Inadel concentra son regard sur les visages qui passaient dans la rue. La femme était ennuyée, c'était indéniable. L'impression qu'elle avait raté quelque chose d'essentielle la tailladait. L'ange trouvait toujours ses discutions passionnantes. Ce sont elles, qui l'on rendu telle qu'elle est. Les perceptions, les pensées, les discours, lui avait été essentiel. Après tout... sent elles, elle était vide et en permanence indécise.
Que pouvait bien être plus important que le dialogue, le partage ? Le bonheur... bien-sûr... Ce qu'elle voulait propager. Mais ses expériences lui avait bien montrer, tel un pieux qui s'enfonce dans son coeur, qu'elle ne pouvait pas offrir le bonheur en changeant la perception des Hommes. Elle était bien trop insignifiante... Et tous ces visages semblaient vouloir lui rappeler. Elle n'était qu'un grain de sable, peut-être plus gros... mais parmi tant d'autre qu'elle n'avait guère d'influence sur eux.
La jeune femme détourna la discutions. C'était à prévoir. Mais le sujet, bien que des plus commun, la perturba. Son métier ? Ce qu'elle faisait ? Autant dire qu'elle cherchait à faire plutôt qu'elle agissait véritablement... toutes ses actions étant veines.
Elle sourit tristement avant de dire d'une voix pensive :
- Je ne sais trop ce que je fais. La logique voudrait que je fasse ce que j'aime, mais ceci dépend bien trop des désirs des autres. Tout comme vous, mes désirs se confrontent, tout comme ceux des autres s'opposent, provoquant conflits et guerre. Je m'aimerais à exhausser chacun des désirs et à rendre chacune des vies de ce monde heureuses. Voilà ma vie. Voilà ce que j'essaie d'accomplir.
Et vous, alors ? Ne vivez vous que par la peur ? Non pas que je crois que ce soit le cas, mais vos dires m'y font penser.

Son discourt était celui de n'importe quel commandant. Des mots qu'elle avait déjà entendu, quelque fois. Mais ils lui faisaient toujours autant d'effet. Elle sentait l'importance de la cause qu'elle soutenait, l'importance de sa responsabilité, se désir d'être efficace et juste, malgré les autres considérations, qui cries l'injustice.
Choix, sacrifices, devaient faire partie intégrante de sa vie. Elle disait ne pas avoir de sentiments, pourtant ses pensées montraient beaucoup de confusion. Les refoulaient-elles ? Il n'y avait rien de pire que rejeter... n'était-ce pas le rôle inconscient des cauchemars ? La conscience n'est pas apte à assurer le refoulement.
C'est alors un regard plein de compassion qu'elle posa sur cette femme, qui refusait toujours de lui donner son nom.
- L'amour et la guerre sont sur bien des points incompatible. Alors que l'un s'exprime avec le cœur, l'autre le repousse. Ceci créé bien des incohérences, dans l'esprit d'un être. Des troubles désagréables. La confusion. Pourtant, c'est bien nécessaire. Certaines choses doivent-être faites. Et pour cela, puisque vous me demandez mon avis, je trouve que c'est honorable. En soit... vous sacrifier vos sentiments. Peut-être pas aussi bien que vous le souhaitez ?
Mais... pourquoi l'honneur devrait obligatoirement passer par le sacrifice ? Pour le bonheur de l'un doit passer par le malheur d'un autre ?
Son visage prit une expression attristée. C'était bien une vérité, qu'elle venait d'exprimer. À moins que les sacrifices deviennent un bonheur, il est néfaste. Quel comble... pour le bonheur, de créer le mal... Mais les dernières paroles lui revinrent et elle s'essaya de lui répondre justement.
- Il est vrais que vous n'en avez aucune assurance. Je suis désolée de ne pas pouvoir vous en donner et de ne pas pouvoir ainsi vos dispenser de l'affliction qu'est le doute et l'incertitude. Mais après tout... si l'on s'enferme et si l'on refuse le contact par peur, on avance plus. Cette peur que vous rejetez... et qui a visiblement, pourtant, son utilité. Celle qui nous met en garde...
Elle sourit à cette réflexion, qui venait de rendre la question de l'assurance et de la confiance tellement ridicule...
- On ne peut pas vraiment évaluer la confiance sur les mots, j'en ai crainte. Mais pourquoi la voulez-vous ? Je doute que vous ayez quoi que ce soit à me demander qui la requière.
Étrangement, elle sentit peu à peu d'autres flux de pensées émaner d'elle. Un désir de manipulation, d'étiquette, d'évaluation. Des désirs qu'Inadel n'avait pas toujours l'occasion de sentir, parlant rarement avec des stratèges. Ses sourcilles se froncèrent légèrement et elle l'interrogea :
- Pourquoi tant d'intérêt ? Que souhaitez-vous ?

Inadel se plaisait vraiment à discuter avec cette femme. Elle partageait de nombreux point de vue et cela était... rassurant ? Cela devait être le bon mot. Rassurant de voir que sa logique, que sa perception de la relativité n'était pas étrangère au monde et que d'autres êtres en avaient conscience.
Mais il était presque affligeant de voir qu'elle ne semblait pas porter d'attention aux philosophie et aux perceptions. Pas même à sa perception... qui se devait d'être importante à ses yeux, puisqu'elle avait elle même dit que l'humain cherchait à se plaire. Donc à faire en sorte de se plaire... et il devrait être normal de porter de l'importance à ce qui est plaisant.
Cet intérêt satisfaisant ne perdura cependant pas. La confusion apparu à nouveau chez la jeune femme. Pas celle de la vieille, mais une qui était directement lié à sa présence et à ses dires. Avait-elle exprimer quelque chose d'étrange ? Probablement qu'elle allait bientôt le savoir.

Elle-même était un peu confuse. Habituellement, c'était bien elle, qui attendait quelque chose des autres. Une réaction qu'elle favorisait, des mots qu'elle voulait entendre, une compréhension qu'elle souhaitait faire germer dans l'esprit de ses interlocuteurs. Là, ce qui s'approchait d'une tentative de manipulation et de compréhension de sa propre personne l'intriguait.
C'est alors qu'elle sentit du doute et de profondes réflexions perplexes. Que pouvait bien l'intéressé autant ? Aurait-elle une idées de la capacité qu'elle possédait ? Il était vrai que l'ange prennait rarement la peine de la camoufler. D'autant plus qu'il lui arrivait de confondre les affirmations, les paroles, avec les sentiments et les pensées de ces personnes, oubliant ce qu'elle était sensé savoir ou non et parlant en utilisant toutes les informations qu'elle possédait.
Ce n'était pas grave, en soit, qu'elle veuille en savoir plus sur ce qu'elle suspectait être un pouvoir, si s'était bien le cas. Cependant, le désir de manipulation la rebutait, un peu.

Le "Que voulez-vous dire par là?" se fit tellement insistant qu'elle en perdit ses mots. Elle resta muette un instant, laissant paraître un peu d'étonnement.
- Je ne vous ai pas demander quoi que ce soit à votre propos... rien ne vous oblige à me dévoiler quoi que ce soit, tout comme rien ne m'oblige à vous exprimer en détail ce que je suis. Nous ne pouvons être l'ennemi de quelque chose que nous ne connaissons pas et je trouve que c'est très bien ainsi.
Aurait-elle dit quelque chose de ce genre, en compagnie d'une autre personne ? Probablement pas. C'était bien la première fois qu'elle ressentait le besoin de mettre de la distance entre elle et une autre. Elle souhaitait toujours découvrir, partager, afin d'atteindre avec ses pairs une certaine perfection et une conclusion satisfaisante à la fin de chaque échange. Quelque chose était repoussant, chez elle. Une chose auparavant ensevelit par une multitude de sentiment humain, envahissant, et désormais étrangère. Une certaine noirceur... En réfléchissant, elle l'avait déjà vu chez un être mi-humain mi-démon et la question qu'elle eut envie de poser fut "Êtes vous maléfique ?". Mais cette franchise de sa part aurait probablement était stupide. Et si elle avait légèrement entre-ouvert les lèvres, elle les referma aussitôt et ravala sa salive.
Enfin, elle se décida à agir normalement. À demander ce qu'elle aurait demander à n'importe qui d'autre.
- Qu'elles sont vos intentions ? Chacun en a et j'ai l'impression que vous n'osez pas les apporter dans vos paroles. Chaque chose à une raison. Qu'elle est celle de votre présence à mes cotés ? Si vous avez quelque chose à me demander, faite le. Quoi qu'il en soit, quelque soit la façon dont vous le diriez, quelque soit le mensonge qui vous inventerez, je sais déterminer les véritables intentions dans les paroles. Vous cherchez. Mais quoi ? Des éléments pour votre cause ? En tant que commandante, je suppose que c'est ce que vous voudriez faire. Sachez que je soutiens toujours les causes, lorsqu'elles sont juste. Mais pour pouvoir le déterminer, il me faut les connaitre. Là seulement, je pourrais peut-être vous aidez dans vos projets.