La vraie (fausse) malédiction [Léandre] | |
| Mer 7 Nov - 0:22 | | | | -Une mer de tuile... -On dit une mer d'huile. -Ha bon, t'es sûr ? -Bin je crois, ouais...Soudain, une main vindicative sortie de nulle part vint s'écraser derrière la tête du Second. -On dis pas "Ouais".-Aïe, pardon mademoiselle !Louise s'accouda au bastingage en soupirant. Soleil de plomb, air lourd, pas un seul souffle de vent. Et surtout, absolument rien à faire. Elle jeta un coup d'oeil à ses pieds, où Nestor avait cru bon de se réfugier en quête d'une ombre quelconque. Le terrible Mangelune était à plat ventre, les ailes écartées, comme s'il était mort. Louise le poussa légèrement du pied et lui souffla d'une voix douce : -Sir Hemsworth... Ce ne sont pas des manières.Le hiboux se remit sur ses pattes et poussa un hoquettement censé être un soupir avant de marcher lourdement vers l'ouverture menant à la cale. -Mademoiselle, navire en vue !Surexcitée, la pirate rejoint la sentinelle sur la proue du navire et empoigna sa longue vue. -Hmmm... Moui, je vois... Excellent travail mon cher ! A première vue, je dirais qu'il porte un pavillon de... Bateau pirate ?!Louise se gratta la tête. C'était pourtant un vaisseau de taille plus que raisonnable, il n'aurait fait qu'une bouchée de la "Puce" s'il en avait eu l'occasion. Pourtant, il ne semblait pas vouloir modifier sa trajectoire pour les rejoindre. -Hum, bon bon bon. On peut pas être sûr, ça peut être un vaisseau ami comme ennemi. Tout le monde à la cale, on va voir s'il va finir par mordre ou pas. On laisse que le Vieux Monsieur sur le pont au cas où. Comme d'habitude, en somme.-Mais Mademoiselle, pourquoi toujours lui ?-Ca marche tout le temps avec lui. Il doit avoir une tête de pêcheur, que veux-tu. Bon allez, ouste ! On y va.La bande des Eclopés au fond de la cale, Louise s'assit sur les marches menant aux quartiers de l'équipage, sa longue vue en main. ~~2 heures plus tard~~ -Ca suffit, J'EN AI ASSEZ ! J'ai pas le temps d'attendre. On va les voir, ils ont presque pas bougés. En fait, on dirait même qu'ils sont complètement à la dérive.-A la dérive ? Mademoiselle, n'y allez pas... Je crois que... Que ce bateau est maudit !-Ragots ! Superstitions ! Vous avez trop écouté les bêtises des Anciens pendant que vous étiez au Village, vous ! Effectivement, le mystérieux bateau suivait le léger courant qui parcourait Abyssaï à vitesse plus que réduite. N'écoutant que leur "courage", les Eclopés se mirent à la tâche. La brise était faible, mais la distance qui les séparait du "Navire maudit" raccourcissait à vue d'oeil. De même que la motivation de l'équipage de la Puce. -On y est presque. Je suppose que personne ne va m'accompagner ?L'équipage se regarda tour à tour en haussant les épaules. -Bon, très bien ! Passez-moi les crochets.-Mademoiselle, vous avez.. Perdus les crochets la dernière fois que vous vous en êtes servis. Les avez pas récupérés.-Ah ? Et bien tant pis, passez moi le grappin ! Allez, viens Nestor, j'suis pas douée pour ce genre de choses...Trop content d'entrer en action, l'oiseau de proie empoigna le crochet et rejoint le pont du "Bateau maudit" en deux battements d'ailes monstrueux, avant de lâcher le grappin contre le bastingage. Louise en vérifia la prise et, satisfaite, se hissa sur la corde. -Euh... Il y a quelqu'un ?Seul les cliquetis des serres de Nestor vinrent briser le silence relatif qui régnait sur le pont. Pas de bruits de pas précipités, pas de jets de bouteille, pas même de "EUHAAAAH" de menace... Rien. C'en était presque angoissant. Comme pour se donner du courage, Louise regarda son hiboux. -Sir Hemsworth, auriez-vous l'amabilité d'aller vérifier la poupe du navire ?L'oiseau pencha la tête d'un de ces angles improbables dont seuls les hiboux avaient le secret, cligna des yeux une ou deux fois et pris son envol vers la partie arrière du pont du navire, légèrement surélevée par rapport à la partie centrale. Louise fit quelques pas vers l'avant du vaisseau, désespérément silencieux, pour n'y trouver absolument rien d'intéressant. Alors qu'elle revint sur ses pas pour rejoindre son compagnon à plumes, elle fût soudainement prise d'un sentiment tenace d'avoir oublié quelque chose au bord de la "Puce", sans toutefois parvenir à mettre le doigt dessus. Alors qu'elle enjamba le bastingage pour satisfaire ce brutal et impérieux besoin de retourner à bord de son bateau, elle aperçut furtivement une scène pour le moins singulière. Il lui semblait voir l'extrémité des ailes du hiboux battre régulièrement. Intriguée, elle s'avança doucement et monta les marches menant à la poupe. Les yeux encore plus exorbités que d'habitude, injectés de sang, les ailes écartées battant par intermittence... Nestor avait vu quelque chose. Ou quelqu'un. Instinctivement, Louise replia son poignet et fit glisser ses doigts fin le long de la petite sarbacane dissimulée à l'intérieur de sa manche en s'approchant précautionneusement. Elle ne pouvait pas vraiment distinguer avec précision où était braqué le regard de son oiseau, mais il semblait être tourné dans sa direction. Peut-être regardait-il une chose qui se trouvait de l'autre côté du mat, caché à la vue de Louise. Elle prit une grande inspiration, mit sa sarbacane à la bouche et fit un superbe bond latéral de manière à se retrouver en face de... Rien. Bonne pour une petite frayeur, la pirate se frotta le front et jeta un coup d'oeil à son hiboux. -Bin alors Nes-Erreur fatale. Comme prise d'un électrochoc, elle ne put terminer sa phrase. Les mains crispée, elle lâcha sa sarbacane qui vint tomber à ses pieds. Nestor regardait désormais clairement dans sa direction. Et vu qu'il n'y avait rien devant elle, le danger ne pouvait être que derrière.
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| | Mer 7 Nov - 18:51 | | | | Prendre la mer n’avait jamais été pour moi une partie de plaisir, non pas du fait que je sois malade à bord d’un bateau, mais parce qu’il est simplement très difficile de trouver un navire digne de ce nom qui n’est pas dirigé par un Capitaine pirate – et donc pas un individu capable de laisser ses hommes vous dépouiller et vous trancher la gorge pendant votre sommeil … C’est donc après une longue recherche minutieuse que j’avais décidé d’embarquer sur cet élégant et imposant vaisseau, flambant neuf, sans me douter que celui-ci était sans doute la pire embarcation à quai. Et pour dire : je n’avais qu’à peine mit un pied sur le plancher qu’une brute aux muscles épais me frappa au visage, à l’aide d’un – comme s’il en avait besoin – morceau de bois arrondit. Sans doute voulait-il simplement me rendre le voyage plus rapide ? Je n’en savais rien, j’étais juste désormais plongé dans un Coma profond, qui durait sans doute de longues heures… Et finalement, lorsqu’enfin je me réveillais, c’est une surprenante et soudaine envie de vomir qui me remit rapidement sur pied. D’un pas précipité, j’ouvris la porte qui me faisait face et escalada les quelques marches qui menaient à une seconde porte. Je ne fis pas encore attention aux cadavres et aux tâches de sang au sol, ni même aux flèches parsemées un peu partout… Seule une odeur de mort envahit mes naseaux, ce qui ne m’aida pas à retenir le contenu de mon estomac – que je décidais de cracher par-dessus bord, pour ne pas salir un peu plus le pont… Enfin, je me retournais pour contempler le spectacle qui s’offrait à moi : une vingtaine de corps, sans vie, la plupart décapités… Certains avaient eu la chance de mourir rapidement, mais d’autres présentaient de nombreuses plaies au ventre et sur les membres supérieurs. Un véritable carnage ! « Mais que-ce que c’est que ce bordel ? … » Je vérifiais pour chacun des individus que la mort leur avait bel et bien rendu visite. C’est alors qu’un capta mon attention, de par sa couleur pour le moins…. Etrange ! Des mouches rodaient autours, et son teint légèrement vert ne lui donnait pas vraiment bonne allure. M’enfin, pour un mort, l’allure n’est pas vraiment la chose la plus importante qui soit, me direz-vous… « J’ai compris ! » Et oui, j’avais ce don merveilleux de pouvoir concocter tout un scénario incroyable à l’aide de simples hypothèses. Mais pour moi, tout était clair : « Le bateau a été attaqué par je ne sais qui, ces braves gens ce sont fait tués ET leurs agresseurs se sont enfuis sans rien embarquer, car l’un des morts semblait être victime d’une maladie contagieuse… Je suis tellement futé, je m’impressionne moi-même… »Mais j’espérais, au fond de moi, qu’il n’y avait en réalité aucune maladie présente ici... Toutes les provisions – des rations de 15 personnes pour 5 jours de voyage – étaient encore sur place, j’avais de quoi survivre pour un bon mois ! Bien entendu, je souhaitais ne pas avoir à attendre aussi longtemps, mais j’étais perdu en pleine mer et incapable de naviguer seul. Il fallait donc miser sur cette mince chance que j’avais de rencontrer un Navire possédant un équipage compréhensif et non craintif, qui ne me considère pas comme un fantôme, esprit vengeur, banshee ou autre malédiction… 5 jours plus tard… « Yoooo, ho ! Sur, l’heure, hiiiissons noooos couleurs ! » (HrP : Pirates de Caraïbes Powaaa !) Chut ! Je devais me taire… J’avais entendu un bruit étrange, différent de celui habituel des mouettes ou des vagues s’écrasant sur la coque du Navire (seulement les vagues)… Oui, comme s’il y avait… Quelqu’un, de la vie, dehors ! Que faire, que faire ? J’avais bien pris soin de nettoyer le pont, jeter les cadavres à la mer, retirer les tâches de sang… Mais que penserait-on d’un homme seul, sur un bateau immense, qui ne présente aucune des caractéristiques communes aux pirates ? Mais oui, je veux bien entendu parler de ces jambes de bois, bandeaux, chapeaux, crochets et autres accessoires plus ou moins inutiles, qui font le « charme » de ces aventuriers des mers ! Sans attendre, je me dirigeais dans la cave, saisit une citrouille et découpa rapidement des yeux dans celle-ci. Un balai et quelques vêtements plus tard, j’avais dressé un parfait mannequin, digne d’un hommage à des centaures siamois défigurés croisés à des chimpanzés… Je n’avais plus qu’à attendre que les … Quoi ? « Que… »Je restais bouche bée. M’attendant à un grossier personnage à barbe, assez imposant, accompagné de ses serviteurs idiots, je fus surpris de n’apercevoir qu’une jeune femme, assez bien construite, accompagnée d’un… Hibou ? La bestiole m’avait repéré à son entrée, sa « maîtresse » l’avait rejointe, et désormais, je faisais face à deux parfaits inconnus, aux airs très… Particuliers ! « C’est qu’elle est charmante, en plus, même de dos… »Oui, rester presque une semaine seul, à parler aux fruits, n'aidait que mieux à penser à voix haute. M'avait-elle entendu ? Peu importait, j'avais enfin trouvé de l'aide...
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| | Léandre
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| | Mar 13 Nov - 0:17 | | | | Droite comme un piquet et complètement crispée, Louise s'était lentement retournée pour faire face à l'ignoble fantôme hantant ce navire maudit. Si elle n'avait pas tenu compte de ses paroles dans un premier temps, c'est tout simplement qu'elle se trouvait dans un état proche de la panique. Si seulement ses hommes (et pratiquement tous les habitants de la Muerta) ne lui avaient pas monté la tête à ce point avec ces sombres histoires de malédiction... Fixant Léandre de son grand oeil vert, la réaction fut automatique, immédiate, et terriblement féminine.
*Zbaf !*
Comme un automate, le visage sans expression, elle s'était contentée de mettre une claque au malotru. Puis, après quelques secondes qui lui semblèrent durer une éternité, elle reprit enfin le contrôle de son corps et de ses actes. Elle fit un petit bond en arrière, s'arrangeant pour faire face à Léandre, puis tendit un doigt rageur dans sa direction.
"NESTOOOR !"
Son compagnon à plumes n'en attendit pas plus. D'une taille déjà impressionnante pour un hiboux, le frisson de la chasse avait l'étrange propriété de le faire gonfler ("grossir" serait plus exact) afin de lui permettre de s'en prendre à des proies bien plus grosses que de simples petits mammifères. Sir Hemsworth, plia les pattes et s'envola dans de grands battements d'ailes, produisant ce souffle si caractéristique (et réellement terrifiant en pleine nuit). Alors que le hiboux se lançait à toute vitesse en direction de l'inconnu, un doute traversa l'esprit de la pirate. Un doute affreux. Depuis quand peut-on mettre des claques à un fantôme, s'ils sont censés être intangibles ?
Le choc de l'adrénaline passé, la petite tête de Louise s'était remise en marche. Elle aurait presque senti des engrenages se remettre en route à l'intérieur de son crâne. Son esprit était désormais assez clair pour se rendre compte qu'il s'agissait d'une terrible méprise. Un homme seul, sur un bateau dérivant au milieu de nulle part depuis Dieu sait quand... Galvanisée par la vue et les réflexes de Nestor lui-même, elle eût l'impression de voir la scène au ralenti. Alors que son hibou volait en frôlant le sol à environ un mètre de hauteur (Faut pas trop lui en demander non plus. Voler, oui, mais pas trop haut), elle tendit les bras et l'attrapa juste sous les ailes pour bien le prendre en main, comme on le ferait d'un gros chat. Entrainée par son élan, elle fit deux tour sur elle-même, Nestor bien serré contre elle, et vacilla dangereusement en arrière, le dos tourné vers le soit-disant "spectre"...
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| | Sam 17 Nov - 0:56 | | | | De l’aide ? J’avais une fois encore parlé trop tôt ! A peine cette femme m’avait-elle aperçue que je sentis une gifle puissante me heurter la joue, puis son drôle de perroquet s’avancer vers moi avec la confiance du prédateur, gonflé à bloc. La suite fut sans grande cohérence pour mon pauvre petit esprit… Elle tournoya en s’accrochant à l’animal et manqua de s’étaler par terre pour finir dos à moi, prête à tomber ! Passif à m’en surprendre moi-même, je ne fis que tendre les bras pour la maintenir sur place et l’empêcher de basculer. Il est vrai qu’elle m’avait fait fort mauvaise impression en l’espace de 10 secondes, mais j’espérais qu’elle puisse se rattraper par la suite d’une quelconque manière… En me prenant à son bord, par exemple !
« Je… »
« MADEMOISELLE ! Plusieurs navires en vue ! Faut partir maintenant ! »
J’en serais devenu fou de rage… Pendant des jours interminables, aucun navire ne semblait avoir parcouru cette mer, et il fallait qu’ils décident de tous se réunir maintenant, aujourd’hui, lorsqu’enfin une occasion de m’en sortir en vie se manifeste ! Grattant ma barbe naissante, je fis signe d’avoir un quelconque intérêt pour la chouette – l’hibou ou je ne sais quoi – qui me fixait, tête tournée à 360°, de ses yeux globuleux et inquiétants…
« Il est charmant… C’est quoi son nom ? »
Oui, bon… Ce n’était plus réellement le moment de faire les présentations. Je devais embarquer à bord de leur vaisseau avant de finir charcuté par des pirates à la recherche de richesses … J’espérais qu’elle me le propose d’elle-même, mais je n’avais pas réellement l’envie d’attendre une seconde de plus… La précédant, je sortis sur le pont en me dirigeant vers le rebord, prêt à sauter sur le…. Le bateau de pêche ?
« Bon sang mais… »
Non, il fallait penser positif : mourir seul sur un navire à la dérive semblait plus contraignant que mourir accompagné sur une vieille chaloupe. Le choix était fait ! Je m’empressais donc d’exécuter un numéro d’équilibrisme surprenant sur le cordage tendu, avant de sauter sur le pont de mon nouveau transport. Fabuleux. Je fus même accueillit en roi, par une paire de sabre et couteaux sous la gorge… Bien moins original qu’un gourdin, mais efficace. Très efficace.
« Vous avez de la chance que votre capitaine m’ait tapé dans l’œil… Au sens propre comme au figuré… J'vous aurais déjà tous passés par-dessus bord ! Bonjour, sinon... »
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| | Léandre
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| | Dim 20 Jan - 23:42 | | | | Non mais quel toupet ! Nestor n'en revenait pas. Comment ce simple humain avait-il osé non seulement parler de lui comme d'un simple animal de compagnie, mais en plus fausser compagnie à sa maîtresse avant qu'elle ne lui réponde ? Le Mangelune, perché sur la rambarde du navire désert, tendit le cou pour observer la pagaille qu'avait provoqué l'intrus en abordant sans autorisation la "Puce". Car il fallait le dire, l'étranger était dans de beaux draps. Acculé, cerné par une horde de pirates handicapés (les pires de tous !), il ne lui donnait pas 30 secondes à vivre. Puis, l'air de rien, il lui jeta le regard le plus snob, le plus hautain et le plus satisfait qu'il ai été donné de voir de mémoire d'homme.
Peu réactifs aux menaces en temps normal, l'équipage de la Puce semblait passablement énervés quand à la phrase d'introduction de Léandre. Seul le Vieux Monsieur Barbu appuyé contre la cabine lui fit un grand sourire édenté en envoyant un "Hé là, le jeune !" rauque et sonore. Louise se fit rapidement glisser le long de la corde du grappin toujours accroché au mystérieux bateau, puis se laissa tomber avec une souplesse féline sur le pont de sa petite goélette.
-Rah, mais lâchez-ça ! On a pas le temps de jouer au Roule-Tripes maintenant ! (ndlr : jeux très populaire parmi certains pirates nécessitant généralement un otage et une pagaie)
L'Ephémère fit quelque pas en direction du côté opposé du pont tout en faisant mine de s'épousseter afin de vérifier la menace qui les guettait. Elle plissa les yeux comme une taupe, puis grimpa sur la rambarde de la Puce. Sans même se retourner, elle tendit sa main ouverte dans son dos tout en ondulant ses doigts couverts de pansements et s'écria :
-Longue-vue !
Les pirates se regardèrent perplexes, baissèrent leurs armes en haussant les épaules et commencèrent à tapoter les larges poches de leurs vêtements grossiers comme si Léandre n'existait plus. Subitement, l'un d'eux s'exclama : "Longue-vue !" Il la fit passer à son voisin, qui la fit passer à son voisin, qui la fit passer à son voisin jusqu'à ce qu'enfin le Second l'attrape.
-Longue-vue, Mademoiselle !
Il fit quelques pas rapides en direction de Louise et plaça la précieuse longue-vue dans sa main.
-Nestor !
La pirate se mit sur la pointe des pieds et se mit à pencher dangereusement en avant. Fort heureusement, le fidèle oiseau la rejoint en quelques puissants coups d'ailes, l'attrapa par le gilet et lui permit de se tenir presque horizontalement au dessus de l'eau.
-Hmmm... Hm ? Des pirates aussi ?
Sir Hemsworth redressa l'Ephémère qui tituba légèrement sur la rambarde. Louise fit un petit bond afin de retourner sur le pont, et rejoignit le groupe.
-Bon. Ca veut certainement dires que ce sont les petits copains de ce gros tas de bois flottant. Ou alors alors ce ne sont que des rapaces, des charognards sans scrupules qui cherchent à se faire de l'argent facile en investissant un navire visiblement à la dérive.
-Mais, Mademoiselle... C'est pas exactement ce qu'on essayait de faire ?
-Rah, mais chuteuh ! Bon, on met les voiles. Avec un peu de chance, ils nous ont toujours pas repérés. Longez le bateau, on repartira de l'autre côté, il nous couvrira le temps que les autres se ramènent et on sera trop loin pour eux quand on sera dans leur champ de vision.
Louise croisa les bras et vint se planter juste en face de Léandre. Peu satisfaite de la différence de taille, elle se mit sur la pointe des pieds et le fixa dans les yeux durant quelques secondes d'un air faussement sévère.
-Hum. Passons outre le fâcheux incident de tout à l'heure et... Bon, disons que nous sommes quittes. Je propose de voir plus tard pour les présentations. Le plus important pour l'instant, c'est de se trouver un endroit sûr où accoster. Et surtout... Y'avait quoi dans ce fichu bateau ? Qu'est ce qu'il s'y est passé exactement ?
Deux membres d'équipage, occupés à manoeuvrer la Puce, discutaient à voix basse en arrière-plan. L'on pouvait néanmoins entendre quelques bribes de conversation, telles que "...porte la poisse...", "...Spectre à bord..." ou "...mange quoi ce soir ?..."
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| | Lun 21 Jan - 13:46 | | | | Tout portait à croire que cette fillette était la Capitaine de ce rafiot… J’aurais perdu gros au pari si j’avais du deviner qu’elle dirigeait ce groupe de crapules des mers ! Haute comme trois pommes – et je m’y connais – et aussi épaisse qu’une feuille de laitue, elle n’aurait même pas impressionné un simple insecte ! Ses « matelots » me semblaient cependant loyaux et dévoués : cela m’avait tapé dans l’œil immédiatement… Et oui, car si ce n’avait pas été le cas, cette gamine serait déjà depuis longtemps au fond de la mer, attachée à un tonneau de provisions ou à de la ferraille récoltée aux quatre coins du navire. Elle se posta devant moi, tentant désespérément de se mettre à mon niveau tout en affichant un air sérieux mais contrarié. Que s’était-il passé ? J’étais assommé pendant la probable attaque du navire, je n’en avais donc pas la moindre idée ! Cependant, ma fierté d’homme semblait m’hurler d’omettre ce détail, ce que je fis donc…
« Je transporte sur moi quelque chose que les assaillants de mon navire … Ne semblaient pas vouloir. En réalité, je pense qu’il s’agit d’une attaque totalement aléatoire, malheureuse et plutôt destinée à piller l’or et la nourriture plutôt qu’à s’emparer de mon bien. Cela répond t-il à vos questions, « Capitaine » ? »
La manœuvre que le navire effectua se passa sans aucuns soucis. Longeant le bateau fantôme, nous arrivâmes à nous frayer un chemin sur sans craintes d’être poursuivis par la mini-flotte qui se dirigeait quelques instants plus tôt dans notre direction. Après plus d’une demi-heure de route, la pression se relâcha et l’attention se redirigea rapidement vers ma personne… Après tout, j’étais un inconnu pour eux, ainsi que pour leur Capitaine… Et sans elle, ils m’auraient sans doute déjà fait subir le supplice cité plus haut !
La tension se dissipa lorsqu’un matelot fit irruption sur le pont, complètement abasourdi, comme s’il avait aperçu Nayris chevaucher un dauphin rose entouré par des coquelicots multicolores… La sueur dégoulinant de son visage laissait croire que quelque chose de dangereux se tramait ici, quelque part, autours de nous… Tous les autres pirates se rassemblèrent en cercle autours de l’homme et de Louise, troublés par le comportement de leur ami qui se décida à prendre la parole…
« Ca..Ca…Capitaine… Il y a… Il y a… Il y a plus rien à manger ! »
Des bavardages fusèrent dans toutes les directions aussitôt que le mot « manger » fut prononcé. La panique s’instaura alors, car la nourriture semblait être le point faible de ces pauvres hommes… Qu’allaient-ils advenir d’eux, s’ils n’avaient pas leur ration de pain et de patates quotidienne ? Désespérés, la moitié d’entre eux mimèrent leur mort sur le plancher de la Puce, tandis qu’une autre partie tentait en vain de se rassurer par des mots…
« Île en vue ! » cria le Gabier, n’ayant sans doute pas prit part à la conversation. Avec ces quelques mots, la troupe se dirigea instinctivement à l’avant du bateau, essayant d’apercevoir la terre qui sauverait peut être leur estomac… Langues pendues, ils en oublièrent presque de manœuvrer le navire… Certains auraient d’ailleurs, sans aucun doute, sauté à l’eau pour atteindre l’île à la nage et déguster en premier un poulet cuit au feu de bois…
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| | Léandre
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