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[Terminé]Rencontres dans un désert de glace [ Luz Weiss ] | |
| Aller à la page : 1, 2, 3 | Ven 28 Déc - 14:46 | | | | C'était froid. C'était chaud. Froid autour d'elle et chaud au creux de sa main. Non, correction, Luz ne savait mais alors pas du tout où elle se trouvait ! Ne subsistait dans toute cette étrange torpeur qui l'empêchait de déployer ses sens qu'une mince pellicule de vie au creux de sa main droite. Droite ? Pourquoi droite ? Dans son subconscient la dragonne perplexe amena la dite main à hauteur de son visage. Il n'y avait là que du vide... Allons bon, voilà qu'elle avait en plus l'étrange impression d'oublier quelque chose de vraiment, vraiment très important. Ou plutôt quelqu'un... Et qui expliquerait peut-être pourquoi son instinct grondait furieusement et hurlait au danger avec conviction à l'aune de son cœur !« Focus Luz, tu peux le faire... » Il lui semblait... Il lui semblait que quelqu'un l'attendait quelque part. C'était très lointain, mais suffisant pour qu'elle place toute son énergie dans cette lueur. Allez, réveille-toi maintenant, on t'appelle... Cet être précieux dont tu dois te souvenir...« Luz ? Luz ! » Luz ouvrit les yeux en une fraction de seconde et bondit quasiment en avant, une main tendue devant elle brassant le vide par réflexe.« Dono... ! » La respiration hachée, ses iris fendues au possible d'un doré sombre, elle mit un certain temps à comprendre où elle se trouvait, fouillant farouchement la zone de ses sens comme un chat sauvage devenu fou. Ses prunelles finirent pourtant par se poser sur la silhouette masculine de l'archer à ses côtés, une vague de chaleur rassurée atténuant instantanément son irréelle panique d'un peu plus tôt.« ...Van... » Sa voix s'était faite douce devant la constatation qu'il allait bien, transformant son cri en murmure pensif. Elle suivit des yeux les lignes de son visage, glissa sur sa clavicule jusqu'aux muscles entrainés de ses bras, se posant enfin sur leurs doigts liés. Avec un calme inhabituel elle eut la très étrange pensée que la main de Donovan était beaucoup plus grande que la sienne et bizarrement plus chaude... Comme autrefois, comme sa main à « lui »... La dragonne parut revenir au monde réel à cet instant précis. Elle réalisa brutalement qu'elle était ramassée sur elle-même prête à bondir, ses iris complètement inhumaines accentuant un éventuel malaise. Et que sa main tendue devant elle la faisait souffrir de tous les diables ! Elle étouffa presque aussitôt un gémissement douloureux, ramenant instinctivement son bras blessé contre elle et reprenant sa place assise contre le mur. Elle constata d'un air surpris que de la crème avait été passée sur ses plaies, certes quelque peu maladroitement mais avec une attention mesurée. Elle prit soin de faire reprendre à ses iris leurs couleurs et leur forme humaine avant de se retourner vers Donovan, un sourire harmonieux sur les lèvres :« Merci... J'ai loupé quelque chose ? Les soldats... ? La fin du monde ? » Elle constata alors aussi qu'il lui avait ôté son manteau, pas plus choquée que ça car n'étant pas prude pour deux sous. Se balader nue ne la gênerait pas le moins du monde si les êtres humains n'insistaient pas autant pour qu'elle conserve ses vêtements ! Elle ne délia pas ses doigts des siens, tentant toujours de comprendre qu'elle était cette étrange impression qui lui rappelait tant cette autre personne. Oubliant complètement par la même occasion qu'elle ne lui avait rien expliqué du tout sur sa perte de conscience et ses réactions pour le moins bizarres. ...Comme le fait qu'elle le fixait très ardemment depuis deux bonnes minutes par exemple ! Sitôt qu'elle s'en rendit compte elle s'empressa de détourner le regard et se contenta de désigner lentement la jambe de l'archer avec une fausse mine horrifiée qui se voulait pleine d'humour :« Par tous les Dieux, quelle est cette chose sur ta jambe ? Ça c'est du bandage ! ...Puis-je m'occuper de soigner ta pauvre jambe avant que tu ne lui fasses subir d'autres tortures ? »
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| | Luz Weiss
Partie IRLCrédit avatar : Cadeau de Léandre !Double compte : AucunVitesse de réponse : Variable (Quelques heures à une semaine)
| | Jeu 10 Jan - 0:14 | | | | [HRP : encore désolé pour le retard... mais j'ai une meilleure connexion maintenant ca devrait aller mieux ^^ sinon j'espère que ma réponse te conviendra, j'ai fait son quart d'heure sentimental à Dono]
Luz s'éveilla en sursaut, faisant par là même occasion sursauter Donovan, qui n'avait rien vu venir. Alors que l'instant d'avant elle était inconsciente, elle semblait maintenant prête à le dévorer, et toute la Toundra avec. Mais peut-être était-ce l'image d'elle dans sa version « dragon » qui le faisait penser à ça. L'archer desserra quelque peu l'étreinte de sa main autour de celle de la jeune femme; par réflexe, il avait serré fort, et craignait à présent de lui broyer les doigts. Quoique, Luz avait montré qu'elle était suffisamment solide pour résister à sa petite pression. Il la lâcha définitivement lorsqu'elle émit un petit gémissement étouffé et qu'elle ramena son bras contre elle. La sauvagerie en elle, qui fascinait tant Donovan, la quitta peu à peu et elle lui sourit.
- Merci... J'ai loupé quelque chose ? Les soldats... ? La fin du monde ?
Donovan soupira de soulagement; elle avait l'air d'aller bien. Il lui rendit son sourire, sans parvenir à parler. L'étau qui enserrait son coeur venait de se desserrer, et il appréciait ce moment qui venait après avoir ressenti la peur de perdre quelqu'un, quand on se rendait compte que tout s'arrangeait.
- Par tous les Dieux, quelle est cette chose sur ta jambe ? Ça c'est du bandage ! ...Puis-je m'occuper de soigner ta pauvre jambe avant que tu ne lui fasses subir d'autres tortures ?
S'avisant qu'il fixait la dragonne depuis un petit moment déjà sans rien dire, l'archer détourna le regard, de peur qu'elle surprenne dans son regard des sentiments qu'il avait crû enfoui à jamais, et dont il commençait à perdre le contrôle maintenant. Luz le prendrait probablement pour un fou.
- Pour répondre à ta question, tu m'a raté moi mort d'inquiétude, dit-il avec un léger sourire afin de chasser tout reproche de ses propos. Quant à ma jambe...
Il passa une main sur le bandage.
- C'est déjà un miracle que je n'ai pas finit par la couper... Mes connaissances en médecine sont très... limitées et barbares.
Il s'appuya en arrière sur ses bras, de façon à dégager sa blessure.
- Mais ce serait un plaisir que tu puisse soigner ça, fit-il.
Pendant un instant, ses pensées le ramenèrent quelques années en arrière, quand Ysle était encore vivante et qu'il était encore dans l'armée. Quand il rentrait de campagne, sa défunte épouse le déshabillait des pieds à la tête et traquait toutes ses nouvelles blessures. Elle avait le regard peiné à ces moments là, triste que son époux souffre loin d'elle. Puis son monde s'était écroulé, et les chiens d'Aile Ténébreuse avaient gravé en son être une blessure plus violente et profonde que toutes les autres. Il avait crû qu'il ne guérirait jamais de celle-ci. Puis il avait rencontré Luz, et en un rien de temps, celle-ci avait refermée la plaie. Quelle femme magnifique elle était ! Il avait la tête sur les épaules- que pouvait espérer un simple humain à côté d'une si noble et sauvage créature ? Il tenta de reprendre ses esprits.
- Je crois qu'il faudra nous éloigner de cet endroit maudit le plus vite possible. Te sent tu en état de marcher ?
En vain. Il reprit sans attendre sa réponse.
- Luz, il faut que je te dise... Tu va sans doute me prendre pour un fou mais... Je crois bien que tu m'a déjà sauvé la vie quand on s'est rencontrés...
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| | Donovan Esylandre
Partie IRLCrédit avatar : Van Hamme - ThorgalDouble compte : MasqueVitesse de réponse : Lente
| | Ven 11 Jan - 23:35 | | | | [Hrp : Wouhou, ceci est un grand jour ! Bravo pour ta nouvelle connexion ! =D Ah et je m'excuse pour la longueur de mon poste, je ne savais pas quoi enlever pour faire plus court... ><] Luz eut un léger rire nerveux, bien heureuse qu'il n'ait pas mis ses menaces d'amputation à exécution. Elle reporta son poids sur ses jambes, s'appuyant précautionneusement contre le mur minéral le temps de vérifier son équilibre. Paaarfait, tout semblait allait pour le mieux. Pour une raison qui lui était obscure elle se refusait à tomber de nouveau devant Donovan... Une fois était déjà de trop ! Elle se glissa donc à ses côtés, se plaçant contre la jambe blessée de l'archer tout en prenant soin de ne pas s'y appuyer. D'une main légère elle ôta le tissu déchiré qui cachait la plaie, passa ses paumes chaudes sur la peau abîmée pour en tâter l'étendue des dégâts... L'os n'était pas touché, si elle soignait tout cela convenablement il n'aurait guère de séquelle !« Je crois qu'il faudra nous éloigner de cet endroit maudit le plus vite possible. Te sens-tu en état de marcher ? » Elle leva brièvement les yeux vers lui, retourna à sa tâche en même temps qu'elle lui répondait d'une voix distraite :« Ça ira pour m... »
« Luz, il faut que je te dise... Tu va sans doute me prendre pour un fou mais... Je crois bien que tu m'a déjà sauvé la vie quand on s'est rencontrés... » Cette fois-ci, elle releva vivement le regard vers Donovan, un éclat indéfinissable traversant ses prunelles dissociables... La mine concentrée que la dragonne affichait jusqu'ici se transforma en stupéfaction totale, ses lèvres sensiblement entrouvertes sous l'égide de la surprise, cristallisée en plein mouvement. Elle était perdue, prise de court. Et bon sang, il en fallait vraiment pour la prendre de court ! Lentement, peu à peu, elle se recomposa un visage, l'éclair d'un sourire doux qui tentait de chercher ses mots, prendre ses repères...« Je... Ne pense pas être capable d'une telle prouesse. Tu t'es sauvé tout seul Donovan, par ta force seule. Je n'étais là qu'au bon moment rien de plus... Et tu peux me croire, j'aurais aimé faire bien davantage... » Son sourire se froissa d'une légère mélancolie sur sa dernière phrase, sentiment qu'elle tenta de masquer en détournant soigneusement le regard pour faire mine de retourner à ses soins... En vain. A croire que cette grotte empêchait tous ses occupants de fuir ! Elle suspendit à nouveau ses gestes, redressa farouchement la tête. Non, elle n'était pas Luz pour rien ! Si elle qui s'était juré lumière ne se respectait pas elle-même, qui le ferait ? Elle était libre après tout, si entièrement et absolument libre... ! Elle soupira, passa une main embarrassée dans ses cheveux roux flammes. Ses doigts vinrent courir comme des ailes de papillon sur la blessure de Donovan, étalant de ses gestes feutrés une crème dont elle seule avait le secret, recousant avec une précaution toute de douceur la peau là où le métal l'avait la plus entaillée. Lorsqu'elle parla enfin, ce fut d'une voix harmonieuse et claire à présent assurée :« Il y a une petite centaine d'année de cela j'ai aimé un homme. A croire que c'est mon destin de n'aimer que les êtres humains... Je vous trouve... Tellement fascinant ! Mais il n'aimait pas -n'a jamais aimé ma part dragon. Celle qui ne vieillissait pas, celle qui ne lui donnerait jamais d'enfant et me pousserait toujours à bondir vers le ciel... Je crois que c'est ce qui nous a en partie détruits. Peut-être. Après tout, comment aurait-il pu comprendre que quand il disait ne pas aimer cette part de moi, c'était de moi toute entière qu'il parlait ? Comment pourrais-je être jamais autre chose que dragon ? » Luz leva un regard résigné vers le toit de pierre qui les protégeait, ses prunelles d'or et de vert étant plus que jamais la marque vive de son inhumanité. Une blessure de fer forgé qu'elle garderait à vie, ce mordoré à son œil gauche qui crierait pour toujours à tous et à toutes son animalité et son sang si sauvage... Comment, comment un être aussi infini que Donovan pourrait-il accepter si pareille différence à ses côtés... ? Elle eut un rire sans joie, pencha sensiblement la tête de côté en une mimique fragilisée :« Bref, je raconte encore ma vie, je suis probablement stupide. Mon destin n'a pas été très différent de celui que tu as eu avec celle que tu aimes. Je suis simplement restée sur scène et j'ai eu le temps de faire mon deuil. » Elle reprit vie, sa peau cuivrée se teintant des couleurs chaudes qui étaient si particulières à sa force, sa volonté. Elle se hissa sur ses genoux, tendit sa main jusqu'au visage de Donovan sans l'ombre d'une hésitation. Du plat du pouce elle effaça d'un désir brûlant une ligne invisible sur les lèvres de l'archer, caresse suave et satinée qui la consumait d'envie à peine contenue...« Nous en avons fait du chemin jusqu'ici... J'ai vu des paysages à y perdre son souffle, des milliers de gens que j'aurais demandé à connaître, des Lycans, des Elémentals de Glace, des créatures auxquelles j'aurais été bien en peine de donner un nom... ! Et même des êtres humains se transformant en belette ! » Ajouta-t-elle dans un demi-sourire rieur...
« Mais toi, je ne t'avais jamais vu jusqu'ici. Et bien voilà, tu peux te vanter d'avoir un dragon stupide complètement subjugué par ce que tu es ! Ça te convient donc si je dis que nous nous sommes mutuellement sauvés ? »
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| | Luz Weiss
Partie IRLCrédit avatar : Cadeau de Léandre !Double compte : AucunVitesse de réponse : Variable (Quelques heures à une semaine)
| | Mer 16 Jan - 0:00 | | | | -Nous en avons fait du chemin jusqu'ici... J'ai vu des paysages à y perdre son souffle, des milliers de gens que j'aurais demandé à connaître, des Lycans, des Elémentals de Glace, des créatures auxquelles j'aurais été bien en peine de donner un nom... ! Et même des êtres humains se transformant en belette, ajouta-t-elle dans un demi-sourire rieur. Mais toi, je ne t'avais jamais vu jusqu'ici. Et bien voilà, tu peux te vanter d'avoir un dragon stupide complètement subjugué par ce que tu es ! Ça te convient donc si je dis que nous nous sommes mutuellement sauvés ?
Pas aimer le dragon en elle ? C'était probablement le côté dragon qui plaisait le plus à Donovan. Ce symbole de liberté, cette sauvagerie en elle. Luz représentait ce qu'il avait cherché en vain, durant ses voyages, quand il avait trimballé son épouse de par le monde, sans jamais trouver son bonheur. En un sens, il enviait la dragonne. Que n'aurait-il pas donné pour pouvoir atteindre le ciel, lui aussi !
Mais il pouvait comprendre. Ce qu'elle avait ressenti, ce que cet homme en question avait ressenti. Peut-être aurait-il pensé la même chose, plus jeune. Sauf qu'entre temps, ses rêves de liberté avaient pris le dessus sur sa raison. Sa femme était morte pour ces rêves. Et voilà que Luz lui permettait, à nouveau, d'effleurer, de toucher du doigts ce qu'un simple humain, prisonnier de son corps, de ses liens avec les autres, ne pourrait jamais totalement posséder.
Il plongea ses yeux dans les siens, passa une main dans ses cheveux de la couleur du feu... et l'embrassa soudainement, cédant à une impulsion qu'il ne parvenait plus à contrôler. Oui, certes, il ne connaissait pas la jeune femme depuis bien longtemps, mais ses sentiments étaient forts, et tant pis pour les convenances.
- Ca me va. S'être sauvé mutuellement...
Il eut un léger sourire.
- Si on m'avait dit qu'un jour je sauverais un dragon... Luz, je te dirais bien que tu es une femme merveilleuse, mais ce serait passer sous silence la partie de toi qui me plaît le plus. Je ne sais pas ce que nous réserve l'avenir, et mes plans ont la fâcheuse tendance à mal tourner, donc je ne peux voir trop loin... Mais savoir que tu es là, quelque part, me réconforte d'avance. Et même si j'ai mon propre combat à mener, et que tu a sûrement le tiens de ton côté, tu sera toujours dans une parcelle de mon esprit.
L'archer caressa une dernière fois du bout des doigts le joli visage de la dragonne avant de s'éloigner d'elle afin de se remettre debout. Il sentait encore une douleur dans la jambe, mais celle-ci semblait maintenant être en mesure de supporter son poids. Décidément, Luz était pleine de surprises. Il avait déjà rencontré quelques médecins dans sa vie, mais jamais d'aussi doués.
Faisant face au léger mur de glace qu'il avait construit peu de temps auparavant, Donovan poussa un soupir. Les moments qu'il passait seul avec Luz étaient des instants magiques, et ce depuis qu'elle avait retiré la dague de sa gorge. Hélas, la réalité reprenait bien trop vite ses droits. Il croisa les bras, perdu dans ses réflexions. Dehors, c'était le froid mordant, peut-être la tempête. C'était aussi un endroit découvert, perdu au milieu de nul part, et envahit de rebuts de soldats, probablement ivres et enragés. Bref, dehors c'était la souffrance. L'archer soupira encore, plus fort cette fois. Ha, que ne pouvait-il rester encore un moment dans cette grotte, à apprécier la chaleur de Luz !
Mais se terrer trop longtemps ne lui plaisait pas. Le temps passé à se caché était du temps donné à leurs éventuels agresseurs pour pouvoir les débusquer. Et ils ne feraient pas long feu, acculés dans leur petit refuge. Il se tourna vers la dragonne.
- Ces moments passés avec toi sont merveilleux mais... je te propose de repartir. Plus vite on s'éloignera de ces bâtards, mieux je me sentirais.
Il s'attaqua alors au mur de glace, qu'il démolit rapidement et discrètement. Au dehors, la tempête avait reprise, bien qu'elle soit plus faible que d'habitude. Tant mieux; avec un peu de chance, elle leur permettrait de passer inaperçus. N'ayant pas de corde sur lui, il tendit sa main à Luz.
- Si tu es prête, allons-y, sortons de cet enfer de glace. Prend ma main et ne la lâche pas... je ne voudrais pas te perdre dans le blizzard.
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| | Donovan Esylandre
Partie IRLCrédit avatar : Van Hamme - ThorgalDouble compte : MasqueVitesse de réponse : Lente
| | Lun 21 Jan - 2:42 | | | | Les doigts de Donovan sur sa peau lui firent l'effet d'un chatouillement électrique, brûlant et si familier.... Elle pria pour que son don ne démarre pas au quart de tour, comme appelé du fin fond des âges par cet instinct qui la poussait à mordre la première, heureux de manifester cette joie intense qu'elle ressentait alors et qui excitait tant ses sens ! Son corps était enchanté de vivre, enchanté d'être là, en sa compagnie. Que n'aurait-elle pas donné en cet instant pour laisser parler tout ce qui vibrait en elle ! Cette énergie capable de réduire en cendre les imprudents, transformée en un contact doux, léger, si léger pour lui ! Oui, il était vrai qu'elle l'avait naguère d'ores et déjà embrassé, mais la situation ici était radicalement différente. Ce qui l'empêcha tout bonnement de réfléchir, surprise par la spontanéité du jeune homme à laquelle elle n'avait pas du tout pensé dans le feu de l'action... Un soupir de bien être filtra entre ses lèvres, ce silence dans sa tête était un temps de répit Ô combien agréable ! Elle sentit cependant le contact se rompre, et s'astreignit à ne plus bouger d'un micro millimètre, ne pas réagir, surtout ne pas réagir... Et faire taire cette part animal qui chantait en elle avec tant d'énergie ! Oui, je t'entends, stupide dragon...« Je ne sais pas ce que nous réserve l'avenir, et mes plans ont la fâcheuse tendance à mal tourner, donc je ne peux voir trop loin... » Elle sourit. Et puis finalement... Se mit à rire. Un rire incontrôlable, libérateur. Elle posa une main moqueuse sur son torse, et ne résista guère à l'envie de lui lancer une pique dans un semi-sourire craquant :« Tâche de ne pas mourir, ça m'arrangerait. Tu sauras faire ça ? » Elle se releva à son tour, constatant avec plaisir que son corps était de nouveau apte à supporter les dépenses d'énergie. Elle jeta un œil critique sur son œuvre médical, et jugea qu'elle ne s'était pas trop mal débrouillée avec les moyens du bords... Donovan pourrait marcher pour quelques temps encore ! Mais il avait raison. Ce n'était pas une vie pour eux que d'être ainsi cachés, et l'endroit manquait cruellement de charme dès lors que venait s'insérer dans le tableau une troupe de soldats revanchards et mal lunés... Toute à ses réflexions, les sourcils froncés sur une mimique concentrée, elle ne vit pas tout de suite la main tendue qu'on lui offrait.« Si tu es prête, allons-y, sortons de cet enfer de glace. Prend ma main et ne la lâche pas... je ne voudrais pas te perdre dans le blizzard. » Elle releva les yeux vers lui, amorça l'esquisse d'un sourire. Ils devaient être givrés tous les deux ! Complètement givrés... Un dragon et un humain, quoi de plus complètement hors de propos ? ...Et pourtant l'idée ne lui avait jamais autant plu ! Certes, ça manquait cruellement de conventions, mais au diable ces stupides règles humaines ! Sa main n'atteignit pourtant jamais celle de l'archer. Car au dehors des cris explosèrent dans la tempête, des hurlements renvoyés par le vent, perdus dans cette neige de coton qui absorbait tout... Ils étaient repérés. Et seraient attrapés en quelques mètres tout au plus. Luz fit alors quelque chose qu'elle n'avait jamais fait. De sa vie entière, c'était même probablement la dernière chose qu'elle pensait faire au monde, inenvisageable, absolument inapplicable. Elle plongea ses prunelles dans le regard de Donovan, eut une expression comme jamais elle n'en n'avait eu. Des étincelles se mirent à crépiter dans ses iris colorées, son sourire s'élargit tout de blancheur exalté. Dans un souffle transporté, un chuchotement quasi inaudible et pourtant si puissant et dévastateur, elle lui murmura d'une voix galvanisée :« Donovan, je crois que je t'aime. Désires-tu voler ? » Elle n'attendit pas sa réponse, se glissa contre lui d'un pas souple glissé, se fondit dans la neige et la nuit de l'extérieur. Sans un bruit, sans un souffle. En face d'elle, les déserteurs se figèrent, surpris que leurs proies viennent aussi facilement à eux. Mais elle ne les rejoignit pas. S'arrêta à quelques mètres du groupe à peine, et ouvrit grand l'envergure de ses bras, paraissant vouloir en englober le monde et la tempête toute entière... Il voulait aller à Selian sous ce blizzard ? Bien, elle l'y emmènerait. Et pas par la voie habituelle ! Elle connaissait dans la capitale une petite maison sans occupant et meublée parfaite où ils pourraient se reposer... Son pouvoir réflexe entra en action avant même qu'elle ne lui ait donné cette impulsion mentale dont elle était coutumière. Le voile fragile de ses ailes claqua dans le vent comme un froissement de velours, écailles et feu reprenant leurs pleins droits. Les soldats changèrent de taille, devinrent petits animaux dans la Toundra... Elle s'ébroua, montra les crocs dans un grondement rauque et modulé absolument menaçants, ramassée sur elle-même comme un immense tigre sauvage de bruns roux flammes. Lorsque le message fut clair, elle tourna la tête vers Donovan et lui fit signe du museau de prendre place, paraissant se retenir de rire à grand peine tant la scène lui semblait incongrue. Qu'il se décide vite, parce qu'elle comptait bien lui offrir le ciel !
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| | Luz Weiss
Partie IRLCrédit avatar : Cadeau de Léandre !Double compte : AucunVitesse de réponse : Variable (Quelques heures à une semaine)
| | Mar 22 Jan - 14:25 | | | | Lorsque les cris au dehors retentirent, le corps entier de Donovan se crispa. Par tous les dieux, ne pourraient-ils jamais avoir la paix ? Sa main, tendue une seconde auparavant vers la dragonne, se porta instinctivement à son épée. Il jeta un regard à Luz, histoire de savoir si elle était prête à se battre à nouveau. Celui qu’elle lui rendit le cloua sur place.
La lueur qui dansait dans ses yeux, peut-être, ou bien la douceur de son sourire. Ou encore, plus probablement, elle tout entière, qui semblait irradier d’une douce chaleur dans ce piège de glace. Et puis, un murmure :
- Donovan, je crois que je t'aime…
Son cœur s’embrasa d’un coup, et malgré la situation, ses dernières défenses, derrière lesquelles il s’était réfugié après la mort de Ysle, pour ne plus jamais avoir à revivre ça, finirent par céder. Oui… Et tant pis pour les conventions. Un humain et un dragon ? Cela en choquerait peut-être quelques uns, mais Donovan aimait l’idée. Et était bien content d’être l’heureux élu pour vivre cette histoire. D’accord, il était veuf, mais il aimait Luz. Pas seulement son côté humain, non, il aimait le tout qu’elle représentait. Et puis, Ysle n’aurait pas voulut qu’il passe le reste de sa vie seul, à se morfondre. Avec la dragonne, l’archer avait retrouvé un nouveau souffle de vie.
Il ouvrait la bouche pour lui répondre lorsqu’elle passa devant lui et sortit de leur refuge. La deuxième partie de ce qu’elle venait de dire l’atteignit enfin. De quoi ? Voler ? Elle voulait le faire voler ?
Prit dans un mélange d’excitation et d’appréhension, Donovan se précipita à sa suite pour la trouver en pleine transformation. Plus loin, les déserteurs la regardaient avec des yeux horrifiés. Et il pouvait comprendre- si, sous sa forme de dragon, Luz restait sublime, il n’en restait pas moins qu’elle était impressionnante. Surtout après le rugissement qu’elle poussa, et après avoir adopté une posture qui la disait prête à attaquer. Donovan jeta un regard amusé en direction des soldats. Traquer un homme et une femme dans la neige et se retrouver face à un dragon… Voyant que les déserteurs ne bronchaient pas- voir commençaient à tourner les talons- l’archer reporta son attention sur Luz, qui lui faisait un signe du museau, semblant ainsi l’inviter à prendre place.
Voler ? Oh oui, ça le tentait même beaucoup. Il approcha de Luz et passa une main sur ses écailles. Il se sentait tellement petit à côté… Il leva la tête.
- Oui, je veux voler !, lui cria t-il à travers la neige.
L’entendait-elle seulement, sous cette forme là ? Il ne le savait même pas… Il lui restait encore tant de chose à découvrir sur Luz ! Il mit cependant son émerveillement de côté pour répondre à un problème pratique. Oui, il voulait voler mais… comment était-il censé grimper et s’installer là haut ?
Finalement, la posture de Luz lui facilita la tâche, et il parvint tant bien que mal à s’installer sur la dragonner, à la base de sa nuque. Un éclat de rire lui échappa alors. Il n’avait jamais été capable de monter à cheval, et le voilà s’apprêtant à atteindre le ciel, assis sur une charmante dragonne. Dès que celle-ci bougea d’un millimètre, il s’agrippa à ses écailles avant de relâcher quelque peu son étreinte, de peur de lui faire mal. Quoiqu’il ne lui ferait probablement pas grand-chose.
- Je crois que tu peux y aller, je suis prêt !, lança t-il à la dragonne.
Il eut soudain le sale réflexe de tapoter une écaille lorsqu’elle bougea. Non pas qu’il la prenne pour un cheval, loin de là, mais c’était la seule chose qui lui était venu à l’esprit pour attirer son attention avant qu’elle ne prenne son envol.
- Tu y vas doucement, hein ?
Nouvelle petite tape.
- Et si je tombe, je pousse un grand cri et tu me rattrapes, d’accord ?
Voilà, il avait dit tout ce qu’il avait à dire. Il était fin prêt à atteindre les cieux.
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| | Donovan Esylandre
Partie IRLCrédit avatar : Van Hamme - ThorgalDouble compte : MasqueVitesse de réponse : Lente
| | Jeu 24 Jan - 18:27 | | | | « Tu y vas doucement, hein ? Et si je tombe, je pousse un grand cri et tu me rattrapes, d’accord ? » Luz éclata tout bonnement de rire. Un graand éclat de rire de dragon qui luisait dans ses prunelles mordorées en étincelles mutines, ses crocs à demi dévoilés dans un sourire animal parfaitement spontané. Ce fut plus fort qu'elle, mais la mimique absolument saisissante du jeune homme et la manière dont il venait de lui parler étaient juste... Tellement inattendues ! Dans un scintillement d'écailles, Luz tourna son long cou vers l'archer, amenant son museau tout contre lui, paraissant toujours complètement hilare. Elle souffla alors doucement et leva théâtralement les yeux au ciel, mimant la vieille dragonne un peu siphonnée sur les bords en qui il ne fallait absolument pas avoir confiance. Avant même qu'il n'ait le temps de réagir, elle reporta son attention droit devant et ramassa tout son corps sur lui-même, ouvrant grand comme le ciel l'immense envergure de ses ailes. Elle les rabattit brusquement d'une formidable détente et se propulsa dans l'inouï des cieux, cinquante mètres plus haut, dans un fracas de tonnerre et de neige soulevée par la rafale d'air colossal... Là-haut, la tempête faisait rage, et l'infinité de réglages qu'elle eut très vite à faire accapara rapidement son attention. Stabilité, penser stabilité... Elle vira sur l'aile, manqua un trou d'air, chuta de quelques mètres. Elle pouvait sentir les membranes de ses ailes vibrer sous la clameur du vent, ses écailles vermeilles soutenant sans mal la température. … La température ! Elle étouffa un grondement qui se serait fort apparenté à un juron, et redescendit prestement au niveau du sol, planant plus qu'elle ne volait réellement. Elle avait complètement oublié cette partie du problème. Non préparé et habillé pour l'occasion comme Donovan l'était, c'était une très mauvaise idée de voler en altitude, là où les degrés n'avaient que trop tendance à partir en chute libre par ce temps plus que déplorable !
Enfin, les nuages disparurent, Luz cessa de lutter contre le vent. Ses mouvements se firent fluides, se coulant souplement et sans heurt dans ce qui semblait être de l'eau, museau levé vers le ciel pour en déceler les fragrances dans une sorte de bonheur enfantin... Un troupeau de cerfroids passèrent sous eux avec affolement, bientôt avalés par les kilomètres que la Toundra laissait filer sous ses ailes. Et Selian fut en vue, imposante et sculptée dans sa glace toute de miroirs étincelants, fière et digne dans ces étendues gelées. A peine quatre jour que Luz était partie, et la voilà qui était déjà de retour... Elle en connaissait un qui n'allait pas apprécier ! Elle grimaça mentalement à cette pensée, soudain peu désireuse que Donovan voit cette partie d'elle-même... Il était des Glaces. Peuple qui s'était officiellement tourné du côté des Rebelles. Comment prendrait-il cette partie sombre de sa vie dont elle ne pouvait se séparer, cette allégeance et ce désir de savoir qui l'avaient poussée à constituer la Confrérie... ? L'accepterait-il encore à ses côtés ? Et inversement, mis à part ce qu'en avait dit les fuyards, Luz n'avait aucune idée de la vie que pouvait bien mener l'archer... Elle atterrit en douceur en périphérie de la grande cité, repliant ses longues ailes contre elle et s'ébrouant pour faire tomber la neige de ses écailles. Elle s'allongea avec précaution et attendit patiemment que son passager soit descendu, se préparant à...« Dame Weiss, nous ne vous attendions pas avant plusieurs semaines... ! C'était bien vos ordres non ? … Les clients ne sont pas du tout prêts, et nos expéditions ne sont pas encore revenues, c'est bien trop tôt ! » Un petit homme fin venait d'apparaitre devant eux, dans la grande cour où elle avait choisi de se poser. Il semblait inquiet, un brin stupéfait de ce qu'il voyait. Dame Weiss, accepter quelqu'un sur son dos... ?! Elle reprit forme humaine en un instant, sa silhouette féminine se redessinant sur la neige. Les lèvres bleuies par le froid elle prit grand soin de n'adresser aucun regard vers Donovan, rien qui ne puisse trahir ses sentiments... Il était sa faiblesse et sa force, et cela ne concernait en rien ses « employés » ! Elle leva les mains devant elle en signe d'apaisement et adopta le ton de voix qui convenait :« Paix Meidric, je ne suis plus officiellement là. Je vais utiliser le hangar à usage personnel, interdis-en l'accès aux clients jusqu'à ce que je sois repartie. » Il s'inclina légèrement, jeta un regard suspicieux à l'archer avant de le désigner du menton :« Et lui, c'est qui... ? Un client ? » Un lent sourire étira les lèvres de la dragonne en un trait de sang indéfinissablement redoutable... Elle détacha soigneusement ses mots comme on énoncerait une menace subtile, mi-figue mi-raisin...« Merci Meidric, mais je m'occuperai moi-même du reste. » Sans un mot de plus elle invita Donovan à la suivre en direction d'une petite maison en face parfaitement habitable, dont ils se servaient pour entreposer toutes les œuvres d'arts, objets et artefacts pas trop rares pour les commandes des clients... Là au moins, ils pourraient parler en paix !
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| | Luz Weiss
Partie IRLCrédit avatar : Cadeau de Léandre !Double compte : AucunVitesse de réponse : Variable (Quelques heures à une semaine)
| | Ven 25 Jan - 23:20 | | | | Luz approcha son museau de Donovan, qui le toucha du bout des doigts. Elle eut une de ces mimiques de dragon dont elle avait le secret, puis tourna sa tête vers le ciel. Elle déploya ses ailes soudainement, se ramassa sur elle-même et... se projeta vers le ciel d'un bond. Le choc faillit faire lâcher Donovan, qui s'agrippa tant bien que mal au cou de la dragonne. Et avant même qu'il ne s'en soit rendu compte, il se retrouvait prenant de la hauteur, et Luz continuait à monter.
Un froid extrême vint rapidement frapper son corps, et bien qu'il soit natif de Glace, et donc habitué à ces basses température, il ne sentit bientôt plus ses membres. Luz redescendit alors, survolant la plaine de glace à basse altitude. Enfin basse... Donovan s'émerveillait de ce que la dragonne lui offrait. Luz vola à travers la Toundra, à travers cette étendue blanche qui n'en finissait plus, lui permettant de voir le plus beau spectacle qu'il eut jamais admiré. Un sentiment de liberté infinie saisit son coeur tandis que Luz adoptait un rythme plus calme, se laissant aller au vent. Trop occupé à profiter de cette expérience incroyable, Donovan ne vit pas le voyage passer. Puis Selian fut en vue - et son visage se ferma.
Encore une fois, à son plus grand désespoir, il revenait à Selian. Cette ville, dans laquelle il avait grandi, avait finit par devenir sa bête noire. Là-bas ne l'attendait que la douleur et la mort. Il avait fuit, bien des années auparavant, ce gouffre que creusait la ville en lui, et il y était revenu seulement parce qu'il n'avait plus rien au monde. Maintenant, il allait reprendre son poste au sein de l'armée. Aller là où on lui disait d'aller. Tuer qui qui on lui disait de tuer. Il n'avait jamais compris pourquoi quelqu'un comme lui, ayant soif de liberté, et refusant l'autorité, s'était engagé dans l'armée. Enfin, si, il savait, mais avait toujours du mal à se l'avouer.
Luz amorça une descente et alla se poser doucement dans une grande cour, en périphérie de la ville. Elle s'allongea, lui permettant de descendre. A peine eut-il mit un pied à terre qu'une petit homme apparut devant eux.
- Dame Weiss, nous ne vous attendions pas avant plusieurs semaines... ! C'était bien vos ordres non ? … Les clients ne sont pas du tout prêts, et nos expéditions ne sont pas encore revenues, c'est bien trop tôt !
Dame Weiss ? Une Dame ? Donovan avait déjà du mal à croire qu'un dragon s'était attaché à l'être insignifiant qu'il était, mais une Dame en plus ? Il se sentit quelque peu gêné. Lui qui avait passé la moitié de sa vie à patauger dans la boue et le sang, et qui ne portait guère plus que des haillons... Le voilà en compagnie d'une Dame Dragonne. Et puis, de quels clients cet homme parlait-il ?
Donovan prit soudainement conscience du dur retour à la réalité. Luz devait avoir ses propres affaires en cours, et lui avait les siennes. Son coeur se serra quelque peu. Il ne voulait pas la perdre, pas déjà, surtout pas avant d'avoir pût lui dire ce qu'il ressentait pour elle. Mais ils se connaissaient encore si peu... Il poussa un léger soupir, espérant que ce si noble être l'accepterait encore, lui, un homme taillé pour le fer et le sang.
Luz répondit quelque chose au petit homme qui échappa à l'archer, tout occupé qu'il était à regarder l'endroit où il avait atterri. Au final, la Toundra était peut-être un endroit plus tranquille qu'ici... Leurs vies reprenaient leur cours, et il pensait à ce que diraient ses supérieurs quand il rentrerait. Il était partit avec toute une escouade, et il revenait seul, bien longtemps après. Soit on le croirait, soit on le traiterait en déserteur- et il serait pendu. Ou quelque chose comme ça.
- Et lui, c'est qui... ? Un client ?
Donovan jeta un regard mauvais au petit homme. Il avait toujours détesté être pris de haut, et il avait l'impression que c'était le cas ici.
- Merci Meidric, mais je m'occuperai moi-même du reste.
Luz, sans un mot, lui fit signe de la suivre. Craignant de la mettre mal à l'aise, il ne pipa mot non plus et se contenta d'un léger signe de tête. Alors qu'ils s'en approchaient, Donovan la devança d'un mouvement fluide et lui ouvrit la porte, l'invitant à passer la première, et se courbant légèrement.
- Permettez à votre humble serviteur de vous tenir la porte, ma Dame, fit-il avec un léger sourire, sur un ton mal assuré de plaisanterie.
Il entra sur les talons de Luz, referma la porte derrière lui, saisit la main de la dragonne et l'attira contre lui et la fixa, droit dans ses jolis yeux.
- Luz, avant quoique ce soit d'autre... je veux que... Je t'aime Luz. Vraiment. Et ça, on ne me l'enlèvera pas.
Il soutint son regard un court temps puis détourna les yeux, n'étant pas certain de résister à l'envie de l'embrasser à nouveau. Luz avait quelque chose... d'irrésistible, contre lequel il ne pouvait lutter. Il lâcha la jeune femme et passa une main dans ses cheveux.
- Maintenant... Je crois qu'il va falloir que l'on parle un peu. Tu n'es pas obligée de tout me dire, à toi de voir ce que tu garde pour toi, même si certaines questions indiscrètes me viennent à l'esprit, je ne t'indisposerait pas en les posant.
Il lui fit un léger sourire, écarta du bout des doigts une mèche de cheveux qui barrait le visage de la dragonne, espérant que ce geste l'inciterais à lui parler d'elle sans crainte.
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| | Donovan Esylandre
Partie IRLCrédit avatar : Van Hamme - ThorgalDouble compte : MasqueVitesse de réponse : Lente
| | Sam 26 Jan - 2:52 | | | | « Luz, avant quoique ce soit d'autre... je veux que... Je t'aime Luz. Vraiment. Et ça, on ne me l'enlèvera pas. » Ses doigts vinrent effleurer sa joue, poursuivirent leur course dans ses longs cheveux flammes que des mèches rebelles venaient emmêler. Une caresse alliée de mots tout sauf innocents... Luz se rappela juste à temps que respirer était plutôt utile pour sa santé, tacha de réfléchir, ranimer sa raison... Malgré tous ses efforts, son électricité vint instinctivement crépiter sur le cuivré de sa peau, dessinant aussitôt de légères étincelles rousses sur le tracé de ses boucles... Allez Luz, fait abstraction, oublie ses mains, sa chaleur, sa présence... ! Mais il était trop près... Bien... Trop... Près ! Elle recula brusquement d'un bond, étouffant la plainte blessée qui franchissait ses lèvres, restreignant juste à temps son envie folle de se saisir là maintenant tout de suite de tout ce qu'il était... Frustrée que son instinct animal la mette aussi facilement hors-jeu, en colère contre elle et contre cette foutue décadence qui la poussait à avoir aussi peu de contrôle sur elle-même ! Elle se mordit la lèvre. Se rendit compte que sa réaction n'était pas exactement en accord avec ce qu'il venait de lui avouer, et pouvait prêter à une très mauvaise interprétation... Et mince, voilà qu'elle récidivait ! Ne pourrait-elle donc jamais être simple et claire au moins une fois dans sa vie ? Cependant il fallait d'abord qu'elle fasse taire ce feu en elle, et garder ses distances pour le moment lui parut être une excellente idée. Sauf que maintenant, c'était une tension palpable qui régnait entre eux, et cela, elle n'en voulait guère ! Elle poussa donc tout à fait inopinément un long soupir épuisé. Et porta une main embêtée à son visage, jurant à voix basse. Bon sang mais n'avait-il pas conscience de l'effet qu'il lui faisait et du manque total de prudence dont il faisait preuve ? Elle était très loin d'être un ange !« Je... Pense que je dois être un peu épuisée par ce long voyage. Ne fais pas attention. » Elle passa devant lui, prenant soin de ne pas le toucher. Il était temps d'amorcer un retour vers la réalité... D'un geste ample elle désigna la grande pièce qui s'étendait devant eux, un espace habitable comportant une table, quelques chaises, une cuisine et une salle d'eau en retrait. Au fond, on pouvait deviner la porte de la chambre qui avait autrefois accueillie les anciens propriétaires... Sauf que sur le peu d'espace vide disponible s’amoncelaient des sculptures, des œuvres d'art des quatre coins du monde, des artefacts étranges paraissant dormir d'un profond sommeil, et autres bizarreries toujours plus rares ! Un doux sourire naquit sur ses lèvres, un sourire fière et indomptable, libéré de toute entrave...« Tout ceci va être revendu aux « clients ». Et ce ne sont que les objets les moins précieux, la plus grande partie de la cargaison se trouvant en lieu sûr... Connais-tu la Confrérie des Brumes, plus populairement nommée « mafia » de Terra ou encore « commerce du savoir »... ? » Elle fit suavement glisser deux doigts sur le bois tendre de la table, eut une moue parfaitement candide lorsqu'elle posa son regard vairon sur l'archer :« J'en suis la fondatrice et « Parraine ». L'homme que tu as vu dehors était chargé de la surveillance de cette maison... Pardonne-lui, il est juste inquiet à l'idée que je puisse m'attirer des ennuis. » Elle eut un sourire plein de crocs, montrant très clairement ce qu'elle pensait des ennuis en question. Puis, passant complètement du coq à l'âne, elle se ranima soudain et pencha sensiblement la tête, tentant de comprendre :« Te souviens-tu de ce qu'ont dit les déserteurs, sur les raisons pour lesquelles ils t'en voulaient... ? Était-ce vrai ? Est-ce la vie que tu mènes ? As-tu de la famille ici ? ...Un camp à rejoindre ? » Elle dut se faire violence pour stopper là le flot de ses questions. Oui, son grand péché mignon reprenait très facilement le dessus chaque fois que sa curiosité maladive était un tant soit peu titillée ! Mais elle ne demandait qu'à le connaître, peu importe sa façon de vivre et ce qu'il avait dû affronter. Quand bien même vents et marées se dresseraient contre lui, qu'elle n'en aurait que faire tant que la vie de l'archer se faisait lumière... Loin du malheur, en somme. L'air revêche et farouche, elle paraissait décidée à comprendre ce qu'il était dans toute son entièreté !
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| | Luz Weiss
Partie IRLCrédit avatar : Cadeau de Léandre !Double compte : AucunVitesse de réponse : Variable (Quelques heures à une semaine)
| | Sam 26 Jan - 16:29 | | | | [HR : désolé pour la longueur, j'ai eut du mal à abréger ^^']
Luz se détourna de lui, se mordit la lèvre, l'air gênée, laissant un Donovan désabusé. Avait-il dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? Le rejettait-elle maintenant qu'ils étaient revenus à la civilisation, mettant un terme à leur idylle ? Elle mit son attitude sur le compte de la fatigue, mais Donovan resta sceptique à ce sujet là.
Semblant prendre soin de garder ses distances, elle lui raconta qui elle était. Fondatrice de la Confrérie des Brumes. Revente d'objets d'art, à priori. Si l'archer n'avait jamais entendu le nom de la guilde, il connaissait celui de la « mafia » de Terra, de vagues rumeurs de soldats ivres qui cherchaient un moyen d'arrondir leurs fins de mois. Une trafiquante d'art, ou de connaissance, quelque chose de ce genre là... voilà qui était Luz, finalement. L'idée, sur le coup, le perturba un peu, lui qui n'était pas homme à agir dans l'ombre. Et puis, pourquoi pas ? Il n'avait aucune leçon à lui donner.
- Te souviens-tu de ce qu'ont dit les déserteurs, sur les raisons pour lesquelles ils t'en voulaient... ? Était-ce vrai ? Est-ce la vie que tu mènes ? As-tu de la famille ici ? ...Un camp à rejoindre ?
Donovan émit un petit rire sec.
- Tu veux connaître ma vie ?
Il dessangla la lanière de cuir qui tenait le fourreau de son épée, puis tira la lame au clair. L'acier résonna dans l'air tandis qu'il tendait l'épée à Luz, la garde de la lame tournée vers elle.
- Voici la plus grande partie de ma vie. Non, je n'ai rien ici. Aucun ami, aucune famille. Oh, bien sûr, les parents d'Ysle sont toujours là, mais la dernière fois que les ai vu, je leur apportait la nouvelle de la mort de leur fille après notre petite escapade. Je doute qu'ils tiennent à me revoir. D'autant qu'ils ne m'ont jamais aimé. Ma mère est morte en couche, et je ne sais pas ce qu'est devenu mon père. Probablement un vieil ivrogne. Pour autant que je sache, il pourrait tout aussi bien être mort. Quand aux déserteurs, oui, ils avaient en partie raison. Je me suis battu un nombre incalculable de fois pour stopper leur brutalité égoïste. Pour les empêcher de violer et de piller, ou encore de tuer inutilement. Ca s'est toujours finit de la même manière : des membres brisés, des plaies saignantes, parfois même la mort. Ils m'ont haïe pour les avoir traité de brutes violentes et écervelées. Je ne voulais même pas être frère d'arme avec ces porcs. Crois-tu que cela face de moi un homme bon ? Parce que si c'est le cas, tu te trompe.
Un rictus déforma son visage. Parler de lui faisait toujours resseortir la rancoeur et la haine qu'il s'efforçait habituellement de dissimuler. Son regard s'assombrit, un feu malsain semblant briller dans ses yeux.
- Mon père était un gradé de l'armée, et voulait que je marche dans ses traces. J'ai refusé, et, depuis le jour où je me suis engagé en tant que soldat, je ne l'ai jamais revu ni entendu parler de lui. Je pourrais te dire que je me suis engagé pour protéger les plus faibles, pour protéger mon pays- c'est ce que j'ai dit à Ysle. J'ai finit par m'en convaincre avec le temps, mais les vraies raisons sont toutes autres. La première, c'est que je ne sait rien faire d'autre. Je ne suis pas habile de mes mains, ce qui exclut les métiers d'artisanat. Je suis piètre chasseur, mauvais cavalier, et moins bon marin encore. Je ne suis pas un fin stratège, et les choses érudites sont trop complexes pour moi. Je sais lire, mais c'est bien tout. En revanche, je sais me battre. Je sais faire du mal, je sais tuer. La deuxième raison, c'est parce que à l'époque, j'aimais ça. La plus grande sensation de liberté, mit à part le vol que nous venons de faire, je la trouve dans un combat, quand un homme veut m'embrocher avec une lame. La plupart des soldats s'engagent pour ce qu'ils peuvent tirer de la guerre - solde, pillage, viol et prostituées. Moi, c'était pour le sang lui-même. Je ne suis guère différent des brutes qu'on a croisé dans la Toundra. Je me suis juste découvert une conscience quand j'ai rencontré Ysle, qui a vu le bon en moi. Ma morale, je la dois à elle et à une discipline d'esprit que je m'impose chaque jour, luttant contre mes bas instincts. Et le mensonge que je me racontais est devenu vrai: j'ai finit par me battre pour protéger ceux qui ne le pouvait et me suit mit à rêver de paix.
Il passa une main dans ses cheveux.
- Si bien que des années après, j'ai tout quitté, j'ai emmené Ysle avec moi et me suis isolé. Quand j'ai apprit qu'Aile Ténébreuse avait débarqué, je ne me suis pas senti concerné. Je me fichais pas mal de la guerre entre lui et les rebelles. Pour moi, c'était du pareil au même. J'ai négligé la plus grande chose que j'ai apprise dans l'armée : celui qui veut la paix et la liberté se prépare à la guerre, car il n'y a qu'un seul moyen pour y arriver. Tuer ceux qui veulent t'en priver. Ma femme en est morte, et me revoilà à nouveau servant pour l'armée. Je n'y suis pas revenu pour protéger le monde contre l'infamie. J'y suis revenu avec la vengeance au coeur et pour noyer mon chagrin dans le sang. Et parce que Aile Ténébreuse représente tout ce que j'exécrais dans l'armée.
Et maintenant lui venait la peur. La peur que Luz le mette à la porte, et qu'il n'entende plus jamais parler d'elle. Mais il lui devait de lui dire la vérité à son sujet, quitte à la perdre.
- Voilà le genre d'homme que je suis. Je préfèrerait me battre pour rendre le monde meilleur, pour défendre la veuve et l'orphelin ou je ne sais quoi, mais je ne suis pas assez naïf pour cela. Au final, on ne se bat jamais que pour soit. Alors me voilà, rêvant de liberté et de paix en étant enchainé à cette spirale de violence. Jusque là, je n'y ait survécu que parce que lorsque je me bat, j'arrive à effacer l'humain en moi pour n'être qu'une bête de haine. Je me déteste pour cela, mais c'est tout ce que j'ai trouvé pour ne pas y rester. Ce que je te raconte là, c'est mon quotidien: l'entraînement, les railleries des autres, les bagarres, la guerre.
Il eut un petit rire sarcastique.
- Je crois que les Dieux ne m'aiment pas beaucoup. La seule fois où j'ai essayé d'y couper, ma femme en est morte.
Il eut un frisson de dégoût envers lui-même.
- Voilà, tu sais tout. Tu a vu dans la Toundra mes bons côtés, voici les mauvais. Dans la Toundra, tu m'a fais entrevoir la lumière. Mais je comprendrais... eh bien... que tu ne veuille plus entendre parler de moi.
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| | Donovan Esylandre
Partie IRLCrédit avatar : Van Hamme - ThorgalDouble compte : MasqueVitesse de réponse : Lente
| | Dim 27 Jan - 15:40 | | | | « Voilà, tu sais tout. Tu a vu dans la Toundra mes bons côtés, voici les mauvais. Dans la Toundra, tu m'a fais entrevoir la lumière. Mais je comprendrais... eh bien... que tu ne veuille plus entendre parler de moi. » Les traits de Luz se fermèrent, ses prunelles se firent dures dans les yeux l'archer. Pas une seule fois elle ne l'interrompit, pas une seule fois son air indescriptible ne changea, ne baissant ni les yeux ni cette attitude froide qui était désormais la sienne... Alors elle avança. Brisa la distance qui les séparait d'une foulée déliée, yeux dans les yeux, comme si le monde s'était consumé en écran de fumé... La colère alluma des ombres fauves dans ses iris, mais elle ne le jugeait pas. Luz avait mal. Si mal... Pour lui, pour elle. Pour tout ce qu'ils avaient perdus, laissé derrière eux. Pour ces étendues de neige qui semblaient avoir marqués à jamais le cœur de l'archer d'une morsure de glace, pour tous ces kilomètres de vie avalés par le temps et qui seraient à jamais irrécupérables... Oui, leur jeunesse était passée. Ces jours de soleil paisibles qui avaient laissés places à la noirceur de la réalité. Pour autant, elle n'avait pas cessé de se battre. Et s'il le fallait, elle était prête à le faire pour deux ! Elle s'arrêta tout contre la garde de l'épée qu'il lui tendait, une preuve de ce qu'il était et serait à jamais. Dans une lenteur infinie et douce, elle leva la main jusqu'à l'arme, referma avec force ses doigts sur la lame effilée. Son regard n'avait toujours pas baissé d'intensité ni n'avait dévié de celui de Donovan. Elle voulait lui montrer l'avenir derrière la mort, cette lumière qu'elle percevait en éclats lumineux depuis sa naissance, et le chemin toujours et encore ! Nouveau pas. La lame mordit sa peau, traça une longue ligne de sang éclatée sur sa main et sur le fer. D'un geste lent elle écarta l'épée comme on repousse une frontière, l'ôta de cet espace qui les séparait tel un mur de silence, le sang goûtant sur le plancher dans l'indifférence la plus totale. Sa voix se fit dure, presque détachée :« Le genre d'homme que tu es ne se résume pas à un bout de métal. Ni aux combats que tu as mené. Si tu es capable d'aimer envers et contre tout, de te livrer à une cause importante à tes yeux qu'importe les raisons, alors oui, tu es plus, bien plus que cela ! » Elle avança encore. Et toujours. Fit teinter le métal lorsqu'elle posa l'arme sur la table sans se retourner, ses yeux reflétant à présent une douleur presque vive...« Si tu ne peux pas t'aimer, si tu ne peux pas t'accepter et si ta conscience te reste insupportable, laisse-moi l'être pour deux, effacer ces marques qui te blessent peu importe le temps que cela prendra ! Je veux te montrer ces couleurs qui sont en toi, et si ce n'est pas assez, si malgré tout tu ne peux lutter que par la liberté du fer, s'il n'y a que ça pour te faire sentir bien, alors frappe-moi ! » Elle vint heurter son torse du plat de sa main blessée, presque avec violence, laissant sous ses doigts la marque parfaite de sa paume en traits de sang. Sa voix se fit grondement quasi perceptible, assurance absolue de la volonté dont elle faisait preuve :« Je ne me briserais pas Donovan, et je ne compte pas partir. Si tu as un problème avec ça et bien... Tu trouveras un adversaire à ta hauteur. » Un sourire se dessina sur ses lèvres, semi féroce. Elle glissa ses doigts dans les cheveux de l'archer, l'embrassa soudain en y mettant tout ce qu'elle ne pouvait exprimer... Veux-tu vivre ? Elle, elle voulait vivre. Qu'importe la signification du mot, qu'importe le chemin parcouru jusqu'ici, qu'importe ce qu'ils avaient laissés derrière eux ! Tout était à construire, et l'infini des futurs possibles ne demandait qu'à être modelé sous leurs pas, tant de choses à voir et découvrir ! Elle ne reviendrait pas sur ses mots, ni sur ce qu'elle ressentait pour lui. Après tout, n'était-elle pas la plus entêtée des dragonnes ?
Oui, sans doute...
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| | Luz Weiss
Partie IRLCrédit avatar : Cadeau de Léandre !Double compte : AucunVitesse de réponse : Variable (Quelques heures à une semaine)
| | Lun 28 Jan - 13:02 | | | | Luz frappa la poitrine de Donovan du plat de sa main, laissant une marque sanglante sur ses vêtements. Alors que l’instant d’avant la colère brillait dans ses yeux, son visage prit une expression différente. L’archer était désemparé. Que voulait-elle dire par là ? Comment pourrait-il jamais lui faire du mal ? En cet instant, la jeune femme représentait tellement à ses yeux… La simple idée que quelqu’un puisse lui faire du mal le fit frémir de colère.
- Je ne me briserais pas Donovan, et je ne compte pas partir. Si tu as un problème avec ça et bien... Tu trouveras un adversaire à ta hauteur.
Elle l’embrassa soudainement. D’une façon qui surprit Donovan, d’une façon si sincère, exprimant des choses au-delà des mots. Il lui rendit son étreinte, y mettant tout l’amour qu’il était capable d’éprouver. Non, il n’avait pas de problème avec « ça ». Luz lui montrait une autre voie que celle de la violence, et au fond il voulait croire à cet avenir qu’elle lui faisait entrevoir. Sa vie n’avait été qu’une succession de désespoir et de douleur, mais il voulait dépasser cela. Et, pourquoi pas, peut-être même se battre pour une cause en laquelle il croyait. Ne serait-ce qu’une fois.
Leur baiser prit fin, et Donovan garda Luz dans ses bras, contre lui.
- Je veux rester à tes côtés, Luz. Je… je m’étais résolu à cette vie, à accepter le sang et le fer comme philosophie. Mais tu donnes espoir, et je me battrais. Pour cet avenir que je veux vivre.
Il poussa un profond soupir. Sa vie de combats l’avait brisé, mais il retrouvait un second souffle maintenant. Il était prêt à lutter contre lui-même, à décider lui-même de son destin. Peut-être même arriverait-il à se racheter. Auprès de tous ces gens qu’il avait expédié vers Nayris, auprès de Ysle et de sa famille. Auprès de lui-même.
En revanche, il ne quitterait pas l’armée. Pas encore. Le désir de vengeance résonnait encore trop fortement en lui, et il venait juste d’y revenir. Les quitter déjà, à nouveau… Il ne voulait plus être un paria. Ce qui, selon lui, incluait de se battre contre Aile Ténébreuse. De plus, il avait déjà perdu sa femme à cause du démon, et il ne laisserait pas cela se reproduire.
Il prit la main ensanglantée de la jeune femme et examina la blessure. Fit semblant, en tous cas, la dragonne s’y connaissant mieux que lui en terme de blessures et médecine. Mais il venait de trouver une raison de se battre. Une qui valait bien plus que toutes les autres. Il ne voulait pas vivre dans la peur et la violence. Il voulait vivre librement, construire un avenir avec Luz.
Il fit un sourire gêné à la jeune femme.
- Tu apaises mon cœur. Mais si je peux quitter l’armée, je ne peux quitter la rébellion. Pas maintenant, en tous cas. Je ne suis pas grand-chose là dedans, mais ils ont besoin de bras, et je veux mettre mes capacités à leur service. Du moins, quand ils en auront besoin. Comprends moi… Je ne veux pas vivre dans la crainte qu’un jour, des démons me reprennent ma raison de vivre.
Il passa une main sur la joue de la jeune femme.
- Ce n’est pas un rejet mais une promesse. Une promesse que je ne baisserais pas les bras, que je ne céderais plus à la haine et la violence. Une promesse d’un futur partagé avec toi.
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| | Donovan Esylandre
Partie IRLCrédit avatar : Van Hamme - ThorgalDouble compte : MasqueVitesse de réponse : Lente
| | Mar 29 Jan - 0:37 | | | | Luz lui abandonna sa main dans une sorte de semi-conscience, constatant avec détachement que le fer avait bien plus mordu sa peau qu'elle ne l'avait de prime abord estimé. C'était sa faute après tout, elle avait vu de ses propres yeux les soins qu'accordait l'archer à ses armes... Nul doute que sa lame serait aussi aiguisé que ses flèches !« Comprends moi… Je ne veux pas vivre dans la crainte qu’un jour, des démons me reprennent ma raison de vivre. » Elle lui sourit. Elle comprenait. Bien plus même qu'il ne pouvait peut-être l'envisager ! C'était là son choix, et elle n'avait pas à y mettre les pieds de même que sa liberté était l'une des choses les plus absolues pour elle. Elle était prête à tuer pour la conserver -l'avait déjà fait auparavant. Les souvenirs des chaines d'Azawel sur son corps étaient encore vivaces de même que ses blessures, et elle n'aurait laissé personne, personne lui contester de nouveau ce droit ! Alors si l'armée était pour lui la seule et unique chose au monde capable d'apaiser un tant soit peu son goût de vengeance, Luz était mille fois prête à l'y aider, quand bien même ils se tromperaient tous deux de direction... Mais enfin, on ne pouvait jamais savoir avant d'avoir essayé !« Une promesse d’un futur partagé avec toi. » Elle releva les yeux, s'arrachant à la contemplation pensive de sa main. Sa colère avait fondu comme neige au soleil, considérablement assagie comme chaque fois qu'il posait les mains sur elle... Une nouvelle fois, elle affirma ce qu'elle pensait tout haut, avec cette force et cette conviction qui lui étaient si particulières :« C'est ta liberté de choisir, et je respecte ta décision. Je serais très mal placée pour commenter de toute façon, j'attire les ennuis par douzaine... » Elle grimaça pour illustrer ses dires, puis se mit à rire. Peut-être bien, mais elle doutait fort d'avoir pu rencontrer Donovan si elle n'avait pas eu ce don si particulier ! C'est alors qu'elle baissa les yeux sur le plancher, vit les grandes corolles écarlates que son sang y avait laissé. Elle blêmit, tangua légèrement sur ses jambes. Et brusquement se rappela que oui, ils sortaient tout juste d'une belle bataille fort blessés qu'ils étaient, et que ce n'était pas franchement le bon moment pour s'entailler la main ! Elle gémit, et la seule chose qui lui vint à l'esprit fut un magistral :« … Meidric va me tuer ! » Oui, l'homme en question avait une passion très prononcée pour les objets que Luz s'entêtait à détruire, très peu douée dès qu'il s'agissait des bâtiments... Et une tache de sang pareil sur son beau sol de bois... Elle se laissa aller contre Donovan, posant soudain son front contre son épaule d'un air épuisé. Elle sentait l'anémie poindre, de même que son esprit entrait en désaccord avec son corps : dormir, ne plus rien faire ? Mauvaise idée tant qu'ils n'avaient pas fait un brin de toilette, pansé et lavé correctement leurs blessures... Elle ne put s'empêcher de rire, imaginant sans mal l'étrange vision d'eux qu'un nouveau venu pourrait avoir : deux énergumènes trempés, vêtements troués, blessés de la tête aux pieds et couverts de sang ! Oui vraiment, ils s'étaient trouvés... Sans bouger pour autant, puisant sa force dans la chaleur du jeune homme, Luz désigna simplement la salle d'eau attenante puis le semblant de cuisine :« Je propose un changement de plan pour fêter ce retour à la civilisation... Je doute que l'armée de Saline t'accueille dans cet état ! » Elle releva simplement la tête le menton toujours contre lui, un sourire taquin sur les lèvres. Puis elle fronça les sourcils et finit par s'excuser d'un air un brin embêté :« Je suis désolée, je crois que j'ai un peu trop présumé de mes forces aujourd'hui... D'autant plus que je n'avais jamais porté quelqu'un sur mon dos jusqu'ici ! »
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| | Luz Weiss
Partie IRLCrédit avatar : Cadeau de Léandre !Double compte : AucunVitesse de réponse : Variable (Quelques heures à une semaine)
| | Mer 30 Jan - 0:15 | | | | Donovan sourit lorsque la dragonne s'appuya sur lui. L'atmosphère gênée qui emplissait la pièce s'estompa; maintenant que tout était dit, ils pourraient profiter du temps qu'il leur restait ensemble. Il ferma les yeux, appréciant la présence de Luz contre lui.
- Je propose un changement de plan pour fêter ce retour à la civilisation... Je doute que l'armée de Saline t'accueille dans cet état ! Je suis désolée, je crois que j'ai un peu trop présumé de mes forces aujourd'hui... D'autant plus que je n'avais jamais porté quelqu'un sur mon dos jusqu'ici !
Donovan déposa un léger baiser sur ses lèvres. Il ne résistait pas quand elle lui souriait.
- Vraiment ? A ce propos je ne t'ai pas remerciée pour m'avoir offert ça. C'était merveilleux. Et haut.
Il passa une main dans les cheveux de la dragonne.
- Pour ce qui est de mon état... très franchement je suis en plein dilemme. Si je débarque comme ça, effectivement, mes supérieurs m'assassinent pour me présenter dans cette tenue. D'un autre côté, ça me rendra plus crédible quand j'essaierais de les convaincre que je n'ai pas déserté. Ca m'évitera peut-être la pendaison, fit-il sur le ton de la plaisanterie.
S'il l'avait dit pour plaisanter, Donovan ne savait pas du tout comment l'armée réagirait à son retour. Il était parti accompagné de toute une troupe et revenait seul après une longue absence. Enfin longue... longue aux yeux de l'armée. On lui passerait un savon, c'était certain. Surtout qu'il ne leur ramenait pas grand chose à se mettre sous la dent. Oui, le retour au bercail ne se ferait pas sans heurts.
Mais pour l'heure, l'idée de pouvoir enlever toute la crasse accumulée sur lui et de prendre un peu de repos le ravissait. D'autant que Luz était à ses côtés. Il regarda la main ensanglanté de Luz.
- Je te ferais bien un bandage, mais je crois que je ne ferais qu'aggraver les choses.
Il déchira tout de même un morceau de sa tunique pour éponger un peu le sang. Au point où en étaient ses vêtements, un morceau de plus ou de moins ne changeait pas grand chose.
- Et puisque tu m'a porté durant tout ce trajet, laisse moi te rendre la pareille !
Il se pencha soudainement, passa une main sous les genoux de Luz, et la souleva, la portant de la façon dont on porte les princesses. Il tenta de cacher une grimace de douleur et de fatigue sous l'effort. Lui aussi avait présumé de ses forces, apparemment. Et son petit « accrochage » avec le chef des déserteurs avait laissé ses marques, malgré la médecine de Luz.
S'efforçant de ne rien laisser transparaître, il fit un sourire à Luz et traversa la petite maison, l'amenant jusqu'à la salle d'eau.
- Je te laisse te débarbouiller. Si tu me retrouve endormi après, n'hésite pas à me réveiller avec un coup de pied dans les côtes. Ca me rappellera les délicates attentions des gradés.
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| | Donovan Esylandre
Partie IRLCrédit avatar : Van Hamme - ThorgalDouble compte : MasqueVitesse de réponse : Lente
| | Mer 30 Jan - 20:07 | | | | « D'un autre côté, ça me rendra plus crédible quand j'essaierais de les convaincre que je n'ai pas déserté. Ça m'évitera peut-être la pendaison. » Luz blêmit, s'il était encore possible de perdre davantage de couleurs... Son ton innocent trahissait les lourds propos qu'il venait de tenir, et la dragonne n'était pas certaine du tout d'apprécier qu'on veuille pendre celui qu'elle aimait ! Elle ouvrit la bouche, la referma. Se jura silencieusement de surveiller cette histoire de trèèès près, et d'être ainsi sûre de pouvoir le revoir un jour... Pour autant, elle ne comptait pas agir tant qu'il n'y aurait pas de danger évident, et venir mettre les pieds dans le plat comme elle savait si bien le faire. Elle avait la vague conscience que Donovan n'apprécierait pas ce genre d'intentions qui au final risquaient fort de se retourner contre lui... Et cela, c'était hors de question ! Il était adulte après tout, et beaucoup plus débrouillard qu'elle. L'armée saurait bien reconnaître sa valeur, il n'y avait aucun doute ! Il fit alors quelque chose à laquelle Luz ne s'attendait pas du tout. Prise par surprise elle se retrouva aussitôt soulevée du sol, gracieusement portée jusqu'à ladite salle d'eau. Comprenez bien qu'un dragon n'a absolument pas l'habitude d'être porté, le contraire étant généralement plus vrai ! La demoiselle retint donc in extremis le réflexe le plus stupide du monde : remuer dans tous les sens. Ah, elle comprenait soudain pourquoi Donovan parlait de hauteur ! Dépendre d'un autre corps que le sien avait quelque chose d'un brin dérangeant, mais loin d'être désagréable. Et cela lui suffisait pour savourer cette petite attention...« Si tu me retrouve endormi après, n'hésite pas à me réveiller avec un coup de pied dans les côtes. Ça me rappellera les délicates attentions des gradés. » Elle fronça les sourcils et posa un doigt faussement menaçant sur les lèvres de l'archer, imitant un ton impérial :« Attention jeune homme, ne tente pas la faible dragonne que je suis ! » Avant d'ajouter d'une voix mi figue mi raisin :« … En revanche je ne suis plus très sûre d'apprécier l'armée... » Elle fit la moue, se laissa doucement reposer au sol. Elle lui fit brièvement signe qu'elle ne serait pas longue et entreprit de se déshabiller dès le couloir tout en faisant coulisser la porte de l'autre main. Oui, un jour Luz apprendrait que l'exhibitionnisme n'était pas tout à fait normal pour les humains... Meidric avait au moins eu la bonté de faire préparer un bac d'eau tiède lorsqu'il l'avait vue approcher, et de laisser en l'état les différents linges et zones habitables de la petite maison ! Elle lui adressa un remerciement silencieux et se glissa dans l'eau avec un délice à peine contenu... Ô bonheur de sentir ses muscles se détendre enfin et sa peau retrouver ses couleurs cuivrées ! Elle ne s'attarda guère pour autant, prit juste le soin de rincer son sang et ses vêtements et sortit de la pièce sans plus de cérémonie. Elle dut fouiller un bon moment dans les placards attenants pour y trouver enfin quelque chose à se mettre sur le dos, ses longs cheveux roux gouttant sur le parquet et ondulant sous l'humidité. Sa propre tenue était pour le moment trop... Trouée ? Elle enfila donc une tunique blanche masculine qui lui arrivait à mi-cuisses, et s'estima satisfaite. Bon, les manches étaient trop longues, mais en les repliant quelque peu... Bien, maintenant, trouver le matériel de soin ! Quête de longue haleine si elle comprenait bien. Les anciens propriétaires n'étaient pas exactement des fanatiques de médecine ! Tout en s'affairant et sans jeter un œil à la pièce principale, elle dit à haute voix à l'intention de Donovan :« C'est libre, à ton tour si je veux pouvoir te soigner tout ça ! Tu pourras trouver des vêtements en face de la salle d'eau. Il n'y a pas grand chose, mais en attendant que nos habits sèchent, ce sera amplement suffisant ! » Puis Luz se rappela qu'il devait probablement dormir, jurant à voix basse contre son manque total de délicatesse. Elle tourna donc les talons et revint dans le petit salon...
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| | Luz Weiss
Partie IRLCrédit avatar : Cadeau de Léandre !Double compte : AucunVitesse de réponse : Variable (Quelques heures à une semaine)
| | Mer 30 Jan - 23:23 | | | | La voix de Luz tira Donovan dans le semi-sommeil dans lequel il avait plongé. Maintenant qu'il pouvait souffler un peu, il encaissait le contre-coup de son voyage. Et c'était loin d'être agréable. Il jeta un regard vers Luz qui revenait dans le salon, vêtue d'une tunique blanche, ses cheveux encore mouillés tombant dans son dos. Elle était ravissante, comme à son habitude. Il eut un petit sourire en la voyant ainsi.
L'archer se leva péniblement de la chaise dans laquelle il s'était assis.
- Tout ce que vous voudrez, ma Dame !
Il contourna la jeune femme, histoire de ne pas la salir, puis entra à son tour dans la salle d'eau. Il enleva ses vêtements et les regarda d'un air dépité. A ce stade, il se demanda si c'était vraiment la peine de les laver. Autant les brûler tout de suite, il perdrait moins de temps.
Il entra dans l'eau et retint à peine un soupir de soulagement. Depuis combien de temps n'avait-il pas prit un bain digne de ce nom ? Il prit grand soin d'enlever toute la crasse sur lui, regretta de n'avoir de rasoir ou de petit couteau. Une barbe de plusieurs jours encadrait le bas de son visage, et en plus de lui donner un air de rustre, cela le gênait. N'osant pas faire attendre Luz plus longtemps, il ne tarda pas à sortir et alla fouiller dans le placard contenant les vêtements. Il y trouva une tunique d'un rouge foncé, sans manches, qu'il enfila rapidement avant de rejoindre la dragonne.
Elle était toujours affairée à chercher quelque chose. L'archer ne fit pas un bruit, croisa les bras et s'appuya sur un mur, le regardant évoluer dans la pièce avec la grâce sauvage qui lui était si propre, traversant tout à la fois les ombres et les lumières qu'offrait la maison. Une scène qu'il grava dans sa mémoire avant d'émettre un léger raclement de gorge. Oh il ne s'y trompait pas, elle devait probablement déjà savoir qu'il était là, mais il ne voulait pas prendre le risque de la faire sursauter.
Il passa une main dans ses cheveux, histoire de dégager ses cheveux mouillés de son visage, et vint vers elle.
- Merci pour le bain. Et les soins. Et le repos, ajouta t-il en lui souriant.
Il jeta un regard autour de lui.
- Ca faisait longtemps que je n'ai plus eu droit à autant de confort. Me voilà propre, je suis tout à toi, fit-il d'un air amusé.
Il s'appuya sur la table, bien décidé à suivre les instruction de Luz sans rechigner. C'était rare, qu'il se laisse faire sans broncher, mais si cela venait de la jeune femme, ça ne le dérangeait pas. Il se remémora un jeune médecin à qui il avait faillit trancher la gorge, bien des années auparavant, quand il n'était pas encore archer. Il avait prit un sévère coup sur la tête et s'était évanoui. Lorsqu'il s'était réveillé, les combats continuaient et un médecin était en train de lui dire de ne pas bouger, qu'on allait le ramener derrière le front. Donovan avait dû lui chatouiller la gorge de sa lame pour que le médecin le laisse retourner se battre. Un des nombreux geste qu'il regrettait encore aujourd'hui.
- J'imagine que tu es beaucoup en voyage, avec la Confrérie des Brumes ? Est-ce que... est-ce que tu reviens souvent à Selian ? S'il y a un moyen quelconque de te faire parvenir une lettre, ou des nouvelles...
Donovan ne voulait surtout pas priver Luz de cette liberté en elle, et qu'il aimait tant. Mais même si leurs chemins devraient se séparer pour un temps, il ferait tout son possible pour pouvoir être auprès d'elle à nouveau.
- Si tu es de passage, tu me trouvera à la caserne. Demande Danel, c'est le seul homme avec qui je suis en bons termes là bas. Dis lui que tu viens de ma part, et il devrait te mener à moi.
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| | Donovan Esylandre
Partie IRLCrédit avatar : Van Hamme - ThorgalDouble compte : MasqueVitesse de réponse : Lente
| | Jeu 31 Jan - 21:50 | | | | Luz se hissa sur la pointe des pieds, attrapa les lourds volumes poussiéreux qui trainaient là-haut depuis un bon bout de temps. Donovan devait actuellement être en plein brin de toilettes, il ne lui restait plus qu'à fouiller le salon dans l'espoir de déceler cette maudite trousse de secours... Les ouvrages dans les bras, elle tenta de reculer, ripa de nouveau contre le sol peu viable et jonché d'objets inutiles qui encombraient le passage. Cette pièce était décidément un vrai parcours du combattant ! Et s'il y avait bien une chose qu'elle souhaitait protéger, c'était les trésors que la bâtisse abritait, des années de recherches pour aboutir à ce regroupement précieux d’artéfacts ! Les yeux brillant elle s'assit en tailleur à même le sol, disposa la trilogie complète de part et d'autre d'elle, le dernier sur ses genoux. Le papier froissé sous ses doigts avaient l'odeur de l'humus après la pluie, le grain sablé qui avait été utilisé sensiblement délavé par le temps... L'histoire relatait la généalogie des dieux, ces années mythiques où la lumière avait pris le pas sur l'ombre entre les mains fragiles de Yehadiel et de Nayris, du temps où ceux-ci n'avaient encore cure du genre humain. D'ailleurs, cela lui rappelait un autre parchemin... ! Elle se releva d'un bond souple, esquissa un pas de danse pour éviter les piles d'objets qu'elle amoncelait petit à petit sur le parquet, au fur et à mesure que sa curiosité passionnée prenait le dessus sur sa recherche initiale. Les ombres de sa chemise découpaient des carrés de lumière blanche sur sa peau, les plis délicats du tissu frémissant tout au long de ses allers-retours à grands pas légers dans la pièce... A force de remuer l'endroit de fond en comble, elle finit pourtant par trouver ce qu'elle cherchait. Les couleurs pastels d'une petite boite en fer rouillée attirèrent son attention, soigneusement coincée derrière une grande toile de peintures chaotiques... Avec une précaution toute de concentration, Luz décala cette dernière et parvint enfin à s'emparer de l'objet de ses désirs, soit la fameuse et introuvable trousse médicale ! Elle se redressa d'un air victorieux et fier, beaucoup trop préoccupée par tous les trésors présents pour avoir noté la présence de Donovan depuis plusieurs minutes...« Ca faisait longtemps que je n'ai plus eu droit à autant de confort. Me voilà propre, je suis tout à toi. » Luz tressaillit, relevant vivement les yeux dans la direction de l'archer. Elle se détendit aussitôt et un sourire félin naquit sur ses lèvres, un éclat indéchiffrable dans les prunelles.« Mesure bien tes paroles, je serais tentée d'en profiter ! » Inconsciente de la malchance de ses prédécesseurs et du fait qu'elle ne finirait pas avec une épée sous la gorge, Luz s'avança calmement jusqu'à la petite table de bois et ouvrit la vieille boite de fer. Rien de bien reluisant, mais c'était suffisant pour des soins convenables jusqu'à nouvel ordre... Oui, il semblait assez impossible et improbable de trouver quelque part en ce monde un accès facile à son art ! Elle soupira et amena une seconde chaise aux côtés du jeune homme, commençant par son bras droit et sa joue.« Hum hum... Au moins son épée était assez aiguisée pour te faire une blessure propre et nette... Comment va ta jambe ? » Elle fit doucement glisser deux doigts sur sa blessure au bras, attrapant du fil et une aiguille tout en constatant les dégâts.« J'imagine que tu es beaucoup en voyage, avec la Confrérie des Brumes ? Est-ce que... est-ce que tu reviens souvent à Selian ? S'il y a un moyen quelconque de te faire parvenir une lettre, ou des nouvelles... » Elle releva brièvement les yeux dans les siens, revenant rapidement à sa tâche pour rester précise et éviter de le blesser. Elle esquissa un léger sourire feutré, tentant de trouver les mots exacts pour exprimer ce qu'elle ressentait :« J'aime voyager, beaucoup. Que ce soit pour la Confrérie ou moi, rester trop longtemps à la même place a quelque chose d'un peu étrange... Mais quoi qu'il arrive mes pas reviennent toujours à Selian. Ce n'est pas la première fois, je n'ai pas encore réussi jusqu'ici à m'en éloigner suffisamment ! Heureusement d'ailleurs, nous ne nous serions pas croisés autrement. » Elle coupa le fil restant à l'aide de ses dents, vérifia que son travail était impeccable. Du plat du pouce elle lissa alors avec douceur la coupure qu'il avait à la joue, geste mêlé d'une certaine mélancolie...« De même ton appartenance à l'armée te mènera toujours plus loin d'ici, et il y a des chances que l'on soit séparés souvent... Mais tes lettres me parviendront toujours. Cherche en ville l'Ordre des Messagers, et dis-leur qui tu es. Tu ne payeras rien et ce sont des gens de confiance, la branche partenaire de la Confrérie... Et compte sur moi pour venir souvent mettre les pieds à la Caserne, tellement que ton Danel ne saura plus guère comment m'éconduire ! »
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| | Luz Weiss
Partie IRLCrédit avatar : Cadeau de Léandre !Double compte : AucunVitesse de réponse : Variable (Quelques heures à une semaine)
| | Jeu 31 Jan - 23:54 | | | | Donovan resta impassible tandis que Luz s'occupait de ses blessures, conscient qu'il ne devait pas bouger s'il ne voulait pas la gêner.
- Oui... L'armée à tendance à m'envoyer assez loin. Surtout qu'ils préfèrent ne pas m'avoir dans les pattes. J'irais trouver l'Ordre des Messagers alors, et je leur transmettrais mes lettres.
Il sourit en pensant à Danel.
- Et ménage Danel, il n'est plus tout jeune. C'était mon instructeur à l'époque ou j'étais encore fantassin. Il connaissait bien Ysle, et c'est grâce à lui que j'ai pu quitter l'armée sans trop de problèmes. Et grâce à lui aussi que j'ai pu revenir- il est recruteur, maintenant. Il t'appréciera, je pense.
Oui, Danel apprécierais Luz. D'une part, parce qu'il avait toujours aimé les jolies femmes. Ensuite, parce que la dragonne réussissait à rendre l'archer heureux. Et ceci, ce n'était pas donné à tout le monde.
- Quand à ma jambe, ça va pour le moment. J'en ai vu d'autres, et la pommade que tu a faite dans la Toundra a été très efficace. Y a t-il une chose que tu ne sache pas faire ?, fit-il sur un ton amusé.
Il jeta un regard amoureux à la jeune femme.
- C'est vrai que nous risquons de passer pas mal de temps séparés. Mais tu sera toujours dans mes pensées, Luz.
Son impatience habituelle le gagnait, et il commençait à avoir de plus en plus de mal à tenir en place. D'où la discussion décousue qu'il tenait depuis qu'il ne devait plus bouger, sautant du coq à l'âne à mesure qu'il abandonnait ses pensées au hasard.
Il resta un moment silencieux, luttant pour garder son calme. Sa main se porta machinalement à la broche d'argent, et il eut un sursaut. Il ne l'avait plus touchée depuis qu'il l'avait montrée à Luz, oubliant presque jusqu'à son existence. Il ne s'était même pas rendu compte qu'il l'avait accrochée à la tunique propre prise dans le placard.
Et maintenant qu'il la sentait à nouveau... Elle le gênait. Il la dégrafa alors et la leva au dessus de lui, la faisant traverser un rayon de lumière qui filtrait à travers une fenêtre.
- Luz... Je voudrais te donner quelque chose. Je sais que c'est totalement hors des conventions, ce genre de présent. Mais ne t'en offense pas...
Il lui mit la broche entre les doigts, la coupant dans son travail. Il plongea ses yeux bleus dans l'envoutant regard de la dragonne.
- Prends la. Ce n'est plus qu'un fragment de mon passé. Mon avenir est tout à toi, et ce n'aurait plus aucun sens que la garde. Fais-en ce que tu en veux. Jette la au fond de la mer, fais la fondre, garde là. Tout ce que je te demande, c'est de faire en sorte que jamais plus cette broche n'apparaisse devant mes yeux.
Il prit une profonde inspiration.
- Je peux imaginer ce que tu vas me dire. Mais non, je ne regretterais pas mon geste. Elle pèse sur mon corps, elle m'étouffe, et malgré cela je n'ai jamais pût me résoudre à m'en séparer. Il est temps que cela change. Alors qu'elle était un symbole d'amour, elle est devenue le seul témoin de ma souffrance.
Il lui abandonna la broche, pencha la tête en arrière et ferma les yeux. Il venait de perdre une grosse partie de lui-même, et pourtant il se sentait libéré. Pas totalement, mais c'était déjà un début. Une chaîne en moins.
Oui, que cette broche disparaisse, et que jamais plus il ne la voit.
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| | Donovan Esylandre
Partie IRLCrédit avatar : Van Hamme - ThorgalDouble compte : MasqueVitesse de réponse : Lente
| | Sam 2 Fév - 23:39 | | | | [Hrp : Désolé du retard et de la médiocrité du RP, je suis pas mal malade depuis deux jours... X.x ] Les mains en cocon autour du métal tiède, Luz conserva le silence. Le bijou précieux pesait lourd contre ses paumes, et lui paraissait tout à la fois familier et empreint de cette chaleur propre aux vieux amis... Oui, elle l'avait déjà tenu auparavant, mais une fois de plus, la situation était différente. Que faire lorsque Donovan lui confiait la seule et unique chose qui ait comptée jusqu'ici, alors même que ses paroles aimantes à propos de sa femme résonnaient encore dans le cœur de Luz ? Ce n'était guère de la jalousie. Comment aurait-elle pu ? Mais un sentiment très vivace de nostalgie, de la même manière qu'elle savait qu'Ysle resterait éternellement présente dans l'esprit de l'archer. Elles n'étaient pas concurrentes, ne l'avaient jamais été. La dragonne était même certaine qu'elles se seraient parfaitement bien entendues si le destin et le temps en avaient décidé ainsi ! Auraient-elles su qu'elles aimaient le même homme ? C'était probable. Les femmes ressentent cela. Mais elle avait également conscience que l'archer n'aurait sûrement vu qu'Ysle, éloignant ses pas des siens pour un monde plus humain... Elle ferma les yeux, les rouvrit. Elle couvrit de ses mains la petite broche ouvragée, comme l'on protège un être cher du temps et de la poussière. Au loin dans son cœur et son âme, un murmure de remerciement du fond des âges souffla dans son esprit à l'adresse de cette jeune femme qu'elle n'avait jamais connue, arrachée bien trop vite au monde et si injustement... Merci, Ysle, pour lui...« Si tu y as murement réfléchi, alors ça me convient également. » Elle se leva de sa chaise et se glissa derrière lui, passant ses bras fins autour de ses épaules en une étreinte légère, ses longs cheveux roux glissant dans son cou...« Je choisis de la conserver et de la protéger comme le plus précieux des souvenirs. Elle est toi. Elle signifie tellement de ce que tu es, de toutes ces épreuves qui t'ont forgées... Sans elle, tu ne serais pas l'homme que tu es aujourd'hui, et je l'en remercie. » Et Luz ne parlait pas ici uniquement de la broche. Mais bel et bien d'Ysle, humaine comme elle ne le serait jamais, différente et tellement unique... L'image de Lyam vint soudain se superposer à celle de la jeune femme. Tous deux si éloignés, et pourtant le problème restait le même... Et la dragonne se souvint de ses anciennes douleurs. Hé, donc, tout ceci n'était ainsi que l'éternelle répétition de ce qu'elle était ? N'y aurait-il donc jamais de fin, de havre de paix où elle pourrait enfin reposer ses ailes ? Par ce geste ne condamnait-elle pas Donovan... ? Parce qu'il y avait bien quelque chose qu'elle ne pourrait jamais lui offrir, cette chose qu'Ysle, elle, aurait été en mesure d'accomplir... Ce qui avait tant manqué à Lyam durant toutes ces années, cette épée de Damoclès qu'elle sentait alors autrefois peser sur son âme chaque fois qu'il posait sur elle comme un regard de reproche... Son étreinte se resserra imperceptiblement. Elle détourna les yeux, blessée en son for intérieur. Elle se devait de prévenir le jeune archer, tant qu'elle ignorait si cela comptait pour lui ou non... Même si elle n'avait guère envie d'entendre sa réponse. Pour autant, elle tâcha d'insuffler à sa voix un calme plat, peut-être bizarrement dénuée de cette intonation lumineuse qui lui était habituellement si particulière :« Donovan... As-tu... As-tu bien saisi ce que mon sang de dragon signifiait ? » Bon sang ce qu'elle n'aimait pas parler de cela. Mais ils ne pourraient pas avancer tant qu'elle n'aurait pas mis le sujet sur le tapis. Cette tare génétique qu'elle avait portée toute sa vie, la seule et unique chose que les êtres humains avaient probablement le plus de mal à accepter. Elle fut heureuse qu'il ne put voir son visage en cet instant. Elle ne savait elle-même pas très bien où tout cela allait les mener, mais... C'était important pour elle. C'était son poids, son fardeau. De la même manière qu'il lui avait confié sa broche, elle désirait à présent lui céder la sienne. Au moins ne pourrait-elle voir les expressions de son visage, s'il serait déçu ou quoi que ce soit de semblable...« Je sais que... Les êtres humains tiennent beaucoup à l'un des principes fondamentaux de leur vie... Mais... Donovan, as-tu bien conscience que je ne pourrais jamais t'offrir de famille ? » Et par famille, elle parlait d'enfant, de descendance. Ce qui permettait aux hommes de faire durer leur vie à travers le temps, de siècle en siècle au fil de leur sang. Ils devenaient alors immortels sous d'autres traits que les leurs, et s'inscrivaient définitivement dans l'histoire de ce monde... Mais ce simple principe de vie aussi basique que la nature même, au fondement de tout, était déjà bien hors de portée de la dragonne. Leur sang n'était pas compatible, et son corps humain était aride. Voilà une première chose qu'elle ne saurait jamais faire, puisque Donovan semblait avoir posé la question...
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| | Luz Weiss
Partie IRLCrédit avatar : Cadeau de Léandre !Double compte : AucunVitesse de réponse : Variable (Quelques heures à une semaine)
| | Dim 3 Fév - 20:07 | | | | [Même si on carbure niveau RP en ce moment, ce n'est pas grand si tu me répond pas directement le lendemain ^^ Pis ton post est très bien aussi. Rétablis toi bien ! ]
L'étreinte de Luz avait un quelque chose de mélancolique.
- Donovan... As-tu... As-tu bien saisi ce que mon sang de dragon signifiait ? Je sais que... Les êtres humains tiennent beaucoup à l'un des principes fondamentaux de leur vie... Mais... Donovan, as-tu bien conscience que je ne pourrais jamais t'offrir de famille ?
Donovan inspira profondément.
- Non, je n'avais pas bien compris. Je n'avais pas pensé à cela, bien que maintenant que tu l'ais dit, cela me semble évident...
Son visage prit une expression songeuse, et il resta silencieux quelques instants, le regard perdu dans le vide. Puis il se rendit compte, dans un léger sursaut, que Luz ne connaissait toujours pas le fond de sa pensée à ce sujet, et qu'il était probablement en train de l'inquiéter pour rien. Mais il venait de comprendre tout ce qu'impliquait le côté Dragon en Luz.
Il passa sa main gauche sur celle de la jeune femme, entremêlant ses doigts aux siens.
- Désolé, j'étais... ailleurs.
Sa main se resserra son étreinte sur celle de Luz.
- Crains-tu que cela me fasse changer d'avis ? Parce que si c'est le cas, tu n'as pas à t'en faire. Je ne crois pas être fait pour devenir père. Toujours à vagabonder, à attirer les problèmes, à me faire des ennemis partout ou je passe... Le pauvre enfant en souffrirait trop.
Il ferma les yeux, appréciant la présence de la dragonne tout contre lui.
- Cela marche dans les deux sens... Je ne pourrais pas t'offrir un enfant non plus. Et comme je te l'ai dit, je n'en ai jamais vraiment voulu. Ysle, elle, le voulait. Je ne sais pas si le problème venait d'elle ou de moi, mais nous n'avons jamais réussi.
Il se détacha soudainement d'elle, se retourna et la prit par les épaules, plongeant ses yeux bleus dans les siens.
- Luz... je sais que notre amour peut sembler improbable. Mais je t'aime, et même si nous traversons des difficultés, de par ce que nous sommes et ce que nous faisons, ce sentiment ne s'atténuera pas. Ma décision de rester avec toi, je l'ai prise il y a un petit moment déjà.
Il passa une main sur sa joue.
- La seule chose qui m'inquiète, présentement, c'est que tu te morfonde pour ça. Je t'en prie... ne te mets pas à t'en vouloir. Je ne veux pas que cela te pèse.
L'archer avait conscience que cela avait dû être difficile pour elle de lui en parler. Au ton de sa voix, et léger contact qu'elle lui avait offert... Il lui fit un sourire.
- Je ne pourrais être heureux si tu ne l'es pas. Alors ne t'inquiète pas pour cela. Je ne te tournerais pas le dos parce que tu ne peux m'offrir de famille. De plus, en tant qu'être humain qui se respecte, je vieillis, moi, fit-il, l'air taquin. Et je suis trop âgé maintenant pour penser à ma descendance.
Il reprit son sérieux.
- Et puis, il y a encore tellement de chose à voir et à construire en ce monde... T'avoir dans ma vie est amplement suffisant, construire un avenir avec toi me suffit. Maintenant, que dirais-tu d'aller nous reposer un peu ? Prendre un peu de temps en plus avant de retourner à la caserne ne changera pas grand chose.
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| | Donovan Esylandre
Partie IRLCrédit avatar : Van Hamme - ThorgalDouble compte : MasqueVitesse de réponse : Lente
| | Lun 4 Fév - 22:26 | | | | Avait-elle déjà voulu d'un enfant dans sa vie ? Elle s'étonna de ne s'être jamais posé la question plus tôt, tout de même essentiel à ce qu'elle avait vécu. Mais... Non. Peut-être autrefois, il y a cent ans lorsque son corps se sentait encore humain et que l'avenir paraissait encore paisible et heureux. Lorsqu'Aile Ténébreuse n'avait pas déployé son ombre sur le monde et qu'il restait un futur possible en chaque nouvelle naissance... Actuellement, les choses étaient différentes. Elle refusait de condamner un être chétif à une vie de lutte et de souffrance. En soit, du moment que Donovan l'acceptait ainsi, son sang de dragon ne lui posait plus aucun problème. Elle fut surprise de découvrir l'importance que l'archer avait pour elle, cette capacité qu'il avait d'influencer son caractère en son entier ! Personne jusqu'ici n'avait eu une telle emprise sur elle, n'avait été capable de modifier son bonheur du tout au tout en à peine trois mots ! Elle ne savait guère si c'était une bonne nouvelle ou non en revanche... Elle était bien trop déroutée pour l'heure de comprendre qu'elle ne marcherait enfin plus jamais seule dans la neige !« De plus, en tant qu'être humain qui se respecte, je vieillis, moi. Et je suis trop âgé maintenant pour penser à ma descendance. » Luz ne put retenir un éclat de rire, retrouvant à nouveau cette expression si humaine qu'il avait parfois dans ses réactions et qu'elle adorait tant ! Elle passa une main mutine dans ses cheveux bruns, relevant avec douceur son visage au sien :« Bienvenue chez les vieux si je comprends bien ! Je te trouve pourtant très bien conservé pour quelqu'un de trop âgé... » Elle eut un sourire espiègle et fit glisser un doigt avec lenteur de son cou jusqu'à son torse pour illustrer ses dires. Dieu que le temps était injuste à toujours les pousser sur les routes ! Sitôt qu'il passerait cette porte, Luz savait d'ores et déjà à quel point le jeune homme allait lui manquer ! C'est qu'on s'habitue vite au bonheur voyez-vous, mais beaucoup moins à le perdre... Et s'il lui avait ôté un poids considérable qui pesait sur sa poitrine depuis bon nombre d'années, elle peinait à le laisser partir aussi facilement. Elle était assez intelligente cependant pour comprendre que c'était nécessaire , qu'ils avaient tous deux des chemins plus ou moins différents, même si cela signifiait s'éloigner l'un de l'autre pour un temps...« Maintenant, que dirais-tu d'aller nous reposer un peu ? Prendre un peu de temps en plus avant de retourner à la caserne ne changera pas grand chose. » Elle acquiesça, à peu près du même avis. Et se souvint alors que la chambre devait être dans un état comparable au salon... Une tempête d'objets dans tous les sens, donc. Elle s'écarta à regret de celui qui remplissait à présent son esprit, et tâcha de se concentrer sur autre chose. Elle évita par habitude les artéfacts étalés sur le sol sans y prêter attention, et ouvrit la petite porte du fond donnant sur la seule chambre de la petite maison.« Ah oui... Effectivement... » C'était... Invivable ! De là où elle se trouvait, elle ne pouvait d'ailleurs pas franchement discerner le lit... Elle retroussa à nouveau les manches trop longues qui dénudaient ses épaules et se servit de l'une des techniques les plus magistrales du monde : secouer les draps pour tout mettre à terre. Technique qui avait fait ses preuves maintes fois par le passé ! Et tant pis si elle n'était pas une fée du logis ! Satisfaite, les mains sur les hanches, elle jugea que le lit était suffisamment propre et potable pour deux rescapés, et qu'elle doutait fort de toutes façons qu'ils auraient à se plaindre... Au vu du fait qu'ils étaient déjà pas mal abîmés, ils auraient bien d'autres chats à fouetter ! Elle pivota vers lui et s'inclina souplement, mimant une robe invisible :« Votre lit est avancé noble Donovan ! » ...Avant d'ajouter d'un air sensiblement plus farouche :« Et ton armée n'aura qu'à bien se tenir tout à l'heure ! »
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| | Luz Weiss
Partie IRLCrédit avatar : Cadeau de Léandre !Double compte : AucunVitesse de réponse : Variable (Quelques heures à une semaine)
| | Mar 5 Fév - 0:02 | | | | Luz s'écarta de lui et évolua avec grâce dans le bazar de la maison. Elle fit cela naturellement, sans même y prêter attention, comme si elle connaissait l'emplacement de chaque objet, témoignage, en un sens, de son amour de l'art, ou quelque chose comme ça.... Donovan n'avait pas fait deux mètre qu'il se prit les pieds dans une quelconque oeuvre.
Oh, qu'il en était loin de la grâce et la discrétion ! Il traversa la pièce, jetant des regards de partout. La fatigue qu'il ressentait dans les jambes n'arrangeait rien, et il s'accrochait à ce qui lui tombait sous la main pour ne pas perdre l'équilibre. Question souplesse, il repasserait.
Il rejoignit Luz, qu'il surprit en train de secouer les draps d'un lit, faisant tomber maintes choses au sol. Il ne put empêcher un sourire de se dessiner sur ses lèvres. Etrangement, cela ne l'étonnait pas: ce geste allait bien à la dragonne. Elle se tourna vers lui, lui mima une courbette.
- Votre lit est avancé noble Donovan ! Et ton armée n'aura qu'à bien se tenir tout à l'heure !
C'était bien la première fois qu'une Dame l'appelait « noble ». Il s'approcha d'elle, lui saisit la main et lui fit un léger baise-main. Sans lâcher sa main, il se laissa tomber sur le lit, l'entraînant dans sa chute.
- Désolé pour ça... Je devais être trop fatigué, fit-il en affichant un petit sourire mesquin.
Il poussa un soupir et serra la jeune femme contre lui.
- Laissons l'armée à plus tard. M'y accompagneras tu ? Tu doit probablement être occupée ailleurs, et tu n'as sûrement pas envie de voir cet endroit.
Cela était sorti comme ça, sans qu'il y ait réfléchit, et il se sentait un peu gêné, maintenant. Il ne voulait pas qu'elle se sente obligé, et seul l'idée de devoir la quitter l'avait fait parlé.
- Oublie ça. Je tombe de fatigue, je ne sais plus ce que je dit.
Il ferma les yeux, appréciant la chaleur de Luz à proximité... Il l'embrassa délicatement et reposa sa tête contre un coussin. Il avait de plus en plus de mal à lutter, sa tête tournait quelque peu et ses yeux se fermaient tout seul. Il ne se sentit même pas sombrer dans le sommeil...
Et ce fut un doux sommeil. Finis les cauchemars, qui le torturaient chaque nuit. Pour la première fois depuis longtemps, il ne revit pas en songe les champs de ses batailles, grouillant de corbeaux dévorant la chair d'hommes à peine vivant, il ne se revit pas patauger dans la boue, dans une mare de sang qui lui montait jusqu'aux genoux, le coeur rongé par la haine et l'estomac noué de dégoût. Il ne revit pas non plus le cadavre sanguinolent qu'avait été Ysle lorsqu'il l'avait vue pour la dernière fois.
Luz... Elle avait le don d'apaiser son coeur et son esprit... Et, au plus profond de son sommeil, le nom de la jolie dragonne vint franchir ses lèvres.
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| | Donovan Esylandre
Partie IRLCrédit avatar : Van Hamme - ThorgalDouble compte : MasqueVitesse de réponse : Lente
| | Jeu 7 Fév - 19:29 | | | | Luz mit longtemps à s'endormir. Une éternité douce, cette saveur tendre de le savoir contre elle tout homme qu'il était. Elle le sentait en vie, si en vie sous les paumes amoureuses de ses mains, endormi d'un sommeil profond que les lentes pulsations de son cœur venaient réchauffer au fil de ses rêves... A quoi pouvait-il penser avec ce visage si calme, si serein ? A quoi pouvait bien rêver un être humain ? De ciel, de verdure ? De chasses sans fin sous les arbres millénaires ? Ou de villes lumineuses à perte de vue, de ce qu'il y aurait toujours à faire pour le lendemain ? Dans le silence de la nuit, Luz eut un sourire amusé. Non, probablement que non... Du moins ne le saurait-elle jamais, et pour une fois sa curiosité n'avait rien à y redire. Tant que l'archer dormait d'un sommeil loin de tout cauchemar, elle veillerait à ce que rien ne puisse l'atteindre... Et puis elle l'entendit prononcer son nom. Elle crut l'espace d'un instant qu'elle venait de le réveiller, à trop cogiter ainsi en le couvant du regard... Mais son souffle resta égal à lui-même, et le sourire de Luz se fit sublime. Étonnant ce qu'un homme changeait dès qu'il était endormi, plus d'angoisses, plus de doutes, rien qu'un visage paisible comme celui d'un enfant retrouvant enfin ses rêves ! C'était là sans doute les moments qu'elle préférait de l'humanité. Aussi tyran soit-il, un homme restait un homme sitôt ses yeux fermés... Elle se redressa légèrement en prenant garde à ne pas faire de bruit, amena son visage au sien dans le voile de ses longs cheveux flammes. Son sourire s'accentua davantage, et son murmure se fit léger, si léger dans la nuit...« Je suis là, Donovan. » Elle effleura ses lèvres d'un baiser éthéré, tâchant de ne pas le réveiller. Il lui avait proposé de l'accompagner à cette caserne qui semblait tant hanter son esprit, un peu plus tôt dans la soirée... Avait-il peur qu'elle refuse ? Alors qu'elle était au contraire heureuse qu'il le lui ait proposé ? Cela n'aurait tenu qu'à elle, la dragonne le lui en aurait sans aucun doute parlé la première. Mais dans la vie, on fait rarement ce qu'on veut... Elle avait eu des réticences. Tout d'abord parce qu'elle n'avait pas la moindre idée de ce que pouvait bien être une caserne, de ce qu'était la vie au sein de l'armée et dans ce type d'infrastructures. Oh bien sûr, elle connaissait le principe ! Mais c'était le vécu qui lui manquait cruellement, n'ayant jamais mis les pieds de toute sa vie dans ce qui avait un rapport de près ou de loin avec l'armée. Comment savoir alors si sa présence serait ou non un grand bémol à Donovan au milieu de tous ces autres hommes... ? C'était lui après tout, le grand savant en la matière. Ici, Luz ne pouvait que s'avouer vaincue dès le départ ! Mais il le lui avait proposé. Il ne devrait donc pas y avoir de problème. En théorie. Elle passa une main chaude sur le visage de l'archer, toujours aussi proche de lui. Elle savait qu'il ne pourrait pas l'entendre, mais cela lui était parfaitement égal de le lui répéter autant de fois qu'il le faudrait !« Je t'aime. Je viendrai avec toi, je t'accompagnerai à la caserne... » Sa voix avait conservé ce murmure sur ses lèvres, sachant combien le repos lui serait précieux. Encore quelques heures et le soleil affleurerai à l'horizon du monde, peu de temps, encore si peu de temps à passer ensemble ! Mais pour le moment, elle devait dormir aussi. D'après ce que Donovan en disait les gens là-bas ne seraient peut-être pas tout à fait très accueillants. Être dans la capacité de se battre risquait fort d'être utile ! Et d'ailleurs, à quelle heure cela se levait, une caserne... ? Les sourcils froncés par cette question existentielle qu'elle ne parvenait pas à éluder, Luz se lova contre l'archer souffle dans son cou, ses longs cheveux roux déjà tout emmêlés de sommeil...
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| | Luz Weiss
Partie IRLCrédit avatar : Cadeau de Léandre !Double compte : AucunVitesse de réponse : Variable (Quelques heures à une semaine)
| | Jeu 7 Fév - 23:28 | | | | Un souffle, près de lui, doux, paisible... bienveillant. Une présence chaude et rassurante, dont le parfum emplissait l'air, tandis qu'une pointe de clarté entrait de force dans une pièce sombre. Puis, un monde qui tourne, que s'enroule dans une spirale avant de se stabiliser. Pendant un instant, il craint une menace, tout ceci n'est pas normal, tout ceci n'est pas... habituel. Puis des images. La Toundra, le combat, enfin une ancienne maison fourrée d'objets d'arts, et d'autres choses qu'il n'a sût voir. Et par dessus ses pensées confuses, une lueur qui s'impose. Luz.
Alors tout finit par revenir, définitivement. Une fois la tête claire, Donovan ouvrit les yeux et poussa un léger gémissement. Son corps entier l'élançait. Certes le lit était confortable - plus que celui de la caserne en tous cas. En revanche le contrecoup du combat contre les déserteurs se faisait toujours sentir, et la plupart de ses muscles semblaient noués. Vraiment, il vieillissait. Quelques années auparavant, il n'aurait rien ressenti. Enfin, pas autant en tous cas.
Il se tourna vers la dragonne allongée contre lui, faisant attention à ne pas faire de gestes brusques. Il sourit en la voyant. Elle avait, dans son sommeil, quelque chose de félin, à la fois doux et sauvage. Il resta quelques instants à la regarder dormir, appréciant cet instant qui, il le savait, serait bien trop rare à son goût.
Il se souvint alors lui avoir demandé si elle voudrait l'accompagner à la caserne. Donovan passa une main dans ses cheveux. Quel idiot il pouvait être parfois... Il s'était endormi avant même de savoir sa réponse. La faiblesse d'un corps humain, probablement. L'archer passa doucement une main sur le visage de Luz.
- Tu n'imagine pas à quel point, en l'espace de si peu de temps, tu es devenue importante pour moi, murmura t-il.
De ce qu'il en voyait, le soleil s'était déjà levé depuis un petit moment maintenant. Donovan resta songeur, planifiant son retour... chez lui ? Non, définitivement pas. Il jugea que le meilleure moyen que cela se passe tranquillement restait qu'il se montre à la vue de tous. Revenir discrètement équivaudrait à un geste lâche de sa part, et il comptait bien leur montrer à tous qu'il ne les craignait pas.
Il chassa ces pensées d'un léger mouvement de tête. Y réfléchir ne le mènerait à rien. Et profiter des instants en compagnie de Luz lui paraissait tellement plus important !
Il se leva sans un bruit et sortit du lit. Son corps entier grimaça, encore tout engourdit. Il joignit ses mains et s'étira, avant de faire pivoter son buste. Des exercices simples, mais qui soulageaient ses muscles.
Ceci fait, Donovan alla jeter un coup d'oeil à la fenêtre la plus proche. Son plus gros problème: il était incapable de tenir en place. Luz avait beau être la plus ravissante des femmes à ses yeux actuellement, il ne pouvait tout simplement pas rester couché à ses côtés en étant réveillé. Ysle lui avait souvent reproché cet aspect de sa personnalité. Il se souvint de toutes ces fois où, alors qu'elle venait juste de se réveiller, il était déjà dehors, s'occupant de leur petite bâtisse.
Pourtant, il ne voulait pas refaire les mêmes erreurs avec la dragonne. Il resta donc planté là, tiraillé entre le désir de retourner auprès de la jeune femme et son impatience naturelle. Quelque chose ne devait pas tourner rond chez lui.
Coupant la poire en deux, il décidé de s'assoir sur un morceau de lit, entreprenant de masser ses épaules douloureuses en attendant que celle qu'il aimait s'éveille à son tour. Il sourit. Jamais encore il n'avait assisté au réveil d'un dragon.
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| | Donovan Esylandre
Partie IRLCrédit avatar : Van Hamme - ThorgalDouble compte : MasqueVitesse de réponse : Lente
| | Ven 8 Fév - 20:56 | | | | Du plus profond de son sommeil, Luz perçut un mouvement confus, une caresse légère près d'elle. Son instinct resta parfaitement silencieux, pris dans cette gangue cotonneuse étonnante qu'était ce sentiment de protection absolue... Le corps de Luz se souvenait de s'être endormi contre Donovan. Donc, il n'y avait strictement aucun danger à craindre dans les environs. Ah, logique implacable ! Mais c'était là toute l'immensité de la confiance qu'elle lui accordait. Pour autant, sa source de chaleur principale venait de disparaître, enchainant à présent les allers retours dans la petite chambre. Et cela commençait vaguement à atteindre sa conscience, effleurer son esprit qu'un détail important venait de changer, maintenant que les draps étaient froids sous elle ! Elle se roula en boule comme elle l'aurait fait sous forme animale, son esprit commençant à râler tant bien que mal qu'il serait peut-être temps de se réveiller... Mais, déjà... ? Que sa conscience lui foute la paix, un dragon était capable de dormir des millénaires d'affilés s'il le désirait ! Le matelas s'inclina sensiblement lorsque l'archer vint s'asseoir à ses côtés, un courant d'air achevant de réveiller la demoiselle. Un frisson courut sur sa peau, faisant apparaître ça et là de légères écailles ambrées tandis qu'elle ouvrait les yeux avec peine. Bon sang, déjà qu'elle ne se savait pas du matin, alors si l'on rajoutait en plus cette impression fort désagréable de lendemain de soirée... Cela lui rappelait toutes ces fois où elle se plaisait à faire la tournée des auberges, il y avait bien longtemps de cela, avant même de rencontrer Lyam ! Des épis rebelles dans les cheveux, sa tunique trop longue dénudant son épaule gauche, Luz jura entre ses dents quelque chose de très peu féminin à l'adresse des probables dieux de ce monde... Et réalisa dans la foulée la présence de Donovan juste à côté. Elle ne put s'empêcher de rire, constant qu'ils étaient apparemment dans un état assez proche, même si l'archer semblait avoir pris pas mal d'avance. Et au moins, lui, paraissait être du matin !« ...Déjà debout ? » C'était plus une constatation qu'une réelle question, un semi-sourire craquant sur les lèvres. A bien y réfléchir la seule et unique fois qu'il s'était tenu parfaitement immobile c'était la veille, lorsqu'elle l'avait soigné dans le salon... Et encore n'avait-il tenu qu'une poignée de minutes ! Mais cet aspect de lui ne la gênait pas le moins du monde : l'immobilité, ce n'était pas son truc non plus...« Oulà, ça ne devait pas être facile de te maintenir en place pendant les interventions militaires, je plains tes supérieurs... » Plaisanta-t-elle tout sourire. Elle se coula hors du lit et se cambra comme un chat, étirant ses muscles endoloris par la veille. Elle remarqua alors seulement que le soleil était déjà fort haut dans le ciel, la journée à demi mangée de ce qu'elle pouvait constater ! Mince, elle avait beaucoup plus dormi que ce qui était prévu de prime abord ! Elle pivota vivement vers l'archer et s'enquit, soudain inquiète :« Je suis désolée, j'espère qu'il n'est pas trop tard pour aller là-bas... ? Ils se lèvent avec le soleil ? Nous avons encore du temps ? Et... » Elle se tut, pestant un moment contre sa manie de poser des tonnes de questions/minutes qui avait finalement repris le dessus. Elle lui fit signe de l'attendre quelques secondes, bondit par-dessus le lit en terme de raccourcis, et partit récupérer ses vêtements à présent secs dans la pièce d'à côté. Elle enfila sa tenue de cuir souple et ses bottes hautes, glissa le médaillon de Donovan dans le fourreau de son coutelas -ce même coutelas qu'elle lui avait alors passé sous la gorge en guise de rencontre- et revint vers la petite chambre. Elle s'immobilisa dans l'encadrement de la porte et préféra prévenir l'archer pendant qu'il en était encore temps :« ...A dire vrai je ne suis jamais allée dans une « caserne ». S'il y a des choses importantes à savoir, n'hésite pas ! Je m'en voudrais pas mal si tu devais avoir des ennuis par ma faute... » Luz était sincère. Les choses seraient déjà difficiles pour lui, autant ne pas être le fardeau de cette aventure !
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| | Luz Weiss
Partie IRLCrédit avatar : Cadeau de Léandre !Double compte : AucunVitesse de réponse : Variable (Quelques heures à une semaine)
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