Mynerva se recroquevilla légèrement sur elle-même devant l’immense aura de puissance qui se dégageait d’Aile Ténébreuse. Elle n’était pas facilement impressionnable mais il possédait le don de la rendre nerveuse.
Elle avait particulièrement étudié les démons ces derniers temps mais elle rêvait d’étudier AT en personne. Elle se demandait s’il était identique ou si son corps avait des différences marquées, si la structure évoluait beaucoup lorsqu’il prenait une forme humanoïde. En règle générale les êtres pouvant changés de forme étaient particulièrement intéressant à étudier, donc si en plus l’être en question était une forme supérieure de démon…
« As-tu quelque chose à ajouter ! » tonitrua se dernier en la foudroyant du regard.
Sortant instantanément de ses considérations biologiques Mynerva se mordit la lèvre. Son maitre était vraiment, vraiment très en colère. Elle releva néanmoins la tête pour lui faire face.
Elle savait que rien ne l’énervait plus que les lâches. A part ceux qui lui tenait tête. Aile Ténébreuse n’avait pas un caractère facile à gérer.
Toute l’assemblée s’était tue, il faut dire que la scène était particulièrement impressionnante, ce n’était pas rare que le grand démon de Zelphos s’énerve comme ça, mais d’habitude il avait en face de lui un autre démon à la carrure impressionnante pas une frêle petite fille.
Elle sentait qu’Aile Ténébreuse s’impatientait mais elle avait besoin de réfléchir à ses paroles, de peser chacun de ses mots. Le temps semblait s’écouler soudain à une lenteur étonnante, comme pour mieux marqué le long silence qui s’était installé.
« Je suis navrée mon seigneur. » Déclara-t-elle finalement d’une voix suffisamment claire pour qu’elle raisonne dans la salle entière.
A peine avait-il finit qu’il se remit à tempêter de sa voix tonitruante et au combien effrayante. Tout le monde - y compris elle – était victime d’un étrange phénomène : ils semblaient s’aplatir de seconde en seconde. Prenant une grande inspiration elle resta cependant muette attendant patiemment que l’orage passe et priant Cyri pour ne pas qu’elle finisse comme la personne avant elle : en tas de cendre. Elle était persuadée que son idéologie valait la peine de subir tout ça mais elle regrettait tout de même qu’Aile Ténébreuse ne soit pas quelqu’un de plus…mesuré.
Entrevoyant un moment de silence elle déclara soudain d’une traite : « J’ai parfaitement conscience qu’en temps que conseillère je ne devrais commettre aucune erreur et sachez que cela ne se reproduira plus, mais, toujours dans un souci de faire mon travail, j’aimerai vous soumettre le renvoie du capitaine Kertale, de la garde de Sent’sura. »
Voyant qu’elle avait attirée son attention, elle en profita pour tourner la tête vers le dénommé Kertale et le dévisagea. Sans sourciller une seconde elle poursuivit : « En effet, mon équation aurait été parfaite si j’avais pris en compte son incompétence. »
Le concerné tressaillit et se jeta dans sa direction en l’insultant avec plus ou moins de rage. Elle respira soulagé quand Aile Ténébreuse le stoppa à quelque centimètre d’elle.
« Voyez vous, réduire le couvre feu à effectivement contenter les habitants de la ville, simplement cet… idiot, a oublier que les horaires avait changé à a malmener quelques pauvres promeneurs… »
La fureur d’Aile Ténébreuse monta d’un cran, mais cette fois-ci elle n’était plus dirigeait contre Mynerva. Celle-ci soupira très discrètement de soulagement. Reconnaître une erreur qui n’en était pas une pour mieux contre attaquer était définitivement une technique efficace.
Devant les quelques excuses balbutiantes de l’ex commandant de la garde de Sent’sura l’issu du « procès » ne faisait aucun doute. Elle se permit donc de s’écarter un peu mais pas assez vite car quand ce-dernier explosa elle se retrouva couverte de chose plus ou moins ragoutante.
*Et en plus cet imbécile se droguait* pensa-t-elle en examinant par reflexe un des morceaux d’organe qui avait atterrit sur elle.
Ignorant l’odeur nauséabonde qui se dégageait désormais de ses vêtements elle attendit sagement l’autorisation de partir. Il n’était définitivement pas d’humeur à contrarier.