Dans le spoiler une partie facultative, ne pas le lire n'empeche pas de comprendre la suite.
- Spoiler:
En arrivant dans la ville d'Envor, Etann était immédiatement passé par le bâtiments de l'armée d'AT pour se signaler.
Quelques papiers signés de l'ancienne base ou il avait travaillé lui évitèrent l'entrainement auquel les nouveaux soldats étaient soumis, et lui permirent de loger dans le bâtiment prévu à cet effet sans surcoût.
Long, haut de deux étages, "le dortoir" comme l'appelait communément les habitués, regroupait une vingtaine de chambre, deux cuisines distinctes pour les gradés et les soldats, deux salles de bains avec la même répartition. Les chambres simplement meublées gardaient l'inestimable avantage d'être insonorisé par les matériaux utilisés pour les cloisons. Derrière le bâtiment, une grande courre était utilisé pour les entrainement volontaires.
Etann y passait la plus grande partie de son temps, comme d'autre le perdent dans les tavernes.
Les épées s'entrechoquaient violemment, les coups étaient rapides, surs, efficaces. Rapidement, Etann sentit qu'il n'avait aucune chance. Il accentua ses deplacements pour retarder l'échéance, recut un premier coup sur le bras, bondit en arrière pour en eviter un autre, revint à l'assaut comme on pose sa dernière carte, trouva une faille dans la garde de son adversaire, s'y engoufra et ... sentit la lame adverse bruler son dos. La faille n'en n'était pas une. Avant qu'il ait eut le temps de se remettre d'aplomb un coup audacieux envoya son épée dans les airs.
Il leva les mains, vaincu. Et heureux.
En face, un homme ayant dépassé la cinquantaine approuva ce geste d'un signe de tête.
- Ne montre jamais que tu perds pied. Phrase sans intonation hautaine ou cérémonieuse pour préserver l'amour propre d'Etann mais qu'il nota dans sa mémoire.
- On peut reprendre? Demanda-t-il en ramassant son épée.
Le viel homme eut un regard amusé.
- Tu ne t'arrete jamais? J'aurais bien voulut mais un autre devoir m'appelle. Repondit-il en designant d'un geste du menton sa femme qui l'attendait sur des bancs installés pour les spectateurs. Etann haussa les épaules.
- Dans ce cas, merci pour ça.
L'homme lui tendit la main mais le jeune soldat se raidit et se detourna rapidement. Il s'engouffra dans le dortoir, monta jusqu’à sa chambre, jeta ses armes à terres et s’étendit sur son lit. Il eut beau ressasser la scène a plusieurs reprises il ne parvient a savoir quelle réaction il aurait du avoir. "Desolé, je suis fragile des mains?" ou "Non, je suis un fantôme je ne fréquente pas les humains?".
Quand son esprit fut apaisé, il s'occupa de son dos qui saignait encore, enfila une tunique, attrapa quelques pieces de monnaie et sorti en ville. Il n'alla pas loin s'arretant a la taverne qui s'était installé en face du Dortoir. Il poussa la porte, parcourut la salle du regard. La majorité des personnes dans la salle travaillait dans l'armée d'AT. Il s'avança, saluant a voix haute quelques connaissances assises a table et s'assit au comptoir.
- Salut Etann.
Le jeune homme grimaça en reconnaissant la voix. Linla. Il adorait s'entrainait avec la seule femme du Dortoir, appreciait sa façon de se battre jusqu'au bout, de ne rien ceder, de ne s'avouer vaincu que quand elle n'avait plus aucune arme a porté de main. Dans la logique des choses, Etann avait souvent discuté avec elle (si, si, au moins une fois par semaine!). Sauf qu'il avait finit par realisé qu'elle était comme toute les femmes. Belle et inaccessible pour lui. A present il ne supportait plus de la voir hors des entrainements.
- Linla.
- ça vas, t'a le droit de sourire! Fais semblant au moins.
- C'est pas le moment Linla.
La jeune fille attrapa les pieces sur le comptoir.
- Tatata, c'est pas bon de boire! Une biere pour moi, le monsieur m'invite! Interpella-t-elle le tavernier.
- Linla!
- Attrape les si tu veut, le provoqua-t-elle en cachant les pieces dans son dos.
Etann soupira. Il aurait volontiers assommer la jeune fille pour s'en débarrasser mais cela ne lui était pas permis.
- Linla, arrete rend moi ça.
- De quoi t'a peur? Viens, je vais pas te mordre!
Exaspéré, Etann se leva et pris la direction de la sortie. Il poussa rageusement la porte et respira un grand coup.
- Attends Etann! Linla debarqua a son tour.
- Excuse moi. Je voulais juste te dire que le capitaine d'Envor te fait appeler.
- Et tu était obligé de faire tout ce cirque?
Elle soupira.
- J'ai dit que je m'excusais, c'est bon. Tu es vraiment bizzare Etann.
- Merci du compliment. Grommela-t-il avant de s’élancer vers la direction.
-Capitaine.
- Ah, Etann, tu t'es fais attendre.
- Je suis venu des que j'ai su capitaine
- Qu'importe. J'ai besoin de toi ce soir. Pas d'opposition?
- Non.
- Bon très bien. Nos indicateurs parlent d'une augmentation des effectifs chez les rebelles dans le secteurs. Donc demain il me faut un coupable a exécuter. Le boulanger du quartier sud conviendra mais je veut qu'il soit dans nos cellules avant que la ville n'ait le temps de reagir. Demain matin on affiche les avis d'accusations et en même temps on l'execute. Ton boulot c'est d'aller me le chercher sans que ça fasse de bruit. Un commentaire?
- Vous le voulez dans quel état?
- Comme tu veut tant qu'il est vivant. Autre chose?
- Non.
- Très bien, disposez. Ou plutot, attendez.
Etann s'arreta dans son mouvement.
- Vous voudriez bien m'expliquer pourquoi vous ne refusez jamais de mission?
- J'aime mon boulot.La nuit est la force de tous. Sauf de ses victimes.
Etann avait profité des dernières heures du jour pour reperer les lieux. A 2 heures, il ne restait dehors que des ivrognes où autre comploteurs dont il n'avait rien à craindre. En empruntant une petite ruelle, il trouva la sortie de service de la boulangerie qu'il n'eut aucun mal à sortir de ses gongs en silence. Après un tour rapide dans la boutique, il monta au premier étage. Deux portes se faisaient face dans un couloir au fond duquel une grande armoire avait été monté par on ne sais quelle magie.
Il poussa doucement celle de droite. Deux petits lits dans lesquels dormaient les jumeaux du Boulanger.
"Mauvaise pioche" Pensa Etann en refermant la porte.
Dans celle d'en face, il trouva son homme. Seul, comme il s'y attendait. Les rumeurs sur l’infidélité de sa femme étaient verifiées.
Il hesita un instant a reveiller sa victime quand une porte claqua dans le couloir. Avant qu'il ait eut le temps de reagir, le Boulanger s'était redressé sur son lit.
- Qu'est ce que vous faites ici? Qui êtes vous? Coupable ou non de s'associer a la rébellion, il semblait prêt a recevoir des visiteurs de nuit et sa main n’hésita pas quand il attrapa un poignard sur sa table de nuit.
- Vous n'avez rien a craindre de moi. Je suis un simple fantôme rejeté par les limbes. Immatériel. Il s'approcha de sa victime, doucement pour ne pas l'effrayer et lui tendit la main.
- Tenez essayez. Méfiant l'homme tenta d'attraper sa main. Échec. Nouvelle tentative. Nouvel échec.
- Vous voyez, un simple fantôme qui s'ennuie. En disant cela il fit un pas de plus, de façon a pouvoir frapper son adversaire sans risquer de louper son coup. Il sentait le poids du marteau qu'il avait choisit avec soin. Large, au bords doux, solide mais pas trop dure. Assomer sans tuer. Il fit un petit sourire d'excuse au boulanger et avant qu'il ne réagisse attrapa le marteau et frappa sur sa tête. Fort. Un bruit sourd, un corps qui perd conscience.
- Attention, un fantôme peut s'armer. Dix minutes plus tard il était parvenu a faire entrer le coprs inanimé de l'homme dans une longue boite de fer qu'il fixa sur son dos et se recouvrit d'une grande cape. Si le résultat lui donnait une silhouette suspecte, il comptait sur la nuit et l'aspect miteux de ses vêtements pour passer pour une créature vagabonde et dangereuse. Il sortit de la pièce, s'engagea dans les escaliers et s’arrêta. Après une légère hésitation, il remonta quelques marches et rouvrit la porte de la chambre d'enfant.
Les deux gamins n'avaient pas bougé, leur sommeil tranquille et innocent les protégeaient de ce qui se déroulait dans leur propre maison. Etann imagina leur père venir les embrasser tout les soirs avant de se coucher, les prendre dans ses bras pour les consoler, les frapper quand ils désobéissaient,...
- Fait pas ton sensible monsieur le fantôme.
Etann degaina son poignard et se retourna aussi vite que lui permit son encombrant fardeau. Linla.
- Qu'est ce que tu fais la?
- Le capitaine ne devais pas te faire complètement confiance. Repondit-elle en haussant les épaules.
Tu n'a aucune reelle devotion a AT, les rebelles n"ont pas detruit ta vie, tu n'a pas d'ambition de grandeur et de gloire et pourtant tu accepte tout et n'importe quel boulot. Mais maintenant, je sais pourquoi. Etann ne reagit pas, l'arme toujours pointé sur la jeune femme.
Ils se regardèrent longuement puis Linla tendit la main vers lui.
- N'essaye meme pas. l'avertit Etann
- Sinon quoi? Murmura-t-elle.
- Sinon je te trouverais une place a coté du boulanger.
- Tu n'oserais pas. D'un mouvement rapide, elle tenta de taper du plat de sa main sur le bras d'Etann. Il n'eut pas le temps de retirer son bras pour l'eviter mais quand la main eut traverser son corps comme de la fumée, il frappa vivement le bras de la jeune femme a l'aide de son coutelas. Elle bondit en arrière, mais le sang coulait déjà.
- J'ai dit, me touche pas. Elle haussa les épaules, grimaça sous la douleur.
- C'est dingue. Etann ne prit pas la peine de lui répondre et descendit rapidement les escaliers. Il sortie par l'encadrement qui avait accueillie un porte jusqu’à ce qu'il la démonte quelques minutes auparavant, et s'engouffra dans la ruelle. Derrière lui des pas légers et rapide lui confirmèrent que Linla était encore là. Accélérant le pas il parvient aux prisons de la ville en cinq minutes. Il donna les papiers adéquat au garde de nuit, entra dans la cellule qu'on lui désigna et y déposa son lourd fardeau. Soulagé. Il ouvrit la boite, la retourna pour faire tomber le corps et sortit.
Linla etait encore la, bavardant avec le garde mais elle ne chercha pas a intercepter Etann quand il revient à la porte.
- Merci, bonsoir. Jeta-t-il a l'intention du geolier.
Puis il retourna rapidement au dortoir.
Le lendemain, au lever du soleil, il se rendit à la direction de l'armée pour y trouver le responsable.
On lui ouvrit la porte, et il entra. Rien n'avait changé depuis la veille, ci ce n'est la personne qui se tenait déjà devant le bureau du capitaine. Linla.
- Ah, Etann. Je ne sais pas trop quoi te dire pour hier. L’opération fut un succès mais tu as rendue un autre soldat incapable de se battre. Le jeune homme jeta un coup d'oeil au bras de Linla. En effet, la blessure était profonde et si il ne doutait pas qu'elle guérirait cela lui prendrais sans doute plusieurs semaines avant de pouvoir tenir fermement un objet entre les doigts. Pourtant, il n'éprouvait aucun regret mais plutôt une teinte de satisfaction.
- Je vais partir capitaine. Je pars pour Sola.
- Dans ce cas, le problème est résolu! Il tendit quelques papiers à Etann.
Tiens, voila qui devrait t'aider a ton arrivée. Tu peut disposer. Toi aussi Linla.Les deux soldats sortirent silencieusement de la piece. Etann referma la porte et demanda agressivement à la jeune femme.
- Je rêve où tu es aller te plaindre?
- Tu rêve, j'étais juste allé faire mon rapport comme on me l'a demandé. Tu pars vraiment? A cause de ce que j'ai vu?
- Oui je pars. De toute façon je t'aurais pas supporté beaucoup plus longtemps.
- Je vais peut être me répéter mais je te comprends pas. Il la regarda fixement. Il haissait plus que tout et n'aspirait qu'a partir au plus vite.
- Et ça m'est completement égal. Et il s'en alla