Une larme, puis une larme, puis une troisième puis d'autres vinrent s’éclater au sol dur et rocheux de la montagne. Ces larmes étaient issues des yeux d'Elyos qui pleurait la mort de sa mère qui lui manquait tant. Il avait arrêté son entrainement quelques minutes pour reprendre des forces mais ne rien faire le fit cogiter.
-Arrête de pleurer misérable petit être fébrile, laisse-moi te guider au combat et à la vengeance !
Cette voix qui retentissait dans la tête d'Elyos se faisait entendre depuis la mort de sa mère et répétait quasiment la même chose quand l'ange-lorialet pleurait la mort de cette dernière. Cela faisait environ deux ans que le jeune homme s'entrainait à contrôler son pouvoir de l'Imagination et ce n’était pas trop un franc succès...
La voix résonna à nouveau dans la tête d'Elyos.
-Il est temps de partir en chasse et tu le sais ! Laisse-moi la traque de la proie et tu obtiendras ton désir le plus profond depuis la mort de ta misérable mère... La vengeance !
Mais cette fois, Elyos ne résista plus. Il était trop fatigué... Fatigué de cette voix... Fatigué de l'entrainement... Fatigué d'attendre pour être prêt. Il pleura de nouveau puis d'un coup, plus rien... Plus aucun bruit... Plus aucune larme. Puis dans la lueur du crépuscule qui s'abattait sur la vie, des yeux rouges étincelant de vengeance se firent voir. Des ailes aussi noires que la cendre apparurent dans le dos du jeune homme qui n’était visiblement plus le même.
Il prévint son père qu'il partait en chasse. La traque du meurtrier pouvait commencer ! Il s'envola dans les airs en direction d'un village de mercenaires et chasseurs de prime non loin de son habitation. Avant de se venger, il fallait retrouver le meurtrier de sa mère, et qui d'autre que d'autres malfrats pourrait le renseigner ?
Elyos, enfin plutôt le garçon possédé par un esprit maléfique n'avait pas beaucoup voyagé mais il était déjà allé dans ce village de brigands et de malfrats et il n’était guère le bienvenue. Quand il fut sur la soit disant place du village, c’était le centre de ce pâté de maisons en tout cas, une bonne dizaine de bonhommes armés jusqu'aux dents sortirent de leur pauvres maisonnettes en regardant l'ange noire debout au milieu de tous.
-Qu'est-ce tu fous ici Elyos ? On t'a d'jà dit d'pas v'nir ici ! Tu l'sais pourtant non ?!
Puis un arc se matérialisa dans la main du soit disant Elyos et une flèche vint transpercer la gorge de l'homme qui venait de parler et qui semblait être le chef ici.
-Je me nomme Soyle ! Et si vous ne me dites pas qui est et où se trouve le meurtrier de la mère du garçon que vous nommez Elyos, je vous tue tous ! Un par un !
Cette provocation avait semblé énerver la petite troupe de brigands car trois d'entre eux se jetèrent sur Soyle qui les repoussa puis leur tira une flèche dans le torse de chacun. Le reste des malfrats ne se risquèrent pas à jouer avec l'ange noir et repartirent dans leur maisonnette. Mais, un seul d'entre eux resta et s'approcha de l'être qui venait de décimer quatre de ses camarades.
-Je crois que l'homme dont tu parles est passé par ici mais il y a longtemps, cela fait bien deux ans qu'il est venu puis reparti aussitôt. Je me rappelle qu'il avait une longue cicatrice sur le visage qui continuait un peu jusqu’à son cou. Il est assez grand et assez mastoc. D’après mes souvenirs, il nous avait parlé d'un affaire à régler à Feu, vers Dahalia il me semble
L'homme qui lui avait offert tous ces renseignements parlait mieux que tout autre brigand du village mais cela importait peu, pour ces précieuses informations, le malfrat méritait la vie. Sans remerciement, Soyle quitta le sol et alla dans la direction de Dahalia. Malgré qu'Elyos avait que très peu voyagé, il connaissait bien la carte et les territoires de Terra grâce à son père qui lui avait beaucoup appris.
Soyle ne fit quasiment aucune pause dans son voyage, il ne cessait de penser à la manière de tuer sa proie mais avant tout il lui fallait plus d'informations pour la retrouver, car malgré les nombreux renseignements du malfrat, ce n’était que très peu précis sur l'endroit où le meurtrier à la cicatrice se trouvait.
Une fois qu'il arriva à Festelia il fit un arrêt plutôt long. C’était là qu'il chercherait les renseignements qu'il lui fallait.
Soyle chercha longuement, encore et encore, interrogatoire après interrogatoire, il ne trouvait pas. Soit les personnes au courant ne voulaient pas parler soit c’était des personnes mal informées ou ignorantes. Il tua beaucoup de personnes dans les environs de Faestelia, un vrai massacre... Personne ne voulait le renseigner...
Six mois s’écoulèrent avant que quelqu'un dédaigne parler. Enfin... Il ne le fit pas volontairement... Un soir alors que Soyle marchait dans les rues sombres de Faestelia, il entendit un petit dialogue entre deux hommes au coin d'une rue qui parlaient que Skarne, l'assassin était de passage à Dahalia d’après les informateurs d'un des deux hommes et qu'il fallait le retrouver pour la prime ! Forcément, dans un élan de générosité extrême, Soyle s'approcha des deux hommes et leur proposa les infos contre la vie... Parce que quand même l'ange noir est un gentleman. Un des deux hommes joua au héros et fini avec une lame plantée dans le cœur. L'autre fut plus coopératif... Sûrement à cause de ce qui s’était passé quelques secondes avant... Il expliqua alors que Skarne était un assassin réputé sur lequel était posé une bonne grosse prime, les détails physiques de cet assassin étaient qu'il possède une longue cicatrice du visage au cou, que c'est un homme assez et grand et plutôt fort. C’était bien lui ! Le meurtrier de la mère d'Elyos ! Soyle laissa la vie à l'homme qui fut très coopératif puis partit dans la minute en direction de Dahalia, au nord ouest de Faestelia.
Cette fois encore, l'ange noir ne fit aucune pose. Puis de toute façon ce n’était pas un grand voyage comparé au premier.
Une fois arrivé à Dahalia, Soyle ne mit pas longtemps à retrouver la trace de ce fameux Skarne. Un homme avec une cicatrice faciale ne fréquentant personne dans une si grande ville ça se remarque très vite.
Soyle le suivit à la trace dans les ruelles pas assez éclairées cet assassin et prononça quelques mots quand il entreprit la chasse
-Le glas de la vengeance a sonné... C'est mon moment préféré !
Il le suivit pendant environ 200 mètres puis matérialisa deux sabres, un dans chaque main et fut surpris que sa proie rentre dans une taverne. Soyle décida alors d'attendre que Skarne ressorte pour lui faire sa fête. Il attendit ce fameux meurtrier à l'angle d'une rue, dans un coin sombre avec vue sur l'entrée de la bâtisse. Une heure plus tard, Skarne sortit un peu pompette visiblement. L'ange noir attendit alors qu'il s'embarque dans une ruelle sombre et lui sauta dessus, sabre à la main.
-Ton heure est venu !
Puis lui planta ses deux lames dans le torse, les lâcha et regarda l'homme tomber à terre telle une brindille ne supportant pas le vent. Il regarda Skarne qui gisait au sol puis matérialisa une dernière lame au hasard et lui planta dans le cœur.
-Le glas a sonné pour toi, ta mort est venue... Misérable...
Après avoir sonné les cloches de la mort du meurtrier qu’était Skorne, Soyle partit d'un pas lent dans la direction opposée au cadavre qui gisait au sol puis chuchota.
-Je suis le juge de ce monde, je le purgerai de tous meurtriers d'innocents, de brigands et autres malfrats !
Après ces mots, Soyle s'envola à la recherche de proies, son désir de vengeance n’était que très peu nourri. La mort du meurtrier de la mère d'Elyos ne lui suffisait plus !
Il erra alors plusieurs jours aux alentours de Dahalia et tua tous voleurs, violeurs, meurtriers, brigands.
Alors qu'il poursuivait une proie tel un chat et une souri, une personne de sexe féminin assez vieille en apparence s'interposa entre le fuyard et l'Ange noir. Cette vieille femme était vêtue d'un chaperon noir et d'un longue robe noire dans la continuité de son chaperon. Elle se présenta d'un ton calme et tranchant
-Je me nomme Misma, et je viens te libérer du Démon qui sommeille en toi !
En réponse à cela, Soyle poussa un rire diabolique et fonça sur cette vieille dame qui se nommait apparemment Misma, sabre à la main ! Mais son adversaire, le repoussa d'un coup de paume très violent qui le propulsa dix mètres plus loin, tout en esquivant le sabre de l'ange noir.
En ouvrant les yeux, il aperçut un toit, des murs, une odeur de cuisine et d'herbes séchées. Il était dans une maison ! Il se réveilla alors en sursaut mais ce n’était plus le même, ses yeux étaient revenus à sa couleur d'origine, ses ailes qu'il fit apparaitre puis disparaitre étaient redevenues blanches. Elyos était revenu. Ce dernier s'assit sur le lit et aperçut la vieille femme du nom de Misma assise en tailleur au centre de la pièce. L'ange-lorialet ne se souvenait plus de grand chose mise à part des meurtres... Du massacre fait par son autre lui.
Il vint s'asseoir devant Misma puis balbutia quelques mots
-Où sommes nous ? Pourquoi suis-je ici ?
Son interlocutrice lui répondit calmement que il se trouvait actuellement chez elle, loin de tout conflit. Elle lui expliqua alors les conditions de leur rencontre. Misma détailla surtout le fait qu'Elyos était habité par un démon qu'elle avait réussi à enfermer mais il pouvait toujours sortir sauf si l'ange faisait attention à sa colère. Elle lui tendit alors une petite boite où se trouvait un mélange de beaucoup de plantes.
-Voici des plantes médicinales, prend-les et trouve un moyen de les ingérer efficacement. Cela calmera ta colère, ton stress et ça calmera surtout l'autre toi.
Elyos la remercia puis après quelques minutes de réflexion, prit les plantes, les roula puis alluma le mélange grâce à une légère petite flamme qu'il avait réussi à matérialiser. Enfin, il fuma le mélange de plantes, c’était la manière la plus rapide et la plus efficace.
Après quoi, Misma fit une proposition à l'ange. Elle lui proposa de l'entrainer à son pouvoir qu'elle avait réussi à authentifier lors de l'affrontement entre elle et Soyle mais aussi de l'entrainer à se contrôler et surtout à contrôler son démon. Bien entendu, Elyos accepta volontiers.
Il resta cinq ans chez la vieille femme qu'il appelait désormais "Maitre". Cinq années qui s’écoulèrent par l'entrainement et le repos. Après ces cinq ans, Elyos décida d'enfin rentrer chez lui pour retrouver son père !