Fendir passe pour quelqu’un de très introvertis, renfermé sur lui-même, complètement associable, voire totalement agressif envers les autres. Bien que cela ne fut pas des plus simples, son entrée dans la guilde l’a rendu un minimum sociable. Il ne parle pas beaucoup, il ne va pas vers les autres, mais il ne cherche pas à mordre ceux qui s’approchent trop près, c’est déjà un progrès. Cette agressivité vient en partie de l’extrême méfiance qu’il a pour le reste du monde et son passé plutôt violent.

Oui car Fendir est ainsi, à force de se transformer en chien, et d’être traité comme tel, il réagit, et même pense plus comme un chien que comme un être humain, même lorsqu’il lui arrive de garder forme humaine.

D’ailleurs, en parlant de ça, Fendir est un chien féroce, avec un certain gout pour le sang et la chair fraîche, il est très difficile de changer les vieilles habitudes…

Tout commença une froide nuit d’hivers. De faibles cris raisonnaient dans une rue déserte et couverte de neige. Non, pas des cris, des jappements, très faibles, presque inaudibles… Oui, presque, car quelqu’un les avaient entendus et, intrigué d’entendre des cris d’animaux en pleine ville, décida de se diriger vers leurs source. Et c’est toujours avec étonnement qu’il découvrit un jeune chiot roulé en boule dans la neige. Comment il s’était retrouvé là ? Personne ne le sait, mais l’instinct de conservation de l’enfant l’avait poussé à prendre cette forme, couverte de fourrure, pour éviter de mourir de froid. Ce qui serait surement arrivé quand même si cet homme ne l’avait pas pris avec lui…
Oh, ce n’avait rien d’un acte de charité, loin de là. D’ailleurs, l’enfant ne s’était pas transformé, il serait mort dans cette ruelle. Il avait seulement vu en cette créature une opportunité qu’il ne pouvait laisser passer, ces crocs, ces griffes, cette férocité. Bien sur, à l’époque, rien de tout ça ne paraissait vraiment, mais il pouvait s’en occuper… Il l’appela donc Fendir, ne sachant pas vraiment comment il pouvait s’appeler, si jamais il portait un nom, et débuta son « éducation »…
La nuit était tombée depuis des heures sur Sent'sura, la lune brillait dans le ciel étoilé, inondant les rues désertes de la ville d’une faible lueur argentée. Le silence était brisé par de rapides bruits de pas, accompagnée d’une respiration rapide, essoufflée. Un homme seul courrait, jetant des coups d’œil paniqués derrière lui. Il fuyait quelque chose. Mais la panique n’étant pas très bonne conseillère, il se retrouva coincé dans une impasse, cherchant une issue. Mais la seule accessible était bloquée par une silhouette plus petite, une silhouette animale. Un grognement sourd s’échappait de sa gorge, tandis qu’il restait immobile.

« Je vous promets que j’aurais bientôt l’argent, laissez-moi encore un peu de temps. »
« Ce sont les affaires Gareth… J’estime avoir été bien assez généreux avec toi… »
Une autre silhouette s’avançait pour venir se placer derrière l’animal.
« Donnez-moi juste quelques jours, je… »
« Ma patience a des limites… »
Un claquement de doigts, et la bête se jeta sur le prénommé Gareth…
A force d’isolement, de coups, d’affamement, il en fit une bête féroce et assoiffée de sang, capable d’attaquer, de dévorer, ceux qu’il désignerait… Fendir était devenus un parfait chien d’attaque, ayant constamment le gout du sang en bouche. Totalement conditionné pour sauter à la gorge de la personne désigné par un homme dont il ignorait jusqu’au nom. Il n’avait que ça à l’esprit, tout son monde était basé sur ça. Chasser, traquer, puis tuer pour espérer avoir quelque chose à manger. Les années passaient et il arrivait à s’en contenter. En fait, c’était même totalement normal pour lui, il n’avait rien d’autre. Tuer, voilà tout ce qu’il savait faire, et c’est tout ce qu’on lui demandait.

Il restait souvent plusieurs jours sans manger, enfermé dans une cave sombre et humide, préférant garder sa forme canine pour pouvoir y trouver un minimum de confort. Et c’était bien l’effet recherché, pour que l’animal sauvage le reste. Et tout cela aurait pu continuer très longtemps. Sauf qu’un jour, Il était allé trop loin.

Un jour qui semblait comme les autres. Fendir était couché dans la pièce sombre, il avait faim. Attendant juste qu’Il ouvre la porte. Et, le moment venu, il s’assit devant cette porte, attendant qu’Il entre… Ce qu’Il fit. Mais ce n’est ni de la nourriture, ni même un ordre qu’il reçut, mais un coup si violent qu’il en tomba sur le côté. C’est encore un peu surpris, et sonné, que Fendir se releva, tremblant légèrement. Pour se retrouver presque instantanément à nouveau au sol dans un claquement. C’est là qu’il se mit à grogner. Un claquement caractéristique résonna dans la pièce, forçant l’animal à tenir ses distances. Ce n’était pas la première fois qu’il recevait ce genre de traitement, ça faisait partit de l’entrainement, pour maintenir son agressivité… Mais là, c’était différent. Il était affamé, et une intense douleur lui cinglait le museau, et il sentait le sang couler sur son œil… Jamais, jamais ce n’était allé aussi loin… Le fouet claqua à nouveau, le forçant à reculer d’un pas. Il avait mal, il avait faim… Cette fois, c’en était trop. Il grognait, retroussant les babines, attendant un nouveau claquement.

Mais cette fois, au lieu de reculer, il se jeta sur la lanière de cuir, pour l’attraper dans sa gueule et la tirer de toutes ses forces, afin de l’arracher de Ses main. Il rencontra bien un peu de résistance, mais il arriva à prendre possession de ce fouet pour le jeter un peu plus loin. Sa vision était troublée par le sang qui coulait de la plaie béante, mais il s’avançait, grognant toujours. Tout s’est passé très vite. Fendir se retrouva sur Son corps inerte, le museau couvert de sang, son gout dans la gueule… Voilà, il l’avait fait… Il se recula un peu, pour voir Son corps inerte sur le sol, la gorge ensanglantée… Il était mort… Que faire maintenant ? Fendir n’en savait rien, il n’avait pas réfléchis, il n’avait jamais pensé a ça… Ca n’avait rien eut de prémédité… Et, pour tout dire, il commençait à paniquer. Il recula encore, sans pouvoir détacher le regard de ce qu’il venait de faire. Et lorsque son arrière train butta contre le mur, il savait qu’il n’avait plus qu’une chose à faire. La porte qui était ouverte… Oui, cette porte était grande ouverte, là devant lui. C’était la seule issue, c’était la seule chose à faire. Alors pour la première fois de sa vie il sortit, seul, en plein jour. Et c’est dans une rue bien loin d’être déserte qu’un chien, complètement paniqué et la gueule couverte de sang, apparut d’un seul coup. Et, en voyant tous ses visages inconnus, qui lui semblaient complètement hostiles et menaçant, il paniqua encore plus, se mettant à courir complètement au hasard, changeant souvent de direction dans des rues dont il ignorait totalement l’existence jusqu'à maintenant… C’est donc tout naturellement qu’il se perdit, courant au hasard, tournant en entendant un bruit dans telle rue, la vue trouble, le souffle court, les jambes tremblantes …
Il a dut s’endormir, ou perdre un peu connaissance, mais il se rappelle une jeune femme s’approcher et s’agenouiller devant lui, mais il n’avait plus la force de bouger, ou fuir, et elle ne semblait pas être une menace. Elle lui parla mais il n’entendait pas vraiment, tout ce dont il se rappelle c’est qu’elle lui fit boire quelque chose, du sang, et il connaissait bien ce gout. Il but ce qu’elle lui donna et la douleur commença à s’estomper, jusqu’à disparaitre. Et sans s’en rendre compte, a nouveau, il reprit la forme qui lui semblait naturelle, sa forme animale, et fis un pas vers la femme, sentant son odeur. Elle ne semblait pas dangereuse, et elle venait de lui sauver la vie. Et quelque chose chez elle lui donna envies de lui faire confiance, de la suivre, de la protéger. Elle lui avait sauvé la vie, et elle semblait aussi torturé a l’intérieur qu’il ne l’était…Il décida donc de la suivre, où qu’elle aille… Jusqu’à se retrouver au sein de la guilde, entouré personnes aux odeurs différentes, et quelques animaux a apparence humaines…Mais il ne se sentait pas vraiment a sa place, il était seulement là pour Kira, il avait une dette envers elle.

Citation :

"Il l’appela donc Fendir, ne sachant pas vraiment comment il pouvait s’appeler, si jamais il portait un nom, et débuta son « éducation »…"

Racontes nous la période de ton existence ou l'on t'as éduqué. Montres nous les sentiments, les craintes, les pensées que tu as ressentis tout au long de cette éducation.