Courageuse - Rêveuse - Agréable - Charmeuse - Enfantine - Sérieuse - Sociale - Besoin de se prouver à elle même qu'elle peut réussir -
Tout commença dans une pièce assez petite, close par une porte et gardée par deux hommes fortement armés. La pièce était froide et humide, l'air n'y était pas agréable et l'endroit ressemblait fortement à une pièce d'interrogatoire. Rien d'autre que deux chaises, sur l'une, une femme assise les jambes croisées, regardant avec mépris la prisonnière assise sur la chaise d'en face, les mains reliées dans le dos et attachées à une corde l'empêchant tout mouvements, ses habits n'étaient plus que des lambeaux, des cicatrices encore ouvertes zébraient son corps ; des bleus naissaient sur son visage jusqu'aux épaules, la pauvre demoiselle n'était pas dans un très bon état. Mais contre toute attente, elle souriait ... tandis que des perles de sangs coulaient de ses lèvres, la brune aux yeux de nuit semblait soit, prendre un malin plaisir, soit souffrir de très gros troubles mentaux. Alors que tout était calme jusqu'alors, la rousse qui lui tenait face se leva et donna un coup de poing dans le visage de la jeune femme, qui devait avoir dix ans de moins que l'autre.
«
Tu ne garderas pas ton sourire bien longtemps petite garce », lui cracha t-elle au visage avant de sourire à son tour de ses belles dents blanches, sûrement une vampire, comment pouvait-elle rester calme devant tant de nectar si juteux à ses yeux ? Aucune idée. Elle attrapa le menton de la brune pour qu'elle la regarde dans les yeux, hautainement, elle continua :
«
Tu sais que ce n'est pas ta bouille d'enfant qui va me faire flancher petite, alors tu vas répondre très clairement à mes questions et peut-être pourrons nous discuter de ta ... libération. » ricana t-elle en lui lâchant mollement l'emprise sur son visage.
«
Ma libération ... hein ... parlons nous de la possibilité que je puisse sortir d'ici bientôt, ou alors de ma mort prochaine ?» Soupira la prisonnière tout en crachant du sang au sol. Cette remarque fit rire son interlocutrice.
«
Bien bien, je vois que tu n'es pas si naïve que ça, au moins tu sais ce qu'il t'attend, bon reprenons Aerith, toi chef des Archers tu t'es aventurée un peu trop loin de tes terres ainsi que de la protection que devrait t'apporter Aile Ténébreuse, comment as-tu trouvé ce repaire ? A moins que tu n'en savais rien .. Dans ce cas tu es une idiote. »
«
Je ne dirais rien. » de nouveau un coup de poing dans le ventre cette fois, assez fort pour lui empêcher de respirer une longue minute tordue par la douleur.
«
Nous y reviendrons, que prépare Aile Ténébreuse contre nous hein ? Combien de soldats, qu'elle est son armée ? » dit la rousse en s'approchant d'Aerith, s'appuyant sur le dos de la chaise pour faire pression sur elle en la regardant droit dans les yeux, sa langue passant sur l'une de ses canine acérée.
La porte jusqu'alors fermée s'ouvrit, surprenant la vampire qui se releva en détournant le regard. Maintenant. Prenant appuie sur ses pieds, Aerith tourna sur elle même et balança la chaise contre la rouquine qui tomba au sol contre le mur en face. Les trois hommes qui venaient d'entrer se précipitèrent vers la femme tombée au sol et la bloquèrent en lui attachant pieds et bras. Fatiguée, éreintée et blessée, la brune tomba sur sa chaise, le regard ailleurs, le corps mou puis elle sombra dans l'inconscience et tomba en avant, suivit par la chaise, le plus grand des trois hommes la rattrapa avant qu'elle ne tombe à terre. Il l'a détacha et la prit fermement dans ses bras en la soulevant de sol sans grands efforts. La jeune femme n'avait plus rien à craindre, les yeux fermés l'esprit fuyant, elle ne put voir le massacre qui l'entourait, il y avait des corps partout, ainsi que des hommes, les siens et ceux de la cavalerie d'AT. Tout ceci avait été une mission, une sorte de mission d'infiltration qui n'avait pas marché à la perfection, il y avait eu des pertes des deux côtés, bien que les rebelles aient plus perdu que gagné cette bataille. Aerith avait vécue beaucoup durant ces trois jours de détentions, mais c'était les risques de la guerre. Une seule erreur et cela pouvait être fatale autant pour elle que pour les autres, tout cela ne se jouait qu'à si peu de choses ...
* * *
Durant son moment de répit Aerith rêva, Aerith s'envola dans un monde sans douleurs dans un monde sans soucis. Dans le noir complet, elle revivait des souvenirs, elle entendait des conversations qu'elle avait vécu ou dites. Son passé défilait quelques peu sous ses yeux, telle une histoire que l'on aurait pu raconter à des enfants. Tout d'abord, la naissance -
«
Qu'est-ce que c'est ? »
«
Une enfant, une Lorialet ... Sa mère l'a amené à la rivière Est, elle était mourante, elle ne cherchait que de l'aide pour sa fille. » deux femmes d'une grande beauté se penchèrent vers l'enfant, leur yeux dorées fixant la drôle de petite créature à la peau crémeuse. En réalité deux amazones, les amazones des vieilles histoires, les femmes guerrières vivant sans les hommes et combattant pour elles et leurs idéaux. Aerith fut adoptée par ces femmes qui l'acceptèrent comme l'une des siennes. Jusqu'à l'age adulte l'orpheline vivait auprès des « siens », ses années passées la-bas lui avait permis d'apprendre à tirer à l'arc comme une amazone, à se battre, à survivre dans un milieu hostile. Mais la jeune enfant n'accrocha pas à toutes leurs coutumes, comme le fait de se faire couper le sein droit et de vivre reclus des hommes, pour elle un monde ne pouvait perdurer sans l'alliance des hommes et des femmes. C'est pour cela qu'à l'age adulte, Aerith pris la décision de quitter sa tribu. La jeune femme avait besoin de plus pour vivre, rencontrer des gens, vivre une vie normale. Du moins c'est ce qu'elle croyait à l'époque.
Elle vécue seulement quelques mois à la capitale de la Terre, avant de prendre son envol une nouvelle fois, un tout autre envol, la capitale n’étant qu'un surplus de gens, la jeune femme ne s'y sentait pas a l'aise après avoir vécu plus de dix ans en foret loin de toute civilisation. C'est donc en foret qu'elle retourna, quittant Sen'tsura pour, elle ne savait combien de temps encore. Elle avait reprit une vie de nomade, voyageant par-ci par-la, sans prendre garde d’où elle poserait les pieds la nuit prochaine.
La tête dans les nuages comme souvent, Aerith, ne se rendit pas compte qu'elle avait pénétré sur un camp d'AT, sans le vouloir, dans cette foret ou elle n'avait croisé personne jusqu'alors.
«
Hé gamine, que fais-tu ici, tu sais que tu n'as pas le droit d'entre ainsi ? .... » une flèche vint se planter dans la pomme qu'il était en train de manger pour s'écraser contre un arbre un peu plus loin. Aerith pouffa avant de partir en courant, sa maîtrise des bois aurait pu lui donner un avantage, mais on ne rigole pas avec les pro-AT . Elle fut rattrapée bien assez vite, se retrouvant plaquer au sol par un autre partisan, son arc sous elle, la tête face au sol, elle n'avait plus d'échappatoire. Celui qu'elle avait nargué arriva à son tour.
«
Ne la tue pas ... Il n'y a eu aucun mal. Laisse moi la mener au commandant, je suis sur qu'il lui trouvera quelques choses pour la demoiselle. » Aerith ne broncha pas, après tout elle n'avait pas le choix. Elle fut donc menée à se « commandant », il riait d'elle au début.
«
Que vais-je bien pouvoir faire d'une gamine ? Relâchez la, elle ne m'est d'aucune utilité. » Énervée par ses paroles, la jeune femme par une rapidité inouïe réussit a prendre son arc et ses flèches gardés jusqu'alors sur le garde, et avant que celui-ci ne se rende compte de ce qui se déroulait sous ses yeux elle décocha une flèche en plein sois le nez de l'homme qui sursauta sur le coup, avant de regarder la flèche arrivée dans le mur.
«
Loupée, ma belle » dit-il en souriant, avant que son compère réplique en obligeant la jeune femme à se mettre à genoux pour ne plus qu'elle cause problème une seconde fois, car elle aurait très bien pu le tuer ...
«
... Je ne crois pas, commandant. », intrigué, il s'approcha de la flèche, avant de remarquer qu'une libellule se cachait sous la flèche, morte, percée par le projectile. Le regard du haut gradé se tourna vers la fille, puis la libellule, puis la fille ... Il ne savait quoi penser il était incertain ...
«
Intéressant, dit petite, où sont tes parents ? »
«
Je n'en ai pas. »
«
Ah .. pardonne moi dans ce cas, hmm ... Suis moi. »
Elle put garder son arc et ses flèches, sans le savoir Aerith venait de signer comme un contrat en montrant sa dextérité. La jeune femme qu'elle était se retrouva dans les rangs de l'armée avant qu'elle n'est plus dire ouf. Elle passa une puis deux années de loyaux services, ses supérieurs n'avaient rien à redire à Aerith, elle maîtrisait l'arc mieux que personne, répondait de ses actes et chaque missions qui lui étaient données furent respecter sans tache. Un élément important au sein des archers, tel qu'un jour après la bataille contre la Terre, on lui proposa le poste des commandant des archers, ou plutôt de reprendre le flambeau, puisque l'ancien Chef donna sa vie dans cette bataille. L'apothéose pour la jeune femme, la Lorialet, l'amazone.
«
J'accepte cet honneur que vous me faites et j'utiliserais toute ma force, tout mon courage pour répondre à ma tâche. » dit-elle d'un grand sérieux.
Sa montée en grade fut quant à elle difficile avec beaucoup hommes.
Trop jeune pour pouvoir commander, pour certains alors que pour d'autres,
ce n'est qu'une femme, tout était bon pour ridiculiser Aerith qui oui n'avait que 24 ans lors de son ascension. Mais avec le temps, elle réussit à appliquer une certaine rigueur et obéissance envers les siens. Elle considérait chacun de ses hommes comme ses frères, sa seule famille. Les années passèrent et elles passent encore aujourd'hui. Au service d'Aile Ténébreuse, la jeune femme accomplit comme son devoir, croyant au destin et en sa force, elle sait que ce n'est pas une simple coïncidence si elle se trouve ici.
«
Tu es née pour faire de grandes choses Aerith, ne l'oublie pas » murmura une voix dans sa tête, une voix douce et fluette que la brune n'avait entendu que si peu de fois.
«
Oui, mère ... ».
* * *
Quelques jours plus tard.Aerith se réveilla en sursaut, dans une pièce sombre non pas par son architecture mais simplement parce qu'il faisait nuit dehors et que la lune était cachée par d'épais cumulus, la jeune femme s'essuya le front, elle était transpirante, chaude. Regardant autour d'elle ses sens en alerte, elle reprit son sang froid en comprenant ou elle était. L'une des installations des Pro AT à Sen'tsura. Soupirant, elle s'allongea de nouveau dans le lit, en grimaçant cette fois-ci, ses blessures étaient en voies de cicatrisations, ce qui tirait sur sa peau. Tout d'un coup, elle sentit une présence entrer dans la pièce, une simple ombre qui rampa jusqu'à elle.
«
Farhel, je t'ai reconnu. » toussota t-elle. L'homme reprit sa forme humaine avec un large sourire dessiné sur ses lèvres.
«
Heureux de te revoir parmi nous, j'ai bien cru que tu ne te réveillerais pas. Nous avons soigné tes blessures et retiré le poisson de certains d'entre elles, mais tu es coriace et tu t'en sors plutôt bien .. » commença l'ombre.
«
Et la mission ? »
«
La mission ... s'est bien déroulée et ta prise en otage nous à permis de fouiller tout le bâtiment alors qu'ils concentraient sur toi toute l'attention qu'ils pouvaient.Ils ont fait une erreur en te capturant il ne reste plus aucun d'eux. »
«
Parfait » répondit Aerith dans un murmure. L'homme passa une serviette froide sur son front, pour faire baisser sa température encore trop haute.
«
Tu as besoin de dormir encore un peu ... Nous parlerons du reste à ton réveil, je te le promet. » il ferma les yeux et la belle archère comprit qu'il allait l'endormir, mais avant qu'elle ne puisse lui ordonner de ne rien faire, elle sombra de nouveau dans le noir, sans qu'aucuns rêves ne lui rendent la nuit moins longue.