Il y a en ce monde deux types de personnes : les chanceux, et les autres. Les premiers ont souvent des choses qui vont à leur encontre, ils n'ont pas réellement de problème et meurent plutôt vieux. Les autres, comme moi, doivent palier à leur malchance en devenant plus fort, plus résistant, plus résilient, et surtout, plus puissant...
Asseyez-vous, mettez-vous à l'aise, prenez quelque chose à grignoter, et surtout prenez à boire, car l'histoire que je m'en vais vous conter est longue, très longue.
Tout commença à la frontière de Volcania, cette région dévastée par de multiples éruptions volcaniques et par d'incessantes coulées de lave. C'est là-bas que je me réveillais, oui c'est un endroit étrange pour dormir, je me le disais aussi, tout comme je me demandais pourquoi j'y étais, ou même combien de temps s'était écoulé durant mon sommeil. Oui je savais que j'avais dormis très longtemps, sans doutes trop. Tout ce dont je me rappelais c'était mon nom et l'ancien langage, je me nommais Wode, Wode Everhatt.
Je partais vers l'endroit où se situait Dahalia, ville au milieu du désert. Je partais le matin et j'étais arrivé la nuit, le seul espoir que j'avais résidait dans la gentillesse possible des gens, mais j'ignorais à ce moment là que j'étais mal tombé. Une fois en ville, des soldats patrouillaient en ville, chose un peu étonnante étant donné que le monde était censé être en paix. Lorsque je ne croisais pas de soldat les ombres étaient prononcées mais pas trop non plus, il y avait peu de lumière mais suffisamment pour qu'un humain puisse y voir. L'ambiance était lugubre, certes c'était la nuit, mais ça n'était pas là la raison. J'attendais le levé du soleil en étant à la lumière d'une torche, voyant de temps à autres les soldats passer, ils me parlaient, mais je ne comprenais pas. Et lorsque je leur répondais pour leur dire que je ne les comprenais pas, ils ne me comprenaient pas.
Le soleil s'était levé. Je pris la direction d'un bâtiment ancien, j'y trouvais un érudit, suffisamment érudit pour comprendre certains de mes mots, et surtout pour qu'il puisse me répondre de manière à ce que je le comprenne. Il m'hébergea quelques jours, en fait il m'hébergea un mois complet, soit le temps que comprenne ce que les gens me disent et que je puisse leur répondre dans la même langue.
Le mois écoulé, je partis vers une forge. J'avais besoin d'avoir un métier pour vivre, et c'était le seul que je savais encore pratiquer. Et même si j'avais du mal à me souvenir, je pensais que mes mains le feraient pour moi. Une fois à la forge la plus proche j'appris par le plus grand des hasards que leur dernier forgeron avait pris la poudre d'escampette, je leur proposais mes services. Étrangement, ils acceptèrent sans chercher à savoir jusqu'où allaient mes capacités au niveau du forgeage. Je sentais que quelque chose n'allait pas : d'abord la ville est tellement silencieuse et tellement déprimée qu'un cimetière serait plus vivant et joyeux, ensuite l'armurier qui ne cherchait pas à comprendre le pourquoi du comment... quelque chose clochait. Tout cela me dépassait, j'étais perdu, du moins pendant quelques mois.
Un jour, un homme vint à la boutique pour commander une hache. Je demandais la raison d'une telle demande, il me dit :
« par les temps qui courent, on est jamais trop prudent. »
Ça m'intriguait au plus haut point. Un gars qui n'avait rien à se reprocher, et qui n'avais visiblement aucun ennemis donc je lui demandais, non sans difficulté :
« Quel mal... présent dans monde ? »
Et il me regarda de travers comme si j'avais demandé quelque chose d'évident... à moins que ce soit ma manière de parler... non c'est sûrement pas ça voyons ! Il me répondit donc :
« Vous sortez d'où ? Non, mais des démons sont arrivés et c'est la guerre ! Vu que vous semblez l'avoir oublié ! »
J'eus du mal à encaisser la nouvelle, en fait j'ai pas compris sur le coup... j'ai juste dis :
« Ah... d'accord... je vais forger votre hache »
Il me remercia et partit, et moi je me mis à forger une hache en acier. Deux jours plus tard j'avais fini de forger son arme, et il vint juste au moment où j'avais fini de l'aiguiser, je le regardais et lui tendais sa hache. Il avait payé le jour où il l'avait commandé. Il repartit content de mon travail, et moi je réfléchis à ce qu'il m'avait dit.
* Une nouvelle guerre... encore une, j'ai la vague impression que ça va très mal finir... tant qu'ils me laissent en dehors de ça, je m'en contrefiche, mais j'ai la vague impression que ce ne sera pas aussi simple que ça... *