Cinq ans, cinq longues années avaient passé. Pendant ces cinq longues années, aucun mot ne délia les lèvres de Svan qui avait tout ce dont il avait besoin dans la toundra, la chasse pour la nourriture, de l'eau pour l'hygiène, une dose gargantuesque d'alcool pour certains soirs et surtout une petite maison de bonne fabrication laissé par le défunt amis de Svan. Siffroy était mort depuis cinq longues années. Mais ces cinq longues année ne servirent pas à rien. Toutes les semaines, Svan suivait la même routine, couper du bois le premier jour, chasser les deux jours suivants, entrainement au combat un jour, entrainement physique le jour suivant et une grosse journée de repos. Généralement pendant cette journée de repos, Svan en profitait pour se perdre dans ses souvenirs. Il prenait le large fauteuil rembourré où Siffroy prenait place de par le passé et relatait tranquillement ses souvenirs. Il se souvenait de ce jour dans la toundra, ce jour où le vieux Siffroy lui avait mis la main dessus.
"Ah j'te tiens petit galopin! Vas-tu donc cesser de manger mes légum..." Le vieux Siffroy s'interrompit quand il remarqua que l'enfant n'avait rien à voir avec la disparition de ses légumes, mais ce qui le frappa réellement, c'est qu'il était assit dans la neige visage enfouit dans les genoux. Mais qu'est-ce qu'un enfant faisait dans ces conditions... "Hey petit, ça va?" L'enfant releva les yeux vers le vieil homme et celui-ci tomba d'encore plus haut. L'enfant pleurait, mais seulement d'un oeil. Son visage entier exprimait la tristesse mais seul son œil bleu laissait échapper le liquide de tristesse. "Où est ta maman mon petit?" L'homme s'était accroupit devant l'enfant qu'il avait laissé son visage retomber sur ses jambes. C'est là que le vieillard avait comprit que l'enfant avait été abandonné. Siffroy resta devant l'enfant toute la journée puis toute la nuit quand finalement Svan répondit à ses question avec presque une journée de retard. Siffroy devint son père adoptif... En cinq ans de solitude et d'entrainement, Svan était devenu un beau jeune homme mais il ressentait tout le temps un dévorant besoin d'aventure et de déplacement. Le jour de ses quinze ans, Svan s'était préparé un divin festin qu'il avait entièrement dévoré. Plusieurs de ses gibiers et avait bu plus que ce qu'il n'aurait du. Il n'avait même pas réussit à regagner son lit et c'était endormis sur le sol de la pièce principale. Il se réveilla deux jours plus tard nez à nez avec une note que lui avait laissé le vieillard.
"Je vais aller chercher du travail à Hym'nea. J'serais absent toute la semaine alors tu fais comme quand j'suis là... Sauf que j'serais pas là quoi. Bref, fait ta vie, je reviendrais avec une surprise."
Svan se laissa tomber en arrière quand il se souvint que l'homme lui avait toujours parlé d'une boite en cas d'urgence. Svan se reposa toute la semaine, il venait d'avoir quinze ans et il voulait partir mais il se sentait obligé de garder la maison du vieillard. Il n'avait jamais eu la force de pénétrer dans la chambre de Siffroy, ce vieillard qui avait été en fait le père qu'il n'avait jamais eu, la figure paternelle qui l'avait guidé au moment où il en avait eu le plus besoin, il n'arrivait pas à retourner dans cette chambre qui pourtant lui avait servit de refuge de par le passé. A la fin de la semaine, il poussa finalement la porte grinçante quand des foules de souvenirs vinrent bousculer son esprit. Cinq ans c'était pas si long, mais ça avait suffit, par contre cinq ans de plus pour pénétrer sa chambre ça paraissait presque insuffisant. La boite était soigneusement posée sur sa table de nuit et ne disposait d'aucune serrure. Elle était fermée par un verrou magique. Mais Svan connaissait parfaitement l'astuce pour l'ouvrir. Il se pencha doucement sur la boite et lui souffla.
" C'est bon, nous sommes seuls..." Svan ne se souvenait même plus du son de sa voix et fut surprit d'entendre qu'il avait une voix déjà plutôt masculine. La boite s'ouvrit doucement. Svan tremblait d'excitation, il ne savait pas ce qui allait découvrir mais il se doutait que le vieillard trempait dans autre chose de plus grand.
La boite bien que petite en apparence était en fait magiquement plus large, beaucoup plus large. Svan passa près d'un mois à lire les lettres et livres que l'homme avait vraisemblablement écrit de ses mains. Il y avait des cartes, des noms de lieux, des noms de personnes et des mots de passes assignés à ces personnes, il y avait des récit d'aventures et des objets prouvant la véracités de ces récits. Finalement, tout au fond dans un compartiment secret, se trouvait un petit rouleau de parchemin, une carte montrant un lieu, quelques mots poétiques écrits au dessous du X démontrant l'endroit à atteindre et une légende. Dans la légende il y avait écrit "En cas d'urgence." Et ça avait été griffonné de la main de Siffroy. Svan était heureux d'avoir pu lire d'autres aventures du vieil homme qui les lui comptait le soir pour l'endormir.
Svan referma la petite boite et se laissa tomber sur son lit. Il se sentait très seul dans sa petite maison. Siffroy était mort depuis bien longtemps. Svan se rappellait avec mélancolie des mots qu'il lui répétait tout les soirs avant d'aller se coucher.
"Rien n'est le fruit du hasard Svan. C'est Dame Chance qui place devant nous des opportunités. Svan commençait à comprendre ce qu'il voulait dire à présent et il n'allait pas laisser cette opportunités lui filer entre les doigts bien qu'il se doutait qu'elle n'était que pour lui et qu'il pourrait la saisir quand il se sentirait prêt. Le lendemain. Svan pacqua plusieurs affaires, il ressentait de la peur quand à quitter le seul endroit qu'il connaissait, mais il éprouvait une excitation que plus immense face à l’immensité qui était en face de lui. Svan prenait doucement le large de la maison quand il sentit une forte odeur de fumée. Il se retourna et remarqua que la maison au loin s'enflammait et brûlait. Svan se doutait qu'elle eut été liée par un sort au vieil hommme et il se doutait aussi que le sort avait expiré après que la boite eut quitté le seuil de la demeure. Une larme perla au coin de son œil bleu, il fit un bref salut de sa tête pour dire adieu à la maison et reprit sa route.
Quand Svan arriva à la capitale de Glace, il ne savait pas vraiment ce qu'il voulait être, il savait que le vieil homme était versé dans tout ce qui était assassinat et divers travaux de mercenaire, il savait aussi qu'il avait accès à divers contactes dans les villes mais ce fut son manque apparent d'argent qui le fit choisir. Svan saisit la boite et chercha les contactes d'Hym'nea. Il se sentait totalement dépaysé et ne savait pas du tout comment aborder les gens alors il se convainc d'au moins parler au contact de la capitale. Il prit les diverses petites routes qui le guidèrent dans une auberge, là se trouvait le contacte de Siffroy. Svan entra dans l'auberge et se posa au bar quand il demanda d'une voix fluette et timide. "
Heum... Est-ce que...-Oui eh beh parle petit je t'écoute mais je n'ai pas que ça à faire! Coupa une femme à la stature imposante qui se trouvait derrière le bar.
-Je... Je cherche Brunhilde... Je viens pour faire payer la dette que tout homme doit payer...?" L'imposante femme se redressa de toute sa taille et plongea son regard de haut dans celui du jeune homme. Svan sentait son pouls accélérer tant il ne savait pas comment elle allait réagir. La femme saisit l'enfant par le bras et l'entraina dans une salle à l'abri de tout les regards avant de le violemment le jeter dans la salle puis de refermer la porte derrière eux.
" C'est une blague? Tu penses qu'un gamin comme toi peut utiliser cette phrase?" Svan tremblait au début mais commença à ressentir un profond agacement. Cette femme avait beau être grande et trapu. Il avait été entrainé par un des meilleurs. Bon ok il avait pas vraiment d'éléments de comparaison mais il était confiant dans ses capacités et dans le style de vieux défunt. La femme poussa un grognement enragé et frappa Svan au visage. Svan reçu le coup et fit une roulade pour se remettre sur ses pieds. Sa constitution de néphilime le rendait naturellement plus fort qu'un humain et elle semblait n'en être qu'une. Le coup de la femme aurait pu le tuer mais il ne se démonta pas. Il plongea vers la femme, effectua une roulade pour atteindre ses pieds et se releva d'un coup pour lui placer un puissant coup de boule dans le ventre d'acier de la grande blonde. La femme recula de quelques pas et tenta de lui mettre un puissant coup de pied au visage qui fut limpidement esquivé par le jeune demi-démon. Svan riposta une nouvelle fois d'un coup de coude dans la jambe qui n'avait pas quitté le sol. La femme s'écroula en arrière pendant que Svan reprit ses distances. Il était essoufflé et ne comprenait pas ce qui avait motivé cette femme à le frapper. Finalement un lourd silence s'instaura. Le silence dura quelques minutes quand la femme le brisa avec un rire gras à souhait.
"T'aurais du le dire que t'était le petit de Siffroy! Hahahaha!" La femme n'avait pas vraiment été blessée mais elle souffrirait de deux vilains hématomes, fallait voir le mastodonte aussi.
"Allé viens p'tit, on va te trouver quelque chose à faire.- Je ne suis pas petit et je m'appelle SVAN!"La femme éclata une nouvelle fois de rire et entraina l'enfant vers un large livre qu'elle gardait où elle recueillait les diverses histoires qu'elle entendait voir même les doléances de certains gens.
"Voilà pour toi" La femme pointait du doigt une rumeur sur un lieu non loin. Un petit campement de quelques bandits, à peine quatre ou cinq, pas trop mal payé si ils étaient ramenés vivants. Quand il reçut sa première véritable mission de mercenaire alors qu'il ne s'était même pas encore déclaré en temps que tel, la joie de Svan était presque à son apogée. Bien qu'il faisait en sorte de ne rien laisser paraitre sur son visage. Il éprouvait une grande reconnaissance envers cette femme qui lui donnait une chance finalement. Svan partit donc le lendemain de l'auberge où Brunhilde avait été assez généreuse pour lui donner une chambre gratuitement, il combattit et vaincu les quatre bandits et leurs chefs, les ramena aux autorités d'Hym'nea, empocha sa première prime et finalement, se décida à quitter Glace et à voir du monde. C'est ainsi que Svan devint le mercenaire qu'il est aujourd'hui, il lui reste toujours bien des endroits à explorer mais il sait qu'il aura bien finit d'en faire le tour un jour. Il n’oubliera jamais d'où il vient et n'a aucun autre projet pour la suite que de vivre, aider et être payé.