La perception est un parasite [Hadrien DeLieux] | |
| Dim 18 Aoû - 15:55 | | | | Au fil de ses observations dans les différentes villes, Sen'tsura étant bien-sûr celle qu'elle avait le plus souvent visité, Inadel avait pu remarquer que les tavernes étaient les lieux où se rejoignaient tous les paumés. Ou du moins, ceux qui ne savait pas quoi faire. Guerrier manquant d'aventure, ancien en manque de travail, ou actuel riche qui échange leur argent contre la perte de leur vie. C'était malsain, d'aller là-bas... Elle avait bien l'intention de profiter de cette miséricorde pour propager ses convictions. Rien de mieux qu'un terrain plat pour construire, plutôt qu'un territoire envahi par les ronces du mal. Mais c'était bien malsain... L'ange ne pouvait s'empêcher d'en avoir conscience. Profiter des faiblesses étaient traitre. À moins que le niveau zero et que le vide humain soit une force. La conviction en est une... mais la conviction est une forme de la naïveté, qui elle est considérée comme une faiblesse. Elle se conforta dans cette perception de la réalité et se redressa sur sa chaise. Elle avait opté pour une table, un peu à l’écart des autres places dans un coin de la pièce, à gauche du comptoir. Tellement isolé que l'on pouvait percevoir, dans le brouhaha, les ronflements du molosse assit à coté du tavernier. Ce coin fournissant un peu d'intimité, bien qu'elle ne soit pas très utile au milieu d'autant d'oreilles sourdes... Mais elle voulait s'afficher comme étant ouverte aux autres. Comme l'ange, apporteur de raison, qu'elle devait être. Comme un être auquel on pouvait se confier. Elle avait laissé son hallebarde contre le mur à sa droite et s'était revêtue d'un manteau de fourrure blanche. Non pas qu'il fasse froid, mais elle préférait ne pas exhiber son armure. Peut-être par honte... préférant montrer uniquement sa pureté, son aura angélique qui illuminait son visage, plutôt que la violence auquel elle se préparait.
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| | Sam 24 Aoû - 21:10 | | | | Cette ville, Sen’Tsura, elle était… Immense ! Et belle ! Je n’en revenais pas de tout ce qu’il y avait a l’intérieur ! J’aurai tellement aimé connaitre plus de mots pour pouvoir nommer tout ce que je ressentais a la vue de ces bâtiments si beaux qu’on aurait dit qu’ils avaient été créés par des dieux ! Il y avait l’architecture certes, mais il y avait aussi le peuple : des humains en majorité, mais aussi d’autre créatures que je n’avais jamais vu ! Des elfes, des orcs, des…. Trucs dont je ne connaissais même pas l’existence ! J’aurai tellement aimé pouvoir montrer tout cela a maman, elle aurait adoré, j’en suis sûr !
Je marchais au hasard dans les rues flamboyante de cette cité, écarquillant les yeux a chaque angle de rue, en permanence bouche bée ; les étalages de marchandises agressaient l’œil de leur richesses et de leurs couleur, les marchands hurlaient les mérites de leurs bibelots… Tout mes sens étaient sollicités, il flottait dans l’air une odeur indéfinissable, mélange de friture, d’égout, de sueur… Dans mes simples braies de lin, avec mes bras nus, j’avais l’impression de faire tache dans ce décor grandiose et impressionnant de beauté ; même mes bottes de cuir –la partie la plus chère de ma tenue- semblaient ridiculement bon marché ici.
On avait tenté plusieurs fois de me tirer ma bourse, et a chaque reprise, je n’avais gardé mon argent qu’un cheveu, n’arrivant ni a identifier ni a rattraper le voleur qui devait sans doute me suivre dans la foule, attendant le bon moment pour me soutirer mon pécule.
Je déambulais entre les badauds pendant une bonne partie de l’après midi, allant ou mes pieds me portaient, jusqu'à me retrouvé devant une taverne, encore. Après avoir très rapidement réfléchi, je me suis dis qu’une choppe de quelque chose et des renseignements sur les moyens de gagner de l’argent et du prestige devraient bien se trouver dans ce genre d’endroits. C’est donc tout sourire que je poussais la porte de l’établissement, mon petit baluchon ballotant joyeusement sur mon épaule.
Ca n’avait rien a voir avec les tavernes que j’avais déjà visité ! Le sol était propre et en pierre, non pas en terre battue, ça ne sentait pas le vomi et la piquette, et personne ne se battait. Je balayais du regard la pièce principale, il y avait du monde et….
Pendant une mince seconde, mon esprit cessa de fonctionner, dans l’obscurité du fond, il y avait une femme… Non, pas une femme, une déesse, ou un ange, je ne sais pas, elle était si … Belle et lumineuse ! Elle était simplement vêtue d’une longue cape blanche, qui rehaussait encore son aura si magique ; elle regardait autour d’elle, souriante. Je balayais la pièce du regard, pour être sûr de ne pas être devenu fou, et qu’elle n’était pas juste un fruit de mon imagination. En effet, plusieurs personnes (majoritairement des hommes) tournaient a rythme régulier le visage vers elle, les yeux remplis de rêves.
Elle semblait attendre quelqu’un, et pardi, je n’allais pas laisser ce quelqu’un être un autre que moi ! Il fallait que je sache d’où elle venait, comment était-ce possible que des êtres pareils existent ? Y en avaient-ils d’autres ? Tellement de choses se bousculaient dans ma tête !
Je repris les rênes de mon esprit et me mis a marcher vers sa table, réfléchissant a toute allure a un moyen d’engager la conversation ; je pourrais la jouer rigolo ? Faire semblant d’être son rendez vous ! Du genre « Désolé du retard, j’ai été retardé. Bonjour, je m’appelle Hadrien. » Non, c’était nul, je devrais mieux la jouer sérieuse, un peu dans le style : « Bonjour, vous semblez attendre quelqu’un… Je peux prendre sa place ? » Nul. En fait je crois que je vais….
Trop tard, je suis déjà a coté d’elle, vite, improviser ! Mon cœur se mets a battre plus rapidement, comme toutes les fois quand on a peur de se ridiculiser, j’espère qu’elle ne voit pas que ma main est tremblante alors que je tire un chaise a moi et que je m’assois a sa table. Non, elle ne se rendra pas compte de mon malaise, je sourie de manière trop vraie, et j’ai l’air trop décontracté !
A peine ai-je posé mes fesses sur le panneau de bois faisant office de chaise que je ces mots franchissent mes lèvres :
« Je suis désolé de vous déranger, mais… J’ai un problème vraiment désagréable, et j’espère que vous pourrez m’aider… »
Je pris un air vaguement désolé, comme un enfant qui sait qu’il a fait une petite bêtise, mais qui sait aussi qu’on ne lui en tiendra pas rigueur. Intérieurement, je me sentais comme si j’avais lancé une pièce en l’air et parié énormément sur le résultat, j’espérais de tout mon cœur qu’elle ne me rejetterait pas !
« Voyez-vous, mon problème, c’est que je ne vous connais pas, vous pourriez m’aider a le régler ? »
Sourire extérieur. Sueurs froides intérieures.
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| | Hadrien DeLieux
Partie IRLCrédit avatar : DevianartDouble compte : Vitesse de réponse : De rapide a extrêmement lente.
| | Dim 25 Aoû - 16:53 | | | | Soudainement, l'air de la pièce changea. Non... seulement un flux de pensée, différent de celui des autres, moins confus. Un esprit émerveillé, emplit d'un grand désir d'aventure, de découverte. Il était étrange de sentir ça, ici. Les rues étaient des plus banales. Les seules images intéressantes étaient celles du centre ville, lorsque l'on ne connaissait pas ce qui l'habitait... Du point de vu de l'ange, altéré par la haine envers les démons, elle ne représentait plus que le siège de l'Aile Ténébreuse. Une chose à détruire... autrement-dit. Le reste de Sen'tsura était surtout un ramassis de déchets... même si ces mots étaient certainement trop dur. D'où pouvaient bien venir ces impressions ? Alors qu'elle s’attendait à voir un enfant, apparu dans son champs de vision un homme dans la beauté de l'âge. Son visage était plutôt rieur, assez épanoui, comme elle aurait pu le deviner en sentant sa présence plutôt naïve, mais du moins agréable. Le reste de son corps contrastait, par la puissance qu'il inspirait. Ses vêtements ne comportait aucune trace de richesse, laissant penser que ce personnage était quelqu'un de simple. Pour sa plus grande surprise, alors qu'elle le regardait du coin de l’œil, c'est vers elle qu'il porta presque instantanément son regard. Avait-elle tant d'effet que ça ? Par gêne, elle s'appliqua à regarder ailleurs, ce qui se passait autour d'elle en prenant soin de ne pas changer d'expression. Quelques têtes l'observaient de temps en temps, mais rien d'inhabituel. Les êtres s'étonnaient toujours des éléments visiblement bénéfiques, dans un lieu comme celui-ci, envahi par le mal. Une aura imprégnée de curiosité, de questions et de ce même émerveillement s'approcha. Mais ce qu'elle sentit, surtout, était la gêne. Ce qui n'améliora pas son propre état. Elle avait toujours été obligé d'aller vers les autres, c'était bien la première qu'une personne venait à elle. Les sentiments forts étant contagieux, sentir le malaise alors qu'elle était elle même décontenancée n'avait rien d'agréable. C'est avec surprise qu'Inadel regarda l'homme tirer une chaise en face d'elle et s'assoir comme si de rien était malgré son état. - Je suis désolé de vous déranger, mais… J’ai un problème vraiment désagréable, et j’espère que vous pourrez m’aider… Voyez-vous, mon problème, c’est que je ne vous connais pas, vous pourriez m’aider a le régler ? Elle rit. Alors qu'il aurait du être éclatant, il fut bas et gêné. Cet humain était véritablement plein de surprise et elle était loin de s'attendre à de telle remarque venant de lui. Mais il y avait un désagrément qui ne pouvait plus durer. Ainsi, elle prit la parole d'une voix claire : - J'ai moi même un problème. Votre gêne m'est contagieuse. Détendez-vous... peut-être que me connaître pourra vous aider ? demanda-t-elle avec un sourire et un clin d’œil. Elle décroisa les bras et caressa le bois de la table de ses doigts qui commençaient à s'agiter nerveusement. Remarquant la grande curiosité de son étrange interlocuteur, elle entreprit de lui faire une présentation complète. Ce qu'elle faisait rarement... l'idée qu'elle soit un ange lui faisant souvent perdre sa crédibilité. - Je me nome Inadel, ange Elohim-Malkhi de la voie du messager. Je suis également connue sous le nom de la voix de l'Aurore, que j'espère faire porter ici. Et vous alors ? Vous venez d'arriver ici, non ? Elle étendit sa main jusqu'à son sac de voyage et le tira jusqu'à la table, devant son invité. Derrière lui commençait à s'agiter quelques opportunistes aux mains vives. L'aubergiste les surveillait bien... mais il était certain qu'il préférait que ce soit ses clients qui s'enrichissent, plutôt qu'un visiteur opportun. Un bon commerçant. Ce n'était pas lui qui allait empêcher un vol... Elle affirma à voix basse et avec une expression légèrement attristée : - Bienvenue dans la capitale de l'aile ténébreuse.
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| | Mer 28 Aoû - 1:21 | | | | - J'ai moi même un problème. Votre gêne m'est contagieuse…
Ah merde, je pensais vraiment que ça ne se verrait pas. Je passais ma main sur ma nuque en souriant toujours, maintenant il allait falloir trouver autre chose à dire…
- Détendez-vous... peut-être que me connaître pourra vous aider ?
Mon visage s’illuminât, en fait tout allait bien se passer ! Elle me fait même un clin, que demande le peuple ? M’installant plus confortablement dans ma chaise, j’entrepris de faire ce qu’elle me demandait et tentait d’évacuer la pression en tout en parlant, ça marchait plutôt bien, d’autant plus que cette jeune femme dégageait une espèce d’aura… On se sentait bien a coté d’elle. -« D’accord, je vais essayer. Mais je ne pensais que mon état se verrait autant, d’habitude je me débrouille plutôt bien pour avoir l’air sûr de moi… »
En fait, je n’arrivais pas a comprendre comment elle avait pu me percer a jour, s’en était troublant. Peut être qu’elle avait des pouvoirs ? Comme celui de lire les émotions des gens ? Ou alors elle avait une espèce de perception augmentée de son environnement… Je commençais a m’imaginer des tas d’hypothèses, et chacune d’entre elle augmentait ma curiosité a l’égard de mon interlocutrice. Au moment où j’allais laisser exploser mes questions vis-à-vis d’elle, la demoiselle y répondit… En partie.
-Je me nome Inadel, ange Elohim-Malkhi de la voie du messager. Je suis également connue sous le nom de la voix de l'Aurore, que j'espère faire porter ici. Et vous alors ? Vous venez d'arriver ici, non ?
Voila, là par exemple, je me suis senti extrêmement stupide. Outre le fait que je n’avais absolument rien compris a sa phrase, le naturel avec lequel elle avait parlé illustrait bien a quel point ses dires devaient être logiques… Du moins pour quelqu’un qui n’est pas de la campagne, quelqu’un pas comme moi. Mais, et merci a la dénommée Inadel, je réussissais bien a combattre le stress montant que mon inculture avait provoqué, me sentant stupide, mais pas encore ridicule j’articulais :
-« En fait, dans votre phrase j’ai compris une chose : vous vous appelez Inadel.»
Je fis un léger mouvement de mains, un mouvement qui résumait parfaitement la phrase « Je n’ai rien compris, mais ce n’est pas grave. »
-« Le reste… Je dois vous avouer que j’ai eu du mal… J’ai cru entendre que vous étiez un ange, mais j’ai du me tromper ! »
Effectivement, vu que les anges n’étaient qu’une légende... Quoique elle y ressemblait bien, a une ange.
-« Du coup je suis obligé de demander des précisions ! C’est quoi cet Elohi… Cette voie Dont vous avez parlé ? Et C’est quoi l’Aurore ? A vous entendre, on comprend bien que l’on doit mettre une majuscule sur cette Aurore là, je me demande bien ce que ça représente, et surtout comment pouvez-vous porter sa voix ? »
Je me sentais comme la première fois que j’avais vu une aurore boréale, j’étais émerveillé, je n’arrivais pas a contenir le flot de question qui se pressaient dans mon esprit, cette jeune femme, Inadel, elle incarnait en fait tout ce que je cherchais : un exotisme étrange, magique, magnétique.
J’étais tellement absorbé par mes questions que j’en oubliais les bonnes manières, me rattrapant comme je le pouvais je lui dis :
-« Ah euh oui, pardon, moi je m’appelle Hadrien, et euh je suis … »
Un vagabond ?
-« ... Aventurier.»
Ça sonnait mieux.
-«Et en effet, j’arrive à peine : J’ai passé les portes de la ville il y a a peine une heure ; elle est magnifique ! Vous pensez qu’il existe des endroits aussi beaux ailleurs dans le monde ? Moi je ne crois pas, c’est trop plein de couleurs, de bruits, d’odeurs ; j’ai l’impression que je pourrais passer trois vies à regarder cette ville, et que je ne m’en lasserai jamais !»
C’était vrai, même dans mes rêves les plus fous je n’avais jamais imaginé qu’un endroit pareil puisse exister. Sen’tsura était un paradis pour moi, il y avait tant a y apprendre, tant a y vivre… Je me montrais vraiment expressif, que ce soit avec mon sourire, mes gestes quand je parlais, ma voix… Les autres tablées lançaient quelques regards étonnés vers moi, se demandant sans doute qui était ce gus bien bruyant. Mais honnêtement, je n’en avais rien a fiche, j’étais tellement … Heureux d’être ici !
-« D’ailleurs, vous avez vu ces couleurs sur les toits ? Les reflets que ça fait ? Ce sont les dieux qui ont construit cette ville !»
Attendant fébrilement qu’elle réponde a mes nombreuses questions, je ne prenais pas garde a mes affaires, mon sac était posé – ou plutôt jeté – sur le sol a coté de moi, et ma maigre bourse pendait aux vues de tous a ma taille, sans le savoir j’étais une proie facile.
Mon interlocutrice prît alors l'initiative de mettre mes affaires sur la table, en sûreté, levant un sourcil interrogateur je me rendis alors compte ,en balayant la salle du regard, des mines patibulaires qui les lorgnaient, sans doute depuis que j'étais rentré. Un profond dégoût me vînt a l'idée de ces ivrognes s'en allant avec mes bagages, ça ne se voyait donc pas que je ne possédais rien d'autre ? Des hommes étaient réellement prêts a prendre tout ce qui faisais ma fortune, uniquement pour s'enrichir un peu ?
Si un regard avait pu tuer, il y aurait eu un vrai massacre dans les tables les plus proches, les soiffards baissèrent a nouveau leurs yeux sur leurs choppes; et même si certains ne semblaient pas du tout apprécier le défi dans mes yeux, il ne tentèrent rien d'agressif pour le moment, et se contentèrent de marmonner dans leur barbe quelques insultes avinées.
J'étais toujours excédé lorsque mon regard revint sur poser sur Inadel, mais l'aura de son visage suffît encore une fois - a mon plus grand étonnement d'ailleurs ! - a me calmer : après tout, ils n'étaient sans doute pas très riches eux non plus, et si l'occasion se présentait pour eux de gagner quelque or de plus, je comprenaient qu'ils n'ai pas envie de la laisser passer...
-" Merci, murmurais-je, souriant, vous avez peut être l'impression de ne pas avoir fait beaucoup, mais ce sac et ce qu'il contient son mes seuls possessions."
Je n'étais pas riche, c'est vrai, mais je n'en avais pas honte. Et puis ça ne servait a rien de le cacher, et de tout manière elle s'en était sans doute déjà aperçu...
J'essayais de me m'imaginer ce que j'aurai fais si je m’étais fais voler ici, sans doute que j'aurai été moi aussi contraints de céder, et de devenir voleur a mon tour...
- En gros, vous venez de sauver ma fortune ! Mon sourire s'étais beaucoup élargis a cette phrase, c'était peut être stupide a dire, mais c'était vrai !
-Je peux bien vous payer quelque chose a boire en retour ? C'est triste d'être dans une taverne les mains vides et la gorge sèche." Lui proposais-je en voyant le tavernier qui se dirigeait vers nous; sans doute ne voulait-il pas voir de personnes prendre de la place inutilement - et sans consommer - dans son débit de boisson.
Alors que moi même commandais un cidre, mon œil fût attiré par un reflet argenté au niveau de cou de la jeune femme, on aurait du métal... De l'acier...
On aurait dit que j’allais exploser, une armure ! C'était une armure ! Une armure ça veut dire combat, gloire, aventure, monstres et plein de choses géniales ! Il fallait absolument que j’en apprenne plus sur elle ! Du coup, refrénant momentanément mes ardeurs interrogatives, je me m’y en tête de trouver des détails dans son apparence qui pourraient me donner une idée de sa profession, ou des ses occupations…
Sa grande cape m’empêchait de voir autre chose que son visage, mais il est vrai qu’au gré de ses mouvements, je pouvais entrapercevoir ça et là des scintillements d’acier. Elle était petite et menue, vraiment, et son petit gabarit, couplé a sa beauté fragile et évanescente me donnait vraiment beaucoup de doutes quant au fait qu’elle soit aventurière… Pourtant, pourtant…
Je fus tiré de mes pensés par sa douce voix ; elle était toujours aussi agréable a entendre mais cette fois elle s’était teinté de tristesse et de fatalité :
-Bienvenue dans la capitale de l'aile ténébreuse.
Hein ? Encore une fois, je n’avais rien compris. Je me fis la promesse de me rendre dans la prochaine bibliothèque que je trouverai, et d’y lire tout les livres concernant l’histoire de mon monde… Mais pour le moment je devais me contenter de poser une autre question.
-« C’est quoi l’aile ténébreuse ? »
Si je lui posais cette question en parlant plus fort qu’elle, je me rendis compte que je m’étais assombris en entendant sa phrase, son expression ainsi que le timbre de sa voix m’avaient bien fait comprendre que le sujet était grave. Mon sourire c’était légèrement fané, mes épaules s’étaient affaissées, et je m’étais penché vers la table, comme pour me rapprocher d’elle et lui permettre de me répondre sans avoir a hausser le ton.
Le fil de mes pensées aussi c’était métamorphosé : l’embrouillamini de questions qui volaient en tout sens dans ma psyché s’était tût, maintenant j’étais entièrement tendu vers sa réponse ; et je n’avais même pas remarqué que ma sentence avait attiré sur moi les regards des clients les plus proches, ces mêmes gaillards qui avaient tout a l'heure eût l'envie de me "chopper la bourse".
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| | Hadrien DeLieux
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| | Lun 2 Sep - 14:17 | | | | Elle ne put s'empêcher d'écouter avec quelque peu d'ironie les paroles de cet homme. Des odeurs ? Certes il y avait du nombre... mais pas beaucoup de qualité. Même celles du marchés étaient parfois douteuse. Son ignorance aurait pu l'effrayer si, en contre partie, il n'exprimait pas autant de passion qui était agréable à Inadel. La joie de vivre, l'extase, était de plus en plus rare et la sentir était une bénédiction. Il parlait avec tant d'énergie, en posant tant de question, qu'elle douta pour la première fois de pouvoir satisfaire ses désirs. Pourtant plus simple que la plupart... Elle culpabilisa de l'avoir arrêter en parlant de l'aile ténébreuse. D'autant plus qu'ils s'étaient de ce fait attirer quelques regards, qui pouvait très bien appartenir à de mauvaises intentions. Par quoi commencer ? Elle avait bien envie d'aider, mais ils n'étaient pour l'instant pas dans la meilleur des positions, pour l'instant. Il était effectivement sage de sortir. - Je serais heureuse de satisfaire votre désir avide de savoir, mais pas ici. Je n'aime guère l'alcool et nous sommes dans un taverne. Il est effectivement malvenu de rester dans un taverne sans boisson. Elle se leva, saisissant par la même occasion son hallebarde qui gisait à ses pieds. Elle ne l'accrocha pas de suite dans son dos et prit "le garçon" pour l'entrainer jusqu'à la porte. Elle ne pouvait s'empêcher de le caractériser ainsi, malgré son âge apparent, étant donné son comportement. Ils passèrent devant les quelques hommes qui avaient commencer à les dévisager et elle prit soin de faire passer la lame de son arme à quelques mètres d'eux. Une fois dehors, elle accrocha enfin son hallebarde à son dos. - Je n'aime pas tellement, ni les armes, ni la violence. Mais... même si c'est plutôt triste, il n'y a rien de mieux que celle-ci pour se prévenir d'elle-même. Tu devrais en porter une, au moins pour l'illusion. Elle commença à marcher à un ou deux mètre des constructions qui longeait la rue, afin de ne pas être dans le flux de mouvement des hommes, puis elle lui demanda : - Alors... que veux-tu savoir ? Dans l'ordre des choses. Sache avant tout que tu n'as pas "mal entendu". Les anges se font rare, mais existent. Mais ca n'importe peu. Les mots n'ont de l'importance qu'une fois qu'ils sont appliqués. Alors laisse moi t'aider, termina-t-elle avec un sourire dans sa direction.
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| | Dim 29 Déc - 3:07 | | | | Mais mais mais… Je venais a peine de commander et il fallait déjà partir ?! J’avisais alors les yeux vindicatifs qui nous fixaient, ainsi que le silence qui planait désormais dans la salle comme un corbeau maladif, la grande majorité des clients arboraient une mine aussi agréable qu’une bouche d’égout et ils nous reluquaient avec cet air de curiosité menaçante qui annonce souvent une bataille de taverne. Au village, personne n’osait se battre a la taverne ; de une, parce qu’on se connaissait tous, et que même malgré les différents au sein de la communauté, tout les habitant partaient du principe que le débit de boisson était un terrain neutre ; et de deux, parce que la seule fois ou je m’étais mêlé d’une bagarre, les trois brigands de passage qui avaient voulus faire leur « loi » s’étaient retrouvés dehors, bras et côtes cassés, nez en sang et dents en moins. Et tout le monde avait vu que en plus, j’y étais allé doucement. C’était surtout à cause de ça que la taverne était devenue une zone de paix.
BREF, tout ça pour dire que les zigottos qui me mataient avec leurs faces de culs de rats, je te serai bien allé leur demander quel était le problème ! Et si problème il y avait, j’étais sûr que j’arriverai a leur faire comprendre que eux n’en étaient pas un pour moi…
Je balayait du regard tout ces clients hostiles, plantant mes yeux dans tout ceux qui me fixaient ; la plupart retournèrent a leur discussion, a leur jeu, a leur boisson, a leurs plans machiavéliques pour renverser le monde, ou je ne sais quelle occupation normale pour tout être présent dans une taverne… Tous, sauf une tablée, au fond de la taverne, pas très loin d’une cheminée qui devait sans doute diffuser une chaleur très agréable.
Ils étaient quoi… Cinq ? Peut être six, et a voir leurs uniformes identiques et la place d’honneur qui leur était réservée, ils devaient appartenir a la garde de la ville. Impossible de douter sur l’identité de leur chef, il dégageait une espèce d’aura d’une violence extrême –la même que celle du taureau géant au village- , et ses yeux avaient une teinte surnaturelle, c’était comme regarder au fond d’un puits de sang. Nous nous fixâmes pendant ce qui me semblait une éternité, j’avais l’impression de me perdre dans cette immensité sombre et carmin, les bruits alentours commencèrent a s’étouffer, et des picotements apparurent au bout de mes doigts, pour remonter vers mon torse… Au bout d’un moment, il sourît, il avait des dents pointues. Il n’avait que des dents pointues. Il commençât a se lever de son tabouret, les hommes autour de lui s’écartèrent… J’avais conscience du danger, il ne devait pas m’attraper, pas tant qu’il me regardait ! Mais j’étais incapable de bouger… Il fît quelques pas, sans me quitter du regard, toujours avec ce sourire malsain…
Puis une main me tirât, et le charme fût rompu.
C’était Inadel, qui m’emmenait vers l’extérieur. Sans un regard vers l’homme aux pupilles rouges, j’emboitais le pas à ma compagne, encore sonné par cette expérience plus que désagréable… Avant même que je ne puisse le réaliser, nous nous retrouvâmes dehors ; les odeurs, le bruit, tout ces gens autour de nous, toute cette activité suffit a me réveiller aussi bien qu’une claque !
Secouant la tête pour chasser de mon esprit les derniers fantômes du monstre dans la taverne, j’entendis partiellement les dires de l’ange : en gros, elle aimait pas les armes, ni la violence, mais il en fallait bien pour se protéger. Ah bon. Même moi je devrais m’en trouver une, histoire de faire peur aux méchants.
L’image de l’homme aux yeux rouges me revint a l’esprit, en même temps qu’un frisson glacé passait un doigt crochu le long de ma colonne vertébrale ; je doutais qu’une épée, - même très affutée – puisse me protéger d’un type pareil, j’espérais seulement que mes poings ferais l’affaire si je devais retomber sur lui…
Je passais ma main derrière ma nuque, je ne m’étais vraiment posé la question d’un quelconque équipement de combat, et c’est vrai que c’était assez… con.
Souriant d’un air gêné –en vrai j’étais plutôt amusé par ma propre stupidité, c’était bête mais je pensais : Ahahah ! J’aurai pu me faire agresser et ne rien avoir pour me défendre ! Quel gogo je fais vraiment ! … En même temps, j’ai vraiment beaucoup de chance, est-ce que ça compte pour une arme ça ? ahahah !-
« Bah c'est-à-dire que… Déjà, j’ai pas l’argent pour en acheter, ensuite, je sais pas m’en servir…
Je repensais au taureau, et a la manière dont je l’avais tué, si j’avais utilisé une épée plutôt que ma tête, je serais surement mort a l’heure qu’il était ! Doucement, je réalisais que les armes que je possédais étaient celles que le dieu de la force m’avait donné, une révélation se fît alors en moi : je pouvais TUER avec ma simple force !
Je dois avouer que pour un observateur extérieur, c’était une pure EVIDENCE ! Quand un homme – a peine sorti de l’adolescence qui plus est- est capable de porter a bout de bras la poutre principale du temple du village (huit mètre de longs, quarante centimètres d’épaisseur et c’était du chêne massif.) sans se fatiguer, ça devait couler de source que si ce jeune homme attrape la mouche contre quelqu’un, le quelqu’un en question a intérêt a courir vite s’il ne veut pas finir broyé.
… et je ne pense pas en avoir besoin. » Finissais-je avec un sourire aguicheur.
Je comptais rester sur cette allocution mystérieuse, au moins autant par humilité vis-à-vis de mes capacités ( je sais pas si je suis vraiment humble - j’adore me vanter et être le centre d’attention - mais je répugne toujours a montrer ma force…) que pour attiser la curiosité de l’ange. C’est sexy le mystère.
Inadel commençât a s’éloigner, sans paraitre gênée par la foule qui se pressait autour d’elle, j’avais plus de mal a la suivre, et devais sans cesse esquiver personnes et biens qui mourraient apparemment d’envie que je leur marche dessus.
Je ralentis lorsqu’elle ne fût plus qu’à un petit mètre en avance sur moi, c’est alors que je remarquais la hallebarde. Oui, une arme qui devait approcher les deux mètres de long, et moi j’avais mis deux minutes a voir qu’elle l’avait dans le dos, et lorsque je réalisais –enfin- sa présence mes yeux se mirent a briller, comme un enfant qui voit pour la première fois de la neige. C’était une arme !
Perdu dans ma contemplation, je manquais de déboiter l’épaule d’un pauvre homme en lui rentrant dedans. Heureusement je parvins a le rattraper avant sa chute, et, balbutiant un « désoléchuipasducoin » je reparti a la suite de l’ange. Il fallait que je fasse comme elle pour bouger sans tout démolir…
J’observais sa manière de bouger, ses déplacements tout en légèreté et en finesse, les mouvements de son bassin et de ses épaules lorsqu’elle se glissait entre deux personnes côtes a côtes. Je tentais vainement de reproduire cela de mon coté, mais je n’avais pas sa grâce naturelle, et en plus j’étais pas du même gabarit… Mais ça ne m’empêcha pas de continuer a la regarder, elle était fichtrement belle ! Pas bien foutue-ita- , comme on s’amusait a dire des filles, entre gars, au village. Non, elle était… Aérienne, gracieuse comme un voile de soie ; fragile et pourtant, cette armure et cette hallebarde… C’était une walkyrie ! Une de ses muses guerrières dont m’avait parlé mon père. On aurait dit qu’elle n’appartenait pas a notre monde. Pas besoin d’argumenter, quand elle me disait qu’elle était une ange, je ne pouvais pas en douter ! D’une manière plus… Intellectuelle –dirons-nous-, elle incarnait pour moi cette femme étrange, d’une beauté radiante et exotique qui incarne toutes ces aventure que je rêvais de vivre ; une main douce qui se tend pour t’ouvrir la porte donnant sur ta destinée !
A un moment, elle me demandât ce que je voulais savoir, et se retournât pour me sourire. Impossible de savoir si elle m’avait surpris en train de la « reluquer » ( ce que j’étais en train de faire, ne nous le cachons pas. Mais je n’allais surement pas en éprouver une quelconque honte ! Je ne suis qu’un spectateur admirant un des chefs d’œuvre de Mère Nature… ) ou pas, quoiqu’il en soit, je me rendis compte qu’elle avait laissé tomber le vouvoiement, et ça, c’était bien.
Ce que je voulais savoir…
Hum. Si tu es libre ce soir ?
Continuant a la suivre, je réfléchis a ce qu’elle m’avait dit, sur elle et sur le monde… Qu’est ce que je voulais savoir…
Nous passâmes alors a proximité d’une place, dominée par un temple… PUTAIN DE GRAND ! C’était quoi ce truc !? C’était le bon moment pour faire une pause et discuter a l’ombre de ce monolithe, il devait bien y avoir des endroits ou s’assoir sur cette place. Mais pour cela il faudra sortir du flux en mouvement de cette foule occupée , et là, les mouvements de bassin de mon ange ne suffiront pas…
« Inadel ! » Lui lançais-je, elle fît volte-face immédiatement, ses cheveux suivirent le mouvement avec un léger temps de retard, encadrant l’ovale parfais de son magnifique visage d’une aura immaculée.
Je lui saisis la main –doucement hein, je sais être délicat !- et d’un clin d'oeil, l’invitais a me suivre.
Puis je coupais perpendiculairement a travers la foule, ouvrant la voie a Inadel, j’écartais les passants avec douceur, mais fermeté, et ils ne pouvaient tout simplement pas me résister. Un bonhomme immense , avec des bras énormes et une panse tout aussi monumentale me jetât un regard mi-amusé mi-méprisant, quand il vît ma main se poser sur son torse gigantesque pour l’enlever de mon chemin. Mais son regard changeât du tout au tout lorsqu’il se rendît compte qu’il ne pouvait plus rester sur place, et encore moins continuer d’avancer. D’un bras je repoussais les cent-vingt kilo de barbaque du monstre hors de ma voie. Non sans articuler un « pardon ! » poli, accompagné d’un sourire.
C’était d’ailleurs ça que j’aimais le plus, pousser les gens sans les brusquer, et dire sans aucune pause « Pardon, excusez moi, désolé, pardon , désolé… » les voir s’offusquer, mais sans rien tenter, sans rien dire… Bah oui, que pouvais vous dire a ce jeune homme pressé ? Lui il a au moins la gentillesse de s’excuser, ce qui n’est pas le cas de tout le monde.
Je continuais a avancer en ligne droite jusqu’au parvis de l’énorme temple, ma main gauche poussait les gens alors que sa sœur savourait le contact de la paume d’Inadel, tout en m’assurant de sa présence… Et en moins d’une minute, nous fûmes au pied de l’édifice. Ici il y avait de monde, seulement quelques fidèles qui entraient et sortaient de l’édifice, lequel était encore plus gigantesque une fois a ses pieds, ma main lâchât l’Ange, ma bouche s’ouvrît, ma tête se balançât en arrière pour me permettre d’embrasser le spectacle de ce monument titanesque. On aurait dit que la construction allait s’écrouler sur moi, qu’un architecte fou avait décidé de faire pencher la façade pour donner a son œuvre l’impression qu’elle toisait les passant a la manière d’un maitre d’école : se penchant sur eux pour les gronder, ou les scruter…
J’en avais le vertige, mon cœur battait la chamade !
« C’est gigantesque ! Comment des mortels ont pu construire une chose pareille !? Quel genre d’échafaudages monte jusque la haut ?! »
Je retournais vers Inadel, elle ne semblait pas réaliser tout ça, elle devait être habituée… Soudain je me rappellais.
« Ah oui. Euh. Eh bien, j’aimerai bien que tu me dises… Pas où commencer, il y a tellement de choses que j’aimerai savoir ! »
Je m’écroulais sur les marches du parvis, puis invitait Inadel a faire de même d’un sourire. Là, tout de suite, j’étais heureux, vraiment. Il ne manquait plus qu’une chose…
« En fait je sais. Tout a l’heure tu as dis que ma gêne t’étais contagieuse… Comment ça se fait ? »
Tout en disant cela –sourire aux lèvres- , je me délestais de mon sac, et, fouillant a l’intérieur, j’en tirais un paquet de lin, la toile se déroulât et révélât un jambon ; une fois le chiffon étalé au sol, j’entrepris de découper quelques tranches de cette viande séchée et les disposait sur le plat improvisé.
Alors que je me saisissais d’un morceau écarlate, je revis en flash le visage de l’homme aux yeux rouges, et une idée plus sombre traversât mon esprit :
« Dis, fis-je, un peu plus sombre, tu crois que les démons existent ? » Après tout, s’il y avait des anges, pourquoi pas des démons…
J’invitais ma partenaire a se servir dans le petit tas de viande, il était très bon, vraiment !
« Et puis c’est quoi l’Aile Ténébreuse ? »
« Et l’Aurore ? »
« Comment tu t’es retrouvée ici ? Pourquoi ? Tu viens du Paradis ? »
« C’est qui le Roi ici ? »
Tant de question que je lui posais, assis nonchalamment sous le regard inquisiteur de la cathédrale.
« Mais Capitaine, vous pensez vraiment que ce sont des rebelles ? »
« Sssssssilence, je sssais reconnaitre des rebelles quand j’en vois…. Et puis il était avec un ange, et les anges sssssont des rebelles.»
L’homme aux yeux rouges sortît de l’auberge, accompagné par cinq autres garde dubitatifs quant aux affirmations de leur supérieur, mais obéissants.
« Aaaaaah, je les ssssens… Ssssssuivez moi ! »
Et ils partirent vers la cathédrale, nul mouvement de bassins, nulles mains sur le torse, nulles excuses ; tout les badauds s’écartaient devant eux.
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| | Hadrien DeLieux
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