[Abandon] Rendez-vous Quai des Brumes (pv Sans Nom et officiers du Dédain)

Ah le dédain, fameux navire impérial pouvant luter contre monstre et embarcation des plus massif. Oui, si le Dédain était une personne on le dirait d'une force et d'un courage inébranlable et parait pour toute sorte de mission. En réalité si le dédain à cette prestance et renommée c'est en partie grâce à son équipage. Un équipage cosmopolite réunissant la crème des marins du littoral, à bord chacun mène une vie tranquille et à son rythme à condition de faire son travail les plus paresseux ou profiteur finissent généralement sur des îles emplis de cannibale.

Terah, la maître d'équipage s'occupe de la gestion de des membres du Dédain et fournie chaque soir un compte-rendu à Asmodan cela lui permet de savoir les besoins de l'équipages, l'ambiance et surtout de prévenir toute mutinerie à son encontre. Il est vrai que le rôle de Terah est important mais elle ne prend pas la grosse tête pour autant. La maître d'équipage reste tout de même près de ses hommes et profite de chaque escale à terre pour payer un coup aux plus fidèles d'entre eux.

Ce fameux soir, Terah amène trois de ses plus fidèles marins au Fog buveur, taverne pittoresque perdu au milieux de nulle part, l'endroit est autant un repaire de renégat que de bactérie mais bon c'est sans doute la taverne la plus proche et propre des quais est donc celle que privilégierais les membres du Dédain.

Le petit groupe ce dirige vers une table vers le milieux de salle, ni trop en retrait comme les apprenties malfrat ni trop en avant comme les futur plumé, la serveuse sans même prendre commande apporte trois bières aux nouveaux entrant preuve que se sont des habitués de la dite taverne, déjà les rires et conversation sans but commence le tout dans une ambiance franchement paillarde.

Terah s'installe avec ses comparses à la fameuse table dans la taverne, ils sont trois sans la compter elle. Le premier est Dad Jack le cuisinier en chef du Dédain un personnage légèrement enveloppé chauve avec une barbe rousse le second Pretty-pretty un simple matelots légèrement émasculé et le dernier Russel une armoire à glace à l'allure d'homme des bois.

Les commandes arrivent enfin, trois pichet de vin chacun de quoi bien commencer une bonne soirée.

Hier le nouveau il descend dans mes cuisines me piquer les petites saucisses dans le tonneau exclusivement réservé aux chef... Commence Dad Jack en se servant un premier verre.

Et tu as fais quoi ? Répond Russel en croissant les bras observant la salle de droite à gauche.

Bha se matin je le choppe et je lui dis droit dans les yeux... Je ne savais pas que tu étais cannibale ! continue le cuisinier avant de ce faire couper la parole.

Comment ça cannibale, les petites saucisse c'est que du cochon.... Rétorque donc se dernier.

J'en viens... ne soit pas si pressé... il me dit justement la même chose et là je lui répond " Pas du tout c'est des doigts humain pour la partie de l'équipage anthropophage". Je te garantie que le nouveau il était blanc ! il n'ets pas prêt de recommencer. Conclut Dad jack en riant suivit du rire de ses coéquipier.

N'empêche que tu aurais du le pendre au cabestan rien que pour l'exemple... Dit Terah en finissant son verre.

Justement je trouve que tu es trop sévère avec les petits nouveaux... faudrait que apprennes à être plus douce, même si c'est des tires aux flanc. Répond le cuisinier avant de remarquer que la serveuse vient vers le groupe.

Personne n'a rien commandé pourquoi elle vient vers notre table... Chacun des membres du groupe porte sa main à son arme, il n'était pas rare que ceci était cause de bagarre.

« Le monsieur là-bas vous offre ce que vous voulez mademoiselle » Dit la serveuse d'une voix toute timide remarquant sans doute l'augmentation de la tension.

Et nous on sent mauvais ? S'insurge Russel en finissant son verre et en regardant Sans nom d'un sale oeil.

Silence Russel... serveuse prenez 3 pichets de vin à son nom... et dite lui de venir à notre table. Dit Terah en soupirant sentant déjà la soirée passer de joyeuse à enclin au travail. La tension diminue mais la conversation se tarie attendant l'arrivé de l'inconnu à leur table, chacun dévisagent ainsi soit Sans-Nom soit tout autre personne à la table.

Lorsque la servante est repartie, il ne faut que quelques instants pour que l'homme qui a «offert» les consommations s'approche.

Un grand barbare s'avance alors vers la table, traversant la pièce. Sur son passage, les conversations baissent d'un ton, tandis que les nuages de fumées semblent lui laisse le passage. Musclé et bien bâti, il est bronzé comme le sont tous les marins.

Il ne porte rien d'autre qu'un pagne en cuir rehaussé de bronze, une lourde ceinture à boucle de la même matière, représentant une diable, ou une tête de mort stylisé protège des abdominaux que l'on imagine aisément aussi dur que de l'acier.

Carré, il se déplace pourtant avec une grâce féline, les yeux toujours en mouvement, comme un habitué du combat, du moins, c'est ce que la grande hache qu'il tient à la main laisse pressentir, même si pour l'heure elle est enveloppée dans un infâme torchon.

Si l'on passe outre ses bras et son cou de taureau où un torque d'argent en forme de serpent est lové, l'homme semble d'un âge indéterminé, ses longs cheveux noirs retenus dans une coiffure impossible. Des tatouages parcourent la moindre parcelle de sa peau, là où cette dernière ne porte ni trace de blessures, fraîches ou non.

Si un homme du Dédain voyait son dos tout aussi musclé, il pourrait remarquer qu'aucun trait blanc boursouflé ne marque ce corps fier, si ce n'était la trace d'une flèche entre les omoplates, discrètement recouverte par une cape aux motifs bigarrés.

S'approchant, l'homme pose sa hache sur la lourde table, sans animosité, avant de s'asseoir dans un grincement sur une chaise libéré inopinément par un homme de petite taille.

Il regarde les marins attablés, et la demoiselle qui les commande. De prêt, elle semble encore plus compétente, et un peu plus mignonne malgré ses airs, que ce qu'il entrevoyait à travers la fumée de la salle. Il note que l'un d'entre eux, si ce n'est elle, a commandé trois pichets de vins en plus de leur piquettes frelatées qu'ils n'avaient même pas fini, sûrement qu'elle a du mettre la commande à son nom. Il sourit, pas folle la guêpe, elle est aussi intelligente qu'un mamba noir, ne laissant rien passer. Bah, qu'elle en profite, de toute manière, elle lui remboursera bien d'une manière ou d'une autre. De toute façon, il aurait fait pareil, même s'il ne sait pas pourquoi.

Il a interrompu des conversations, et il sait qu'il doit relancer le jeu, sinon, un des gars pourrait bien dégainer le petit canif avec lequel il joue depuis tout à l'heure. Au fond de lui, il se pose quand mêmes des questions, comme cela se fait-il qu'un amnésique comme lui se sente si à l'aise, et note si facilement ce genre de choses courantes dans une telle assemblée ? Il faudra qu'il trouve la réponse plus tard. Pour l'heure, il préfère jeter son regard dans les yeux de la dame.

« Et bien buvez les amis, c'est ma tournée on dirait. Enfin, si vous êtes bien les gars du Dédain. »

« Et qu'est-ce que tu leur veux, aux gars du Dédain ? »

La voix n'était pas bien forte, teinté d'un certain amusement et elle fusait de sous la capuche grise qui avançait vers la table. Indéniablement féminine, elle ne correspondait pourtant à aucun visage car l'union de l'ombre de la capuche et de la pénombre ambiante rendait toute identification impossible. La silhouette avançait au milieu des nappes de fumée de tabac, non pas comme un corps étranger mais plutôt comme une apparition à peine plus dense et opaque. Elle tira une chaise jusqu'à la table et s'assit à côté de Russel. Parce qu'elle l'aimait bien Russel, c'était celui qui s'était montré le plus accueillant à son arrivée sur le bateau. Mais ça, peu de gens le savaient. Alors on pensait souvent que Russel c'était celui chargé de sa protection, même si elle n'avait surement pas besoin d'être protégée.

Cendre jeta un coup d’œil sous sa capuche pour observer le géant qui payait à boire et sourit. La lumière timide de la taverne dévoila le bas de son visage à ce généreux inconnu qui avait prit place avec l'équipage. Puis elle lança un regard à Terah comme pour lui dire "t'as tiré un drôle de numéro cette fois." , mais il n'y avait que Terah pour comprendre vraiment. Elle l'aimait bien aussi, Terah. Dure à la tâche et dure à cuir, elle faisait son travail comme personne et était de bonne compagnie. Son poste l'obligeait à être en relation avec Cendre puisque le quartier-maître fait la liaison entre les officiers et la tête du navire. Une chance qu'elles s'entendent bien. La yogaï passait moins de temps avec l'équipage depuis qu'elle était timonier, mais le temps qu'elle atteigne ce poste, elle avait fait la connaissance de tous les marins à bord du navire et ne manquait pas de passer un peu de temps avec eux, quand l'occasion se présentait. Et le reste du temps, elle savait que la jeune femme aux cheveux courts était là pour connaitre, surveiller, écouter et coordonner tout ce petit monde.

« C'est pas courant tant de générosité dans ces quartiers. »

Cendre ne se départit pas de son ton enjoué. Elle faisait toujours décalé dans le paysage de la marine. Elle était trop douce, trop jolie, trop étrange, trop joyeuse. Elle passait pour une enfant innocente et surtout inconsciente. L'incident des premiers jours de navigation n'était connu que des marins présent sur le bateau ce jour là et ils n'en parlaient pas volontiers, ou alors juste à demi mots. Sa réputation n'avait donc pas commencé par cette petite histoire sordide et elle restait aux yeux extérieur cette femme à l'humeur et aux manières inattendues dans ce monde d'hommes sauvages et opportunistes.
La serveuse ne manqua pas de remarquer la nouvelle venu et esquissa un pas vers la table. Cendre lui adressa un petit geste de la main pour lui signifier qu'elle prendrait la même chose que le reste de la tablée. Puis elle s'adressa à Terah comme si de rien était :

« Désolé, j'arrive un peu en retard. J'avais dis à Russel de te prévenir que je voulais me joindre à vous ce soir. Il fallait recalculer notre itinéraire, ça m'a prit plus de temps que prévu. »

Terah vient à peine d'ouvrir la bouche qu'une tierce personne vient de répondre. Non déplaise à la maître d'équipage il s'agit de sa capitaine et amie avant tout. Cendre est une personne mystérieuse mais agréable et bien que leurs rencontres date d'il y'a peu Terah n'en garde aucun souvenir les méandre de l'alcool jouant beaucoup.

Cendre tire une chaise à la table commune et prend commande, il est évident que celle-ci sera au frais de la princesse ou plutôt de Sans-Nom une manière de lui faire comprendre qu'li y'a un temps pour travailler et un temps pour picoler.

"Désolé, j'arrive un peu en retard. J'avais dis à Russel de te prévenir que je voulais me joindre à vous ce soir. Il fallait recalculer notre itinéraire, ça m'a prit plus de temps que prévu. » Conclut cendre, Terah sourit ce tourne vers le fameux Russel.

Lui ? Le fameux Russel... Cendre tu sais bien que sa mémoire concurrence à peine celle d'un poisson rouge des grands lac... Sans offense Russel... Répond Terah en croisant les bras.

Y'a pas de quoi. Je ferais soigner ça un jour en espérant que je ne perde pas la tête entre. Bon alors t'es qui au... Russel se tourne vers la serveuse prend les commandes et reprend. T'es qui au juste?

Comme tu as dû le comprendre on est bien du Dédain... mais dépêche toi de parler car je commence à perdre patience et j'aimerais rester entre connaissance. Conclut Terah en observant la personne.

La nouvelle venue n'y allait pas avec des pincettes, tout comme la première jeune femme, se disait-il.

Dans tous les cas, il avait bien conscience qu'il lui fallait agir vite et bien, tandis que les marins allaient dilapider son maigre pécule. Cela ne le chagrinait guère, ou du moins, l'embêtait moins que l'homme à qui il avait « emprunté » cet argent, un godelureau dont les dents avait eu la malchance de rencontrer un mur un peu trop brutalement. Sans Nom n'avait pas vérifié, mais il était probable que le barbon allait pousser son dernier râle dans les heures qui suivraient, si un apprenti coupeur de gorge n'était pas venu ratiboisé déjà ce que l'homme sans mémoire avait laissé derrière-lui.

La première femme, celle à la coupe de garçon, semble s'impatienter, contrairement à la seconde, plus fine, physiquement et certainement dans son esprit. Il devait se méfier d'elle, ou la gagner à sa cause, c'était elle qui en dernier ressort aurait le dernier mot sur l'autre. Elles étaient tout à fait dissemblable, celle qui venait d'entrer, si elle n'avait guère causé de remous habillée avec sobriété et donc efficacité, était une belle femme à n'en point douter. Sans Nom l'avait vu s'approcher, il aurait pu parier qu'elle était une hétaïre ou une courtisane de luxe, si ce n'était l'endroit où la petite bande se réunissait. Pourtant, elle semblait au-dessus des autres marins du Dédain, et même de la fille-garçon. Était-ce la seconde de cet Asmodan, dont les aventures rocambolesques étaient partagées à demi-mots entre les marins d'Abyssaï ? Il n'en savait rien, du moins rien de précis, et il ne pouvait que supputer qu'il ne se trompait guère, à l'aide de quelques détails.

Ce qui le titillait plus, c'était l'impression de connaître les rapports de force entre eux. Même s'ils étaient en goguettes et semblaient être proches, surtout ce Russel de la garçonne, il y avait une hiérarchie claire et distincte. L’amnésique le devinait instantanément, mais ce n'était pas une question de ressenti, mais plus une sorte d'expérience animale, quelque chose qui vivait au plus profond de ses fibres, quelque chose qui formait son être, une connaissance qui lui venait d'une expérience lointaine. Il ne savait pas où il avait acquis ce savoir, mais c'était comme l'envie pressante qu'il avait de monter sur un bateau, sentir le sel des embruns sur ses lèvres, grimper dans la mâture, jouer du vent au bout des vergues. Son corps et son esprit était tendu vers ces envies qui venaient de nulle part, ou plutôt, du fond de ses souvenirs enfouis derrière cette muraille de brume qui l'empêchait de se rappeler qui il était.

Sans Nom avait posé sa hache non loin de lui, il avait appuyé son menton au creux de ses grandes mains, attendant des questions qui n'avaient pas tardé.

« Appelle cela de la générosité » répondit-il, en insistant bien sur le tu, elle ne s'était pas privé de le faire, et il n'était pas homme à laisser passer ce genre de choses sans réciproques « Ou plutôt un début d'investissement bien placé. De toute manière, tu dois te douter que cette argent ne m'appartient pas, à moins qu'il ne soit le fruit d'un dur labeur »

Une pause, il haussa les épaules, l'air de se ficher du monde, ou plutôt, comme si il n'en avait rien à faire.

Vu sa tête, Sans Nom n'avait pas besoin d'insister sur le pourquoi et le comment il avait de l'argent, ni sur la tâche en question, il ressemblait à un mercenaire, il était un guerrier, même s'il n'avait aucune idée de où et comment il avait été formé au métier des armes. Cela ne signifiait pas qu'il était un bravache, ni qu'il cherchait à se faire mousser, il témoignait juste d'un fait logique et imparable que sa simple mise laissait supposer.

Reprenant, il ajouta tout de go.

« On m'appelle Sans Nom, parce que je ne sais vraiment pas qui je suis ni quelle est mon histoire. Mais cela importe peu, on m'a dit que le Dédain recrutait, des marins expérimentés et des guerriers.     Je suis plus ou moins l'un et l'autre. Pas de preuves de ce que j'avance, pas de recommandations ni d'amis pour confirmer mes dires. Seulement un besoin d'aller en mer, irrépressible, de voguer à nouveau dans le creux de la vague »

Pas besoin de finasser, il était franc et direct, et les détours de l'esprit n'était pas son domaine, même s'il se sentait capable au fond de lui de jouer de mauvais tours. S'engager sur le Dédain, ce n'était pas servir simplement dans la marine de guerre pour lui, s'était surtout essayer de retrouver qui il avait été, percer ce foutu brouillard dans lequel il vivait depuis des semaines....

Cendre prit la chopine qu'on lui tendait et joua un moment avec avant de la porter à ses lèvres pour en boire une bonne rasade. Elle était d'accord avec Terah et si elle ne montrait aucun agacement, elle devait admettre qu'elle préférait passer la soirée à plaisanter et à discuter avec des amis plutôt qu'à recruter un marin de plus. Bien sûr, il y avait toujours besoin de bras car les pertes étaient régulières : un homme perdu en mer lors d'une tempête, un imprudent dévoré par une bête sauvage lors d'une escale sur une île, quelques victimes dans les affrontements avec d'autres équipages... Mais il y avait des moments pour se présenter aux ressources humaines et à cette heure-ci, ce n'était pas ce qu'il y avait de plus judicieux.

D'un geste, la jeune femme rejeta son capuchon en arrière, dévoilant la blancheur de ses cheveux. Elle regarda Sans Nom dans les yeux sans rien dire pendant un moment pour évaluer sa sincérité. Ils étaient nombreux à vouloir s'engager pour l'honneur, pour la richesse, pour les aventures, pour le prestige...Simplement pour être en mer, c'était un peu léger comme argument pour intégrer l'équipage du vaisseau amiral de la flotte impériale.

« Pourquoi le Dédain ? Si tu souhaites tant naviguer, il existe beaucoup d'équipages qui recrutent. Nous ne prenons que les meilleurs, on a pas besoin de bras cassés. »

Et sans s'étendre, elle reprit une lampée de vin. Le liquide glissa sur sa langue et dans sa gorge avec la chaleur et le piquant d'une courtisane des îles. C'était une bonne bouteille si on considérait que l'établissement était plutôt de bas étage. Cendre jeta un regard vers Terah. Elle savait que la jeune femme avait plus l'habitude de demander des CV qu'elle, mais même sans grande expérience, celui-là lui semblait un peu léger. Elle revint à l'intéressé, posant ses yeux vairons sur la masse que représentait le guerrier.

« Tu ne sais pas qui tu es ni d'où tu viens. Tu sais te battre et naviguer. Et tu veux monter à bord du Dédain parce que la mer t'appelle. Il va falloir être un peu plus convainquant, à mes yeux tu es comme bon nombre de matelots ici présent. »

Elle appuya sa parole d'un geste en désignant du doigt le reste de la salle par-dessus son épaule. L'endroit grouillait de pirates et forbans plus ou moins doués. Tous savaient se battre et tous savaient naviguer.

« On ne cherche pas de nouvelles recrues en ce moment. Alors qu'est-ce que tu as à nous offrir qui puisse faire la différence avec tous les autres ? »

Les yeux de Cendre semblaient sonder l'âme du guerrier. Il pouvait être un bon élément, sa taille et sa force seraient toujours utile à bord du navire et il ferait un malheur sur le pont de l'ennemi. Mais il n'y avait pas que ça. La demoiselle voulait qu'il éveille son intérêt. Et pas simplement en payant un coup à boire. Savoir que cet argent n'était pas le sien n'importait guère. Il savait détrousser quelqu'un ? Parfait, tant mieux pour lui. Mais ce n'était pas ça qui allait impressionner qui que ce soit autour de la table. Car tous pouvaient en faire autant.
Le timonier laisse la parole à Terah pour qu'elle s'amuse à son tour et retourna à son vin tout en écoutant attentivement la discussion. Et en observant, l'air de rien, l'attitude de ce drôle d'oiseau venu jusqu'à eux.

Jihad n’était que rarement invité lors des soirées beuveries en dehors du navire. Il ne pouvait pas dire que cela l’étonnait particulièrement ; il ne pouvait pas dire que cela étonnait qui que ce soit, pas même Cendre qui était la seule à encore prendre le temps de venir lui demander s’il en avait envie de manière assez rare pour qu’il se rappelle de chacune de ces fois comme une exception. Sans doute était-ce à cause de son calme silencieux, si peu courant parmi les hommes de la mer, qui trahissait son absence totale d’humour et le rendait d’un ennui prononcé, même pour les femmes qui avaient tendance à nourrir envers lui une affection curieuse, probablement relent d’un instinct maternel ou fraternel inassouvi – tout du moins était-ce l’excuse à laquelle Jihad concluait lors de ses nombreuses introspections, incapable de réellement apprécier l’attention que les représentantes du beau sexe du navire lui accordait.
Ce soir-là, néanmoins, Lenore était trop occupée pour sortir de sa soute et le poids de la solitude accabla ses épaules de longues heures avant qu’il ne se décide à y remédier. Jihad n’aimait la compagnie des autres que lorsque cela l’accommodait mais son intention n’était pas mauvaise ; intéressée, tout au plus, sans que cela n’enlève à la sincérité de son initiative. Cela n’effaçait en rien son malaise diffus lorsqu’il passa la porte du Fog Buveur, évidemment, mais au moins faisait-il l’effort de passer outre pour ne pas repartir sur le Dédain comme il en était venu.

Ses yeux survolèrent la salle enfumée plusieurs fois, faisant abstraction des diverses scènes susceptibles d’accaparer son attention trop longtemps pour mieux repérer les membres de son équipage à une table étonnamment centrée. Peut-être était-ce la preuve matérielle d’un prestige inhérent à leur situation : le Dédain était la bicoque la plus importante de la flotte d’Aile Ténébreuse et ses marins étaient, par conséquent, des gens à qui l’on vouait un respect instinctif, sans doute parce qu’il était trop difficile de discerner la crainte au creux des tripes lorsqu’on se pensait en terrain familier. Resserrant son écharpe autour du bas de son visage comme pour étouffer ce mépris nonchalant qui lui brûlait les lèvres, Jihad slaloma entre les tablées pour mieux rejoindre celle qui l’intéressait et qui, déjà, s’agitait autour de nombreux pichets de vin. Sa proximité tardive ne lui permit de comprendre que la fin d’une phrase de Cendre mais, déjà, il devinait le sujet de la conversation : cet homme étonnamment huilé, à la coiffure excentrique et tout aussi brillante – à moins que cela ne fut un amas de graisse accumulé par des semaines sans bain. S’il ne se trompait pas, ce colosse désirait rejoindre le Dédain lui aussi.

« - Hé. glissa-t-il presque précautionneusement en guise de bonsoir, tirant vers lui une chaise libre pour mieux s’installer entre ses équipiers, pile en face du grand inconnu reluisant qu’il se mit alors à fixer sans gêne de ses yeux sombres. »

Il n’ajouta rien de plus, soucieux de ne pas interrompre l’interrogatoire en cours ; intrigué néanmoins Jihad y participait à sa manière, mettant à profit son regard acéré pour mieux détailler cet homme. Si le nomade était si prompt à vouer au reste du Monde un désintérêt appuyé celui-ci avait au moins l’étonnante capacité de piquer sa curiosité à ainsi chatoyer, a fortiori dans un endroit pareil. C’est vrai, les tavernes et autres bars de bas quartiers regroupaient à eux seuls tout un écosystème atypique mais Jihad, malgré sa vive mémoire visuelle, ne se rappelait pas avoir auparavant croisé tel oiseau. Alors, sagement, presque comme un élève attentif un peu trop concentré sur ses devoirs, les yeux de l’éphémère parcouraient les cicatrices, les tatouages et l’absence anormale de pilosité sans chercher à faire preuve d’une quelconque pudeur.

Terah attendait en observant le Barbare, les réponses fusaient de part est d'autre de la table Mais à chaque fois elle mené à d'autre interrogation.... C'était sans fin ou plutôt Sans-Nom. Terah pour passer le temps décide de reprendre une tournée de boisson cela permettra au nouveau à table de ce désoiffer.

Honnêtement Terah était las de recruter si tard le soir mais bon elle ce tourne alors vers sa supérieur en souriant et l'observe droit dans les yeux tout en ce servant un verre de vin. Alors que penses-tu de lui ? Pour ma part je regrette qu'il laisse le mystère planer plus que nécessaire mais bon... il semble avoir du muscle et de la tête principal qualité de nos mousses. Je serais d'accord pour le mettre à l'essaie deux semaines voir un mois... Si jamais à son grand damne il ce révèle mauvais ou un espion on le larguera sur une île ou on le pendra sur l'avant du navire. Dans le deuxième cas il faudra détacher le dernier traître... de toute façon il commence à attirer les mouettes Sur le dernier point Terah émit un sourire, peut être était-ce une boutade peut-être pas Sans-Nom le découvrira bien assez tôt.

Une fois cela dit la maître d'équipage conclua en levant son verre. Sur cela j'ai soif... à la votre ! et en le buvant d'une traite après tout elle avez une réputation à tenir surtout dans ce bar. Le bar en question aura vue naître l'alcoolisme de mal de membre du Dédain mais qu'importe il faut savoir prendre du bon temps.

La jeune femme hocha simplement la tête et capta le regard de Terah. Elle lui sourit en retour d'un air entendu. Si le maître d'équipage était prêt à assumer un nouvel élément à bord, il n'y avait plus rien à ajouter. De plus, il y avait des bras en moins depuis la dernière tempête et ceux de Sans Nom étaient assez larges pour combler ce petit déficit. Et s'il n'était pas à la hauteur de leurs espérances ou mieux, s'il était un traître, la yogaï se ferait un plaisir de l'ouvrir en deux comme elle avait fait pour Rod. Et tous l'équipage serait là pour appuyer cette décision.

« Tout est dit. Terah sera ta supérieur directe. Tu te présenteras demain à midi avec tes affaires. »

Elle prit à son tour sa choppe et trinqua avec les autre gars et Jihad, à qui elle avait fait une place à côté d'elle. Ce n'était pas courant de le voir alors autant profiter de sa présence pour l'intégrer au petit groupe.

« Je préviendrai le capitaine dès notre retour. A la vôtre ! »

Et elle s'enfila une rasade d'alcool. Ce nouvel élément ne lui inspirait pas plus de méfiance que cela. Il ne dégageait pas de nervosité excessive, pas d'assurance étrange. Son ton sonnait assez sincère et il ne cherchait pas à se dérober. Ses raisons étaient simples mais rendaient sa demande plus logique quelque part. Cendre se tourna vers Jihad :

« Alors finalement tu as décidé de venir. Tu t'ennuyais à bord ou on t'as forcé à prendre l'air ? »

Le garçon n'était pas très causant et ne cherchait pas spécialement la compagnie des autres mais Cendre l'aimait bien. Il était plus jeune qu'elle d'assez peu d'année et pourtant elle se sentait une sorte de sentiment maternel envers lui. La raison en était surement qu'il avait le même âge qu'un de ses cousins qu'elle n'avait pas vu depuis longtemps et qu'elle avait toujours adoré. Bien sur, elle n'allait pas se montrer trop familière, mais elle pensait de temps en temps à lui rendre une visite pour l'inviter à descendre de bord pour passer la soirée avec les membres de l'équipage. C'était une bonne surprise de le voir ici et elle espérait qu'il apprécierait assez pour renouveler l'expérience un peu plus souvent.

[HJ: Désolé pour toute cette attente, j'avais oublié =x]