Calme. Souriante. Optimiste. Dévouée et désintéressée.
Chapitre I : Famille.
Keithleen naquit dans une famille déjà construite. Son père se nomme Kern KREIN, c'est un militaire passionné par son métier mais qui n'est pas qu'un combattant. En lui parlant on réalise que c'est un homme bon, sage, très érudit et intelligent en plus d'être un tacticien hors pair. Avant d'avoir Keithleen, il aura une autre fille du nom de Karine. Dans la famille, on ne lésine pas avec la tradition de la lettre K.
Karine ne connu pas sa mère car celle-ci mourut le jour où elle lui donnera naissance et c'est trois années après que Kern fera un nouvel enfant avec une nouvelle femme. Keithleen naitra alors avec ses deux parents et sa demi-sœur qui se montrera toujours très proche d'elle, tout comme ses parents. Le seul malaise dans cette famille c'est la mère de Keithleen, Alexia qui n'éprouvera jamais le moindre sentiment d'amour pour la première fille de son mari ce qui aura des conséquences catastrophiques pour l'avenir de la famille.
Chapitre II : Enfance
Karine et Keithleen grandirent ensemble, toujours très proches à faire les quatre cent coups et à se lancer dans tout un tas d'aventures d'enfant. L'ainée bien plus casse-cou et aventurière que sa jeune sœur se plaçait toujours en avant, elle n'avait pas froid aux yeux face aux dangers. Elle adorait grimper aux arbres, sauter par dessus les ruisseaux ou encore escalader les maisons en tout genre. Mais ce côté aventureux lui causa de belles blessures, des plaies et des bosses que Keithleen prenait grand soin de panser. Et c'est dans ces occasions qu'elle se découvrit un pouvoir inexpliqué, inné et gratuit. Celui de la guérison. La benjamine réussissait en se concentrant à refermer les plaies les moins graves, ou encore apaiser la douleur des hématomes de sa sœur.
Mais à mesure qu'elle utilisait son pouvoir de guérison, elle se fatiguait parfois même jusqu'à l'épuisement. Mais il n'en était rien, pour sa sœur elle se fatiguait avec plaisir et s'attaquait même à des blessures plus graves. Au fil des jours et des semaines, Keithleen développa son pouvoir et s'attaqua à des guérisons de plus en plus importantes, s'occupant des animaux blessés ou malades, tandis que Karine ne faisait que de développer ses capacités physiques et sa faculté à dominer sa peur, aucun don réel ne se manifestait. L'ainée, non jalouse mais très déterminée voulait vraiment faire apparaitre quel était son don, car si sa sœur cadette en avait un, il était normal qu'elle en ai un également. Ainsi elle provoqua encore d'avantage le destin, grimpa sur des arbres plus hauts, couru plus vite, nagea plus loin et prit toujours plus de risques.
La vie de Karine aurait pu s'arrêter lors de cet épisode de sa vie, car à trop risquer, elle finit par grimer une fois de trop, et trop haut. Elle chuta d'un arbre d'une hauteur vertigineuse et du haut de ses 8ans, la chute allait lui être fatale. Elle se heurta à de nombreuses reprises sur les branches les plus solides du peuplier et continua de plonger droit vers le sol. Mais avant qu'elle ne vienne percuter, tête la première les pavés, Keithleen réagit, autant par réflexe que par instinct et se concentra sur sa magie pour protéger sa sœur. Elle savait qu'elle était incapable de ramener qui que ce soit à la vie, elle avait déjà fait l'essai sur des animaux. Cependant éviter à sa sœur de mourir, elle senti qu'elle en avait l'opportunité. Karine une fois au sol se releva sans la moindre égratignure. Pas une goute de sang, pas une bosse et strictement aucune douleur. Cet évènement miraculeux épuisa profondément Keithleen, ce qui contraignit Karine à aller chercher son père pour qu'il vienne la chercher et la porter jusqu'à son lit.
C'est à ce moment là que Karine cessa de chercher à se trouver un don et commença à s'orienter vers des compétences martiales apprises, concrètes et claires qui avaient tout autant d'utilité après tout ! Elle se rapprocha de son père et s'intéressa à la vie en tant que militaire et quelle place pouvait bien avoir une femme dans l'armée.
Chapitre III Départ.
Pour Karine c'était décidé, et pour Kern également. Ils allaient partir ensemble afin d'enseigner à l'ainée les rudiments du combat et l'art de la guerre. Keithleen qui a toujours vécu dans l'ombre de sa sœur ainée, c'était une épreuve des plus difficiles. Il allait falloir s'amuser par elle même, se défendre par elle même et pire, prendre des décisions par elle même alors que jusqu'ici, elle s'était toujours contenté de suivre sa sœur quoi qu'il arrive.
Le départ fut organisé et la date prévue arriva, Karine et Keithleen se promirent de s'écrire souvent et de ne jamais se perdre de vue. Cette école militaire n'était qu'un passage d'une vie et qu'elles seraient de nouveau réunies. A ce moment, Keithleen avait 14ans, et son ainée 17.
Chapitre IV Déclin.
Et comme si un malheur ne suffisait pas, Alexia, la mère de Keithleen plutôt que de s'occuper de sa fille maintenant qu'elles étaient toutes deux réunies, alla trouver un emploi dans une taverne. Elle y travaillait tout les soirs, et même parfois les midis. Soit disant qu'elle se contentait de faire simplement le service en salle. Mais Alexia était une personne intéressée et elle mit ses charmes à contribution afin de gagner mieux sa vie encore. Et quand elle disait mettre ses charmes à contribution, c'était pour éviter d'évoquer le terme "prostitution" pourtant c'était bel et bien de ça qu'il s'agissait.
Alors que Keithleen avait toujours été très proche de sa mère, elle réalisa que finalement, certains points ne correspondaient pas, et le déclic le plus brutal vint quant Keithleen attira l'attention de certains clients de la taverne qui voulaient vivre l’expérience d'une vierge. Alexia ne manqua pas de soumettre la requête à sa fille en lui ordonnant de s'y préparer sans attendre.
D'un côté elle voulait la paix avec sa mère qu'elle aimait malgré tout, et de l'autre elle avait son intuition et son bon sens qui lui hurlaient de faire le contraire ... Ah ! Comme sa sœur lui manquait ... Sa sœur aurait su quoi répondre, comment réagir et avec quelle force le dire. Mais Keithleen n'avait pas cette force. Elle n'avait presque aucune violence en elle alors comment trouver le courage de s'opposer à sa mère ? Cette idée était peut-être simplement au dessus de ses forces, simplement trop difficile ... Peut-être plus difficile encore que d'accepter d'offrir son corps une fois ?
Chapitre V Prière.
Elle s'installa sur son lit, en proie à tout un tas de questions, se recroquevilla puis se mit à pleurer durant de longues minutes et même des heures ... Puis fatiguée de pleurer, elle trouva la force de prier. Elle pria de ses mots un peu patauds, avec son vocabulaire tout ce qu'il y a de plus simple.
" Seigneur... Pour toi je ne suis rien, rien de plus qu'une âme en peine parmi des centaines d'autres mais je t'en conjure, entends mon appel ! Dis-moi quoi faire et comment réagir ! "
Cette prière allait être entendue ...
Elle reçu comme réponse, une vision. La vision d'un milliers d'hommes et de femmes, tous en peine, endeuillés. Ces personnes étaient tous à genoux, sur une sorte de plate-forme de terre suspendue au milieu du vide n'ayant pas le moindre échappatoire. Et ces personnes priaient, et imploraient l'aide d'une intervention divine. C'était une vision a la fois cauchemardesque pour son horreur et en même temps féerique car elle voyait, elle sentait et elle comprenait la peine précise de chaque personne. Cette vision dura plusieurs minutes et au fil d'une observation minutieuse elle remarqua son propre corps, parmi tout les autre. Son corps avec sa peine et sa prière qui implorait de l'aide.
La vision s'arrêta brutalement avec une voix douce et claire qui lui parvint aux oreilles ...
" Ayez foi Keithleen, les Dieux n'oublient jamais ceux qui leur viennent en aide. "
Cette vision fit comprendre a Keithleen qu'il y avait des personnes en souffrance, dans une souffrance bien plus grande que la sienne et qu'ainsi elle n'avait pas le droit de se plaindre de son sort et que au contraire ! Si elle voulait l'aide d'une intervention divine elle devait avant tout aider cette divinité avant de venir quémander quoi que ce soit.
Chapitre VI Monastère.
Elle se rendit au monastère, un temple qui adorait Yehadiel, une divinité généreuse et bienveillante. Elle n'avait jusqu'à présent jamais remarqué l'utilité d'un tel lieu, sinon pour recevoir quelques soins mais c'était tout. Mais désormais, un verrou intellectuel était ôté et cet endroit semblait devenir un refuge dans sa tourmente.
Dans cet endroit, les blessés ne cessaient d'affluer et les pouvoirs curatifs de la jeune femme furent mit à contribution. Elle y trouva une nouvelle famille, une famille qui ne lui demandait pas de se prostituer ni de changer sa nature profonde. Et au fil des blessés qu'elle guérissait, elle s'était fait des amis proches qui l'ont beaucoup aidé à se construire et à sortir de l'adolescence.
Elle n'était malheureusement pas encore totalement tirée de l'enchevêtrement psychique et de l'influence que sa mère avait sur elle. Keithleen ne désirait pas lui tourner le dos, même si sa mère avait prit parfois des décisions discutables, elle restait sa mère et elle continuait de l'aimer ! Celle-ci passait la voir de temps à autres au monastère, prenant des nouvelles d'elle et lui suggérant de revenir à la maison et de travailler à nouveau à la taverne. Puis au fil des mois, à mesure que les injonctions d'Alexia se faisaient plus pressante et implacables, sa fille décida d'être tout aussi intransigeante et intolérante. Elle alla voir sa mère et lui dit que jamais elle ne ferait ça, jamais elle ne donnerait son corps pour de l'argent, déjà parce qu'elle trouvait cette idée immonde, mais parce qu'en plus, elle venait de faire des vœux face à Yehadiel. Des veux de chasteté et de pauvreté. Réduisant ainsi toute prostitution totalement inutile et inenvisageable.
Alexia lui hurla dessus, la traita d'enfant gâtée, elle qui avait toujours vécu dans la rue et dans la pauvreté, elle faisait de son mieux pour que sa fille puisse vivre dans le confort, c'était ainsi qu'elle la remerciait ? Quelle ingratitude ! Keithleen reçu plusieurs gifles auxquelles elle ne répondit que par le silence, puis Alexia termina de déverser sa bile en lui hurlant qu'elle n'était plus sa fille. Cette dernière phrase forma un écho qui transperça le cœur de la jeune de mille épines. Keithleen garda néanmoins les yeux rivés sur sa génitrice qui n'était désormais, plus sa mère, les yeux larmoyants.
Alexia quitta le monastère et n'y revint jamais. Pendant que celle-ci s'éloignait de sa fille pour la dernière fois, Keithleen murmura pour elle même pour se rassurer "Celui qui cesse d'être ton ami ne l'a jamais été"
Chapitre VII. La fin de l'enfance.
Les semaines passèrent, puis les mois, puis virent ensuite les années et Alexia ne se représenta pas. Keithleen en était peinée alors elle expédia une lettre à sa chère sœur, lui expliquant comment sa vie avait évolué et de quelle manière elle s'était fâchée avec sa mère. Elle savait qu'elle recevrait du soutien de la part de sa sœur car ces deux n'avaient jamais été proches, bien au contraire.
Plusieurs années passèrent ainsi, à rester en contact avec sa sœur et son père. Keithleen avait parfois l'envie de quitter le monastère pour aller les rejoindre. Mais comment voyager si loin toute seule ? Pour finalement revenir au monastère le lendemain ? Elle ne mit finalement jamais ce projet à exécution.
Lors d'une soirée d'hiver un soldat fut amené a Keithleen car il avait reçu une flèche dans l'épaule. La jeune femme s'occupa de lui toujours avec dévouement et son application habituelle et celui-ci lui fit la conversation. Ce n'était pas la première fois qu'un soldat venait lui parler, sans avoir un succès fou auprès de la gente masculine, elle avait tout de même vu arriver les grossières flatteries du stéréotype de plusieurs hommes en sachant parfaitement comment les évincer. Mais cette fois celui-ci lui fit simplement la conversation, il ne cherchait pas à l'inviter dans les dortoirs. D'abord méfiante, Keithleen se dit qu'elle n'avait aucune raison de jouer à l'effarouchée, elle discuta aisément avec cette personne. La conversation se fit naturelle, simple, avec beaucoup de respect des points de vue de l'un et de l'autre, jamais un mot plus haut que l'autre et les deux parties ne se coupaient à aucun moment la parole. L'entente et la confiance étaient arrivés instantanément. Par chance, Keithleen n'avait pas d'autres personnes à s'occuper alors elle resta avec lui à poursuivre cet échange qu'elle appréciait.
Cet échange fut brutalement interrompu par le gong d'annonce qui occupait l'entrée. Il était utilisé par les visiteurs pour s'annoncer afin d'être accueilli. Keithleen se leva puis demanda à son nouvel ami de se reposer, lui souhaitant cordialement bonne nuit avant de se diriger vers la sortie de la pièce. Avant qu'elle n'ai le temps de quitter la pièce l'homme la remercia et lui dit "des gens comme vous sont rare... Merci pour votre aide."
Chapitre VIII. Combat.
Keithleen sourit en guise de réponse puis sorti. Elle arriva dans la salle principale et se retrouva nez-à-nez avec un homme au regard fou, portant une dague a la main pointée vers elle qui s'approchait d'elle en hurlant.
Loin d'être engourdie, Keithleen réagit et bondit sur le côté pour éviter l'attaque. Elle se releva avec dynamisme et vit que son adversaire la chargeait encore. Trop tard pour esquiver une nouvelle fois, il fallait trouver autre chose. Elle saisit un porte-bougie d'environs un mètre cinquante et s'en servi pour se protéger. Ce qui fut efficace lors des deux premiers coups, mais son agresseur était significativement plus robuste qu'elle et lui tomba dessus, lui arracha son chandelier des mains et le lança hors de porté des deux protagonistes.
L'homme était toujours sur elle, cette fois la guérisseuse était a sa merci et n'avait plus aucun recours pour se tirer de cette délicate situation. Mais soudainement son agresseur tomba brutalement sur le côté et Keithleen, sans même comprendre ce qui se passait profita de l'occasion et se déroba de ce monstrueux adversaire. Elle se redressa et vit le soldat qui, alerté par les bruits s'était approché. Sa vue lui fit chaud au cœur, elle se sentait comme réconfortée et protégée. Mais ce n'était pas le moment de se laisser aller à des rêveries. L'agresseur était de nouveau debout et l'arme à la main tandis que le soldat était torse-nu, désarmé mais pourtant prêt à en découdre avec lui.
Confiant de ses compétences martiales et de son entrainement de militaire, il savait que cet affrontement pouvait être gagné, pour peu que la guérisseuse donne un coup derrière la tête au vilain à l'aide d'un nouveau chandelier ou autre ... Mais celle-ci resta alors plutôt engourdie.
Les deux hommes commencèrent à échanger quelques passe d'arme, même si le soldat n'avait que le pugilat, il réussi a éviter de nombreuses attaques tout en profitant de certaines occasions pour envoyer son poing au visage de l'aliéné. Et grâce a l'ouverture donnée par un coup beaucoup trop ample, le soldat donna un coup de poing dans le plexus de son adversaire, bloquant instantanément sa respiration et le mit ainsi hors d'état de nuire, mais dans sa chute, son adversaire réussi tout de même a lancer son poing armé et le toucha dans la gorge. Le soldat arracha la lame qui était resté plantée dans sa gorge aggravant alors la blessure. La carotide était grande ouverte et le sang se libérait tel un geyser au rythme des battements de son cœur.
Il était condamné, il s'écroula au sol en quelques secondes.
Mais tout comme Keithleen avait été condamnée et sauvée, elle se rua sur son sauveur et fit un usage de toute sa magie. Elle donna de son être et de son âme pour a son tour aider son nouvel ami. Elle puisa dans ses reverses, ferma les yeux et au prix de toute sa force, elle referma la plaie. Une guérison miraculeuse et fulgurante. Il n'est pas impossible que dans sa concentration, la jeune femme a donné aussi un peu de son amour ...
Si bien que l'homme mourant fut de nouveau sur pied, sa gorge cicatrisée.
Celui-ci fit de nouveau face a son perfide adversaire qui a eu quant à lui le temps de reprendre sa respiration et le combat allait reprendre de plus belle sauf que cette fois c'était le soldat était qui était en possession de la lame...
Son adversaire n'eut aucune chance.
Quand l'affrontement cessa, le militaire découvrit que Keithleen était endormie, peut-être même inconsciente. Il l'emmena dans une chambre, hésita quant au fait de lui retirer ses vêtements puis décida de la coucher vêtue. Il la couvrit d'une couverture puis dormit dans la même pièce, mais dans un autre lit.
Chapitre IX Amour ou conviction ?
Les deux amis vécurent ainsi de longues semaines ensemble, le soldat, répondant au nom de Sullivan s'était révélé être un combattant incroyable, et pourtant, à en juger par son côté intéressant, Keithleen avait estimé que son intellect au dessus de la moyenne des soldats avait forcément un contre-coup sévère sur ses compétences martiales. Un jugement trop rapide et complètement dans l'erreur.
C'était un homme formidable pour qui elle avait une sincère affection. C'était incontestable, il lui avait fait beaucoup plus d'effet que n'importe qui d'autre jusqu'à aujourd'hui et par moments, durant leur conversations interminables, Sullivan soutenait le regard d'une manière insistante ce que Keithleen, loin d'être dupe, savait interpréter. Et elle voyait par là une éloge, sincère et subtile. S'imaginer pouvoir plaire à une personne qui lui plaisait tout autant la mettait dans tout ses états.
Mais à cet appel, elle ne pouvait répondre. Elle ne pouvait pas se laisser aller à aimer quelqu'un et envisager une relation, ou même une famille. Elle était chaste, elle avait prit la décision de le devenir pour de bonnes raisons et rien au monde ne justifie de revenir sur sa parole. Ainsi était toute la cohérence indiscutable de sa situation. Elle devait renoncer à lui, mais là encore ... Comment ? Elle s'était mise à l'aimer si vite et si fort qu'à aucun moment elle n'a réalisé qu'elle avait franchit un interdit. Elle devait pourtant choisir ... Ses vœux, ou bien cet homme ? Une nouvelle fois tiraillée et tourmentée, elle finit par se décider à, dans un premier temps, parler avec Sullivan. Oser lui demander si il avait déjà une épouse, une famille. Même si poser ces questions étaient un premier pas vers une pente glissante, elle voulait le questionner et en avoir le cœur net. C'était clair désormais, elle allait lui parler dés ce soir.
Chapitre X : La fin du monastère.
Quand elle retrouva son aimé, celui-ci avait une mine contrariée. Elle n'eut pas le temps de le questionner quant à sa vie qu'il lui annonça qu'il avait l'intention de partir du monastère en toute hâte et qu'il était d'ores et déjà entrain de préparer son départ. Keithleen était profondément déçue de ce dénouement qui allait indubitablement mettre un point final à leur romance. Il ne donna que très peu de détails mais semblait paniqué et ce n'était pas dans son comportement habituel. Keithleen ressenti ce que Sullivan ne voulait pas dire; Le militaire avait peur.
Et il avait raison d'avoir peur, avant de pouvoir converser d'avantage, un violent tremblement secoua le monastère, faisant également trembler la terre si fort que de la poussière tomba du plafond, ainsi que quelques briques. Qu'est-ce qui se passait ? Keithleen n'en avait aucune idée, mais Sullivan lui, s'élança d'un pas assuré vers le dortoir du monastère emmenant Keithleen avec elle. Sans le tremblement, la guérisseuse aurait soupçonné une intention libidineuse mais ce soir elle ne se posait pas la question. Elle le suivi en toute confiance. Une fois dans le dortoir, Sullivan retira ses vêtements ce qui ramena Keithleen a avoir un nouvel élan d'interrogation. Il enfila une armure légère en cuir, des bracelets, des bottes, tout un attirail pour se préparer à un combat dantesque. Il s'empara enfin d'un bouclier et d'une épée. Keithleen ne remarqua que maintenant que Sullivan était gaucher. Celui-ci portait son bouclier dans sa main droite ce qui lui avait certainement permit de surprendre plus d'un adversaire.
"Enfin, Sully ... Tu te prépares à la guerre ?" dit-elle sur un ton de l'humour, comme si elle avait déjà oublié le tremblement qui s'était abattu sur le monastère
" C'est la guerre, Keith ... Il faut qu'on monte pour voir combien ils sont. " Répondit-il.
L'usage de diminutifs pour leur prénoms amena à Keithleen à se considérer une nouvelle fois proche de lui ... Elle qui était alors toujours en proie à ses interrogations quant à son éventuelle vie amoureuse. Elle fut tirée de sa torpeur quand Sullivan lui lança un grand bâton en lui demandant de la suivre. Elle aimait vraiment cet homme... Même dans un moment de panique évidente, il savait donner des ordres avec délicatesse et tact.
Ils traversèrent de nouveau les couloirs du monastère et se dirigeait vers le clocher. Sullivan montait les marches quatre par quatre sans ralentir au fil des étages. Keithleen bien moins entrainée ralenti le pas et s'aidait de son bâton pour continuer son ascension. Ils arrivèrent enfin au clocher de l'église et virent l'ampleur du désastre. Un trou gigantesque avait mordu l'un des murs du temple et avant même de pouvoir observer d'où provenait le projectile, un nouveau choc retenti. Cette fois beaucoup plus fort et déstabilisant, le sol sous eux se mit à trembler et Sullivan disparu soudainement, absorbé vers l'étage inférieur.
"Sully !" Cria-t-elle alors, mais ne reçu aucune réponse. Elle devait aller le chercher et le sortir de là. Elle observa dans le trou et n'y vit qu'une impénétrable obscurité associée à une poussière dense et aveuglante. Elle cria une nouvelle fois le nom de son compagnon toujours sans la moindre réponse. Impossible pour elle de se lancer tête baissée dans le trou, elle savait que c'était du suicide. Elle retourna vers l'escalier afin de trouver un autre chemin et c'est là qu'elle rencontra le grand prêtre du temple accompagné d'une dizaine de chevaliers. Elle expliqua qu'elle cherchait après son ami mais leur objectif était tout autre, il fallait regrouper tout le monde et quitter le monastère. Mais elle n'avait aucune intention de les suivre, elle devait retrouver Sullivan quoi qu'il advienne ! Mais son hystérie n'en fit rien, elle fut emmenée avec eux par la force.
Le groupe entier regagna l'entrée du temple où le gong tenait sa place et c'est à ce moment que la porte céda d'un nouveau projectile colossale qui ravagea la moitié de la porte, ainsi qu'un morceau du mur. Laissant entrer l'envahisseur. "Saisissez-les !" fit une voix qui s'éleva au dessus de la foule et du bruit. Une dizaine de soldat entrèrent par le trou, les chevaliers du monastère ainsi que le grand prêtre n'étaient pas gauches, il savaient se défendre et le firent aussitôt. Leur supériorité martiale se fit sentir, si bien qu'ils ne perdirent aucun membre durant cet échange. Keithleen se rendit utile en apportant sa guérison à l'un des soldats qui avait tout de même été blessé à la main.
Mais de nouveaux soldats entrèrent, plus nombreux encore et accompagnés d'archers cette fois. L'échange reprit de plus belle et Keithleen dressa un bouclier qui rendit les archers ennemis inefficaces. Mais au moment où le bouclier eu une brèche, une flèche le transperça et vint toucher le grand prêtre dans le ventre. Mais avant même que celle-ci n'ai le temps de terminer sa course au plus profond de la chair de l'homme, trois autres traits étaient déjà en vol qui vinrent rejoindre la première, retirant tout espoir de survie au grand prêtre.
Keithleen avait conscience du sérieux de la situation mais avait déjà été confronté à ça et se sentait capable d'arracher le prêtre d'une mort certaine. Elle se mit à genoux à ses côtés, retira les traits avec hargne et posa ses mains sur celui-ci alors que la bataille continuait de durer juste à côté d'elle. Elle y mit pourtant toute sa concentration pour cet homme qui l'avait accueilli et accompagné durant toutes ces années. Mais cette fois, pas de guérison miraculeuse. Son intervention avait tout de même permit de réduire le saignement et de refermer certaines plaies, mais ce n'était pas suffisant. Le prêtre savoura son dernier souffle en regardant Keithleen.
Pas le temps de faire une cérémonie, le combat continuait et il était très mal engagé, les chevaliers du temple tombaient les uns après les autres et Keithleen ne savait pas où donner de la tête. Elle se fit charger par un soldat qui sorti des lignes, celui-ci était armé d'une épée bâtarde qu'il tenait à deux mains. Au premier balayage, le bâton de Keithleen fut brisé, la rendant totalement vulnérable. Elle fit une nouvelle fois usage d'un bouclier magique afin de garder son adversaire à distance, le temps de trouver une solution. Elle récupéra le bâton magique du prêtre et senti dans celui-ci des pouvoirs qu'elle serait peut-être en mesure d'exploiter ... Si tant est qu'elle avait le temps de le faire !
Son bouclier magique tomba en pièces sous les coups du soldat qui avait été rejoint par un de ses homologues. Par une chance inouïe, la jeune prêtresse réussit à désarmer l'un des gardes par un contre de son bâton au moment de la première attaque de l'un d'eux. Mais le deuxième n'allait pas se laisser surprendre. Alors qu'elle devait négocier face à ses deux agresseurs, elle remarqua que la bataille entre les chevaliers avait cessé, elle ne savait pas comment et qui en était sorti vainqueur. Cependant au moment où le garde toujours armé s'approcha d'elle, elle vit celui qui s'empressait d'aller récupérer son arme tomber au sol, attirant l'attention du premier.
Un trait traversa la pièce et vint toucher au milieu du dos son adversaire. Puis un deuxième, le faisant tomber face contre terre à ses pieds. Les derniers envahisseurs encore debout reçurent rapidement de nouvelles flèches impitoyables et ravageuses. Cette fois, c'était un groupe d'archers qui entrait dans la pièce, prenant le contrôle de la bataille et y mettant un terme en un rien de temps...
Une femme faisait partie du groupe d'archer, une femme avec qui elle avait été très proche il y a presque dix ans... Sa sœur ... Et même si les circonstances de la situation ne portaient pas à la romance de retrouvailles familiales, Keithleen sourit à la vue de sa sœur. Elle s’avança vers elle, en toute confiance, considérant le groupe d'archer comme amical...
- Citation :
- Un soir d'hiver un groupe d'hommes s'introduit dans le Monastère et tente de te faire des avances. Raconte soit ton combat aux côtés de Sullivan, soit ta façon diplomatique de régler les choses.