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La lune se baigne au fond du lac | |
|  Jeu 4 Oct - 22:33 |  | | | | La nuit était claire pour une fois. Le ciel bien dégagé étirait une ribambelle d'étoile au-dessus des terres et la pleine lune baignait le paysage d'une lumière argentée surnaturelle. La surface de l'immense lac patriarcal brillait comme un grand miroir. Dans la petite ville qui s'était construite sur une rive pierreuse, presque à l'embouchure de la rivière qui descendait directement des montagnes, les lumières s'éteignaient petit à petit, ne laissant que la grande auberge et quelques habitations encore visibles dans la nuit. Tout le monde allait dormir à présent.
Au bout du ponton, un homme était assis et regardait l'eau avec un air triste. A côté de lui une bouteille à moitié vide lui tenait compagnie. Un peu hirsute, on pouvait tout de même deviner qu'il s'agissait d'un homme à peine plus âgé que la trentaine. Il avait l'air perdu dans ses pensées quand une onde vint rider la surface de l'eau, quelques mètres plus loin. Une étrange lueur bleutée sembla monter du fond et une créature apparut sans un bruit. A première vu il s'agissait d'une jeune femme à la peau très pâle, aux traits gracieux et à l'abondante chevelure boulée. Mais à bien y regarder, on pouvait vite remarquer quelques détails intriguant: ses longues oreilles en pointe, ses yeux étrangement aveugles et surtout les tatouages lumineux qui couvraient tout son corps. Comme si elle était portée par l'eau, l'étrange jeune femme s'approcha de l'ombre du ponton. Quand elle fut assez près, l'homme sursauta et lui lança un regard ahurit. Il ne s'attendait pas à avoir de la compagnie et la présence de la créature aquatique le troublait à première vue. Puis son visage se fendit d'un large sourire et il se pencha dangereusement en avant.
« Ma Dame ! Vous voilà ! Je pensais que vous ne viendriez pas ! »
Phœbé s'arrêta juste devant lui, le visage tourné dans sa direction et un joli sourire aux lèvres. Elle semblait être l'incarnation même de la lune: blanche, diaphane et d'une beauté étrange et fascinante.
« Bien sur que je suis venue. Je l'avais promis après tout. »
Les yeux de l'homme brillaient de larmes. La naïade pouvait comprendre, elle lui avait fait une belle promesse après tout, quelque chose qui changerait sa vie à tout jamais. Il avait hâte de pouvoir sortir de la misère noir qui faisait son quotidien. Mais malheureusement pour lui, la protectrice des lieux ne donnait jamais rien sans recevoir en retour. Avant qu'il ne reprenne la parole, elle lui posa ses conditions.
« Mais ta nouvelle vie va avoir un prix. Tout d'abord, tu ne t'éloigneras pas de mes eaux. Je veux pouvoir compter sur toi en cas de besoin. Ensuite, tu dois faire la promesse de respecter des eaux et de les protéger ainsi que leurs alentours. Et pour finir, je te demanderai une dernière offrande que tu viendras me donner le jour où tu auras enfin la vie que tu voulais. Acceptes-tu ces conditions ? »
Le mendiant hocha vivement la tête, visiblement prêt à tout pour obtenir ce qu'il désirait tant. Alors Phœbé sortit de l'eau une très grosse bourse qu'elle leva à deux mains vers l'homme avide d'or. Ce dernier prit religieusement le présent et défit les liens qui retenaient l'ouverture. Le trésor qu'il vit le laissa sans voix.
« N’oublie pas ta parole, petit homme. »
Alors qu'il levait les yeux pour lui jurer qu'il n'oublierait jamais, le mendiant devenu riche ne vit que la surface sans défaut du lac. Il était de nouveau seul mais son destin venait de prendre un tournant brutal.
Plongée dans l'eau, la naïade filait vers l'ouest, longeant la berge et laissant loin derrière elle la petite ville. Elle cherchait un endroit bien précis du lac à présent, un endroit qu'elle affectionnait particulièrement, au point que les gens du coin l'ai surnommé La Caverne de la Dame du Lac. Il s'agissait en fait d'un surplomb de roche noire posée juste au bord de l'eau. Passer en dessous était bien difficile car beaucoup de végétation poussait à cet endroit mais une fois sous le toit de pierre, un espace assez grand pour que deux personnes puissent s'assoir s'ouvrait, complètement pavé. depuis longtemps on avait transformé l'endroit sauvage en petit temple. A quelques mètres du bord cette petite terrasse, un rocher poli par le temps se dressait hors de l'eau, entouré de quelques roseau et nénuphars. C'était là que se tenait souvent Phoebé, pour être en paix et prête à recevoir les demande de n'importe qui. Protégée par la voute de pierre qui s'étirait au-dessus d'elle, c'était son refuge, son mosolé. Personne ne pouvait la voir depuis la rive, à moins de faire l'effort de se frayer un passage sur le petit rebord pierreux jusqu'à la place pavée.
La jeune femme sortit de l'eau pour s'installer assise sur son siège. Elle tenait à la main un peigne d'ivoire et entreprit de coiffer ses cheveux d'un air absent. Elle était songeuse et se demandait si elle avait fait le bon choix. Bien sur, elle savait que c'était une bonne action de donner la possibilité à un homme de recommencer sa vie mais elle pensait à son trésor soudain diminué et à la chance, même infime, qu'il retourne dans une taverne, boive à en perdre la tête et se fasse tuer pour son trésor. Elle aurait alors l'impression de faire un mauvais investissement.
Plongée qu'elle était dans ses pensées, elle ne fit même pas attention au bruissement des roseaux annonçant l'arrivée de quelqu'un.
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 | | | Sam 6 Oct - 16:16 | | | | | Un retour aux sources, le retour d'un homme que le temps a vu traverser la vie et la mort. Ses yeux regardent ce monde avec une nostalgie qui l'écrasait complètement. Cet ancien roi était de nouveau en vie, ses pieds foulaient l'herbe avec empressement. Il était de retour à la vie récemment et il avait juste eu un avant-gout de ce monde qui autrefois, était son royaume du moins en partie. Son royaume fut réduit en cendres, son peuple tué brutalement dans les flammes.
Durant tout ce temps, il voyait encore et encore les images de cette scène sans le moindre répit. Bien qu'il n'ait pas vu le temps passer, il savait d'avance que dès qu'il revint à la vie, que son époque était révolue. C'était fini l'époque où il était en compagnie de ses amis à aider le royaume et son peuple. Les remords et le sentiment de n'avoir pas pu faire ce qu'il fallait l'envahissait souvent pour ne pas dire tout le temps.
Après quelques jours, il sentit quelque chose qu'il connaissait que trop bien. Un appel qui dépassait la compréhension humaine. Il entendait presque une voix l'appeler...
Excalibur, voilà l'objet en question qui l'appelait. Après tout ce temps, l'épée attendait son unique roi, Arthurios se mit à sourir en sentant cet appel. Il y avait un peu de réconfort après tout, l'épée le reconnaissait encore comme son légitime propriétaire et le seul à pouvoir la brandir. L'endroit avait bien changé, si jamais il ne pouvait pas sentir l'appel de son arme, il ne saurait pas où se diriger.
Il s'en approchait au fur et à mesure, l'ancien roi le savait, il en était si proche après plusieurs jours de marche intensive.
Il se surprenait à être aussi endurant, jamais dans son ancienne vie, il pouvait tenir aussi longtemps sans se reposer. Mais là, il arrivait à courir plus vite et sauter bien plus haut qu'un simple humain sans compter sur sa force qui était décuplée.
Ça avait le don de le faire rire et de l'amuser durant son périple. Sa route l'emmena lentement là où autrefois, il découvrait pour la première fois, la sainte lame. Après tout ce temps, il y avait encore des similitudes avec ce qu'il avait vu la première fois.
Finalement, il tomba sur ce lac qui le propulsa directement dans le passé. Il en restait impassible mais au fond de lui, il en était tout chamboulé de voir que ce lac avait su tenir tout ce temps.
Il fallait qu'il se fasse entendre pour voir si la dame du lac était encore là même s'il n'y croyait pas trop. Il se mit au bord du lac sans faire attention aux alentours, son armure brillait doucement sous la lumière des étoiles et la lune.
-Excusez-moi, il y a quelqu'un? Dame du lac, je suis de retour après tant de temps, le destin me destine à obtenir l'objet que je vous ai remis avant de rejoindre le royaume des morts.
Il ne savait pas s'il celle qui lui donna son arme avait survécu, il priait les dieux pour avoir la chance d'avoir l'occasion de lui parler de nouveau.
Il sentait encore son arme le supplier de la reprendre, de redevenir ce roi, de la brandir et d'écraser ses adversaires en lui promettant la victoire.
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| | | Mer 14 Nov - 17:29 | | | | | A l'appel de l'inconnu, la jeune femme sortit de sa rêverie. Elle tourna la tête à droite et à gauche pour trouver l'origine de la voix mais ne vit personne. Bien sur, elle n'avait rien écouté de ce qu'on lui avait dit mais elle savait que cela lui était destiné alors elle pouvait bien faire l'effort de répondre.
« Approche. Passe sous le rocher. »
Les roseaux s'agitèrent et bientôt une silhouette apparut. Pendant une seconde Phée se retrouva sans voix. La personne qu'elle voyait là lui était parfaitement inconnue et pourtant elle était prête à mettre sa main au feu qu'elle la connaissait depuis longtemps. Cette impression la saisissait parfois et avec les temps elle avait apprit qu'il s'agissait de la résonance des souvenirs de l'ancienne gardienne qui resurgissait. Cet homme devait être un ancien ami, un ami très proche pour être à ce point ancré dans la mémoire de la naïade. Déstabilisée, elle ne dit rien jusqu'à ce qu'il soit assez près pour qu'elle le regarde mieux. C'était étrange cette sensation de le connaitre par cœur alors qu'elle savait très bien qu'il était un inconnu total.
Refusant de se laisser piéger par ses anciens souvenirs, elle reprit contenance et se redressa pour examiner à qui elle avait à faire: l'homme était grand, la stature assez imposante et le visage serein. Il paraissait avoir trente ans tout au plus et pourtant quelque chose le vieillissait, comme s'il était une statue centenaire qui venait de prendre vie. Encore un phénomène étrange. Décidément, cet inconnu était entouré de mystères et cela rendait la naïade méfiante.
« Qui êtes-vous ? Je ne vous ai jamais vu aux abords du lac. Que me voulez-vous ? »
Elle devait reconnaître qu'elle avait face à elle un homme tout à fait charmant voir même séduisant et le faire de connaître presque d'instinct cette personne rendait la rencontre...particulière. Elle était positivement certaine de ne jamais l'avoir vu, ni de près ni de loin. Il portait une armure, ça devait donc être un guerrier. Il ne ressemblait à personne qu'elle ait aidé et même en cherchant loin dans ses souvenirs, elle ne se rappelait pas avoir déclenché des hostilités chez quelqu'un. Il avait peut-être entendu parlé d'elle par des rumeurs ou des légendes et venait s'assurer que tout celà n'était pas un tissu de mensonges. Peut-être même qu'il allait demander une faveur. Et elle n'était pas encore sûre de la lui accorder si c'était le cas.
[Désolé, c'est un peu court mais je n'ai pas mieux en stock pour le moment ><]
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| | | Ven 16 Nov - 6:33 | | | | | À la fois surpris et rassuré, Arthurios entendit une réponse son interrogation. Il espérait vraiment pouvoir revoir enfin la personne qui lui avait donnée la chance de devenir une personne qui était encore connue sous la forme d'une légende. Par contre ce qu'il ne comprenait pas, c'était pourquoi la dame du lac n'était pas venue le voir dès qu'il se mit à parler? Peu importe après tout, cela faisait tellement longtemps que peut-être avait-elle oublié sa voix.
C'est avec impatience et nervosité qu'il s'approcha et, une fois qu'il put avoir l'occasion de voir qui était à l'origine de cette voix. Il eut un visage rempli de surprise et en même temps, de la déception. En même temps, deux millénaires s'étaient passés et il était donc normal de trouver une autre personne à sa place.
Seulement, son apparence avait ce quelque chose de familier, comme si ses yeux étaient les mêmes que celle qui était là il y a fort longtemps. Sa question fut simple et basique, c'est pourquoi il répondit en ayant l'air troublé.
-Bonsoir, je suis enchanté de rencontrer la nouvelle dame qui est charger de protéger ce lac. Ne vous en faites pas, je ne vous veux pas de mal, je ne suis pas armé comme vous pouvez le voir. J
-e me nomme Arthurios et je suis ici pour reprendre Excalibur, la lame qui est dans ce lac, celle que j'ai redonnée avant de mourir il y a de ça très longtemps.
Il n'était pas spécialement à l'aise mais il n'avait pas le choix de tout avouer, quitte à devenir fou. Au moins il ne mentait pas et c'était le plus important pour lui.
-Je sais que ça peut être fou mais je suis revenu à la vie il n'y a pas longtemps, et l'épée des rois a senti mon retour et souhaite me retrouver. Je vous demande pas de me croire, mais de comprendre ce que je dis. Disons qu'il y a très longtemps, quand j'étais petit, je vivais pas très loin d'ici, et la dame qui était dans ce lac m'a donné la fameuse lame...
-Mais j'y pense, avez-vous entendu ma légende?
Immédiatement il se reprit en main, il parlait trop et si ça se trouve, ce n'était même pas la dame du lac actuelle. Il pouvait faire fausse route et avoir complètement perdu la tête d'avoir raconté tout ça.
-Je suis désolé, je dois vous paraître idiot et un parfait inconnu, c'est juste que je pensais... Que l'ancienne dame du lac était encore là après tellement de temps...
-Vous savez quoi? Laissez tomber, je crois que je vais partir et ne pas revenir vous déranger plus longtemps. Ce fut un plaisir pour mes yeux de voir une aussi belle demoiselle que vous, je vous souhaite bonne nuit.
Il se retourna et commença à marcher lentement en sentant encore une fois l'épée lui hurler son besoin. À tel point qu'il eut mal dans tout son être de l'entendre le supplier. Mais peu importe, peut-être qu'au final, il ne devait plus remettre la main sur cette lame, peut-être qu'un autre roi devait prendre la relève après tout.
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