- Citation :
- Par une nuit sans lune et sans étoiles, ton personnage est confronté à une situation où il est obligé et ne peut pas faire autrement que d'utiliser sa dissolution en fumée.
Par une nuit sans lune et sans étoiles, le ciel étant masqué par des nuages d'orage, Tiana était assise dans son salon, près de la fenêtre. Elle regardait au travers, rêveuse : voilà longtemps qu'elle n'était pas partie exercer sa diplomatie auprès de ses voisins, et cela l'ennuyait quelque peu. Et cette pluie qui avait fini par tomber en averse depuis quelques heures... Au moins, les terres seront plus productives que l'an dernier, pensa la jeune comtesse au souvenir douloureux de la famine qui avait frappé, due aux mauvaises récoltes, rendant l'hiver difficile. Tiana, sitôt qu'elle avait vu la situation, avait fait des distributions de nourriture gratuites pour tout le monde, jusqu'au printemps, avec tout ce qu'ils avaient pu mettre de côté en prévision.
Elle fut brutalement tirée de ses pensées par le cri du garde qui se trouvait sur les créneaux, au-dessus du pont-levis : une troupe d'hommes en armes était apparue dans son champ de vision. La jeune vampire regarda à travers la vitre : lesdits hommes étaient casqués, et fronça les sourcils. Que faisait une troupe d'hommes casqués en armes devant chez elle ? Elle entendit une voix rauque crier à travers la pluie :
- S'il vous plaît, offrez l'hospitalité à un groupe de cavaliers ! La pluie nous a surpris, nous repartirons quand elle sera passée !
Tiana vit le pont-levis se baisser : ses gardes exécutaient ses ordres à la perfection, mais elle leur laissait le choix de décider d'ouvrir ou non, selon leur cœur. Et là, le cœur du garde lui disait d'ouvrir à des inconnus trempés, surpris par la pluie. Elle se leva donc de sa chaise, afin d'accueillir comme il se doit ses invités imprévus. Elle attendit au centre de son salon, et une de ses gouvernantes, une humaine de petite taille et plutôt ronde, amena les soldats jusqu'à sa maîtresse. Tiana sourit amicalement aux inconnus et commença :
- Bien le bonsoir, messieurs. Défaites-vous de vos manteaux, je vous prie, Virginie les mettra à sécher près du feu. Souhaitez-vous vous restaurer un peu ?
Elle resta face à eux, attendant une réponse de leur part. L'un d'eux s'avança et s'agenouilla devant elle :
- Je vous remercie de nous offrir l'hospitalité pour la nuit, madame. Nous avons eu le temps de manger avant de partir, nous n'avons donc pas besoin de nous restaurer. Par contre, il serait agréable de votre part...
La jeune comtesse n'eut pas le temps de réagir qu'une main se plaqua sur sa bouche, et ses mains furent maintenues par une poignée ferme et vigoureuse. Elle tenta de se débattre, mais dans la main qui s'était plaquée sur sa bouche se trouvait un mouchoir imbibé de chloroforme. Sa nature de vampire ne la protégeait pas de ce genre d'agression, et elle regrettait de ne pas avoir gardé son épée à son flanc. Avant de sombrer, elle entendit l'homme ricaner :
- ... de nous suivre sans nous opposer de résistance. Ha ha ha ha ha !
Elle perdit connaissance à ce moment précis, au dernier "ha" du chef de ses ravisseurs.
Quand elle se réveilla, quelques instants plus tard, elle se trouvait dans une cage, elle-même sur un chariot. Ses ravisseurs, fiers de leur capture, étaient à la fête et étaient assez avinés. Seul le conducteur du chariot était sobre, et les conduisaient Nayris sait où. L'un des hommes ivres lança :
- Comme quoi - hips -, si la dmoiselle avait - hips - renouvelé - hips - l'allégeance à - hips - Aile Ténébreuse, elle - hips - serait toujours - hips - dans son château - hips-...
Tiana se figea : ainsi, c'était Aile Ténébreuse qui avait commandité son enlèvement... Parce qu'elle n'avait pas renouvelé l'allégeance de sa famille envers lui... Elle regarda comment la cage était fermée : avec une chaîne. La comtesse fronça les sourcils : pour sortir de sa cage sans faire de bruit, il lui faudrait se dissoudre en fumée. Heureusement qu'elle n'avait pas été ligotée, sinon il lui faudrait se défaire de ses liens avant de chercher à s'enfuir.
Elle s'assit en tailleur dans sa cage, de façon à ne pas se faire entendre, et s'occupa à vider son esprit. Au début, elle ne sentit rien, mais cinq minutes plus tard, elle se sentit beaucoup plus légère. La légèreté se fit d'abord ressentir par le haut, comme si la jeune comtesse était aspirée par le haut. Cette sensation remonta jusqu'aux reins, doucement, avant d'atteindre le cœur, puis les épaules, le cou, la tête. Tiana était devenue fumée. Elle s'éclipsa hors de sa cage, sans bruit, et au moment de reprendre consistance, elle entendit des chevaux au galop. Ses hommes avaient réagi relativement vite, et seraient là d'ici quelques minutes.
Les ravisseurs de la comtesse ne s'étaient rendus compte de rien, malheureusement pour eux. Lorsque le conducteur du chariot se prit une flèche dans le dos, les autres se rendirent compte, trop tard, qu'ils étaient faits. Le chef des cavaliers se mit au niveau de sa maîtresse, pendant que ses hommes s'occupaient des Impériaux, et lui demanda :
- Vous allez bien madame ? Ils ne vous ont pas blessée ?
Tiana répondit, soulagée :
- Non, rassurez-vous. Mais rentrons. Nous prendrons des mesures pour éviter que ce genre de mésaventure ne se reproduise.
Elle grimpa en croupe devant le chef des cavaliers, qui siffla ses hommes avant de retourner au château. Depuis ce jour, les règles de l'hospitalité sont toujours respectées chez Tiana, mais cette fois, les gens armés étaient priés de se défaire de leurs armes et autres objets dangereux avant d'être reçus par la comtesse.