La vie de mercenaire n'est pas toujours de tout repos, cela faisait à peine quelques mois qu'Ulrik avait décider, avec ses amis, de fonder sa propre compagnie de mercenaire, les lames de Berekor. Choisir ses contrats était un luxe qu'Ulrik pouvait à présent s'offrir et il fallait dire qu'il était assez contant de cela. Les contrats qui ne lui plaisaient pas, il les refusait.
Ce jour là, c'était un nobliau local qui l'avait fait mander. Il avait un grave problème puisque le capitaine de sa garde et plusieurs de ses soldats avaient désertés alors qu'ils devaient exécuter une mission. Il voulait les faire arrêter pour deux raisons : Tout d'abord parce qu'ils n'avaient pas à déserter. C'est évident qu'un soldat n'a guère l'autorisation de quitter son poste lorsqu'il le veut.
Deuxièmement, parce que le capitaine en question détenait des informations très importantes qu'il s'était vu confié par le noble en question. S'il les révélait, il pourrait les tourner comme il le voudrait et cela pourrait nuire à la réputation du noble.
Ulrik accepta cette mission, pour près de mille pièces, c'était un bon prix pour désarmer un déserteur et le ramener en ville.
Le plus délicat, pour Ulrik, avait été de trouver l'endroit où ils se cachaient. Une grotte, une foret, peut-être même des ruines ou alors étaient-ils abrités par leur familles ? Heureusement, comme chacun le sait, les tavernes sont des sources d'information inépuisables. C'était à la taverne, donc, qu'Ulrik trouva un des déserteurs. Il s'était saouler et essayer de s'attirer les faveurs de plusieurs demoiselles en clamant, haut et fort qu'il était soldat. Tandis-ce que ses confrères surveillaient la taverne, ce fut Ulrik qui alla s'assoir à sa table.
-Alors mon p'tit gars, t'es un soldat, il parait ?
-Ouaip...Et le meilleur...Brup...
-Ah ? Qui est ton commandant ?
-BORN ! Ouais ! C'est ça ouais ! C'est Born !
-Hum...Et où vous vous cachez ?
-Heeeey ! Hic ! Mais t'es qui toi d'abord ? Hein ? Hein ?! Oulah...
-Je suis...Un ami à Born
-Un a...Hic ! ami ? J'savais pas qu'le capitaine allait recevoir de la visite !
-Je suis un très bon amis du capitaine. Tavernier !Votre meilleur bière pour mon ami !
-Alors ça ! T'es un très bon...Hic ! Amis ! J'vais t'dire où on se trouve...Approche approche !
Il se pencha vers Ulrik, qui fit de même, la bouche du soldat presque collée à l'oreille du mercenaire...Soldat qui lâcha un gros rôt
-BURP !
Rôt qui fit s'écarter rapidement Ulrik du lieu de "l'incident"
-Désolé...
-Y'a pas d'mal. Allez, dit moi où vous vous trouvez ! Je dois rejoindre mon amis !
-On est...HIP ! Dans une petite grotte, à deux kil'mètre d'ici, v'pouvez pas la manquer ! HIC !
-Bien.
C'est à ce moment que l'aubergiste apporta la chope de bière demandée, pour la confier au soldat ivre mort. Ulrik laissa quelques pièces sur la table avant de s'en aller.
-On l'arrête pas ?
-Pas besoin Wilfrid, il s'arrêtera tout seul.
-Quelle loque !
C'était Rosa qui avait parler. Depuis toujours, elle avait une dent contre les Ivrognes. Heureusement pour eux, Ulrik et Wilfrid ne buvaient jamais jusqu'à devenir Ivre, sinon, ils se feraient certainement assommer par Rosa.
Le voyage jusqu'à la grotte fut court et simple, il ne dura qu'une petite demi-heure et rien ne les avait ralentit. Sauf peut-être l'envie d'uriner de Wilfrid, mais c'est une autre histoire.
Arrivé non loin de la grotte, ils qu'elle était gardée. Un soldat était posté devant et guettait.
-N'oubliez pas, ne les tuez que si vraiment vous n'avez pas d'autre choix !
La suppression de la sentinelle fut aisée. Rosa attrapa un caillou et le jeta contre la tête de garde, suffisamment fort pour qu'il tombé, évanouit. Mais pas assez pour qu'il ait des séquelles.
Des lames furent dégainées à l'interieur et quatre soldats sortirent de la grotte, alertés. Accompagné, vraisemblablement, par leur capitaine, à en juger par la cape qu'il portait avec son armure.
-Bon... On aura essayer...Dégainer vos épées. Assommez les avec votre pommeau !
Les mercenaires sortirent leurs épées de leur fourreau, et chargèrent leur adversaires. Le combat fut bref. Ulrik allait, avec ses deux armes, donner un coup d'épée facilement parable, dans le but d'écarter la défense du capitaine et lui mettre un coup de pied dans le ventre. Tout ne se passa pas comme prévu puisqu'il esquiva aisément en se baissant et frappa, avec le pommeau de sa lame, le ventre d'Ulrik, qui perdit son souffle et tomba à genou. Il n'eut pas le temps de se relever qu'il reçut un second coup de pommeau dans le visage, coup qui lui fit perdre connaissance.
Wilfrid, d'un coup de poing habile était parvenu à assommer un soldats et voulait aider son chef, mais il ne s'attendait pas à ce que le premier homme qu'ils avaient eut avec une pierre ne se relève et lui saute dessus. Le faisant tomber à terre et se cogner violemment contre le sol. Wilfrid avait perdu connaissance, lui aussi.
Il ne restait que Rosa, qui avait abattu deux d'entre eux mais se confrontait à présent au Capitaine Born, qui avait, une minute avant, défait son chef. Elle ne voulait guère plus l'assommer...Mais le tuer. L'épée de la jeune femme fit un demi cercle vers le ventre du commandant des déserteurs, demi cercle qui fut stoppé net à sa moitié par la l'arme de sa cible, peu de temps avant que cette dernière n'attrape le bras de l'attaquante et le tire vers lui, déséquilibrant la jeune femme qui chuta et ne fut rattraper que par le genou de son ancienne cible...Avant de rejoindre ses confrères dans les vapes.
Ce fut Ulrik qui se réveilla en premier. Pieds et poings liés par de solides cordes en chanvre. Il chercha des yeux ses camarades, encore évanouit, il chercha ensuite ses armes, posés sur le côté du feu qui illuminait la toute petite grotte dont la sortie était visible. C'est donc ainsi qu'ils avaient été repérés.
-Tiens donc, nos assassins se réveillent, on dirait. Bienvenue ! Je suis le capitaine Born. Mais je suppose que vous savez déjà qui je suis ?
C'est le capitaine qui avait parler. Un homme grand, très grand, et surtout, très épais, une montagne de muscle sur laquelle se dressait une tête bien petite par rapport à son imposante carcasse. Tête garnie de cours cheveux bruns et de deux petits yeux...très observateur. Ils étaient similaire à ceux d'Ulrik dans le sens où ceux du chef des mercenaires sondaient la défense des adversaire pour en trouver la faille. Tout comme ce Born.
-On était pas venu pour vous tuer. On voulait vous assommer.
-C'est du pareil au même, figurez-vous. Des mercenaires, hein ? Meurtriers qui massacrent d'honnêtes citoyens pour quelques pièces.
-C'est un déserteur qui dit cela ?
-Déserteur ? Grand dieux ! Je n’aime pas trop ce sobriquet !
-Et je n'aime pas qu'on me traite de meurtrier.
-Alors arrêtons de s’appeler ainsi !
Le capitaine marqua une pause, buvant une gorgé d'hydromèle avant de reprendre
-Je suppose que c'est...Attendez, comment s'appelait-il ? Stanis ! Oui, ce petit noble autrefois brillant et maintenant réduit aux pire bassesses pour rafler un peu plus de pouvoir, qui vous envoie ?
-C'est exact.
-Que vous a t-il dit ?
-Que vous avez déserter, que vous étiez le capitaine de sa garde et que vous aviez déserter avec plusieurs de ses soldats. Que vous étiez des lâches et que vous n'avez pas accomplis votre mission.
-Le capitaine n'est pas un lâche, sale chien !
C'était un de soldats qui s'était levé, arme à la main.
-Asseyez vous Jonas
-Pardon mon capitaine.
-Qu'a t-il dit d'autre ?
-Il a aussi dit que vous alliez déformer plusieurs des informations qu'il vous avait révéler pour lui nuire.
-Allons bon ! Et que savez-vous, mercenaire ?
-Pas grand chose..
-Et si je vous racontais la vérité ?
-Allez-y toujours...
-Figurez-vous qu'il voulait faire tuer sa fille ! Par ses propres gardes.
-Pourquoi ferait-il ça ?
-Elle devenait un peu trop ambitieuse. Elle avait toujours fait ce que son père lui disait de faire, mais elle en avait assez de cela. Elle voulait monter une compagnie marchande et dépasser son père. Elle risquait de lui faire de l'ombre, il nous a envoyer pour la tuer. On ne pouvait pas faire ça...Alors on s'est enfuit.
-Qu'est-ce qui me prouve que c'est vrai ?
-Parce que je suis là pour vous le confirmer.
Une jeune femme rentra dans la grotte, accompagné de deux gardes, deux hommes que les mercenaires avaient réussis à assommer. Elle était belle, c'était une douce jeune femme d'une vingtaine d'années, brune aux yeux vert, elle avait l'allure d'une déesse. Bien qu'elle semblait petite face aux soldats qui l'escortaient.
-Ils ne t'ont pas blessés, Born ?
-Rassurez-vous madame, je vais bien.
-Vous êtes ?
-Je suis la fille de Stanis, celle la même qu'il a voulu tuer. Ces braves hommes ont décidés de refuser la mission qui leur avait été confié par mon père et m'ont jurés fidélité pour me protéger.
-On a fait une grave erreur...
-Nous n'allons pas vous tuer. Mais vous laisser un choix. Soit vous partez, pour ne plus jamais revenir, et vous jurez de nous laisser en paix.
-Soit vous mourrez.
-On a pas vraiment le choix...
-Vous l'avez pourtant.
-Alors nous vous laisserons en paix.Je ne peux me résoudre à continuer de vous poursuivre alors que vous défendez une jeune femme. Je ne peux me résoudre à servir son horrible père qui veut l’assassiner.
-Bien. Détachez les. Rendez leur leurs armes.
Les désirs du capitaine sont des ordres, et ils furent exécutés. Les mercenaires furent remis sur pieds, Wilfrid et Rosa furent informés de la situation et, après quelques excuses, ils s'en allèrent.
-Nous vous en faite pas, mercenaire, votre défaite ne s'ébruitera pas, votre réputation est intacte.
-Merci, madame.
Le chemin inverse était bien plus simple à faire, lorsqu'on avait pas peur de se faire repérer et ce fut au milieu du chemin que Wilfrid osa soulever une question
-Qu'est-ce qu'on fait maintenant, Ulrik ?
-On va se faire payer.
-Quoi ?!
Ils parcoururent le peu de chemin qu'il le restait et atterrirent chez le noble, qui les attendait de pied ferme.
-Alors ! Ils sont mort ?!
-Non, mais on sait tout.
-Quoi ?! Qu'est-ce que vous savez ?
-On a rencontré votre fille.
-Q..Quoi ?! C'est impossible !
-Et si. A présent, si vous voulez pas qu'on ébruite cela, il va falloir nous donner notre salaire.
-Quelle petite peste !
-Plus vite que ça.
Le noble courra dans sa demeure chercher une bourse qu'il jeta au visage des mercenaires avant de s'enfermer à double tour chez lui.
-Voilà qui est fait !
-HAHA ! Bien jouer, Ulrik !
Les mercenaires avaient évités la catastrophe, avaient sauver leur honneur et s'étaient fait payer. Au final...Tout allait bien pour eux !