Le Tumultueux voyage d'Orgön-Waliss - Citation :
- « Un jour alors qu’il devait porter un coffre d’or à la femme d’Orgus des bandits ont voulu prendre ce coffre par la force, malheureusement pour eux Arius tua deux bandits et fit fuir les autres. »
Raconte-nous cet épisode de ta vie.
C’était un jour habituel de printemps dans les Glaces, le printemps dans la Toundra n’est pas le même que dans les contrées les plus peuplées de Terra Mystica. En effet il grêle, nos pas s’enfoncent dans de la boue formée par la neige fondue et la visibilité y est très faible. C’était donc le jour de son 18ème anniversaires qu’Arius Isiglass Goldaf e Tomore'Olaf marchait vers le village d’Orgön-Waliss là où séjournait la femme de Fills Orgus le célèbre forgeron et maître d’Arius, cette femme Era Orgus était une ancienne marchande de plantes de Ciel qui avait fui les conflits dans le village le plus désert des Glaces au beau milieu de la toundra avec pour seule compagnie les éleveurs de yacks, qui étaient réputés jusqu'à Selian pour leur lait, même si peu de gens faisaient le chemin pour une simple bouteille au risque de mourir de froid.
Madame Orgus était donc l’épouse cocue de Fills Orgus, Fills lui devait travailler en ville, non pas car il manquait d’argent mais au contraire par envie d’or, amour de l’argent, un trait commun avec Arius, qu’il appréciait énormément, c’était bien la seule chose qu’il appréciait chez lui sans compter son butin. Hélas Orgus était très mauvais comptable il avait donc engagé Arius pour cette qualité digne d’un banquier gobelin. Mais le forgeron donnait aussi d’autres petits boulots souvent bien récompensés à Arius ; tel que celui qu’Arius accomplissait en ce moment, c'est-à-dire apporter un coffret d’ébène d’apparence simple mais au contenu des plus intéressants financièrement à Era Orgus. Arius l’aurait bien volé mais cela ne devait pas être très fructueux et puis en tant que comptable le siphilien se faisait déjà assez d’argent dans le dos du maître de maison.
Cet or devait être apporté à Era Orgus car une des nombreuses maîtresses de maître Orgus avait malheureusement pour elle sonné à la porte de la maison de madame croyant tomber sur monsieur.
Fills envoyait donc Arius porter ce coffre plein d’or à sa femme pour qu’elle aille oublier dans l’absinthe qu’elle chérissait tant l’infidélité de son mari.
Arius marchait donc depuis trois jours déjà dans la toundra il avait essuyé pluie, vent et enfin grêle. Il était exténué. Bien que son origine de siphilien le protège en partie contre le froid,
Les siphiliens habitent dans la toundra depuis toujours. Mais Arius qui ne vivait plus de cette manière depuis ses 12 ans se fatiguait assez vite et avait du mal à repérer son chemin dans la boue. Il cachait le petit coffret sous des peaux de bêtes qu’il portait pour se protéger contre le froid. Son maître lui avait prêté une lourde masse d’arme pour veiller sur le contenu du coffre en cas d’une attaque de bandit.
Le froid mordant commençait à atteindre sérieusement Arius grâce à la fatigue du voyage.
Depuis quelques heures Tomore'Olaf commençait à murmurer des paroles incompréhensibles et des listes de chiffres sans queue ni tête.
« 345 moins la somme des deux tiers... Bien sûr qu’il neige en été ! Les canards sont toujours meilleurs … »
À ce moment précis le siphilien tomba à genoux, d’une main il cherchait un morceau de viande séché qu’il gardait sous sa veste. De l’autre main Arius prenait un gros grêlon qu’il lécha pour s’abreuver et grignotait la viande séchée pour reprendre ses forces et se lever.
C’est alors qu’au loin il crut apercevoir quelque forme floue.
Reprenant ses esprits tenant d’une main le coffre contre son cœur et de l’autre allant à sa ceinture vers la masse d’arme.
La forme floue se stabilisa et forma une jeune femme courant vers lui ;
Arius n’eut d’abord pas la certitude de savoir s’il rêvait ou non ; les trois jours passés dans la toundra étaient pour lui comme une éternelle solitude.
La jeune femme pleurait c’était une certitude mais pourquoi donc ?
Quand elle fut assez proche d’Arius elle se jetait à terre devant lui en sanglots.
« Pitié, pitié seigneur maître ! Des bandits me suivent, ils ont pris mon cheval ! Aidez-moi ! »
Le sang d’Arius ne fit qu’un tour, il mit la main sur le pommeau de la masse, se campa fermement sur ses deux jambes, ralentissait son souffle, respirant par le ventre.
« D'ou viennent-ils ? » Demanda le siphilien.
« De der… » la jeune femme fut coupée par les hurlements des bandits qui arrivaient de la même direction que la femme. À première vue ils étaient environ 5.
Les formes floues au loin se rapprochaient petit à petit au même rythme la grêle cessait.
Un sourire se forma sur les lèvres d’Arius, ils n’étaient que 4 l’un qui devait être le chef chevauchait un cheval de ferme, sûrement volé à la jeune femme.
Quand ils furent assez proches pour voir Arius les cris se stoppèrent, et ils avancèrent plus prudemment.
La grêle avait cessé.
Alors l’homme à cheval dit :
« Donne-nous la femelle, donne nous tout ton or et on te laissera la vie, rôdeur ! »
Arius répondit avec un rictus qui semblait être un sourire.
« Je te vends la femme au prix du cheval, et de tes bagues ô Olaf, Dern Groïnh … chef, derrière de porc » dit Arius en ricanant devant le visage décomposé par la peur de la jeune femme.
L’homme à cheval sortit un cimeterre usé par le froid et hurla des insultes.
Alors les yeux du siphiliens eurent comme un scintillement, ses yeux étaient injectés de sang rendant son regard bien plus fou que d’habitude. Le siphilien se baissait pour ramasser une poignée de terre. Et d’un même jet sortit la masse d’arme de sous sa fourrure et hurla un terrible cri de guerre. L’homme à cheval sans donner d’ordre à ses hommes, trop sûr de lui lançait le cheval. Alors tout se passa très vite, Arius lançait la terre et les grêlons à moitié fondus qu’il tenait dans sa main vers les yeux de l’animal qui sous l’effet de la peur se mit à hennir se levant sur ses deux pattes faisant tomber le bandit. Le cheval libre, partit en ruant au loin sous les yeux hébétés des spectateurs. Les bandits encore sous le choc et certes assez simples d’esprit ne firent aucun mouvement devant la scène qui allait se passer sous leurs yeux. Arius après avoir fait chuter le scélérat bondit sur lui avec un nouveau hurlement de guerrier, et d’une main fit tomber la masse sur la tête du pauvre homme telle la lame du bourreau sur le condamné. Arius se retourna vers le groupe de bandits hébétés par tant de violence, son visage était tacheté de sang, un sourire immonde se dressait sur son visage et ses yeux fous semblaient les transpercer un à un. Alors l’un des trois bandits encore en vie et qui avait des traits communs avec l’homme qu’Arius venait de tuer, vint vers lui le visage en pleurs une hache levée au-dessus de la tête qui était trop lourde pour ce bras frêle. Le siphilien esquivait un premier coup de hache avec une habilité déconcertante ; le jeune homme emporté par son mouvement était maintenant dos à Arius qui se retournait avec une vitesse surprenante ; en se retournant Arius avait écarté de son corps le bras tenant la masse et dans un élan de force l'arme s’enfonçait dans la colonne vertébrale de son jeune ennemi.
Puis peut-être par pitié Arius Tomore acheva les souffrances du voleur d’un coup de masse à la tête.
Enfin se retournant vers les deux survivants, le siphilien poussa un dernier cri de guerre qui fit fuir ces derniers.
Alors que les survivants fuyaient, Arius Isiglass Goldaf e Tomore'Olaf vidait les poches des deux cadavres, le butin était maigre ; deux rubis et un bracelet d’argent féminin qui devait appartenir à la jeune femme qu’Arius avait sans le faire exprès sauvée.
Le siphilien se retournait vers la demoiselle et dit d’une voix rauque :
« Je garde votre bracelet, disons que c’est en remerciement de vous avoir sauvé la vie. »
« Vous m’auriez vendue à ces lâches ! » Criait la jeune demoiselle.
« En effet. » Finit Arius « Au fait : Arius Tomore, mercenaire, vos prix sont les miens tant qu’ils sont convenables, je suis libre une semaine par mois, pour les rendez-vous voyez avec … Moi. »
Sur cette courte publicité Arius continuait son chemin vers Orgön-Waliss. Avec le coffre de son maître toujours présent et un petit butin qui lui permettrait de se payer un bon cheval pour le retour et des provisions dignes de ce nom.