- Citation :
- Racontes comment tu as sauvé un Clamerian d'une situation périlleuse.
Le temps était au printemps ; une légère brise accompagnait un soleil chaleureux et doux à la fois. Mais quelle différence cela faisait-il pour Enilos ? C’était bien le cadet de ses soucis. Tout ce qui l’importait c’était de marcher droit devant elle sans jamais s’arrêter. A ses yeux le répit était réservé aux faibles et elle désirait plus que tout s’endurcir d’avantage. Du haut de ses 21 ans, la jeune femme ne supportait plus de constater sa faiblesse. Celle-ci même qui lui avait fait commettre l’irréparable dans sa jeunesse. C’est alors qu’un être apparut sur sa route. Il l’a subjugua aussitôt, non pas par son air affolé mais par son regard … Enilos le sentit la pénétrer telle une dague en plein cœur. Sans s’en apercevoir elle se figea tandis que lui approchait. Les yeux jaunes presque luisants de l’illustre inconnu la fascinaient totalement. Une fois à son niveau, l’étranger qui ne pouvait passer à côté de tant d’insistance se sentit obligé de lui dire deux mots.- A votre tête on croirait que vous n’avez jamais vu un Clamerian …
A cette phrase, la jeune femme ne comprit pas grand chose. Oh bien sure, elle avait entendu parler de ces êtres ; sa mère de son vivant aimait beaucoup lui compter des légendes sur les Clamerians et autres métamorphes avant que sont cher père ne l’arrête. Ce dernier ne cessait de répéter que la terre n’était peuplée que d’être humains ainsi que bien évidemment de la faune et la flore. Mais son insistance était presque suspecte. Cependant, à la mort de ses parents, Enilos s’arrêta à croires aux « mythes et légendes » que lui comptait sa mère et ainsi elle devint aussi insouciante que son père l’avait souhaité. Néanmoins, même si le secret était gardé pour la protéger (son village natal n’était composé que d’humains), aujourd’hui il pouvait la perdre à tout moment.
La jeune femme sortit alors de sa bulle et regarda autour d’elle : elle était sur un petit chemin qui sillonnait les collines. Son regard s’étant enfin détaché de celui du clamerian, Enilos s’aperçut que malgré sa phrase presque ironique, l’étranger semblait préoccupé. Mais ceci ne la regardait pas, elle reprit donc sa route en ne prenant même pas la peine de lui répondre. D’ailleurs, l’avait-elle vraiment écouté ? Seul le mot « Clamerian » l’avait percuté. Toutes fois, l’homme ne semblait pas l’entendre de cette oreille. Il lui saisit le bras et se permis d’enchainer :
- Hey fillette, si j’étais toi je ne continuerai pas par là… Les lycans ne sont pas aussi gentils que moi tu sais ?
Le prenant à présent pour un fou, Enilos se dégagea d’un mouvement sec avant de froncer les sourcils.- Ecoute moi l’enfoiré, tu m’touche pas ou j’te bouffe. Compris ???
- Oh ! Tant d’agressivité ! Finalement tu pourrais bien t’entendre avec ces brutes.
Enilos ne supportait pas le contact. Enfaite, il y avait très peu de chose qu’elle aimait sur terre. Sans aucun mal elle soutenait à présent son regard. Les yeux de la jeune femme étaient d’un marron miel presque orange, comme animé par des milliers étincelles. Sa fureur pouvait se lire sur son visage. La petite boule de nerfs ambulante avait la réelle impression qu’il se moquait d’elle et c’est bien la dernière chose qu’elle pouvait tolérer.
- J’sais pas qui tu es mais pour que tu me parles aussi sérieusement de Clamerians et de lycans tu dois bien te foutres de ma gueule ! Alors lâche moi et trace ta route.
Son ton était agressif et menaçant. Elle avait totalement oublié l’emprise du regard que l’homme avait eu sur elle. Seule la rage la submergeait. Il faut dire qu’il suffit d’un rien pour l’irriter. Cependant, pour le Clamerian, les mots qui sortaient de la bouche de la jeune effrontée le laissa sans voix. Il aurait pu rire, se moquer, s'énerver mais il n’en fit rien. Il n’arrivait pas à comprendre comment on pouvait être autant insouciant à son âge. Sans un mot, il la laissa alors repartir et la regarda s’éloigner en direction des collines avant de reprendre sa route.
Deux jours de marches passèrent et Enilos tomba sur quatre personnes à cheval. Ils étaient bien vêtu et se tenaient fièrement. L’une d’elle prit la parole.- Je déteste ces sacs à viande ! ça ballote trop et en plus ça me donne le mal de mer …
- Silence Annie ! Ne doute pas des choix de maître Cho'gath. Ces chevaux nous seront très utiles pour porter les cadavres.
Ils passèrent à côté d’Enilos sans même lui accorder un regard jusqu’au moment où leur chef, doté d'une longue barbe rousse, se tourna vers la jeune femme.- Je sens … Oui je sens, c’est très léger mais vers son cou, non son bras … Il a rencontré cet enfant.
Sa voix était désagréablement suave aux oreilles de la jeune femme. Son cheval puis celui des trois autres se stoppèrent. Il descendit avec un léger rictus en coin de lèvre. - Dis moi ma douce, où se trouve Olaf s'il te plaît ?
A ces mots il caressa l’une des mèche qui se balançait sur le visage d’Enilos avant de dériver sur sa joue. Elle, se contentait de le fixer dans les yeux.- Pourquoi je vous le dirai … Vous puez le sang et la cendre.
Elle cracha alors un gros mollard parterre avant de le repousser physiquement. A sa grande surprise Cho'gath ne bougea pas d’un poil et c’est plutôt elle qui s’éjecta toute seule. L’armoire à glace vivante devant elle n’avait pas l’air de plaisanter. Il l’a saisit brutalement cette fois et l’envoya au sol sans la ménager. La jeune femme s’étala de tout son long contre la terre glaciale.
- Je vais me répéter, et cette fois tu vas me répondre bien gentillement … Alors on reprend. Où est Olaf ?
Bien sure, elle ne connaissait pas l'origine de toute cette mascarade et encore moins cet Olaf qu'ils semblaient tant affectionner, mais elle n'était pas saute au point de ne pas suspecter qu'il s'agissait du prénom du Clamerian qu'elle avait rencontré deux jours plus tôt. Néanmoins lorsque Enilos voulu se redresser, il lui suffit d'un seul regard de Cho’gath pour comprendre qu’elle faisait mieux de rester au sol. Quelque chose la tétanisait. Comme si de sa réponse en allait sa survit. La jeune femme tendit alors fébrilement le bras vers l’Est.- Là … là-bas
En temps normal elle se serait redressée d’un bond et aurait surement tenté de le frapper mais l’homme qu’elle avait en face d’elle dégageait comme une aura terrifiante. C’était la toute première fois qu’elle avait à faire à un lycan. Cependant, noyée dans son insouciance, elle cherchait en vain quel était cet abominable sortilège. La voix féminine repris.- Vers l’Est ? Mais on avait pisté sa trace vers le Sud … On devrait apprendre à cette petite bécasse comment on traite les menteuses hihihi
- Laisse là Annie, regarde là trembler comme une feuille. Je ne peux pas lui en vouloir … cette race est si faible. Olaf a plus d’un tour dans son sac et cette petite n’a pas l’air de mentir. Allons-y.
Il se remit alors en selle et toute la troupe s’éloigna au galop. Enilos n’avait pu baisser le bras. Tétanisée, elle venait de pointer son doigt dans la mauvaise direction sans le savoir. D’ailleurs elle se sentait tellement mal à l’aise qu’elle perdit un court instant ses repaires. Lorsque son bras devint trop lourd pour qu’elle continue à le tendre sans ressentir l’effort, la jeune femme arrêta. Elle se releva en un dernier frisson et sera les poings.- Je les tuerai … JE LES TUERAI TOUUUUUUS !
Difficile de ne pas perdre ses moyens devant une menace de mort si prenante. Elle qui s’était jurée de ne plus perdre la face à l'avenir. A présent elle se retrouvait seule, seule avec sa haine qui nourrissait chaque pas un peu plus sa colère. Elle n’était plus qu’à cinq jours de marche de Cadrak.