L'aube venait de se lever mais Nyril était déjà debout et s'apprêtait à descendre dans la salle. Il entendait du bruit dans la chambre de Mixal mais il ne pouvait nullement dire s'il était debout ou pas car ceux-ci était trop indistinct mais le jeune Suniage avait d'autres problèmes en tête. En effet, la soirée de la veille avait mal fini, si on peut appeler ça mal car les clients y étaient habitué désormais. En jetant un sort pour attirer à lui une bouteille qu'il ne trouvait plus, celle-ci était arrivée tellement vite qu'elle avait éjecté Nyril sur une table de l'autre côté de la taverne. Bien que ces accidents soient considérés comme divertissant, ceux-ci saisissaient souvent cet occasion pour se battre.

Nyril descendit au rez-de-chaussée, les tables étaient renversée, des chaises éparpillées et certaines cassées et des débris divers jonchaient le sol. Il poussa un soupir en commençant à mettre dans un coin les chaises cassées, se disant qu'il les réparerait plus tard. Ensuite, le jeune Suniage se mis au travail pour balayer tout les débris au sol mais au bout d'un quart d'heure environ un bruit attira son attention.

"Mixal, c'est toi? J'aurais besoin d'aide pour déplacer les tables."

Déposant son balais, Nyril se dirigea vers l'escalier où il vit Mixal en train de descendre les premières marche de l'escalier.

"Comment vas-tu? On va avoir une journée rude aujourd'hui pour tout remettre en état d'ici ce soir."

Lorsque son cousin se retrouva au pieds de l'escalier avec les draps le serrant autant qu'un nain sert les cordons de sa bourse, Nyril compris qu'il avait déjà fait des siennes.

"Attends, je vais de sortir de là."

Le jeune Suniage se dépêcha d'aller chercher une paire de ciseaux pour couper les draps, solution qui réduisait la durée de vie de ceux-ci mais libérerait rapidement Mixal. Il ouvrit un tiroir pour les prendre lorsque le fond de celui-ci céda en faisant tomber son contenu sur le pied gauche de Nyril. Parmis ceux-ci se trouvaient un ouvre-boite, un tire-bouchon mais aussi des poids d'une balance à plateau. Habitué à ce genre de mésaventures, il se contenta de pousser un soupir car il trouvait que leur journée était déjà bien assez chargée sans ça.

"Bon, j'arrive... Tu seras bientôt libre."

L'aubergiste ramassa les ciseaux malgré la douleur qu'il ressentait et qu'il attribuait au choc. Cependant, la douleur qu'il ressentit en essayant de marché fut tel qu'il ne pu s'empêcher d'émettre un cri de douleur en tombant au sol. Il rampa donc jusqu'à son cousin puis coupa les draps qui le retenait prisonnier.

"Je crois que je me suis cassée le pieds... Tu pourrais aller me chercher la pharmacie?"

Ces paroles auraient pu paraître étranges pour un observateur extérieur mais Nyril avait constitué une pharmacie assez conséquente pour soigner un large éventail de blessures. C'était déjà une sage décision lorsqu'il travaillait seul, au vu de sa malchance légendaire, mais encore plus indispensable lorsque Mixal avait décidé de l'aider à faire tourner l'auberge! Nyril retira donc ce qui le gênait pour examiner plus correctement son pieds et du se rendre compte qu'il avait effectivement le pied cassé, sans doute le cuboïde d'après ses quelques connaissances en anatomie.

Nyril observa son cousin partir, se demandant s'ils se souviendrait de ce qu'il lui avait demandé en revenant. Bien évidemment, il passa sans d'arrêter devant le jeune Suniage qui fît donc un effort considérable pour se relever en s'aidant du comptoir. Ainsi, il pouvait voir où s'était installer Mixal et il essaya de s'y rendre en sautant à cloche pied. Après quelques mètres difficile, le cadet des Suniages arriva à s'agripper à l'épaule de son aîné puis s'installa sur la chaise à ses côtés.

"Merci pour la pharmacie... Mais la prochaine fois est-ce que tu pourrais me la donner directement?"

Un sourire amical passa sur les lèvres de Nyril et il tapa affectueusement dans le dos de Mixal avant de commencer à se plâtrer la jambe. Cela aurait été imprudent pour la majorité des personnes mais le Suniage avait tellement été victime d'accident qu'il était capable de soigner lui-même la plupart de ses blessures. Il alla ranger la pharmacie péniblement, un rictus de douleur passant sur son visage, puis revint dans la salle en se déplaçant à l'aide de béquilles.

"Pourrais-tu mettre les tables sur le côté? Que je puisse passer un coup de balais? On a déjà du retard..."

En attendant que celui-ci déplace les meubles qui étaient dans le chemin, s'il comprenait bien ce qu'il devait faire, Nyril commença à laver les chopes et les verres qui étaient restée là depuis la veille. Il rangeait tant bien que mal les verres propres par magie pour minimiser ses déplacements tout en regardant par une des fenêtre le temps qu'il faisait dehors. Des nuages menaçant arrivaient poussé vers la ville par le vent d'Est. Il allait pleuvoir, ça veut dire que les voyageurs chercheraient un endroit où dormir plutôt que de rester dormir à la belle étoile. Par contre les habitués de l'apéro ne viendront pas nombreux.

"Il va y avoir une averse ce soir ou cette nuit. On risque d'avoir plus de voyageurs que d'habitude, il faudra donc refaire les chambres. Je crois qu'il faudrait aussi démarrer les feux un peu plus tôt, j'ai l'impression qu'il va faire froid. Tu as pensé à commander un nouveau fût de bière blonde? Il n'y en a plus qu'un dans la réserve."

Mixal se gratta l’arrière du crâne, un rien gêné, lorsque son cousin lui fit la remarque de lui tendre la pharmacie directement les fois suivantes. Bien entendu, il n’y avait rien de méchant dans ce qu’il disait, ce n’était pas son genre. Le Suniage observa Nyril durant quelques secondes, pendant qu’il se soignait, avant de s’atteler à la tâche. Déplacer les tables, il en était capable, et ce sans créer trop de catastrophes, et cela ne lui prit qu’une bonne dizaine de minutes.

Il regarda lui aussi par la fenêtre. N’ayant pas spécialement les talents de météorologue que son cousin pouvait posséder, il se contenta de faire une grimace. Mixal n’aimait pas le froid, du tout. Cela frigorifiait ses neurones, déjà pas fort efficaces. Du moins, c’était son excuse pour qu’il ait l’air un peu moins stupide durant une petite partie de l’année au moins. Lorsque Nyril lui demanda des nouvelles de la commande qu’il avait dû faire, une intense réflexion démarra dans son esprit.

« Un fût de blonde ? Un fût de blonde… Fût… Blonde… Ah ! Oui, oui ! J’en ai fait la commande ! Et si je me souviens bien, le vendeur m’avait dit qu’il viendrait… Aujourd’hui. Ou demain. Non, aujourd’hui. Oui, c’est, il devrait venir en fin de matinée, ou en début d’après-midi. Il m’a dit que ce serait plus tard que d’habitude, parce que c’était une commande bien plus énorme que ce qu’il n’avait l’habitude, et qu’il devait rassembler tout ce qu’il fallait ! »

S’ensuivit ensuite un moment de silence de plusieurs minutes, durant lesquelles un sourire enfantin se dessinait petit à petit sur le visage du mage inutile. Il avait eu une idée, et cela se voyait, comme quand un gamin prépare une bêtise qu’il imagine être super intelligente. Sauf que dans l’esprit de Mixal, ce qu’il comptait faire n’était pas une bêtise, mais simplement un nouveau désir d’aider d’une manière pas forcément efficace.

« Hey, Nyril… Je peux m’occuper d’allumer les feux ? J’ai eu une idée de sort génial à ce propos que j’aimerais tester… »

Au moins avait-il eu la décence et la présence d’esprit de demander son accord à son cousin, avant de se lancer dans l’action. Peut-être allait-ce éviter une catastrophe, pour une fois, sauf si l’aubergiste, un rien distrait, se mettait à hocher la tête.