|
[Terminé] Le corsaire le grand coureur est un navire de malheur | |
| Dim 29 Sep - 22:59 | | | | Parait-il que les mers ne sont pas sûres, parfois; les gens du métier le savent bien et les pirates ne sont pas que légendes. En ce temps là Messaline encore bien jeune avait décidé de voir du pays, lassée de ne voyager que par le truchement de ses livres. On lui avait tant vanté les merveilles d'Abyssai et de Mirai, la cité semi engloutie, qu'elle ne put bien longtemps résister à sa curiosité. Et puis avec tous les gens de passage dans ces ports et ces capitales marines, il devait y avoir fort à faire pour une demoiselle de sa condition. Ni une ni deux, elle avait quitté ses pays familier, passant du Feu à l'Eau dans sa route interminable. Trouver un navire qui acceptât de la prendre à son bord pour la traversée vers Mirai ne fut pas chose difficile, quand on sait trouver un terrain d'entente qui, en l'occurrence, se trouva être la couchette du capitaine. Mais l'on a rien sans rien, en ce bas monde, et si elle n'avait point de richesses, il y a toujours quelque chose qu'une fille comme elle peut monnayer.
Or donc, la nef marchande avait quitté les rivages familiers du continent pour aller battre les flots durant un trajet qui, en principe, devait être fort court et ne présenter guère de dangers. Messaline eut l'occasion alors de s'apercevoir de deux choses: si l'air marin fut plus que profitable à sa santé, elle n'avait en revanche guère le pied marin et son joli teint d'albâtre fut d'abord coloré d'une légère teinte verdâtre alors qu'elle essayait autant que possible de garder un semblant de dignité, serrée dans son manteau humecté par les embruns. Très vite cependant, la mer apaisée cessa de malmener la proue du navire et elle put profiter d'un moment de répit. Un bon vent gonflait les grandes voiles blanches du navire lourdement chargé qui filait dans les vagues qui faisaient jaillir l'écume de toutes parts. Le ciel s'était dégagé et les nuages en déroute faisaient miroiter la mer en libérant ça et là des trouées de soleil. Perchée à l'avant du navire, Messaline s'était enhardie à trouver un endroit d'où elle pouvait voir partout autour d'elle, non sans agripper fermement au bastingage de peur de chuter dans les flots. Un étrange mélange d'inquiétude et d’excitation l'agitait de sentiments contradictoires mais elle fut à toute fin gagnée par le plaisir de regarder les eaux claires glisser sous la coque du navire, prise d'un vertige étrange à contempler tout autour d'elle cet horizon infini, le bleu du ciel infusé de nuées tourmentées, et les mille et un reflets dans les remous furieux de la mer. Les marins chantaient et s'apostrophaient dans les huniers, répondant aux cris des mouettes qui les accompagnaient depuis le port. Une allégresse étrange l'avait envahie, et elle souriait pour elle-même, profitant de la fraîcheur du vent qui secouait ses cheveux et ses jupes, s'engouffrait de toutes parts en chantant, murmurant dans les voiles et secouant les cordages en sifflant, comme une musique que l'on ne pouvait pleinement saisir.
Ah, c'était tout autre chose que dans les livres, et quel regret de songer qu'elle aurait pu vivre sa vie durant sans jamais goûter à cela! Il y avait comme une ivresse folle dans cette course joyeuse de la nef, quelque chose qui prenait les tripes et le sang, quelque chose qui ne lui faisait plus peur. C'était si vif, si immense, si rapide; la mer, le ciel et le vent, tout cela lui remplissait la tête, lui broyait le coeur, et c'était comme se sentir presque rien, si fragile sur cette coquille de noix livrée aux caprices des éléments, et pourtant investi d'une énergie nouvelle. Oh, elle ne pouvait que comprendre, vraiment, pourquoi tant et tant étaient partis chercher fortune en mer, quitte à tout laisser derrière eux. Les rafales chargées d'iode et de sel laissaient un goût étrange sur ses lèvres, un goût vif et piquant comme un vin aigre, et elle souriait, doucement, parce qu'est-ce que c'était que tout cela, sinon toucher du doigt un peu d'infini, et la liberté?
Quelque chose toutefois s'immisça soudain dans ce joli tableau; une voile sombre à l'horizon, se dessinait comme un spectre sur les flots. Ils avaient croisé d'autres navires, un peu plus tôt, car les eaux semblaient fréquentées, à mesure que l'on approchait de la capitale, mais celui-là semblait éveiller l'inquiétude de l'équipage. Le guetteur à son hunier cria quelque chose, relayé en toute hâte par les autres, et Messaline ne comprit pas, tout d'abord. Ce ne fut que lorsqu'on donna l'ordre de mettre toute la voilure pour gagner en vitesse que quelque chose lui mit la puce à l'oreille. Alors qu'elle se penchait pour essayer de distinguer un peu mieux ce qui semblait tant inquiéter les marins qu'on vint la voir pour lui conseiller de se mettre à l'abri. Le mot ne fut pas prononcé tout de suite et pour l'heure chacun semblait tenter de garder la tête froide et de manœuvrer pour se sortir de la course du bâtiment. Se mettre en sécurité? Y avait-il seulement un endroit ici où l'on pouvait être en sûreté? La jeune femme obéit, sans trop savoir ce qui se tramait; elle se réfugia avec les quelques autres passagers qui partageaient leur bord dans la cabine du capitaine, et comme les autres, s'assit en silence. On commença bien vite à murmurer, autour d'elle; des récits chuchotés, comme quand on évoque à demi-mot quelque menace sourde, et puis, au-dessus d'eux l'agitation sembla vite s'emparer des marins. Dans la cale, ils couraient comme des rats, et sur le pont résonnaient les échos sourds de leurs pas. Finalement, d'une voix tendue, un des passagers osa lâcher le mot fatal: des pirates? Messaline retint à grand peine un rire nerveux. C'était une farce, une vilaine blague, ça n'était pas possible! Pas maintenant!
De longs moments anxieux passèrent encore et à la peur, terrible, qui lui broyait l'estomac, succéda bien vite la colère, comme une réaction naturelle à la menace. Pas question de se faire avoir et pas question d'en crever! Pas ici, et pas maintenant. Elle n'avait pas survécu toutes ces années pour y passer dès qu'elle mettait le pied hors de son pays. Qu'ils viennent donc! Les mains tremblantes, elle ne cessait de tordre entre ses doigts le coin de son manteau, fébrile à l'idée de devoir, d'une manière ou d'une autre, défendre sa peau face à des pirates qui ne risqueraient sans doute pas de s'encombrer d'otages ou de choses de ce genre. Un millier de récits lui revenaient en mémoire, et chaque fois plus inquiète, elle ne cessait d'enrager contre cela. Elle était en position de faiblesse, quoi qu'il arrive, mais, à bien y réfléchir, aucun des passagers ne semblait assez fortuné pour qu'on l'on paie une rançon pour sa vie et les richesses à bord devaient être assez limitées, exceptée la cargaison du navire dont elle ignorait la nature. Elle avait peut être un peu plus de chances que les autres de s'en sortir, après tout... Et puis, son don pourrait peut-être faire la différence? Elle observa un moment le bout de ses doigts, agités de tremblements incontrôlables. ça n'était pas le moment de flancher, surtout pas.
Un choc dans la coque les fit tous trébucher, et la lanterne qui dispensait une chiche lumière vacilla au point de presque s'éteindre, plongeant les visages rongés d'inquiétude dans une soudaine noirceur. Au-dessus d'eux, des chocs, des cris, des tintements de métal. Messaline serra son manteau sur ses épaules et se replia sur-elle même. Il fallait s'y attendre, mais comme toutes choses, il y a une large différence entre lire quelque récit de voyage ou d'aventure avec moult batailles et glorieux combats, et de vivre les événements sus-nommés. Finalement, le confort feutré de la demeure de son père était peut-être une prison préférable à ce sort funeste, ou même les rues étouffantes des villes de Feu, ou à peu près tout ce qu'elle avait pu voir durant sa courte existence. Tout, sauf cette attente insupportable, cette angoisse qui lui prenait les entrailles dans un étau, alors que tout un chacun savait à présent que les dés étaient jetés. Pourtant, l'équipage était peut-être de taille à repousser l'abordage, et la mer capricieuse pouvait briser un mât, jeter une vague traîtresse à l'assaut d'un pont, et que savait-elle encore! Peut-être, peut-être, mais à mesure que le tumulte s'apaisait pour laisser place à un calme contre-nature, ces vains espoirs semblaient ridicules. Des pas résonnaient de toutes parts, et on entendit plusieurs sons d'éclaboussures comme si on jetait quelque chose à la mer. Une nausée secoua Messaline quand elle comprit que c'étaient probablement les morts que l'on rendait ainsi à la mer...
Quand la porte de la cabine s'ouvrit, elle se leva d'un bond, sans trop savoir pourquoi. La terreur alimentait au fond d'elle une colère fébrile. Non, pas question de mourir ici. Elle avait décidé que ça n'était pas ce jour qu'elle y passerait, et le monde se devait de se plier à son caprice. Elle se raccrochait à cela, à cette vaine colère de fillette, juste pour tenir, et rester digne, comme un défi au destin qui avait décidé de ce jour sur un coup de dé. Non. Si elle avait décidé de vivre, des années auparavant, ça n'était certainement pas pour en arriver là! Cependant elle n'y pouvait rien, pour le moment, encore attendre, le bon vouloir de ceux qui venaient de se rendre maîtres du navire. Les dents serrées sur sa crainte, c'est sans ciller que ses yeux sombres fixaient celui qui venait de se montrer, ce visage qui serait peut-être celui de leur trépas.
Le sort en est jeté, comme disaient les anciens.
|
| | Messaline
Partie IRLCrédit avatar : http://sidwill-cg.deviantart.com/gallery/Double compte : Phalène - Ivor le Silencieux -Sigrid NilfdottirVitesse de réponse : Lente
| | Lun 30 Sep - 22:57 | | | | Pas un seul nuage à l'horizon. La mer était calme, mais le vent soufflait, ce qui faisait le bonheur de tout l'équipage. Debout accroché au mat principal, Odysse avait le regard perdu dans le vague. Son bras gauche était étendu le long de son corps, quelques bandages couvrant la marque que lui avait laissé son ancienne maîtresse d'arcanes. Elle n'avait pas apprécié son envie d'abandonner les cours, et une semaine plus tôt, elle avait laissé sa marque sur son ancien protégé. A 20 ans, Odysse devait constamment faire attention aux mouvements qu'il faisait avec son bras pour ne pas mettre le feu à ce qu'il pointait. L'équipage s'était moqué de lui tout d'abord, apprenant sa mésaventure avec celle qu'ils lui avaient dit d'éviter, mais très vite la majorité l'évitèrent en voyant ses maladresses. Mettre le feu à une barque n'était pas le meilleur moyen d'entrer dans un port, certes. Son capitaine, las de le voir se tenir le bras, lui avait bander le bras avec un onguent, pour atténuer la douleur de la marque magique et aussi pour calmer temporairement ses pouvoirs. Après ça, il l'avait envoyé faire son boulot habituel en l'expédiant hors de sa cabine à coup de pied, ce qui eut vite fait de détendre l'atmosphère sur le navire.
Ça faisait quelques jours qu'ils erraient au sud-est des îles pirates et plus ils approchaient de Miraï, plus il sentait son cœur battre la chamade. Ça faisait des années qu'il avait envie de visiter cette ville mystérieuse à ses yeux, et jamais il n'avait pu y mettre les pieds jusqu'à maintenant. Pourtant, le navire ne semblait pas pressé de s'en rapprocher. Ils avaient croisés quelques navires sur le trajet, dont un de commerce dont la cale fut très vite transféré dans la leur. Le bateau fût envoyé par le fond, une idée de Kennit, le second, qui eut pour effet de déclencher la colère du capitaine qui souhaitait ramener un navire aux îles afin d'en tirer un plus gros pactole.
NAVIRE A BÂBORD !
Au dessus de lui, la vigie se mit à hurler et sortit Odysse de ses pensées. Levant lentement le bras gauche, il plaça sa main au dessus de ses yeux et examina dans la direction indiquée. Un navire marchand ou de transport se trouvait au loin.
ON SE PRÉPARE BANDE DE MOULE !
La voix grave de Kennit résonna sur le pont et ce fût effervescence. Tout le monde se mit à courir pour déployer les voiles et se préparer à l'abordage. Odysse lui même se laissa glisser le long des haubans pour aider et se préparer à combattre. Ils se rapprochaient rapidement du navire qui mit un temps fou avant de tenter une manœuvre d'évitement, mais il était trop tard. Très vite, leur navire frappa contre le leur et le carnage put commencer. Les pirates se jetèrent sur le pont adverse et commencèrent à abattre rapidement le peu de résistance qu'il y avait, et en moins de temps qu'il n'en faut pour crier « à l'abordage », le navire était déjà sous leur contrôle.
Son épée ensanglanté à la main, Odysse lâchât le corps d'un pauvre bougre qui avait crût s'en prendre à un novice et se mit à marcher tranquillement sur le pont, essuyant sa lame sur un veston de cadavre, ignorant ses compagnons qui se jetaient déjà sur la cargaison au fond de la cale. Kennit hurlait des ordres tandis que le capitaine était à la barre de son propre navire, surveillant les faits et gestes de son second. Odysse jeta un rapide coup d’œil et se dirigea vers la cabine du capitaine, espérant y trouver quelque chose d’intéressant, de magique peut-être. Du coin de l’œil, il vit qu'on jetait les cadavres à la mer, histoire d'appâter les prédateur sous-marins pour pouvoir jeter les survivants qui ne coopéraient pas. Peut importait. Il s'arrêta devant la porte de la cabine et l'ouvrit, déclenchant un léger vent de panique sur les personnes s'y étant réfugiés. Des civils probablement, dont quelques femmes forts séduisantes. Odysse esquissa un sourire en les regardant tous l'un après l'autre.
Bien le bonjour chers voyageurs. Je suis Odysse, votre nouveau guide, et je suis là pour vous expliquer comment votre voyage va se dérouler à partir de maintenant. Une main tapota rapidement son épaule et Odysse s'écarta, laissant entrer 3 de ses compagnons. Ils forcèrent les civils à se regrouper entre eux et les amenaient à l'extérieur, sur le pont. Odysse les examina, en particulier les femmes, et ses yeux s'arrêtèrent sur une jeune femme rousse, très agréable à l’œil. Un pirates l'escortait elle et d'autres personnes vers la porte, mais Odysse leur barra le passage en plaquant son bras. Le pirate le regarda avec curiosité mais ne fit rien, tandis que derrière, on entend quelques cris suivit de bruits d'éclaboussures. Le nombres de prisonnier se réduisait de minutes en minutes.
Odysse posa rapidement ses yeux sur la jeune rousse pour déceler sur son visage une touche de frayeur. C'était suffisant pour lui. Il leva son bras et laissa passer les prisonniers et son compagnon pirate, mais retint la jeune femme par l'épaule et referma la porte derrière lui, les laissant seuls dans la cabine maintenant bien vide.
- Excusez ma curiosité mais que fait une aussi jolie jeune femme sur un bateau comme celui-ci ? Seriez-vous fille de bourgeois ?
|
| | Odysse
Partie IRLCrédit avatar : myselfDouble compte : Vitesse de réponse : relative, du moment qu'on me prévient de la réponse
| | Lun 30 Sep - 23:54 | | | | Et bien, on y était. Il y eut un mouvement de recul général quand la porte s'ouvrit, et dans la pénombre dansante les visages des hommes qui se tinrent à la porte tenaient de l'apparition, comme un cauchemar devenu réel. Messaline grinça des dents quand le pirate se présenta. Tellement courtois de sa part... Au moins certains auraient-ils un nom à maudire, depuis les tréfonds des Limbes, quand ils seraient passés par le fer ou jeté en pâture à la mer. Lorsqu'on commença à les faire sortir pour les amener sur le pont, cette perspective funeste sembla plus proche que jamais... Alors qu'elle allait franchir le seuil, la jeune femme s'arrêta net en voyant le marin bloquer le passage de son bras, sans un mot de plus, comme si ce geste suffisait à lui-même, et d'ailleurs, elle n'eut guère besoin de se creuser la cervelle pour savoir ce qui allait se passer et ce qui motivait précisément cela. Il y avait toutefois là un espoir de sortie, juste un espoir de s'en sortir et elle n'était pas décidée à le laisser lui échapper.
Elle recula donc d'un pas, dissimulant le tremblement de ses mains dans les longs replis de sa robe, les mâchoires serrées pour tâcher de sembler imperturbable. Elle se tenait très droite, très digne encore malgré la terreur qui lui tordait le ventre, attisée comme un mauvais feu par les sons étouffés qui provenaient du dehors, les cris et les murmures, les bruits d'éclaboussures et les voix rudes qui résonnaient très exactement comme les croassements des corbeaux affairés à dépecer une carcasse toute fraiche. Sans mot dire, elle dévisageait son geôlier de ses longs yeux sombres, où dansait la même incandescence dansante que l'on décèlerait dans les prunelles fendues d'un chat aux abois. Serre donc les dents, ma fille, c'est ta seule porte de sortie. A tout le moins n'était-il pas désagréable à regarder, et en d'autres circonstances moins tragiques, elle l'aurait trouvé à son goût; assez jeune pour ne pas en être encore trop répugnant comme certains de ceux qui avaient défilé entre ses bras, mais son jugement troublé par la peur arrivait à lui trouver tous les défauts du monde, à commencer par celui de se situer très exactement entre elle et la porte de sortie. Elle ne se faisait cependant pas d'illusions vaines: dehors, ce serait pire.
Autour d'elle, les ténèbres rampaient et se fondaient en un brouillard mouvant. La lueur vacillante qui oscillait au plafond semblait se ternir peu à peu, et elle se sentait étouffer, la poitrine serrée dans un étau, reconnaissant sans peine ce qui chuchotait dans les ténèbres, là, tout au fond. Elle lutta pour ne pas céder à la panique et se contenta de s'asseoir pour soulager ses jambes flageolantes, feignant l'indifférence pour ne pas donner au pirate le loisir de se délecter de sa crainte. Détournant son regard, elle fut toutefois un peu surprise par ses paroles. Baste, qu'en avait-il à faire, de toute façon? Elle grimaça un sourire, comme tracé par la pointe d'un couteau et lui jeta un regard en biais au travers de ses longs cils noirs.
-Au risque de vous décevoir, rien de cela, messire Odysse.
Messaline cracha ce nom comme un noyau au goût de chenille et ne cessa pas de l'observer du coin de l'oeil, ses yeux d'ambre sombre embusqués derrière quelques mèches égarées qui ruisselaient sur son visage. Une nausée diffuse l'envahissait peu à peu. Fallait-il ne pas se soucier de grand chose et être bien rustre pour penser à trousser n'importe qui pendant que l'on balance allègrement des cadavres et des cadavres en devenir par-dessus bord. Quelques cris d'une brièveté glaçante lui cisaillèrent les entrailles et elle se hâta de sortir de sa bourse un précieux petit paquet enveloppé avec soin d'une étoffe graisseuse.
-Mais laissons là les politesses d'usage, voulez-vous? Je crois bien deviner que vous ne m'avez pas retenue là pour me faire la conversation et que quoi ou qui que je puisse être vous est à peu près égal.
Du bout des doigts, elle déplia les pans du mouchoirs et en tira une petite boulette de résine verdâtre qu'elle goba avec une grimace. Pur, ça n'était jamais très agréable mais c'était tout ce qu'elle avait sous la main pour le moment qui puisse apaiser un peu ses nerfs fatigués et l'aider à supporter ce qui allait advenir. Paradoxalement, c'était quand elle était droguée qu'elle avait les idées les plus claires, sans doute parce que cela avait l'avantage d'éliminer toutes les sensations inutiles, comme si cela pouvait permettre à son esprit de faire le tri entre l'essentiel et le superflu. Attendant que la drogue fasse effet, elle s'appuya contre la paroi de la cabine, la tête légèrement renversée en arrière tandis que le précieux paquetage retrouvait son rangement dédié.
-Allons droit au but, vous avez sans doute bien d'autres choses à faire que tenir le crachoir à une captive. Je sais ce que vous voulez de moi, et moi, je veux me tirer de là et je n'ai pas l'intention de finir mes jours ici. Or donc, nous pouvons sans doute trouver un terrain d'entente sur ce point; je vous donne de bon gré ce que vous désirez et vous faites en sorte que j'arrive saine, sauve et encore capable de tenir sur mes deux jambes à Mirai.
Elle ferma lentement ses paupières lourdes en sentant lui monter à la tête les premiers effets de la substance. La jeune femme se tut un instant, et la tension qui l'animait jusque là s'apaisa un peu. Dans la chiche lumière de la flamme, elle se dessinait comme une ombre sous le voile léger de ses vêtements. Une putain ne se vêt que rarement bien chaudement, surtout en des pays aussi chaleureux que ceux-là et le contre-jour suggérait un peu plus que ce que l'on croyait distinguer au premier abord, tandis que la blancheur de sa peau laiteuse se laissait entrevoir ça et là. Ses cheveux dégingolaient sur elle comme un ruisseau de soie rousse, et le regard en suivant leur chute allait parfois se perdre dans les remous du corsage qui enserrait négligemment quelques rondeurs au joli contour. Finalement, elle rouvrit un oeil et se redressa, laissant par une mégarde feinte retomber le sol de sa robe sur son épaule. Elle avait toujours une manière bien à elle de se montrer, comme si rien de cela n'était fait exprès, le glissement d'une étoffe, un geste, la façon de rajuster ses cheveux qui soulignaient dans leur chute la cambrure de son dos. Comme toujours, à force d'observer, elle avait vite compris où le regarde des hommes s'attarde, et ce qui sans y prendre garde est tout à fait propre à leur faire perdre la tête.
-Cela vous sied-il? Lança-elle d'un ton plus tranquille, comme s'ils discutaient à présent d'une affaire sans importance.
Il y avait toutefois dans son regard, embusqué comme une lame au fourreau, un éclat persistant, la colère et le défi, et le refus pur et simple de ce qui l'attendait.
|
| | Messaline
Partie IRLCrédit avatar : http://sidwill-cg.deviantart.com/gallery/Double compte : Phalène - Ivor le Silencieux -Sigrid NilfdottirVitesse de réponse : Lente
| | Mar 1 Oct - 1:59 | | | | Tandis que la lumière de la cabine s'atténuait de plus en plus, la jeune femme hésita, puis alla s'asseoir non loin, l'air désinvolte.
-Au risque de vous décevoir, rien de cela, messire Odysse.
La manière dont elle avait prononcé son nom failli lui arracher une grimace.
* Mademoiselle n'a pas l'air très heureuse de la situation à ce que je vois... mais je ne pense pas qu'elle aurait préféré les autres *
Derrière, non loin, on pouvait entendre encore quelques cris et autres bruits, synonyme que personne n'avait l'air de vouloir coopérer à leurs conditions. Qu'importe, Odysse n'y était pas de toute manière. De ses yeux, il suivait le mouvement des mains de la jeune femme qui sortit un petit paquet enveloppé d'un mouchoir.
-Mais laissons là les politesses d'usage, voulez-vous? Je crois bien deviner que vous ne m'avez pas retenue là pour me faire la conversation et que quoi ou qui que je puisse être vous est à peu près égal.
Elle déplia l'objet et en sortit une bille verdâtre qu'elle s'empressa d'avaler. Odysse esquissa un mouvement mais s'arrêta net, ne voyant pas ce qu'il pouvait faire de spécial, et s'appuya l'épaule contre le cadran de la porte. Il sourit légèrement, regardant la jeune femme s'appuyer elle aussi contre le bord de la cabine.
-Allons droit au but, vous avez sans doute bien d'autres choses à faire que tenir le crachoir à une captive. Je sais ce que vous voulez de moi, et moi, je veux me tirer de là et je n'ai pas l'intention de finir mes jours ici. Or donc, nous pouvons sans doute trouver un terrain d'entente sur ce point; je vous donne de bon gré ce que vous désirez et vous faites en sorte que j'arrive saine, sauve et encore capable de tenir sur mes deux jambes à Mirai.
Odysse l'écouta, sans bouger, puis l'examina tandis qu'elle fermait les yeux. Bien que sa tenue soit très révélatrice, il essayait plutôt de distinguer une quelconque arme sur elle. A son poignée, le battement étrange de Noir, son bracelet, s'était mis à battre et lui avait ôté de l'esprit l'envie d'en distinguer plus. Il se méfiait un peu et parcouru son corps du regard à la recherche d'un poignard ou d'autre chose. Il remonta ses yeux jusqu'aux siens, pour les voir se rouvrir.
-Cela vous sied-il ?
Elle lui lança un regard noir, contrastant totalement avec son attitude apparemment désinvolte. Odysse baissa la tête en fermant les yeux, avant de la redresser en la secouant.
- Je crois que nous nous sommes mal compris très chère.
Se dégageant du mur avec un petit a-coup, il fit un pas dans sa direction puis s'arrêta, mettant une main dans sa poche et l'autre glissant son pouce dans sa ceinture. Il se courba un peu, se penchant vers la demoiselle.
- Vous avez l'air de vous imaginer dans une sale posture. Vous l'êtes, je ne vous le cache pas, mais ce n'est pas aussi horrible que vous le pensez.
Il se redressa et sourit.
- Imaginez un peu... Ce que vous venez de me proposer est alléchant, mais c'est une proposition faite à un pirate. Que croyez-vous qu'il pourrait arriver une fois que vous m'aurez « donné bon gré de ce que je désire » ? Qu'un pirate tiendra parole ? Qu'il va veiller sur vous jusqu'au prochain port et vous souhaiter bonne route ?
Odysse dégaina rapidement son épée et la posa à côté de la belle sans la toucher.
- Non. Le pirate prendrai ce qu'il désire avant de donner bon gré au désir du reste de l'équipage. Avec un peu de chance, vous finiriez dans un des bordels de nos îles. Avec moins de chance, vous iriez rejoindre l'ancien propriétaire de cette cabine.
Odysse laissa un blanc de plusieurs secondes pour la laisser comprendre la situation, et son erreur, puis ramena l'épée à ses pieds avant de tranquillement la remettre au fourreau.
- Par chance, je ne suis pas ce genre de pirate. J'en ai pour preuve que je ne vous ai pas laissez rejoindre vos compagnons sur le pont. Si je vous ai garder ici, c'est, je l'avoue, parce que je répugne à laisser de jolies demoiselles être le jouet de certains membres de mon équipage, et finir par 40 brasses de fonds.
Se redressant, Odysse recula d'un pas et revint s'appuyer contre le mur, sans la quitter des yeux une seule seconde.
- Bien sur, je peux passer outre ma répugnance et vous laisser avec eux si c'est ce que vous voulez, ou si vous chercher à vous jouer de moi.
Il pencha légèrement la tête, croisant les bras.
- Ah au fait, je ne suis pas contre votre proposition, cela va de soit.
|
| | Odysse
Partie IRLCrédit avatar : myselfDouble compte : Vitesse de réponse : relative, du moment qu'on me prévient de la réponse
| | Mar 1 Oct - 10:53 | | | | Messaline ne put retenait un mouvement de recul quand il s'approcha d'elle en parlant. Sa tête heurta le bois de la coque et elle fit une grimace, tâchant très vite de retrouver un semblant de contenance. Elle ne se faisait pas beaucoup d'espoirs sur ce qui allait advenir; à tout le moins essayait elle de faire son possible pour s'en sortir mais très vite il fut bien manifeste que ça ne servirait pas à grand chose. Pas aussi horrible qu'elle le pensait? Ben voyons! C'était aisé de dire cela dans sa position à lui, quand sa survie ne dépendait pas du seul bon vouloir de quelqu'un d'autre. Elle répondit à son sourire par un vilain rictus qui lui fit montrer les dents.
Un nouveau sursaut la fit de nouveau se cogner à la paroi quand la lame fut dégainée dans un joli chuintement métallique. Elle était plus qu'aux aguets, et les effets de la drogue semblaient décupler ses sens, tandis que le son du métal animé d'une lente vibration chantait encore à ses oreilles quand le sabre fut déposé à côté d'elle. Les yeux fixés sur les reflets dansants le long du fil tranchant de l'arme, elle tâchait d'écouter ce qu'il disait, mais à vrai dire, elle le savait déjà. Bien sûr qu'elle ne pouvait faire confiance à personne et encore moins à un piraste, c'était l'évidence même, même pour elle qui n'en avait jamais rencontrés. C'était un marché de dupes, qu'elle proposait, seulement pour garder la face, au cas où cela fonctionnerait, juste pour ne pas rester les bras croisés dans l'impuissance. A la toute fin, elle le savait: elle ne dépendait plus que de lui, parce qu'elle n'avait aucun moyen de s'en sortir seule. Cette seule pensée suffisait à la mettre en rage, c'était tellement idiot! Et elle ne voyait aucune autre porte de sortie, rien, rien du tout. Seuls les effets de la drogue semblèrent l'aider à ne pas sombrer dans une panique totale à cet instant; essayant de respirer calmement, elle laissa ses effluves remonter du fond de sa gorge jusqu'à sa tête, et comme une vague tout balayer. Un remous tranquille, qui s'élevait successivement en longues envolées doucereuses et lui emportait le crâne dans ses flots tournoyants. Là, là, tout allait un peu mieux.
Messailne le suivit du regard quand il revint s'adosser à la cloison en face d'elle. Beau garçon, tout de même, elle aurait vraiment pu tomber sur pire que ça.
-Me jouer de vous? Dit-elle en riant. De grâce, cher sire pirate, ne me prenez pas non plus pour une oie blanche... Bien sûr que j'essaie de me jouer de vous, à la mesure de mes maigres moyens, évidemment. Cela semble pour le moment peu concluant, sans doute la panique qui depuis tout à l'heure me brouille l'entendement. J'ignore à vrai dire ce que vous voulez faire de moi, s'il ne s'agit pas de voir défiler vos camarades pour leur servir d'amusement, ou de servir de collation matinale pour la faune sous-marine. Pour votre propre usage peut-être?
Elle ferma les yeux à demi et l'observa de la sorte, des pieds à la tête, très attentivement. L'aurait-elle croisé en d'autres circonstances, elle n'aurait pas tergiversé très longtemps, mais là... Un petit sourire en coin se dessina sur ses lèvres et elle se leva, passant près de la lanterne qui révéla un bref instant la transparence légère de sa robe dans un contre-jour indiscret.
-Je me doute bien que vous n'êtes pas contre, lança-elle en baissant d'un ton. Vous autres n'êtes jamais contre, non pas que cela me dérange, bien au contraire.
Messaline ne savait plus quoi penser et cela l'agaçait profondément. Alors, pour s'éviter le calvaire de devoir rester assise sans rien faire, impuissante et passive, elle préférait prendre les devants, même si cela n'avait à la toute fin aucune utilité, puisq'il pouvait tout aussi bien prendre par la force ce qu'elle lui proposait. Cela la rassurait et à mesure qu'elle parlait en s'approchant de lui comme un chat qui vient de trouver une proie à sa convenance, elle sentait sa peur décroitre, remplacée par le ravissement habituel qu'apportait ce genre de petits jeux. L'incongruité de la situaiton la faisait rire, à présent, au lieu de l'horrifier. On continuait sans doute à crever là-haut, mais ça n'avait plus d'importance.
-Sauf que j'ai peut-être oublié de préciser que ça n'était pas gratuit, avec moi.
Elle laissa sa phrase en suspens, son petit sourire suspendu à sa jolie bouche.
-Et je sais précisément quel paiement je voudrais avoir en échange de mes faveurs, reprit-elle avec cet entêtement quasi monolithique qui la caractérisait si bien.
Bah, le tout pour le tout! De toute manière, s'il avait décidé de la forcer, quoi qu'elle puisse dire ou faire serait d'une inutilité totale. Alors, autant tenter sa chance, encore, jusqu'au bout.
-Toutefois, reprit-elle avec un geste des bras qui fit encore dégringoler un peu plus le col de sa robe vers la naissance de sa poitrine, vous savez très bien que je ne suis pas en position d'exiger quoi que ce soit. Considérez cela comme le simple voeu d'une travailleuse honnête qui réclame son juste salaire.
Ce qui, dans le fond, était vrai, quoique l'on puisse difficilement qualifier Messaline de vraiment honnête.
|
| | Messaline
Partie IRLCrédit avatar : http://sidwill-cg.deviantart.com/gallery/Double compte : Phalène - Ivor le Silencieux -Sigrid NilfdottirVitesse de réponse : Lente
| | Mer 2 Oct - 18:03 | | | | -Me jouer de vous ? De grâce, cher sire pirate, ne me prenez pas non plus pour une oie blanche... Bien sûr que j'essaie de me jouer de vous, à la mesure de mes maigres moyens, évidemment. Cela semble pour le moment peu concluant, sans doute la panique qui depuis tout à l'heure me brouille l'entendement. J'ignore à vrai dire ce que vous voulez faire de moi, s'il ne s'agit pas de voir défiler vos camarades pour leur servir d'amusement, ou de servir de collation matinale pour la faune sous-marine. Pour votre propre usage peut-être ?
La jeune fille avait dit ça en riant, puis s'était levée en souriant, toujours charmeuse. Odysse ne la quittait pas des yeux, toujours méfiant, mais laissa un sourire se dessiner sur ses lèvres.
-Je me doute bien que vous n'êtes pas contre. Vous autres n'êtes jamais contre, non pas que cela me dérange, bien au contraire.
Elle s'avançait maintenant doucement vers lui. Il observa sa manière de marcher et le mouvements de ses bras, prenant plaisir à la voir bouger de manière plus "décontractée" qu'avant.
-Sauf que j'ai peut-être oublié de préciser que ça n'était pas gratuit, avec moi.
A ces mots, les yeux d'Odysse revinrent se poser dans les siens. Il avait toujours son sourire collé aux lèvres mais son esprit tournait à 100 à l'heure. Cette proposition était alléchante, et il se ferait une joie d'ajouter cette belle rouquine à son tableau de chasse, mais le côté "forcé" ne l'attirait guère. En revanche, si elle demandait un paiement, ça devenait tout de suite plus... honnête, si ça l'avait déjà été avant.
-Et je sais précisément quel paiement je voudrais avoir en échange de mes faveurs. Toutefois, vous savez très bien que je ne suis pas en position d'exiger quoi que ce soit. Considérez cela comme le simple vœu d'une travailleuse honnête qui réclame son juste salaire.
Elle laissait subtilement glisser sa robe pendant qu'elle parlait et il n'en faudrait désormais pas beaucoup pour qu'elle soit entièrement nue, là, devant lui. Odysse secoua la tête en se redressant et s'approcha d'elle, décroisant les bras pour saisir doucement une des bretelles de sa robe et la remonter doucement sur son épaule.
- Comme je vous disais, je crois qu'on s'est mal compris. Vous êtes bien trop mignonne pour que je vous laisse aux mains de mon équipage, c'est pour cela que nous sommes ici tous les deux. Bien que votre proposition soit très alléchante, peu importe le prix à payer, pour le moment je n'y accéderai pas.
Odysse plongea ses yeux dans ceux de la belle devant lui.
- Le trajet sera long jusqu'au prochain port et je profiterai de ce laps de temps pour faire en sorte que vous restiez entière et... aussi innocente qu'au moment où vous avez embarqué.
Sur ces paroles, il recula d'un pas vers la porte et la frappa du poing. Un de ses camarades l'entre-ouvrit et le regarda, ses yeux passant entre lui et la femme.
- Alors, on en est où ?
- Il y a moins de 10 prisonniers et le bateau est arrimé, on va bientôt repartir vers les îles. Tu veux que je dise au capitaine où tu es ?
- Je pense qu'il le sait déjà. Essai juste de tenir Kennit à l'écart si possible. Ah, tu pourrais amener un petit quelque chose à manger et à boire ?
Le pirate fit une mine réprobatrice en voyant qu'Odysse le prenait pour son valet, mais s'exécuta quand même. La porte se referma et Odysse regarda à nouveau la jeune femme en lui faisant signe de s'assoir.
- Il m'en doit une, il n'y a donc aucun souci. J'espère que vous avez faim. On en a pour quelques jours et je vais me faire un devoir d'être vôtre geôlier jusqu'à l'arrivé. D'ici là, j'espère qu'on aura pû faire plus ample connaissance. Je réfléchirai à votre proposition à ce moment là.
|
| | Odysse
Partie IRLCrédit avatar : myselfDouble compte : Vitesse de réponse : relative, du moment qu'on me prévient de la réponse
| | Jeu 3 Oct - 20:48 | | | | Messaline s'attendit à beaucoup de choses en voyant le marin esquisser un geste dans sa direction, mais pas vraiment à ce qu'il la remballe, au sens propre, comme au figuré. Elle eut un petit haussement d'épaules et sourit d'un air amusé. De près, il avait presque l'air méfiant, ce qui était plutôt drôle, de son point de vue. Un pirate qui se méfie de sa prisonnière? Plutôt étrange. Il avait l'air de se tenir à ce qu'il avait décidé en premier lieu, ce qui était assez surprenant; toutefois, il laissait tout de même entendre qu'il pouvait toujours changer d'avis en cours de route...
Elle l'observa d'un air curieux, penchant sa jolie tête de côté, alors qu'il allait à la porte pour échanger quelques paroles avec un de ses compagnons. Quand elle vit celui-ci les observer tous les deux comme s'il traquait une preuve de ce qu'ils pouvaient bien faire isolés de la sorte, elle ne put s'empêcher d'affecter une petite mine innocente, levant les yeux au ciel comme une sainte nitouche. De toute façon, Odysse pouvait jurer ses grands dieux qu'il ne l'avait pas touchée (pas encore), personne ne le croirait, sans doute. Une fois l'homme reparti, Messaline alla s'installer à la place qu'elle s'était choisie, le dos appuyé contre la cloison de bois et les jambes repliées devant elle. Or donc, c'était là qu'elle allait passer les prochains jours, en l'unique compagnie du pirate? C'était toujours mieux que rien, mais elle se méfiait toujours, car il l'avait dit lui-même : on ne peut pas croire la parole d'un de ces gens là. C'était sans doute seulement par caprice qu'il avait décidé de lui sauver la vie; encore une fois, par le caprice ou la volonté du destin, sa vie se retrouvait suspendue à la volonté d'un seul, et pour la seconde fois, elle vivait, alors qu'elle n'aurait sans doute pas dû. Un sourire comme une grimace lui étira les lèvres et elle fit tourner l'alliance de sa mère qu'elle portait au doigt, la manipulant distraitement tandis qu'elle se décidait enfin à parler.
-Vous êtes un drôle de personnage, Odysse. Vous me dites de ne pas croire la parole d'un pirate, avant de me promettre de veiller à ce que j'arrive saine et sauve dans les îles..? Etrange, avouez-le. Mais cela me convient. Après tout c'est bien la seule chose que je souhaite, à part prendre l'air, mais je suppose que cela est hors de question.
Elle leva un oeil curieux sur lui, tassée sur elle-même, les sens et le corps ammollis par la drogue qui faisait son plein effet à présent. Libérée de la contrainte de l'inquiétude, elle s'était apaisée maintenant, et naviguait entre deux eaux, méfiante toujours, mais bien plus maîtresse d'elle-même. Il y avait quelque chose dans son attitude qui contrastait étrangement avec la manière dont elle s'était comportée un peu plus tôt, comme si elle arborait un masque, parfois, quand elle essayait de prendre un homme dans ses filets. Voyant que cela ne servait à rien, elle semblait se permettre de redevenir elle-même, un peu enfantine, encore si jeune, presque touchante dans son excentricité gracieuse. Difficile pourtant, à la voir changer de ton et de comportement aussi aisément, si cela n'était encore qu'un subterfuge ou bien si elle dévoilait enfin sa vraie nature.
Messaline releva les yeux vers le plafond grinçant, écoutant les cris et les sons du dehors. Elle finirait tôt ou tard par étouffer au milieu de cette coquille flottante, dans la semi obscurité de la lanterne, mais si c'était le prix de sa vie et de sa liberté, elle pouvait bien faire un effort.
-Qui est Kennit? Lança-elle après un instant de silence.
Tout en parlant, Messaline ne cessait de fixer Odysse d'un regard perçant, et ses grands yeux noirs brillaient avec force derrière les quelques mèches rousses qui revenaient sur son visage. C'était un peu comme soutenir le regard d'un chat, et même si elle semblait lasse et languide à n'en point faire un pas, son regard seul gardait toute sa force, animé d'une lueur vive et persistante comme des braises au coeur d'un joyau.
Maintenant qu'elle était à peu près en sécurité, du moins dans l'immédiat, sa curiosité naturelle reprenait le dessus. Elle ne connaissait rien ou presque de la marine et des us des gens de mer, hors ce qu'elle avait lu dans les livres; et quitte à devoir restée enfermée en compagnie d'un joli marin, autant en profiter d'une manière ou d'une autre.
|
| | Messaline
Partie IRLCrédit avatar : http://sidwill-cg.deviantart.com/gallery/Double compte : Phalène - Ivor le Silencieux -Sigrid NilfdottirVitesse de réponse : Lente
| | Jeu 3 Oct - 21:12 | | | | La femme retourna s'asseoir à sa précédente place et le regarda à nouveau.
- Vous êtes un drôle de personnage, Odysse. Vous me dites de ne pas croire la parole d'un pirate, avant de me promettre de veiller à ce que j'arrive saine et sauve dans les îles..? Étrange, avouez-le. Mais cela me convient. Après tout c'est bien la seule chose que je souhaite, à part prendre l'air, mais je suppose que cela est hors de question.
Odysse sourit, encore, en la suivant du regard jusqu'à ce qu'elle soit assise et le regarde à nouveau, presque caché derrière ses cheveux roux lui tombant sur le visage.
- Qui est Kennit ?
A ce nom, il leva un sourcil. Il y avait des manières plus intéressantes de faire connaissance que de parler de son supérieur.
- Quel est votre nom à vous ? Après tout, je me suis présenté et vous ne m'avez pas rendu la politesses. Je pensais que c'était nous, les pirates, qui étions impolis...
Il se dirigea vers la lanterne de la pièce et tâcha de la rallumer correctement, éclairant un peu plus la cabine dont le début de bercement laissait à penser qu'ils avaient commencé à reprendre le chemin. Il examina un peu le contenu de la pièce, à la recherche d'un quelconque objet d'utilité, sans rien trouver mis à part quelques cartes et des verres sales.
|
| | Odysse
Partie IRLCrédit avatar : myselfDouble compte : Vitesse de réponse : relative, du moment qu'on me prévient de la réponse
| | Jeu 3 Oct - 22:11 | | | | Messaline leva un sourcil quand il répondit tout autre chose que ce qu'elle cherchait à savoir. Manifestement, malgré tout ce qu'il pouvait dire, c'était elle qui l'intéressait; cela l'amusait, parce qu'à la toute fin, elle avait raison, on finissait toujours par en revenir aux mêmes choses, quels que soient les serments, les promesses et toutes les vaines paroles.
Elle eut un rire amusé, et puis retomba sur ses pieds dans un petit bond. Elle fit une profonde révérence, fort élégante, qui trahissait une certaine éducation, même si son sourire moqueur et l'insolence de son regard tempéraient grandement la politesse du geste.
-Messaline, pour vous servir, cher sire pirate.
Elle se redressa lentement, sans prendre la peine de rajuster le col de sa robe, qui, lorsqu'elle s'était légèrement baissée pour saluer, avait offert une fort jolie vue au pirate, quoi que bien brève. Une idée amusante germait dans son esprit embrumé. Il n'avait guère envie de parler d'autre chose que d'elle pour le moment, à ce qu'elle croyait deviner, et elle se demandait combien de temps tiendrait-il avant d'accepter sa proposition, combien de temps tiendrait sa parole. Oh bien sûr, pas question de se comporter en vraie putain, tout était bien plus intéressant dans la subtilité, quand les choses semblaient naturelles et fortuites.
Messaline cligna de ses yeux lourds quand il raviva la lumière de la lanterne, qui jeta un éclat vif dans la cabine. La pénombre s'en trouva atténuée, mais suffisante tout de même pour laisser quelques recoins d'ombres douces. La lampe vacillait au rythme du ressac et au dehors, tout semblait s'être calmé. Ils avaient sans doute reprit leur route, vers on ne sait où. Pour le moment, la destination du voyage était passée à l'arrière plan et avec cette faculté étonnante à se concentrer sur l'instant présent, Messaline décida de ne plus se préoccuper de ce qui pourrait advenir par la suite. Comme toujours, si les choses doivent finir un jour, autant en profiter sur le moment, et si Odysse ne devait pas tenir sa promesse ou se trouver dans l'incapacité de le faire, alors autant s'amuser un peu tant qu'on les laissait encore en paix. Advienne que pourra. La drogue et ses effets délétèrent avaient effacé la peur et l'agitation qu'elle avait ressentis plus tôt. Sans doute que le lendemain, elle verrait les choses d'un tout autre oeil quand elle se rendrait réellement compte de ce qui s'était passé, mais pour l'heure elle en était encore ivre et bien vivante, ce qui était en soi quelque chose à célébrer.
Tandis qu'il fouinait ça et là dans les affaires de feu le capitaine du navire, elle s'approcha de lui à petits pas alors qu'il lui tournait le dos. Ce faisant, elle l'observait avec attention, la tête légèrement penchée sur le côté, un petit sourire suspendu aux lèvres. Plus elle y regardait, plus il y avait de choses qui lui plaisaient, là : la façon dont ses cheveux sombres soulignaient le dessin de sa nuque et de la naissance de ses larges épaules, ou le contour de son dos qui se creusait joliment à la taille sous sa chemise. Lorsqu'il se baissa un instant pour chercher quelque chose, elle ne put retenir un sourire alors que quelques pensées franchement indécentes lui traversaient l'esprit.
-Comptez-vous réellement rester ici avec moi tout le temps du voyage? S'enquit-elle avec une innocence feinte en observant d'un oeil l'unique couchette de la cabine. Je ne voudrais pas vous laisser dormir par terre, vraiment, il faudra sans doute se serrer un petit peu.
Elle eut un fin sourire qui jeta dans son regard une lueur soudaine, et poursuivit:
-Mais je n'ai rien à craindre de vous, n'est-ce pas? Puisque que vous avez noblement décidé de ne pas me toucher...
Elle laissa sa phrase en suspens, assorti d'un petit clin d'oeil ouvertement provocateur. A vrai dire, plus le temps passait et plus il semblait que celui qui avait le plus à craindre pour sa vertu n'était pas forcément celle que l'on croyait.
|
| | Messaline
Partie IRLCrédit avatar : http://sidwill-cg.deviantart.com/gallery/Double compte : Phalène - Ivor le Silencieux -Sigrid NilfdottirVitesse de réponse : Lente
| | Jeu 3 Oct - 22:27 | | | | - Messaline, pour vous servir, cher sire pirate.
Elle avait souligné ses paroles par une courbette qui avait laissé un aperçu intéressant sur sa poitrine. Souriant en reprenant sa fouille, Odysse laissa vagabonder son imagination. Oui, c'était à n'en point douter une rencontre qu'il ne regretterait pas. Mais il prendrait d'abord plaisir à la "conquérir" avant d'arriver à ses fins. C'était encore un jeu pour lui, mais jamais il n'avait laisser une femme sur une mauvaise impression. Il avait une réputation à tenir après tout. Il la sentait proche de lui et il arrêta le fil de ses pensées pour revenir dans l'instant.
- Comptez-vous réellement rester ici avec moi tout le temps du voyage ? Je ne voudrais pas vous laisser dormir par terre, vraiment, il faudra sans doute se serrer un petit peu... Mais je n'ai rien à craindre de vous, n'est-ce pas ? Puisque que vous avez noblement décidé de ne pas me toucher...
Toujours souriant, Odysse se redressa et se mit face à elle, levant une main pour poser son index sous le menton de la belle.
- En effet je vais rester ici avec vous pendant tout le temps du voyage, pour veiller à votre "bien-être", et croyez bien que j'ai l'intention de vous faire apprécier ce léger contre-temps dans votre voyage. Seulement, il me semble que vous n'avez pas bien entendu mes propos de tout à l'heure. J'ai bien précisé "pour le moment", je n'ai jamais dit que je ne vous toucherais pas.
Il s'approcha d'elle, la frôlant presque, la tête baissée vers ses yeux. Il pouvait sentir son souffle chaud contre son torse mais ne bougeait plus, se contentant de la regarder de tout son haut.
On frappa alors à la porte et il s'éloigna doucement pour ouvrir. On lui apporta du pain, de l'eau et un peu de viande séchée puis ils furent à nouveau seul. Il posa le tout sur le bureau du capitaine et se tourna à nouveau vers sa "prisonnière".
|
| | Odysse
Partie IRLCrédit avatar : myselfDouble compte : Vitesse de réponse : relative, du moment qu'on me prévient de la réponse
| | Jeu 3 Oct - 23:07 | | | | Le sourire de Messaline s'élargit encore quand elle le vit se retourner vers elle et s'approcher, poser un doigt sous son menton. Il avait mordu à l'hameçon, finalement, et ses paroles firent naître un rire léger alors qu'elle l'observait de ses yeux brillants. Oh, elle avait bien retenu, "pas encore", ça n'était certes pas tombé dans l'oreille d'une sourde, elle cherchait en réalité à le faire réagir plus qu'à être honnête. Alors qu'ils se tenaient face à face, proches au point de se frôler, elle sentit un frisson naître et s'étendre, la secouer comme une vague à fleur de peau. C'était sans doute son regard, ses beaux yeux bruns qu'animait une légère lueur prometteuse, et ses paroles, peut-être innocentes pour une oreille peu attentive, mais qui, dans la situation présente, se chargeaient de plaisantes perspectives. Quelque chose lui suggérait qu'elle ne regretterait pas le voyage, ça non.
L'irruption de leur repas rompit quelque peu le charme de cet instant, et Messaline fit une moue déçue en constatant qu'on ne leur avait même pas fourni d'alcool. Dire que l'on tenait les pirates pour de fieffés buveurs! Elle ne fit rien remarquer toutefois, même si cela viendrait sans doute à manquer à un moment ou à un autre : elle avait la drogue, et un joli pirate à mettre dans son lit, il ne manquait qu'à ce tableau une bonne bouteille pour que cela soit parfait. Toutefois, pour le moment ça n'était pas de cette bonne chair là dont elle avait envie, et elle aurait bien besoin de ce repas une fois que les effets de la résine se seraient atténués. D'autant que vu la tournure que prenaient les choses, elle aurait peut-être besoin de reprendre des forces par la suite.
La jeune femme fit une petite courbette polie et se contenta de se servir un peu d'eau pour apaiser la soif qui venait toujours avec l'ivresse de la drogue.
-C'est bien aimable à vous, cher Odysse, mais pour le moment je n'ai guère faim.
Du moins pas de cela, compléta-elle dans sa tête en continuant à l'observer de ses yeux d'agathe par-dessus son verre alors qu'elle buvait. Elle reposa la coupe sur le bureau et reprit avec un petit sourire.
-Loin de moi l'idée de dénigrer votre hospitalité, mais j'avoue tout net que avoir préféré un peu de vin, ou tout autre alcool, car j'ai grand soif et l'eau ne sert pas à grand chose dans mon état.
Et puis, l'ivresse était tellement propice à ces jeux sulfureux qu'ils semblaient tous deux se promettre...
|
| | Messaline
Partie IRLCrédit avatar : http://sidwill-cg.deviantart.com/gallery/Double compte : Phalène - Ivor le Silencieux -Sigrid NilfdottirVitesse de réponse : Lente
| | Jeu 3 Oct - 23:19 | | | | Se servant un verre après l'avoir remercié, la jeune femme refusa poliment la nourriture et bu.
- Loin de moi l'idée de dénigrer votre hospitalité, mais j'avoue tout net que avoir préféré un peu de vin, ou tout autre alcool, car j'ai grand soif et l'eau ne sert pas à grand chose dans mon état.
Odysse secoua légèrement la tête en l'entendant, entièrement d'accord. Heureusement, il avait pu entre-apercevoir une bouteille de rhume dans un des meubles de la pièce, et alla directement la sortir de sa cachette. Elle n'était même pas ouverte et très vite, l'eau lui monta à la bouche rien qu'à l'idée de la goûter. Il l'ouvrit et en but une longue gorgée. L'alcool lui fit un bien fou. Ca faisait plusieurs jours qu'il n'en avait pas bu, trop occupé à se torturer l'esprit, mais maintenant, il avait l'occasion de revenir à sa seconde activité préférée après les femmes : l'alcool. Il s'essuyant doucement la bouche et tendit la bouteille à la jeune femme.
- Au moins nous sommes d'accord là dessus Messaline. Je ne pense pas que nous trouverons beaucoup de vin ici, et je n'irai pas me risquer dehors en vous laissant seule ici pour en trouver.
Puis, se reprenant.
- J'espère que mes manières ne vous déranges pas d'ailleurs. Etre un pirate ne veut pas dire qu'on n'a aucune bonnes manières.
Il déposa la bouteille prêt d'elle. Il la dévora tranquillement du regard, passant de ses yeux à sa chevelure de feu, descendant tranquillement le long de ses courbes. Ce petit jeu était plaisant, et le changement qu'il avait perçu chez elle ne le dérangeait pas, bien au contraire. Ce voyage promettait d'être passionnant.
|
| | Odysse
Partie IRLCrédit avatar : myselfDouble compte : Vitesse de réponse : relative, du moment qu'on me prévient de la réponse
| | Dim 13 Oct - 0:13 | | | | Messaline suivit Odysse des yeux quand il s'éloigna un peu pour chercher quelque chose, comme pour exhausser son souhait sur l'instant. Oh, qu'elle aimait quand cela se passait de la sorte... Elle eut un sourire ravi en le voyant sortir la bouteille, et eut une petite exclamation joyeuse, un peu comme une enfant à qui l'on vient de promettre une friandise particulièrement recherchée. Dès que l'alcool passa à sa portée, elle en but une longue gorgée, interminable, jusqu'à en avoir la gorge en feu et les yeux qui piquent, comme pour s'y noyer, engloutir ses sens dans une cascade d'ambre liquide et brûlant. Réprimant une toux légère, elle reposa la bouteille sur la table, soudain vacillante, l'ivresse faisant battre le sang à ses temps d'un tempo effréné. Il y avait toujours un temps, un interstice, un lieu même incongru pour ce genre de réjouissances, et c'eut été un crime de ne pas en profiter. -Vos manières sont bien meilleures que ce que j'aurais été en droit d'attendre d'un pirate, répliqua-elle avec un petit sourire. Elle passa un doigt sur ses lèvres pour y recueillir les dernières gouttes de rhum qui humectait encore sa bouche et sourit encore, baissant légèrement les paupières. -Vous avez mis à ma disposition tout ce que je pouvais espérer afin de passer un voyage agréable : la tranquillité, l'alcool, et une compagnie plus que plaisante. Je n'ai aucunement à me plaindre de vous, c'est certain. D'un pas alerte, Messaline s'approcha de lui, dansante et légère comme une ombre de vêtue de blanc. La lumière oscillante de la lampe glissait sur elle comme une onde, semait des reflets fauves dans ses cheveux et ses yeux sombres, jouait d'ombres et de transparences dans les replis de sa robe claire qui laissait entrevoir ça et là un peu des jolis secrets qu'ils renfermaient. -Je tâcherai en retour de faire en sorte que vous n'ayez pas non plus à vous plaindre de moi, bien au contraire, dit-elle à voix basse, passant près de lui comme un fantôme parfumé. Elle le frôla, juste avant de se dérober pour aller se vautrer voluptueusement dans les coussins de la couchette. La drogue, l'alcool et le roulis des vagues lui donnaient le tournis, mais ça n'était pas désagréable de sentir le monde entier se mouvoir autour d'elle, alors que tout l'univers semblait s'être réduit à cette petite cabine obscure, à ces murs de bois qui grinçaient dans la lumière tremblante de la lanterne. Soudain plus rien d'autre et la mort était bien loin de ses préoccupations! Au diable les pirates, les prisonniers et les requins qui rôdaient dans une mer rouge de sang, et les cris qui lui avaient cisaillé les entrailles dans les éclaboussures funestes. Cela ne faisait, inconsciemment, qu'attiser son envie coutumière de n'en faire qu'à sa tête et de profiter sans vergogne de tout ce que les événements avaient de bon à offrir. Le reste attendrait le lendemain, plus tard peut-être, et elle n'avait plus la moindre idée de l'heure qu'il pouvait être, du moment de la journée, du lieu où ils se rendaient. Il y avait bien plus important, pour le moment, bien plus intéressant, aussi. D'un geste, elle s'allongea sur le ventre, le menton posé au creux de sa paume, le coude posé sur le rebord de la couchette. Sans jamais se départir de son léger sourire de madone de petite vertu, elle ne cessait d'observer Odysse, elle le guettait presque, et ses yeux d'ambre sombre brillaient dans la pénombre comme ceux d'un chat. [Suite ici]
|
| | Messaline
Partie IRLCrédit avatar : http://sidwill-cg.deviantart.com/gallery/Double compte : Phalène - Ivor le Silencieux -Sigrid NilfdottirVitesse de réponse : Lente
| | | | | |
| |
|