Citation :

« Un fait remarquable à ce propos est le jour où il a ouvert la porte à un homme qui voulait le tuer. Heureusement pour lui, ses parents sont rentrés à ce moment. »

Raconte nous cet épisode de ta vie. Pourquoi voulait-on te tuer ? Comment ? La fin de cette histoire ?...etc

Nyril était seul chez lui en train de travailler sur son bureau. La faible lueur d'une unique chandelle éclairait sa table de travail où un ouvrage aux pages jaunies par le temps et à la couverture de cuir usée était ouvert. Une plume à la main, de nombreux parchemins pleins de ratures, il y avait visiblement quelque chose qui dérangeait le jeune Suniage dans ce livre. Il travaillait depuis longtemps sur cet ouvrage qu'il avait emprunté un peu plus tôt dans la journée et on l'autorisa même à partir avec celui-ci alors que le règlement voulait qu'il reste dans l'enceinte de la bibliothèque. Cependant, le livre, écrit dans un alphabet primitif dont personne ne se rappelle, fit qu'on s'en désintéressait et que sa perte n'en serait que minime.

Il n'y avait aucun bruit en dehors du grattement de la plume sur le parchemin, un début de table pour transformer le texte écrite puis de nouveau une rature. Et la fatigue qui gagnait doucement Nyril, ses paupières étaient de plus en plus lourde. Nyril lutta encore quelques minutes contre le sommeil mais bientôt il céda et sombra dans le sommeil. Ce n'est qu'une bonne heure plus tard qu'un bruit le réveilla, un clapotement régulier. Toc, toc, toc... La chandelle s'était éteinte et de la cire avait coulé sur le bureau et la main de Nyril. Il refaisait doucement surface dans la pénombre de la pièce éclairée par les rayons diffus de la lune.

*Où sont Père et Mère? Ils devaient être là au plus tard une heure après le coucher du soleil... Et d'où vient ce bruit?*

Il avait mal à la tête d'avoir trop réfléchi et pas assez dormi mais il tendis l'oreille. Le bruit venait d'en bas comme si quelqu'un frappait à la porte. Peut-être était-ce quelqu'un en difficulté qui avait besoin d'aide, il ne pouvait pas le laisser décemment sur le pas de la porte. Nyril alluma une bougie pour éclairer ses pas et descendit. Il y avait effectivement quelqu'un frappant à la porte et maintenant qu'il était là il pouvait entendre ce qu'il disait dans la nuit venteuse.

"Ouvrez-moi s'il vous plaît, j'ai voyagé depuis l'aube et je cherche le gîte pour la nuit."

Bien sûr, ces simples mots aurait du pousser Nyril à plus de prudence. Pourquoi un voyageur ayant fait si longue route serait venu jusqu'au centre-ville pour demander le gîte chez un habitant alors qu'il avait forcément croisé une auberge pour arriver là. D'autant plus que la simple observation que la plupart des maisons voisines étaient éclairées montrait que le voyageur voulait quelque chose de très précis qui n'était pas un endroit où dormir cette nuit. Cependant, la naïveté de Nyril le poussa à ouvrir la porte et inviter l'inconnu à entrer. Il le fit s'installer à table et alluma un grand chandelier pour éclairer la pièce.

"Vous avez sans doute faim... Nous n'avons pas grand chose mais je peux vous proposer un peu de poulet avec des patates."
"Ça fera l'affaire petit... Aurais-tu quelque chose à boire?"
"Il y a encore une bouteille de vin rouge, je vais vous chercher ça monsieur."

Nyril partit à la cuisine se mit à chercher après un verre après avoir rallumer le feu pour commencer à préparer le repas de l'inconnu. Non sans s'être brûler avant, il revint dans le salon où il servit le vin tout en détaillant son visiteur. Il était vêtu d'une longue cape avec un capuchon qui masquait le détail de ses traits, une courte barbe noire mal entretenue, une dague et ses vêtements étaient par endroit recouvert de tâches ressemblant à du sang.

*Brr... Il fait froid dans le dos. Cependant il ne s'agit que d'un simple voyageur. Il a sans doute rencontrer des animaux sauvages et voilà pourquoi il est armé et ses vêtements couvert de sang.*

Le jeune suniage retourna donc derrière les fourneaux préparant un poulet rôti avec des pommes de terre rissolée. Une fois la cuisson terminée, Nyril apporta le plat dans le salon mais le visiteur n'y était plus... Il ne pouvait être sortit car il n'avait pas entendu la porte d'entrée s'ouvrir aussi celui-ci était sans doute monté. Inquiet qu'il ne pénètre dans la chambre de ses parents, il monta l'escalier quatre à quatre mais sa malchance frappe en le faisant trébucher sur la dernière marche. Il s'écroula de tout son long pour glisser sur le plancher jusqu'à ce que le sommet de son crâne heurte la porte de sa chambre.

"Tu aurais du mettre un peu plus de temps petit, ça t'aurais épargné la vie. On m'a envoyé ici récupérer ce livre et le client a été formel... Pas de témoin. C'est une bonne politique je trouve."

L'homme sortit rapidement sa dague puis s'agenouilla à côté de Nyril tétanisé de peur. Cependant, la porte d'entrée s'ouvrit en pas un une voix puissante se fît entendre, stoppant l'assassin dans son élan.

"Nyril, nous sommes rentré."

C'était les parents de Nyril qui venaient de rentrer et son père portait toujours sa tenue de travail. Ce détail qui pourrait paraître anodin sauva cependant la vie de Nyril puisque le bandit reconnu les armoiries du seigneur qui employait le père du garçon à ses pieds. Il se raidit, arrêtant son mouvement, sa lame à quelques millimètre à peine de la gorge de Nyril sonné par le choc. La suite se passa en une fraction de seconde, le père de Nyril s'engouffra dans l'escalier tandis que simultanément le voleur se releva, attrapa maladroitement l'ouvrage pour lequel il était là puis pris la fuite en soutant par la fenêtre.

"Nyril, tu vas bien? Qu'est-ce qu'il voulait?"
"Je... Je vais bien. Je crois... Il... Il voulait... Le livre."
"Quel livre?"
"Celui que... J'ai emprunté à la bibliothèque... Aujourd'hui."

Après cette épreuve traumatisante, le réconfort de sa mère fût incroyablement bénéfique au jeune Suniage ce jour là même si son sommeil fût troublé par les cauchemars. Pourquoi cet homme avait été envoyé récupérer ce livre, la question se posa très longuement et l'enquête qui avait suivit n'avait pas plus répondu à celle-ci que celle de l'identité de l'inconnu. Malheureusement, les quelques pages tombée du livre lorsqu'il fût saisi violemment et les notes de Nyril ne permettait pas d'y répondre. Ce ne fût que des années plus tard, après avoir travailler auprès de nombreux érudits et avoir pu étudier d'autres ouvrages utilisant le même alphabet que le Suniage pu y répondre. Ce livre était en fait le pense-bête d'un mage d'une autre époque extrêmement puissant mais surtout extrêmement paranoïaque. Sans les indications qu'il contenait, il était impossible de retrouver tout les indices qu'il avait laissé sur le lieu où était conservé son héritage et le moyen d'éviter les pièges mortels qui le protégeait.