Quand on meurt, on s'attend a ce que tout s'arrête. Du moins pour les plus septiques, on ne s'attend pas a se réveiller dans un autre monde, a croiser Dieu en personne. Pour les septique comme Datar, on se dit juste que la Mort est la fin... et c'est d'ailleurs pour cette raison que l'elfe avait tenté de dompter la Mort. On essais de dompter la seule chose qui peut mettre un terme a son existence, a son règne, a ses projets... On essais... et on y arrive pas. Parce qu'on ne dompte pas la Mort. On peut la frôler, l'approcher, on peut jouer avec... mais on finit toujours par se faire faucher de manière définitive.

Pour Datar, c'est le poison qui s'est chargé de mettre un terme a ses beaux projets. Et malgré toutes ses compétences et ses onguents, rien n'y a fait, il est mort. Lui qui espérait tellement être exceptionnel... il était mort comme un être normal, une personne sans importance. La Mort ne tient pas compte des rangs, des titres et de la noblesse, elle demeure la même pour tous, équitable, impartiale, égale.

Et pourtant... voila que les croyances de l'elfe s'estompaient au fur et a mesure qu'il s'éveillait dans un monde étrange, inconnu. Pas d'odeurs, pas de couleurs, pas de sons... Une bulle de ténèbres. Debout dans le néant, l'espace comme seule compagnie... L'elfe demeurait immobile. Et comme une illumination, il savait très bien où il était... et qui le regardait en silence, quelque part, ici..

"Nayris..."

Il y a beau avoir des centaines de morts tous les jours, Nayris ne croisait pas des gens intéressant tous les jours. Torturer des personnes banales ça permet de passer le temps, mais l’imagination la plus fertile finit par s’épuiser après une éternité. C’est pourquoi, dès l’instant où elle sentait quelqu’un d’un peu particulier, Nayris cessait toute activité pour l’observer. Elle l’étudiait d’abord de loin, se délectant parfois de son incompréhension, de la peur des ténèbres, de la désorientation puis elle apparaissait.

Mais cet individu là, ne semblait pas trop paniqué, alors elle décida de ne pas attendre longtemps avant de faire son entré.

Prenant les traits qu’elle aimait tant : une petite fille adorable aux cheveux violets, elle fit son entré en scène dans un petit éclat de lumière. Pourquoi de la lumière ? Parce que lorsqu’elle surgit violemment de l’obscurité, elle aveugle les gens. C’est plus marrant comme ça.

« Saluuuuuut », commença-t-elle familièrement en accentuant la dernière syllabe quelques secondes de plus que nécessaire, pour qu'elle raisonne à l'infini dans l'immensité des limbes, devant progressivement un grincement désagréable qui s'efface, consumer par l'atmosphère délétère.
Elle était devant lui. La seconde d’après elle était à côté en train de tiré pas trop violement sur ses oreilles pointus. « Alors comme ça tu es un elfe » continua-t-elle sans cesser son manège. Elle détestait moins les elfes. Il n’était pas tout à fait de la même engeance que les humains, et ils étaient plus rares aussi.

Pour l’instant, elle était de bonne humeur.

Disparaissant une nouvelle fois, elle mit moins d’une seconde pour réapparaitre en face de lui, assis sur un beau trône fait de crane. Silencieuse, elle plongea ses yeux dans les siens, sans se départir de son grand sourire angoissant. Il faut l’avoir vécu pour comprendre ce que c’est que de regarder ses orbites sombres et profondes comme la nuit des temps, où dansent côte à côte une petite fille sadique et un démon puéril.

« Raconte-moi une histoire » ordonna-t-elle soudain sur un ton qui n’avait plus rien d’amicale, mais qui au contraire était plus glacial que la toundra, charger de menaces et de danger.