En cette noire nuit d'été, le temps était à la solitude et à la désolation. Des milliers de pleurs semblaient émerger des ténèbres dans lesquels l'homme avait l'impression de baigner.
Au cœur de la nuit, sur le chemin de la postérité, une ombre avançait. Une ombre incarnant mort et affliction .. désespoir et tourment .. chagrin et contrariété.
Dans la pâle lueur de la lune, le cavalier approchait.

Er 'tan venait de franchir la borne entre Flore et le Comté qui s'étendait au nord.
Le Dévot chevauchait maintenant à travers les sentiers de cette nouvelle province, se dirigeant vers le point de rendez-vous qui avait été fixé entre les deux rivaux.
Le jeune-homme demeurait pensif, tout en se concentrant sur son trajet. Ce n'était pas la première fois qu'il affronterait un semblable, mais l'appréhension du combat se faisait sentir en lui.
Er 'tan avait l'impression que cette sensation ne le quitterait jamais, à chaque fois qu'il participerait à ces jeux funestes que l'on appelait communément « duel ».
Perturbé et en proie à l'adrénaline, il se remémora les paroles de son maître qui l'avait quitté trop tôt. Des paroles qui lui avaient sauvé la vie plusieurs fois et qui lui seraient utiles pour cette nouvelle épreuve.

« Les gens de l'autre monde te diront de maîtriser ta rage, d'apprendre à la dominer. Balivernes. Au sein du Culte, nous apprenons à nous en servir et à l'utiliser pour parfaire notre témérité et notre virulence au combat. Elles sont la clé de la réussite et c'est ainsi que tu dois te servir de la rage et de la haine. »

Depuis les évènements de Flore, Er 'tan avait revendiqué un duel avec l'étrange individu qui était sorti du néant. Ce dernier s'étant présenté comme un obstacle et un ennemi juré de la cause, devait selon Er 'tan, quitter impérativement la surface de ce monde.

L'apparition de ce nouvel antagoniste avait amené le jeune Baron s'interroger sur la notoriété qu'il émettait dans le « Faux-monde », car en effet, si cet inconnu avait su l'identifier entièrement et le prendre en flagrant délit, c'est que l'on était à nouveau sur sa piste et que les ennuis allaient se remettre à affluer.

Le Dévot approchait du lieu, le bois était en vue. Le bois était un endroit souvent sollicité pour ce type d'expérience macabre. On n'y était en général peu dérangé et celui-ci était souvent dépourvu de témoins. Seul la faune et la flore seraient spectateurs de l'horreur qui se déroulerait cette nuit, en leur domicile.

Er 'tan mit pieds à terre et accrocha les rennes de son palefroi à un arbuste, puis se dégarnit de sa robe, laissant place à une tunique autrement plus souple.
Suite à cela, Er 'tan alla explorer les lieux, sans s'enfoncer directement dans la forêt qui lui faisait face. Le Dévot marcha un moment dans l'ombre, avant de tomber sur ce qui semblait être un cimetière. Er 'tan escalada la clôture de fortune, puis alla inspecter les tombes.

Aidé par sa vision nyctalope, il put lire les inscriptions sur les sépultures. Ainsi, il s'arrêta devant « Manfred Colin, 87, Fermier ». Er 'tan réalisa un rapide calcul et conclut que le défunt était mort à l'âge de vingt-six ans, ce qui résultait normalement d'une forme physique convenable. Le Dévot sortit son orbe et la brandit vers les cieux en murmurant la formule d'invocation, de façon à ne pas attirer l'attention sur lui. Au bout de trente secondes d'incantation, la terre se mit à trembler devant lui et bientôt une main surgit du sol, puis une deuxième. Un individu en sortit, dégageant une odeur pestilentielle stupéfiante. Ce dernier, encore recouvert de terre, avait largement dépassé le stade de décomposition avancée et voyait de nombreuses parties de son corps dépourvues de chair. Ses quelques vêtements ayant résisté à la putréfaction tombaient en lambeaux et l'ensemble de son corps était couvert de moisissures. Ce dernier faisait à peu près la même taille que le Baron. Ses orbites étaient dépourvues d'organes, mais cela n'influerait pas sur la perception de cette marionnette animée par l'énergie du Culte.

Le Dévot continua à inspecter les tombes et s'arrêta à nouveau devant l'une d'entre-elle. Il y était gravé « Ici Repose Jack Seperield, 83 ». Er 'tan exécuta le même manège et bientôt un second acolyte vint grossir les rangs. Ce dernier était dans un état très proche du cadavre précédemment relevé, malgré sa taille, légèrement en dessous de celui-ci. Le Baron l'invita à ne pas s'éloigner, puis continua à lire les inscriptions sur les tombes. Le Dévot était conscient qu'il pourrait encore relever un mort tout en maintenant leurs performances à 70 %. Il hésita un moment, conscient que son rendez-vous l'attendait, mais opta finalement pour une dernière invocation. Il s'arrêta devant la sépulture de « Nestor Pied-bot, 68, Maréchal-ferrant ».

Lorsque l'invocation fut terminée, le troisième cadavre ambulant vint se joindre au groupe.

Ce dernier dominait Er 'tan d'une tête mais l'état de son corps était si décomposé qu'il ne restait pratiquement plus que des os.

Le Dévot jeta un regard aux alentours, puis rassembla ses acolytes autour de lui, de façon à leur murmurer un ordre qu'ils se devraient d'appliquer.
Suite à cela, le groupe se dirigea vers les grilles du cimetière que le Baron ouvrit en relevant le verrou, laissant à la troupe le champ libre.

Er 'tan et les morts-vivants s'engouffrèrent dans les bois, en direction du lieu de rendez-vous.
Le Dévot jetait régulièrement des regards autour de lui, de façon à s'assurer qu'il n'était pas suivi.

En cours de route, les trois morts-vivants disparurent et Er 'tan continua seul son avancée à travers l'obscurité.
Er 'tan marcha un moment avant de parvenir à destination. Il aperçut au loin la même silhouette qu'il avait vu à Flore et qui patientait dans l'obscurité. Er 'tan s'avança vers l'individu dont l'apparence confirma ses soupçons. À travers sa vision nocturne, il identifia l'individu comme étant bel et bien celui qu'il attendait. Il portait une tunique à manches longues aux reflets argentés, en plus d'un pantalon noir et d'une cape de la même couleur. Un masque ornait son visage et une étrange lueur en sortait des fentes. Er 'tan déclara aussitôt dans la direction de son rival :

« Je ne sais pas qui tu es étranger, je ne connais pas ton nom et encore moins tes origines. Je sais que tu es sur ma trace depuis un moment, mais je n'ai pas idée des motivations qui t'ont poussé à te lancer dans ce périple. Nous aurions pu être ami, nous aurions pu partager nos expériences et unir nos forces. Mais cela ne semble pas compatible entre nous, qui sommes si différents l'un de l'autre. »

Er 'tan s'arrêta à trois mètres de l'individu, dégaina ses cimeterres et déclara à nouveau :

« À présent je vais te parler franchement : j'ai vraiment une mauvaise nouvelle, tu vas passer un sale quart d'heure. Je ne suis pas ton ami, je ne vais pas t'aider, je vais te briser. T'as des questions ? »

Lorsque Er 'tan eût terminé son discours, l'individu qui lui faisait face prit à son tour la parole, d'une voie calme à tendance arrogante, tout en croisant ses bras. Il semblait imperturbable.

« Tu as totalement raison, nous ne pouvons pas nous entendre, notre façon de voir se monde est totalement différente, nous sommes obligés de nous affronter dans ce duel, pour mettre fin à cette dispute, qui ne peut se finir autrement que dans le sang. »

La réponse du rival avait définitivement ouverte les hostilités, le combat était sur le point de commencer.
Si les hommes se différenciaient tant par leurs convictions et leurs idéaux, ils se ressemblaient de part leur manque de diplomatie et leur vision radicale des choses.
Er 'tan songea rapidement, tous deux n'étaient pas si différents. Seules leurs croyances les opposaient. Ils étaient des fanatiques.

Lorsque l'homme au capuchon eût à son tour terminé de parler, il décroisa ses bras, laissant un objet y échapper et tomber au sol. Er 'tan n'eût pas le temps d'identifier la chose en question, mais il entendit celle-ci percuter la terre. Aussitôt, un étrange phénomène se produisit. Une épaisse brume vint recouvrir totalement la position des deux individus, plongeant Er 'tan dans l'incompréhension. Quel était donc ce prodige ?
Le garçon analysa la situation aussi rapidement qu'il le put et conclut que son adversaire cherchait à l'aveugler. Mais ce dernier semblait apparemment ignorer la vision thermique du Dévot, qui l'apercevait sous forme d'une grosse tâche blanche à travers la brume et la nuit.
Er 'tan quitta sa position par la droite, en se déplaçant le plus discrètement possible, de façon à contourner la silhouette masquée et capuchonnée, conscient que celle-ci pourrait posséder la même faculté de vision que lui.
Tout en fixant son adversaire, le garçon commandita à ses acolytes de se mettre en embuscade autour du lieu de combat, afin d'encercler celui-ci. Les morts-vivants surgirent de la forêt et se postèrent à une dizaine de mètres de la zone enfumée. Ils devraient s'orienter en fonction du changement de position d'Er 'tan, de façon à minimiser les chances d'échappatoire de l'individu qu'affrontait leur maître.

Pendant que les zombies s'exécutaient, Er 'tan qui était à cinq mètres de son adversaire ramassa une pierre qu'il projeta dans une direction opposée, de façon à tromper la conscience de l'individu.
Lorsque le projectile atteignit le sol, Er 'tan s'avança le plus discrètement possible derrière la silhouette et de toutes ses forces abattit son sabre droit en direction de ses mollets, avant de s'engouffrer à nouveau dans le brouillard ondulant, mêlé à la nuit noire.

A travers la brume, le Dévot fixait la tâche blanche qui demeurait toujours immobile. L'individu n'avait pas bougé.

Lorsque la lame du Baron avait percuté le mollet de son rival, ce dernier n'avait pas pu s'empêcher de gémir.
Er 'tan dans sa retraite, avait entendu un son qui ne permettait cependant pas de déterminer le sexe de l'individu. Ce dernier semblait assez mystérieux.

Le garçon regarda un long moment la silhouette au milieu du brouillard. Cette dernière restait impassible et ne bougeait pas. La blessure que lui avait infligé le Dévot n'avait visiblement pas suffise à la priver d'un de ses appuis.

Er 'tan réfléchit un moment, puis décida de reculer davantage.
Il finit par sortir totalement du brouillard et était à présent à une vingtaine de mètres de la forme blanche qui restait toujours figée sur sa position.
En proie à l'adrénaline, Er 'tan s'immobilisa et médita un moment, tout en gardant les yeux rivés sur la menace campait sur sa position. Il se dit qu'il pourrait forcer l'individu à quitter sa position et à venir s'embrocher sur ses acolytes, en tentant de le lapider à distance avec quelques rocs.
Mais après réflexions, il préféra décliner cette option tout à fait abominable et opta pour quelque chose d'un peu moins fourbe.
Il plaça ses deux mains sur ses tempes, de façon à se concentrer le mieux possible et ordonna aux trois morts-vivants qui encerclaient la zone de brume à dix mètres de l'individu, de se rapprocher de trois mètres et de se mettre à tourner autour de lui.
Les cadavres animés de Manfred, Jack et Nestor se mirent alors à effectuer la parade commanditée par le Baron qui commençait à prendre son élan en direction de la silhouette masquée. Une fois encore, le Dévot voulait tromper la vigilance de son rival grâce aux bruits de pas et aux râles des morts ambulants.

Après s'être orienté correctement sur son adversaire, de façon à le surprendre de dos, il fonça droit sur lui en courant le plus rapidement qu'il put.
Le sabre droit levé et le second en garde, Er 'tan passa entre deux morts-vivants et tenta d'abattre son bras offensif sur le membre supérieur droit de l'individu, sans s'arrêter dans sa course.

Le Dévot s'arrêta quelques mètres plus loin, quelque chose n'allait pas. Er 'tan passa une main sur son abdomen et la releva : elle était immaculée de sang. Le garçon ne put s'empêcher de pousser un cri de rage, puis changea à nouveau de position de manière à ne pas se révéler.

Cette fois-ci, son stratagème n'avait pas fonctionné correctement. Son adversaire s'attendait probablement à être pris par surprise et s'était mis en embuscade.
Au final, Er 'tan avait senti sa lame râper le ventre de son rival, mais certainement pas assez fort pour le mettre hors de combat. Quant à lui, il s'en sortait avec une large entaille au bas de l'abdomen et qui malgré l'adrénaline qu'il concevait, le faisait souffrir.
Le Baron tenta d'ignorer sa blessure, malgré les vives douleurs qu'il ressentait et décida d'adopter une tout autre ruse. Il réfléchit un moment à la situation, en prenant le soin de garder ses yeux braqués sur la tâche blanche qui demeurait immobile à son emplacement initial.

Ils étaient tous les deux dans des bois, au coeur de la nuit et à présent immergés au sein d'un épais brouillard. Er 'tan et les morts-vivants étaient en supériorité numérique et avaient complètement encerclés leur rival masqué qui ne semblait pas apte à voir dans l'obscurité et encore moins dans la brume. En effet, ce dernier ne fixait pas la position du jeune-homme et semblait se concentrer sur lui-même pour opérer d'une tout autre façon. Er 'tan se demanda un moment : Peut-être était-ce là une ruse ? Peut être l'individu tentait-il de faire croire à son adversaire qu'il n'était pas nyctalope, alors qu'il l'était réellement ? Peut-être attendait-il le bon moment pour frapper ?
Er 'tan repensa subitement à la technique de lapidation qu'il avait envisagé, puis déclina à nouveau. C'était vraiment abominable.

En définitive, le Dévot opta pour autre tactique. Il se concentra et ordonna à ses trois acolytes d'arrêter leur parade et de s'immobiliser. Puis, il leur coordonna de s'orienter vers l'individu qui campait sur ses positions et de se mettre en embuscade, prêt à le recevoir.
Les cadavres ambulants de Manfred, Jack et Nestor s'exécutèrent et se gainèrent. Quant à Er 'tan, il se plaça entre deux zombies, légèrement en retrait et se prépara à jaillir sur son rival dès que celui-ci entreprendrait de sortir du brouillard.
L'inconnu n'avait plus qu'à venir et à s'empaler sur le dispositif du Baron. Ce dernier espérait que l'individu sorte, il était en effet impératif pour lui de mettre un terme rapidement à la partie. Er 'tan était blessé et devait se soigner sans trop attendre. Si l'individu ne sortait pas, il aurait perdu un temps précieux et devrait envisager une autre solution.

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« N'oubliez jamais. Si vous devez mener une vie saine et salutaire, commencez par éviter ces bien-faits englués, qui ajoutent à notre grand malheur en nous trompant. Nous croyons posséder, nous sommes tenus. Pourquoi craindre la mort ? Pourquoi craindre l'impureté ? Car dans les sombres ténèbres de notre ère, il n'y a que la guerre. Accomplissez la volonté de la très vénérée, embrassez son image ; où rejoignez le commun des mortels et éloignez vous de la foi, à jamais. »

Les paroles de Tulcier résonnaient dans la tête du garçon en proie à l'adrénaline. C'était en ces moments sombres et oppressants qu'un guerrier comptait sur l'apprentissage et le perfectionnement qu'il avait acquis de son mentor.
Tulcier avait quitté trop tôt son apprenti, le laissant seul au milieu des loups. Cette nuit, le Dévot devait compter sur lui-même et sur sa propre expérience pour se sortir de là. Son ancien maître ne serait pas à ses côtés pour le corriger et pour le guider dans ses actes.
Mais le garçon croyait très fort en lui-même, les paroles de son défunt maître resteraient à jamais gravées dans sa mémoire.

À travers la brume, Er 'tan fixait toujours la silhouette blanche, postée quelques mètres plus loin. Qui était-donc cet individu inflexible qui avait fait preuve d'autant de courage et de détermination pour le suivre jusqu'ici ? C'était pour le Dévot, l'adversaire le plus mystérieux qu'il ait eût à affronter jusqu'ici.

Er 'tan se rappela de son périple à Flore où il l'avait rencontré pour la première fois.
L'inconnu masqué et capuchonné était sorti du néant et l'avait pris en flagrant délit au coeur même de la forêt. Aussitôt, il avait annoncé ses positions et fait clairement comprendre qu'il s'opposerait à la Déesse et de la mort et à ses serviteurs, au péril de sa vie. Er 'tan ne le connaissait pas, mais lui le connaissait. À la solde d'hommes puissants, il était sur la piste du Baron depuis longtemps.

Er 'tan et les morts-vivants campèrent sur leurs positions plusieurs minutes de rangs, avant qu'une voix féminine ne vint briser le silence de la nuit.

« Je suis vraiment désolée, je ne voulais pas te blesser et te faire du mal. »

Le Dévot fut bouleversé et désorienté un moment. Il ne saisissait plus. Que voulait-elle ? N'était-elle pas ici pour l'éliminer ? Le garçon avait beau servir la Déesse des Limbes, il lui restait une part d'humanité. Les paroles de la femme le touchèrent, cela faisait si longtemps que l'une d'entre elle ne lui avait pas adressé la parole. Il fut soudain pris d'un flash et se souvint de l'adolescence qu'il avait passé avec Nael ; cette autre vie pleine d'amours et de tendresses qu'il avait connu autrefois. Une aventure source de bonheur et de joie qui s'était terminée dans les larmes et la désolation. Er 'tan était devenu un monstre, ses derniers proches l'avaient quitté. Son être le plus cher, Nael, l'avait abandonné.


Une larme coula le long de la joue du garçon qui fixait la fille à travers le brouillard.

Mais les souvenirs de Flore défilèrent soudain dans sa tête et il se remémora les paroles que lui avait adressé la jeune fille sensible qui lui faisait face :

« Tu devrais grandir, tu n'es qu'un enfant gâté .. » … « tu proposes une fausse paix .. » .. « Tu veux savoir pourquoi j'insulte ta précieuse déesse .. ? »

Cela n'avait pas de sens. Elle avait juré de combattre le Baron jusqu'à la mort et déplorait maintenant de l'avoir blessé. Le visage du garçon se crispa, ses yeux ne brillaient plus. La jeune femme qui regrettait son acte était en parade, ses armes en position de défenses.
Le Dévot passa une main sur sa nuque puis soupira lentement. Il se concentra et commandita quelque chose aux trois morts-vivants qui étaient en embuscade à sept mètres de la silhouette.
Dans une certaine synchronisation, les cadavres ambulants foncèrent sur la femme de tout leur élan. Un étau triangulaire se referma sur la jeune-inconnue.
Manfred vint percuter l'individu par sa gauche et tenta de le maitriser en l'agrippant autour de sa taille tout en le mordant. Pendant ce temps, Jack arriva par la droite et accrocha la silhouette en essayant d'immobiliser ses bras. Nestor, l'ancien maréchal-ferrant, surgit derrière elle et se jeta sur ses jambes en les agrippant et en essayant de la faire tomber.
Er 'tan était déjà là.

« Tu me ressembles beaucoup étrangère. Nous ne sommes l'un et l'autre pas si différents. Tu es persuadée de la légitimité de ta cause que tu défends avec ardeur, détermination et courage.
Mais cette cause n'est pas mienne et je ne reconnais pas tes convictions. Chercher à te convaincre ne servira à rien, tu es bornée comme je le suis, nous sommes des fanatiques. »

C'était le moment, Er 'tan s’élança sur l'individu submergé en brandissant ses armes :

« POUR L'AMOUR DE NAYRIS ! JE TE SACRIFIE AU NOM DE LA DÉESSE DE LA MORT ! »

Dans un hurlement de rage, le Dévot abattit ses cimeterres sur les points sensibles de l'individu désemparé, malgré la masse mort-vivante qui l’enlaçait. Er 'tan utilisa ses dernières forces contre son rival et frappa son bras gauche, puis lâcha son sabre droit et dégaina aussitôt sa dague qu'il tenta de planter au niveau du foie de son adversaire, tout en maintenant son sabre en parade. Il tourna constamment autour de sa cible en utilisant les acolytes qui l'agrippaient et la mordaient pour se protéger. Il fit deux pas en retrait avant de se relancer dans la mêlée en essayant d'égorger son rival d'un violent revers de sabre et de le transpercer de plusieurs coups de dague au niveau du torse.

« MEURS AU NOM DE NAYRIS ! »