comment... ça veut dire quoi ça? Je rêve? Non, c'est plutôt un cauchemar si je suis cette chose sur le sol! Bon, calme toi. Ce n'est pas le moment de paniquer, tout s'expliquera plus tard. Pour le moment il faut que je trouve un endroit sûr et de quoi manger.
      La femme ses saisie alors de l'animal aux portes de la mort, prenant soin de ne pas aggraver ses blessures. Elle se trouvait alors sur une crête qu'elle descendit en longent une petite piste donnant sur le vide sur l'un des côté. Elle s'arrêta sur uns petits corniche à seulement quinze pas du sol, elle-même relié à la vallée par une autre petite piste. La femme se mit alors à la recherche d'un abri, longeant la paroi rocheuse elle trouva une petite fissure par laquelle elle s'engouffra. La fissure de taille réduite donnait sur une grande cavité au plafond haut.

      La femme fit le tour de la pièce et fut surpris de constater que, posé dans un coin, un tas de bois, des couvertures ainsi que six petits sacs l'attendaient tel des cadeaux de la providence. La femme prit une des couvertures et allongea le volatile dessus. Elle parti fouiller dans les sacs et y trouva ce qu'il lui fallait, les cinq premiers contenaient de la viande séchée et des fruits secs tendis que le dernier était rempli d'outils dont l'utilisation échappaient totalement à la femme. Elle prit des morceaux de viande et en coupa des petits morceaux qu'elle posa près de son corps d'origine puis, ne sachant comment regagner ce dernier elle parti hors pour admirer le paysage.

      A peine eut-elle franchie la fissure qu'elle fut subjuguée par le paysage. Depuis le surplomb où elle se tenait une mer d'émeraude oscillait sous le vent frais des débuts d'hiver. Elle voulu avancer vers le rebord mais fut comme freiné dans son avancé, elle insista et fit un pas de plus. Les couleurs dansèrent de nouveau, obstruant la vision de la chouette qui se retrouva dans son corps d'origine. A la fois heureuse de pouvoir manger et déçu d'avoir quitté ce corps si facile à bouger, la chouette se tortilla jusqu'à la nourriture qu'elle s'était gardée. Une fois finie elle tenta de fouiller dans sa mémoire, en vain. Maudit sois-tu, qui-que-tu-soit le sort que tu m'as réservé est pire que la mort, si un jour je découvre qui tu es, croie moi que je te le ferais regretter!

      Rassasié, l'animal dormi plusieurs heures, des rêves firent leurs apparition mais à son réveil ils avaient tous disparu. La chouette parti en quête de la femme, faisant faire le tour de la grotte à son regard elle fut déçu de constater qu'elle n'était pas présente. Si seulement tu étais là, je pourrais... Elle n'eut pas le temps de finir sa pensée car un éclaire bleu traversa la grotte et la femme réapparu, immobile. La chouette, ravit réintégra le corps qu'elle commençait à maîtriser.

      Des jours passèrent, puis des semaines et des mois. La réserve de nourriture diminua peu car la chouette ne mangeait pas beaucoup. Très vite elle se rétabli, pouvant de nouveau se mouvoir puis voler. Elle parvint à chasser mais préférait la viande salé, et c'est alors qu'elle se délectait de ce mets qu'elle eut une surprise.

      Un homme de petite taille entra dans la grotte, celui-ci devait approcher les soixante ans et malgré l'âge un conservait de larges épaules et une musculature bien faite. Sa tenu était simple, composé uniquement de cuire grossièrement tanné, seul une peau de daine sali coupé le monochrome brun de sa tenu. L'homme, ne semblant pas avoir remarqué la présence de la chouette, renifla bruyamment puis cracha un gros glaire. Il se raidi soudainement quand il aperçu l'animal qui le scrutait, un morceau de viande dans le bec. L'homme sorti tranquillement de son dos un arc ainsi qu'une flèche empenné, puis visa le volatil.

      Sentant venir le danger la chouette invoqua par réflexe son avatar et, comme à chaque fois, un grand éclaire bleu frappa là où un instant plus tard se trouvait la femme. Le chasseur fut tellement surpris qu'il tomba à la renverse, lâchant de ce fait son arme.

      - Qu'es vous êtes?

      Une chouette, enfin je l'étais, mais il veut surement parler de mon nom... mais je n'en ai pas. Trouvons quelque chose. La femme soupira, comme résigner puis regarda l'homme droit dans les yeux. Elle voulu tout d'abord le saluer mais dans la précipitation elle oublia de s'adapter au langage de l'homme:

      - Hou, elle interrompit alors qu'elle allait pousser de nouveau le même hululement. Je m'appelle Hou.
      - C'pas commun comme nom... enfin bon, je suis pas bon juge... mais si j'peux m'permettre, comment vous être v'nu? fit en se relevant.
      - L'animal que vous vous apprêtiez à tuer, c'était moi, d'une certaine façon. Mais je me pose également une question, ou plutôt deux. Qui est-vous? Et que venez-vous faire ici?

      L'étranger ne répondit pas tout de suite, il prit d'abord le temps de ramasser puis ranger son arme, ensuite il se gratta les parties avant de s’asseoir en tailleur au milieu de la caverne. Décidant de l'imiter Hou ce mis face à lui, dans la même position, l'oiseau réintégra son corps tout en gardant l'avatar actif. Puis il sautilla au niveau des deux autres, se blottissant contre la femme. Elle réintégra ensuite l'avatar qui avait le regard vide durant l'absence d'hôte. Quand l'étranger vit de nouveau une lueur de conscience il reprit la parole:

      - Qui j'suis? J'doit pouvoir répondre, j'me nomme Glar. Et c'que j'fiche ici, et b'in c'est chez moi, d'une certaine façon, je suis trappeur et j'ai des tas d’abris dans les montagnes pour l'hiver. Faut b'in gagner sa vie à chaque saison.

La discutions continua durant plusieurs heures, la chouette posant de nombreuse questions sur le monde et ses uses. Quand enfin elle n'eut plus rien à demander l'homme la regarda dans les yeux:

      - Même si j'suis pas un génie j'peux voir que vous êtes de la dernière pluie suis j'puis dire. J'me moque de s'que vous être mais mon vieux me disait une chose, "Heureux l'homme qui a réalisé tout ses rêves, sauf un". En gros ça veux dire qui si t'as pas d'rêve t'es dans la dèche. Alors, t'as prévu que'qu'chose pour passer l'temps?

      La chouette, pris au dépourvu par la question et n'y ayant pas pensé se figea brièvement, voyant sa réaction Glar reprit la parole:

      - 'fin t'as du temps pour y réfléchir, j'disais ça comme ça... bon, c'est pas tout mais faut que j'pose des pièges si j'veux gagner ma croûte, j'reviendrai dans la nuit.

      Et c'est ce qu'il fit, il resta avec la chouette quelques jours avant de repartir comme il était arrivé, en se grattant les parties. Cette rencontre enrichissante fit comprendre à la chouette qu'il lui fallait un bute, un moteur pour la faire avancer dans la vie. Etant libre de toute contrainte, Hou eut une infinité de possibilité, mais son choix s'arrêta sur le savoir, et plus particulièrement à comment elle était arrivée là, comment une simple chouette était devenue un être pensant avec son don.
      Avec cette nouvelle raison de vivre la chouette se senti tout de suite mieux et s'envola vers l'horizon à la recherche d'explications.