Il y avait peu de soldats autant impliqués dans la rébellion que l’était Bjørn ; le fait qu’il le fut à ce point par allégeance tordue envers le souverain de Saline n’étant qu’un détail, ce dernier le choisit presque instantanément lorsqu’il fut question d’accompagner la Générale de l’armée, Elena, aux terres de Feu. ‘Dahalia’ plus exactement ; une ville visiblement perdue dans le désert, bien que le barbare n’en avait jamais entendu parler et ne s’était jamais égaré à la visiter. Ni même à mettre les pieds dans ce continent un peu trop aride pour lui, d’ailleurs, mais il y avait une première fois à tout, paraissait-il. Le fait que cette expédition soit, de plus, ponctuée d’une femme pour qui il avait un respect suffisant pour la considérer comme un homme n’était pas pour lui déplaire. Restait à savoir s’ils allaient survivre à la température plus élevée des lieux.

Le débarquement l’enroba presque instantanément d’une bulle désagréable ; l’air avait beau être sec Bjørn se sentit moite en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Si certains prétendaient que ses maigres couches de vêtements ne devaient pas le gêner, il eut pourtant très vite l’impression qu’elles étaient de trop. La fourrure ne devait pas y être pour rien, assurément. L’avantage, c’est qu’il allait pouvoir se fondre dans la plèbe de barbare locale, à ceci près que ces derniers portaient davantage du cuir et des couleurs bien plus chatoyantes que le blanc qui se fondait habituellement dans la neige sur les épaules du salinéen.

« - Est-ce qu’il est seulement possible de supporter un tel climat tous les jours de sa vie ? grogna-t-il à l’intention de sa camarade d’infortune alors qu’ils traversaient le désert tous deux perchés sur les créatures locales ; des drathir, s’il se souvenait bien. »
Ou quelque chose qui y ressemblait, en tout cas. Cela ne changeait rien au fait que le barbare se sentait mal à l’aise sur de telles bestioles, lui qui était bien plus habitué à utiliser ses gambettes pour se déplacer ou, exceptionnellement, la faune des Glaces.

Harald avait parlé d’une taverne, et à cette idée Bjørn se sentit un peu plus de courage à l’idée qu’une bière, même locale, l’attendait à la fin de leur parcours. Et peu importe si Elena râlait quant au professionnalisme ou à la concentration – qu’il avait, d’ailleurs, ce n’était pas le sujet. Le tenancier, disait-on, partageait quelques idées rebelles dont le Souverain voulait la confirmation pour un éventuel futur échange fructueux. Il était toujours bon d’avoir un allié sur une terre lointaine capable de vous prévenir en urgence s’il se passait un quelconque événement relatif à un objectif commun. Évidemment, il fallait être subtil, aussi le salinéen allait-il laisser sa générale s’occuper des palabres ; Harald lui avait insisté sur le fait qu’il devait lui laisser la priorité sur les débats. De toute façon, il ne s’était pas fait prier et le Roi savait qu’il pouvait lui faire confiance pour obéir ses ordres au doigt et à l’œil.

« - On est bientôt arrivés ? demanda-t-il enfin d’une voix lasse, essuyant la sueur de son front d’un revers de poignet, un peu comme un gosse agacé – ou comme un soldat en train de mourir de chaud, au choix. »

Dahalia... Chaleur, soleil.

Comment résumer en quelques mots la mission pour Elena ? L'enfer, quitter le froid polaire pour gagner un endroit où le mot froid n'est synonyme que de nuit, c'était Harald, le souverain de Saline qui avait décidé de cette mission... Punition ? Non , ce n'était pas possible, elle avait juste acquis une excellente réputation au niveau des négociations, et pour l'accompagner ? Qui d'autre que le bras droit le plus fidèle et le plus connu des hommes de son entourage. Bjorn, un colosse de plus de deux mètres, une carrure impressionnante et une masse musculaire tout aussi improbable...

Ils avaient pris un navire à Saline, s'engageant à deux pour un long périple à bord d'un navire, Elena savait qu'ils allaient vers la chaleur, aussi avait-elle pris des dispositions dans ses habits, alternant tunique et robe courte, elle craignait la chaleur , et elle partait pour l'un des endroits les plus chauds au monde... Superbe. Peu après le débarquement, c'est-à-dire , à trois mètres du ponton, Elena sentit déjà la sueur couler dans le creux de son dos, elle gémit en regardant le ciel, regrettant déjà le climat des Glaces. Se tournant vers l'homme à coté d'elle, son compagnon de souffrance elle vit qu'il était plus ou moins dans le même état qu'elle, chose que ses paroles confirmèrent quelques temps plus tard.

" Est-ce qu’il est seulement possible de supporter un tel climat tous les jours de sa vie ? " Non, elle ne le pensait pas, mais dans le pur respect des lois Salinéenes , ou juste par défi envers celles-ci justement, elle ne dit rien, laissant un petit sourire apparaître sur ses lèvres, oui, elle aussi souffrait de la chaleur. Elle aussi n'avait qu'une envie, s'enfouir sous de la glace, mais non, elle ne s'en plaindrait pas.

Leur destination était une taverne, dans une petite ville perdue en plein désert , le patron était sympathisant avec les idéaux rebelles, un bon point, et Elena y était envoyée pour négocier , Bjorn ? Lui ? Elle n'en avait aucune idée, elle aurait pu prendre des gardes du corps ou partir seule, mais cela avait été refusé, enfin, elle ne s'en plaignait pas, le barbare était plutôt de bonne compagnie. A peu près vers la fin du trajet le barbare eut un geste tout à fait enfantin et Elena ne put s'empêcher d'éclater de rire, l'homme s'essuya le front et grommelant comme un gosse et s'essuyant d'un geste épuisé, avant de déclarer à voix haute s'ils étaient bientôt arrivés... C'était tout à fait l'inverse de leur monde, l'envers du décor, ils étaient passés de grandes étendues désertes froides, dans la même chose, mais chaudes.

Ils arrivèrent finalement au village, un modeste assemblage de maisons basses et blanches, pour éviter que le soleil ne tape dessus ? Elle ne savait pas, en tout cas le village était assez rural, et la taverne était la seule de cet endroit, située sur la place principale, proche de l'unique puits d'eau. Descendant de sa monture Elena se tourna vers Bjorn et parla pour la première fois depuis leur arrivée.

" Alors soldat ? Pas trop chaud ? " Elle lui fit un clin d’œil assez peu professionnel et se dirigea vers les écuries, traînant sa bête derrière elle.

Arriver à destination fut une délivrance certaine pour Bjørn ; purement psychologique, certes, étant donné qu’il régnait dans ce village une chaleur similaire à celle du désert, mais l’ombre y était déjà plus courante et le mouvement des insulaires, de leurs bêtes et de leurs possessions emplissait le barbare d’une rassurance grégaire. Être enfin sorti de cette étendue aride et trop souvent déserte, être entouré d’un peuple quand bien même celui-ci n’était pas le sien : Bjørn n’était qu’un être humain, après tout, et sauter à bas de sa monture lui arracha un sourire satisfait. S’étirant et bandant ses muscles alors endoloris, il tapota le museau de la bestiole qui le lui rendit en lapant ses doigts et c’est dans cette position somme toute absurde pour un barbare de son gabarit qu’Elena le surprit, posant sur lui un regard amusé tout en lui posant une question.. sa foi rhétorique.

« - Pas le moins du Monde. Je songeais même à exploiter votre générosité en vous empruntant ce châle que j’ai cru apercevoir dans vos besaces à notre dernier bivouac. plaisanta-t-il, encouragé par le clin d’œil que sa générale avait pris le temps de lui adresser. »

Lui emboîtant le pas en traînant son semi-dragon derrière lui, Bjørn songea à quel point il était toujours agréable de voyager avec ce bout de femme, même si c’était bien la première fois qu’ils le faisaient en tête à tête. Au début, il n’allait pas mentir, il avait pris peur lorsque, revenant du territoire glacé, elle était devenue.. autre chose. Elle lui avait expliqué, bien entendu (à vrai dire, elle l’avait surtout expliqué à Harald qui était déjà au courant du phénomène et il avait glané la conversation), mais il était toujours difficile de s’accoutumer à une telle différence de physique, a fortiori lorsque cela tenait de la magie et que cette chose était une des rares que l’on craignait du haut de son deux mètres. Elena n’avait pas changé, cependant, et avait su conserver toutes les raisons pour lesquelles ses soldats la respectaient malgré son système reproducteur. C’était, quelque part, un pas de tolérance que Bjørn prenait en l’acceptant comme telle.

« - Vous entendez ça ? demanda-t-il alors que, s’engouffrant davantage dans le village pour atteindre les écuries, commençait à retentir une musique enjouée et entraînante, particulière à leurs oreilles puisque locale mais définitivement festive. On dirait bien qu’on débarque au bon moment.. »

Arquant ses lèvres en un léger sourire amusé, Bjørn s’appliqua à rendre les rennes au tenant de l’écurie, saluant sa monture exceptionnelle du plat de la main avant de faire volte-face, redressant les épaules pour se détendre. Il régnait dans l’air comme un air de joie qui n’était pas sans être contagieux.

Plus ils approchaient de la taverne, plus les échos d’une musique tribale et tentatrice sonnait a leurs oreilles, attisant le sang de Elena, et faisant battre son cœur plus vite. Elle n’aimait pas ce style de sons, pas depuis qu’elle avait changé, elle préférait les musiques lentes et douces, pas celle qui faisait battre son sang, ou du moins le liquide épais qui lui servait de sang maintenant.

Se tournant vers Bjorn alors qu’il sortait des écuries elle eut un doux sourire en voyant son redressement d’épaule, le barbare semblait heureux, au moins un qui s’amuse pensa-t-elle et elle lui tendit le bras dans une attitude princière, un nouveau clin d’œil et un sourire ravageur plaqué sur ses lèvres bleutée.
« Allez soldat, conduisez-vous comme un Gentleman, et comme mon époux, je vous y autorise, bien entendu restons en dehors des devoirs conjugaux, nous partagerons la même chambre mais pas le même lit, enfin, si, si on n’as pas le choix, mais je te préviens, je ne suis pas très chaude, on pourrait même dire que je suis gelée »

Elle lui sourit à nouveau et pencha la tête sur le côté, laissant ses cheveux couler telle une cascade sur le côté de son visage, elle se retourna en entendant l’aubergiste sortir de sa taverne, elle s’avança vers lui, laissant Bjorn en arrière et s’inclina légèrement.

« Bonjour Monsieur, Je me nomme Elena, et voici mon Mari, Bjorn, nous cherchons une chambre, voyez-vous ma grande tante n’habite pas très loin d’ici et j’aimerai entretenir une relation épistolaire avec elle avant d’aller la voir, ou même ne pas à avoir à la croiser avant d’être devant chez elle, si possible. »

Le regard du tavernier se fit plus détendu, il les avait reconnus, et il sourit en retour a Elena, s’inclinant devant elle.

« Bienvenue Dame Elena, Messire Bjorn… Oui bien entendu, je peux vous proposer une seule chambre, avec lit séparer par contre, nous sommes en fêtes ses jours-ci, ma fille se mari ! Donc nous discuterons de tout cela une fois ses festivités finies ! Maintenant, suivez-moi ! »

Elena se tourna vers Bjorn est eue une grimace toute a fait pitoyable, voilà qu’ils allaient passer au moins trois jours dans cette chaleur infernale … Un rêve ! Elle lui fit signe de passer devant et s’avança dans son dos, gémissant presque de plaisir en sentant la fraicheur, relative, et l’ombre de la pièce dans laquelle ils venaient de pénétrer, effectivement tout était en fête, les tables étaient contre les murs, les musiciens près de la cheminée… Une cheminée ?! Mais pourquoi ?! Avec une chaleur pareille ? Ses gens-là étaient étranges… Puis Elena manqua se frappée le front, qui était-elle pour juger ? Elle qui avait longtemps craint le froid, et qui regrettait maintenant la chaleur.

Le tavernier se faufilait adroitement entre les personnes présentes, témoignant de longues années d’expériences, alors que les deux nouveaux, de par leurs carrure et leurs équipement devait s’excuser tous les deux pas, mais les gens ici semblaient plus amicaux et agréable, et c’était des sourires et des paroles aimables qui leurs répondaient, le village était à la fête, et ce n’était pas une petite bousculade qui allait faire les gens de leurs gong.

Finalement ils arrivèrent dans la chambre qui leur était assignée, c’était une petite fort charmante, fort bien entretenue, elle possédait deux lit séparer, une petite cuvette d’eau pour les ablutions, un petit balcon donnant sur une cour fort agréable a l’œil , une fontaine trônant en son milieu, de la verdure et quelques fleurs, juste ce qu’il fallait, ni trop, ni trop peu, l’aubergiste et sa famille devait tenir à cet endroit, ici la guerre ne semblait pas avoir de réalité, ni de substance. Elena se retourna et posa doucement son bardage sur le sol, et s’appropria le lit le plus près de la fenêtre, elle y étendit son corps, et fixa Bjorn, les yeux à demi fermés et prit la parole.

« Tu peux descendre t’amusé si tu veux, mais ne bois pas trop, j’aimerai évitée à avoir à te remonter jusqu’ici, et je hais l’odeur de l’alcool »
Elle eut brusquement un sursaut et se pencha dans son sac, présentant son dos au colosse, elle en tira finalement son châle et fit un clin d’œil à l’homme.

« Tient, le châle que tu souhaitais ! »

Si Bjørn s’étonna une seconde du comportement pour le moins affectif d’Elena, il ne tarda pas à rentrer dans son jeu, répondant à ses petites piques par des blagues innocentes, laissant l’amusement le gagner tandis que la Générale s’occupait plus sérieusement de la partie diplomatique de leur voyage. Bien sûr, le barbare restait un minimum sérieux, mais tant qu’à jouer le rôle du mari suivant sa femme chez de la famille éloignée, autant rester le plus crédible possible et paraître prendre cela à la légère. D’ailleurs, lorsque sa supérieure le présenta au tavernier visiblement réjoui du mariage de sa fille, il se permit de poser une main sur la hanche de cette dernière – par crédibilité, bien entendu – n’appuyant pas assez pour créer un contact marqué mais assez pour que cela reste tendre, presque romantique. C’était presque ironique, quand on savait à quel point Bjørn ne l’était habituellement pas. Un trait salinéen qu’Elena n’était pas sans ignorer, d’ailleurs. L’observant du coin de l’œil, celui-ci se permit d’ailleurs à songer que cette dernière était plutôt jolie malgré son changement physique.

Ils entrèrent dans la taverne et se frayèrent un chemin jusqu’à leur chambre ; la peuplade rendait l’air assez lourd, mais la chaleur semblait moins présente à l’intérieur, aussi Bjørn, malgré la proximité des inconnus et les bousculades, ne put s’empêcher d’être sévèrement atteint par la bonne humeur contagieuse. De ce fait, malgré le voyage éreintant, le climat atroce et les râlements récurrents qu’il avait laissé entendre sur la route, il semblait animé d’une énergie joyeuse lorsqu’ils arrivèrent dans leur chambrée. Posant ses affaires à côté du lit que sa supérieure voulut bien lui laisser, il alla jeter un coup d’œil au balcon, prit le temps de se rafraîchir à l’aide de la bassine d’eau laissée à disposition et, finalement, se retourna vers Elena qui s’était déjà laissée tomber sur le lit. Un sourire amusé au coin des lèvres, il s’apprêta à lui faire une remarque lorsqu’elle le prit de vitesse et l’invita à descendre s’amuser s’il le désirait. Ne se le faisant pas répéter, il attrapa le châle au vol lorsqu’elle le lui envoya, prenant le temps d’humer l’odeur que la générale y avait laissé par réflexe avant de l’attacher autour de son poignet.

« - Pour me rappeler de ne pas trop boire. se justifia-t-il en un sourire mutin, avant de rajouter : Vous êtes certaine de ne pas vouloir venir ? »
La jeune femme refusa et, résigné, Bjørn s’apprêtait à sortir lorsque celle-ci l’interpella une dernière fois.
« - Hé, Bjørn ?
- Générale ?
- Amusez-vous. C’est un ordre. »

Il ne remonta dans la chambre que bien plus tard dans la soirée, la nuit étant déjà tombée et presque assez avancée pour faire penser qu’il aurait pu découché. Il avait troqué ses fourrures pour du cuir qu’une âme apparemment blagueuse lui avait échangé et dans ses cheveux ordinairement peu disciplinés semblait davantage en désordre encore. Il tenait debout, cependant, bien trop habitué à l’alcool pour avoir dépassé le stade de la larve, et même s’il était clairement aviné il semblait faire particulièrement attention à ne pas trop faire de bruit, sensible au fait qu’Elena pouvait être endormie, bien qu’il lâcha un juron tout en ouvrant la porte, celle-ci grinçant sur ses gonds lorsqu’il la fit tourner pour rentrer dans la chambre. Restait à espérer que la jeune femme soit encore debout ou alors assez profondément endormie pour ne pas y faire attention.

La fraicheur de la nuit apaisait le feu qui avait couvé en Elena toute la journée, elle se tenait entièrement nue sur le balcon, laissant le froid envelloper son corps, le ressoucer, l'apaiser, elle pouvait passer des nuits entière sans dormir quand elle était dans la Toundra, le froid l'aidant a faire fonctionner son corps et son métabolisme, Elena profitait, ses yeux fermés elle gémissait presque de bien être, elle sentait que les journées seraient atroces pour elle, son mal de tête était finalement passer, et Bjorn ne semblait toujours pas vouloir rentrer, elle avait donc décidée de se dénuder , et d'exposer son corps a la nuit, elle avait remarquée qu'elle était seule a avoir la fentre grande ouverte, apercevant de temps a autre des locaux enmitoufflé sous d'épais manteaux de fourrure, marchant au porte de la course, semblant frigorifié, cela la faisait bien sourire, elle avait été comme ça avant qu'elle ne change.

Elle était tellement absorbée dans ses pensées qu'elle n'entendit pas le pas lourd de Bjorn dans le couloir, pas plus qu'elle n'entendit la porte tournée, et encore moins l'insulte de ce dernier , par contre elle entendit bien la petite exclamation surprise de se dernier, elle se figea , sentant une sueur froide coulée dans son dos, elle se jette presque sur son lit et enfila une tunique, qui lui tomba jusqu'au genoux, elle croisa les bras sous sa menue poitrine et planta son regard dans celui de Bjorn, presque excédée. Le ton qu'elle prit était froid et colèrique.

" La vue vous a plut soldat?! Alors maintenant couché vous et dormez."

Elle était plus en colère contre elle même que contre lui, elle s'était totalement oubliée, et avait offert une vision de son corps nu a un soldat, chose qu'elle ne se pardonnerait jamais, surtout depuis qu'elle avait changée, elle revoyait son corps entièrement nu la première fois qu'elle s'était regardée dans un miroir , une peau bleuâtre , marbrée de trait plus bleu, ses tétons devenu bleu profond, un torse délicatement dessiné et musclé, une endurance accru, la perte de toute pilositée, la couleur blonde de ses cheveux avec des reflets bleuté, ses ongles devenus bleu aussi... Elle était devenue vraiment une créature de glace, et elle esperait que cela n'avait pas modifier son organisme au plus profond, et que ca ne l'empecherai pas d'avoir des enfants, si un jour elle rencontrait un homme... A cette pensé ses poings se serrèrent et elle manqua sanglottée, Claire était morte par sa faute... Elle avait voulut devenir comme elle, pour ne jamais la quittée... La tourmente l'avait rejetée , elle n'avait trouvée que ses reste... Déchiré et détruire, broyée, elle éclate en sanglot, frappant le matelas de toute ses forces, elle se fichait que Bjorn l'entende, elle se fichait de tout, elle avait causer la mort de son amante par sa stupiditée...

Elle pleurait encore quand elle sentit les bras de Bjorn se resserrer sur elle, elle se blottit contre lui sans pouvoir se retenir, aggripant son dos de toute ses forces, comme une noyée s'accrochant désespérement au bras de son sauveteur, comme une assoiffée en plein désert a qui l'on tend une gourde d'eau fraîche.

" B-bjorn ... Je l'ai tuée "


[ HRP : Fin modifiable si tu le souhaite ^w^ ]

Bjørn ne s’attendit pas réellement à tomber sur un tel spectacle, et l’alcool l’empêcha d’y réagir de manière décente. En temps normal, il se serait sûrement immédiatement excusé en se détournant, laissant le temps à Elena de se remettre à son aise ; là, il se contenta de s’immobiliser en haussant un sourcil, laissant son regard observer le corps pour le moins déroutant de sa générale. C’était peut-être triste à dire, mais il la dévisagea davantage comme une créature que comme une femme. Sans indiscrétion, presque impunément, il claqua sa langue contre son palet et si son propre esprit masculin trouva ses formes rafraîchissantes il ne ressentit aucunes attirances. Ce n’était pas du dégoût, non, plutôt.. de l’indifférence. Comme si la jeune femme n’était désormais rien de plus qu’un animal à ses yeux, tout du moins physiquement parlant. Lorsqu’elle le rabroua d’une voix froide, il résista à l’envie de lui répondre qu’il était ironique de l’accuser de son inconscience – c’est vrai, quelle femme sensée se mettrait nue en sachant qu’elle partageait sa chambre avec un type qui risquait de revenir à tout moment ? – pour mieux hausser les épaules. Alcool ou pas, elle restait sa générale et son sens de la hiérarchie était trop aigu pour qu’il lui manque de respect. Le salinéen tourna alors le dos à cette dernière en retirant son labrys de son dos, le déposant contre la table de nuit à côté de son lit pour commencer à retirer l’attirail de cuir recouvrant désormais son torse.

C’est alors qu’il l’entendit. Vaguement, tout d’abord, le faisait songer à une hallucination avinée, puis plus clairement. Curieux, il tourna la tête vers le lit d’Elena. Elle.. pleurait ? Hésitant une seconde quant à la marche à suivre, Bjørn ne tarda cependant pas à s’avancer vers le lit de celle-ci, s’immobilisant un instant à ses côtés avant de poser une main sur son bras. En temps normal, il aurait certainement respecté la vie privée de sa générale, mais hé, on ne choisissait pas sous quelles conditions sa galanterie s’éveillait. Quoiqu’il en soit, cette dernière réagit rapidement en se blottissant dans ses bras, et le barbare resta un moment immobile et coi avant de poser maladroitement ses mains dans son dos en guise de réconfort.

« - Mais non, mais non. balbutia-t-il, un peu gauche mais en n’ayant strictement aucune idée de ce dont elle pouvait bien parler ; lui qui n’avait jamais été très friand de la vie privée de ses proches il en connaissait encore moins sur celle de sa supérieure hiérarchique. Vous avez besoin de dormir, d’accord ? Ça ira mieux demain. conseilla-t-il ensuite en commençant à sentir son euphorie alcoolique s’évaporer pour mieux être remplacée par une gêne certaine. »
Si on lui avait il y avait quelques jours de ça qu’une mission avec sa générale tournerait de cette façon, il n’était pas sûr qu’il l’aurait accepté. Se gardant bien de le rajouter cependant, il incita Elena à se rallonger, aussi précautionneusement qu’un barbare de son acabit pouvait le faire, à la fois pour prendre soin d’elle mais aussi, plus égoïstement, pour se débarrasser de ce nouveau sentiment désagréable.

Elena finit par s'endormir, pour se réveiller a l'aube le lendemain matin, elle se leva, un peu paniquée, vu la manière dont elle s'était laisser allez hier, mais bon, on ne pouvait revenir dans le passé, elle n'allait pas s'apitoyée sur son comportement, elle présenterai ses excuses au colosse une fois que ce dernier serait réveille, elle s'habilla sobrement, une tunique et des bottes et descendit dans l'auberge encore endormie, c'était un endroit encore frais pour le moment et elle se colla contre les pierres basses, qui encore froide lui diffusèrent un peu d'énergie, achevant de la réveillée totalement, elle s'approcha du comptoir et tapa doucement deux trois fois dessus, faisant se réveiller l'aubergiste qui se dressa d'un bond.

- Bien le bonjour Monsieur, je ne voulais pas vous déranger, mais juste vous demander si vous avez des fruits ici? J'aimerai bien boire un jus d'orange pressée ou de n'importe quoi d'autre, encore désolée de n'avoir pût être présente parmi les festivités hier soir... Mais le trajet m'avait comment dire... épuisée.

- Bien le bonjour Générale, vous ne me dérangez pas le moins du monde, et hélas, nous n'avons plus de fruit, mais j'ai de l'eau fraîche si vous le souhaitez, et ce n'est pas grave Dame Elena, il y a encore deux jours de festivité! C'est la tradition ici, trois jours, le premier pour la marié, le deuxième pour le marié et la troisième pour le couple et leur amour, troisième jour qui se termine par l'union des deux personnes...

- Quelle belle coutume, bien mieux que chez nous ou l'homme se bat et prend la femme qu'il veux, dans une région de la Toundra c'est comme ça que sa marche, c'est d'une barbarie inhumaine je trouve... Et j'aimerai exterminé se peuple... Bien sur, je ne peux pas, ce sont des alliés... Enfin... Pour le moment.

Elle attrapa le verre d'eau et but doucement en regardant autour d'elle.

-C'est un bel endroit que vous avez ici, même si ce n'est pas exactement le climat que j'aime, c'est reposant et calme, vous ne semblez pas avoir trop de tension ou autre, c'est un régal de pouvoir se couper a ce point de la réalité, c'est une sorte de pause...

Elle attendait le réveil de Bjorn pour pouvoir lui faire ses excuses et lui mettre son poing dans l'épaule pour le voyeurisme dont il avait fait preuve, oui, elle savait qu'elle était la seule fautive, et qu'elle n'aurait pas dut faire ça, mais c'était l'avantage d'être supérieur hiérarchiquement a quelqu'un d'autre, on pouvait rejeter ses fautes sur eux, et ils ne pouvaient rien dire! Quelle joie de pouvoir déléguer ses fautes sur les autres. Et surtout sur un homme. Elle fit taire rapidement sa voix intérieure la poussant a haïr les hommes, c'était mauvais, et cela ne lui apporterai que des problèmes, quelle galère tout ça!

Se resservant un autre verre Elena assista a l'entrée d'un groupe d'homme, d'allure plutôt miteuse qui virent s'installer a sa table, comptant sans doute sur leurs supériorités numérique pour abuser d'elle, et voila c'était repartit, elle allait devoir se battre, elle se maudit d'avoir oublier ses armes en haut et attendit, supportant sans broncher les commentaires lubrique et immonde des hommes autour d'elle.

- Hé, salut beauté
- Salut ma mignone, alors? On est perdue?
- T'as pas froid habillée comme ça? On peu te réchauffée si tu veux..

Accompagné de divers clignement d’œil et de tentative d'attouchement, elle sut qu'elle ne pourrait compter que sur elle même pour s'en sortir, elle attendit qu'une pose sa main sur la table, près d'elle pour lui abattre sa chope dessus, et envoyer son poing dans la tête de celui a sa droite, elle souleva la table dans le même moment pour l'envoyée se fracasser sur les deux en face d'elle, elle attrapa une nuque et fracassa le visage de l'homme sur son genoux, le délestant de sa rapière de qualité minable, c'était mieux que rien, se reculant elle fit face au 5 restant. Faisant tournoyé sa lame elle se lança a l'assaut en poussant son cri de guerre, espérant de par la même réveillé Bjorn.