Un été, dans les plaines mystiques. Une auberge ou il avait passer la nuit, et pris le petit-déjeuner. Un repas a emporter également, puis il s'en était aller vers le nord. Âpres seulement quelques minutes le chemin sembla s'incurver sur la droite et monter en une légère pente. Alors qu'il gravissait la butte, Xiel sentit de l'humidité dans atmosphère, un odeur familière lui revint, celle du petit lac de montagne ou il allait se baigner enfant. Enfin, au sommet il fut estomaqué, c'était bien un lac, mais un lac tellement grand qu'il ne voyait pas la rive opposée. Lui qui n'avait vu dans sa vie que des cascades et de petites retenues d'eau formées par les creux des rochers n'en revenait pas, comment était il possible qu'autant d'eau se trouve au même endroit. Le daeva compris que nonobstant ses 73 ans il avait encore beaucoup a découvrir de l'étrange beauté du monde.

Se dirigeant vers la rive il remarqua une étendue d'herbe. D'un coté le lac et sa surface renvoyant le reflet des rare nuages. De l'autre des saules pleureurs, dont les branches touchaient le sol par endroit. Un légère brise venait du nord, caressant doucement les roseaux éparpillés ca et la. Le soleil éclairait la scène d'une douce chaleur. Décidément c'était l'endroit parfait pour déjeuner. L'enchanteur, ouvrit sa sphère magique et sorti son repas dans l'herbe puis entrepris de se mettre a l'aise.

HRP:

Quelle douleur! Loin, très loin des petites distractions offertes par Nayris, mais tout cela n'était qu'un passé que je finirais par oublier. En attendant, le présent était bien douloureux, le pire étant que je ne pouvais m'en prendre qu'à moi même.
L'incident avait eu lieu le matin même, après un réveil énergique sous les premiers rayons du soleil. Chaque aurore était si belle, pourquoi s'attarder? Il y avait tant de choses à découvrir, à redécouvrir! Mais à trop vouloir tout regarder, tout observer, j'en avais oublié le plus élémentaire; regarder devant soi, là où l'on marche! Une racine, une perte d’équilibre, une chute, une main placée en avant par réflexe... et un poignet tordu!
A l'aide de quelques ficelles, je m'étais bricolé un système pour maintenir mon bras droit immobile et, sans la moindre inquiétude, Orian et moi avions repris la route. Cela finirais bien par guérir! La colombe avait rapidement repéré "un lac ou peut etre une mer" vers laquelle elle me guida avec professionnalisme.

Peu après midi, après avoir contourné une petite colline, je découvrit un lac aux dimensions surhumaines, où le ciel bleu se reflétait sans défaut. Pressant le pas, je parvint rapidement au bord de l'eau et plongeait mon poignet endolori dans le lac. L'eau froide apaisa rapidement la douleur et je redressa la tête pour parcourir du regard les bords du lac, où du moins les bords qui étaient accessibles à mon regard humain. Nature immaculée, nature apaisé, apaisante.

- La Vie est si belle, murmurais-je avec un sourire émerveillé, juste avant que mon regard ne tombe sur un autre individu venu profiter de la beauté des lieux, à une centaine de mètre plus loin.

Confiante et surtout heureuse d'une potentielle rencontre, je me dirigea alors vers l'inconnu d'un pas tranquille. Arrivée à sa hauteur, je lui sourit poliment mais sincèrement et entamai la conversation:

- Bonjour Monseigneur, puis-je me joindre à vous? Je ne vous derangerais pas si vous souhaitez rester dans le silence, et me contenterai d'un petit carré d'herbe pour un petit temps de repos!

Assit dans l'herbe, le buste penché en arrière, en appuis sur les bras, le jeune daeva ferma les yeux. Profitant au maximum de la douce chaleur que venait déposer le soleil sur son visage, il laissa vagabonder son esprit. Les souvenirs de sa vie dans les montagnes lui revinrent. Une vie simple mais agréable. De longues balades, de puissants rochers, de magnifiques cascades. C'était plus que ce qu'il n'en fallait pour satisfaire un homme toute sa vie durant. Mais Xiel n'était pas un homme, et il parcourait sa région natale depuis un temps plus important que ce que la plupart des hommes vivraient. Il s'était donc décidé a partir explorer d'autres contrées, et celle ou il se trouvait actuellement lui plaisait bien. Le lac était fort agréable, et tout aller bien. L'enchanteur fut soudain tiré de ses réflexions par une petite voix fluette :

- Bonjour Monseigneur, puis-je me joindre à vous? Je ne vous dérangerais pas si vous souhaitez rester dans le silence, et me contenterai d'un petit carré d'herbe pour un petit temps de repos!

Ouvrant les yeux, il vit une frêle jeune femme, au visage presque enfantin. Restant un instant interdit, il lui répondit :

- Je vous en prie, prenez donc place ou il vous plaira, et ma foi, converser avec vous pourrait être fort divertissant. Ah aussi, occupez donc tout l'espace que vous désirez !

Observant plus attentivement la jeune femme, il constata que je soleil semblait briller d'un nouvel éclat depuis son arrivé. Le lieu, qui paraissait irréel, en devenait onirique. Les couleurs étaient plus vives, les senteurs plus délicates, le monde semblait meilleur. Les longs cheveux blonds de la jeune fille ondulaient dans une brise légère, tandis qu'une colombe survolait le lac.

- Je constate que vous n'avez pas de bagages, cela vous plairait-il de partager mon repas ?

HRP:

Il resta un moment silencieux, et j'eus le temps de m’inquiéter un peu. Avais-je troublé un temps de solitude désiré? Ma question lui laissait-elle vraiment le choix? N'était-elle pas trop dure, trop exigeante?

- Je vous en prie, prenez donc place ou il vous plaira, et ma foi, converser avec vous pourrait être fort divertissant. Ah aussi, occupez donc tout l'espace que vous désirez !

Je sourit en remerciement, soulagée de sa réponse qui montrait clairement que je ne m'imposais pas comme un poids pour cet homme. En revanche, je doutais fortement d'avoir une conversation "fort divertissante". J'avais tant à apprendre avant de pouvoir échanger sans butter sur un quart des mots et des expressions!

- Je constate que vous n'avez pas de bagages, cela vous plairait-il de partager mon repas ?

Rien de bien étonnant à cela, j'étais bien trop optimisme pour m’inquiéter du futur proche et la seule idée de prévoir un repas me paraissait bien triste. Cela témoignait d'un manque de confiance en la nature et d'un pessimiste démoralisant! Mais sans doute cela faisait-il parti de ce nouveau monde... et en attendant, j'étais bien contente que cet homme ait eu ce "pessimisme démoralisant" grâce auquel il avait prévu un déjeuner! Sans cela, mon optimisme naïf n'aurait pas tenu longtemps! Il faut de tout pour faire un monde!

- Volontiers, c'est très gentil de votre part! Et je n'aurais pas besoin de beaucoup d'espace, je n'ai pas l'intention de m'installer ici!

Je m'assit à ses cotés, souriante. Il faisait si bon, si beau! Cet endroit était un veritable petit coin de paradis!

- Tu penses ça à chaque fois que tu découvre un nouveau lieu! Rigola Orian, que j'apercevait au dessus du lac, jouant dans les courants d'air ascendants.
- Mais c'est vrai! Il y a des petits coins de paradis partout! Terra est un paradis, voilà la conclusion!
- Mouais, pas sur que tout le monde soit de ton avis...


Je me tournais vers l'inconnu, revenant à la base de la politesse en me présentant:

- Je me nomme Eve! D'après les leçons d'Orian, la poignée de main était une coutume passe-partout qui fonctionnait avec à peu près tout le monde dans tout les pays. Je lui tendit donc maladroitement ma main gauche, la droite étant encore ficelé dans un bandage de fortune. Je ne fais que passer, mais cet endroit est splendide! Vous habitez près d'ici?

Enfin le retour dans les plaines de Terre. L'endroit favori d'Alys, surtout depuis sa confrontation avec un certain Vanitas. Ses lésions et celles de son renard avaient presque disparu, la fatigue et la douleur commençaient réellement à se faire moins ressentir, mais malgré cela, ils devaient faire des pauses fréquentes, comme c'était le cas en cette belle journée.

Heylë, qui marchait en tête, était un peu plus ouvert à son environnement ce jour-là, contrairement à Alys qui avait un peu la tête ailleurs. Il s'écartait parfois de la piste pour attraper un mulot ou un campagnol qui lui passait sous le museau, avant de revenir devant sa maîtresse, autant pour la sortir de sa rêverie que pour continuer à avancer avant la prochaine pause.


Ce fut Heylë qui trouva un endroit idéal pour faire une pause : un immense lac, où il pouvait sentir la bonne odeur de nourriture qui s'en échappait. En s'approchant, Alys vit deux personnes en train de partager un repas près du lac. Elle arriva à leur hauteur, suivie par un Heylë presque pas craintif cette fois, et leur lança :

Bonjour ! Pardonnez-nous, mais pouvons-nous nous joindre à vous ? Nous avons besoin d'une pause, mon Familier et moi !

HRP:

La jeune femme accepta avec entrain de partager son repas, puis se présenta

 - je me nomme Eve, Je ne fais que passer, mais cet endroit est splendide! Vous habitez près d'ici? 

Dans le même temps elle avait tendu son bras vers le jeune daeva. Ne sachant que faire, il resta immobile un instant, puis constatant qu'elle attendait probablement qu'il s'en saisisse, s'exécuta.

- Non, je suis également de passage, profitant seulement de la beauté du lieu.

Jusqu'alors sa vision avait été monopolisée par la splendeur du l'endroit et la fraicheur de la jeune femme, a moins que ce ne soit l'inverse. Mais il constata soudain qu'elle était blessé.

- Mais ! Votre main ! Qu'avez vous ?

Alors qu'il se levait pour aller voir de plus près, une elfe et un renard firent irruption. L'être des bois leur lança :

- Bonjour ! Pardonnez-nous, mais pouvons-nous nous joindre à vous ? Nous avons besoin d'une pause, mon Familier et moi !

Ce a quoi l'enchanteur répondit :

- Bien sur, prenez donc place !

Tournant la tête vers la jeune humaine, il reprit,

- ah et je me nomme Xiel, ah et heu comment se nomme ce joli petit renard ?

Il releva le regard vers l'elfe,

- et vous ? Ah mais j'en perd toutes mes bonnes manières ! Voulez vous manger vous aussi ?

Le jeune Daeva repris son souffle et se posa un instant pour réorganiser ses pensées puis fit a nouveau volte-face :

- et votre poignet ! Faites donc moi voir ça !

Il allait le saisir lorsqu'il s'interrompit brutalement, cela lui aurait sans doute fait mal, de plus elle apprécierait pas forcement qu'un inconnut la touche.

Après un temps d’hésitation, il accepta de me serrer la main, mais je devinais à son expression que la chose n'était pas habituelle... "Orian va avoir affaire à moi!". Après avoir répondu à ma question, il s'exclama soudainement, en me faisant sursauter:

- Mais ! Votre main ! Qu'avez vous ?

-Oh, ça? Ce n'est ...

Je m'interrompit, coupée par une voix féminine aux sonorités chantante des êtres sylvestres. "Une elfe" pensais-je alors, avant de me retourner pour avoir confirmation. La jeune femme qui se tenait à quelques mètres de nous avait bel et bien les caractéristiques de cette noble race; les traits fins, doux et harmonieux, le corps svelte, les cheveux longs et l'allure fière.
Je la saluait d'un signe de tête, appuyé d'un sourire avenant. De son coté Xiel sembla un peu désarçonné par cette nouvelle venue, car il tentait de se montrer poli et accueillant envers tout le monde en même temps. En quelques phrases, se présenta, invita, interrogea, s'excusa, s’inquiéta ...

Amusée, je lui tendis sagement mon bras après avoir défait en grimaçant ma protection de fortune.

- Ce n'est pas grand chose, je suis mal tombée ce matin.

Je reportais mon attention sur l'elfe, curieuse de rencontrer une elfe "contemporaine". Pendant mon absence, les humains avaient bien changés, peut être car ils avaient perdus notre intemporalité originelle, mais qu'en étaient-ils des elfes?

- Bonjour! Vos pas vous ont bien guidés, le lieu est splendide et ce charmant hôte est bien généreux!

L'Elfe rejoignit le duo, sur l'invitation de l'homme, suivie par un Heylë complètement excité : enfin ils croisaient du peuple depuis le début de leur retour dans les plaines de Terre ! Il galopa jusqu'au duo et lécha leurs mains pour leur témoigner sa sympathie.

Alys le rejoignit quelques instants plus tard et déclara avec un sourire :

Merci de nous permettre de vous rejoindre. Je m'appelle Alys, et voici... Oh !

Elle venait de remarquer la blessure de la jeune femme à sa main ; elle la prit délicatement et demanda tout en la regardant sous toutes les coutures :

Me laissez-vous m'occuper de votre main ? C'est une vilaine blessure que vous avez là, et si l'on n'intervient pas rapidement, elle risque de s'infecter...

Le renard vint s'asseoir devant Xiel, le regardant avec curiosité pendant qu'Alys attendait la réponse de la jeune femme. L'Elfe, se souvenant de la question du jeune homme, lui répondit :

Au fait, ce joli petit renard s'appelle Heylë.

Elle espéra que la jeune femme donnerait une réponse positive concernant sa main, car elle craignait qu'en traînant trop ou en refusant son aide, la blessure ne s'infecte et ne soit irréversible...

La jeune elfe se présenta, elle se nommait Alys. Remarquant soudain la blessure d'Eve elle lui proposa de la soigner. Alors qu'elle parlait, le petit renard vint s'assoir devant lui :

- Au fait, ce joli petit renard s'appelle Heylë.

Le daeva, se mit a genoux pour être a sa hauteur et commença joyeusement a le caresser. D'abord dans le cou, puis voyant qu'il réagissait bien, sous le ventre. Le petit canidé se mit sur le dos et se tortilla alors que Xiel lui faisait des chatouilles.

- Alors mon petit Heylë, ca te plait ?

Relevant la tête vers les deux femmes, il s'adressa a l'elfe :

- Vous êtes guérisseuse ? Le hasard fait bien les choses !

L'enchanteur ut soudain le souffle coupé devant la scène, le soleil qui se réfléchissait sur le lac en une bande de lumière. Langue dorée qui venait délicatement se faufiler entre les corps des deux femmes. Face a face, se découpant du ciel, deux formes parfaite. Le vent délicat faisait ondoyer leurs cheveux, ambrés pour l'humaine, bleutés pour l'elfe. Réunion gracieuse des deux races originelles.

Se reprenant, le daeva commence a répandre sur l'herbe le contenu de son panier repas, une salade de fruits. « heureusement que je n'ai pas pris de viande » pensa t'il en voyant l'elfe.

Reconnaissante de son attention, je sourit à l'elfe qui venait de prendre dans ses mains le poignet que je tendais à Xiel. Je ne pensais pas que la chose soit bien grave, mais les noirceurs des Limbes avaient quelque peu altérée ma capacité à mesurer la douleur.

- Bien sur, mais ne vous embêtez pas trop pour cela, au pire cela finira bien par partir! L'assurais-je, confiante.

- Bah bien sur! Et ton bras partira avec! Grommela Orian en se posant près de Xiel, un regard méfiant sur le renard.

Reportant mon attention sur l'elfe, je me régalait de tous les petits détails de son visage, son attitude, sa voix, ses gestes. Impossible de nier ses origines criantes chez ce peuple que je me souvenais admirer en cachette, trop attachée aux humains pour l'admettre mais définitivement impressionnée par leurs aptitudes et leur sensibilité.

En voyant Xiel sortir tel un petit étalage le contenu de son panier, je faillit éclater de rire mais me retint de justesse par peur de le blesser:

- Que de belles provisions! Vous aviez prévu d'avance que vous auriez à nourrir deux inconnues venues profiter de votre hospitalité?

L'Elfe regarda la blessure sous toutes les coutures en restant muette, se coupant presque du reste du monde. La blessure n'était peut-être pas profonde, mais elle avait été soignée sommairement, et il n'était pas impossible qu'elle s'infecte si l'on n'intervenait pas rapidement. Aussi y appliqua-t-elle un baume à l'achillée, pour désinfecter et cicatriser la plaie.

Heylë, lui, regardait la colombe qui le fixait avec méfiance, intrigué : pourquoi le regardait-elle (ou il d'ailleurs, il ignorait si c'était un mâle ou une femelle) comme ça ? Il ne mangeait pas les oiseaux, ce n'était pas sa tasse de thé. Et puis, il se mettait à la place d'Alys : elle faisait un certain effort pour manger du poisson, et elle ne le pêchait pas elle-même. Et surtout, depuis leur confrontation avec un démon, elle semblait vouloir se rapprocher davantage de sa nature végétarienne...

Alys finit d'appliquer un bandage neuf autour de la blessure de la jeune humaine et déclara, satisfaite :

Et voilà ! D'ici deux jours la blessure sera totalement guérie, et cicatrisée. Un peu plus et la plaie s'infectait, il aurait alors été trop tard...

Xiel déversa le contenu de son sac, des pommes, des pèches et des abricots qui se rependirent sur l'herbe. Une pluie de jaune et d'orange contrastant avec le vert éclatant. Il réordonna quelque peu le tableau alors que l'elfe soignait la jeune femme. Celle-ci s'adressa a lui :

- Que de belles provisions! Vous aviez prévu d'avance que vous auriez à nourrir deux inconnues venues profiter de votre hospitalité?

Le daeva releva le regard et fut une nouvelle fois éblouis par la scène encore plus incroyable maintenant qu'une colombe était venue se poser non loin. Restant un instant figé il contempla le grain magnifique de la peau de l'humaine. Elle était incroyable, elle semblait différente. Si l'elfe n'avait pas été a ses cotés il n'aurait jamais mit la main sur le pourquoi. Mais la cela sautait aux yeux, Eve était bien plus proche d'un elfe que n'importe quel humain. "Eve ? Elle a bien dit s'appeler Eve ?" Une vielle légende revint dans l'esprit de l'enchanteur. Mais c'était impossible, cela ne se pouvait pas. Chassant ces pensées, Xiel répondit :

- Du tout, j'aime simplement être prévoyant, par chance pour vous mesdames.

Ouvrant les bras, il les invita a prendre place pour profiter du repas dans le cadre idyllique que leur offrait la nature.

Je pianotait dans le vide avec mes doigts, déjà apaisée par les soins de l'elfe. Elle ne semblait pas avoir utilisé de magie, mais d'étranges crèmes et une grande douceur.

- Merci beaucoup! Je ne vois pas comment vous remerciez de façon plus concrète, mais je vous suis très reconnaissante.

Je m'assit prudemment et ajoutait pour Xiel:

- Vous aussi, merci pour votre générosité!

Toutes ces choses m'avaient bien manqué dans les Limbes, cette belle partie de toute âme qui rend la vie en société commune possible et même plaisante, ces petits gestes qui coûtent un peu mais rapporte tant, ces sourires contagieux qui illumine vos journées.
Après un temps d’hésitation pour faire mon choix, je pris une pomme d'un geste maladroit - puisque la main gauche n'était pas celle dont je me servais habituellement - et mordait dedans à pleine dent. Quel bonheur de pouvoir satisfaire tout ses sens si simplement! La beauté des lieux, la caresse du vent, le gout de la pomme, le son du calme de la nature, l'odeur de l'herbe fraîche mêlée a celle des fruits de Xiel.

- Où vivez vous donc? Ou plutot, si vous êtes de passage, d'ou venez vous? Où allez vous? Et pourquoi ne pas vous établir ici, ce lieu est idéal pour y vivre!

Elle s'adressait aux deux à la fois, Xiel parce qu'il lui avait dit n’être ici que de façon temporaire, et Alys car elle savait combien les elfes peuvent être sensible à la nature.

Quand Alys eût enfin terminé le bandage, l'humaine la remercia avec chaleur :

Merci beaucoup! Je ne vois pas comment vous remerciez de façon plus concrète, mais je vous suis très reconnaissante.

L'Elfe rougit et se défendit en bougeant les mains :

Oh mais je vous en prie, c'est naturel ! Ne me remerciez pas.

Heylë vint alors quémander des caresses, tantôt vers sa maîtresse, tantôt vers le duo d'humains qui les avaient accueillis avec tant de gentillesse. L'humaine prit une pomme de la main gauche après avoir remercié son compère, avant de lancer :

Où vivez vous donc? Ou plutot, si vous êtes de passage, d'ou venez vous? Où allez vous? Et pourquoi ne pas vous établir ici, ce lieu est idéal pour y vivre!

L'Elfe sourit aimablement et lui répondit d'une voix douce tout en gratouillant la partie entre les oreilles de son renard :

C'est en effet un bel endroit que ce lieu... En ce qui me concerne, je viens de Terre, quelque part dans une forêt. Et en tant que bras droit du chef de la guilde des Lames d'Argent, je me promène un peu partout, là où mes pas et ceux d'Heylë nous guident. Et malheureusement, nous ne pourrions nous installer ici... Et vous-même ?

Xiel laissa l'elfe répondre a la question d'Eve. En profitant pour jouer avec le petit renard roux. Lui jetant une pomme pour que celui-ci la ramène. Il éclata de rire quand le petit canidé se mit a rouler emporté par son élan. La petite boule de poil aller dangereusement vers l'eau, si bien que le deva se leva d'un bon pour aller le rattraper. Courant comme un dératé il s'entrava soudain dans les racines des joncs et s'étala de tout son long dans la boue.

- Hmpf, dégeulasse !

Le petit Helye était la. L'enchanteur le prit dans ses bras et revint le déposé aux cotés de sa maitresse. Ah ! Il était couvert de boue, quel beau tableau il devrait offrir a ses deux convives. Gêné il se gratta la tête, quelle erreur ! Il en avait plein les cheveux maintenant. S'arrêtant soudain il ecarta sa main et la regarda alors que de la boue coulait sur sa joue. Le daeva regarda les deux jeunes femmes :

- Bon, plus qu'un solution. Vous aimez vous baigner ? Parce que moi je vais aller piquer une tête.

Retirant sa chemise d'un unique mouvement, il révéla son corps entièrement tatoué. Oupss ! Il avait oublié ce détail. Les runes glyphiques mouvantes se promenaient sur son épiderme, formant au grès des changement d'étranges et improbables arabesques. Se retournant vers les deux naïades entrain de manger il ne lacha qu'un :

- Heu...

Spoiler:

Alys me retourna la question, ce à quoi je ne m'attendais pas du tout. Pourquoi ne pas m'installer ici? Comme je l'avais dit moi meme, le lieu était splendide, et les plaines ne representaient pas rien pour moi. J'y avait grandi, une grande majorité de mes souvenirs de ma vie passée avait pour décor ces vastes espaces au doux climat. Mes origines étaient là, s'il me fallait choisir un lieux qui soit mon "chez moi", mon choix ne serait pas long.
Pourtant l'idée de m'établir sur une longue durée dans un lieu ne m'avait pas effleuré l'esprit depuis mon retour. Etrange, car je n'était pas une grande aventurière. En revanche, qui aurait reelement put resister à la necessité de découvrir, de redécouvrir un monde transformé par une civilisation des plus surprenantes? Necessité et non pas plaisir, car c'était un vrai besoin, plus qu'une envie, qui me faisait avancer. Si je voulais vivre avec ce nouveau monde il fallait s'y adapter, et surtout pas chercher à imposer les vestiges d'un temps dont je devais être la seule représente en vie... sans compter les Dieux.

- Je crois que j'ai besoin connaitre un peu plus Terra, tous les paysages, tous les climats, ... pour etre sur de faire le bon choix du lieu où m'installer.

Du coin de l'oeil, je vis Xiel tomber à terre en poursuivant le renard. Orian eut un petit roucoulement moqueur mais se tient sage.

- Vous vivez dans la forêt des elfes? Qu'est ce que les Lames d'Argents?

Cette fois, la voix de mon familier ne se fit pas attendre et resonna dans mon esprit avec une tonalité legèrement exaspérée.

- Eve! Réfléchis avant de parler! La foret des elfes à un nom maintenant, on l'appelle Drayame et je te l'ai déjà dit! Et pareil pour les Lames d'Argent, c'est quelque chose de connu!
- Mais comment je pouvais savoir? Gemit-je interieurement, constatant avec dépit que j'ai pris la voix d'un enfant désolé qui cherche à se justifier après de seches remontrances.

Xiel revint à cet instant et je ne put m'empecher un petit eclat de rire en voyant sa mine dépitée. Les joues legèrement rosies quand il enleva sa tunique, mon malaise disparut completement en voyant l'étrange phénoméne sur le corps de l'homme. En realité, peu courageuse de nature, j'eu un petit mouvement de recul par peur avant qu'une autre inquietude ne vienne prendre place dans mon esprit.

- Par tous les Dieux! Etes vous malade? Souffrez vous? Que pouvons nous faire pour vous aider?

La machine était déclenchée, l'hypothèse que Xiel puisse être atteint d'un étrange mal avait déjà été promue au rang de certitude et je m'affolai sans trop savoir quoi faire.

La jeune humaine répondit à la question d'Alys avec quelque hésitation :

Je crois que j'ai besoin connaitre un peu plus Terra, tous les paysages, tous les climats, ... pour être sûre de faire le bon choix du lieu où m'installer.

L'Elfe sourit : en effet, quoi de mieux que de voyager de par le monde pour choisir un lieu idéal pour sa retraite ? Elle-même voyageait beaucoup, autant pour découvrir le monde que pour se forger une expérience...

Pendant ce temps, Heylë se fit courser par Xiel, qui tomba en essayant d'attraper le canidé. L'humaine sourit et se retourna vers l'Elfe pour lui demander :

Vous vivez dans la forêt des elfes? Qu'est ce que les Lames d'Argents?

Puis elle tira une tête étrange, comme celle d'un enfant qui a posé la mauvaise question et qui se fait réprimander parce qu'il connaît la réponse ; Alys lui sourit :

Ma famille en est originaire, de Drayame, mais elle l'a quittée peu avant ma naissance. Et les Lames d'Argent sont une guilde que je co-dirige avec...

Xiel choisit ce moment pour revenir, et Alys se tut en voyant les espèces de tatouages sur le corps du jeune homme. Leur compagne lança :

Par tous les Dieux! Etes vous malade? Souffrez vous? Que pouvons nous faire pour vous aider?

Alys resta muette, trop choquée pour réagir ; il fallut qu'Heylë lui mordille la main pour la ramener sur terre, et encore, cela ne suffit pas tant que Xiel ne s'était pas expliqué...

hrp:

Xiel vit l'expression des deux jeunes femmes changer. L'elfe était stupéfaite alors que l'humaine, passa par plusieurs émotions avant de parler d'un air affolé.

- Par tous les Dieux! Etes vous malade? Souffrez vous? Que pouvons nous faire pour vous aider?

L'enchanteur hésitât un instant, comment leur expliquer sans partir dans d'obscures considérations ? Afin de prendre le temps de la réflexion il plia soigneusement sa chemise puis la fourra dans la sphère arcanique. Se décidant enfin il releva la tète il s'adressa a elles sur un ton maladroit.

- Non, je ne suis pas malade. Ces... Marques sont une conséquence de mon métier. Voyez-vous je suis enchanteur, je n'en soufre aucunement. Je peut même les faire mouvoir comme je le souhaite.

Joignant le geste a la parole il fit bouger les glyphes. Sur son dos les lignes se mêlèrent, faisant et défaisant des nœuds dans un miroitement de couleur. Le daeva espérait avoir rassuré les jeunes femmes. Oubliant sa proposition précédente il saisit un carnet et un crayon dans sa sphère. Puis, venant s'assoir en tailleur entre elle-deux il leur demanda qu'est ce qui leur ferait plaisir de voir.

Xiel tenta bien de nous rassurer avec des paroles rassurantes, ces étranges marques vivantes restaient... dérangeantes, impressionnantes. Je n'avais jamais réellement apprécier la magie. Je n'avais rien contre, mais c'était un élément avec lequel je n'avais aucune affinité. Pour moi, la magie s'était ce sujet étrange dont s'entretenaient Yehadiel et Ingwen, ce que je pouvais voir sans comprendre mais qui ne m'attirait finalement pas beaucoup. Que mon frère puisse faire des choses qui me restaient inaccessible n'était pas rare. Plus fort, plus rapide, les sens plus développés... La jalousie était vite passée.

Les lignes mouvantes sur le corps de Xiel étaient encore plus spéciales, peut être parce qu'elles touchaient directement son être et que on ne pouvait tout simplement pas en faire abstraction.

Xiel interrompit mes tribulations en proposant de dessiner "ce que nous aurions envie de voir". Qu'avais-je envie de voir? Le paysage devant nous était déjà splendide, chaque détails de la nature me comblait depuis que j'avais quitté les limbes. Qu'avais-je envie de voir? La réponse était évidente mais ce n'était pas celle que je devais donner à Xiel. Et puis qui saurait dessiner un Dieu disparut depuis des années?

- Une ville? Proposai-je timidement. Voilà une chose dont j'avais beaucoup entendu parler et que je brulait d'envie de voir enfin... mais cette idée m'effrayait aussi tellement le concept était insaisissable pour mon esprit. En avoir un dessin représenterais alors un bel intermédiaire.

L'Elfe resta muette de stupéfaction pendant que le jeune homme balbutiait une excuse :

Non, je ne suis pas malade. Ces... Marques sont une conséquence de mon métier. Voyez-vous je suis enchanteur, je n'en soufre aucunement. Je peut même les faire mouvoir comme je le souhaite.

Les glyphes se mouvèrent sitôt dit, plongeant davantage Alys dans la stupéfaction, ainsi qu'Heylë, qui avait fini par s'intéresser à la chose après avoir chassé le mulot. C'était vraiment bizarre, pour le renard autant que pour sa maîtresse...

Xiel changea de sujet en sortant un carnet et un crayon avant de demander ce que les jeunes femmes avaient envie de voir. Eve parla d'une ville, timidement ; Alys réfléchit quelques instants, encore troublée par ce qu'elle venait de voir, puis finit par hasarder une réponse :

Je... Si cela ne vous ennuie pas... J'aimerais bien que vous dessiniez Drayame... Je ne l'ai jamais vue, et si je dois m'y rendre un jour, que je sache à peu près à quoi m'attendre...

Dans sa voix retentissait un accent de tristesse, que sentit aussitôt Heylë ; il alla réconforter sa maîtresse en venant réclamer des câlins, que lui prodigua Alys doucement. Oui, elle voudrait voir Drayame au moins une fois dans sa vie...

Une ville, une foret. Sent'sura, Drayame. Deux vison totalement opposées. L'enchanteur allai devoir se surpasser pour parvenir a représenter les deux en même temps. Ils commença a tracer des lignes avec sa plume magique qui ne nécessitait pas d'encre. Assit en tailleur, toute son attention était accaparée par son carnet. Après de longues minutes il releva la tête révélant enfin son travail achevé.


Se concentrant un instant, il ferma les yeux puis vint poser un index sur chaque symbole. Les glyphes sur le corps du daeva luisirent un instant avant que des arcs d'énergie violettes jaillissent du point de contact. Âpres quelque seconde ils retournèrent dans les runes et l'enchantement prit forme. De la page de droite surgirent des tours effilées reliée entre elle par des passerelles de cristal. De la page de gauche sortit une brume violacée qui peu a peu pris la forme d'immenses arbres. Un oiseau tenta de s'échapper mais arrivé aux limites de la page il se dissipa et partit en fumée. Les tours montaient toujours plus haut et bientôt les bas quartier apparurent en périphérie. Xiel leva le livre pour qu'elles puissent mieux voir toutes les petits détails qu'il avait ut tant de mal a réaliser.

- Et voilà, j'espère que ca vous plait...

"Vous avez un don très intéressant, jeune Daeva.

L'homme qui avait parlé arrivait d'on ne sait où. Comment était-il arrivé sans que personne ne le voit, depuis quand était-il présent, etc... Nul n'aurait su le dire. La seule chose qu'ils pouvaient affirmer est que, soudainement, ils étaient au nombre de quatre.

D'une taille moyenne et au physique n'ayant rien de particulier, l'homme n'avait rien de mémorable, hormis sa troublante banalité. Il n'avait pas l'air d'un guerrier, ni d'un mage. Il n'avait pas l'air d'un fermier, ni d'un marchand. Il n'était ni noble, ni pauvre, ni roturier. En vérité, il n'avait l'air de rien, rien qu'un individu quelconque qui croisait leur route. L'eussent-ils dévisagé des jours entiers qu'ils n'auraient pu apprendre quoi que ce soit de plus le concernant.

Mais quelque chose, tout de même, faisait de cet homme un être plus étrange qu'il n'en avait l'air. Ses yeux. Un regard est soit froid, soit chaleureux. Il peut-être amical, mais froid, cela ne dépend souvent que de la couleur de l'oeil. Une pupille claire - verte, bleue, voire grise - est souvent plus froide qu'une pupille marron ou rougeâtre, si belle soit elle.

Pourtant, des yeux bleus acier de cet individu s'exhalait une douceur et une chaleur peu commune. Il était apparu de nulle part, et n'importe qui aurait eu le réflexe de dégainer son épée, ou au moins, d'avoir un mouvement de recul. Mais pas avec lui. Pas après avoir croisé son regard.

Plonger ses yeux dans les siens, cela signifiait éprouver un sentiment de paix et de sérénité impossible à expliquer, ou à contrôler.

"Pardon de vous déranger ainsi mes enfants. J'étais simplement de passage dans la région, et quand j'ai vu que vous étiez là... J'ai eu envie de passer vous saluer."

Il posa son regard sur Eve. C'est elle qu'il avait envie de voir, en vérité...

La création de Xiel était impressionnante. Je m'approchai de l'étrange miniature, retenant mon souffle de peur de faire disparaitre l'incantation du Daeva. Voilà donc ce qu'ils appelaient "ville", plus qu'un village de grande taille, cela ressemblait à une foret dense, où tout semble indépendant et relié à la fois, tout les éléments relié les uns aux autres et tous uniques.

- Et voilà, j'espère que ca vous plait...

Les mots m'échappaient. Si cette "ville" existait réellement, dans ses dimensions réelles... cela devait être à la fois magnifique et inquiétant. D'une part j'était impressionnée, presque fière de tout ce dont étaient capables les générations actuelle. Mais d'un autre coté, la rupture entre leur monde et celui que j'avais connu, leur quotidien et le celui dans lequel j'avais grandit, leurs repères et ceux auxquels je voulait encore croire, cette rupture, dont je n'avais pas encore saisi l'ampleur, s'affirma un peu plus.
Je souris doucement, rêveuse et inquiète, heureuse et mélancolique.

"Vous avez un don très intéressant, jeune Daeva.

Un battement de coeur raté. Pas de doute, juste une limpide évidence. Je me sens apaisée, plus que jamais et en même temps s'animent en moi des émotions bâillonnées depuis longtemps. Sans un mot, mais avec un regard qui trahit toutes les pensées qui se bousculaient en moi, je me tournait vers le nouvel arrivant.

"Pardon de vous déranger ainsi mes enfants. J'étais simplement de passage dans la région, et quand j'ai vu que vous étiez là... J'ai eu envie de passer vous saluer."

Un regard bleu, un regard inoubliable. Il me semble que je lui sourit, mais je n'en suit pas sure tant je suis désorientée. Désorientée, perdue et pourtant plus que jamais sûre de ce repère qui vient apparaitre. Une étoile polaire qui brille plus que toutes les autres ou plutôt, un soleil inattendu dans la nuit.

La vision légèrement brouillée par quelques larmes que je n'ai pas vu venir, je m'écarte légèrement du petit groupe, quelques mètres à peine. Simple humaine, si seulement j'avais l'endurance d'un Daeva ou la sagesse d'un elfe! Mais je devais me contenter d'un intense bouillonnement intérieur que je ne cherchais même pas à maitriser tant je me sentait... vivante.

Alys observa l'illusion de Drayame avec grand intérêt. Ainsi donc, c'est à cela que ressemblait la forêt ancestrale des Elfes... Une immense forêt, avec des arbres au feuillage dense... C'était magnifique pour la jeune Elfe, qui regarda l'illusion sous toutes les coutures, suivie d'un Heylë tout aussi enthousiaste qu'elle.

En se relevant après avoir fini de regarder, elle entendit une voix douce, chaleureuse, retentir derrière elle :

Pardon de vous déranger ainsi mes enfants. J'étais simplement de passage dans la région, et quand j'ai vu que vous étiez là... J'ai eu envie de passer vous saluer.

Alys se retourna : devant elle se tenait un homme... Normal. Tout à fait banal. Au détail près qu'il avait un regard... Un regard comme Alys n'en avait jamais vu de sa jeune vie sur cette planète... Comment cela était-il possible ? Elle jeta un regard sur Eve : elle était ailleurs, comme hypnotisée par l'étranger. Mais qui pouvait-il être donc ?

Heylë remarqua qu'il regardait Eve avec intérêt : la connaissait-il ? Bah sûrement, sinon il ne la regarderait pas comme ça... Mais quand même, c'était bizarre. Qu'est-ce qu'il pouvait bien lui vouloir ?

Spoiler:

Xiel était profondément concentré sur le maintient de l'enchantement quand une voix interrompit le charme.

- Vous avez un don très intéressant, jeune Daeva.

L'instant de flottement fut fatal aux constructions chimériques, qui se dispersèrent en des volutes de fumée violettes. Se tournant vers l'origine de la perturbation il vit un homme. Comment le décrire autrement que par ce simple terme ? Comment une personne pouvait elle banale a ce point... Banale et singulière a la fois. Singulière de sa non-originalité et de ses yeux qui semblaient portr sur le monde un regard dépourvu de toute haine, de toute colère ou autres sentiments négatifs. Mais voilà qu'il se remit a parler.

- Pardon de vous déranger ainsi mes enfants. J'étais simplement de passage dans la région, et quand j'ai vu que vous étiez là... J'ai eu envie de passer vous saluer

Les deux compagnes du daeva restèrent muettes, de stupéfaction sans doute. Il y avait de quoi, un homme surgissant sans prévenir ! Réfléchissant un moment il se décida enfin a prendre la parole.

- Bien le bonjour... messire ? Voudriez vous également vous joindre a notre repas ? il me reste sans doute quelques fruits pour vous.

Disant cela il tendit une pomme fort appétissante a l'homme.