Leyceline avait été quémandé pour donner un concert dans les rues de Sylfiria. Un noble avait entendu parlé d'elle, et avait organisé sur une place de la ville une petite soirée, durant laquelle la musicienne jouerait ses œuvres, puis un buffet serait proposé. Le tout avait été organisé rapidement et Leyce n'avait à penser à rien. Elle était logée et nourrie, mais aussi payée.

Ce qu'elle n'avait certainement pas dit, c'est que même sans salaire, elle aurait accepté avec grand plaisir de venir. Elle avait besoin d'une petite pause dans son travail secret. Le lapin blanc avait fait trop de bruit. Il fallait que Leyceline Métivier soit à nouveau vu en concert, chose qu'elle avait arrêté le temps de ses missions.

Et de toute façon, la musique lui permettait toujours de se sentir plus sereine, plus affirmée dans ses idées... Et il fallait avouer que son violon lui avait manqué. Le reprendre et en rejoué avait été assez laborieux sur le début. Sa position, ses doigtés... Rien n'allait plus. Le son apparaissait. Il ne glissait plus.

Même si ce concert n'était pas décisif pour sa carrière, la lapine voulait que tout soit parfait. Comme toujours. Elle s'était entraînée, avait préparé un programme et avait, avec un plaisir non feint, retrouvé cet entente avec son instrument.

Lorsqu'elle s'était senti prête, elle avait jouée tout les jours en préparant un ordre de chanson, sa tenue, son violon. Tout était prêt, et elle arriva dont à Sylfiria le jour de son concert.

Très bien reçue, elle avait visité la fille le jour avec un guide payé par le noble qui faisait tout bien, puis elle était rentrée se reposer et se préparer pour son récital.

Elle avait lissé et brossé son écrin, vérifier ses cordes, puis avait suivit le noble. La place était belle. Eclairée par des étranges lumière/luciole d'une pâleur angélique, l'assassine s'oublia pour n'être que la musicienne. Le noble la présenta, et s'éclipsa dans le publique. La lapine s'avança alors, et salua son public.

-La musique est une loi morale. Elle donne une âme à nos coeurs, des ailes à la pensée, un essor à l'imagination. Elle est un charme à la tristesse, à la gaieté, à la vie, à toute chose. Elle est l'essence du temps et s'élève à tout ce qui est de forme invisible, mais cependant éblouissante et passionnément éternel.

Son morceau qui débuta était un hymne, doux, lent, qui jouait sur les harmonique de son violon presque autant que sur les notes réelles. La violoniste laissa monter la musique, emplir la place, ferma les yeux, et s'absorba à son art.

.
.
.

Son concert touchait à sa fin. Elle finit par un adagio, un morceau plus rapide. Juste un seul mouvement, plus gai, elle voulait que les gens quittent cette place avec un sourire sur les lèvres. Qu'ils oublient leur journée, qu'ils avancent en regardant la nuit étoilée. Elle mêla sa voix, douce et contrôlée. Lorsque les dernières notes finirent de se répercuter sur les murs entourant la place, Leyce ouvrit ses yeux, comme sortant d'un rêve. Elle avait l'impression d'avoir agit pour le bien de ces personnes qui l'écoutaient.

Elle sourit aimablement, et salua à nouveau ferma les yeux et savourant ses applaudissements. Ce temps là où elle voyait l'air rassuré et serein de son auditoire était pour elle comme une drogue qui faisait battre son coeur. Elle était heureuse de ce concert.

Le noble la félicita devant les spectateurs, puis ils les convia au buffet installé autour de la place. Leyce rangea précautionneusement son violon, puis se dirigea vers une des tables garnis de nourriture pour se contenter d'un verre d'eau en laissa voguer son regard sur le lieu. On vint la remercier et la féliciter, et elle se montrait adorable et modeste, comme toujours quand elle n'était que la musicienne.

Elle adorait cette ambiance que pouvait crée la musique. Sereine, elle marchait tranquillement sur la place, regardant curieusement ce qui l'entourait.

---

Ce que dit Layce est de Platon ~

Je reviens vers la terre qui m'a donné le jour après m'être perdue dans les Marais de la Désolation où j'y ai fait des rencontres fortes étonnantes, un cours inachevé de psychologie auprès des élèves de Kazuya Takeda qui réveilla en moi une peur refoulée depuis très longtemps. J'avais besoin de repos, de sérénité. Allez dire que Sylfiria, sous la domination d'Aile Ténébreuse est serein ! Disons que ça l'est. Enfin... cela est valable pour les êtres se voilant la face, ayant peur de marcher fièrement puis de relever la tête.
Je ne vais pas me plaindre, car à force, j'ai appris à faire comme si de rien était. Pas vraiment par choix, quoique, mais uniquement car je souhaite continuer à vivre afin de soigner les blessés se retrouvant sur ma route.

J'arrive aux portes de la ville et j’aperçois que le centre-ville est en pleine effervescence. Que se passe-t-il donc ? Les partisans démoniaque ont de nouveau détruit la ville ? Ont repris mon domaine ? Ou sont-ce les rebelles qui sont parvenus d'une main de maître à reprendre la cité des mains démoniaques ? C'est avec calme que je m'approche vers un enfant pour lui en demander les raisons.

C'est mon père m'dame ! Il fait un pied-de-nez aux vilains. Une belle damoiselle là-bas lui a demandé si elle pouvait jouer un peu de musique. Cela fait bien longtemps que personne n'a osé animer notre place. Et puis... j'aime pas la statue du grand-plumé noir là-bas. termine-t-il tout bas.

J'aime le courage de ce jeune enfant qui ne sait même pas à qui il s'adresse et qui clame son choix. Non il ne sait pas à qui il s'adresse puisque je suis vêtue d'une longue robe à capuche aux teintes de nuages célestes. Et moi je viens de me rencontre que je parle à un des rares fils de nobles de Sylfiria.

Pour le moment je ne vois pas ladite demoiselle à cause de la foule qui commence à y avoir. Quelques êtres que j'ai soigné tel l'humaine qu'ils croient que je suis me reconnaissent malgré la capuche et me saluent. J'espère qu'Uriel, mon maître de maison, n'est pas trop loin, à veiller sur moi avec ce que je lui ai offert venant du noble maître nain et Marquis-Directeur, Alaric, en personne.

Je trouve enfin un peu de place près de la fontaine. Même assise sur le rebord, je peux apercevoir la musicienne. L'enfant avait raison. Elle a l'air agréable. Non pas qu'on lui donnerait Yehadiel sans confession, mais pas loin. Je n'ai point entendu sa présentation mais les premières notes me font penser à une âme quelque peu meurtrie par je ne sais quelle raison. Voilà bien longtemps que je n'ai entendu un tel air aussi bien joué. Autant dire qu'elle s'est appropriée cette musique, la fait sienne. Je me dois par respect, aller saluer cette virtuose.

Elle parvient à me faire fermer les yeux et étirer un doux et simple sourire. Ah ! Elle y mêle savamment sa voix. Les chérubins n'ont qu'à bien se tenir car ils ont une belle concurrente si compétition il devait avoir un jour. Je me sens si bien que j'ai intérêt à faire attention à ce que mes ailes ne sortent pas pour m'y blottir à l'intérieur, puis guetter à ce que mon aura parme, celle qui me soigne, n'apparaisse pas pour le plaisir d'être en harmonie avec les notes jouées.

Oui, autant dire la vérité, j'applaudis comme les spectateurs et j'ai toujours les yeux fermés. J'attends également que la place se libère un peu. Je me lève sans précipitations et je n'ouvre les yeux que lorsque je suis non loin d'elle.

Il est dit que la musique adoucit les mœurs. Quel n'est pas mon regret que ce soit déjà terminé. Je suis honorée d'avoir pu vous entendre jouer. J'espère que le noble vous ayant engagée fera amende honorable. dis-je en la regardant droit dans les yeux sans animosité aucune et tendant ma main.

C'est à cet instant qu'une brise légère se lève et fait tomber ma capuche laissant apparaître un champs de blés dorés encadrant des mes yeux noisettes très clairs tirants sur la couleur du soleil.

Alors qu'elle déambulait lentement, une femme s'approche d'elle. Tout en elle est doux, tout en elle est léger, fin... Innocent. Ses gestes surprennent la lapine. Presque autant que ses paroles lui font plaisir. A ses compliments, Leyceline lui offre un sourire léger. La femme lui tend la main, et Leyce fait de même pour la serrer doucement.

-Je vous remercie, souffla-t-elle d'une voix douce. Vos compliments me vont droits au cœur, et me conforte en ce qui concerne l'idée que j'ai de la musique. Et quand à l'homme qui m'emploie, n'ayez crainte, il n'est pas avare en ce qui concerne le développement de la musique, ou de la culture en général.

Elle jeta un regard à la place si bucolique de Sylfiria.

-Il faut avouer que jouer dans un tel lieu est aussi un accomplissement personnel. Jamais je ne m'étais aventurée avec mon violon dans ces terres... Et jouer ici est une pure merveille. La musique semble presque s'exprimer seule sans avoir besoin de mes cordes.

La violoniste reporta son regard sur la jeune femme. Réellement calme et sereine, elle était d'une beauté rare, comme Leyce en avait peu croisé, et pourtant, les femmes fatales avaient pendant longtemps été ses cibles privilégiés, alors qu'elle était bien plus jeune. Non, cette demoiselle là était belle, mais ce n'était pas une volonté, ni même un jeu. Plutôt... Une évidence. Elle appréciait aussi sa voix, ne pouvant résister à l'imaginer accompagnée de son violon.

-Je m'appelle Leyceline Métivier, se présenta-t-elle avec une courbette harmonieuse. A qui ai-je l'honneur ?

Ses formulations pouvaient sembler pompeuses, hors, il n'en était rien. L'assassine était juste dans un état de calme parfait. Pleinement musicienne, elle préférait, à jouer un quelconque rôle pour ces personnes qui appréciaient son travail, rester elle-même. Les compliments qu'on lui faisait la récompensait des heures de travail qu'elle avait réalisé. Le paysage était une source d'inspiration sans cesse renouvelé, et elle avait le sentiment étrange que son interlocutrice était parfaitement adapté à ce paysage sans ne pouvoir dire pourquoi.

Elle songea rapidement, mais tristement, que ce lieu était aux prises de l'aile, et que son concert pouvait donner lieu à une arrestation en règle. Outre sa paranoïa habituelle, elle savait très bien que le noble qui l'avait invité ne lui souhaitait pas cela, pour peu qu'il n'est pas lui-même payé les soldats pour qu'ils ne disent rien...

Quand bien même, elle espérait fortement qu'aucun élément perturbateur ne viendrait gâcher la douce quiétude dans laquelle son violon et, osait-elle le penser, sa voix avaient plongés son auditoire. Elle était ravie de cela, de sentir cet entourage inconnu touché par sa musique. Voilà pourquoi elle voulait discuter plus encore avec cette douce personne... Afin de se charger de ce sentiment pour repartir avec un sourire aux lèvres, et non pas en songeant aux missions qui l'attendaient.

En lui serrant la main, je peux constater que celle-ci à une main assez fine, forte, sûre d'elle pour jouer d'un instrument. Mais quelque chose me surprend. Cette force tranquille ne sait vraiment que s'amuser avec des cordes pour faire vibrer le vent ? Je n'en suis pas aussi certaine, mais je n'en suis pas non plus une experte en la matière.

Enchantée Dame Métivier. Vu votre talent, je me demande pourquoi on ne vous a pas autorisée à nous faire entendre votre art dans la plus belle fierté de Sylfiria qu'est le Temple aux Mille Plumes. dis-je sincèrement.

Je viens seulement de me rendre compte que je ne me suis pas présentée à notre musicienne. Désormais, à quoi cela servirait de cacher mon nom ? S'il m'arrive quelque chose, Uriel le saura et avertira ce cher et noble Marquis Directeur qu'est Alaric.

Veuillez m'excusez de mon indigence. Je ne me suis pas encore présentée. Je me nomme Aniel Malakhya. termine-je par une révérence qui saurait être digne de mon interlocutrice.

Tout en me redressant, je ne peux pas m'empêcher de lui proposer de l'accompagner chez son mécène de la soirée.

Puis-je vous demander au moins si vous savez où passer la nuit ? Car je me dois d'avouer qu'il ne fait pas bon d'errer seule la nuit en ces lieux.

Tout en attendant sa réponse, je remets ma capuche sur la tête et m'assure que mon sceptre aussi grand que moi n'est pas visible aux yeux de tous. Tout cela, en marchant lentement profitant encore de la brise légère.

La lapine trouvait décidément cette jeune femme très appréciable. Quand aux compliments, elle rougit légèrement lorsque la demoiselle lui en fit encore. La place était magnifique, et Leyce en était tombée amoureuse. Mais la raison pour laquelle elle avait joué ici, était pour éviter toute rencontre de mauvais goût avec un pro-AT. Elle avait beau être inconnu au bataillon en tant que Leyceline Métivier, elle ne préférait pas jouer avec le feu en se voyant découverte en plein territoire ennemie.

Et il semblerait que le noble aime bien la provocation, d'où ce concert gratuit qui ne financerait rien pour AT. L'assassine approuvait cela, la musicienne, dans le désir d'étendre son art aimait l'idée. En temps que violoniste ou chanteuse, elle n'était pas engagée comme une rebelle... Mais désirait ardemment étendre l'art, et la connaissance à tous. Des idées qu'elle tenait de son maître et qui lui permettait d'exercer sa profession originelle sans aucun problème.

-Je vous remercie encore de vos paroles, et quand aux lieux du concert, c'était une idée de la personne qui m’accueille. Les temples d'ici sont magnifique, mais je dois avouer que cette place possède un charme qui m'a énormément plu !

Quand la jeune femme se présenta, Leyce lui sourit. Aniel. Quel jolie nom.

-Enchantée Mlle Malakhya, et ne vous inquiétez pas pour moi, mon mécène me loge dans une belle chambre...

Elle la suivit dans les rues, la lapine regarder autour d'elle avec un léger sourire. Tout en cette ville lui semblait si différent d'en bas. Elle aimait énormément cet endroit, et regrettais amèrement qu'il soit aux main des pro-AT. Avec un sourire léger pour Aniel, elle passa l’étui de son violon dans son dos.

-Je vous remercie de vous préoccuper de ma sécurité en tout cas.

Et comme elles s'approchaient de la maison du noble, Leyceline se tourna vers elle.

-Peut être désirez vous entrer un peu ? M. de Sayen n'en sera nullement dérangée, et une tisane m'attend d'après ses dires... je serais ravie de la partager avec vous !

La lapine appréciait ce calme qui émanait de la jeune femme, et discuter encore avec elle lui plaisait. Elle espérait juste que ce serait réciproque... Ne doutant pas que si Aniel acceptait, elle allait passer une excellente soirée, très reposante en ce qui concernait ses capacités habituelles relatives à l'assassinat.