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 Epreuve de confirmation d'Olaf Nettringe

 
Epreuve de confirmation d'Olaf Nettringe Sand-g10Mer 27 Juil - 17:34
Sujet donné : (par Lara)
Citation :
Raconte ton entrée dans l'armée Royale en tant que mage de guerre. Les épreuves que tu as du passer, ainsi que les sentiments de ton personnages.

Quelle beauté… L’association d’arts anciens et baroques faisaient place à une vision presque féérique. Le palais royal, même de loin, avait une silhouette non seulement intimidante, mais presque apaisante. Derrière la plus haute tour du château, on pouvait voir la forme du soleil apparaître timidement et s’élever au firmament. Puis, au loin, huit coups de cloches retentirent dans tout Sent’sura, annonçant que la huitième heure de la journée commençait.

Olaf, quand à lui, était emmitouflé dans une longue cape noire mêlant soie et coton. Ses longs cheveux noirs bien plaqués en arrière pour ne pas gêner sa vue. A sa ceinture se trouvait une dague, elle aussi emmitouflée dans son fourreau de cuir. La possession d’une arme au corps à corps était obligatoire pour l’entrée dans l’armée Royale, et c’est bien pour cela que le jeune mage était ici : entrer dans l’armée Royale, en tant que mage de guerre. Bien sûr, le mot « guerre » n’avait aucun sens en ces années-là : aucune guerre ne défigurait Terra, en tous cas pas depuis la fin des nuits éternelles ; tous les peuples s’étant réconciliés pour faire face à la colère des Dieux qui voulaient et exigeaient la paix entre tous les êtres de ce monde. L’armée royale faisait office de police, car si les guerriers ne combattaient plus entre eux, des larcins et quelques meurtres continuaient à être commis, et c’était le rôle de l’Armée de s’assurer que le criminel soit traduit en justice afin de répondre de ses actes.

Bien assez vite, le jeune homme se retrouva face à un « bureau » de recrutement pour l’armée. Quand il entra dans ces locaux, il remarqua que ceux-ci étaient désespérément vides. Peut-être parce que ceux-ci ne venaient que d’ouvrir ? Sans doute, ou bien parce que peu de personnes voyaient l’intérêt d’entrer dans une armée qui ne servait qu’à emprisonner quelques voleurs d’oranges au marché de Sent’sura. Ce qui nous amène à cette question qui te pend aux lèvres, cher lecteur : « Pourquoi donc Olaf souhaitait-il intégrer l’armée, et ne pas devenir un simple érudit ? » : la fougue qu’Olaf ressentait (sans doute à cause de sa jeunesse) lui faisait prendre conscience qu’il avait non seulement besoin d’action, mais aussi besoin d’aider son prochain, même si c’est pour lui sauver quelques pièces volées par quelque personne mal intentionnée. Et une intuition, faible mais présente, laissait penser que les guerres sur Terra n’étaient pas finies, qu’un jour la Guerre reviendrait dans l’Histoire de cette contrée et qu’un flot important d’âmes perdues franchiraient bientôt la frontière séparant Terra des Limbes, ces limbes hostiles et obscures par lesquelles passent les âmes une fois arrachées à leurs réceptacles de chair et d’os.

D’un pas ferme et silencieux, il s’avança vers un soldat au garde à vous. Celui-ci portait un fort joli heaume et une fort jolie armure, bien que vraisemblablement un peu trop lourde pour l’archer qu’il était, à en juger par son carquois rempli de flèches et l’arc en acier frappé de l’insigne du Royaume. Le futur mage de guerre s’adressa au garde en ces mots :


« Excuse-moi, cher ami, mais par un heureux hasard, saurais-tu où je dois me rendre afin de m’inscrire dans l’armée de Son Altesse ? »

Le garde tourna sa tête brusquement puis lança son bras vers le fond d’un couloir un peu obscur, tapi de moquette rouge et indigo et au fond duquel se trouvait une porte en bois massif, vraisemblablement du noyer, ou quelque chose de ce genre.


« L’endroit que vous quêtez est par là. »

Après avoir remercié le garde d’un bref et discret hochement de tête, le jeune mage se dirigea vers le bureau que l’on lui avait indiqué. Sur la porte se trouvait une plaque de fer sur lesquels étaient gravées les mots : « Frappez et entrez ». Il entra donc après avoir asséné deux coups sur la porte. Dans le bureau se trouvait un homme en armure de cuir, apparemment très légère. Sur son bureau en bois de pommier se trouvaient également une épée longue à la lame visiblement acérée et un anneau, et derrière ce même bureau se trouvait un portrait du monarque et à côté de ce portrait, les armoiries de la cité de Sent’sura et du Royaume.

Quand Olaf pénétra dans le bureau, l’homme en armure de cuir ne daigna même pas se lever pour l’accueillir et resta posément le postérieur vissé à sa chaise en bois. Après une longue minute d’un silence pesant, le militaire daigna enfin décrocher quelques mots.


« Ainsi, vous souhaitez faire partie de notre glorieuse armée ? »

« En effet. Je souhaite rentrer dans l’ordre des Mages de Guerre. »
, rétorqua Olaf d’un air ferme et assuré.

Cette phrase fit lever le soldat de sa chaise. Il commença à tournoyer autour de son bureau.


« J’ose espérer que vous n’êtes pas sans savoir que les Mages de Guerre sont triés sur le volet et doivent passer moult épreuves afin d’être acceptés dans cet ordre. Une seule erreur pendant ces épreuves et c’est fini. Et quand je dis fini, cela peut aussi bien être votre carrière militaire que votre propre vie. »

« J’arriverai victorieux et je partirai victorieux. »
, déclara le futur mage de Guerre dans un élan d’orgueil.

Le visage impassible de l’homme à l’armure de cuir laissa place à un sourire, puis il cria :

« Alors, qu’attends-tu ? », lança-t-il avant d’éclater de rire.

Pendant deux heures, le militaire expliqua à Olaf la démarche à suivre. Sa première épreuve consistait à marcher jusqu’à atteindre l’endroit où étaient formés les mages de guerre. Cet endroit au départ tenu secret, le jeune mage apprit qu’il se trouvait à cent kilomètres pile de Sent’sura, au nord des plaines mystiques, près du Sawahi. Puis, une fois arrivé, le magister régnant sur le camp d’apprentissage donnerait lui-même les objectifs que le mage-prétendant aurait à accomplir.

Dés le lendemain, Olaf partit en direction de son but, le camp d’entraînement des Mages de Guerre, à pied, comme on lui avait demandé. Cela ne lui servait à rien de tricher et de prendre une calèche, étant donné qu’il devait sans doute être surveillé par l’œil d’un mage ayant jeté quelque sortilège facétieux afin de garder Olaf « à l’œil ».
Pendant quatre jours pendant lesquels la marche fut longue quoique peu périlleuse, il arriva enfin, fatigué, au camp que l’on lui avait indiqué. Le mot camp est plutôt obsolète pour parler de cet endroit. En effet, il se trouve qu’une gigantesque tour souterraine se trouvait être le sanctuaire des mages se trouvant ici. A peine arrivé, il fut accueilli par un homme en armure blanche et à la capuche sombre : le magister Deün. Il était connu pour maîtriser l’air comme personne et pour avoir écrit plusieurs tomes sur l’alchimie complexe : ces livres étant un peu la « bible » des apothicaires de tous rangs et de tous âges. Bien que fatigué, Olaf n’eut pas de cadeaux de sa part.


« Vous avez cinq minutes pour vous reposer, après quoi je vous exposerai vos objectifs à atteindre afin d‘intégrer le Ô combien prestigieux Ordre des Mages de Guerre. »


Ces cinq minutes rapidement écoulées, le magister revint vers Olaf puis lança un long monologue sur ce qui attendait le jeune mage en ces lieux.


« Ici, vous ne répondrez qu’au nom de ‘Cadet Nettringe’, ou au nom de ‘Erudit’. Tout d’abord, vous passerez un test d’aptitudes à la résistance physique, puis à la résistance magique. Demain, vous attaquerez les épreuves de combat magique avec ces trois étapes à atteindre : ‘Précision, Puissance, Endurance’. Et enfin, le surlendemain, vous aurez une épreuve finale dont je me réserve le secret. Vous commencez vos épreuves dans une heure. »


Il faut avouer que ces épreuves avaient plus une dimension traditionnelle qu’autre chose, étant donné que lesdites épreuves étaient inutiles en temps de paix comme celle-ci. Mais le magister en charge de ce camp avait l’air de conserver la puissance dont on faisait les louanges à propos de l’Ordre des Mages de Guerre.

Une heure plus tard, le Cadet Nettringe fut amené à l’orée d’une forêt : on allait évaluer sa constitution et ses résistances physique puis magique. Il se demandait comment on pouvait évaluer ceci quand un vent glacial se mit à parcourir ses jambes, puis son torse, puis son visage. Il ne mit que quelques secondes à comprendre qu’il était pétrifié par un sort puissant. C’est alors que le magister sortit de sa cachette et commença à le rouer de coups. C’était donc la résistance physique qui était mise à l’épreuve. Pendant qu’il encaissait les coups sans même pouvoir penser riposter, Olaf décida d’arrêter ce calvaire et par la pensée, fit jaillir d’une sol une colonne de pierre de deux mètres de hauteur. Bien que cet exercice fut éprouvant et difficile, il eut l’effet escompté puisque le poing du magister vint s’écraser sur la colonne de pierre qui ne vacilla même pas. Les membres d’Olaf se mirent à bouger et il retrouva très tout l’usage de son corps : il était libéré de cette magie probablement lancée par le magister.


« Parfait, vous êtes capable de vous défendre face à une attaque physique. Mais sachez que ce n’est pas gagné d’avance. Statistiquement, seuls 9 pourcents des prétendants arrivent à passer le premier jour. Et parmi ces 9 pourcents, seul un pourcent arrive à se qualifier pour l’épreuve finale. Et sur ce minuscule pourcent… Seuls 3 pourcents arrivent à devenir des mages de guerre. »

Bien que le jeune mage n’ait pas calculé, il n’était pas difficile de comprendre que le fait que les mages de guerre soient peu nombreux était dû à l’époustouflante rigueur de leur entraînement. Il n’osa même pas demander combien mouraient lors de cet entraînement, il avait bien trop peur de la réponse qu’on pouvait lui donner. C’est alors que la deuxième partie de la première épreuve arriva : la résistance aux attaques magiques.

Le Magister, sans aucun mot, lança une puissante rafale de vent en direction d’Olaf, qui ne put rien faire tellement l’attaque fut soudaine et puissante. Il se retrouva projeté violemment sur l’arbre qui se trouvait derrière lui. Il eut à peine le temps de se relever que le chef des Mages de Guerre lança cette fois un vent glacial. Toutefois à peine préparé, il réussit à faire sortir de la terre une carapace de pierre dans laquelle il « s’emmitoufla » afin d’être protégé d’éventuelles engelures pouvant être mortelles. Puis, d’un sort puissant, il cassa cette même carapace et en sortit. Celle-ci s’effondra juste derrière lui dans un fracas de tous les diables. Le magister ne put s’empêcher d’esquisser un discret rictus pour montrer à quel point il était heureux d’avoir affaire à quelqu’un de moins incompétent que les autres.


« Félicitations, cadet, vous venez d’accomplir votre premier objectif. Néanmoins, ne vous réjouissez pas trop vite, ce n’était que le plus facile. Bien des épreuves vous attendent demain, et comme je l’ai dit tout à l’heure, bien trop peu d’apprentis mages arrivent à les surmonter indemnes. Rejoignez vos quartiers et reposez-vous, une longue, une très longue journée vous attend. »

Fier d’avoir réussi là où bien d’autres avaient échoué, il rejoignit ses quartiers personnels dans la tour souterraine. Bien que ce soit une chambre spartiate, n’étant composé que d’un lit et d’un établi sur lequel on pouvait ranger ses affaires, elle avait le confort parfait pour quelqu’un qui venait de se battre et de marcher toute la journée.

Après une nuit calme quoiqu’un peu angoissante, le prétendant au titre de Mage de Guerre rejoignit la surface et le magister. Il était temps qu’il fasse étalage de tous ses talents magiques, et arriver à combiner la puissance, la précision et la diversité des pouvoirs n’était pas chose aisée, même pour le mage puissant qu’était le cadet Nettringe.
Il arriva près d’un champ où se trouvaient des épouvantails. A côté, le magister attendait patiemment, assis dans la position du lotus et méditant dans un calme perturbateur. Quand le Mage de Guerre sentit Olaf arriver, il rouvrit ses yeux et se leva, faisant face au jeune homme à la longue chevelure d’ébène.


« Aujourd’hui, cadet, vous allez faire étalage de vos pouvoirs, et allez prouver que vous êtes capable de faire preuve de puissance, de précision et de diversité. Sachez que vous allez devoir combattre pendant des heures, si bien que vous devez être dans une forme optimale. Vous pouvez abandonner si vous le souhaitez. », proposa le magister d’un air interrogateur.

« Je ne sortirai de cet endroit que victorieux ou mort. », répliqua le futur mage de Guerre, confiant envers ses capacités, voire trop confiant.

Puis ce fut au tour du prétendant-mage de poser une question :

« Mais contre qui dois-je combattre, au juste ? », demanda serein le jeune Olaf.

Pour seule réponse, il n’eut droit qu’à un sourire du magister qui jeta un regard sur les épouvantails au loin. Aussitôt, ceux-ci commencèrent à bouger et de longues lames sortirent de leurs corps de paille.

« Tâchez de réussir. »

Les épouvantails, sans doute animés par la volonté du chef des Mages de Guerres, tournèrent leurs têtes sans yeux ni bouche vers la silhouette du cadet. Aussitôt, ils commencèrent à courir vers celui-ci, qui pour seul réponse, commença à jeter des projectiles de pierre et de terre mélangés. Très vite, les six épouvantails animés tombèrent. Était-ce déjà fini ? C’est alors qu’en se posant cette question, une dizaine d’épouvantails sortirent du sol. Après les avoir tués à coups de piques de pierres empalant sur place les épouvantails, vingt autres épouvantails ‘zombies’ sortirent eux aussi de terre. Combien d’épouvantails allait-il devoir combattre pour être enfin accepté à l’épreuve finale ? Il ne le savait pas, et c’était bien cela qui l’angoissait. La colère commençant à pénétrer l’âme du jeune cadet Nettringe, celui-ci déchaîna la terre qui commença à se fissurer sous les pieds des épouvantails, qui tombèrent tous dans l’abîme créée par le jeune prétendant.

Aucun épouvantail sortit de terre à ce moment-là. Croyant que c’était fini, Olaf s’assit sur le sol et souffla un grand coup, le visage transpirant à grosses gouttes. C’est alors qu’il remarqua que c’était là, sa véritable épreuve. Toute la vue autour de lui s’assombrit, et il vit alors qu’une centaine d’épouvantails et autres choses informes l’encerclaient et que le magister avait disparu, laissant le jeune mage livré à lui-même et à ces monstrueuses créations, mélange d’amusant et de macabre. Il commença à sortir tout son éventail de pouvoir.

Au bout de trois heures de combat acharné face à ces monstres qui avaient l’air infinis, Olaf pensa que c’était la fin et qu’il comprenait pourquoi il y avait si peu de mages de guerre. C’est alors que face à cette horde de créatures plus que glauques, il décida de sortir un ultime pouvoir, qui le viderait de son énergie. Si il ne restait qu’un seul épouvantail, ce dernier pourrait tranquillement tuer le jeune prétendant magicien tellement celui-ci serait vidé de toutes ses forces.

Il ferma donc les yeux un court moment, et quand il les rouvrit, ceux-ci était révulsés et la peau du jeune homme, habituellement légèrement hâlée, prit une teinte blafarde, voire cadavérique. Soudainement, des milliers de pierres grosses comme un poing sortirent du sol qui se trouvait entre Olaf et les monstres. Puis, comme une pluie un jour du tempête, ces pierres s’abattirent sur la horde de créatures qui s’approchaient alors de plus en plus du cadet. Après une pluie de pierres qui dura une éternelle minute, le mage revint à ses esprits : sa peau s’assombrit et ses yeux retrouvèrent leur constitution normale. Toutefois, la vue du jeune homme se flouta et celui-ci tomba dans les pommes.


* Ai-je réussi ? S’il vous plaît, dites-moi que j’ai réussi… *

Lorsqu’il reprit conscience, il était dans un lit, dans ce qui semblait être une infirmerie, qui toutefois était désespérément vide. A côté de lui, le magister était assis sur une chaise en bois, le regardant, le visage impassible. Les premières paroles d’Olaf furent celles-ci :


« Ai-je réussi mon épreuve ? Ai-je été à la hauteur ? », demanda Olaf, inquiet.

Le magister se mit à sourire.

« Très impressionnant, vous faites partie de ceux-ci qui sont sélectionnés pour la dernière épreuve. L’épreuve que vous avez relevé hier était incroyablement difficile et portait uniquement sur l’attaque, attaques que vous avez pu mener avec précision, puissance et diversité. Rares sont ceux qui possèdent un pouvoir comme le vôtre, cadet. Toutefois, étant donné votre puissance, j’ai décidé de choisir une autre épreuve pour vous, que je ne réserve que pour les meilleurs. Rejoignez-moi dans une heure dans mes quartiers. Votre prochain et dernier objectif vous y attend. »

Le cœur d’Olaf s’emplit d’un sentiment de fierté non dissimulé. Non seulement il avait réussi une épreuve où bien d’autres avaient dû échouer voire mourir, mais il était également considéré comme l’un des meilleurs élèves, selon les dires du Magister. Toutefois, la fierté laissa place à l’angoisse. Si la dernière épreuve classique était si dure, qu’en allait-il être de l’épreuve qu’on lui réservait ?

Une fois l’heure passée, heure pendant laquelle le jeune homme s’était préparé physiquement et mentalement à l’épreuve qui l’attendait, il descendit au plus profond de la tour, dans les quartiers personnels du magister. Quand il y arriva, il vit un énorme ‘ring’, constitué d’arbres, de pierres, d’eau et de roches incandescentes. Après avoir regardé de plus près cet endroit peu orthodoxe, Le Magister fit son apparition, en tenue de combat. Ses pieds nus lévitaient au-dessus du sol et ses longs cheveux blancs, ébouriffées, semblaient flotter dans les airs. Il tenait également une longue épée, sur laquelle étaient inscrites des signes étranges, sans doute des signes runiques.


« Bienvenue dans ta dernière épreuve, Olaf Nettringe. Tout ce que tu as appris, tu vas devoir me le montrer aujourd’hui. Tu DOIS m’affronter. Le premier qui sort du ring ou qui meurt est éliminé : si c’est toi, tu pourras dire adieu à ton entrée dans l’Ordre des Mages de Guerre. Si c’est moi, alors tu auras mes félicitations et une recommandation pour combattre aux côtés des plus grands guerriers. Es-tu prêt, Olaf Nettringe ? »


Un long silence s’installa, pendant lequel Olaf regardait le magister d’un air impassible, malgré la peur qui le prenait de plus en plus. Puis, dans un élan de courage, il dit :


« Je suis prêt, magister. »

Sans même attendre, le magister avança à une vitesse hallucinante vers Olaf et décocha un coup d’épée puissant et rapide. Toutefois, malgré la surprise de cette attaque, le futur mage de guerre eut le temps de générer un bouclier de pierre autour de son bras et para le coup du chef des mages. Toutefois, celui décocha un nouveau coup d’épée mais qui ne fit qu’égratigner la peau du jeune mage. Croyant n’avoir affaire qu’à une blessure superficielle, Olaf commença à charger son aura quand il ressentit un engourdissement dans le bras, puis dans le corps tout entier : l’épée était chargée de magie. Le cadet se mit à trembler puis il s’écroula sur le sol, avant de cracher un jet de sang. Le Magister, étant retourné à sa place de départ, regarda Olaf et dit :

« Mon épée, Eleanora. En plus d’être assez affûtée pour trancher les os comme du beurre, elle contient un sort qui engourdit l’ennemi et qui l’affaiblit, même si celui-ci n’a eu qu’une simple égratignure. Ce sont ces armes qui font de nous, Mages de Guerres, de puissants guerriers. ALLEZ, LEVE-TOI ! »

Alors affaibli dés le début du combat, il décida toutefois de ne pas baisser les bras et se releva tant bien que mal, malgré le bras gauche tremblant encore à cause de la blessure.
Le magister n’attendit même pas la riposte de son adversaire et lança une puissante bourrasque de vent qui commença à faire reculer Olaf vers la sortie du ring. Le combat commençait très mal et risquait de se finir tout aussi mal. C’est alors que l’amulette d’Olaf commença à briller d’une lueur intense et d’une magnifique et sinistre clarté. La puissance magique d’Olaf était maintenant déchaînée, indomptable.


« Je… Dois… GAGNER ! »

C’est alors que des centaines de pierres sortirent du sol et se mirent à virevolter autour du cadet. Les pierres n’étaient plus soumises à aucune gravité et n’étaient que sous le contrôle du jeune mage. C’est alors que les pierres se formèrent en un seul amas, faisant face à la bourrasque de vent du magister. Puis ces pierres partirent à une vitesse hallucinante vers le mage qui les prit de plein fouet. Celui-ci tomba lourdement sur le sol, des dizaines d’entailles, bien que peu profondes, se trouvaient sur chaque parcelle de son corps.

Olaf commença à marcher d’un pas lourd, comme ayant du mal à supporter son propre poids. Sa respiration se faisait de plus en plus bruyante et haletante, et un regard presque meurtrier assombrissait le visage du jeune prétendant. Mais le Magister, au dernier moment, lança son épée qui s’envola et qui vint égratigner en de multiples endroits le corps du jeune mage. Malgré des blessures vraiment bénignes, celles-ci eurent les effets que l’on sait, et la puissance de ce mal-être fut tellement grande qu’Olaf ferma les yeux et tomba sur le sol, une flaque de sang commençant à se former sur son corps.


Était-il mort ? Grièvement blessé ? Lui-même ne le savait pas, la douleur étant absolument insoutenable.

48 heures passèrent, et Olaf se réveilla dans le même lit où il s’était réveillé après sa deuxième épreuve. Très vite, il comprit qu’il avait perdu et donc qu’il avait également perdu son droit d’entrée dans l’Ordre des Mages de Guerre. Il ne pleura cependant pas, car il était heureux d’avoir pu montrer ses talents et il ne regrettait rien. Encore une fois, le Magister se trouvait à côté de lui, complètement indemne, preuve que la puissance de ce mage de Guerre était grande.


« J’ai perdu, n’est-ce pas ? », demanda Olaf, la voix empreinte d’une légère tristesse.

« Oui. Toutefois, j’ai réfléchi, et rares furent les fois où je pus combattre adversaire si remarquable que toi. Je pense que malgré ta défaite, tu as les talents requis pour intégrer notre Ordre. Et j’ai également réfléchi, et je pense que je suis maintenant trop vieux pour garder ma place de Magister. Mon apprenti a déjà pris ses fonctions, je ne suis plus Magister. »

« Mais… Qu’allez-vous faire ? »

« Depuis longtemps, je souhaite me retirer en ermite et attendre que mon âme franchisse les frontières entre notre monde et les Limbes. Puisse ta destinée être grande, Chevalier Nettringe, et puisses-tu faire honneur à notre Ordre comme tous les autres l’ont fait avant toi. »


Sans attendre quelque réponse du jeune Olaf, le Magister se leva de sa chaise puis partit. Plus jamais Nettringe revit le Magister, et sans doute est-il mort, aujourd’hui. Mais le but ultime du jeune Olaf était atteint : devenir un Mage de Guerre.

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