Silence. Doux glissement d'une page qu'on tourne. Silence. Soupir. Appuyé paresseusement contre le dos de la chaise, je profitais de la quiétude alentour pour me laisser aller à mes petites réflexions. La guilde étant presque vide aujourd'hui, je n'avais pas à me préoccupé d'éventuelles interruptions. Cette bibliothèque était mon repère. Non seulement de pouvoir aider lorsque quelqu'un avait besoin de faire des recherches notamment, je m'y sentais bien, apaisée. Hors, aujourd'hui, c'est bien ce que je recherchais. Toujours dans ma tête, cette pensée ne me quittait plus. Je la retournais dans tous les sens. J'avais fais des recherches sur tout ce qui avait pu me passer par la tête en relation. Pourtant, malgré les diverses informations que j'avais pu récolter, la sensation que je tournais en rond répondait présente.

Nouveau soupir. Je me passais une main dans la tête, ébouriffant légèrement mes cheveux blonds au passage. J'eus une idée. J'esquissais un mouvement pour me relever. Non, j'avais déjà exploré cette possibilité. Grrrr, ce que ce pouvait être frustrant. Retournant à mon livre, je tournais une page. Je voyais des lignes, des mots, mais je n'arrivais pas à en donner un sens. Je ne lisais même pas, sauf si vous appelez lire le fait de regarder bêtement une page, la parcourir des yeux sans plus. Et c'était très déplaisant. J'avais la tête complètement vide. Ou trop pleine d'informations. Au choix. Je ne savais plus moi-même. En résumé, j'avais besoin d'une pause. Pause que je n'avais pas véritablement accordé à mon esprit depuis lors car je ne pouvais me le permettre. Une fois qu'il m'était déjà arrivé de passer trois jours sans dormir, pour résoudre une énigme concernant une légende. Du moins, en trouver un début de solution. En fait, c'était plus ou moins la même chose. Une énième énigme. La différence étant que celle-ci devait être trop dur pour moi. Avais-je trouvé un mystère capable de me résister ? Y avait-il une possibilité pour que la meilleure des solutions n'existe pas ? Qu'il y est toujours un problème peut importe le choix fait ? Non... c'était impensable.

- Leyna ? Ley' ?

Hmm ? La voix de Luz. Luz Weiss. La chef de la Confrérie et une amie très précieuse à mes yeux. Je remerciais vraiment Léandre de m'avoir fait découvrir la guilde. Quand j'y repense, j'avais trouvé plusieurs personnes qui comptaient beaucoup pour moi à présent et qui m'avaient énormément aidé. Ne voulant pas la faire attendre trop longtemps, je me levais et commençais à la chercher.

- Je suis là Luz !

Je tournais à l'angle d'une étagère et me retrouvais face à... Luz ? Sur le coup, j'eus un sursaut ne m'y attendant pas. Après quoi, je me mise à pouffer de rire. On aurait cru qu'elle avait fait la guerre. La guerre avec la poussière. Ses magnifiques cheveux ardents comme son caractère étaient en bataille. Elle portait une petite robe blanche qui malgré sa simplicité, lui allait à ravir. Ses yeux vairons rieurs et chaleureux se posaient sur moi avec un air légèrement impatient. Son visage quant à lui était décoré de traces noires, révélatrices du rude combat qu'elle avait menée.

- Nom d'un Kitsune, que t'est-il arrivé ?!

- J'ai quelque chose pour toi dans l'entrée, tu vas adorer !

- Ah ?

Mes yeux s'illuminèrent. Surprise ? J'aime les surprises. J’avais hâte de savoir ce que c’était et le fait de rester là sans bouger, en serait presque devenu insupportable. La voici cette pause que je recherchais. Je remerciais Luz intérieurement. Je doutais fort du fait que j’aurais pu me l’accorder par moi-même. J’étais bien trop têtue pour ça et reconnaître que j’avais besoin de m’arrêter quelques instants. Ajoutons à cela que l’on parlait bien de Luz. Cette jeune femme était vraiment radieuse. Je trouvais pour ma part qu’elle ressemblait à une flamme. Aussi lumineuse qu’elle. Capable de détruire mais aussi de protéger. Chaleureuse, elle pouvait réchauffer un cœur. Attentive aux autres. Un caractère présent. Une joie de vivre éblouissante. Il n’y avait pas à dire. Elle était parmi les personnes pour qui j’aurais fait n’importe quoi. Souriante à cette pensée et soudain de bonne humeur, je lui pris la main et sortis de la bibliothèque en courant, l’entraînant à ma suite.

Nous arrivions à l’endroit qu’elle voulait me montrer… ou plus exactement vers ce qu’elle voulait me montrer. Des cartons, des cartons et encore des cartons. Des piles entières s’entassaient. Je la regardais comme une enfant devant un cadeau qu’on lui aurait fait et attendis qu’elle m’autorise à en regarder le contenu. Je m’approchais du carton le plus proche et l’ouvrit, découvrant des livres. Je ne retins même pas le cri de joie qui s’échappa de mes lèvres et me précipitais pour la prendre dans mes bras. Tout ça des livres ?!

- Oh Luz ! Quelle folie as-tu fait dis-moi ? m’exclamais-je en riant. Je crois qu’on va en avoir pour la journée à ranger tout ça. J’espère que tu as encore de l’énergie à revendre ! On va avoir droit à une petite journée entre filles… dans les livres !