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  Lorenzaccio, corrigé de dissertations

 
 Lorenzaccio, corrigé de dissertations Sand-g10Mer 19 Juin - 21:22
http://www.terramysticarpg.com/t8-ayael-arachnea
Etant donné que Lorenzaccio est l'oeuvre renouvelé l'année prochaine, j'ai décidé de partager avec vous les différents devoir sauvegarder sur l'ordinateur auxquels j'ai eu plus de 15. Bien entendu, ils ne sont là que pour vous aidez à trouver/formuler des idées, et prendre conscience de certains enjeux de cette pièce que j'ai beaucoup aimé. En conclusion, ne prenez pas votre prof pour un c** en recopiant l'intégralité d'une copie ^^

PS : j'ai corrigé certains passage en fonction des remarques des professeurs, mais il peut subsister des fautes ou des moments un peu "vague", gardez à l'esprit que ce ne sont pas des corrigés officiels mais bel et bien les copies d'une élève (en l’occurrence : moi), qui sont donc imparfaites ^^

Ayael

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 Lorenzaccio, corrigé de dissertations Sand-g10Mer 19 Juin - 21:37
http://www.terramysticarpg.com/t8-ayael-arachnea
Sujet : Comment expliquer qu’une pièce réputée injouable en 1834 soit devenue l’une des plus souvent choisies par les metteurs en scène de tous les pays aux XXeme et XXIe siècles ?
Note obtenue : 19/20
Plan : I les difficultés de mises en scènes / II Difficultés qui exaltent la créativité des metteurs en scènes / III L'intemporalité de la pièce, un atout majeur.

   Lorenzaccio, est une pièce d’Alfred de Musset écrite en 1834 qui raconte, en cinq actes, l’assassinat du Duc de Florence, Alexandre de Médicis par son cousin Lorenzo. Cette pièce qui illustre parfaitement le drame romantique théorisé par Hugo, et qui est, selon Zola : « la pièce la plus complète et la plus profonde de Musset », devra pourtant attendre 1896 pour être mise en scène. Comment expliquer qu’une pièce réputée injouable en 1834 soit devenue l’une des plus souvent choisies par les metteurs en scène de tous les pays aux XXeme et XXIe siècles ? Dans un premier temps nous nous demanderons pourquoi cette pièce était réputée injouable, puis a contrario nous verrons pourquoi elle est de plus en plus prisée par les metteurs en scène contemporains en nous interrogeant plus précisément, dans un troisième temps, sur son côté intemporel.

   Si Lorenzaccio fut longtemps réputée injouable, c’est sans doute à cause de son ampleur et de la complexité de sa réalisation technique mais aussi de son contenu.
  En effet, la première difficulté à sa mise en scène est matérielle. Après l’échec de la représentation de La nuit Vénitienne, Musset n’écrit plus que du « théâtre dans un fauteuil », il ne porte donc aucune considération aux aspects techniques de la réalisation. Ainsi, jouée intégralement, la pièce durerait sept ou huit heures et nécessiterait un nombre incalculable d’acteurs et de décors. En effet, en plus des personnages récurrents des trois intrigues qui composent la pièce, il y a de nombreux petits rôles destinés aux citoyens, tel que les précepteurs et les enfants (Acte V) ainsi que plusieurs scènes de foule. De même l’action ne se déroule pas dans une petite antichambre, mais navigue entre les rues de Florences et les palais, allant même jusqu’à Venise dans le dernier acte.
    Mais l’ampleur de la pièce n’est pas le seul obstacle à sa réalisation : son contenu et son style d’écriture furent aussi largement mis en cause au XIVème siècle. En effet, la multiplicité des actions, des lieux et des personnages peuvent lui donner un aspect confus et certains trouveront son style un peu chaotique, car comme le préconise Hugo dans la préface de Cromwell, Musset ne néglige aucun aspect de la réalité, son style, tantôt lyrique, tantôt familier, voire même grotesque, est à l’image de la parole de Lorenzo et de la pièce elle-même : le ridicule côtoie la grandeur à chaque instant. Ainsi, parfois Lorenzo commence des phrases très éloquentes « Mon manteau de soie bariolé traîne paresseusement sur le sable fin des promenades… » (III, 3) pour les briser immédiatement : « …pas une goutte de poison ne tombe dans mon chocolat. » Ainsi, nous apercevons Lorenzo et le Duc déguisés en nonnes quelques minutes avant les lamentations de la Marquise qui se désole du départ de son mari... L’Histoire même de la pièce : l’assassinat du Duc de Florence, sera un obstacle à sa réalisation, car la pièce sera censurée lors de sa première tentative de représentation en 1863 par Paul de Musset. En effet, celle-ci ne convient pas à la morale de l'époque (on parle tout de même d'assassiner un Duc.)

   Si la liberté d’expression et l’évolution du théâtre en général permettent d’aller au-delà de la censure et du « choc » que pouvait produire le ton de Musset, facilitant ainsi la mise en scène de Lorenzaccio, les problèmes techniques demeurent, cependant ils apparaissent de moins en moins comme des difficultés, mais plutôt comme des défis à relever, intérêt sous-tendu par l’incroyable richesse de la pièce et son côté intemporel sans cesse réactualisé, ce qui la rend très attractive.
     Depuis un siècle « l’avènement du metteur en scène » a permis de changer la vision du théâtre et donc le côté injouable de Lorenzaccio. En effet, alors que les mises en scènes étaient inféodés aux textes écrits, les metteurs en scène prennent de plus en plus de liberté pour adapter celui-ci. Par leur choix de jeu et le décor les acteurs et les metteurs en scènes participent au scenario même de l’œuvre. Il n’est donc pas surprenant que la richesse de Lorenzaccio fasse d’elle l’une des pièces les plus jouées ces deux derniers siècles. Le metteur en scène a désormais entre ses mains un matériau auquel il peut donner de multiples significations selon ce qu’il choisi de mettre en avant. Ainsi, il peut décider de mettre l’accent sur le côté politique de la pièce, tout comme il peut choisir d’accentuer le personnage de Lorenzo, voire, comme Claudia Staviski, de tenter de mêler les deux. Il y a tant d’aspects et de plans que l’on peut travailler, (la thématique de la connaissance, l’inanité du meurtre politique, le « bavardage humain », la méta-théâtralité que l’on peut apercevoir avec la thématique du carnaval et du masque par exemple…) que les interprétations de Lorenzaccio semblent illimités. D’ailleurs Lavaudant a fait trois mises en scène de Lorenzaccio qui mettent à chaque fois l’accent sur un aspect différent.
    De plus, selon Mesguich : « le théâtre c’est aussi l’art de mettre en scène l’injouable ». Les problèmes techniques liés à la richesse de la pièce deviennent alors un second attrait pour le metteur en scène : comment régler le problème des multiples décors et de personnages ? Autant de défis à surmonter que beaucoup prennent plaisir à relever. Il ne faut pas non plus oublier que, contrairement aux contemporains de Musset, les progrès effectués par la science permettent de faciliter leur travail. Ainsi Zeffireli par exemple, utilise la mécanique pour pouvoir moduler sa scène et ainsi varier les « tableaux », et joue beaucoup avec la lumière.

   Si les multiples enjeux de Lorenzaccio et le défis que l’œuvre représente sont autant de raisons de choisir cette pièce, le caractère intemporel de l’œuvre, illustré par différents aspects, n’est pas non plus en reste.
   Lorenzaccio apparaît en effet comme une œuvre définitivement intemporelle. Tout d’abord, parce qu’elle possède une double entrée historique. Non seulement elle raconte un fait réel à Florence au XVIème siècle, mais en plus elle fait écho à la situation de Paris au XIXème. Mais aussi parce que Musset parsème volontairement son texte d’allusions à d’autres auteurs (Dante, Shakespeare), ou à des choses plus contemporaines, par exemple « le bonnet de la liberté », en référence au bonnet phrygien, voire, d’anachronismes tels que la référence au chocolat (qui n’existait pas encore au XVIème), ou encore l’allusion à la « Mazzafirra », une célèbre courtisane au début du XVIIème. Mais Musset effectue aussi de nombreux renvois à des personnages de l’antiquité : Lucrèce, les deux Brutus, Erostrate, Harmodios et Aristogiton... Ainsi qu’à des mythes grecs tels que Niobé et Déjanire.
     Cette intemporalité est encore vraie aujourd’hui, car les metteurs en scène n’ont pas hésité à la réactualiser. Utilisant sa richesse à travers des mises en scène audacieuses pour faire des allusions à d’autres situations politiques et autres phénomènes de société. Ainsi Lavaudant, mettra tout au long de sa pièce l’accent sur l’homosexualité de Lorenzo et du Duc, ainsi que sur l’aspect Eros/Thanatos (cristallisé à l’acte V notamment), permettant une lecture très contemporaine au XXème siècle, car on peut y déceler une mise en garde contre le sida. Krejca fera allusion au « Printemps Arabe », Yve Beaunesne utilisera des costumes de la Russie au XIXème pour rappeler que les villes toute entières gangrenées par la corruption, et dominées par un régime tyrannique, existent toujours de nos jours. Guy Rétoré aussi tentera de moderniser la pièce pour qu’elle fasse écho à Mai 1968.

   Les raisons qui poussent les metteurs en scène à choisir Lorenzaccio au détriment des autres œuvres de Musset sont donc nombreuses et variées, généralement liées à l’évolution du théâtre. Et cet engouement est bien mérité, car Lorenzaccio reste aux yeux de beaucoup de monde, l’une des meilleures pièces de Musset, du moins la plus riche et la plus complète de son répertoire, et surtout elle permet de continuer à faire réfléchir sur les situations politiques actuelles et passées.

Ayael

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 Lorenzaccio, corrigé de dissertations Sand-g10Mer 19 Juin - 21:42
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Je vous même ici, mon plan détaillé pour un exposé oral que j'ai du faire. (Donc forcément, tout ne sera pas forcément limpide, puisque mes notes m'étaient uniquement destinées! Il est aussi probable que cela soit jonchés de fautes mais bon, le contenu lui est valable^^)
Sujet : le rôle des femmes dans Lorenzaccio
Note obtenue : 19/20


Quels rôles les femmes ont-elles dans Lorenzaccio ?

D’un point de vu d’ensemble les femmes apparaissent comme ayant bien peu d’importance.

-          Elles sont en tout dernier dans la liste qui présentent les personnages (C’est voulu car la marquise se retrouver séparer de son mari et du cardinal…)

-          Elles sont méprisées :

1)     Par Salviati (avec louise),

2)     par le Duc (avec ses nombreuses maitresses) La scène qui ouvre Lorenzaccio est d’ailleurs l’enlèvement/la corruption de la sœur de Maffio.

3)     Par le cardinal qui ne voit en la marquise qu’en objet politique, pour manipuler le Duc (et qui pense pouvoir aisément la manipuler)

4)     Lorenzo peut être, bien que comme tout ses discours cela est ambigu il y a une forme de mépris lorsqu’il se moque du mythe de Lucrèce

→ Au premier abord les femmes pourraient donc n’être là que pour assurer la diversité de la pièce au même titre que les enfants, les précepteurs, les marchand etc.  CEPENDANT si l’on plonge plus profondément on peut s’apercevoir que cette idée est erronée.

Les femmes ont en fait un rôle très important, mais il est relatif. Elles peuvent apparaître comme secondaire car elles ne deviennent importante que mise en relation avec d’autre personnage.

-          Catherine, est d’une importance capitale dans la pièce, non pas par ses propres actions (elle ne fait rien de particulier) mais parce qu’elle sert d’appât à Lorenzo et qu’elle lui permet de tuer le Duc.  Dans une moindre mesure, c’est aussi son évocation qui permet à Lorenzo de détourner le Duc du vol de la cotte de maille.

-          Louise aussi à une grande importance dans l’intrigue, alors qu’elle n’a que deux minuscules répliques et n’apparaît que dans deux scènes, et pourtant c’est le déclencheur de l’intrigue Strozzi. C’est l’insulte qui lui ai faite qui déclenche la tentative d’assassinat de Salviati, et donc l’arrestation des enfants de Philippe qui souhaite alors agir et à contrario c’est sa mort qui provoquera l’inaction de Philippe.

Ce n’est pas par leurs actions en elle-même qu’elles apportent à l’intrigue mais par leur interaction avec les autres ou bien elles ont un rôle bien précis destiné à mettre en valeur le déchirement de Lorenzo.

-          Catherine encore une fois permet à Lorenzo de s’interroger sur le pouvoir de la débauche lorsqu’il essai machinalement de la corrompre (IV, 5).

-          Marie n’apparaît que pour dresser le portrait du Lorenzo d’autre fois, celui qui était pur, créant un parallèle qui exacerbe le côté débauché du Lorenzo de maintenant, de Lorenzaccio.



Chacune des femmes à aussi un fort côté symbolique toujours sur le thème de la pureté et du stupre. (De la débauche)

-          Selon Lorenzo lui-même Catherine est le symbole de la pureté : « Il y aura peut être de l’autre une goutte de lait pur tombée du sein de Catherine, et qui aurai nourri d’honnêtes enfants » (IV,6)

-          Marie apparaît comme une représentation du vice qui ronge de plus en plus Lorenzo. Au début de la pièce elle est mélancolique, juste avant que Lorenzo se rende compte qu’il est plus débauché qu’il ne le pensait grâce à l’épisode avec Catherine (IV,5) on apprend que sa mère est malade, et enfin peu après qu’il est tué le Duc et comprit qu’il était devenu son double morale (grâce au symbole de la bague de sang), on apprend que Marie est morte. Comme si Marie se détériorait en même temps que la pureté de Lorenzo. Cette idée pourrait aussi être exploitée avec l’épisode du fantôme.

-          Louise, bafoué par Salviati est selon un invité « la nouvelle Lucrèce » elle représente la pureté souillée. Symboliquement elle semble donnait raison à Lorenzo qui se moquait du mythe de Lucrèce : sa mort n’enclenchera pas la révolution au contraire.



Le cas de la marquise est un peu plus compliquée, en fait, lorsqu’on y prête attention elle double vulgairement le sacrifice de Lorenzo. En effet son acte peut être mis en parallèle sur tous les plans.

-          A la base c’est une républicaine (III, 3)

-          Qui sacrifie sa vertu (en commettant un adultère) pour le bien de Florence

-          Mais qui doute aussi de ses véritables motivations : Lorenzo = L’orgueil / La marquise : l’amour ? Qui donne aussi lieu à un monologue interrogatif parfois légèrement incohérent (II,3)

-          Action qui s’avère finalement vaine : tout redevient comme avant, comme nous le montre le bavardage inutile qui commente l’affaire, le couple s’est pardonnée et semble de nouveau aussi amoureux l’un de l’autre (V,3) cependant la Marquise est souillé à tout jamais : Elle ne peut pas retirer l’adultère qu’elle a commis.

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 Lorenzaccio, corrigé de dissertations Sand-g10Mer 19 Juin - 21:50
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Travail un peu à part : une étude comparative de Lorenzaccio et de la préface de Cromwell (Victor Hugo). J'ai abordée les choses point par point, il n'y a donc pas de plan particulier. De même, c'était le premier devoir de l'année, donc il n'est pas celui qui va le plus en profondeur dans les œuvres!
Sujet : En quoi Lorenzaccio illustre-t-il le drame romantique ?
Note obtenue : 19/20





La préface de Cromwell se présente comme une théorisation de ce qu’est le drame romantique. Victor Hugo justifie d’ailleurs la création de ce nouveau genre, en dénigrant les modèles antiques (en s’appuyant sur un discours de Voltaire), mais aussi en expliquant que selon lui il y a deux sortes de « modèle » ceux fait d’après les règles, et ceux qui font les règles, et il pense que c’est vers la deuxième catégorie que le génie doit se tourner. Et non pas se contenter de copier, il parle d’ailleurs de Shakespeare qui lui semble impossible d’imiter.

Hugo conçoit qu’il y a des règles éternelles, des lois générales, mais il affirme que la plus part sont éphémère, propre à chaque artiste qui distille dans son œuvre, ce qu’il amassé au cours de sa vie, des petites inspirations piochées ça et là, comme une abeille qui butine de nombreuses fleurs pour créer son miel.

En analysant la structure du texte de manière précise, et en dégageant la définition du drame romantique que propose Victor Hugo, nous allons tenter de voir en quoi Lorenzaccio illustre les préceptes les plus importants qu’il évoque.





En premier lieu, le drame romantique s’affranchit de la règle des trois unités, ou plutôt de deux des unités. Hugo pense que l’unité de temps et de lieu sont ridicules. En effet à l’aide de 5 exemples, il prouve que certains actes sont indissociables du lieu dans lequel ils se sont produits, le lieu se présentant alors comme un témoin qui porte l’emprunte de l’action en question, il contribue à graver les faits dans la tête du spectateur. Et c’est pour cela qu’il trouve inconcevable de se borner à un seul lieu. De même, il explique qu’on ne peut pas « verser la même dose de temps à tous les événements », comme on ne peut pas mettre les mêmes chaussures aux pieds de tout le monde.

Se mettant dans la peau des critiques, il fait une contre argumentation, en soulevant les problèmes lié au spectateur qui devant tant de changements pourraient être perdus. Ce à quoi il rétorque que « c’est au génie à les résoudre ». Et il n’a pas tort, cela demande un vrai talent, car il est vrai que la diversité des lieux, est l’un des obstacles à la mise en scène de Lorenzaccio, qui illustre parfaitement cette idée de ne pas exiger de limite de ce genre. En effet, dans la pièce de Musset l’action de la pièce se déroule sur plusieurs jours, (une semaine) et dans de très nombreux lieux tous très variés et différents. (Dans le palais des Strozzi, des Cibo, dans la rue, près de l’Arno etc.…)

Quand à l’unité d’action, Hugo la trouve indispensable, l’œil humain n’est pas capable de regarder plusieurs actions simultanés, cependant il précise qu’il ne faut pas confondre « l’unité avec la simplicité de l’action », pour lui il est tout à fait possible qu’autour de l’action principale gravitent de multiples actions secondaires pour donner plus de profondeur à l’intrigue, il appelle ça « la loi de perspective du théâtre » et encore une fois Lorenzaccio présente cette caractéristique. Autour de l’action principale qui concerne Le Duc de Medicis et Lorenzo viennent savamment se subordonner deux intrigues secondaires concernant les Cibo et les Strozzi mais qui au final ne font que compléter la première.



En second lieu, il décrit le drame romantique comme un miroir de la réalité. Mais une réalité qui serait passée sous le filtre artistique de l’auteur, pour être renvoyée magnifiée, exacerbée. En effet il explique que dans sa conception de ce qu’est le drame romantique « tout s’enchaine et se déduit ainsi que dans la réalité » mais cela passe « sous la baguette magique de l’art » - possible grâce aux multiples possibilités de la langue française, qu’il met en jeu dans le dernier paragraphe - et il est très important de saisir la nuance, car bien qu’un drame romantique doit s’appuyer sur un fait véridique, comme le fait Lorenzaccio en reprenant un récit historique, mais en prenant aussi quelques libertés contrairement au texte original de Storia Fiorentina qui relate avec précisions les faits à la manière d’un documentaire. Lorenzaccio relate des faits avérés sans pour autant chercher la véracité. Il ne faut pas oublier que « la vérité de l’art ne serait jamais être, la réalité absolu ». Les décors restent faux, tout comme les acteurs ne sont pas les personnages qu’ils jouent, exiger un réalisme absolu serait tout à fait absurde comme le montre son exemple sur Le Cid.

Et c’est au nom de ce réalisme que tous les thèmes doivent être abordés et peuvent être mélangés. Car comme le disait Napoléon « Du sublime au ridicule, il n’y a qu’un pas » Ainsi « tout ce qui existe en ce monde, dans l’histoire, dans l’homme, tout doit et peut s’y réfléchir » même si cela revient à mêler les genres littéraires. A passer « tour à tour bouffon et terrible », « des idées les plus élevés au plus vulgaire », « osant tout dire sans pruderie » et, utilisant le registre « lyrique, épique, dramatique, selon le besoin ». Cela aussi Lorenzaccio l’applique, le style de la pièce ce présentant tantôt comique, tantôt sérieux voir presque tragique, on retrouve d’ailleurs des thèmes propre aux deux, de l’absurde dans certaines conversations de Lorenzo, (avec le peintre notamment, ou sa manière de se moquer de Sire Maurice) de la tragédie dans l’importance qu’accorde les Strozzi à défendre l’honneur de leur sœur, mais aussi d’une certaine manière, dans le sacrifice que fait Lorenzo sur lui-même pour assassiné le Duc… La grandeur côtoie le ridicule à chaque instant.



En troisième lieu, on peut voir que le drame romantique possède une certaine dualité. Entre le corps et l’esprit ; on voit des actions, mais on apprend aussi lors de conversations ou de monologue ce que le personnage en pense vraiment, et cela est très important, et très bien fait dans Lorenzaccio. Jusqu’à sa révélation, on ignore quel est vraiment le but de Lorenzo, qui fait parfois des choses contradictoires… mais aussi entre les différentes facettes d’une conscience fracturé par différentes aspirations. Ainsi Lorenzo est torturé, déchiré, c’est un être pur, qui, dans un noble but plonge dans la débauche, mais n’arrive pas à s’en délivrer. Cette contradiction est illustré dans la pièce par les différents sobriquet dont il est affublé et qui sont tantôt affectueux tantôt dégradant…

Mais le drame romantique possède aussi une double entrée historique. Il y a l’époque où se déroule la pièce, mais aussi celle de l’auteur. Le drame romantique « feuillette les siècles » mais doit concevoir son œuvre dans cette optique et ne pas ajouté à la fin des éléments pour un résultat qui sonnerait faux, non, le drame doit « être radicalement imprégné de cette couleur des temps » de sorte que l’immersion soit immédiate. Tout ceci est présent encore une fois dans Lorenzaccio, où les personnages et les situations de Florence au XVIème siècle font échos au présent de Musset.

Car pour Hugo, « le but de l’art est presque divin : ressuscité, s’il fait de l’histoire », il s’agit donc de faire revivre une histoire passé pour éclairer l’Histoire contemporaine et cela ne doit être négligé.



On peut donc dire que Lorenzaccio illustre parfaitement les préceptes proposé par Victor Hugo, la pièce en possède toutes les caractéristiques, non respect des deux unités, une action unique mais complexe autour de laquelle gravitent des actions secondaires, une très forte attention porté sur la réalité historique sans chercher la véracité, un mélange des thèmes, des styles et en proposant un héros, tout ce qu’il y a de plus humain, déchiré entre plusieurs aspirations.

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