[Terminé] Une nostalgie amère. [Pv : Elyin]

[Remise en contexte : Le territoire de l'Eau, un peu avant d'être envahit par l'Aile Ténébreuse, abritait un village d'une tribu rustique qui excellait dans l'art du combat et se haussait au-dessus des autres tribus pirates qui n'arrivaient pas à faire tomber leurs murailles. Par ailleurs, cette tribu renfermait un artéfact qui, selon les légendes du village, était de source magique. Après que l'Aile Ténébreuse ait prit possession de l'Eau, elle a du faire face à ce village de guerriers intrépides auquel les quelques régiments qu'elle y envoyait ne semblaient pas suffire à les tuer. Voyant que la menace de ce peuple devenait trop importante, elle envoya un régiment plus sérieux, et décima le village tout entier en y laissant que quelques cendres. Aucune trace de cet artéfact qui, bien qu'il n'ait pas été la priorité de l'Aile Ténébreuse, pouvait être sûrement recherché par certains guerriers qui convoitaient des armes enchantées. Ce village en question avait crée une réputation au sein de l'Aile Ténébreuse qui remonta assez rapidement jusqu'aux plus grands dirigeants. Une fois le village exterminé, et ses habitants massacrés, ce village ne fut plus d'actualité. Mais ce petit fait d'hiver ne fut pas oublié de l'Aile Ténébreuse, bien qu'il fut été une broutille par rapport aux soucis qu'ils rencontrèrent après. Rägmor est un rescapé de ce village, qu'il a vu se faire décimer de ses yeux par l'Aile Ténébreuse. Désormais, l'île qu'habitait ce peuple a probablement été reprise par une des nombreuses tribus pirates.]




L'ambiance était morne et désolante. Il n'y avait rien qui animait ces régions, si ce n'est l'ampleur des pointes qui perçaient à même les horizons. Chaque bruit de pas était imposant et raisonnait dans l'immensité des plaines de gel. Rägmor devait découvrir, afin de compléter sa quête d'aventurier, toutes les régions du monde quelles qu'elles soient. Certaines furent assez simple à connaître et à comprendre, tandis que d'autres, comme Kalden, brandissaient un obstacle à la fois physique et à la fois moral que le barbare devait passer. Mais il en fallait beaucoup plus pour le forcer à détourner le chemin : C'est avec la difficulté que l'on acquiert de l'expérience. Par ailleurs, pour arriver à ses fins, il devrait passer par des moments très difficiles. C'est un choix qu'il avait entreprit pour mener à bien sa quête de vengeance.

La silhouette emmitouflée dans une longue cape en peau, ne laissant que sa mâchoire à l'extérieur, se stoppa net sur un morceau de falaise inoccupé par les pics de glace. Il retira sa capuche, laissant son immense crinière brune retomber sur ses épaules. Quelques mèches flottaient dans le vent et cachaient ses yeux félins couleur ciel. Son visage carré, aux formes représentées, arpentait un rictus de bien être, tandis que ses paupières se refermèrent doucement. Il était satisfait de sa marche qu'il avait faite et contemplait par amour pour la beauté particulière de ces terres les vastes plaines qui s'étendaient devant lui. Le barbare prit une grande inspiration, afin de respirer l'air frais d'une nouvelle nature qui se différenciait des forêts habituelles. Elle avait ses défauts et ses qualités.

Il était inutile de rabattre sa capuche sur sa tête, car les vents qu'il avait du affronter dans sa marche avaient cessé. Il se contenta de faire marche arrière, et de reprendre sa route là où les chemins n'étaient pas obstrués par des pics de glaces. De toute manière, il était pieds nus, et tenter de cheminer entre les cristaux aiguisés serait suicidaire.
Tout en avançant calmement, il ne songeait pas réellement où il pouvait passer la nuit. Il devrait peut-être se hâter afin de trouver un abris potable dans ces régions désertiques, mais son endurance pouvait lui permettre de s'allonger aisément sur un morceau de terre, aucunement protégé de quelconques menaces qui oseraient l'attaquer. Cependant, le rythme de marche qu'il avait entamé, et la sérénité qui l'habitait lui disaient tout le contraire. Il fallait profiter de cette marche lente pour contempler, se relaxer et profiter de cette région qui décelait ses beautés dans les moindres recoins à découvrir. Rägmor était là pour ça, par ailleurs.

Quand le ciel s'assombrit, et que la lune commençait à être visible sous le soleil, c'est à ce moment que Rägmor songea à s'allonger pour dormir quelques heures. La mère nature lui était pour toujours redevable au respect qui lui apportait, semblait-il, car il n'eut pas le temps de réfléchir qu'un petit creux dans les rochers semblait l'appeler au loin. Il était là, en face de lui, comme s'il avait été taillé juste pour accueillir sa présence. Rägmor haussa les épaules, et s'avança calmement jusqu'au dit endroit. Une fois arrivé, il visualisa les lieux encore légèrement éclairés, fouilla dans sa badine afin d'y ressortir des bouts de bois ramassés et un silex pour espérer faire un petit feu. Quand tous les préparatifs furent terminés et qu'il avait gobé un délicieux lapin cuit, il entra en harmonie avec l'ambiance placide, et l'accompagnait dans la tombée de la nuit qui se faisait lentement, mais sûrement. Il réfléchissait, s'imaginait, et vivait sa liberté avec beaucoup d'intérêt. Parfois même, il voulait remercier le monde de lui accorder autant de possibilités dans les terres où le mal ne s'était pas encré. Il était un homme sans contraintes, dont la seule et ultime ambition était de sauver le prestige de son village massacré sans aucune justice. La vie lui avait montré différentes facettes qu'il était nécessaire de connaître pour grandir et devenir un homme. Rägmor avait laissé le destin le guider. Désormais, sa philosophie, pensait-il, était au-dessus de toutes celles qui pouvaient habiter les esprits des plus grands philosophes civilisés qui n'avaient comme exemple d'inspiration que les mœurs pathétiques des citoyens incultes et des guerriers mal entrainés.

Le barbare, quant à lui, avait basé toute sa vision des choses sur le seul vrai équilibre de ce monde : La faune et la flore. Profonde, juste, simple et à la fois compliquée, et pourtant oubliée des hommes qui ne la comprendront jamais, et la rabaisseront alors qu'un seul de ces animaux vaudrait une dizaine d'habitants. Voilà ce que pensait Rägmor. Il pensait comme la nature, agissait comme elle, et il se savait plus heureux que n'importe qui. Il avait le privilège d'être libre, une liberté qu'il ne souhaiterait quitter pour rien au monde.

Elyin était parti de la capitale deux jours plutot.
Etonnement, il avait reçut un courrier de la direction lui accordant le congé demandé. 5 jours.
Tout s'imbriquait parfaitement pour les dates. Encore une journée de decouverte et il rentrait à la capitale. Là il resterais un jour, le temps de boucler les dossiers les plus important et repartirais pour le feu, retrouver Jenifael. Si elle venait.

Pouvoir sortir de l'univers de la ville pro-AT était très reposant.
El se souvenait de ces années passées dans la foret, coupé de la civilisation. Ces années où ses émotions était les siennes, et celles de personnes d'autre.
Ici, dans les montagnes, il retrouvait cette impression de liberté.

Pourtant l'armée d'AT faisait parti de son quotidien et deux jours seul le laissait... désorienté. Habitué a devoir se battre sans cesse pour repousser la colère, la haine, l’excitation, la peur, ... qui emmanait des autres membres de l'armée, il se retrouvait d'un coup confronté à ses seuls sentiments.
Aussi, il ne pouvait s’empêcher de faire régulièrement des détours pour passer dans des petits villages et recueillir par son pouvoir un maximum d'information sur l'état d'esprit des habitants.
En meme temps, il redecouvrait la simplicité de vie qu'il avait quitté en devenant conseiller et retrouvait avec plaisir les gestes simples qui font la vie des hommes des campagnes.

Bref, une multitude d'impression, des decouvertes, de joies et des tristesses remplissaient son voyage en solitaire.
Certaines choses se clarifiait dans son esprit. Il faisait partie de la fameuse armée d'AT et lui était dévoué. Les rencontres qu'il y avait fait ne pouvait que le pousser à s'impliquer de son mieux dans sa tache. Il se rendait compte que l'aile serait plus difficile à convaincre. Leur seule et unique rencontre ayant suffit à mettre les choses au clair. Pour lui, Elyin n'était rien de plus qu'un pion sur un jeu d’échec, tout juste bon a etre utiliser. Il lui faudrait prouver sa valeur de nombreuses reprises pour espérer etre libérer de son pouvoir.
D'autre choses, au contraire, se compliquaient. Comment annoncer à Jenifael son choix d'entrer au service d'AT? Quel choix faire si celle-ci refusais qu'il y reste? Comment pourrait-il, une fois sa demande exaucé, sortir de l'armée sans risquer des représailles?


Il flatta l'encolure de son cheval et sorti de sa rêverie. Ou était-il ? Il ne reconnaissait pas les lieux, bien qu'étant indubitablement dans les montagnes de Kalden, son sens pitoyable de l'orientation ne lui permettrait jamais de retrouver rapidement le chemin du retour.
Il haussa les épaules. Qu'importe, son cheval le saurait.
Il allait pousser celui-ci a prendre le trot quand il aperçut une haute et imposante silouhette. Se tendant brutalement, il arreta sa monture, tentant de jauger le danger que silhouette l'inconnu.

Sentant la contraction de son cavalier, le cheval s'enerva ce qui tendit encore plus Elyin.
Il descendit rapidement de selle, tentant de rassurer sa monture. "Chut, je t'en prie!"

Quand l'homme s'aprocha, il comprit son erreur. A pied, toute fuite serait vaine.
Il serra les dents. Cette rencontre ne lui plaisait decidement pas. Bien que grand, il se sentait insignifiant face à celui qui le faisait place. Montagne de muscles, le physique caricatural de ceux qui tuent sans émotion, de ces machines de guerres qu'Elyin n'aimait que s'il appartenait au meme camp que lui.

Quand l’homme s’arrêta, Elyin chercha du regard un maximum d’information sur l’inconnu. Les conclusions qu’il en tira n’étaient absolument pas à son avantage.
D’abord, l’homme n’était visiblement pas dans l’armée d’AT. Ayant consulté régulièrement la paperasse officielle, et particulièrement tout ce qui concernait les « employés », il lui semblait que la description d’un tel homme l’aurait particulièrement marqué.
Ensuite, s’il ne semblait pas agressif dans ses gestes, Ragmor semblait prêt à dégainer. Genre de comportement qui ne convient pas à un innocent marchand ou touriste.
Et puis si Elyin sentait que l’issue de cette rencontre pouvait très bien mettre fin à sa misérable vie, l’homme semblait entièrement confiant. Il ne craignait absolument pas inquiet, son pouvoir le lui confirma.

Sa voix résonna dans le silence que seule l’agitation du cheval venait troubler.
-Qui es-tu, et que viens-tu faire ici?
Aurait-il été un peu plus à l’aise, Elyin aurait été agacé par cette remarque. Il était ici chez lui, et en tant que sous-officier dans l’armée qui occupait les lieus, il pouvait se trouver n’importe où dans le ciel sans avoir à se justifier.
Mais ce n’était pas le cas, et il hésita sur la réponse à formuler. Devait-il cacher son adhésion à AT ? Non, sans doute était-ce sa seule carte a jouer face au guerrier. Son seul atout, même s’il ne lui attirait pas forcement de la sympathie.
- Je suis Elyin Meryl, sous-officier dans l’armée de l’Aile. Je ne suis là que pour mon plaisir.

(euuhh... je tiens a sortir le plus vivant possible de ce rp... sinon, chronologiquement ça le fait pas ... XDD )

Qu'avait-il pensé? A oui, que c'était "sa seul carte a jouer". Visiblement, il aurait mieux valu qu'il s'en dispense.
La montagne de mucles se contracta, et la luminosité soudainement accrue revela a Elyin un visage dur, et visiblement peu receptif.
Comme souvent, il fut soudainement, brutalement confronté a deux sentiments.
La peur, la sienne. Face à la reaction du geant, il fit un pas en arrière. Son esperance de vie venait de chuter brutalement, il en était parfaitement conscient.
D'un autre coté une haine brulante et puissante. Celle de Ragmor qui devenait sienne par l'intermediaire de son pouvoir. Elyin sentit la haine monter en lui sans savoir vers qui la diriger. Il eut envie de frapper, de punir, de se venger... Il haissait comme jamais il n'avait put hair. Il ne put se contenir qu'en prenant appuie sur la peur qui l'envahissait.

Quand la voix forte et froide de l'homme s'eleva dans l'air, Elyin parvint même a discerner, au dela de la haine qui l'envahissait à lui en faire perdre la raison, de la tristesse. Telle une epine, une douleur naquit dans son torse, se melant a la peur et a la haine. Il serra le cuir des rennes du cheval qui s'enervait de plus en plus, terrifié par la tension palpable de leur adversaire

-Je suis Rägmor. Je suis un rescapé du petit village au pays de l'Eau, menaçant, aux guerriers prestigieux et aussi purs que la vie, que votre armée à littéralement écrasé, massacré, et brûlé afin de n'y laisser que des cendres. Aujourd'hui, il n'y reste plus rien.
En effet, Elyin venait de faire l'equivalent d'un saut dans le vide sans parachute en annonçant son poste.
Il recula encore d'un pas et abaissa le regard. Bien qu'il soit convaincu de son choix, assumer son appartenance à l'armée n'était jamais facil. Surtout quand on rencontrait des personnes victimes de certains assauts et que l'on avait un pouvoir pareil au sien. Il ne pouvait pas ne pas comprendre ce que ressentait Ragmor et pourtant une autre partie de lui affirmait son allegeance a l'Aile.

- Je suis désolé. Sincerement. Je ne cautionne pas ce genre d'attaque et n'ai pas le rang necessaire pour les empecher. Ne reduisez pas notre armée à l'action de quelques uns...

Bien qu'il pensa chacun de ses mots, il trouva sa reponse pitoyable. N'avait-il rien d'autre a faire qu'a repousser la responsabilité de cette attaque sur d'autre? Sauf que sa priorité numero un n'était pas l'honneur mais la survie.
Il lacha son cheval qui detala rapidement. Fit un choix, sans doute le seul qui lui restait.

- Mon choix n'est peut etre pas le bon, mais j"ai eut des raisons de le faire.

Les mains ouvertes, il fit un pas en avant. S'il fallait que son histoire se termine ici, il ne se debatterais pas contre. Pourtant, pour la première fois qu'il croisait quelqu'un clairement hostile a AT, il avait envie de connaitre son point de vu.

- Pourtant, ne pensez vous pas que si tous se pliait sans resister Terra deviendrais un lieu de paix pour tous, unis autour d'un même gouvernement principal?

-On ne peut empêcher quiconque de mener la vie qu'il souhaite mener. Si certains désirent vivre sans avoir besoin de se laisser occuper par l'Aile Ténébreuse, c'est un choix qu'ils ont à faire que vous ne devez pas leur imposer. Voilà pourquoi vous ne pourrez jamais totalement prendre ce monde entre vos mains. Vous ne comprenez pas le cœur des Hommes. Vous ne comprenez pas qu'il ne faut jamais forcer les choses, et laisser le monde continuer seul. Vous êtes bornés, et votre puissance vous sauve bien de beaucoup de choses. J'ose imaginer la vie paisible que beaucoup d'entre vous doivent mener au sein de l'armée et des belles pièces et grades prestigieux que vous recevez en tuant et assiégeant, comme vous l'avez fait pour mon peuple.

Elyin écoutait les paroles de cet homme si impressionnant, tant par sa carrure que par la force qu'il mettait dans ses mots.
Les idées et les valeurs qu'il mettait en avant n'étaient pas étrangère a Elyin. Pourtant, il ne se retrouvait pas dans les accusation de Ragmor. Il était sans doute la dernière personne a qui on pouvait reprocher de ne pas comprendre le coeur des hommes. Il connaissait cet "organe" dans tous ses recoins, il connaissait celui des hommes libres et des esclaves de la peur.
De même il n'avait jamais combattu, tué, massacré... Personne n'aurait pensé a le lui demandé.
Cependant, ces paroles reveillaient certains choses qu'il avait delibererement mis de coté. Ces rebelles infiltrés qu'il avait denoncé... Ces citoyens resistants qu'il avait demasqué...
"Non, non El! T'as pas le choix mon vieux, t'as pas le choix!"

Il comprenait la vision de Ragmor. Celles qu'avait les rebelles de l'armée d'AT. Des etres avide de pouvoir et d'argent qui profitait de la puissance de l'Aile pour s'en mettre plein les poche. Bien qu'il existait de tels cas, la majorité était bien plus complexe. Le concept de bien et de mal était completement derisoire pour eux. Chacun était un cas unique, avec ses motivations propres.
Oh, bien sur il lui arrivait de frissoner en voyant les bilans des missions, la froideur de leur coeur et les tortures des prisonniers... Mais lui ne pouvait pas se permetre de prendre position.
Trop longtemps il n'avait pas eut le droit d'avoir ses propres émotions, et nul ne s'en était soucié. Les gens avait continué à l'envahir de leurs sentiments, sans qu'il ne puisse rien faire contre. Qui s'était inquiété de son sort? Personne. Alors pourquoi devrait-il s'apitoyer sur le leur?

L'inconnu se pencha sur lui, appuyant son front sur celui d'Elyin qui sentait le sang battre dans la tête de son adversaire.
Si près, les regards croisés, son pouvoir était plus performant que jamais. La tristesse de Ragmor n'était plus une epine mais un veritable poignard enfoncé dans la poitrine d'Elyin qui mettait toutes forces dans un combat contre lui meme pour ne pas crier. Rarement il n'avait senti autant de souffrance chez un homme et la douleur était telle qu'il était a deux doigts de s'effondrer, de refermer ses bras pour chercher a refermer cette blessure beante mais immaterielles qui le dechirrait.
Malgré cela, il n'eut aucun mal a se concentrer sur les paroles de l'homme.
-Que sais-tu de moi? Que sais-tu de ce qui a pu m'arriver après que mon village ait été émietté? J'ai erré quatre longues années à travers le monde entier pour espérer réfléchir sur de nouvelles ambitions. Mais je n'ai pas découvert que ça : La nature m'a offert toute sa philosophie. Une philosophie qui ne sera jamais égalée et comprise du monde entier. Une philosophie qui ne sera jamais aussi simple et logique. Une philosophie qui ne se parlera jamais, mais à jamais restera profonde. Tu dois te douter de mes principales ambitions depuis ma fuite du village.
La douleur avait dominait largement la haine et Elyin ne fut pas etonné de voir les yeux du geant emplie de larmes mais seule l'une d'elle descendit le long de son visage. De son coté, chaque inspiration était une douleur et il savait très bien qu'il ne tiendrais pas longtemps. Il fallait qu'il reduise l'intensité de la connexion si il ne voulais pas s'ecrouler. Pourtant, il sentait qu'il devait garder ce contact qu'avait imposé le geant. Avec difficulté, il repris son souffle et repondit

- Tu voudrais nous faire comprendre ce que tu ressent. Tu voudrais te venger et mettre fin a notre barbarie.

Il aspira à nouveau de l'air, et ne put s'empecher de refermer ses bras autour de son torse.

- Tu n'es pas a notre place non plus. Tout le monde ne peut pas se permettre de faire le choix de l'honneur et de la justice, ce n'est pas aussi simple.
Je ne dis pas que nous ne sommes pas responsables de nos actes, mais que beaucoup aurait cédé comme j'ai cédé s'ils avaient été à ma place.

Le mot "céder" eut raison de lui et il rompit le contact, faisant deux pas un arrière et fermant les yeux. La douleur diminua de moitié et il soupira.

J'aimerais... J'aimerais entendre ton point de vu. Bien qu'il me semble le connaitre pour avoir éprouvé de nombreuses fois l'envie de m'oposer à l'Aile avant que... Il ne finit pas sa phrase, gardant ce matin maudit pour lui et repris J'aimerais l'entendre a nouveau

Le reflux de la douleur soulagea Elyin qui parvient a mieux reflechir. Il ne savait pas si il sortirais vivant de cette rencontre. D'un coté, la haine et la tristesse de l'homme était si forte qu'il ne voyait pas comment le geant pourrait le laisser partir en vie. D'un autre coté, si il avait voulut le tuer, il l'aurait déjà fait.
La douleur transmise par son pouvoir palpitait doucement en lui, comme l'eau d'une casserole bouillante dont on a baisser le feu. Pourtant, le jeune homme comprit qu'il ne devait pas rester les yeux fermé tant les interpretations que son adversaire pourraient y voir étaient multiples et imprevus.

Reprenant courage, il rouvrit les yeux, et planta son regard dans celui de Ragmor. Son pouvoir se reveilla et le frappa de plein fouet mais il ne reagit physiquement pas, restant droit, et se forçant a remettre ses bras le long de son corps.


-Il n'y a aucun honneur et aucune justice à la soumission, sous-officier. Que t'ont appris tes séjours aux côtés de l'Aile Ténébreuse? Je suis persuadé que tu ne passerais pas deux jours dans les forêts de Drayame : Les loups trouveraient ton sang de lâche sucré et appétissant. Tu oses me parler d'honneur et de justice. Il n'y a aucun honneur et aucune justice au génocide, comme à l'occupation des terres. Les hommes se font leur propre honneur et leur propre justice. Tout est une philosophie qui guidera chacun d'entre nous à un avenir qui nous est destiné. Il faut laisser les êtres penser et agir d'eux-même. Et vous les empêchez de s'épanouir. Ils sont tous contraints par votre influence.

Il ne faisait aucun doute que Ragmor avait longtemps et souvent pensé et reflechit. Ses paroles, bien qu'un peu embrouiller, n'étaient pas une inspiration soudaine mais le fruit de nombreuse réflexion.
"En meme temps, si il a vecut ce qu'il m'a decrit, il doit souvent y penser... "

Quand il reprit la parole, Elyin ne mordit les lèvres pour ne pas exterioriser la douleur. Son coeur battait a toute vitesse, plusieurs poignards s'enfonçaient dans son torse,
-Je ne suis pas à votre place, mais je n'ai jamais forcé quiconque à faire des choix, comme personne ne me forcera à faire les miens. Mon but est que vous viviez les mêmes difficultés que j'ai connu. Voir vos proches se faire éventrer, puis calciner, puis vos habitations, puis enfin votre village, pour qu'il n'en reste que cendres.
Elyin frissona, incapable de repousser les images que son imagination lui imposait au fur et a mesure des paroles de Ragmor. Il n'avait pas de famille, mais imaginer Jenifael souffrir, mourir, sans pouvoir rien faire... La douleur était partout, mais la peur trouva une place dans son coeur. Mourir, souffrir, cela lui parraissait insignifiant a coté de voir Jenifael souffrir ou mourir. Ragmor continuait son énumeration, sans pitié.
Vous voir crier à l'injustice, hurler de peine et de terreur au fond des forêts, pourchassés par des bêtes assoiffées de votre chaire et sans aucune issue possible si ce n'est de vous confronter à vos ennemis. Mon point de vue, dis-tu? Je pense que tu l'as assez bien compris, haut gradé. Vous n'avez pas votre place en ce monde libre. Vous n'avez pas à imposer quoi que ce soit à quiconque. Jamais aucun d'entre vous n'auras le droit de me donner des ordres, car je crains ne pas être capable de savoir me contrôler. Vous m'avez tout retiré. Vous avez retiré les rêves et les ambitions des citoyens de chaque ville que j'ai fréquenté. Et vous osez appeler ça " justice "? J'aimerais savoir ce que tu penses de ça. Tu n'as pas la carrure d'un membre de l'Aile Ténébreuse, et tu réfléchis trop pour être aussi cruel, en effet. Je me demande bien quel place tu as pu trouver dans leurs armées, mais soit, parle et explique-moi.


L'esprit envahi par un melange de douleur, de peur, de haine, de revolte, n'arrivant plus a demeler ses émotions de celle de Ragmor, Elyin prit un certains temps a répondre.
Le geant l'impressionnait par sa carrure et la force qu'il devinait dans ses muscles immenses. Il ne controlait plus rien, n'avait plus le choix. Il se retrouvais obliger d'obeir, de repondre, d'écouter en souffrant en silence. Impossible de partir, de s'eloigner, de se detourner. Dans sa logique interne, Elyin se pliait naturellement a la force tant qu'elle n'allais pas a l'encontre de ses valeurs fondamentales.

- Ce village dont tu parle, tu l'as aimé. Tu y était heureux. De mon coté, je n'ai jamais été attaché a un lieu ou des gens pendant longtemps... Malediction ou pouvoir, je ressent les émotions des autres, ce qui rend pour moi la vie en société... insupportable. Je ne sais pas comment le decrire mais imagine toi heureux a la mort de quelqu'un de cher, ou triste dans les plus beaux moment de ta vie. Se retrouver spectateur, ne pas être libre de ses sentiments... Rien que maintenant, alors que tu souffre dans ton coeur en repenssant a ce qui s'est passé dans ton village, je souffre physiquement.
Il s'etonna de parler si facilement de ce pouvoir à un inconnu. Il n'aimait pas exprimer cette faiblesse, il ne l'avait fait qu'a de rares occasion. Pour entrer chez AT, pour Jenifael, et pendant les Hungers Games, proche de la mort.
Pourtant, il voulait convaincre Ragmor, lui ffaire comprendre son choix.
- Mais je n'avais pas de raison de venir soutenir l'Aile pour autant. L'armée est un lieu où les emotions sont encore plus dure a supporter que chez les civils, et l'expension de son empire rendrait les gens plus malheureux, ce que je ressent sous forme de souffrance.
Il s'arreta. Ragmor connaissait-il l'amour comme lui-même l'avait connut avec Jenifael? Pouvait-il comprendre ce qu'il allait essayer de lui decrire?
- Et puis, il y a eut cette jeune fille. Douce, comprehensive, pleine de vie, curieuse, ... Parfaite. Je l'aime et elle m'aime. Toute la nuit, je la decouvre, chaque paroles d'elle me rend plus amoureux. Au matin, alors qu'elle dormait je ... J'ai été pris d'un acces de colère. Je ne sais pas de qui il venait, mais quelqu'un quelque part était pris d'une rage immense que je ressentait donc egalement... J'ai faillit... j'ai faillit la tuer. Endormie, elle n'aurait pas eut le temps de reagir.
Il respira a fond, tentant de ne pas laisser transparaitre ses émotions. Parler de Jeni le rendait triste, perdu.
- Encore une fois a cause des autres je n'ai pas eut le droit d'aimer en paix. Toute ma vie, on m'a prit cette liberté qui, à mes yeux, est la seule qui compte et que l'on ne peut enlever a personne. A moins d'avoir pouvoir, potion, ... Je ne souhaite la douleur, la tristesse, la mort, ... a personne. Personne. Mais pour cette fille, pour l'amour que j'ai pour elle je ferais tout. Pour pouvoir vivre a ses cotés, je me soumetterais aux demandes de l'Aile. Parce que c'est mon seul espoir de pouvoir un jour aimer, pleurer, etre heureux, triste, enervé, ... sans que cela ne vienne de personne d'autre que moi.

Au fur et à mesure qu'il parlait, Elyin sentit la douleur s'effacer doucement a son grand soulagement. A la place naissait un sentiment inattendu chez Ragmor, une sorte d'interet et de comprehension, pour ne pas dire compassion.
Elyin se detendait petit a petit quand Ragmor lui devoila son corps en enlevant la cape qui le recouvrait. Le jeune homme eut toute la peine du monde à ne pas ouvrir la bouche de stupeur. Pouvait-on à ce point être... Il n'y avait pas de mot pour decrire Ragmor.
Musclé au dela du possible, massif comme jamais personne n'aurais put l'imaginer, plus animal que toutes les espèces d'être pensants...

Si decrire l'immense personnage qui se tenait devant lui relevait de l'impossible, il était déjà plus concret de donner l'impression que donnait Ragmor.
Imaginez vous face à une falaise de plusieurs centaine de metre de haut. Maintenant, mettez vous à la place d'une fourmis qui serait en bas de cette falaise. Donner vie a la roche et mettez la en mouvement. Qu'est ce que ressent la fourmis? La meme chose que vous devant Ragmor.
Inutile de vouloir fuir, de vouloir resister, de vouloir combattre. Non, pas inutile. Derisoire.
D'un autre coté, il y avait aussi une version... plus apaisante. Le geant était une force, si ce n'est La force dans son essence la plus pure, et sans son attitude menaçante on se sentait comme à l'abri des tempêtes, abrité au pied de la falaise.
Du moins c'est que pensa Elyin, mais cette impression ne devait etre donnée qu'a ceux que Ragmor souhaitait proteger.

Quand il prit la parole, Elyin fut saisit de voir l’écart immense entre le physique et l'esprit du personnage. Non, l'ecart entre l'image que le physique donnait de l'esprit de Ragmor et la realité de cet esprit.
Alors que l'on s'attendait a retrouver cette caractéristique des forts qui est l'absence de neurone, Ragmor était aussi fort dans son raisonnement et sa philosophie qui l'était dans son corps. Preuve de son intelligence, son humour leger et délicat qui fit sourire Elyin.

Il prit le temps de réfléchir avant de répondre. Instinctivement, la réponse qui lui venait était "parce que personne d'autre ne pouvait m'aider. Et que je sais que lui le peut."
Mais les multiples arguments avancé par Ragmor le forçait à reflechir de façon moins superficielle

- Je ne souffre pas physiquement la-bas... Ce que je vais dire ne vas pas redorer l'image que tu a de mes collègues, mais seule la tristesse devient souffrance et... et rares sont ceux qui sont tristes. Leurs coeur sont bien torturés, mais c'est plus de la haine, de la colère, des desirs de violence, ou tout simplement de la peur que je ressent la-bas.
Malgré ça je me doit de temoigner de ce que je voit la-bas... En dehors des mercenaires qui ne viennent chercher que des victimes contre un peu d'argent, les êtres qui dirigent l'armée ne sont pas des abrutis, stupide et incompétents. Je ne sais pas si vous pouvez entendre cela, mais sachez le, il y a parmis mes superieurs hierarchiques des personnes bien differentes de l'image de celle que vous pouvez avoir d'eux.
Il s'arreta, ne voulant pas defendre l'indefendable cause des membres de l'armée de l'Aile. Le fait était que ceux ci, dont il faisait parti, commetait ou faisait commetre des choses attroces et rien ne pouvait justifier ceci.
- La serenité m'est aussi apparut comme une solution. Je me suis retirer deux ans dans la foret, sans aucun contact avec des être pensant, dans le sens de non animals. Le fait est que pendant ses deux années je n'ai pas subis leur sentiments. Mais moi même, je ne ressentait plus rien. Je crois a cette theorie qui dit que l'homme ne peut etre vraiment homme qu'au milieux des autres hommes. Sans personne à mes cotés, j'ai cesser de jalouser, d'aimer, de rire, de pleurer, ... Seuls les plus primitives émotions m'étaient permise; la peur et le sentiment de securité.
Ce n'était pas le bon choix et je suis retourné parmis les miens, evitant le plus possible de m'attacher aux gens car cela amplifiait la force de cette malediction qui grandit sans cesse en moi.
J'ai longtemps cherché, demandé, questionner tout en cherchant a rester discret sur la nature de ce pouvoir, ... Mais rien ni personne n'a put m'aider. Après Jenifael, j'ai comprit que je ne pouvais plus attendre, je ne pouvait plus perdre de temps. Il me fallait une solution sure. L'Aile. Je sais qu'il est capable de me liberer, c'est une certitude.
De mon coté, je ne peut rien faire pour où contre ce pouvoir. Il me controle completment. Je ne peut ni le declancher, ni l'arreter. Je ne peut pas le reduire, l'atenuer, le concentré sur une personne, ... Seuls la proximité physique, la proximité sentimentale, le regard et l'intensité des sentiments de l'autre influent sur mon empathie.





[Oulala, je parle trop... désolé pour la qualité je suis crevé. En revanche respect pour la tienne!]

Le jeune homme était particulièrement étonné du changement du geant. Quand celui-ci s'assit, et bien que sa grande taille compense cette position, Elyin eut un instant d'hesitation. Pouvait-on si rapidement passer d'une situation de conflit à un dialogue ouvert et sans doute plus tolerant que tout ceux qu'il avait eut avec d'autre membre de l'armée de son propre camp?
Il s'assit en face de l'homme et l'ecouta.


De par son pouvoir, Elyin avait longtemps été convaincu par des idées pacifistes. Bien qu'il ne puisse que comprendre la rage, les convictions et l'espoir qui animait ceux qui pronait la guerre, bien qu'il sache parfaitement que tenir des ideaux de paix était bien plus facile quand on n'est que peu toucher par les conflits, bien qu'il sache que s'il était né dans une autre famille il aurait pensé autrement, Eyin avait été animé d'une veritable foi dans la non-violence. Même contre les plus grandes injustices.
Cependant, il n'avait jamais eut l'occasion d'en parler, trop associable pour chercher a convaincre un autre. Ces concepts en étaient donc restés au stade d'idéaux flous, theorique, peu concret et personnels.

En choississant de rejoindre l'Aile, il avait du mettre de coté ces idéaux pour accepter que le monde soit et doive être regit par la force contre l'autre.
Il s'était attaché à certaines personnalité de son entourage, regrettant parfois qu'ils ne puisse vivre autrement, mais même lui ne croyait plus à la non-violence. Il y avait tant de personne fondamentalement bonne mais croyant dur comme fer qu'il fallait pacifier Terra en passant par la force et quelqu'un soit le prix. Des hommes qui le matin se levait en embrassant tendrement leur enfants, qui étaient les premiers à vouloir aider les pauvres, ... Et qui torturaient sans hesitation pour obtenir des renseignement sur les rebelles et leurs familles.
Elyin en avait perdu pied et s'était laissé emporté par ce courant, choissisant une fois de plus le silence.

Pourtant les paroles de Ragmor reveillait en lui d'ancienne theorie oublié, poussiereuse mais plus que jamais d'actualité.
Il sentait chez le barbare une ouverture d'esprit quasiment inexistance chez les pro-AT, et il osa donc formuler sa reaction face aux ambitions de l'homme.

- Et après? Leur fera-tu vraiment ce que tu a subi? Ira-tu tuer leur femme et leurs enfants? Et qui sait si parmis toutes les fils de ces odieux personnage, il n'y en aura pas un qui voudra venger son père? Et qui a nouveau viendra detruire les villages innocents mais suspects d'abriter celui qui a tuer son père? Laissant a nouveau des orphelins, qui a leur tour tuerons pour faire payer le prix du sang?

Elyin écouta sans interrompre la réponse de Ragmor.
Il se rendit compte a quel point leur cultures étaient differentes. Pour le geant, il semblait être d'une grande importance de faire valoir son honneur auprès des défunts en les vengeant, quelqu'en soit les conséquences.
Il voyait mal les personnes qu'il cotoyait habituellement vouloir venger leur village, et encore fallait-il les imaginer dans des villages. Certes, vouloir venger un frère, une femme, un ancètre pouvait se comprendre, mais son voisin de palier?
Ensuite Ragmor suivait un code d'honneur et attendait que les autres en fasse de même. Que les fils de ceux sur qui il se vengerais soient capable de comprendre et surtout d'accepter la logique sur laquelle il se basait.
En theorie, cet homme avait raison. Il fallait punir ce qui commetent des crimes pour dissuaer les autres d'en faire, et accessoirement sauver la valeur, l'honneur, ... des victimes.
Seulement, les êtres intelligents étaient suffisamment bêtes pour ne pas savoir arreter la violence a cette frontière où elle passe de l'utile à la destruction.
Trop de dommages colateraux possible. Trop de risque de faire naitre un nouveau cercle vicieux. Marge d'erreur trop grande.

Mais il resta coit, convaincu que Ragmor possédait une part de vérité qui lui était inaccessible. Le drame qui avait fait naître cette philosophie dans le coeur du barbare lui donnait sans doute accès à un point de vu différents. Qui, comme tout les points de vu, possédait des angles morts et des éléments supplémentaire aux autres visions.
Ce que Ragmor voyait et qu'Elyin ignorait, il ne pourrait jamais mieux le comprendre qu'en subissant la même tragédie. Et il préférait rester ignorant que de le vivre.

La requete de Ragmor le surprit.
- Ton honneteté me touche. Mais il serait-bien lache de ma part, et dangeureux pour celle qui m'est chere, de t'introduire dans le camp que tu souhaite detruire. Mes dirigeants ne sont pas du genre à ecouter tranquilement leur subordonnés expliquer qu'il ne savait pas que l'homme qu'il leur a présenté voulait leur perte.
Tu peut trouver ma reaction peu courageuse, mais si elle permettait de sauver de nombreuses vies je le ferais.
Il laissa un silence appuyer sa conviction. Oui, si il avait la certitude de pouvoir epargner des vies, il pourrait le faire. Et sans doute que si Ragmor parvenait a tuer quelques soldats ou dirigeants chez l'Aile il y aurait d'autre victimes en moins.
- Sauf que si tu parvient a ton but, des hommes mourrons. Quelque soit leur passé, je ne peut pas t'aider dans cette entreprise.
Il s'arreta et conceda
- Je peut en revanche, et avec plaisir cheminer a tes cotés jusqu'a Sen'stura. Et qui sait si tu ne parviendra pas a me convaincre pendant le temps que nous partagerons?

Elyin resta silencieux un moment. Il lui semblait devoir faire un choix difficile, car d'un coté se trouvais l'armée avec tout ce qu'elle lui avait apporté et les espoirs qu'il y mettait et de l'autre une chance de pouvoirs faire changer d'avis le barbare.
Jouant machinalement avec la perle qui tombait dans sa paume, il cherchait une issue a ce problème.
Ce que je ne veut pas, c'est mettre en danger l'armée... Or Ragmor est a lui seul une menace permanente... Je vais pas non plus leur donner a chacun son adresse pour qu'ils puissent gentiment s'envoyer des lettres d'amour... Il faudrait qu'il puisse parler avec eux sans être ...
L'illumination vint. Une idée bancale, dangeureuse, incertaine mais une idée quand meme.

- J'ai parlé trop vite.

Il se releva a son tour et expliqua

- Mon seul desir et de ne pas mettre en danger cette armée. En revanche, si tu pouvais les rencontrer, peut etre changerais tu d'avis... Pour cela, j'ai une proposition a vous faire. Je ne dit pas qu'elle sera sans danger mais c'est une alternative qui peut marcher. Venez avec moi, et quand nous arriverons a Sen'stura, nous nous arreterons a un village voisin pour vous faire...
Il chercha ses mots, pour que ragmor ne se sente pas en position de faiblesse...
- Disons que nous nous arrangerons pour que vous ne puissiez pas attaquer physiquement ceux que je vous presenterais. Pendant 3 jours, j'essayerais de vous faire rencontrer le plus de personne possible, après quoi je devrait partir.

Elyin fut heureux de voir que Ragmor acceptait l'idée. Finalement, la guerre pourra peut-etre se finir autrement que par la victoire d'un camp...
Il secoua la tete, chassant les idées utopistes de son esprits. Grandir, apprendre. Esperer sans idéaliser.
Il conclut avec le barbare qu'il le retrouverais sur le chemin vers la grotte, après avoir recupéré sa monture, car il ne se sentait pas capable de suivre le rythme de Ragmor s'il leur fallait rentrer en vitesse a Sen'stura.

Il se quittèrent donc pour quelques heures, confiants. Chacun savait que l'autre serait là, qu'il tiendrais parole, qu'il irait jusqu'au bout de son engagement. Etrange quand on y repensait, alors que leur première approche avait été si tendue...
Qu'est ce qui avait débloqué ce qui aurait put finir en carnage? Sans doute l'honneteté, la sincerité, la franchise dont ils avaient fait preuves l'un envers l'autre.

La nature était splendide, le soleil jouait sur les couleurs, ricochait sur les rochers, s'eclataient en de nombreux degradés sur les pics de glaces, ...
En savourant les lieux, Elyin marcha tranquilement, pistant son cheval tantot par deduction, tantot en retrouvant des traces sur le sol. Il lui fallut une petite heure pour le retrouver après quoi il se mit en scène et partit dans la direction indiqué par Ragmor.
Ce soir, ils dineraient ensemble et demain, ils partiraient pour une experience étrange mais qui promettait d'etre riche et constructive.

Le soleil livrait ses derniers rayons quand il arriva devant la grotte et il s'arreta, contemplant les couleurs dorés qui embrasaient le ciel.
"Jenifael. Bientot. Je t'aime". Il envoya ces pensées vers l'astre qui se couchait et penetra dans la grotte. Vers un nouveau destin.