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 La renaissance d'Iriel.

 
La renaissance d'Iriel. Sand-g10Jeu 30 Mai - 22:41
Sen'Tsura. Une ville magnifique à la capitale semblable à une forêt de tours dont l'architecture harmonieuse et effilée devait avoir nécessite un travail infini. C'est dans ces rues dignes d'être le modèle des peintres qu'évoluait l'élémentaire de brume, sous une forme vaporeuse qui s'étendait sur une avenue entière. Certains passants semblaient perturbés à sa vue : elle donnait à ce lieu une atmosphère fantomatique étrangère à la ville et peut-être même effrayante. Ahahah ! Mais ça elle s'en fichait bien. Faire partager le sentiment de peur qui l'empoisonnait en permanence à leurs causes, était même au contraire agréable. Il n'y avait pas de raison qu'elle soit la seule créature à être mal à l'aise dans ce monde et cette satisfaction forma dans sa masse de gouttelette un lent tourbillon qui trahissait son vil plaisir à tourmenter. Mais son esprit était de moins en moins lent. Si une pensée pouvait s'étendre auparavant durant une journée et qu'un sentiment pouvait duré des années, l'activité humaines qui l'avait entouré jusqu'à maintenant l'avait rendu plus vive. Cette joie se calma donc au bout de seulement quelques heures d'agitation.

Enfin, Iriel se concentra sur ce qui l'entourait. Protégée du vent par les grandes bâtisses autour d'elle, elle pouvait se mouvoir sans avoir à être dérangée par des courants qui auraient la fourberie de l'emporter dans d'autres lieux. Éclairée par les faibles lueurs de la lune, tous ses sens travaillaient donc en paix. Ses yeux, si je peux me permettre l'expression malgré leur absence, cherchaient avec avidité toutes les habitudes humaines. Elle avait jugé cette observation capitale dans l'hypothèse où elle pourrait elle aussi, un jour, prendre une forme au moins semblable à la leur.
Durant cette nuit, elle était cependant une fois encore plus concentrée sur les voix et leur langage. Ce qu'elle s'était appliqués à faire durant toute son errance.
Elle avait d'abord commencé par des rues malfamées qui cernaient la capital. Mais les mots y étaient violant, les sonorités désagréables et la gente effrayante. Elle ne voulait s'instruire des brutes qui alimentaient ses phobies et parasitaient ce monde. Elle s'était alors dirigée vers les lieux plus calmes ou évoluaient ce qui lui semblaient être des personnalités honnêtes, ou du moins sociable. Iriel se méfiait toujours des apparences. Mais peut importe que la société qu'elle analysait ne soit qu'un mensonge alimenté par une nuée d'hypocrites, d'artifices et de coups dans le dos. C'était exactement ce dont elle aurait besoin, si elle voulait arriver à ses fins.

Iriel touchait au but. Elle pouvait se permettre d'écouter plusieurs conversations en même temps, grâce à sa forme, et elle se délecta de pouvoir tout comprendre, enfin. Ca avait été un travail dur et acharné que de faire le lien entre les situations, les gestes, les réactions des individus en fonction des mots ; et pouvoir ainsi leur donner un sens. Heureusement, certains avaient des racines de la vieille langue dont elle se souvenait, ce qui lui avait quelque peu facilité la tâche. C'est alors que son désir d'entrer à nouveau dans cette société dont elle se sentait proche la prit. Plus forte que jamais. Car le vent la bousculait, des êtres en tout genre lui jetaient des regards sombres et il suffisait que le temps s'assèche pour qu'elle souffre. Tous ces embarras devenait de plus en plus insupportable. L'élémentaire avait déjà vu nombreux de ces semblables, dans cette ville aux populations diverses, passer d'une forme à une autre. Elle s'en sentait elle aussi capable. Restait-il encore à le faire.

Iriel trouva bon de se mettre à l'écart de l'activité pour expérimenter sa transformation. Dommage qu'elle ne trouva pas de meilleurs endroit que les égout. Car oui, voyager n'était pas chose aisé et elle s'était glissée, par soucis de facilité, dans l'une des bouches placées à intervalle régulier dans les rues. Une fois qu'elle eu atteint une cavité qui lui semblait pouvoir accueillir un corps, elle se stabilisa et essaya de concentrer sa masse. Elle avait observé des êtres de feu se matérialiser dans un tourbillon de flamme, ainsi que des êtres de vent devenir un humain translucide, puis de chair. Des élémentaires d'eau, l'élément dont elle se sentait le plus proche, réunissait leur masse pour former leur corps jusqu'à devenir véritablement solide. Mais tout cela était un procédé long qui semblait leur demander beaucoup d'effort. Inquiétant.

Pourtant, ses composants se réunirent comme s'ils ne demandaient que cela. Comme si la brume n'était qu'une forme fragile maintenue par une angoisse qu'il suffisait d'apaiser pour qu'elle reprenne son apparence initiale. Et ces phobies l'avaient forcée à savoir se maîtriser. C'est donc avec une facilité agréable que ses particules s'attirèrent les unes des autres jusqu'à naturellement former une humaine frêle. Mais tellement frêle... L'angoisse la saisie. Ces membres étaient trop fins et délicats. Comment pourrait-elle survivre avec un corps aussi sensible qui lui donnait l'impression qu'il allait se dématérialiser à tout instant ? Elle ressentit ainsi, avec amertume, des frissons de peur lui parcourir l'échine. Sensation qui lui rappela de vagues souvenirs sur son lointain passé emplit des fantômes de ses phobies.
Déçue, des larmes s'échappèrent de ses yeux jusqu'à ses lèvres. Il se passa quelques heures avant qu'elle se rende compte qu'elles n'étaient pas salées et qu'elles fusionnaient peu de temps après avec son corps. La dépression l'avait envahi et plus rien ne lui semblait important.

Elle resta toute la nuit ainsi. Avachie dos à la surface froide du mur, à se lamenter sur sa faiblesse qui brisait ses fantasmes : elle, Iriel, puissante, riant sa démence, en train de détruire tous les spectres de ses craintes, faisant jaillir le sang de toutes les créatures effrayantes qui l'entouraient. Rêve désormais lointain. Jusqu'à ce qu'un rat dodu attristé par son sort, vint poser son petit museau sur sa main qui pendait mollement à ses cotés. Un cri strident d'horreur fit alors instinctivement trembler ses cordes vocales, tout comme certainement une bonne partie de la rue au-dessus d'elle. Instantanément, elle s'évapora. Cette chose horrible l'avait touché ! Un flot de pensées confuses mêlant angoisses et rages l'envahit et son désir maniaque de destruction qui était la base même de son âme réapparut. Démons, cauchemars, ombres, jusqu'à la moindre mouche : elle les écraserait ! Elle allait trouver des armes et chasser les abominations de ce monde, par tous les moyens.
Dire que Iriel allait enfin trouver la paix. Que ses phobies avaient fuies ses pensées et qu'elle allait enfin pouvoir désirer la mort. Il faut croire que la peur la maintenait en bonne santé, finalement.
Maudite bestiole !

Invité

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