Moi qui étais pressé de revoir Elyin. Maintenant, je ne le reverrais plus. Il était parti, envolé. Si j’avais au moins put réagir au lieu de rester à rien faire. Il serait là maintenant, avec moi. Pourquoi n’avais-je rien put faire ? Je voulais qu’il revienne. Je me sentais trop seule. Parti. Envolé. Assassiné. Mort. Mon ange, tué part un lapin. Pourquoi je n’étais pas morte avec lui ? Pourquoi l’assassine m’avait juste endormie ? Pourquoi ne m’avait-elle pas trouvé à son gout ? Comme ça j’aurais étais avec lui. Même dans les enfers, c’est mieux que sans lui. J’en voulais aux rebelles, à AT, à monde, à moi. Aux rebelles de l’avoir assassiné, à AT de l’avoir engagé, au monde de n’avoir rien fait, à moi de l’avoir laissé partir sans moi. Cela faisait un peu plus d’une semaine qu’il était parti loin de moi et je n’arrivais toujours pas à y croire. Sous la douleur je m’étais transformé et j’avais couru pour retourner à Drayame avec les Lycans, avec ma famille. J’avais couru jours et nuit pour faire le trajet, je ne m’étais arrêté qu’en arrivant dans la forêt de Flore. Je voulais être utile, mais je ne voulais pas voir des gens heureux. Pas pour le moment. Pas en plein deuil. J’avais fait une pause au pied d’un arbre géant. Une envi de vengeance me pris. Je pensai tout de même à la famille de l’assassine. Il ne supporterait pas. Je ne voulais pas infligé une douleur pareille. Non, pas de vengeance. En boule au pied de l’arbre, je me calmai. Je précise, j’étais encore sous forme lupine. Je m’endormis sereine pour la première fois depuis plus d’une semaine. En me réveillant, le soleil était haut dans le ciel. Je devais partir. Oublié pour un temps. Je me dirigeai vers la sorti de la foret, toujours en louve. Admirer le paysage me calmait encore plus. Le pays était féerique, les fleurs devaient être encore plus grandes que les arbres eux même. Les plantes scintillaient de l’intérieur. C’était beau ! Comme la nature qui existait à Flore était géante, je pouvais me cacher facilement en cas de dangers. J’arrivais au bout de la forêt et repris forme humaine. Ça fait bizarre de marcher à sur deux jambes quand on a couru sur quatre pattes. Le paysage m’était vaguement familier parce que j’avais galopé longtemps dans cet endroit. Maintenant je faisais le chemin inverse calmé. J’avançais en terrain découvert quand je sentis une présence derrière moi. Etait-ce les démons ? Si oui, temps pis pour eux, si non, qui était-ce alors ? Je me retournai doucement pour voir qui était caché. Je ne vis personne. Avais-je rêvé ? Pourtant je me sentais toujours surveillé. Le vent ne m’aidait pas car il n’y en avait pas. Je demandai :

- Que la personne derrière les plantes géantes sorte de sa cachette.

Plus qu’à attendre pour voir si la personne derrière les fleurs se montrera ou pas. Je me demandais qui cela pouvais bien être.

- Dinaholt Hiel! Reviens ici!

- Non.

- On dit "non merci". OU plutot, on dit "oui, j'arrive tout de suite"

Le loup grogna et s'eloigna encore plus loin. Resté dans son arbre, son serpent fit claquer sa queue dans l'air avec contrariété.
Les deux amis étaient partis deux jours plus tôt d'une auberge à l'Est de Flore et traversait le pays pour se rendre a l'ouest de cette contrée enchantée. Ils s'approchaient de la frontière entre Flore et Drayame, plongés dans leur joutes verbales habituelles quand Dina s'était arreté brusquement, le museau relevé.

- Lycan.

Un seul mot qui avait résonné dans leur deux têtes sans qu'ils sachent reelement qui l'avait prononcé.
Un mot qui mettait Dinaholt face à un précipice.
Un mot qui disait espoir et désespoir.
Un mot après lequel il courait depuis tant d'année et qu'il fuyait avec soin.
Un mot qui représentait sa soeur, sa moitié, sa jumelle mais qui évoquait aussi l'inconnu.

Le coeur serré, Dinaholt avait brusquement fait demi tour. Ce n'était pas Elle.
Son familier, grand serpent à l’épaisse fourrure n'avait pas bougé. Quelque part, il ne désirait pas plus que Dina rencontrer l'inconnue. Associable et fier de l’être, Slimon comprenait parfaitement le malaise que ressentait le jeune lycan quand il était amené a les côtoyer.
Mais le familier avait l'avantage de se prendre au sérieux, de s'estimer responsable de l’éducation de Dina et surtout de vouloir son bien.

- Dina. Attends.

L'opilian rampa rapidement jusqu’à son protégé, car il s'opposerais a tout ceux qui lui s'attaquerais a Dina. Y compris Dina lui même, quand il se détruisait de l’intérieur.

- Ne fait pas ton imbecile lyrique à la blessure profonde qui ne trouve pas l’équilibre parfait dans ce bas monde. A part moi personne ne te veut du mal, tu n'a pas a les craindre!

- Mais je ne les crains pas! Ils ne me connaissent pas, moi non plus et c'est bien comme ça! Ne met pas de liens là ou il n'y en a pas, je ne te demande pas de saluer tout les Opilians que nous rencontrons!

Autrefois il aurait meme eut la curiosité de suivre quelque temps la lycan pour en apprendre plus sur sa race. Mais l'humeur du jour et le temps émiettaient son optimisme et le rendait moins sociable.

- Idiot va! Et si elle pouvait t'aider? Tous les lycans ne doivent pas etre comme toi, ils se parlent sans doute entre eux!

L'argument fit mouche et dix minutes plus tard, Dina marchait a pas de velours, une centaine de mètres derrière la louve, le vent lui étant favorable. Il hésitait encore sur la façon de l'aborder quand il s'aperçut que sa congénère avait repris forme humaine. L’écart entre eux se creusa rapidement, et il n'était plus qu'a une vingtaine de mètres quand elle s’arrêta. Il bondit sur le coté pour se dissimuler derrière une haute plante inconnue.

- Que la personne derrière les plantes géantes sorte de sa cachette.

Aurait-il été sous forme humaine, Dina aurait sourit. Il se contenta de dresser les oreilles pour savoir si l'inconnu se déplaçait.

- Joue pas a cache cache vieux, vas y!

A ses pieds, le serpent sifflait d'un air menaçant. Tendu de la pointe de ses oreilles jusqu'aux griffes de ses pattes arrières, Dinaholt entra dans le champ de vision de la jeune femme et s'avança jusqu’à ce qu'il se trouve a cinq mètres d'elle. Sans s'asseoir, il s’arrêta et pencha légèrement sa tete sur le coté.

Quand un loup sortit de derrière les arbres, je fus surprise. Comme si je m’attendais à voir un Lycan ici. Au moins se n’était pas un démon. L’intrus vient se mettre devant moi. Il pencha un peu la tête sur le côté. Sur un louveteau, j’aurais pris cette action pour une demande pour jouer, mais pour un adulte je ne savais pas comment la prendre. Avait-il peur de moi pour rester sous sa forme de loup ? Peut-être ne connaissait-il pas encore la Meute. Le vent changea de sens et je sentis son odeur. Elle me disait quelque chose, mais quoi ? Je connaissais un autre Lycan avec une odeur semblable. Par curiosité et par envie de me changer les idées je demandai :

- As-tu de la famille dans la Meute ? Enfin quelqu’un avec une odeur un peu prêt pareille que toi.

Je sais, je suis curieuse, même en étant triste. La curiosité est un vilain défaut. Je lui souris gentiment. Ce n’était pas un sourire très joyeux, mais c’était un sourire. Peut-être pourrais-je être utile à mon frère de race. Je me rendis compte qu’il était toujours en loup et je dis encore :

- Peux-tu prendre ta forme humaine s’il te plait. Pour parler c’est plus pratique.

Et comme je veux savoir à qui je m’adresse, que je suis curieuse et que j’aime parler. D’habitude je suis plus timide. Je demandai donc encore une fois :

- Je m’appelle Jenifael et toi c’est … ?

J’attendis patiemment les réponses à mes questions.

Il cligna rapidement des yeux, tant pour gagner du temps que se donner en spectacle. Certes, celle-ci avait l'air sympathique et il desirais déjà mieux la connaitre. Mais quand meme, lycans restent lycans. Par habitude, il se tenait loin de sa propre race. Trop de souvenirs...
La curiosité et le sourire avenant de la jeune femme eurent raison de ses traditions et il s'assit pour se transformer, se retrouvant en tailleur dans l'herbe. Il souriait sans crainte, l'aura de la lycan criait innocence et bonté; qu'elle soit un danger lui parut in-envisageable.

Il la devisagea un instant, silencieux avant de répondre d'une voix vive.

- Alors, dans l'ordre... Je ne connait que par echos la meute et ne pense pas y avoir de famille... Ceux dont je me souviens auraient été bien trop indépendants pour cela...
Il se mordit la levre, conscient de parler trop, toujours trop. Non pas que ce soit dangeureux, mais le code de tenu exigeait qu'on ne donne pas sa biographie au premier venu!
Il tendit la main vers elle

- Dinaholt Hiel, enchanté. Comment as-tu su que j'était un lycan et non un simple loup?

Le loup cligna des yeux. J’attendis. Il s’assit et se transforma. Devant moi il y avait un jeune homme vêtu simplement et aux cheveux brun presque rouge. Il était plus grand que moi, pas que je le sois moi-même. L’inconnu assis dans l’herbe me dévisagea puis me répondit :

- Alors, dans l'ordre... Je ne connais que par échos la meute et ne pense pas y avoir de famille... Ceux dont je me souviens auraient été bien trop indépendants pour cela...
Pourtant son odeur me faisait penser à la Meute. J’ai dû confondre. Non pas possible, mon instinct ne se trompe jamais et là il me dit que la personne en face de moi a de la famille dans la Meute. Laissons passer pour le moment. Il tendit la main vers moi pour se présenter et je la lui serai :

- Dinaholt Hiel, enchanté. Comment as-tu su que j’étais un lycan et non un simple loup ?

Son nom ne me disait rien. Peut-être m’étais-je trompé ? Je répondis à sa question :

- Par l’odeur. Les loups n’ont pas la même odeur que les lycans et ils n’ont pas la même taille.

Par curiosité je demandai gentiment :

- Tu fais quoi part ici ?

C’est vrai, je suis très curieuse.

En serrant la main de la jeune fille, Dinaholt observa son visage de plus près. "Jeune" n'était pas un adjectif superflu et elle ne devait pas avoir dépassé la vingtaine. Pour l'ensemble elle portait la marque de sa race, une allure noble et naturelle s'apparentant a celle des loups.
Il arracha quelques brins d'herbe en l'écoutant expliquer. L'odeur? Logique, d'autant plus logique que lui meme l'avait repéré ainsi. Meme en se tenant le plus loin possible des siens, il ne pouvait renier ce savoir inné.

- Je suis en transit, commença-t-il simplement. C'est mon metier, je remplace les aubergistes ou hotelier le temps qu'ils decouvrent un peu le monde... Ce sont souvent des personne qui rêve de partir mais qu'un voyage grandit. Alors ils se souviennent des raisons qui les ont poussés dans ce metier et ils reviennent encore plus motivé... Et pour d'autre, plus rare, c'est la revelation qu'une autre vie les appellent...

Il sourit devant la patience de la lycan qui l'avait laissé debiter son discours.

- Et comme les lieux sont plus qu'agréables, j'en profite pour flaner et parler aux bonnes ames qui en ont la patience. Et toi donc, Jenifael, est ce le vent qui t'a poussé jusqu'ici?

- Je suis en transit, commença-t-il simplement. C'est mon métier, je remplace les aubergistes ou hôtelier le temps qu'ils découvrent un peu le monde... Ce sont souvent des personnes qui rêve de partir mais qu'un voyage grandit. Alors ils se souviennent des raisons qui les ont poussés dans ce métier et ils reviennent encore plus motivés... Et pour d'autre, plus rare, c'est la révélation qu'une autre vie les appellent...

Je ne savais pas qu’il y avait des aubergistes remplaçant. Dina me sourit. Il m’avait l’air gentil. Il reprit de nouveau la parole :

- Et comme les lieux sont plus qu'agréables, j'en profite pour flâner et parler aux bonnes âmes qui en ont la patience. Et toi donc, Jenifael, est ce le vent qui t'a poussé jusqu'ici?

Ce qui m’a poussé ici ? La question me ramena à ma rumination des évènements précédents. Que dire ? Lui faire confiance ou pas ? Et puis que voulais-je faire en repartant ? Marcher, oublier. Voilà la mission que j’avais. Oublier, continuer. Oublier la tristesse et continuer comme si de rien était. Je répondis à sa question :

- Je voulais oublier. Marcher sans penser. Je voulais oublier mon passé un instant. Peut-être que je voulais me venger. Peut-être...

J’avais trop parlé. Je m’arrêtai. La tristesse revient d’un coup. Je revis son corps contre l’arbre, je revis sa blessure. Je fermai les yeux un instant et je fis le vide. Quand je les rouvris, le Lycan était toujours là, devant moi. Sa présence me calma un peu. Je devais changer de sujet. Que dire ? Parler du temps ?

- Quel sont tes objectifs ?

La question m‘était venu comme ça. Sa change de sujet et je sais les miens.

Dinaholt aimait écouter les autres, mais si on le poussait au bavardage, il s'y plongeait volontiers.

- On m'a parlé d'un ancien hotel de noble, où les chambres sont plus grandes qu'une maison normale, les cuisines occupent tout un étage, l'architecture y est fine, il fait toujours bon et... Tout est en train de sombrer dans l'oublie, trop cher pour les voyageurs et les nobles ne savent plus sortir des villes et de leurs chateaux... C'est trop bete, beaucoup d'aubergiste s'indignent mais personne ne peut partir de chez lui pour aller aider...

Il parlait avec passion de ce métier qui restait l'un des rares cable le rattachant au monde humain... Sans lui, il se serait oublié dans sa vie de loup qui lui plaisait tant...

- Du coup je pars là bas, ne serait-ce que pour voir les lieux avant qu'ils ne disparraissent. On pense beaucoup a preserver les lieux anciens, les reliques, mais qui dans les grands politiques se soucierait d'un gite? Si la chose est possible je ferais de mon mieux aider... Sinon, disons que ça sera une sorte de pelerinage!

Il s'arreta un instant. Il avait perçut le mal etre, ou peut etre une certaine douleure dans le regard de la jeune femme quand elle avait parlé... Il ne voulait pas y etre indifferent, mais ne souhaitait pas non plus lui rappeler des pensées desagreables.

- Je parle trop hein?